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Amazighe
Aujourd’hui on ne sait que très peu sur l’histoire de Tamzgha avant l’occupation
romaine. M. Chafik la fait remonter, dans son livre lamha âan thalatha wa thalathina qarnan
min tarikh alamazighyine (Aperçu sur trente trois siècles de l’histoire des Amazighs), au
12ème siècle av. J-C ; l’ère de l’installation des Phéniciens sur les côtes du midi de la
Méditerrané.
Depuis le 12ème siècle avant l’ère chrétienne, les Phéniciensexplorèrent les côtes de
Tamzgha dans le but d’établir des relations commerciales avec les indigènes. Pendant
plusieurs siècles, ils vécurent en bonne entente avec Imazighen et conclurent avec eux des
traités de commerce et d’alliance. Mais peu à peu, la puissance punique tourna ses regards
vers l’intérieur du pays et s’empara de plusieurs villes. Face à cette politique impérialiste, les
Etats Amazighs qui s’étaient constitués dans des régions indépendantes, se réunissent en
grande masse et viennent reconquérir leur territoire soumis aux Carthaginois.
De plus en plus, d’une part, une rivalité s’éclata entre les Phéniciens et
les Romains sur la colonisation du littoral méditerranéen, et d’une autre part des
querelles entre les princes amazighs notamment Syphax et Massinissa. Ce dernier
puis son neveu Jugurtha (118-105), farouchement attachés à l’unité de la Numidie,
ont infligèrent de lourdes pertes à l’ennemi (les Phéniciens et les Romains).
Avec la chute de ces princes, tomba l’indépendance de la Numidie qui sera
théâtre de plusieurs guerres civiles. Les Romains réussirent à dominer toute la
province en imposant sur son trône des souverains vassaux.
Le royaume amazigh fut brisé voire supprimé et remplacé par deux provinces :
la Maurétanie Tingitane et la Mauritanie Césarienne, soumises à l’administration
coloniale.
Bientôt, les colons tombèrent en une grande anarchie. Profitant de ces
circonstances, les Amazighs s’allièrent aux Vandales et parvinrent à mettre fin aux
Romains (430).
Après l’occupation vandale, l’occupation Byzantine. Mais celle-ci ne devait pas
durer longtemps car les Arabes vont bientôt s’élancer à la conquête de l’Afrique du Nord
(7ème siècle).
Ainsi au 7ème siècle, les Arabes attaquèrent le pays. Trois expéditions
eurent lieu successivement en 642, 644 et 669. Ils s’abattirent sur plusieurs villes
qu’ils mirent à feu et à sang. Le comportement sauvage et méprisant des
conquérants provoqua plusieurs soulèvements de tribus Amazighes ; ceux de
Koussyla et de Dihya sont les plus célèbres. Les Amazighs alors prirent les
armes contre les Arabes. Des royaumes indépendants surgissent ;
lesIdrissides dans le Maroc actuel, les Aghlabides dans la Tunisie
méditerranéenne
« Dans son sens le plus large, la culture peut être considérée comme l’ensemble des
traits distinctifs,…, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe
outre les arts et les lettres, les modes de vie, les systèmes de valeurs, les traditions et
les croyances… » (UNESCO). L’architecture est un aspect de la culture, au même titre
que la musique et la danse. D’ailleurs, la langue est un élément dans ce grand
ensemble qui est la culture.
De ce point de vue, nous allons essayer de définir quelques aspects de la
culture amazighe, ainsi que la contribution variée de cette culture à
l’enrichissement de la culture méditerranéenne
La culture amazighe
La langue amazighe
Plus tard, avec la venue de l’Islam, les érudits écrivaient dans la langue
liturgique qu’était l’arabe. Bien plus tard, ce fut le français.
La période islamique de l’histoire des Amazighs fut la période la plus riche
d’intellectuels et de lettrés ; écrivains, poètes, juristes, théologiens, historiens
amazighs, mais d’expression arabe. Et c’est ainsi qu’Imazighen ont contribué à la
constitution du patrimoine arabo-islamique dans différents domaines. Parmi ceux-ci,
mentionnons plutôt les suivants: Issa El Jazouli, (mort en 1210), Abu El Hassan Ibn
Muâté az-zawawi (1169-1231), et Abu Abdellah Ben Ajerrum(mort en 1323) etc., qui
ont initié la mise en forme de la grammaire arabe et qui sont considérés les meilleurs
pédagogues de la langue arabe. Le lexicographe Ibn Mandhor (1232-1311) dont
l’ouvrage « Lisân al-Âarab » reste une référence incontournable. Les historiens Abu
bakr Ali Essanhadji (11ème siècle), Ibn 'Adhari, Hassan al-Wazzani az-Zannati ; Le
théologien et essayiste Abu Ali al Hassan Lyoussi (1630-1691) ; Abbas Ibn
Firnâs (mort en 887), à qui l’on « attribue l’invention de la fabrication du cristal », la
fabrication d’une horloge (manqana), et qui « fut même un lointain précurseur de
l’aviation »
Dès la fin du IIème millénaire av. J.-C. , les Berbères entrèrent en relation
commerciales intermitentes avec les Phéniciens qui fondèrent ,vers 1100
av. J.-C., sur la côte atlantique le comptoir de Lixus (auj. Tchemmich), puis
plus près du détroit, ceux de Tingis (Tanger) et d’Abyle. Les Berbères
subirent ensuite l’influence de Carthage qui fonda des comptoirs sur la côte
méditerranéenne. Ainsi les carthaginois, qui ont commercé plusieurs siècles
avec les Berbères, leur ont apporté non seulement l’or, la vigne et certaines
méthodes agricoles, mais aussi de nouveaux rites religieux.
Au IIIème s. av. J.-C., sur le peuple des Massyles établis entre Constantine
et l’actuelle frontière tunisienne, régnait le premier roi berbère connu
Masinissa qui avec l’alliance des Romains, fonda le royaume de Numidie.
En échange Massinissa apporta son aide à Scipion l’Africain contre
Carthage.A la chute de Carthage, en 146 avant J.-C., les romains se sont
imposés militairement dans tout le Maghreb ; mais leur pénétration ,
limitée de surcroît à la partie nord n’a sûrement pas eu la même portée
que la précédente.
Les Berbères et l’Antiquité Romaine :
La province romaine d’Afrique se limitait à l’origine au territoire
carthaginois annexé par Rome et borné à l’ouest par la "Fossa regia" qui,
partant de Tabarka , se dirigeant vers le sud est pour atteindre la côte au
sud de la ville actuelle de Sfax. A l’ouest de cette Afrique romaine,
s’étendait , au IIème s. av. J.-C., le royaume de Numidie contre lequel Rome
dut mener une dure guerre au temps de Jugurtha (113/105 av. J.-C.), un
autre grand-chef berbère, petit fils de Massinissa. Une partie du royaume de
Numidie, après la défaite de Jugurtha, fut donné par Rome au roi de
Mauritanie Bocchus qui livra Jugurtha aux Romains.
A l’époque des guerres civiles, le roi numide Juba Ier fut entraîné dans
l’alliance avec les pompéiens contre César.Ce dernier, après avoir vaincu les
pompéiens à Thapsus (46 av. J.-C.), modifia l’organisation de l’Afrique
romaine en créant à l’ouest de la "Fossa regia" , avec l’ancien royaume de
Numidie annexé, une "Africa nova". Les deux provinces d’ "Africa vetus" et d’
"Africa nova" d’abord confié à Lépide, passèrent en 36 av. J.-C. à Auguste,
qui annexa le reste de la Numidie (25 av. J.-C.) et dédommagea le fils de
Juba Ier, Juba II, Berbère romanisé, savant, collectionneur d’objets d’art, en
lui donnant la Mauritanie. Mais celle-ci fut à son tour incorporée à l’Empire
en 40 apr. J.-C. dans le but d’essayer d’étendre la domination romaine à
tout le Maghreb, les Berbères se soulevèrent, obligeant finalement les
Romains à se cantonner dans la partie septentrionale du Maroc actuel, où ils
établirent les colonies de Tingis, Zilis, Lixus et Volubilis ; la civilisation
berbère se perpétuant dans les montagnes.
Dès le milieu du IIIème s., l’autorité romaine fut gravement menacée par
l’agitation des tribus berbères, et, en 285, Dioclétien dut ramener le "limes"
romain en cette région à l’oued Loukkos, ce qui réduisait en fait la Mauritanie
Tingitane à la région de Tanger, qui fut rattachée administrativement à la
province espagnole de Bétique. Malgré les incessants soulèvements des tribus
berbères, les romains surent donner au maghreb un remarquable essor
économique, construisirent les villes de Volubilis , Tipasa, Timgad, Lambèse,
Cherchell,...etc et pratiquèrent une politique d’assimilation qui ne réussit
pourtant pas à faire disparaître l’originalité berbère.
Les villes marocaines ont transformé les bijoux amazighs en remplaçant l'argent par l'or et
le corail par les diamants. Une femme amazighe est beaucoup plus dominée par ses bijoux
que par ses vêtements. Les femmes ont réussi à préserver les bijoux amazighs ainsi que la
mémoire du temps et des civilisations passés.
Les connaissances des femmes sont révélées surtout dans les pratiques
divinatoires et thérapeutiques. Grâce à leur rôle de mères et d'enseignantes, les
femmes amazighes ont conservé les secrets des pratiques divinatoires et
thérapeutiques dès l'aube des temps. Ces pratiques ancestrales sont nées des
traditions qui ont commencé au néolithique capsien et ont été enrichies à
travers les siècles par les Mésopotamiens, les Egyptiens, les Grecs, les Romains,
les Juifs, les Arabes et d'autres contributions.
Il faut insister sur le fait que ces pratiques révèlent autant de compétences intellectuelles que
tous les livres de connaissances. En plus du travail physique, le savoir des femmes comprend
la production intellectuelle.
A cet égard, il y au Maroc ce que l'on appelle l’autre histoire, l’histoire non officielle, écrite
par les femmes. L’auteur original de ce texte est membre d’un groupe de recherche d'Afrique
du Nord dont la mission est de se plonger dans l'histoire, de ressusciter les voix des femmes et
de les localiser sur l’échiquier de l'histoire afin de mettre en évidence leur contribution à la
construction de l'Afrique du Nord. Une anthologie intitulée « Les femmes écrivains
d'Afrique » sera publiée en 2008 comme résultat de ce travail.
Femmes au campement du Moussem, Tan Tan (2004)
La variété, la profondeur et la richesse des textes (à l'oral et par écrit) rassemblés, la voix qui
s'exprime à la première personne, sont écrasantes. Les routes parcourues par les auteurs
portent l'empreinte de ce savoir des femmes. Elles démontrent une maîtrise extraordinaire, à
la fois des événements corporels et biographiques, et des rites qui sont de véritables façons
de penser des femmes. Il reste à mettre en évidence les thèmes de la femme marocaine
écrivain qui sont en relation directe avec la réalité marocaine. L'intention est de concentrer
l'attention sur ces écrits comme de puissants documents qui témoignent de leur temps et de
la société productrice de ces données.
Conclusion
La culture amazighe a en effet survécu jusqu’à nos jours malgré le fait que
l'amazigh n'a jamais été la langue officielle d'un État centralisé, ni soutenu par un
livre sacré, et a dû supporter des langues beaucoup plus puissantes
politiquement: les langues phénicienne, punique, latine et arabe. Aujourd'hui,
nous devons cette survie de l'amazigh et de sa reconnaissance officielle, à
l'engagement des femmes dans les questions culturelles
LES BIJOUX AMAZIGHS
CONCLUSION
Nous avons essayé, dans ce travail modeste, de donner quelques informations
sur imazighen, leur histoire, leur culture et leur apport à la culture
méditerranéenne à travers leurs auteurs et leurs intellectuelles. C’est vrai
que tant qu’on dit autour de ce peuple, il est difficile d’aborder sa culture
trois fois millénaire, et de délimiter ses contributions à l’essor de la
civilisation humaine.
Les références, les livres et les recherches spécialistes dans ce domaine sont
très peu, voire, parfois manquent. Et c’est l’heure pour tous les amazighs
conscients de leur identité culturelle, de se mettre debout, de s’armer à faire
des recherches et d’envahir l’écriture concernant leur culture et leur
civilisation en vue de “se remettre sur les rails’’, et de rendre à l’amazighité
ce qui lui appartient. Si on ne sait que peu de choses sur notre culture c’est,
en premier temps, à cause de l’indifférence de nos intellectuels à l’égard de
ce qui leur est propre.
Pour conclure, je m’adresse à nos intellectuels et à nos penseurs arabophones
ou amazighophones, de produire sur leurs propres cultures au lieu de la culture
d’autrui. C’est notre langue, notre histoire, notre culture et notre tradition et
coutume qui font de nous nous-même et non l’autre. C’est à travers elles que
nous existons et nous continuons à exister. Combien de peuples sont disparus
avec la disparition de leur langue. Et quand on ignore ce qu’on est, à ce
moment là nous serons ignorés.
INDICE
•Introduction
•Conclusion