Le concept du monde islamique peut être plus ou moins utile en observant les différentes périodes de
l'histoire. La culture islamique encourage l'identification avec une communauté quasi-politique des
croyants, l'oumma, et ce principe a influencé le comportement d'un certain nombre d'acteurs dans l'histoire.
L'histoire de l'islam est étroitement liée à l'histoire politique, économique, et militaire.
L'histoire de l'islam implique donc une histoire de la foi islamique comme religion et de l'institution sociale
qui en découle.
Sommaire
Origines de l'islam
Naissance de l'islam selon la tradition musulmane
Califat des Rachidoune (632-661)
Début des Foutoûhâts
Guerres contre l'Empire Byzantin (632-718)
Conquête de l'Empire Perse (636-651)
Conquête de l'Afghanistan (637-709)
Conquête de l'Afrique du Nord (640-709)
La genèse de l'islam
Historicité des récits concernant les califes rachidoune
Califat des Ommeyades (661-750)
Poursuite des Foutoûhâts
Conquête de l'Asie du Sud (664-712)
Conquête de la péninsule ibérique (711-718)
Fin des Foutoûhâts (718-750)
Ruptures religieuses et mise en place de l'islam
Califat des Abbassides (750 - 1258) : l'âge d'or de l'islam
Création de la Bayt al-Hikma
Réformes religieuses
Basculement de l'oral vers l'écrit
Construction d'une orthodoxie
Fermeture de l'Ijtihâd
Califat des Fatimides (909-1171)
Sultanat des Ayyoubides (1171-1341)
La période mongole (début XIIIe-1506)
Trois empires islamiques
Empire moghol (1526-1857)
Empire séfévides (1501 -1736)
Empire ottoman (1299-1923)
Islam au XXe siècle
Réforme salafo-wahhabite
Dynasties musulmanes
Al-Andalus, Sicile et Maghreb
Égypte
Afrique subsaharienne
Arabie
Anatolie
Perse et Asie centrale
Inde
Asie du Sud-Est
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
Articles connexes
Liens externes
Origines de l'islam
Certains travaux remettent en cause la présentation traditionnelle des origines de l'Islam, aussi bien dans ses
origines, sa naissance et sa diffusion. Ainsi par exemple Alfred-Louis de Prémare vise à éclairer l’histoire
des débuts de l’islam en rompant avec un processus chronologique d’exposition et en insistant sur trois axes
d'exposition : les marchands, les conquérants et les scribes, parce que ces trois approches permettent à
l’auteur de situer les Arabes dans le contexte du Proche-Orient de l’époque. Pour cet auteur, « Autant dire
1
que toute biographie du prophète n'a de valeur que celle d'un roman que l'on espère historique » . D'autres
2
aspects de la naissance sont remis en cause. Ainsi, les recherches récentes de Robert Kerr , situent la
naissance de l'Islam en Arabie pétrée (c.-à-d. Cis-Jordanie actuelle + Sinaï) et non dans les territoires de
3
l’Arabie désertique .
Avant Mahomet, l'Arabie est peuplée de nomades ou bien d'agriculteurs vivant dans les oasis au nord, ou
dans les secteurs plus fertiles au sud au Yémen, parlant l’arabe et qui suivent majoritairement des religions
polythéistes. Quelques tribus ont néanmoins pour confession le judaïsme ou le christianisme. La ville de La
Mecque est déjà un centre religieux, pour certains des polythéistes arabes.
Selon l'historiographie traditionnelle, Mahomet serait né vers 570-571 à La Mecque. Orphelin dès son
jeune âge, il est élevé par son grand-père puis par son oncle. Il entre au service d'une riche veuve, Khadija,
qui organise des caravanes marchandes. Assurée de l'intégrité de cet homme, ils se marient ; elle est âgée de
40 ans et lui de 25 ans. C'est en 610 que, pour la première fois, l'archange Gabriel (Jibrîl) lui apparaît dans
la grotte « Hirâ' » où il a coutume de se recueillir, et lui transmet la révélation, la parole de Dieu.
Sans tarder, Mahomet fonde un groupe de croyants qui s'appelleront les musulmans : nommés ainsi en
référence au prophète Abraham (Ibrāhīm). Musulman, est celui qui se donne, qui se soumet volontairement
à Allah, « Dieu ». Mahomet et ses compagnons sont persécutés par les Mecquois. L'ordre est donné aux
musulmans mecquois d'émigrer à Yathrib (Médine) en 622. En 624, la bataille de Badr éclate. Les
4
Mecquois prendront leur revanche lors de la bataille de Uhud, en 625 . En 630, Mahomet, à la tête de dix
mille hommes, marche sur La Mecque qui se rend rapidement. De nombreux habitants se convertissent
5
alors à l'islam . Mahomet retourne plus tard à Médine, où il meurt en 632 âgé de soixante-trois ans après
6
une courte maladie .
Avant l'arrivée des Arabes en 637, le bouddhisme était présent partout en Afghanistan avec le zoroastrisme.
Tamerlan engloba l'Afghanistan dans son empire, dont la capitale était Samarcande. Sous ses successeurs,
les Timourides, Hérat aurait été, avec Samarcande, l'un des phares de la période culturelle et artistique
brillante, qui couvre le XVe siècle, appelée Renaissance timouride.
Si la prédication d'une nouvelle doctrine se développe du vivant de Mahomet, William Montgomery Watt
11
écrit « on estime en général que le dogme ne s’est développé qu’à partir du califat de ʿAlī » , quatrième
calife dans la seconde moitié du VIIe siècle.
Les années suivant la mort de Mahomet voient des évolutions importantes, comme l’expansion territoriale,
la mise en place d’un corpus textuel, d’une nouvelle religion et d’un nouveau pouvoir (le califat),
l’expansion de la langue arabe. L’étude de cette période reste complexe, pour des raisons méthodologiques
et l’état des sources. La plupart des sources musulmanes sur cette période date du IXe siècle et provient de
l’extérieur de l’Arabie tandis que des sources plus anciennes non-musulmanes ont connu un intérêt
12
nouveau. Un débat méthodologique existe sur la réception de ces sources .
« Ce passé primordial arabo-musulman se donne, en effet, à lire comme un récit composé a posteriori et
visant à légitimer un pouvoir musulman confronté à ses propres divisions et à la splendeur des empires
passés ». Cette histoire est une construction du IXe et Xe siècle. Les récits des conquêtes (futuh) ont ainsi été
12
étudiés et ces ouvrages trahissent parfois des buts politiques propres au IXe siècle . Ainsi, l’ouvrage d’al-
Baladhuri est, par exemple, influencé par les questions fiscales des conquêtes califales. Certains de ces
12
textes conservent un noyau historique (du IIe siècle de l’Hégire) qu’il est parfois difficile à mettre au jour .
Il est donc difficile de déterminer l’histoire des premières conquêtes musulmanes. Ainsi, il n’est pas encore
possible de dater la première prise de Jérusalem précisément (636 ou 638), ce qui pourrait avoir une
incidence importance, la question de savoir si Mahomet était alors vivant durant ces premières conquêtes
12
étant posée . Le problème est rendu plus complexe par l’indétectabilité de ces conquêtes. Ces conquêtes,
dont les causes et moyens sont plus complexes que ce qui est généralement avancé, ont occasionné la
12
création d’un état « qui se définit progressivement comme musulman » .
Selon les traditions musulmanes, la période préalable au califat Ommeyades est composée de la succession
de plusieurs califes surnommés "rachidoune". Ce récit se lit comme un édifice narratif et pour el-Hibry
comme une parabole. Selon Humphrey, ce récit datant du IXe-Xe siècle est construit selon un principe de
12
pacte-trahison-rédemption . Le califat rachidoune est donc une construction abbasside permettant de rêver
un âge d’or, bien que les recherches permettent d’attester qu’un fond historique existe. La notion de
rachidoune, de califes « bien guidés », date elle-même du IXe siècle. Les premières listes califales, issues de
textes syriaques de l’époque ommeyade, ne citent pas Ali comme calife, en cohérence avec la pensée
12
ommeyade. De même, le titre a pu être donné à d’autres califes comme Omar ibn Abd al-Aziz .
L'administration du Califat omeyyade est organisée en trois grandes branches qui traitent les différentes
affaires du Califat : les affaires religieuses, les affaires politiques et militaires et les affaires fiscales. Ce n'est
que sous ʿAbd Al-Malik que l'arabe finit par s'imposer dans les différentes administrations provinciales en
14
tant que langue officielle unique .
De célèbres bâtiments, comme le dôme du Rocher ou la Grande mosquée des Omeyyades, sont construits
pendant leur règne. Cependant, les califes omeyyades, à l'exception notable de ʿUmar II, souffrent d'une
mauvaise réputation dans l'historiographie musulmane, principalement chiite. Les adversaires des
Omeyyades leur reprochent non seulement d'avoir transformé le califat d'institution religieuse en institution
dynastique et héréditaire, mais aussi d'avoir exterminé la famille du Prophète. Le nationalisme arabe
considère la période omeyyade comme une partie de l'âge d'or arabe, qu'il aspire à restaurer. Cette nostalgie
de la période omeyyade est sans surprise vive en Syrie, noyau du Califat omeyyade.
L’historiographie a omis de mentionner certains califes ommeyades. Al-Zubayr, parfois décrit par les
12
sources comme un simple rebelle, a visiblement été le calife légitime quelque temps avant d’être oublié .
Les successeurs de Muʿāwiyah Ier étendent les frontières du Califat de l'Indus jusqu'à la péninsule Ibérique,
entrant en guerre à plusieurs reprises notamment avec l'Empire byzantin et l'Empire khazar, et faisant
disparaître le Royaume wisigoth. Les Omeyyades vont même au-delà des Pyrénées avant d'être arrêtés par
le Duché d'Aquitaine à la Bataille de Toulouse (721) puis par Charles Martel à la bataille de Poitiers (732).
Les Arabes, sous le commandement du général berbère Tarik ibn Ziyad, commencèrent la conquête du Sud
de l'Espagne — ou al-Andalus — en 711. Une troupe menée par Tarik intervint pour mener des raids lors
d'une guerre civile dans le royaume wisigoth en Hispanie. Après avoir traversé le détroit de Gibraltar
(nommé d'après le général), il remporta une victoire décisive le 19 juillet 711, lors de la bataille de
Guadalete, au cours de laquelle le roi wisigoth Rodéric fut vaincu et tué. Le commandant de Tariq, Musa
bin Nusair, débarqua alors avec des renforts substantiels, et en 718 les musulmans dominaient la plus
grande partie de la péninsule. Selon certaines sources arabes et chrétiennes ultérieures, un autre raid, plus
précoce, aurait été conduit par un certain Tarif ibn Malik en 710. D'autre part, dans la recension Ad
Sebastianum de la Chronique d'Alphonse III, il est fait référence à une attaque arabe incitée
par Ervige pendant le règne de Wamba (672-680). Les deux grandes armées avaient peut-être été dans le
15
Sud de l'Espagne pendant un an avant la bataille décisive de Guadalete .
Les dirigeants d'Al-Andalus reçurent le grade d'émir du calife omeyyade Al-Walid Ier de Damas. Après
l'arrivée des Abbassides au pouvoir, certains Omeyyades s'enfuirent en Espagne musulmane pour s'y
établir. À la fin du Xe siècle, le souverain Abd al-Rahman III reprit le titre de calife de Cordoue (912-
16
961) . Rapidement, les Omeyyades œuvrèrent au développement d'un État, avec Cordoue (Córdoba)
comme capitale. Al-Hakam II hérita du califat après la mort de son père, Abd ar-Rahman III, en 961. Il fit
17
la paix avec les royaumes chrétiens du Nord de la péninsule ibérique , et profita de la stabilité ainsi
18
obtenue pour développer l'agriculture en faisant construire des ouvrages d'irrigation . Le développement
économique fut également encouragé par l'élargissement des rues et la construction de marchés. La période
19
du Califat est reconnue comme l'apogée de la présence musulmane dans la péninsule .
Le califat omeyyade s'effondra en 1031 à la suite de divisions politiques et de troubles civils au cours du
20
règne de Hicham II, qui avait été évincé en raison de son indolence . Al-Andalus fut ensuite divisé en un
certain nombre d'États appelé Taïfas (arabe, Muluk al- ṭawā'if ; « petits royaumes »). Cette
décomposition affaiblit les musulmans de la péninsule ibérique par rapport aux royaumes chrétiens du
Nord. Certains des Taïfas, comme celui de Séville, furent contraints de conclure des alliances avec les
21
princes chrétiens et de verser de l'argent en témoignage d'hommage à la Castille .
Les ommeyades ont souffert de l’historiographie négative de l’époque abbasside. Elle les a présenté comme
12
une dynastie impie, alors qu’ils sont à l’origine même de la notion de « calife de Dieu » . Cette dynastie
voit des évolutions religieuses importantes. La figure de Mahomet reçoit une place nouvelle à partir d’Abd
al-Malik et la shahada complète (à deux parties) apparaît alors. Le temps de la seconde fitna est celui de la
construction d’une identité musulmane et de ses rituels. Le rôle de plusieurs savants marwanides dans la
formation de l’islam, comme dans l’exemple de la mise en place de la figure du Cadi, et la tentative de créer
12
une orthodoxie musulmane a été mis en lumière par Judd .
Certains historiens, comme William Montgomery Watt ou Alfred-Louis de Prémare, estiment que le Coran
24
fut mis à l'écrit entre 685 et 715 .
Paradoxalement, c’est aussi sous leur direction que commence le lent déclin de la civilisation arabo-
musulmane. L’empire gigantesque conquis sous les premiers califes et ensuite sous les Omeyyades a arrêté
son expansion ; en Espagne puis en Égypte et en Tunisie, des souverains locaux arrachent leur
indépendance et réclament le titre et la dignité califales, tandis que les tribus turques fraichement converties
à l’islam (Bouyides, puis Seldjoukides) prennent de plus en plus d’importance au sein de l’empire. Malgré
ces difficultés la dynastie abbasside survit jusqu’au XIIIe siècle lorsque les Mongols assènent le coup de
grâce en détruisant la grande capitale Bagdad et cela dans l’indifférence du monde musulman.
L'apogée de cette dynastie se trouve sous Hâroun ar-Rachîd au IXe siècle avant une perte de puissance
politique. À partir du Xe siècle, elle perd son rôle politique et, placée sous tutelle, n'exerce plus qu'un rôle
religieux.
La révolution intellectuelle débute très rapidement. À partir du VIIIe siècle les intellectuels du Moyen-Orient
confrontent leurs convictions en utilisant les sciences et les philosophies grecques.
Encouragée par le califat abbasside d'Al Ma'mun à partir du IXe siècle par la création de la bayt al hikma
« Maison de la Sagesse », le développement de la philosophie s'accompagne de traductions d'ouvrages
grecs par les chrétiens syriaques et nestoriens16. La philosophie islamique n'est pas que la philosophie des
musulmans mais aussi d'autres religions, comme les chrétiens et les juifs17.
De grands noms de philosophes sont connus : Al-Kindi, d'Al-Fârâbî, d'Ibn Sina (Avicenne), et d'Ibn Rushd
(Averroès). Même si ces derniers étaient critiqués par les juristes musulmans18. Ainsi, Averroès a vu ses
livres brûlés et il a été accusé d'hérésie19. L'interdit du doute religieux en islam a limité le développement
de la philosophe au détriment des sciences non-théoriques 18
Ce développement s'est accompagné de modifications de la langue arabe afin de pouvoir exprimer les idées
philosophiques16.
Réformes religieuses
Le califat abbasside voit se mettre en place une fixation de la religion musulmane. Ainsi, la sîra et les
hadiths sont mis par écrit par des écrivains des deuxième, troisième et quatrième siècles de l'ère musulmane
26, 27
(approximativement du IXe au XIe siècle de l'ère commune.) et qui auraient permis, selon Anne-Marie
28
Delcambre, la fabrication d'une vie exemplaire pour Mahomet et ses compagnons . Pour l'historienne
Jacqueline Chabbi : "Parmi les convertis, dans les villes, la masse de la population veut un modèle pratique.
La tradition prophétique s’invente à ce moment-là à travers ce qu’on appelle les hadiths c’est-à-dire les
La tradition prophétique s invente à ce moment-là, à travers ce qu on appelle les hadiths, c est-à-dire les
paroles et les actes prêtés au prophète sur lesquels on veut calquer sa conduite. Mais c’est une figure
29 30
complètement reconstruite" Des chaînes de transmission orale sont alors reconstruites tardivement . Les
hadiths présentent la vision de Mahomet du IXe siècle et participent donc à la mise en place d'une figure de
31
prophètes avant tout religieux qui s'inscrit dans la continuité de prophètes du judaïsme, comme Moïse .
32
L'écriture pleine (diacritique et vocalique) se généralise à partir du IXe siècle même si « au IXe siècle, il
33
n’est pas rare de trouver des [copies du Coran] très incomplètement pourvus de diacritiques » . En 934 et
en 935, les condamnations d'Ibn Miqsam et d'Ibn Shannabûdh montrent la circulation de variantes du coran
34, 35
ne correspondant pas à la version officielle d'Othman
Fermeture de l'Ijtihâd
Pourtant, en 1018, le calife abbasside Al-Qadir publie et fait lire une « profession de foi », la « Risâla al-
40
qâdiriya » , limitant l'exégése et prônant le hanbalisme en tant que doctrine officielle. Par celle-ci, il
41
condamne le chiisme, le Mutazilisme ainsi que l'Asharisme . Cette interdiction de l'interprétation a fait
42
débat tout au long de l'histoire .
En 909, Abu Abdallah parvient à délivrer l'imam ismaélien Ubayd Allah et à l'introniser. Ce dernier,
contrôlant une grande partie du Maghreb, de l'extrémité est du Maroc à la Libye (aujourd'hui Algérie,
Tunisie, Libye) est alors suffisamment puissant pour contester l'autorité du calife de Bagdad. Il choisit une
capitale en fondant la ville de Mahdiyya, sur une presqu’île du Sahel tunisien, où il se proclama lui-même
calife en 909. En 969, les Fatimides conquirent l'Égypte, grâce au général Jawhar al-Siqilli, sur ordre du
calife al-Mu‘izz. Le général entra à Fustât le 7 juillet 969. Ils fonderont, près de cette ville, une nouvelle
capitale qu'il nommèrent al-Qâhira (Le Caire), ce qui signifie « la Victorieuse ». Le Caire deviendra la
capitale des Fatimides, qui s'y déplacent à la suite d'un soulèvement en Ifriqiya, mené par un chef berbère
du nom d'Abu Yezid, laissant les Zirides en tant que gouverneurs de leurs territoires en Afrique du Nord.
Les Fatimides continuèrent à étendre leurs conquêtes jusqu'à la Syrie et parvinrent à s'établir à Malte et
en Sicile, et à mettre temporairement un pied en Italie méridionale. Devenue cité impériale, avec les deux
palais et la mosquée al-Azhar, le Caire est entouré d'un rempart de calcaire, à la fin du XIe siècle, par les
architectes byzantins. Un siècle après, miné par la peste et l'inflation, l'empire fatimide s'effondre sous les
coups du royaume franc de Jérusalem.
L'Empire moghol est fondé en Inde par Bâbur, le descendant de Tamerlan, en 1526, lorsqu'il
défait Ibrahim Lodi, le dernier sultan de Delhi à la bataille de Pânipat.Le nom « Moghol » est dérivé du
nom de la zone d'origine des Turcs timurides, ces steppes d'Asie centrale autrefois conquises par Genghis
Khan et connues par la suite sous le nom de « Moghulistan » : « Terre des Mongols ». Bien que les
premiers Moghols aient parlé la langue tchaghataï, et conservé des coutumes turco-mongoles, ils avaient
pour l'essentiel été « persanisés ». Ils introduisirent donc la littérature et la culture persanes en Inde, jetant
les bases d'une culture indo-persane.
L'Empire moghol marque l'apogée de l'expansion musulmane en Inde. En grande partie reconquis par Sher
Shâh Sûrî, puis à nouveau perdu pendant le règne d'Humâyûn, il se développe considérablement
sous Akbar, et son essor se poursuit jusqu'à la fin du règne d'Aurangzeb. Après la disparition de ce dernier,
en 1707, l'empire entame un lent et continu déclin, tout en conservant un certain pouvoir pendant encore
150 ans. En 1739, il est défait par une armée venue de Perse sous la conduite de Nâdir Shâh. En 1756, une
armée menée par Ahmad Shâh pille à nouveau Delhi, tandis que l'empire devient un espace d'affrontements
entre les Européens (les Britanniques agrandissent leurs possessions et envahissent le Bengale à l'issue de
la guerre de Sept Ans). Après la révolte des Cipayes (1857-1858), les Britanniques exilent le dernier
empereur moghol, resté jusqu'à cette date, le souverain en titre de l'Inde.
La dynastie des Séfévides ou Safavides (en persan : ﺻﻔﻮﯾﺎن, Safaviān) régna sur l'Iran de 1501 à 1736.
Succédant aux Timourides, ils sont la première dynastie iranienne totalement indépendante à régner sur
46
l'Iran depuis près de 500 ans . Les Safavides sont issus d'un ordre religieux soufi militant d'origine
47
probablement kurde , fondé au XIVe siècle. Ils se convertissent au chiisme duodécimain sous l'autorité de
leur premier souverain, Ismaïl Ier (1487-1524). Soutenu par les nomades turcs Qizilbash, à partir de 1508,
Ismaïl règne sur l'ensemble des territoires auparavant dominés par les Aq Qoyunlu, également des
Ismaïl règne sur l ensemble des territoires auparavant dominés par les Aq Qoyunlu, également des
turcophones. À partir de 1510, les Séfévides, dont la montée en puissance va de pair avec la création d'une
théocratie dirigée par le shah, s'opposent à l'est aux Ouzbeks également turcophones et dirigés par
Mohammad Shaybânî, et à l'ouest aux Ottomans, défenseurs du sunnisme. La dynastie atteint son apogée
sous Abbas Ier le Grand, chah de 1588 à 1629.
L’Empire ottoman (en turc : Osmanlı İmparatorluğu, en turc ottoman ﺖ ﻋَﻠِﻴّﻪٔ ﻋُﺜﻤَﺎﻧِﯿّﻪِ َ د َ ْوﻟ: Devlet-i Âliye-i
Osmâniyye) est un régime politique en place de 1299 à 1923. État fondé par un clan turcique oghouze en
Anatolie occidentale, il s’agrandit progressivement en Asie occidentale, Europe du Sud-Est et Afrique du
Nord jusqu’à s’étendre, à l'apogée de sa puissance, sur l’Anatolie, le haut-plateau arménien, les Balkans, le
pourtour de la mer Noire, la Syrie, la Palestine, la Mésopotamie, le pourtour de la péninsule arabique,
l’Égypte et la majeure partie du littoral du Maghreb. C’était alors un État musulman mais pluriethnique où
cohabitèrent dans un système confessionnel des peuples d’origines, langues et religions différentes, dont de
48
nombreux ressortissants adoptèrent la foi musulmane (ma'mīnīm) et, par endroits la langue turque, pour
ne plus subir le haraç (double-capitation) et l’enlèvement des garçons (pour devenir janissaires), grossissant
ainsi au fil des siècles les rangs du peuple turc. L’empire diminua ensuite tout aussi progressivement jusqu’à
se réduire, à l’issue de la première Guerre mondiale, à peu de chose près au territoire de la Turquie actuelle,
et fut aboli le 1er novembre 1922 laissant place à la république turque.
Après la Première Guerre mondiale, une partie des restes de l'Empire ottoman a été mise sous protectorat
des européens.
Réforme salafo-wahhabite
Le wahhabisme est un courant qui se fonde sur l'enseignement de Mohammed ben Abdelwahhab (1703-
49
1792) ; elle est dérivée du hanbalisme, et se réclame de savants tels qu'Ibn Taymiyyah ou encore Ibn Al-
Qayyim qui sont eux-mêmes de l'école hanbalite. Cependant ces derniers (ainsi que des savants
contemporains) ont fait évoluer par leur effort d'interprétation cette école juridique Le wahhabisme (ou
contemporains) ont fait évoluer, par leur effort d interprétation, cette école juridique. Le wahhabisme (ou
salafiyyah) est à la fois une doctrine et une école méthodologique du fiqh islamique.
Dynasties musulmanes
Égypte
Fatimides
Ayyoubides
Mamelouk
Afrique subsaharienne
Aghlabides
Empire du Mali
Empire songhaï
Empire du Macina
Arabie
Hachémites
Marwanides
Abbassides
Omeyyades
Dynastie saoudienne
Anatolie
Jalayirides
Seldjoukides
Empire ottoman
Inde
Sultanat de Delhi
Empire moghol
Asie du Sud-Est
Sultanat d'Aceh
Sultanat du Brunei
Sultanat de Johor
Sultanat de Malacca
Notes et références
1. Alfred-Louis de Prémare, Les Fondations de l'Islam : entre écriture et histoire, Seuil, Paris,
2002.
2. Enseignant à l'université de la Sarre, ancien professeur de Proche-Orient Ancien à
l'université de Waterloo (Canada)
3. R. Kerr, "Ist der Qurʾān in Mekka oder Medina entstanden?" in K.-H. Ohlig und M. Gross
(Hg.), Die Entstehung einer Weltreligion III, Inârah-Sammelband 7 (Schiler Verlag, Berlin-
Tübingen, 2014), S. 39-45 Lire en ligne :
https://www.academia.edu/7932579/Ist_der_Qur%CA%BE%C4%81n_in_Mekka_oder_Med
ina_entstanden (https://www.academia.edu/7932579/Ist_der_Qur%CA%BE%C4%81n_in_
Mekka_oder_Medina_entstanden)
4. Dalil Boubakeur, Les défis de l'islam, éd. Flammarion, Paris, 2002, p. 45
5. Mathieu Tillier et Thierry Bianquis, « De Muhammad à l'assassinat de 'Alî », in Thierry
Bianquis, Pierre Guichard et Mathieu Tillier (dirs.), Les débuts du monde musulman, VIIe –
e
X siècle. De Muhammad aux dynasties autonomes, éd. P.U.F./Nouvelle Clio, 2012, p. 842.
6. Abdul-Rahman Arabi, L'Islam et la guerre à l'époque du prophète Mahomet, éd. Les
Presses de Savoie, 1954, p. 17
7. (fr) Tatiana Pignon, « L’islam en formation : le règne du calife ‘Umar (634-644) », Les clefs
du Moyen-Orient, 15 octobre 2012. (http://www.lesclesdumoyenorient.com/L-islam-en-format
ion-le-regne-du.html)
8. Hassan Amdouni, Les quatre califes, Al Qalam, 2008, 415 p. (ISBN 978-2-909469-07-2),
p. 177
9. Françoise Micheau, L'Islam en débats, Téraèdre, 2012.
10. Frédéric Imbert, « L’Islam des pierres : l’expression de la foi dans les graffiti arabes des
premiers siècles, Écriture de l’histoire et processus de canonisation dans les premiers
siècles de l'islam » in Revue des études du monde musulman et de la Méditerranée 129
siècles de l islam » in Revue des études du monde musulman et de la Méditerranée, 129,
juillet 2011.
11. Watt, W. Montgomery, “ʿAḳīda”, in: Encyclopédie de l’Islam
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13. https://www.amazon.fr/Dialogue-islamo-chr%C3%A9tien-calife-Al-Mam%C3%BBn-813-
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133 p. (ISBN 0-8014-9264-5, lire en ligne (https://books.google.com/books?id=yA3p6v3UxyI
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21. (en) Olivia Remie Constable, Medieval Iberia : Readings from Christian, Muslim, and
Jewish Sources, University of Pennsylvania Press, 1997, 103 p. (ISBN 0-8122-1569-9, lire
en ligne (https://books.google.com/books?id=CCj3Dr1WUdsC&printsec=frontcover)), « The
Political Dilemma of a Granadan Ruler »
22. Jean-Luc Brunin, L'islam, Vol. 39 de la Collection Tout simplement, éd. de l'Atelier, 2003,
p. 67 (https://books.google.fr/books?id=iLP7hs455JEC&pg=PA67&dq=false#v=onepage&q
&f=false)
23. Sabrina Mervin, Histoire de l'islam , Flammarion, 2000, p. 114 et suiv.
24. ifpo en ligne (http://ifpo.hypotheses.org/files/2011/02/Histoire-du-Coran-Diapo.pdf)
25. (fr) Éric Limousin, 100 Fiches d'histoire du Moyen Âge: Byzance et le monde musulman,
éd. Bréal, 2005, p. 136 (https://books.google.com/books?id=CTxcLYXK2YkC&pg=PA136&d
q=bagdad+762&hl=fr&ei=KGAHTbvaA8Ka8QOw3tU6&sa=X&oi=book_result&ct=result&re
snum=1&ved=0CCUQ6AEwADgK#v=onepage&q=bagdad%20762&f=false)
26. Donner 2010, p. 125.
27. (en) William Montgomery Watt, Muhammad at Mecca (en), 1953, Oxford University Press, p.
xi.
28. Anne-Marie Delcambre, L'islam des interdits, 2004, p. 100.
29. « Mahomet, le prophète posthume » (http://www.liberation.fr/societe/2013/02/15/mahomet-le
-prophete-posthume_882151), sur Libération.fr (consulté le 7 mai 2016)
30. J. Schacht, A revaluation of Islamic Traditions, dans JRAS, 1949, 143 sqq.
31. Patricia Crone et Michael Cook, Hagarism: The Making of the Islamic World, 1977,
Cambridge University Press.
32. "Ainsi, l’étude de vieux manuscrits du Coran (Blachère, 1958, 92 sq.) révèle que les
mesures de normalisation du texte coranique ne seront adoptées que progressivement : les
signes diacritiques se sont généralisés d’abord, puis, plus lentement, les signes vocaliques.
C’est seulement à partir du milieu du IXe siècle que la scriptio plena s’impose définitivement
dans la notation du Coran." Djamel Eddine Kouloughli, L'arabe, Paris, Presses
Universitaires de France, « Que sais-je ? », 2007, chap.4.
33. François Déroche, Le Coran, 4e éd., Paris, Presses Universitaires de France, « Que sais-
je ? », 2014, chap. 4.
34. « Aux origines du Coran - Comment est né le texte sacré de l'islam - Herodote.net » (https://
www.herodote.net/Aux_origines_du_Coran-synthese-1739.php), sur www.herodote.net
(consulté le 20 juin 2016)
35. Gilliot Claude, « Origines et fixation du texte coranique », Études, 12/2008 (Tome 409), p.
643-652.
36. Sabrina Mervin, Histoire de l'islam: Fondements et doctrines, chapitre 5 ; l'élaboration de la
théologie.
37. « Tabari » (http://www.universalis.fr/encyclopedie/al-tabari/), sur Encyclopædia Universalis
(consulté le 20 juin 2016)
38. Rippin, A., “Tafsīr”, in: Encyclopédie de l’Islam. Brill Online.
39. Dictionnaire de l’Islam, religion et civilisation, Les Dictionnaires d'Universalis,
Encyclopaedia Universalis, "L’exégèse allégorique et les autres courants"
40. arabe : risāla, رﺳﺎﻟﺔ, message ; lettre épître
41. Dictionnaire historique de l'islam, Janine et Dominique Sourdel, Éd. PUF, ‘'Al-Qadir, p. 681-
682
42. H. Birkeland, Old Muslim opposition against the interpretation of the Koran, Oslo 1955.
43. Institut du monde arabe (France), L'Algérie en héritage: art et histoire, 2003, p. 240.
44. Heck Ch., Moyen Âge - Chrétienté et Islam, 1996, p. 524
45. « Le Louvre - Trois Empires » (http://mini-site.louvre.fr/trois-empires/index_fr.htm), sur mini-
site.louvre.fr (consulté le 5 juin 2017)
46. Depuis la conquête musulmane de la Perse, en 637, le pays a vu se succéder les dynasties
persane des Samanides, turques des Ghaznévides et Seldjoukides puis mongoles des
Houlagides et Timourides
47. « Bien que turcophones, les Safavides étaient très probablement d'origine kurde ; les
informations fiables manquent dans ce domaine car, une fois leur pouvoir consolidé en
Perse, les Safavides ont délibérément falsifié les témoignages ayant trait à leurs origines ».
C. E. Bosworth, Les dynasties musulmanes, Paris : Actes Sud, 1996, p. 228
48. La foi musulmane et la langue turque ne coïncident pas sur toute l'étendue de l'Empire : de
nombreuses populations d'origines diverses ont adopté la première sans changer de
langue (Bosniaques, Goranes, Torbèches, Albanaises, Moglénites, Pomaques, Dönmés,
Lazes...) tandis que d'autres ont aussi adopté la langue, notamment en Anatolie centrale, en
Dobroudja, et de manière éparse dans les Balkans, en Crète et à Chypre (voir
Linobambakis) ; enfin si l'hypothèse de l'origine bulgare, grecque ou valaque des Gök-oğuz
est exacte, cette population chrétienne orthodoxe aurait adopté la langue turque sans la
religion musulmane : voir Benjamin Braude et Bernard Lewis, Foundation myths of the
millet system : Christians and Jews in the Ottoman Empire, the Functioning of a Plural
Society, édition Holmes & Meier, New York et Londres 1982.
49. (fr) Olivier Da Lage, Géopolitique de l'Arabie Saoudite, éd. Complexe, 2006, p. 35 (https://b
ooks.google.fr/books?id=Bp0V0qDWPaoC&pg=PA35&dq=false#v=onepage&q&f=false)
Voir aussi
Bibliographie
Robert G. Hoyland (trad. de l'anglais par Bernard Frumer), Dans la voie de Dieu. La
conquête arabe et la création d'un empire islamique, Alma, 2018, 364 p.
Jalila Sbaï, La politique musulmane de la France. Un projet chrétien pour l'islam ? 1911-
1954, CNRS Éditions, 2018, 392 p.
, , , p
Gabriel Martinez-Gros, L'Empire islamique, VIIe – XIe siècles, Passés composés, 2019,
350 p.
Thierry Bianquis, Pierre Guichard, Mathieu Tillier (éd.), Les débuts du monde musulman.
De Muhammad aux dynasties autonomes (VIIe-Xe siècle), PUF, 2012
(ISBN 978-2-13-055762-3).
(en) William Ochsenwald et Sydney Nettleton Fisher, The Middle East : A History, The
McGraw-Hill Companies, 2004 (ISBN 0-07-244233-6).
(en) Fred M. Donner, « Modern approaches to early Islamic history », dans Chase F.
Robinson, The New Cambridge History of Islam, vol. Volume 1: The Formation of the
Islamic World, Sixth to Eleventh Centuries, Cambridge University Press, 2010
(ISBN 9780521838238), p. 625–47
(en) Albert Hourani et Malise Ruthven, A History of the Arab Peoples, Belknap Press;
Revised edition, 2003, 565 p. (ISBN 978-0-674-01017-8, lire en ligne (https://books.google.com/books?i
d=egbOb0mewz4C&printsec=frontcover))
(en)Roger Collins, Visigothic Spain : 409–711, Londres, Blackwell Publishing,
31 mai 2004, 263 p. (ISBN 0-631-18185-7), p. 134.
Articles connexes
Al-Andalus
Constitution de Médine
Civilisation islamique
Histoire de l'esclavage dans le monde musulman
Sciences arabes (en terres d'islam)
Arts de l'Islam
Liens externes
Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée (http://www.persee.fr/web/revues/ho
me/prescript/revue/remmm)
Chroniques yéménites (http://cy.revues.org), revue consacrée à l'histoire de la péninsule
arabique et à la Corne de l'Afrique
Naissance et Expansion de l'Islam (http://www.publicroire.com/croire-et-lire/islam/article/n
aissance-et-expansion-de-lislam)
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