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Expansion de

l'islam
Processus historique aux VIIe et VIIIe
siècles de notre ère

L'expansion de l'islam désigne la


politique de conquête arabe du milieu
des années 630 et l’expansion
concomitante de l'islam au viiie siècle.
Carte de l'histoire de l'expansion de l'islam jusqu'en 750.

Dans les années 630, l'attaque des


Arabes contre l'Empire romain d'Orient
ou byzantin et le nouvel Empire
sassanide débute. Les deux grandes
puissances de l'antiquité tardive sont
affaiblies par une guerre de longue date
l'une contre l'autre. Les Byzantins
perdent en 636 la Palestine et la Syrie, en
640/642 l'Égypte et en 698 l'Afrique du
Nord au profit des Arabes. Alors que les
Byzantins conservent un vestige axé sur
l’Asie mineure et les Balkans, l'Empire
sassanide s'effondre en 651. Au cours
des décennies suivantes, les Arabes
attaquent également par la mer et
conquièrent le royaume wisigoth de la
péninsule ibérique au début du
viiie siècle.

Plusieurs villes se sont souvent rendues


sans combat ou après des négociations
avec les conquérants. Les chrétiens, les
zoroastriens et les juifs sont autorisés à
conserver leur foi en tant que « gens du
livre », mais doivent payer des taxes
spéciales et accepter des restrictions de
leurs croyances religieuses.
L'islamisation des territoires conquis
s'est déroulée à des vitesses différentes.
Un peu plus de 300 ans après la
conquête militaire, les musulmans ne
constituaient pas la majorité de la
population dans de nombreuses parties
de l'empire.

L'avancée arabe fut finalement stoppée


par les Byzantins à l'est, tandis que les
Arabes à l'ouest ne firent que de petites
incursions dans l'empire des Francs.
Ainsi commença au début du Moyen Âge
la division persistante de l'Europe et de
la Méditerranée en une partie islamique
et une partie chrétienne, qui se divisa à
son tour en un Occident latin et un Orient
grec à domination byzantine.
Contexte
Article détaillé : Arabie préislamique.

L'islam apparaît en Arabie au début du


viie siècle sous l'impulsion du prophète
Mahomet. À cette époque l'Arabie est
sous l'influence de trois empires, les
empires sassanides, byzantin et le
royaume d'Aksum situé en dehors des
frontières de l'Arabie et qui luttait contre
l'empire himyarite, un empire qui était
très influent au Moyen-Orient avant son
invasion par les Aksumites. L'empire
byzantin et le royaume d'Aksum sont
alliés dans une guerre contre l'empire
perse sassanide (voir Guerre perso-
byzantine de 602-628).

Des recherches récentes lient la


déstabilisation de ces empires à un
refroidissement du climat mondial causé
par plusieurs explosions volcaniques
très importantes[1]. Le changement
climatique de 535-536 et la peste de
Justinien plongent dès 542 l'empire
byzantin dans une profonde crise.

Premiers siècles

Expansion arabe sous Mahomet (I) et les trois


premiers califes, Abou Bakr (II), Omar (III) et
Uthman (IV).
Ces guerres de conquête contre les
anciens empires sassanide et byzantin
répondent à différents objectifs :
islamisation sans apport financier ou
contribution financière sans conversion,
Djihad pour prévenir l'Islam de
l'expansion du christianisme, recherche
de butins lors de razzias notamment par
les nomades intégrés dans les armées
musulmanes, contrôle des réseaux
commerciaux par l'aristocratie
marchande arabe qui est à la tête des
armées, etc.

Plusieurs causes expliquent le succès


des conquêtes musulmanes, la
principale étant l'affaiblissement des
empires perse et byzantin, qui sortent
épuisés de la guerre perso-byzantine
(602 à 628). Pour faciliter le maintien de
l'ordre, les provinces des deux empires
étaient désarmées, ce qui facilite
d'autant les victoires militaires des tribus
arabes. Enfin, les populations locales
souffrent des conséquences des
divisions religieuses (querelle des
monophysites), des destructions des
guerres incessantes et d'oppression
fiscale. Le résultat est que tout
conquérant est vu comme un libérateur
apportant des réponses à ces problèmes
sociaux, fiscaux et religieux, les autorités
musulmanes allégeant les impôts
fonciers et menant une politique initiale
de « tolérance islamique » limitée
toutefois aux Gens du Livre[2].
Cependant, les problèmes rencontrés par
les empires perse et byzantin ne peuvent
expliquer à eux seuls la réussite des
campagnes militaires musulmanes, le
califat sortant d'une guerre civile au
moment des premiers conflits.

Un autre élément à prendre en compte


est la mobilité des armées arabes, et
notamment de la cavalerie légère, qui
leur permit de tirer profit du manque de
flexibilité des armées perses et
byzantines, et donc de prendre le dessus
sur des adversaires souvent plus
lourdement armés et bien plus
nombreux.

Né en Arabie, l'islam s'est étendu par la


guerre à la Perse dès 636 (Bataille de
Cadésie), puis vers l'Irak, l'Iran, la haute
Mésopotamie ; et à l'ouest vers la Syrie,
la Palestine et l'Égypte (provinces les
plus riches de l'Empire byzantin, qui
démarrent son enrichissement matériel).

L'islam pénètre le monde chrétien et


gréco-romain peu après la mort du
prophète de l'islam Mahomet. Sous les
Omeyyades, l'expansion continue, les
conquêtes territoriales se faisant par
voie terrestre jusqu'en Afrique du Nord
amazigh à la fin du viie siècle et
jusqu'aux côtes espagnoles au début du
viiie siècle. En 712, certains de leurs
conquis berbères menés par Tariq Ibn
Zyad voulant son armée constituée à
100 % de berbères (appelés les Maures)
franchissent le détroit de Gibraltar (qui
doit son nom au conquérant, djebel Tariq
"la montagne de Tariq" ; dès leur
accostage en terre ibérique, Tariq ibn
Ziyad, après avoir ordonné la destruction
totale de sa flotte navale par le feu,
prononça cette phrase « l’ennemi est
devant vous et la mer est derrière
vous »)[3] et conquièrent l'Espagne, d'où
l'architecture du style mauresque. Ils
sont arrêtés à Poitiers en 732 par les
troupes du maire du palais, Charles
Martel, grand-père du futur
Charlemagne[4].

L'expansion se poursuit ensuite vers


l'Asie centrale, Boukhara et Kaboul, et ils
atteignent la frontière de l'Indus. Ils
entrent en contact avec l'Empire
byzantin, au niveau de la mer Caspienne
et du Caucase au nord.

L'Empire byzantin contrôle alors la mer


Méditerranée, ce qui peut entraver les
conquêtes arabes. Les Arabes
construisent alors une flotte et attaquent
Constantinople à trois reprises, mais
sans succès, car le feu grégeois donne
un fort avantage tactique aux
défenseurs. Ceux-ci, restant maîtres de
la mer, bloquent l'expansion musulmane
et cessent de commercer avec les
Arabes. La mer sera quelque temps une
frontière, mais redeviendra rapidement
une zone d'échanges. Après une
conquête rapide d'un siècle, les
frontières ne bougent plus jusqu'au
xie siècle.

Quand les Arabes ont conquis un


territoire, ils établissent des camps à
part et vivent du fruit de leurs conquêtes
et d'impôts (la jizya) versés par les non-
musulmans, en échange d'une liberté et
d'une protection restreintes. Les
musulmans sont enjoints pour leur part
de pratiquer la Zakât (aumône au
pauvre), un des cinq piliers de l'islam,
mais seront, selon les périodes, libres de
la pratiquer à leur gré (sans contrôle réel)
ou non.

Le viiie siècle est marqué par la forte


résistance de l'Empire byzantin, mais
aussi par une agitation à la fois politique
et religieuse à l'intérieur du monde arabo-
musulman. L'unification et l'arabisation
des territoires conquis (par la langue, la
monnaie, l'administration), ainsi que leur
islamisation (écoles instituées pour
répandre le Coran, juges formés au droit
musulman) sont donc entrepris.
Les sécessions politico-religieuses n'en
continuent pas moins : les Abbassides
fondent Bagdad. Il y a alors un
déplacement vers l'est du centre
politique arabo-musulman, déviant les
flux d'arrivées de l'Extrême-Orient, mais
éloignant ainsi le Centre du pan Ouest de
l'empire. La tension qui en résulte
provoque de nouvelles sécessions dont
émergeront trois grandes zones de
califats : abbasside, fatimide et
andalouse ; il en résulte aussi une
émulation religieuse entre les
successeurs de Mahomet.

Aux ixe et xe siècles, l'Empire arabo-


musulman ne s'étend plus sous les
Abbassides.

Du viie au viiie siècle

Ruines de la cité musulmane d'Ayla (Aqaba en


Jordanie), construite en 650.

Les historiens ont souligné l'importance


et la rapidité de la première conquête qui
en un siècle permit rapidement aux
Arabes dont, selon certains historiens,
« l'état de civilisation était au stade de la
tribu, dont les croyances religieuses
étaient à peine supérieures au
fétichisme et qui passaient leur temps à
se faire la guerre, ou à piller les
caravanes »[5], de ravir à des empires
séculaires et solidement établis un
immense espace, du littoral atlantique
aux déserts d'Asie centrale[6]. Il faut dire
que rien ne préparait les empires
byzantin et perse, qui se disputaient la
domination du Moyen-Orient et étaient
épuisés à la suite de longues luttes, à
voir arriver sur ce terrain un troisième
adversaire. Héraclius venait de remporter
une victoire éclatante contre la Perse de
Chosroès, l'Empire romain allait enfin
pouvoir se concentrer sur l'Occident et
vaincre les Lombards qui menaçaient
l'Italie, son avenir semblait assuré par
cette victoire sur la Perse qui lui
restituait la Syrie, la Palestine et l'Égypte.
Héraclius reçut alors les félicitations de
l'Inde et des Francs[7].

Les Byzantins sont pris de court par


l’irruption soudaine de cet adversaire
nouveau venu d’une région dont ils ne se
méfiaient pas, à l’instar de leurs voisins
Perses. L'Islam arrache brusquement à
l'Empire la Syrie et l'Égypte qu'il croyait
sécurisées. Ces conquêtes font l'objet de
terribles massacres, en Égypte par
exemple, qui subit quatre millions de
morts[8], ou lors de la prise de Jérusalem
et du massacre de Mamilla, qui fit
d'après différentes sources byzantines
entre 24 000 et 90 000 victimes
chrétiennes civiles[9]. Après la conquête
des côtes, l’Islam devient une puissance
maritime, prenant Chypre, puis Rhodes,
la Crête, la Sicile, repoussé à
Constantinople après un blocus de cinq
ans en 677.

Dès la conquête du Maghreb, et ce


malgré la résistance berbère dirigée par
la Kahina, puis de l’Espagne wisigothique
(732) et de la Sicile (827), la
Méditerranée occidentale devient un
« lac musulman ».
Les raids des corsaires musulmans
terrorisent les populations chrétiennes
de tout le littoral, et en 846 c'est le sac de
Rome, de la Basilique Saint-Pierre.

À l'Ouest, les Francs sont parvenus à les


repousser sur terre, mais faute de flotte
ne peuvent lutter sur mer; il n’y a guère
que Byzance et son feu grégeois pour
maintenir sous son contrôle les mers
Égée et Adriatique.

Cette domination navale de l’Islam


produit un ralentissement considérable
du commerce méditerranéen, du moins
pour les chrétiens. Il entraîne un
isolement de l’Occident latin, que l'on
peut constater dans la quasi-disparition
des épices; la raréfaction de l’or, qui est
remplacé par le denier d’argent sous
Pépin le Bref et Charlemagne; le
remplacement de l’huile par la cire pour
les luminaires; celui du papyrus par le
parchemin à la fin du viie siècle.

Le monde arabo-musulman, s’il ne se


ferme pas totalement au commerce
avec les Européens (du moins avec les
grandes villes commerçantes italiennes,
et les juifs auprès desquels ils
s'approvisionnent notamment en
esclaves malgré les interdictions
répétées en 779, 781 et 845[10]), dédaigne
néanmoins la Mare Nostrum et se tourne
vers Bagdad et les mondes indien et
chinois, bien plus fructueux (illustré par
les histoires de marins comme les
voyages de Sindibad). Cette fermeture
significative du commerce du point de
vue européen impose de profonds
changements civilisationnels à
l’Occident, Pirenne y voit l’une des
causes majeures de la chute des
mérovingiens, qui tiraient une part
substantielle de leurs revenus des taxes
sur la circulation des marchandises. Ce
déclin, principalement dans le Sud, de
l’urbanité et des institutions ecclésiales,
avec l’arrêt pendant près de deux siècles
de la succession de nombreux sièges
épiscopaux et des synodes, l’aristocratie
terrienne et régionale supplante les
grandes familles sénatoriales qui
fournissaient jusque-là l’essentiel du
haut personnel ecclésiastique et laïque,
et le centre du pouvoir se déplace du
pourtour de la Méditerranée vers la Seine
et le Rhin, régions plus agricoles et
moins dangereuses, d’où provient la
dynastie des carolingiens.

Les dernières puissances navales


occidentales comme Naples, Gaète,
Amalfi et bientôt Venise, sont obligées
de traiter avec les musulmans pour
garder le contact avec l’Orient et ses
richesses, formant un cas d’exception
sur le continent européen, où l’idée
antique de la civilisation
méditerranéenne peut en quelque sorte
subsister[11].

En Orient

Péninsule arabique

Conquêtes des débuts de l'islam.

On date la révélation du prophète


Mahomet à environ 610. Les premières
années sont difficiles et les musulmans
sont souvent persécutés, certains
migrent vers l'Abyssinie.

En 622, Mahomet, chassé de la


Mecque[12], se réfugie à Médine ; c'est
l'an I de l'hégire. À partir de cette date, il
commence à étendre son audience et
son pouvoir (voir Tribus musulmanes et
juives de Yathrib) et parvient à conquérir
La Mecque. À sa mort en 632, il a
conquis toute la péninsule arabique.

L'intense activité militaire et


diplomatique qu'a été la Ridda peut être
considérée comme la répression d'une
apostasie, une reconquête ou une
conquête. Un exemple est le cas
particulier de Musaylima (Banû Hanifâ),
dernière confédération de tribus du
Hedjaz à être réfractaire aux demandes
musulmanes. D'autres exemples isolés
sont Ayhala le Noir au Yémen, Tulayha al-
Asadî dans le Nedjd, et la prophétesse
Sajâh des Tamîm et des Taghlib.

Proche-Orient

Article détaillé : Guerres entre Arabes et


empire byzantin.

Au Proche-Orient à l'arrivée des Arabes,


l'empire byzantin est fortement affaibli
par sa lutte contre les Perses
sassanides.
Les Perses ont pris Jérusalem en 614 et
l'ont gardée quinze ans, jusqu'en 629. Les
musulmans prennent donc une ville
affaiblie en 638.

Moyen-Orient et Asie centrale

Deux des trois madrasas du Registan à


Samarcande.

Articles détaillés : Conquête islamique


de la Perse, Conquête musulmane de la
Transoxiane, Conquête musulmane de
l'Inde et Invasion omeyyade en Inde.

Les Arabes, menés par les troupes du


général Qutayba ibn Muslim, conquirent
vers 712 les territoires des actuels
Ouzbékistan et Kirghizistan[13]. Ils y
entrent au contact avec les Chinois
pendant le règne du premier abbasside
Abou al-`Abbâs à la victoire de Talas. Ils
ont appris l'islam aux peuples centre-
asiatiques pratiquant jusqu'alors le
zoroastrisme.

Le contrôle arabe de l'Asie centrale fut


consolidé à la suite de la bataille de
Talas (au Kirghizistan près de la ville
actuelle kazakh de Taraz) contre les
Chinois en 751. Cette victoire qui a
marqué l'avancée la plus à l'Est des
armées arabes a été également
l'occasion d'acquérir un certain nombre
de techniques chinoises dont celle de la
fabrication du papier. Lors de la bataille
de Talas, les Arabes, victorieux, font
prisonniers de nombreux Chinois et
récupèrent ainsi le secret. Ils
comprennent rapidement l'intérêt de ce
nouveau support pour propager l'islam,
et Samarcande en sera le tout premier
centre de production du papier du monde
musulman. Par ailleurs, ils en
amélioreront la fabrication en y
incorporant à sa préparation des
chiffons. Haroun ar-Rachid imposa
l'usage du papier dans toutes les
administrations de l'empire. Le papier
arrive alors dans le reste du monde
connu et en Occident grâce aux
conquêtes arabes en Asie centrale. On le
retrouve à Bagdad en 793, au Caire en
900, à Xàtiva (San Felipe, Espagne) en
1056 et enfin en France au début du
xive siècle.

Les conquérants arabes se frottent aussi


à la Perse et vont, à l'est, jusqu'à l'Indus.
Quelques populations turques se
convertissent à l'islam. Au xiiie siècle, le
monde islamique joue un rôle important
pour le commerce entre l'Europe, l'Inde et
la Chine, les Arabes ayant, à cette
époque et jusqu'à l'arrivée des Portugais
en Inde, le monopole du commerce sur
la côte de Malabar. Les Arabes
naviguaient par un petit bateau à voile
nommé boutre. Tamerlan (1336-1405),
Turc converti à l'islam, fonde un Empire
dit mongol mais turc de fait, dont
l'existence ne sera qu'éphémère. L'un de
ses successeurs, Babur, restaure
l'empire, en Inde surtout, que l'on
nommera moghol. En Inde se produiront
nombre de syncrétismes dont la
tentative de l'empereur moghol Akbar,
qui promulgue l'un des premiers édits de
tolérance.

L'expansion de l'islam se poursuit vers


l'Asie du Sud-Est et la Chine, tout d'abord
par l'intermédiaire des marchands.

L’Égypte
Les pyramides de Gizeh.

Article détaillé : Conquête musulmane


de l'Egypte.

Une armée d'environ 4 000 Arabes,


dirigée par Amr ibn al-As, a été envoyé
par le calife Omar ibn al-Khattâb pour
répandre l'Islam dans le pays des
anciens pharaons. Les Arabes arrivèrent
en Égypte depuis la Palestine en
décembre 639 et avancèrent rapidement
jusqu'à ce qu'ils atteignent le delta du
Nil. Les garnisons impériales se
retirèrent dans les villes fortifiées où
elles résistèrent avec succès pendant un
an ou plus ; mais les Arabes ont
demandé des renforts et 5 000 autres
soldats sont arrivés en Égypte en 640.
Renforcés, ils ont vaincu les Byzantins à
la bataille d'Héliopolis. Amr se dirige
ensuite vers Alexandrie, qui se rend
grâce à un accord signé le 8 novembre
641. Il semble que les Thébaïdes se
soient rendus sans résistance en
échange de nombreuses concessions
islamiques.

L'Afrique
Grande Mosquée de Kairouan, fondée en 670 par
le général arabe Oqba Ibn Nafaa, Kairouan,
Tunisie.

Article détaillé : Conquête musulmane


du Maghreb.

Les troupes d'Oqba Ibn Nafaa entrent en


Ifriqya, nom donné à cette ancienne
province romaine, mais il se heurte à la
résistance de Kusayla, un chef de tribu
berbère. Oqba Ibn Nafaa fonde la ville de
Kairouan qu'il utilise comme base pour
de futures opérations. En 683, lors d'une
terrible bataille, Oqba meurt ainsi que la
plupart de ses hommes. Kusayla marche
alors sur Kairouan, il y règnera près de
cinq ans, mais des renforts venus de
Syrie destituent le roi.

La conquête du Maghreb reprend et


aussitôt un nouveau soulèvement gagne
la région des Aurès, Dihya (Kahena)
parvient à rassembler plusieurs tribus
berbères et repousse provisoirement les
soldats musulmans jusqu'en Tripolitaine
(l'actuelle Libye). Carthage est prise en
698, la résistance est dominée à partir
de 702 et l'Afrique du Nord est
« officiellement » conquise en 711. Cette
même année, les premiers contingents
berbères et arabes passent en
Andalousie, dirigés par Tariq ibn Ziyad. À
la phase d’organisation militaire de la
conquête, va se substituer
l’administration d’un territoire encore
partiellement insoumis, et non converti.

Le Maroc, région fortement


individualisée jusque là, morcelée entre
de nombreuses tribus autonomes,
connaît avec l'islam pour la première fois
une véritable unité par la cohésion
religieuse ainsi créée entre les tribus[14].

Les populations afro-arabo-persanes


d'Afrique de l'Est qui commerçaient
depuis des siècles avec les Arabes se
sont islamisés dès le viiie siècle. La
culture swahilie est à la fois le fruit de ce
métissage et de l'islamisation de la
région.

L'Europe

Articles détaillés : Conquête musulmane


de l'Hispanie, Présence sarrasine en
Francie, Al-Andalus#La traversée des
Pyrénées et la conquête de la
Septimanie et Invasion omeyyade en
France.

Alcázar de Séville, coupole du salon des


Ambassadeurs.
Dès le viie siècle, de la péninsule
arabique jusqu'à la péninsule Ibérique,
l'expansion de l'islam se fait selon le
principe de la guerre juste ou Jihad.

Cette terre, alors chrétienne, avait été


usée par les luttes intestines concernant
l'hérétique (arianiste dans la péninsule
Ibérique et donatistes dans le Maghreb)
et, de ce fait, longuement persécutée par
le pouvoir impérial. Ce qui explique
l'accueil facile aux conquérants fait par
la majorité d'entre eux au moins en
Afrique du Nord. Cette terre espagnole
devient le pays d'al-Andalûs pour
800 ans.
En revanche les courants du
christianisme ont considéré d'abord très
négativement l'émergence de l'islam.
Cette nouvelle religion faisait obstacle à
leur revendication d'universalisme
(« catholique » signifiant universel), et les
références aux messages de la Bible leur
apparaissaient, ainsi qu'aux Juifs, plutôt
comme une hérésie schismatique (pour
les courants qui utilisent ce concept)
que comme une reconnaissance. Au
mieux, l'islam leur apparaissait comme
une forme de concurrence légère,
partageant sa reconnaissance du Dieu
unique, mais réfutant en revanche l'idée
de Trinité et ayant par ailleurs besoin
d'une évangélisation.
Jusqu'à l'arrivée des Turcs Seldjoukides,
pourtant, la cohabitation à Jérusalem se
passe sans difficulté majeure, malgré les
invasions répétées de l'Europe par des
troupes maures se réclamant de l'islam.
La situation change totalement avec
l'occupation turque, qui entend interdire
aux chrétiens le passage vers les lieux
saints.

Une tension se crée alors. Pour


l'Occident chrétien, le mahométan
devient l'infidèle par excellence, et
Mahomet (déformé parfois en
baphomet) celle d'un démon perfide, qui
prêche au nom de Dieu pour détourner
les fidèles de la vraie foi. Parfois on
l'assimile à l'Antéchrist, parfois plus
simplement on rappelle une parole
attribuée par les Évangiles à Jésus et
mettant en garde contre de faux
prophètes qui viendront après lui.

Le Krak des Chevaliers en Syrie.

La conquête islamique est motivée :

pour les chefs de guerre, par l'envie


d'étendre leur territoire ;
pour les populations préparées à cette
fin, par une nécessité perçue de
répandre la « vraie foi ».
L'acmé de la civilisation musulmane (sur
le plan du développement scientifique et
technique) se situe aux viiie et
ixe siècles.

Les bénéfices culturels et techniques


retirés par les territoires occidentaux
issus de l'expansion musulmane sont
objet d'un débat d'historiens concernant
les transmissions.

Articles détaillés : Civilisation islamique


en al-Andalus et Sciences et techniques
islamiques.
Bataille de Poitiers, en octobre 732.

Autant que la victoire de 732 par Charles


Martel, qui repousse l'invasion à Poitiers,
c'est l'échec du siège de Constantinople
qui stoppe la progression des armées
arabes. Les établissements maures
perdureront longtemps sur les rives
ouest Européennes de la Méditerranée :
la Sicile fut conquise à partir de 827,
Malte en 870, les Baléares en 902.

On connaîtra le mouvement inverse de


« guerre juste » aussi, quelques siècles
plus tard, dans la Reconquista de la
péninsule ibérique qui débute
véritablement à la bataille de Las Navas
de Tolosa, la première victoire de cette
campagne, et s'achève au xve siècle par
la conquête des derniers reinos de Taïfa
en 1492 (conquête de Grenade). Cette
date correspond aussi selon Arnold
Joseph Toynbee à l'extermination des
derniers noyaux de résistance chrétienne
en Égypte. Quelques croisades
préalables destinées à reconquérir le
tombeau du Christ avaient rouvert aux
pays chrétiens la route des épices en
s'emparant des échelles du Levant tel le
port d'Ascalon, en Palestine.
L'Inde

Jama Masjid ou Grande Mosquée, à Delhi.

L'histoire de l'islam aux Indes ne s’arrête


pas aux frontières de l'Inde dans ses
frontières de 1947 et de 1971. Elle est
inséparable de la progression
musulmane dans le sous continent
Indien dans son ensemble. On date la
percée musulmane par les Arabes en
711. Le xie siècle incarne le début de la
véritable expansion de l'Islam en Inde,
notamment avec l'arrivée de nombreuses
tribus turco-mongoles musulmanes,
dans le sillage de l'empire de Gengis
Khan et le chaos des invasions
mongoles en Asie centrale.

En 1414, Sayyîd s'empare du trône de


Delhi, puis Bahlul fonde la lignée des
Lodi en 1451. En 1526 la dynastie des
Lodi s’éteint, victime des conquêtes
lancées par Babur, descendant de
Tamerlan. Il fonde ce qui deviendra
l'empire moghol, dernière dynastie
régnante de l'Inde, qui parviendra à
mettre la quasi-totalité du sous-
continent indien sous la domination de
souverains musulmans. Cette période
prendra fin avec la colonisation
britannique.

La conquête ottomane

Carte des conquêtes de l'Empire ottoman


jusqu'en 1683.

Article détaillé : Situation géostratégique


de l'Empire ottoman.

Au ixe siècle, on note la progression de


peuples turco-mongols de la région des
montagnes Altaï et du lac Baïkal vers
l'ouest; ces peuples s'islamisent
progressivement. Par la suite, appelées
en renfort par le calife abbasside pour
calmer les agitations, des populations
turques appelées Seldjoukides
s'installent à Bagdad au xie siècle.

L'islam s'étend en Asie Mineure et en


Inde. Un prince afghan converti à l'islam
instaure un sultanat en Inde. Il y a
différentes influentes familles dans les
tribus turques en Asie Mineure, et la
famille Osman, implantée près
d'Istanbul, va entreprendre la conquête
de l'Asie Mineure et des Balkans.
Constantinople tombe en 1453.
L'expansion de l'islam en Europe a été le
fait des Ottomans en particulier sur les
Albanais et sur les Slaves de Bosnie
adeptes du bogomilisme.

L'Asie du Sud-Est insulaire

Article détaillé : Islam en Indonésie.

Époque contemporaine

Carte des pays musulmans au début du xxie siècle.

Article détaillé : Nombre de musulmans


par pays.

En 2010, le nombre de musulmans dans


le monde est estimé à 1,6 milliard, soit
23,2 % de la population mondiale[15].

Depuis leur indépendance, certains pays


de la bande sahélienne d'Afrique noire
ont noué des relations religieuses avec
les pays arabes musulmans (Niger, Mali,
Tchad) plutôt qu'avec les anciens
colonisateurs. Les Africains du Sahel et
les Arabes musulmans avaient des
contacts approfondis des siècles avant
l'arrivée des Européens car les caravanes
de chameaux menées par les Arabes,
transportaient des esclaves noirs, le sel,
l'or et l'ivoire à travers le Sahara. La
facilité de diffusion de l'islam en Afrique
s'explique aussi par le fait que ce sont
les pays du Golfe, finançant la
construction de Mosquées et de
madrassas, et non plus des
évangélisateurs comme dans le cas du
christianisme[16]. Il est à noter qu'il y a
très peu d'échanges religieux entre les
pays du Nord et du Sud du Sahel. En
revanche, la rivalité entre les pays
sahéliens d'Afrique Noire, et la bande
côtière, datent de bien avant la
colonisation, et ont un fond ethnique lié
à la pratique de l'esclavage des noirs
notamment.

Cette expansion est aussi source de


tensions et de conflits. En Côte d'Ivoire
ou au Nigeria, par exemple, l'opposition
entre les populations musulmanes dans
le nord du pays et les populations
chrétiennes du sud alimente une
instabilité permanente qui peut aller
jusqu'au conflit armé à l'échelle nationale
(Côte d'Ivoire) ou en tout cas à des
attaques et représailles dans les régions
« mixtes » (Nigeria). Aux questions
religieuses se greffent cependant des
intérêts économiques et politiques
(partage des richesses et du pouvoir
politique) dans la genèse des
affrontements.

La diffusion de l'islam hors du monde


arabo-musulman traditionnel s'explique
aussi en partie par la croissance des flux
migratoires à partir des pays de religion
et de culture musulmane. C'est le cas
dans les pays occidentaux où
l'immigration de populations
musulmanes s'est développée depuis les
années 1950. Cette immigration a un
impact aussi bien démographique,
ethnique, religieux, culturel voire
civilisationnel, sécuritaire[17], et politique
dans les pays occidentaux.

L'islam continue aussi sa diffusion vers


l'est en Asie. En Indonésie notamment,
l'islam, arrivé avec des marchands
arabes, indiens et chinois qui faisaient
escales dans les ports de Java et
Sumatra depuis au moins le xiie siècle, a
eu une progression plutôt lente. De nos
jours, 88 % de la population
indonésienne est administrativement
enregistrée comme musulmane.

Projections

Une étude conduite en 2015 par le Pew


Research Center s'attache à établir
l'évolution des religions dans la
population mondiale. Le tableau ci-
dessous indique le pourcentage de
musulmans dans les différentes régions
du monde de 2010 à 2050[15].
Région 2010 2020 2030 2040 2050

Afrique du Nord et Moyen-Orient 93,0 % 93,1 % 93,3 % 93,5 % 93,7 %

Afrique subsaharienne 30,2 % 31,4 % 32,8 % 34,1 % 35,2 %

Asie et Océanie 24,3 % 25,7 % 27,0 % 28,3 % 29,5 %

Europe (sans la Turquie) 5,9 % 6,8 % 7,8 % 9,0 % 10,2 %

Amérique du Nord (États-Unis et Canada) 1,0 % 1,3 % 1,7 % 2,0 % 2,4 %

Amérique du Sud, Amérique centrale et Caraïbes 0,1 % 0,1 % 0,1 % 0,1 % 0,1 %

Monde 23,2 % 24,9 % 26,5 % 28,1 % 29,7 %

Si les tendances démographiques


actuelles se poursuivent, l'islam pourrait
dépasser le christianisme et devenir la
première religion au monde d'ici 2070[15].

Cette croissance continue de l'islam


s'explique par le fait que les musulmans
sont en moyenne plus jeunes et ont plus
d'enfants que les membres des autres
religions[15].

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525 : Les Abyssins chrétiens, à la


demande de l'empereur byzantin
Justin Ier, envoient une armée contre
Dhu Nuwas et conquièrent le Yémen
(appelé à l'époque Empire hymarite).
531 : Début du règne de Khosro Ier en
Perse.
535 : Abraha, le vice-roi des Abyssins
devient le souverain du Yémen
indépendant.
570 : Date traditionnelle de la
naissance de Mahomet à laquelle
coïncide l'année de l'éléphant au cours
de laquelle Abraha lance son armée
contre la ville de La Mecque. Bien que
l'évènement relaté par le Coran s'avère
historique, la date exacte de cette
attaque avancée par la tradition (570)
ne peut encore être confirmée ou
infirmée de manière certaine (celle de
553 proposée par le savant israélien
M. J. Kister en 1965 n'est plus
admise)[18].
575 : Les Sassanides conquièrent le
Yémen.
589 : Début du règne de Khosro II en
Perse.
590 : Othmân ibn al-Houwaïrith (en)

tente de nouer une alliance avec


Byzance pour prendre le pouvoir à La
Mecque et y instaurer le Monothéisme.
595 : Mahomet se marie avec Khadija
(ra), la seule femme avec qui il n'avait
pas de co-épouse(s) et qui lui donnera
des enfants qui ne décèderont pas en
bas âges.
608 : Reconstruction de la Kaaba,
Mahomet est choisi pour y placer la
pierre noire.
610 :
Avènement d'Héraclius comme
empereur de Byzance.
Dans la grotte de Hira, le prophète
reçoit la première révélation (en) par
l'intermédiaire de l'archange
Djibril.
613 : Après une seconde révélation,
Mahomet sait désormais qu'il doit
s'évertuer à transmettre la parole
divine au plus grand nombre. C'est le
début de la prédication publique de
l'Islam.
614 : Les Sassanides s'emparent de
Damas.
615 : Première Hijra de musulmans
vers l'Abyssinie (terre chrétienne) pour
fuir les persécutions des Quraychites.
Le négus Armah les reçoit et leur
accorde sa protection.
619 : Année de la tristesse, au cours
de laquelle le prophète Mahomet perd
Khadija (ra) ainsi que son oncle Abû
Tâlib qui le protégeait de ses ennemis.
620 : Isra et Miraj.
621 : Premier pacte d'al-Aqaba.
622 :
L'Hégire. Le début du calendrier
musulman correspond à la fuite
de Muḥammad chassé de la
Mecque qui se réfugie à Yathrib,
future Médine.
Héraclius remporte plusieurs
batailles face aux Sassanides,
notamment en Cappadoce.
623 : Mariage du prophète Mahomet
avec Aïcha.
624 : La Qibla passe de Jérusalem à
La Mecque (voir explication dans la
sourate Al-Baqara).
628 :
Des émissaires sont envoyés en
Égypte, en Perse, à Byzance, au
Yémen et dans d'autres contrées
pour répandre l'Islam, certains
d'entre eux rencontrent du succès,
d'autres non.
Pacte d'Houdaibiya
Après la bataille de Khaybar, une
femme juive de la tribu des Banu
Nadir dont les parents avaient été
exécutés tente d'empoisonner
Mahomet avec une épaule de
mouton. Celui-ci survit mais
tombe désormais malade à
chaque anniversaire de
l’évènement.
629 :
Les musulmans effectuent
librement le Hajj pour la première
fois. Encouragé par le prophète,
Bilal effectue l'Adhan debout sur
la Kaaba et devient ainsi le
premier muezzin.
Après la mort de Khosros II,
l'anarchie se développe en Perse.
Premier affrontement entre
arabes et byzantins à l'occasion
de la bataille de Mu'tah.
630 : Prise de La Mecque après 8 ans
de conflit avec les tribus Quraychites
de la Mecque. La Kaaba est vidée de
ses idoles, les tribus arabes se
convertissent à l'islam et la zakât est
prélevée pour la première fois dans la
nouvelle société.
632 : Date traditionnelle de mort de
Mahomet.
634 : Début des guerres arabo-
byzantines.
Après 634 : Date possible de mort de
Mahomet.
632-661 : Les quatre premiers califes
et le début de l'expansion au Proche-
Orient et en Égypte.
637 : Prise de Jérusalem. Le calife
Omar ordonne le déblaiement du mont
du Temple, laissé en ruine par les
Romains.
641 : Fin du règne d'Héraclius à
Constantinople.
642 : les musulmans, menés par Amr
ibn al-As, pénètrent en Égypte.
650 : Le Qorʾān est collationné et
rédigé pour la première fois dans sa
forme canonique.
651 : Othmân envoie Sa`d ibn Abi
Waqqas auprès de l'empereur Tang
Gaozong, pour introduire l'islam en
Chine.
656 :
Le calife Othmân, meurt
assassiné après un siège de 49
jours , permettant ainsi à Ali
(en)

d’accéder au Califat.
Ali est contesté par sa belle-mère
Aïcha, c'est le début de la
première fitna. Il sort vainqueur de
la bataille du chameau mais le
gouverneur de Syrie, Muawiya
refuse de lui prêter allégeance,
prétendant qu’en ne vengeant pas
Othmân, il est peut-être derrière
son assassinat.
657 : Muawiya, qui bénéficie du
soutien d'Amr ibn al-As, devenu
gouverneur d'Égypte, décide d’affronter
Ali. À l’issue de la bataille de Siffin, où
les deux armées ne parviennent pas à
se départager, un accord de paix très
contesté, au terme duquel Ali fait don
du califat à Muawiya, est signé.
661 : Assassinat d'Ali, son fils Hassan
lui succède à la tête de ses partisans.
661-750 : Califat des Omeyyades,
fondé sur la succession dynastique
instaurée par Muawiya (et qui écarte
donc des affaires politiques la famille
élargie du prophète et les descendants
d’Ali).
667 : L'Islam atteint l'Asie centrale -
entre autres - par le commerce.
669 : Hassan meurt, son frère Hussein,
second fils d'Ali, prend le relais et
devient ainsi le troisième imam dans
la tradition chiite.
670 : L'Islam pénètre l'actuel Maghreb.
680 : Hussein défie Yazid, fils de
Muawiya et nouveau calife omeyyade.
Il lance une insurrection depuis la ville
de Koufa dans l’Irak actuelle, mais il
tombe dans une embuscade à Kerbala,
où il est massacré par l’armée
omeyyade avec sa famille et 72 de ses
hommes. Cet épisode connu sous le
nom de bataille de Kerbala, est
l’évènement fondateur du chiisme et a
donné lieu à un culte du martyr connu
sous le nom d’Achoura, qui est
commémoré chaque année par des
flagellations rituelles.
684 : La Kaaba est touchée par une
flèche enflammée et reconstruite dans
de plus amples dimensions par Abd
Allah ibn az-Zubayr.
691 : Construction de la mosquée al-
Aqsa à Jérusalem.
698 : Chute de Carthage.
706-715 : Construction de la Grande
Mosquée des Omeyyades à Damas.
711 : Débarquement en Espagne,
amorce de la Conquista mauresque.
717 : L'Islam atteint les Pyrénées.
718 :
Pélage est élu roi des Asturies.
Échec du siège de Constantinople
par les Arabes.
721 : première défaite musulmane sur
le continent européen.
722 : Pélage vainc les Omeyyades à la
bataille de Covadonga, initiant ainsi la
Reconquista.
732 : Défaite arabo-berbère contre
Charles Martel à Poitiers.
739-743 : Grande révolte berbère au
Maghreb, la majeure partie de celui-ci
échappant définitivement au Califat.
750-1258 : Dynastie des Abbassides
(Bagdad siège du califat).
767 : Mort d'Abû Hanîfa, le fondateur
du madhhab hanafite (le plus suivi à
l'heure actuelle selon l’Université de
Caroline du Nord[19]).
771 : Achèvement des conquêtes de
l'Indus et de l'Espagne.
783-1258 : Âge d'or islamique.
795 : Mort de Malik, le fondateur du
madhhab malikite.
820 : Mort de Shâfi'î, le fondateur du
madhhab chaféite.
855 : Mort d'Ibn Hanbal, le fondateur
du madhhab hanbalite.
859 : Début de la construction d'Al
Quaraouiyine, la première université au
monde.
870 : Mort d'al-Boukhârî.
874 : Mort de Hasan al-Askari,
onzième imam dans la tradition chiite.
874-941 : Occultation mineure du
douzième imam chiite, Muhammad al-
Mahdi, qui transmet ses
recommandation par le biais de quatre
intermédiaires.
909 : Les Fatimides conquièrent
Raqqada, la capitale des Aghlabides et
y établissent un califat chiite
ismaélien.
941 : Après la mort de son quatrième
intermédiaire, Ali Ibn Mohammad
Sammari, le douzième imam ne peut
plus communiquer avec les chiites.
C'est le début de la thèse de
l'Occultation majeure. Ce dernier est
désormais censé resté cacher jusqu'à
la fin des temps, lors de laquelle il est
censé réapparaître sous la forme du
Mahdi (pour les chiites duodécimains).
969 : Profitant de la faiblesse de l'État
abbasside, les Fatimides s'emparent
de l'Égypte et y fondent leur nouvelle
capitale, Le Caire.
1000 : Début des conquêtes en Inde
par des souverains turco-musulmans.
1037 : Mort du penseur Ibn Sina
(Avicenne).
1071 : Bataille de Manzikert.
1073 : Après deux ans de siège[20], les
Seldjoukides s'emparent de Jérusalem
aux dépens des Fatimides[21] et y
interdisent le pèlerinage chrétien
(cause de la première croisade).
1099 : Prise de Jérusalem par les
croisés.
1171 : Après la mort d'Al-Adid, le
dernier calife Fatimide, Saladin fait
définitivement main basse sur l'Égypte
qui retourne ainsi dans le giron
sunnite.
1187 : Saladin reprend Jérusalem aux
croisés.
1198 : Mort du philosophe Ibn Rouchd
(Averroès).
1250-1517 : Dynastie des Mamelouks
en Égypte.
1258 : Destruction de Bagdad par les
Mongols, fin des Abbassides. Dynastie
des Ilkhans mongols.
1260 : La bataille d'Aïn Djalout met un
frein à l'avancée mongole.
1291 : La victoire d'Al-Ashraf Khalil lors
du siège de Saint-Jean-d'Acre marque
la fin des États latins d'Orient.
1297 : Mort du sultan Malik as-Salih de
Pasai, premier royaume musulman
indonésien (Sumatra).
1328 : Mort d'Ibn Taymiyya, considéré
comme un Mujaddid par les
hanbalites.
1349 : Fondation de la Madrasa de
Grenade .
(en)
1416 : Des musulmans chinois,
emmenés par Ma Huan fondent les
colonies de Java.
1419 : Le roi de Malacca se convertit à
l'islam.
1453-1571 : Apogée de l'Empire
ottoman, entre la prise de
Constantinople (Istanbul) et la défaite
navale de Lépante.
1492 : Chute du Royaume de Grenade,
fin de la reconquête chrétienne en
Espagne.
1501 : Fondation de la dynastie
safavide par Ismaïl Ier ; le chiisme
duodécimain devient religion d'État en
Perse.
1502 : Les Maures qui avaient pu
garder leur religion après la prise de
Grenade sont désormais forcés de se
convertir au christianisme, dans un
contexte d'Inquisition.
1550 : Arrivée de l'Islam à Bornéo.
1556 : Mort de Soliman le Magnifique.
1609 : Début de l'expulsion des
Morisques d'Espagne.
1683 : défaite décisive des Turcs
ottomans devant Vienne. L'empire
Ottoman commence un lent déclin.
1798 : Arrivée de Bonaparte en Égypte.
Celui-ci adopte une stratégie en demi-
teinte, se déclarant « l'ami du sultan
ainsi que du peuple égyptien, mais
l'ennemi des mamelouks qui se
comportent comme en pays conquis »,
et faisant proclamer cette déclaration
dans tout le pays.
1830 : Début de la conquête française
de l'Algérie.
1881 :
Début du mouvement mahdiste
au Soudan.
Protectorat français en Tunisie.
1882 : Protectorat britannique sur
l'Égypte.
1883-1887 : Les Mahdistes chassent
les britanniques du Soudan.
1899 : Fin de la Guerre des mahdistes,
dont la couronne sort vainqueur.
1907-1937 : Défaite du Maroc lors de
la Troisième guerre du Maroc
Protectorat franco-espagnol au Maroc.
1911 : Début de la conquête italienne
en Libye.
1920 : mandat français sur la Syrie, le
Liban ; mandat britannique sur la
Palestine mandataire et l'Irak.
1921-1926 : Guerre du Rif au Maroc.
1922 : Indépendance de l'Égypte.
1924 : Abolition du califat en Turquie
par Mustafa Kemal.
1928 : Fondation en Égypte du
mouvement des Frères musulmans.
1932 : Les territoires conquis par Abd
al-Azi ibn Saoud deviennent le
royaume d'Arabie saoudite.
1935 : La Perse prend officiellement le
nom d'Iran.
1951 : Indépendance de la Libye.
1953 : Agrandissement de la mosquée
du Prophète à Médine.
1956 : Indépendance de la Tunisie et
du Maroc.
1962 : Indépendance de l'Algérie.
1968 : Fin de l'agrandissement de la
mosquée al-Harâm.
1979 :
Révolution iranienne.
Prise de la Grande Mosquée de La
Mecque.
2010 : Début du Printemps arabe.

Notes et références
1. (en) Ulf Büntgen, Vladimir S. Myglan,
Fredrik Charpentier Ljungqvist,
Michael McCormick, Nicola Di
Cosmo, Michael Sigl, Johann
Jungclaus, Sebastian Wagner, Paul
J. Krusic, Jan Esper, Jed O. Kaplan,
Michiel A. C. de Vaan, Jürg
Luterbacher, Lukas Wacker, Willy
Tegel & Alexander V. Kirdyanov,
« Cooling and societal change
during the Late Antique Little Ice
Age from 536 to around 660 AD »,
Nature Geoscience, no 9,‎2016,
p. 231–236 (lire en ligne (https://dx.
doi.org/10.1038/ngeo2652) [archiv
e]).
2. Khaled Ridha, Le Prophète de l'islam
et ses califes : religion, classes
sociales et pouvoir, Éditions
Publibook, 2011, p. 212-218.
3. On remarquera la similitude avec
l'expression latine « brûler ses
vaisseaux » (ustulare).
4. Suzanne Citron, Le Mythe national :
l'histoire de France revisitée,
Éditions de l'Atelier, 2008, p. 56-57.
5. Henri Pirenne, Mahomet et
Charlemagne, Paris, Presses
universitaires de France, 1970,
p. 107
6. Thierry Bianquis, Pierre Guichard et
Mathieu Tillier, Les Débuts du
monde musulman, viie ‑ xe siècles.
De Muhammad aux dynasties
autonomes, éd. PUF/Nouvelle Clio,
2012, p. 108.
7. Henri Pirenne, Op. cit., p. 107-108
8. Livre "Islam et terrorisme - édition
actualisée" de Mark A. Gabriel.
9. Un article de février 2017 du journal
israélien "Jérusalem Post" avance
60 000 morts. Les sources
byzantines avancent que ce
massacre fut perpétré "par les
musulmans et leurs alliés juifs".
10. Ibid., p. 195.
11. Ibid., p. 107-136
12. « Médine » (https://www.larousse.f
r/dictionnaires/francais/M%C3%A9
dine/132558) [archive], dictionnaire
Larousse
13. (fr) Jacques Barrat, Coline Ferro et
Charlotte Wang, Géopolitique de
l'Ouzbékistan, éd. L'Harmattan,
Paris, 2011, p. 44 (https://books.goo
gle.fr/books?id=Kx4wkdYnte0C&pg
=PA44&dq=Ouzb%C3%A9kistan+et+
Kirghizstan+712&hl=fr&sa=X&ei=Tn
LYT4yhIoem4gS5_dCAAw&ved=0CE
YQ6AEwAQ#v=onepage&q=Ouzb%C
3%A9kistan%20et%20Kirghizstan%2
0712&f=false) [archive]
14. Bernard Lugan, Les particularités de
l'islam marocain (http://www.clio.fr/
BIBLIOTHEQUE/les_particularites_d
e_l_islam_marocain.asp) [archive],
clio.fr, mai 2000
15. The Pew Forum - The Future of
(en)

World Religions: Population Growth


Projections, 2010-2050 (https://ww
w.pewforum.org/2015/04/02/religio
us-projections-2010-
2050/) [archive].
16. Voir sur uta.univ-lyon2.fr. (http://uta.
univ-lyon2.fr/IMG/pdf/doc-
600.pdf) [archive]
17. Jean-Marc Leclerc, « Un rapport
explosif sur l'islam radical dans les
prisons françaises », Le Figaro,‎
22 octobre 2014 (lire en ligne (htt
p://www.lefigaro.fr/actualite-france/
2014/10/22/01016-20141022ARTFI
G00314-un-rapport-explosif-sur-l-isl
am-radical-dans-les-prisons-francai
ses.php) [archive] , consulté le
11 octobre 2020).
18. Christian Julien Robin, « L’Arabie
dans le Coran : Réexamen de
quelques termes à la lumière des
inscriptions préislamiques », Les
origines du Coran, le Coran des
origines, Paris, Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres
« Actes de colloque »,‎2015, p. 27-74
(lire en ligne (https://www.academi
a.edu/26831582/2015_LArabie_dan
s_le_Coran._R%C3%A9examen_de_
quelques_termes_%C3%A0_la_lum
i%C3%A8re_des_inscriptions_pr%C
3%A9islamiques) [archive])
19. Jurisprudence and Law – Islam (htt
p://veil.unc.edu/religions/islam/la
w/) [archive] Reorienting the Veil,
University of North Carolina (2009)
20. Moshe Gil A history of Palestine,
634-1099 (https://books.google.fr/b
ooks?id=M0wUKoMJeccC&pg=PA4
10) [archive] Cambridge University
Press, 1997
(ISBN 978-0-521-59984-9)
21. Lemire et al. 2016, p. 195

Voir aussi

Bibliographie

Ferdowsî, Shâh Nâmeh [détail des


éditions], 1000
Pascal Buresi, Géo-histoire de l'islam,
Paris, Belin, « Sup-Histoire », 2005, 355
p.
« Chrétiens et musulmans, le premier
face-à-face viie – viiie siècle », dans Le
Monde de la Bible, no 154, novembre
2003
Louis Chagnon, La Conquête
musulmane de l'Égypte (639-646),
Economica, 2008
(ISBN 978-2717855937)
Alfred Schlicht, Die Araber und Europa,
Stuttgart, 2008

Articles connexes

Histoire de l'expansion de l'islam


dans la péninsule arabique :
Constitution de Médine
Origine
Histoire de l'Arabie
préislamique
Ridda
Musaylima (Banû Hanifâ)
en Occident :
Conquête musulmane de
l'Egypte : Egypte
Conquête musulmane du
Maghreb : Maghreb
Conquête musulmane de
l'Hispanie : al-Andalus
en Asie :
Conquête musulmane de la
Perse : Perse
Conquête musulmane de
l'Inde : Inde
Essor des états musulmans
en Indonésie (après 1250)
Tunisie à l'époque médiévale - Période
islamique de l'Égypte - Guerres entre
Arabes et Empire byzantin
Livre des Routes et des Royaumes
(870)
Âge d'or de l'Islam

Liens externes

Les particularités de l'islam au


Maghreb (http://www.clio.fr/BIBLIOTH
EQUE/les_particularites_de_l_islam_au
_maghreb.asp) [archive] par Paul
Balta, ancien directeur du Centre
d'études de l'Orient contemporain à
l'université de Paris III-Sorbonne
Nouvelle

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