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Sassanides

Histoire de l'Iran

Les Sassanides régnèrent sur l'Iran de 224


jusqu'à l'invasion musulmane des Arabes en
651. Cette période constitue un âge d'or
pour l'Iran tant sur le plan artistique que
politique et religieux. On considère l'ère
sassanide comme l'une des périodes les plus
importantes de l'histoire de l'Iran. Sous bien • Civilisation proto-élamite (3 200 - 2 700 av. J.-
des aspects, elle représente C.)
l'accomplissement au plus haut degré de la • Civilisation de Jiroft (3 000 - Ve siècle av. J.-C.
civilisation perse et fut contemporaine du • Royaume élamite (2 700 - 539 av. J.-C.)
• Royaume mède (728 - 550 av. J.-C.)
dernier grand empire iranien avant la
• Dynastie achéménide (648 - 330 av. J.-C.)
conquête musulmane de la Perse et
• Empire séleucide (330 - 150 av. J.-C.)
l'adoption de la religion musulmane. La • Empire parthe (250 av. J.-C. - 226)
Perse sassanide eut un impact certain sur la • Dynastie sassanide (226 - 650)
civilisation romaine et les Romains • Conquête islamique (637 - 651)
considéraient les Perses sassanides comme • Dynastie samanide (875 - 999)
leurs égaux ; en témoignent les lettres de • Dynastie ziyaride (928 - 1043)
l'empereur romain au Shahanshah : « A mon • Dynastie bouyide (934 - 1055)
frère... » Leur influence culturelle s'étendit • Dynastie ghaznévide (963 - 1187)
bien au-delà des frontières de l'empire pour • Empire turc seldjoukide (1037 - 1194)
atteindre l'Europe de l'Ouest, l'Afrique, la • Empire khorezmien (1077 - 1231)
Chine et l'Inde, et joua un rôle dans la • Houlagides (1256 - 1353)
• Dynastie muzaffaride (1314 - 1393)
formation de l'art médiéval européen et
• Dynastie timouride (1370 - 1506)
asiatique. Cette influence se perçoit aussi • Dynastie séfévide (1501 - 1722/1736)
dès l'apparition du monde islamique et lors • Afghans hotaki (1722-1729)
de la conquête de l'Iran par les musulmans. • Dynastie afsharide (1736 - 1802)
La culture aristocratique et unique de la • Dynastie Zand (1750 - 1794)
dynastie en est la preuve. Zarinkoob va • Dynastie kadjar (1781 - 1925)
même jusqu'à affirmer que ce que l'on • Dynastie Pahlavi (1925 - 1979)
appellera ensuite la culture, l'architecture, • Révolution iranienne (1979)
l'écriture islamique devra beaucoup aux • Gouvernement provisoire (1979-1980)
Perses sassanides, pour se propager ensuite
dans les autres pays islamisés. • Rép. islamique d'Iran (1980 - maintenant)

Sources
La période des sassanides présente des difficultés d’étude liées notamment au manque de
sources. Il existe plusieurs types de sources utilisées par les historiens :
• Les sources officielles (inscriptions rupestres pour le début de la période, sceaux et
bulles pour la fin, numismatique)
• Les sources secondaires (historiens arméniens, littérature syriaque, textes en pehlevi
tardifs, littérature arabo-persane post-Sassanide)
• Les sources archéologiques (sites riches, mais peu explorés et peu publiés de nos
jours)

Chronologie
On divise en général la période sassanide en trois :

• Les IIIe et IVe siècles, qui correspondent à la constitution de l’empire, au


développement de l’agriculture et de l'urbanisme.
• Le Ve et le début du VIe siècle, où l'on remarque un certain déclin et des difficultés
face aux Hephtalides.
• Les VIe et VIIe siècles, période qui débute avec le règne de Khosrow I Anushirvan,
marquée par un renouveau de la croissance puis un rapide déclin final.

IIIe - IVe siècles

L'Empire sassanide (ou dynastie sassanide) doit son nom au dernier empire iranien
préislamique. Ce fut l'une des deux grandes puissances en Asie occidentale pendant plus de
400 ans[2]. Fondée par Ardashir qui mit en déroute le dernier roi parthe (arsacide), Artaban IV,
elle prit fin lors de la défaite du dernier Roi des Rois Shahanshah, Yazdgard III (632-651). Ce
dernier, après 14 ans de lutte, ne parvint pas à repousser le Califat Arabe, le premier des
empires islamiques. Le territoire de l'Empire Sassanide englobait la totalité de l'Iran, Irak,
Arménie, Caucase sud (y compris le Daghestan du sud), l'Asie Centrale du sud ouest,
l'Afghanistan occidental, des fragments de Turquie, de Syrie, une partie de la côte de la
péninsule Arabe, la région du Golfe Persique et des fragments du Pakistan occidental. Les
Sassanides appelèrent leur empire Eranshahr, « l'Empire Iranien »[3]. Sassan, son fondateur
plus ou moins légendaire, était prêtre du temple d’Anahita à Istakhr et se proclamait
descendant de Darius III, le dernier souverain perse achéménide battu par Alexandre le Grand.
Toutefois, c'est en 224, avec la victoire de son successeur, Ardashir, sur le dernier roi parthe
Artaban IV, que débute réellement la période sassanide. Ayant rapidement conquis le
territoire parthe, Ardashir se fait couronner en 226, et meurt en 241.

Ardashir descendait en droite ligne de prêtres au service de la déesse Anahita d'Istakhr. Au


début du troisième siècle, ces prêtres accédèrent au gouvernorat de la Perse Fars. Mais un
doute subsiste sur l'origine d'Ardashir et sur les liens qui le feraient remonter à ses ancêtres
supposés Sassan et Papag. On ne sait pas s'il est un enfant naturel ou adopté de Papag et si
Sassan fut le fondateur de la dynastie du vrai père d'Ardashir ou de son beau-père. Les
sources concernant les liens entre les premiers Sassanides (Sassan, Papag, Ardashir et
Shapour) sont insuffisantes[4] [5]. Papag dirigeait à l'origine une petite ville, Kheir. Il parvint en
200 à déposer Gocihr, le dernier roi des Bazrangids et s'autoproclama roi. Sa mère, Rodhagh,
était la fille du gouverneur de la ville de Persis. Papag et son fils aîné Shapur parvinrent à
régner sur Persis. On n'est pas certain de ce qu'il advint après car les sources sont peu claires.
Ce qui est sûr c'est qu'après la mort de Pabag, Ardashir, alors gouverneur de Darabgird,
affronta son frère aîné Shapour pour conquérir le pouvoir. D'après les sources, Shapour
s'apprêtait à rencontrer son frère lorsqu'il fut tué par l'effondrement d'un toit. Ses autres frères
furent exécutés vers 208 et Ardashir se proclama roi de Persis[6]. Ardashir déplaça ensuite sa
capitale plus au sud et fonda Ardashir-Khwarrah (ancien nom Gur, devenue ensuite
Firouzabad). Surplombée par de hautes montagnes et facilement défendable (cols étroits),
ceinte par un haut mur circulaire probablement copié sur celui de Darabgird, elle comportait
au nord un grand palais dont on peut encore voir les vestiges.

Ardashir étendit rapidement son territoire, exigeant l'allégeance des princes de la région du
Fars, et s'empara des provinces limitrophes de Kerman, Isfahan, Susiane, et Mesene. En 224,
le roi Parthe Artaban IV, inquiet, ordonna au gouverneur du Khouzistan de marcher à son
encontre. Mais Ardashir l'emporta. Artaban décida alors de l'affronter, mais après la bataille
d'Hormozgan (Bandar-e-Hormoz actuel), Artaban fut tué. Ardashir continua alors à envahir
les provinces de l'ouest de l'empire Parthe, moribond[7]. Couronné en 224 à Ctesiphon il prit le
titre de Shahanshah. Les inscriptions mentionnent qu'Adhur-Anahid était sa "Reine des
Reines", mais ses liens avec elle ne sont pas attestés. Ainsi commença le règne des Sassanides
qui dura 4 siècles[8].

Le fils d'Ardashir, Shapur Ier, continua l'expansion de l'empire en conquérant la Bactriane et


la partie ouest de l'empire Koushan tout en menant plusieurs campagnes contre Rome en
envahissant la Mésopotamie romaine. Battu à Rhesaina Ras el Ayin (Irak) en 243, il dut
abandonner ces territoires mais l'année suivante, l'empereur romain Gordien III est battu à
Misiche, puis assassiné par ses propres troupes. Shapour conclut alors un avantageux traité de
paix avec le nouvel Empereur, Philippe l'Arabe, pour reprendre ensuite le combat en 252 et
battre les Romains à Barbalissos, lesquels, sous l'empereur Valerien, connurent une
désastreuse défaite à Edessa. Shapour captura Valérien qui demeura prisonnier à vie et
immortalisa ce triomphe en faisant graver la scène à Naqsh-e Rostam, et aussi à Bishapour,
dans une version plus élaborée. Ce site contient quatre tombeaux de la dynastie Achéménide
et sept des Sassanides. En 260, il pénétra en Anatolie, mais subit une énorme défaite des
Romains et d'Odenat, leur allié de Palmyre, perdit son harem et tous les territoires romains
qu'il avait conquis [9].

Sous le règne de Bahram II, Ctesiphon, la capitale, fut mise à sac par l'empereur romain Carus
et la majeure partie de l'Arménie, après un demi-siècle de domination perse fut cédée à
Dioclétien[10]. Narseh, le successeur, livra une autre guerre avec les Romains et fut battu en
Arménie en 298. Les Sassanides durent alors céder cinq provinces à l'est du Tigre et renoncer
à leurs prétentions en Arménie et Géorgie[11]. Narseh céda son trône en 301 et mourut en 302.
Son fils, Hormizd II mata les révoltes au Sistan et au Kushan mais dut céder devant la
noblesse. Il fut tué par des Bédouins en 309.

Néanmoins, de nombreux problèmes se rencontrent sur les frontières occidentales comme


orientales. À l’est, l'expansion progressive des Sassanides provoque des soulèvements chez
les nomades Kouchans, qui refusent de céder leur territoire, et engagent de nombreuses
batailles. Un peu plus tard, à la fin du IVe siècle, ce seront les Huns, Chionites puis Kidarites
qui déferleront sur l'Iran, et se fixent finalement en Transoxiane et au Gandhara.

Mais le monde romain lui aussi s'accommode mal de l'arrivée au pouvoir d'une dynastie qui
ne cherche qu'à s'étendre, et des conflits incessants ont lieu entre ces deux puissances. On peut
ainsi noter la victoire de Shapur Ier sur Valérien en 260, qui fut suivie de revers et d'autres
victoires, avant d'aboutir finalement à un traité de paix en 384 entre Théodose et Shapur III :
face à la menace des Huns, les Romains appliquent une politique d'État allié et décident de
payer les Sassanides pour que ceux-ci protègent le Caucase et bloquent les peuples d'Asie
centrale.
On peut aussi mentionner les nombreuses luttes contre les Arsacides, l'une des petites
dynasties de la plaine arabique, qui côtoie de nombreux bédouins.

Ve et début du VIe siècle

Au Ve siècle, les menaces sur la frontière orientale, notamment de la part des Hephtalites, se
font plus fortes. Si Vahram V Gur (421-438) parvient à obtenir une victoire, Peroz est fait
prisonnier cinquante ans plus tard, en 476, et durant toute la fin du Ve siècle, les Sassanides
restent tributaires des Héphtalites. De plus, des troubles dus à un état économique moins
florissant qu'auparavant et à une religion rigoureuse éclatent, en particulier au début du
VIe siècle, sous le règne de Kavad Ier.

VIe et VIIe siècle

Expansion de l'Empire sassanide de 602 à 629.

À partir du règne de Khosrô Anushirvan (« à l’âme immortelle »), appelé Chosroès par les
Grecs, des réformes mettent en place un nouveau système d’impôts, qui fut plus tard repris
par les Arabes. Le pouvoir est désormais confié à une petite noblesse, plutôt qu'à de grands
propriétaires. L'empire s’étend sur l'Arabie méridionale, permettant le contrôle du commerce
entre Byzance et l’Extrême-Orient (Inde, Chine). Les victoires qui mettent fin à la domination
des Hephtalites, entraînent également une expansion importante vers l'est, jusqu’à l’Oxus
(actuelle Amou-Daria).

Khosrow I Anushirvan est resté très célèbre en Iran : de nombreuses paroles et de nombreux
faits lui sont attribués. Il réalise de grands travaux publics, comme des canaux d’irrigation, ou
la fondation à Jund-i Shapur d’une école médicale fondée sur les théories grecques. C'est
également sous son règne que sont accueillis à la cour des philosophes et savants grecs
expatriés après la fermeture de l’école d'Athènes en 529).

Sous Khosrow II Parwiz (le triomphant), l'expansion territoriale se poursuit, avec l'annexion
de la Syrie, de l’Égypte et de la Palestine. Mais la contre offensive d’Héraclius mène
finalement au pillage de la résidence royale de Dastajird, puis à l'assassinat de Khosrow à
Ctésiphon. Ce règne reste associé toutefois à une période de luxe, avec la construction des
palais de Qasr-e Chirin et Dastajird, et le grand goût qui a cours pour la poésie et la musique.

Le règne de Kavad II, marqué par un traité de paix avec Byzance, qui induit un repli sur le
territoire de Khosrow I, marque la fin de l'apogée des sassanides, et le début d'une anarchie
qui ne s'achève qu'avec la conquête arabe. En 637 la prise de Ctésiphon puis en 642 la défaite
de Nehavend marquent la fin de l'empire. Yazdagird III s’enfuit à Merv puis Balkh, et finit
par être assassiné. La dynastie survit cependant quelques temps, réfugiée à la cour de Chine.

Liste des souverains sassanides

• 224-241 : Ardachîr Ier


• 241-272 : Châhpûhr Ier
• 272-273 : Hormizd Ier
• 273-276 : Vahram Ier
• 276-293 : Vahram II
• 293-293 : Vahram III Sagân Shâh
• 293-302 : Narseh
• 302-309 : Hormizd II
• 309-309 : Adhur-Narseh
• 309-379 : Châhpûhr II
• 379-383 : Ardachîr II Le Bienfaiteur
• 383-388 : Châhpûhr III
• 388-399 : Vahram IV Kirmân Shâh
• 399-420 : Yazdgard Ier Ulathim
• 420 : Châhpûhr IV
• 420 : Khosro l'usurpateur
• 420-438 : Vahram V Ghûr
• 438-457 : Yazdgard II Sipahdost
• 457-459 : Hormizd III
• 459-484 : Péroz Ier
• 484-488 : Valash
• 488-496 : Kavadh Ier
• 496-498 : Zamasp
• 498-531 : Kavadh Ier
• 531-579 : Khosro Ier Anushîrvan
• 579-590 : Hormizd IV
• 590 : Khosro II Parviz
• 590-591 : Vahram VI Tchûbîn
• 593-593 : Hormizd V
• 591-628 : Khosro II Parviz, restauré.
o 592-596: Vistahm
• 628 : Kavadh II Schirôyè
• 628-630 : Ardachir III
• 630 : Schahr-Barâz
• 630-631 : Bûrândûkht (reine)
• 630 : Khosro III
• 631 : Péroz II Gushnaspdeh
• 631 : Azarmedûkht (reine)
• 631 : Khosro IV
• 631-632 : Hormizd VI
• 631 : Farrukhzad Khosro V
• 632-651 : Yazdgard III
• 651-677 : Péroz III

Aspect socio-politique
La dynastie sassanide montre un grand sens de l’administration, des échanges internationaux
et de l’exploitation agricole (irrigation et barrages). Il s'agit d'une civilisation orale, avec un
pouvoir fort et centralisé et un vaste réseau de communication. Les guerres incessantes qui
secouent l'empire sont aussi un facteur important à prendre en compte.

Organisation de la société

La société est divisée en trois catégories, chacune ayant à sa tête un chef (salar). On compte
ainsi :

• les prêtres,
• les guerriers
• les cultivateurs

Les artisans sont tout d'abord insérés dans la classe des cultivateurs, avant d'être reconnus
comme catégorie à part entière. Ce système de féodalité reste en général assez stable mais
nécessite cependant un bon équilibre entre noblesse et religion. Le mouvement de révolte
"populiste" qui voit le jour sous Kavad Ier, qui se rebelle contre la religion mazdéenne et
demande la mise en communauté des femmes et des biens, montre que la rupture de cet
équilibre entraîne des troubles. Un second grand mouvement de révolte, plus lié à une
situation géopolitique difficile, verra aussi le jour à la fin du VIe siècle.

Organisation du pouvoir royal

Le roi est le chef de l'État sassanide. Shapur Ier fut l'initiateur de la titulature royale sassanide,
en se nommant "Roi des Iraniens et des Non-iraniens" (shahanshah eran ud aneran). Il
exerçait les principales fonctions politiques, militaires, judiciaires et administratives.

Le mode de succession est assez difficile à établir. Il semblerait que le pouvoir se passe par
les fils et les frères, avec une intervention décisive des nobles. Souvent, le roi s’adjoint un
successeur de son vivant, et le place à la tête d'une grande région (comme l'ancien cœur du
royaume kouchan, ou l'Arménie) pour apprendre l'exercice de la politique. Quoi qu'il en soit,
le trône est toujours occupé par un membre de la lignée d'Ardashir, à la notable exception de
Vahram VI, ce qui semble indiquer un profond attachement à la famille royale sassanide.

Au début de la période, on note un maintien des structures parthes, s'appuyant sur sept
grandes familles Arsacides sans leur laisser toutefois trop de pouvoir. Mais la plupart d'entre
elles finirent par être supprimées. Des dynasties locales, issues de la famille royale sassanide,
furent installées dans certaines régions, comme le Séistan. Elles étaient dirigées par des
personnages portant simplement le titre de "roi" (shah). D'une manière générale, l'Empire
sassanide apparaît comme plus centralisé que son prédécesseur parthe. Seuls quelques
royaumes et tribus vassaux subsistent, comme en Ibérie (Géorgie actuelle), ou bien les
territoires des Suren, Karen et Varazes, anciennes familles de la noblesse parthe.

La cour et la haute société sont divisées en 4 classes :

• les souverains en charges d’un pays (shahdaran).


• les princes de sang royal mais sans commandement de province (vis pehram).
• les grands (vuzurghan).
• les nobles (azadan).
Administration centrale

Le roi était assisté dans sa tâche par un premier ministre, aux prérogatives mal connues.
D'autres hauts dignitaires avaient une position importante :

• eran-spahbādh : le chef des guerriers, qui exerce la fonction de chef militaire, et est
aussi chargé de la gestion des affaires diplomatiques du royaume.
• eran-dibherbādh : le chef de la bureaucratie, il dirige une équipe de secrétaires, ayant
chacun des fonctions précises (justice, revenus du royaume, de la cour, des écuries, du
trésor, des temples du feu et des donations pieuses).
• vastryoshbādh : le chef de l'agriculture et de l'artisanat, chargé de lever l'impôt.

L'impôt servait à pourvoir les finances de l'état. Il pouvait être foncier, et ne concernait alors
que les paysans possédant une terre, son montant étant défini en fonction des rendements
obtenus sur celle-ci. L'autre type d'impôt était la capitation, dont étaient exemptés les nobles,
les prêtres, les soldats et les membres de l'administration.

Administration provinciale

Dès Shapur Ier, l'empire est divisé en vingt-six provinces, qui sont parfois des royaumes
vassaux, situés à la périphérie. Les provinces étaient dirigées par un gouverneur, le marzban.
Au rang inférieur, on trouvait une plus petite division administrative, dirigée par un
fonctionnaire choisi parmi le groupe des dehqans, les petits ou moyens propriétaires terriens.

Une inscription retrouvée à Ka'ba-ye Zartosht nous fournit la liste des provinces de l'Empire
sassanide sous le règne de Shapur Ier. Elle part des provinces centrales pour ensuite nommer
les provinces périphériques : Perse, Parthie, Susiane, Mésène, Asuristan (Mésopotamie),
Adiabène, Arabistan (Mésopotramie du Nord), Atropatène (Azerbaïdjan), Arménie, Ibéria
(Géorgie), Machélonie, Albanie (Caucase oriental), Balasagan (dans le Caucase),
Patishkhwagar (autour de l'Elbourz), Médie, Hyrcanie, Margiane, Arie, Abarshahr, Carménie
(Kerman), Sakastan (Séistan), Touran, Makran, Paradène, Inde (le sud de la Vallée de
l'Indus), Pays kouchan (de Peshawar jusqu'à la Sogdiane) et Mazun (Oman).

Une distinction ethnique est toujours effectuée entre Iran et non-Iran, comme le reflète la
titulature royale.

Armée sassanide
Couronnement d'Ardeshir I, à Naqsh-e Rostam.

La naissance de l’Armée sassanide (en persan : ‫ارتش ساسانيان‬, Artesh-e Sāsānīyān) remonte à
l'accession au trône de Ardachîr Ier quand celui-ci définit un objectif militaire clair destiné à
restaurer l'Empire perse en formant une armée permanente sous son commandement
personnel et dont les officiers étaient séparés des satrapes, princes locaux et nobles. Il restaura
les organisations militaires achéménides, conserva la cavalerie Parthe, et employa de
nouveaux types d'armures et d'armes de siège. Ce fut le début d'une armée qui le servit lui et
ses successeurs pendant plus de 400 ans et qui fera des Sassanides, avec l'Empire romain et
plus tard l'Empire byzantin, les superpuissances de l'antiquité tardive, défendant l'Eranshahr
(Iran) à l'est contre les nomades d'Asie centrale comme les Hephthalites et les Turcs et à
l'ouest contre l'Empire romain et plus tard l'Empire byzantin[1].

Armée

L’empereur sassanide Shapur domine l’empereur romain Valérien. Naqsh-e Rostam.

Dans leur manière de faire la guerre, les Perses de la période Sassanide ne différaient pas
énormément de ceux de la dynastie des Achéménides. Les principales évolutions furent
l’abandon presque complet du char et l’utilisation intensive d’éléphants de guerre, qui
devinrent une force maîtresse.

Quatre corps d’armés principaux, chacun à un niveau différent, furent institués. Dans l’ordre
d’importance, il y avait : les éléphants, la cavalerie, l’archerie, et l’infanterie.

Grade

• Eran Spahbod : commandant en chef


• Spahbod : officier en chef
• Marzban : commandant des gardes frontières
• Poshtikban Salar : chef de la garde royale
• Iran anbaraghbad : chef de l'approvisionnement de l'armée
• Stor-bezashk : chef du service des vétérinaires qui s'occupent des montures de la
cavalerie d'élite.
• Payygan Salar : chef de la division d'infanterie
• Savaran Sardar : chef de division de la cavalerie
La cavalerie

Miniature arménienne médiévale représentant les éléphants de guerre Perses Sassanide à la


bataille d'Avarayr.

La colonne vertébrale de l’armée (Spah ‫ ) سپاه‬Sassanide était la cavalerie lourde cuirassée.


Celle-ci était composée de soldats d’élite issus de la noblesse, solidement entraînés pour
obtenir efficacité et discipline[réf. nécessaire].

La cavalerie sassanide, son équipement, son organisation, ses tactiques ont été copiés par les
Romains, puis les Arabes et les Turcs.

Ainsi, les Romains, souvent opposé dans des guerres récurrentes, à des adversaires alignant
des corps d’éléphants de combat, comme les Sarmates et les Perses Sassanide (ainsi que leurs
prédécesseurs parthes) adaptèrent leur organisation militaire et leurs tactiques de bataille
autour de l’utilisation d’unités de cavaleries lourdes qu’ils appelèrent clibanari.

Le modèle Palmyrien/Sassanide fut particulièrement influent.

Le terme romain clibanarii apparaît pour la première fois dans la Vita Alexandri Severi (56.5)
de l’Historia Augusta, un ouvrage de la toute fin du IVe siècle de notre ère.

Shapur II réforma l’armée en adoptant cette cavalerie plus cuirassé et plus efficace.

Ces unités montées étaient cuirassées par d’épaisses plaques de fer couvrant le corps entier.
Ca les faisait ressembler à des statues de fer se déplaçant.

Certains étaient armés de lance (les Cataphractaires) et d’autres (les Clibanari) avec des épées
ou des masses d’armes.

Il y a des descriptions de cavalerie, une des mieux préservés est sur un soubassement de roche
à Taq-e Bostan où Khosro II est sur son cheval favori Shabdiz.

L’armement des cavaliers des corps cuirassés (Clibanari et Cataphractaires) de l’armée


sassanide était composé de: casque, haubert (Pahlavi griwban), pectoral, gantelet (Pahlavi
abdast), la ceinture, cuissardes (Pahlavi ran-ban) l'épée, la masse d’arme, arc à double
courbure et double corde, carquois de 30 flèches, deux cordes de rechange et l'armure de
cheval (zen-abzar).

Pour les "Cataphractaires" il fut parfois ajouté un lasso (kamand), ou une fronde.
En plus de la cavalerie lourde cuirassée, il y avait une cavalerie plus légère qui n’était pas
composé de Perse sassanides mais recruté parmi leurs alliés et complété par des mercenaires.
Les Gelaniens (Guilani), Aghbaniens, Hephtalites, Kouchans et les Khazars furent les
principaux pourvoyeurs de cette cavalerie légère ou moyennement cuirassée.

Ils furent une partie essentielle du spath (l’armée sassanide) à cause de leur endurance et de
leur vitesse sur le champ de bataille.

Ces deux types d’unités de cavalerie étaient appuyés par les éléphant de guerre et les corps
d’élites d’archers qui déversaient des pluies de flèches sur les rangs ennemies.

Le régiment d’éléphants était la pièce maîtresse de l’armée. Il était recruté en Inde mais ne fut
à aucun moment vraiment nombreux.

Dans les premières batailles contre les arabes, la victoire fut attribuée principalement à
l’action des éléphants de guerre. On considérait que leur efficacité est meilleurs en terrain plat
et ouvert, mais leur valeur était telle que mais dans les contrées plus difficiles, montagneuses
ou boisées où les armées perses ont opéré, les éléphants accompagnaient toujours la marche
des troupes perses, et des efforts étaient fait pour fabriquer des routes praticables pour les
éléphants.

Le corps des Eléphants était sous le commandement d’un officier spécial, appelé le
Zend−hapet, ou « Commandant des Indiens », sûrement parce que les bêtes étaient originaire
de l’Inde ou qu’elles étaient soignées par personnes venant de l’Hindustan.[2]

Ces animaux géants faisaient office de tours d’assaut mobiles causant la panique dans les
rangs ennemis et créant des espaces sur les champs de bataille que la cavalerie exploitait à son
avantage.

• la garde Perse des Immortels


• le régiment Savaran des nobles Azadan (cavalerie d’élite décrite comme l’ordre de
chevalerie Perse)
• Eléphant de guerre
• Cavalerie légère (archers montés)
• Cavalerie moyenne (cavalerie légèrement cuirassée armée avec lances et boucliers)
• Cavalerie Clibanarii (cavalerie lourde armée avec des masses et des épées)
• Cavalerie Cataphractaire (cavalerie lourde armée avec des lances)

L’infanterie
Épée sassanide en or avec ceinturon.

L’infanterie perse sassanide fut en majorité des lanciers légèrement cuirassés, bien que dans
certaine bataille des fantassins lourds fussent déployés.

Cette infanterie entraînée, bien payée, lourdement armée (portant l’épée ou la masse d'arme),
était l’égal des légions romaines.

Les soldats venant des provinces perses de Daylam et de Sogdiane étaient réputés pour être
les meilleurs fantassins.

Les archers étaient considérés comme l’élite de l’infanterie. Ils étaient entraînés à décocher
leurs flèches à grande cadence, sur une cible immanquable.

Les très grands boucliers, adoptés par les armées des Achéménides sur le modèle Assyrien,
étaient toujours en usage. Derrière ces lignes de boucliers fixés au sol formant un mur, les
archers sassanides utilisaient leur arc avec efficacité jusqu’à ce que leurs réserves de flèches
soient épuisées.

Parfois, les archers, au lieu de combattre en ligne, étaient efficacement combinés à la


cavalerie lourde. Ils harcelaient leurs ennemis par des tirs ininterrompus en relative sécurité
au milieu de la cavalerie lourde que les légions romaines hésitaient à charger.

S'ils étaient obligés de fuir, ils couvraient leur retraite en tirant en arrière. Leur redoutable
efficacité était proverbiale chez les Romains. [3]

• Daylami (Infanterie lourde)


• Paygan (infanterie moyenne armé de lances et de grands boucliers)
• Lanciers Levite' (piquier léger)
• Kamandaran (archers d’élite à pieds)
• lanceurs de javelot kurdes

Les engins de siège

Les Sassanides (à l’opposé de leurs prédécesseurs parthes) avaient mis en place et amélioré
des machines de siège pour prendre des villes fortifiées.

Plusieurs de ces méthodes ont été apprises des Romains, mais rapidement, les Sassanides
furent leur égaux, non seulement dans l’utilisation d’engins de siège offensifs comme les
scorpions, ballistes, les béliers, mais aussi par des tactiques de défense de leur fortifications
pour utiliser et répliquer aux catapultes, pour jeter sur les assaillants des pierres, des tisons ou
des liquides bouillants[réf. nécessaire].

• Scorpion
• Bélier (machine de guerre)'
• Onagre (engin)

La noblesse Azadan

Description (en bas) de l'idéal la cavalerie sassanide Clibanari équipement dans les bas reliefs
monumentaux à Taq-e Bostan.

Ce degré de noblesse a été créé du temps des Parthes, et prolongé par les Sassanides qui les
estimaient.

Ils accompagnaient le roi pendant les guerres et ont résisté aux envahisseurs avec courage et
discipline.

Ils sont clairement les précurseurs et les fondateurs des « Chevaliers » arabes un peu plus tard.
.[4]

Les Azdans ou Azadans (en persan : ‫آزادان‬, les hommes libres), descendants des Aryens,
encadraient la masse des paysans.
Les Azadans formaient une aristocratie dont étaient issus les administrateurs locaux, vivant
pour la plupart sur de petits domaines et fournissant les principaux effectifs de la cavalerie
Sassanide, épine dorsale de l’armée.

L’un des plus prestigieux régiment était le régiment cuirassé « Aswaran » (en persan : ‫)اسوران‬
qui était souvent décisif dans l’issue d’une bataille.[5]

Malgré leur chute devant les Arabes musulmans au VIIe siècle de notre ère, l’héritage et la
marque du « Savaran » en Europe, en Inde et dans le monde musulman, est très présente

C’était l’élite de la cavalerie sassanide qui furent les précurseurs des Faris arabes, des
chevaliers chrétiens, des Suwar indien (dérivant des perses Savar) ou des Turcs Tarkhans.[6]

En effet, la cavalerie lourde musulmane, comme les Mamelouks pourraient être des
descendants directs de la cavalerie clibanarii puisque qu’ils utilisaient les mêmes armes et les
mêmes tactiques

Les dépenses pour entretenir les chevaliers Azatan du « Asawaran » nécessitaient un fief pour
les couvrir, et ils étaient attribués aux Azatan par le roi, et en retour les Azatan étaient les plus
ardents défenseurs du trône

Notes
1. ↑ Sassanian Army, By Professor A.Sh.Shahbazi [archive]
2. ↑ George Rawlinson "The Seven Great Monarchies of the Ancient Eastern World: The Seventh
Monarchy: History of the Sassanian or New Persian Empire" Page 189
3. ↑ George Rawlinson The Seven Great Monarchies of the Ancient Eastern World: The Seventh
Monarchy: History of the Sassanian or New Persian Empire, page 184
4. ↑ David Nicolle (en) Sassanian Armies : the Iranian empire early 3rd to mid-7th centuries AD pp.
11
5. ↑ David Nicolle Sassanian Armies : the Iranian empire early 3rd to mid-7th centuries AD pp. 11
6. ↑ "Sassanian Elite Cavalry" Book review by Dr. David Khoupenia [archive]. Consulté le 30 janvier 2007

Économie [
Monnaie
Monnaie de Yazdgard II

Les sassanides frappent une monnaie d'or, mais celle-ci reste réservée au prestige. C'est
l'argent surtout qui constitue la paie des armées et des rançons, et le bronze qui sert dans les
cas quotidiens.

Agriculture

Vase sassanide en argent illustrant les vendanges.

C'est le grand développement agricole, en Susiane et au Khuzestan, grâce à l’irrigation, qui


permet le développement de villes. Les terres sont réparties entre trois grands groupes :

• Les rois disposent de grands domaines, notamment de réserves de chasses.


• Les nobles possèdent aussi de nombreuses terres, mais à partir de Khrosrow I, les
impôts en sont détournés au profit du pouvoir.
• Les petits propriétaires terriens (dehqans), sont des sortes de « chevaliers ». Payés par
la donation d’un fief, ils en tirent leurs principales ressources.

La construction de barrages, de grands canaux et de ponts, permet d’augmenter le domaine


cultivé, notamment dans le Khuzestan, dans le bassin de la Diyala et dans le Fars. Les cultures
(céréales, riz, canne à sucre et à partir du VIe siècle, sériciculture) peuvent ainsi être
exportées. La sélection de races de chevaux servira plus tard aux conquérants arabes pour la
création des chevaux dit arabes et qui étonnèrent tant les premiers croisés par leur agilité.

Exportations

Outre les produits d'agriculture, les sassanides exportent aussi des produits manufacturés,
notamment des soieries. En effet, à partir de la fin du IVe siècle se mettent en place des
relations avec la Chine pour l'export notamment de soie brute. C'est l'Iran sassanide qui a le
contrôle de la partie occidentale de cette route de la soie, et détient donc le monopole du
commerce, vers Byzance et l'Europe en particulier. Des iraniens s'installent même en Chine à
partir du VIe siècle, les relations se développant en particulier grâce aux caravanes et
missionnaires nestoriens.

Un commerce a lieu vers l’Inde par voie maritime (port de la Mésène) et vers la Syrie (Dura
Europos et Palmyre) par voie terrestre. Les produits du Zagros acheminés par voie fluviale,
sur le Tigre et Khabur, un affluent de l’Euphrate qui lui-même n’est pas navigable. Les
sassanides utilisent des radeaux de bois avec outres gonflées d’air (kelkehs) comme le
faisaient déjà les Assyriens et qui continueront d'être utilisées au XIXe siècle. Ces radeaux
peuvent transporter plusieurs tonnes de marchandises. Un commerce également florissant a
lieu avec l’Asie Centrale.

Religion
La dynastie sassanide marque la période de gloire du zoroastrisme, qui est alors élevé au rang
de religion d'État. Sassan lui-même, il faut le rappeler, était préposé au temple de la déesse
Anāhitā à Istakhr

Principes généraux

La religion zoroastrienne, créée vers 1000 av. J.-C. par Zoroastre est un hénothéisme : si elle
comporte un dieu principal, Ahura Mazda (dieu du ciel), elle en reconnaît néanmoins d'autres,
comme Anahita (déesse guerrière et de la fécondité) et Mithra (dieu du soleil et de la justice).
Sous les Sassanides, on note une évolution vers un dualisme entre un principe bon (Spenta
Mainyu, assimilé à Ahura Mazda) et un esprit mauvais (Ahriman), qui coexistent dans chaque
être vivant. Ce dualisme, clairement mis en avant dans le manichéisme dès le début de la
période sassanide, restera présent dans l'islam chiite duodécimain [réf. nécessaire].

Comme toute religion, le zoroastrisme, aussi appelé Mazdéisme, comporte plusieurs rites liés
aux principes fondateurs :

• La vénération du feu éternel.


• L'importance de la pureté rituelle (pas de pollution par le monde extérieur, notamment
dans les contacts avec les cadavres, et par le monde intérieur, comme lors des
accouchements). Cette recherche de pureté explique l'importance accordée aux
ossements, rituellement purs, et la coutume funéraire remontant aux achéménides, qui
consiste à laisser le corps être décharné par les charognards et à en récupérer les os. La
mort est un sujet tabou car elle comporte irrémédiablement des souillures, ce qui
permet de comprendre l'absence de stèles ou monuments funéraires. C'est encore ce
culte de la pureté qui préconise l'inceste.
• Une anthropologie chamanique.
• Trois règles d’or : la bonne parole, la bonne pensée, la bonne action.

Les rites consistent généralement en sacrifices animaux et en libations. On note le peu de


représentations purement religieuses auxquelles donne lieu le culte mazdéen sous les
sassanides.

Textes fondateurs
Le texte fondateur du mazdéisme est l' Avesta, aujourd'hui en grande partie perdu. Il est mis
par écrit au Ve siècle au plus tôt, mais la première copie connue ne remonte qu'au Xe siècle. L'
Avesta contient notamment les Ghatas, des chants composés par Zoroastre, les Yasht, des
hymnes adressés au panthéon zoroastrien, et vingt-et-un nashks qui contiennent des
commentaires sur les Ghatas, les rituels et la justice. Des ouvrages plus tardifs en pehlevi
reprennent les thèmes cosmogoniques, mythologiques et métaphysiques.

Le clergé sous les sassanides

L'unification du clergé sous les sassanides fut surtout l'œuvre du mōwdedan Kartir, dont la
carrière commença sous le règne de Shapur Ier et qui devint mōwdedan mōwbed sous le règne
de son successeur. Le clergé se décompose ainsi : les prêtres de rang supérieur, ou mōwbed
s’occupent chacun d’un district ecclésiastique et sont placés sous l'autorité du mowbedan, une
sorte de pape. Les grands mowbed, forment une sorte de collège. Il faut aussi signaler les
herbeds, des laïcs chargés de l’enseignement et les rad, des juges très haut placés, qui peuvent
souvent avoir plus de pouvoir que les mōwbed.

Application

La religion zoroastrienne reste durant toute la période sassanide, et même plus généralement,
toujours déchirée entre les besoins terrestres et les commandements spirituels (inceste, par
ex.). Très repliée sur elle-même, assez proche du judaïsme orthodoxe, la religion mazdéenne
prône des positions souvent intolérantes, qui mènent à des persécutions (chrétiens, juifs,
manichéens et écoles théologales différentes). Elle se trouve en constante position de faiblesse
vis-à-vis d’autres religions qui ont des textes écrits : ainsi, le manichéisme tentative
syncrétiste qui intéresse Châhpûhr Ier puis au IIIe siècle est vivement et extrêmement réprimé
par ses successeurs, continue de survivre grâce à la mise par écrit de ses principes. le
manichéisme, culte qui fut fondé par Mani, fils de Pattig, dont l'ascendance remontait à la
noblesse parthe, est une religion qui prône avant tout autre chose la tolérance et l'acceptation
des autres cultes. Mani lui-même se revendiquait comme disciple du Nazaréen (Jésus), mais
aussi de Bouddha et de Zoroastre. Plus que tout autre chose, il invitait les hommes à propager
une foi généreuse qui n'exclurait aucune divinité, aucun messager, qui rassemblerait toutes les
croyances sous un même temple, ou chacun pourrait prier son dieu. Il expliquait le monde par
la dualité, le fait que dans tout être il y ait une part de ténèbres et une part de lumière. Les
chercheurs ont eu du mal à mettre la lumière sur ce prophète longtemps oublié. En effet, de
son œuvre, il ne reste rien. Mani était aussi médecin, peintre et philosophe. Même si son
enseignement eut un grand succès auprès du peuple, il ne plut évidemment pas à la caste
religieuse des mages, qui voyait en lui un causeur de trouble. Mais Mani se rapprocha de la
famille régnante, notamment grâce à ses talents de guérisseur, et devint un personnage estimé
par le roi des rois Shapur Ier.Il lui dédicaça un livre, le Shabuhragan. Il devint au fil du temps
son conseiller et peut être même un ami. Le roi des rois lui accorda sa protection contre les
mages qui voyaient d'un mauvais œil ce rapprochement entre ce prophète et le roi sassanide.
Le manichéisme connut alors son heure de gloire.

Shapour se lia aussi d'amitié avec un rabbin nommé Shmouel. Ceci favorisa les relations avec
la communauté juive et retarda les lois répressives que les futurs rois dirigeront contre elle.
Cependant des différends les opposaient, même si tous deux voulaient "conquérir", ce n'était
pas de la même manière. Shapur Ier le faisait par les armes, tandis que Mani le faisait par les
mots. Après la mort du roi des rois, son fils cadet lui succéda mais mourut peu de temps après,
probablement assassiné par le maître des mages, Kirtir, car il adhérait amplement aux
croyances manichéennes. Bahram Ier lui succéda et ce fut la fin pour Mani. D'ailleurs, Mani
lui même fut exécuté par Bahram Ier, sous l'influence des Mages Zoroastriens et du Grand
Prêtre Kartir. Très proche de la caste des mages, il méprisait le manichéisme et finit par
mettre à mort son fondateur. Bahram II suivit aussi les préceptes de la prêtrise zoroastrienne
[12]
. Depuis ses disciples l'appellent « mani-hayy » qui signifie en persan Mani le vivant, en
opposition à sa mise à mort. Le mot se transforma en manikeios puis manichéisme.

Vie intellectuelle et scientifique


La civilisation sassanide ne possède pas forcément un grand pouvoir inventif, mais elle
reprend souvent des éléments d'autres civilisations qu’elle adapte et amalgame dans une
culture propre, comme l’écriture et la monnaie. Les sassanides se démarquent dans la
réalisation d'objets, et font preuve d'une grande habileté manuelle, notamment dans les
monnaies et la glyptique. Un trait particulier est le trilinguisme national : le pehlevi (moyen
persan), le grec et le parthe sont trois langues couramment parlées par un grand nombre
d'Iraniens à cette époque. On retrouve notamment ce trait dans les inscriptions rupestres, pour
la plupart bilingues et trilingues.

• L'académie de Djund-i Shapur, fondée par Shapur Ier, est un élément remarquable
de la culture Sassanide. Contenant notamment une faculté de médecine, les
enseignements s’appuient sur les principes grecs d'Aristote et de Gallien, apportés en
Iran par le biais des Chrétiens nestoriens. La médecine notamment se développe par le
biais des médecins étrangers (grecs en particulier), en raison des problèmes de
souillures rituelles liées à la religion mazdéenne. De nombreux philosophes byzantins
trouvent aussi refuge dans cette académie après la fermeture des écoles d'Athènes
(l'Académie entre autres) par l'empereur byzantin, au cours d'un mouvement appelé
Translatio studiorum. Une relation étroite existe entre philosophie, médecine,
astronomie, foi et sciences.

• Littérature

Selon la tradition iranienne le premier poème persan fut l’œuvre de Bahram V Gur, mais resta
isolé devant les réactions du clergé zoroastrien. Bien que cette légende soit fausse, puisque
l’on sait qu’il existait une tradition poétique déjà chez les Parthes et sans doute encore avant,
elle montre bien le statut de la poésie à cette époque, considérée comme un élément
dangereux car mensonger par le clergé. Des sources arabes font référence à une littérature en
moyen persan et attestent ainsi son existence. Plusieurs œuvres sont conservées, parmi
lesquelles ont peut citer :

• L'Avesta, mis par écrit et complété à cette période.


• Les hymnes manichéens, dont certains existaient déjà avant les Sassanides.
• Les traductions de textes étrangers comme les fables de Kalîla wa Dimna, venu
d’Inde, ou encore le livre de Sindibad, traduit à la période sassanide tardive.
• Le Khawtay namak, une épopée nationale qui servira de source à Firdawsi au Xe siècle
pour son Shah Nama.

• Musique

Il existe un assez grand corpus iconographique montrant des musiciens, et on sait par des
sources qu'ils jouissent d’une grande faveur, notamment sous Khosrow II. Le grand chanteur,
instrumentiste et compositeur Barbad est ainsi le protégé de ce roi. La musique sassanide est
une base de la musique traditionnelle iranienne. On peut y noter l'importance donnée au chant,
à la fois à travers des hymnes religieux (Ghatas), encore chantés en Inde de nos jours, des
chants exaltant la grandeur des monarques, les hauts faits des héros ou la beauté de la nature
et des sentiments humains. Certains de ces chants correspondent à des fêtes saisonnières. Mais
la musique instrumentale tient aussi un rôle prépondérant. Les instruments sont de plusieurs
sortes :

• à cordes pincées, comme des luths et des harpes.


• à cordes frappées, notamment le santur.
• à vent, à savoir des flûtes en roseau comme le Ney et une sorte de hautbois
• à percussions.

La musique est monodique, c’est-à-dire qu'il n'y a qu'une mélodie, sans accompagnement au-
dessous. Transmise oralement, elle laisse beaucoup de place à l’improvisation et peut être
jouée dans de nombreuses circonstances. Il existe ainsi des musiques de guérison et des
musiques de danse, par exemple.

La musique sassanide sera exportée vers l'Europe et l'Espagne. Elle est le point de départ de la
musique arabo-andalouse, et les instruments utilisés actuellement dans la musique classique
ont lentement évolué à partir des modèles orientaux eux-mêmes très proches de ceux des
sassanides.

• Arts plastiques

La période sassanide constitue un apogée pour les arts plastiques. Des objets sont réalisés
dans des matériaux les plus divers : verre, argent, pierre dure comme le cristal de roche,
tissus... L'urbanisme et l'architecture prennent également un essor considérable, avec la
création de formes nouvelles comme le chahar taq, ou l'utilisation de techniques et de motifs
romains.

Carte comparée de l'empire sassanide et de l'empire gupta (320-550).

Références

1. ↑ en Turchin-Adams-Hall, East-West Orientation of Historical Empires [archive]


2. ↑ (en) A. Shahpur Shahbazi, « Sasanian Dynasty [archive] », in Encyclopædia Iranica en ligne [archive].
Consulté le 1 mars 2005
3. ↑ 2].(idem)
4. ↑ Farrokh(2007), 178
5. ↑ Frye(2005), 464-465
6. ↑ Farrokh(2007),178;Zarinkoob(1999), 194-198
7. ↑ Farrokh(2007),p. 180
8. ↑ Frye(2005),pp.466-467
9. ↑ Lactantius, De Mortibus persecutorum;Frye(1993), 126
10. ↑ Zarinkoob(1999),199
11. ↑ Zarinkoob, (1999), 200
12. ↑ Frye(1968),128;Zarinkoob(1999),197

Ardachîr Ier
Ardachîr Ier ou Ardashir (ou Ardéchir, Ardachêr, Ardachès, Artahshatr en vieux perse,
Artaxerxès ou Artaxerce en grec ou en latin) fut le fondateur de la dynastie perse des
Sassanides qui domina le Moyen-Orient à l'est de l'Euphrate du IIIe au VIIe siècle. Ardashir
régna de 224 à 241.

Origine

Investiture d'Ardashir par le dieu Ahura Mazda

Ardashir, né dans un village proche d'Istakhr (près de Persépolis, en Iran), était un fils cadet
de Papak, roitelet de Khir, vassal du roi d'Istakhr, lui-même vassal du roi des rois parthe
Artaban V (dynastie des Arsacides) et d'une certaine Rôdak selon l'inscription de son fils
Shapur Ier.

Nommé gouverneur de Darabgerd (Darab, Iran), Ardashir se lance vers 211 ou 212 dans une
série de guerres contre les roitelets voisins qu'il soumet ou remplace par des hommes à lui.
Papak de son côté se révolte contre son suzerain le roi d'Istakhr, le tue et prend le contrôle du
royaume. Papak meurt peu après et Ardashir se retrouve à la tête d'un puissant royaume en
Perse, théoriquement vassal du roi des rois Artaban V.

Poursuivant l'unification de l'Iran (soumission de Kerman et d'Ispahan), il fonde sa nouvelle


capitale royale à Gur (Firuzabad, Iran) et la nomme Ardashir-Khurreh (la gloire d'Ardashir) :
ville parfaitement circulaire de 1950 m de diamètre dont les vestiges sont toujours visibles.
Mis en demeure de rentrer dans le rang par le roi des rois Artaban V, il dénonce son
allégeance et répond par un défi. La rencontre entre les deux armées a lieu le 22 ou 28 avril
224 à Hormizdaghan (dans la région d'Ispahan ou plutôt dans l'Ahwaz, non loin de Suse).
Secondé par son fils aîné Shapur (Sapor), Ardashir triomphe des Parthes et tue son ancien
suzerain Artaban. La plus grande partie de l'aristocratie perse se rallie alors à sa cause.

Roi des rois

pièce datant du règne d'Ardashir Ier

En 226 il se fait couronner roi des rois à Ctésiphon, capitale de l'empire (Salman Pak au sud
de Bagdad, Irak), et prend alors le nom de Dariardashir (Darius-Ardashir) car il prétend
restaurer l'ancien empire des Perses Achéménides, renversé autrefois par Alexandre de
Macédoine. Dans cette optique il revendique tout le Proche-Orient jusqu'à la mer Égée, ce qui
l'amène à entrer en conflit direct avec l'Empire romain et le royaume d'Arménie dont le roi
Tiridate II, parent d'Artaban, tente de rallier les vassaux restés fidèles à la dynastie arsacide.

Malgré une offre de compromis proposée par l'empereur romain Sévère Alexandre, Ardashir
maintient ses prétentions et la guerre est inévitable. En 232 une grande expédition romaine,
soutenue par l'Arménie, pénètre en Médie (région de Hamadan, Iran) et en Mésène (sud de
l'actuel Irak), mais échoue à prendre Ctésiphon et à renverser le nouveau régime. Les
Romains se retirent mais Ardashir, affaibli, renoncera dès lors à revendiquer officiellement les
provinces romaines d'Orient.

Installant le siège de son pouvoir à Ctésiphon, et construit face à la cité voisine de Séleucie du
Tigre, autrefois pillée par les Romains, la ville nouvelle de Veh-Ardashir (le Bienfait
d'Ardashir). Il consacre les dernières années de son règne à réformer profondément l'ancien
empire des Arsacides, devenu l'empire Sassanide, dans le sens d'une plus grande
centralisation.

En 238, profitant sans doute d'une guerre civile chez les Romains, les Perses reprennent
l'offensive vers l'ouest et pénètrent peut-être un moment en Syrie. En 240 la cité arabe de
Hatra en Mésopotamie (Hadr, Irak), alliée des Romains, est prise et détruite par son fils et
héritier Shapur. C'est sans doute à cette occasion qu'Ardashir décide de faire couronner
Shapur roi des rois, l'associant ainsi à son pouvoir.

Il meurt peu après, sans doute en 241, laissant à son fils Shapur Ier né de la « dame Myrrôd »,
une situation encore instable, et la perspective d'une nouvelle guerre contre les Romains

Shapur Ier
Pièce datant du règne de Shapur Ier

Shapur Ier fut Roi des rois de l'Empire perse sassanide de 240 à 272 ap. J.-C.

Biographie
Un prince héritier

Fils d'Ardachîr Ier, fondateur de l'Empire sassanide, Shapur fit ses premières armes aux côtés
de son père lors de la bataille de Hormizdaghan en 224, au cours de laquelle Ardachîr
renversa la dynastie parthe arsacide. De 226 — date du couronnement d'Ardachîr à Ctésiphon
— à 240, on ignore quel fut son rôle précis. En 240, c'est sans doute lui qui dirige la prise et la
destruction de Hatra, en Mésopotamie. Le 12 avril 240, il est couronné Roi des Rois et règne
en association avec son père Ardachîr. En 241, à la mort de ce dernier, il reste seul sur le
trône[1].

La guerre de 243-244 et la paix avec les Romains

En 243, il doit affronter une nouvelle expédition romaine conduite par l'empereur Gordien III
et son préfet du prétoire Timésithée. Les Perses sont défaits à Rhesaïna (Ras el-'Ayn, Irak)
mais l'année suivante, en 244, Shapur bat les Romains à Misikhè (Al-Anbar près de Falluja,
Irak), faisant de nombreux prisonniers et contraignant Gordien à la retraite. Ce dernier meurt
en route (assassinat ou blessure, on ne sait) et l'armée romaine élit le préfet Philippe pour lui
succéder.

Shapur conclut la paix avec le nouvel empereur. Les Romains versent une rançon de 500 000
aurei pour la libération des prisonniers, conservent leurs conquêtes de 243 qui s'étendent
jusqu'à Anatha ('Ana, Irak), mais s'engagent sans doute à ne pas intervenir dans le différend
qui l'oppose au roi Tiridate II d'Arménie. Philippe s'engage par ailleurs à lui verser un tribut.

La soumission de l'Arménie

Cette victoire permet à Shapur de consolider son autorité sur la plupart de ses vassaux, et de
rallier certains qui soutenaient encore la dynastie arsacide. Mais il lui faut toujours partir en
guerre contre des rebelles, comme en 250 dans le Khorassan. En 252, sans doute, il fait
assassiner le roi d'Arménie Tiridate II, et occupe immédiatement ce royaume où la plupart de
l'aristocratie lui fait allégeance, tandis que d'autres vont se réfugier chez les Romains,
emmenant avec eux les jeunes princes héritiers Khosrov et Tiridate, tout jeunes et derniers
survivants de la famille arsacide. Shapur nomme son fils Hormizd roi d'Arménie, dans la
tradition remontant au Ier siècle qui veut que le roi d'Arménie soit issu de la famille du Roi
des Rois, au pouvoir à Ctésiphon.
La guerre de 252 contre les Romains

Réagissant à ce coup de force, les Romains concentrent une armée en Syrie mais Shapur
réunit ses vassaux et attaque le premier, avec le soutien de l'Arménie dirigée par son fils
Hormizd et de Romains dissidents emmenés par Mariadès, un notable exilé d'Antioche.
Shapur défait l'armée romaine en 252 à Barbalissos sur l'Euphrate (Bâlis, Syrie), puis à
Chalcis (Qinnasrin, Syrie), ravage toute la Syrie du Nord, et s'arrête devant Antioche (Hatay,
Turquie) où il laisse Mariadès prendre le pouvoir (on ne sait à quel titre) et lui faire
allégeance. Odénath, chef des forces romaines installées à Palmyre, tente d'amadouer Shapur
mais refuse de lui faire formellement allégeance. Shapur ne tentera rien contre lui.

L'année suivante, en 253, Shapur se ravise, fait occuper Antioche, détruit la ville et déporte en
basse-Mésopotamie ou en Perse des milliers de prisonniers civils. Il les installe sur des terres
à mettre en valeur où ils créeront de nouvelles villes. En Syrie, Shapur se heurte à la
résistance locale et aux débris reformés de l'armée romaine dans la région d'Emèse (Homs,
Syrie), tandis que le nouvel empereur romain, Valérien, reprend pied à Antioche en 254 et
rétablit l'autorité impériale sur les territoires romains. Shapur se replie sur Ctésiphon, ne
conservant que Nisibe (Nisibin, Turquie), ancienne capitale de la Mésopotamie romaine.

De 254 à 260, Shapur reste en conflit constant contre les Romains, avec des fortunes diverses.
Ainsi, en 256, il semble que les Romains aient célébré un grand succès contre lui, alors que la
même année les Perses ont pris la place-forte de Doura-Europos sur l'Euphrate (Salhiyé,
Syrie) et l'ont totalement détruite et vidée de sa population.

Le triomphe sur les Romains en 260 [

Triomphe de Shapur sur les empereurs Philippe l'Arabe et Valérien

En 260 Shapur envahit ce qui restait de la Mésopotamie et de l’Osrhoène romaines, assiégeant


Carrhes et Edesse (Harran et Sanliurfa, Turquie). Valérien ayant réuni une armée importante à
Samosate (Samsat, Turquie) marche contre lui mais est battu et fait prisonnier (Shapur se
vante de l'avoir personnellement capturé). L'armée romaine ne fait rien pour récupérer son
empereur et se replie immédiatement sur Emèse (Homs, Syrie), laissant sans défense la Syrie
du nord et le cœur de l'Asie Mineure. Shapur s'engouffre dans cette brèche et dévaste la Syrie,
la Cilicie et la Cappadoce sans vraiment rencontrer de résistance sérieuse dans un premier
temps, puis à la fin de la saison militaire se replie avec ses vassaux, chargé de butin.

Que Shapur a-t-il fait de Valérien prisonnier ? Nous n'avons que des informations
contradictoires à ce sujet. Les traditions iraniennes, reproduites par des auteurs médiévaux
comme Tha'alibi, Tabari et Firdousi, disent que Valérien fut traité avec des égards relatifs,
tandis que Lactance au IVe siècle prétend que l'empereur fut maltraité puis, après sa mort en
captivité, empaillé et exposé dans un temple.
La fin du règne (261-272)

En Syrie la contre-offensive romaine s'organise dès 261, sous la direction d'Odénath de


Palmyre que Valérien avait sans doute fait gouverneur de Syrie-Phénicie, et que Gallien, fils
de Valérien, a promu dans l'urgence chef suprême des forces romaines d'Orient. Odénath
prétendit avoir intercepté les Perses à leur retour vers Ctésiphon, et même avoir ravagé les
états de Shapur jusqu'aux environs de Ctésiphon à deux reprises entre 260 et 267.

On connaît mal les événements qui marquent la dernière décennie du règne de Shapur. Les
derniers partisans des Arsacides n'ont toujours pas désarmé, et se sont semble-t-il rangés sous
la bannière d'Odénath de Palmyre, chef de l'armée romaine subordonné en théorie à
l'empereur Gallien, mais revendiquant en même temps le titre de Roi des Rois, en un clair défi
à Shapur. Mais cela ne déboucha pas sur un nouveau conflit majeur.

Pour Shapur, le temps de la diplomatie et du compromis semble venu. Tandis qu'Odénath


dirige l'Orient romain depuis Emèse, la cité de Palmyre (Tadmor, Syrie) dirigée semble-t-il
par un certain Worod, conclut des accords avec Shapur. Sans cesser de faire partie de l'Empire
romain, Palmyre reprend son commerce caravanier et Worod (s'il s'agit bien du même, ce qui
est probable) est même compté par Shapur au nombre de ses vassaux. Quand, après
l'assassinat d'Odénath et de son fils Hérodien en 267, la veuve d'Odénath Zénobie s'empare du
pouvoir en Syrie, puis en Égypte, Shapur semble être resté neutre dans ce qui n'est au fond
qu'une guerre civile romaine.

Shapur meurt en mai 272, dans sa ville de Bishapour (près de Kazerun, Iran). Peut-être a-t-il
été enterré dans un tombeau rupestre, à la manière des Achéménides, en l'occurrence la grotte
proche de Bishapour où l'on voit encore aujourd'hui sa statue colossale. Ses fils Hormizd,
Vahram et Narsès lui succédèrent l'un après l'autre.

Bilan du règne
Un régime stable

Shapur a passé le plus clair de son règne à guerroyer tous azimuts, contre les Arméniens,
contre les Romains, mais aussi contre nombre de peuples à l'est de son empire. Si, dans les
faits, il a consolidé la domination des Sassanides sur le monde Irano-mésopotamien, en
éliminant physiquement les derniers représentants de la dynastie parthe Arsacide qui
pouvaient prétendre à plus de légitimité que lui, il restait encore à la fin de son règne des
nostalgiques des Arsacides, mais tous réduits à combattre pour les Romains. La force de son
régime apparaît quand on considère sa stabilité, comparée à l'instabilité de l'Empire Romain à
la même période. Shapur, qui avait reçu le pouvoir de son père et l'a transmis à son fils, a vu
en trente ans de règne se succéder chez les Romains Gordien III, Philippe l'Arabe, Trajan-
Dèce, Trébonien Galle, Emilien, Valérien, Gallien et Claude le Gothique, sans compter les
innombrables usurpateurs et autres rebelles dont Zénobie est la plus connue. Cette stabilité n'a
pu que renforcer son autorité et son prestige auprès des populations du Moyen-Orient.

Shapur bâtisseur

Dans sa grande inscription commémorative de Naqsh-e Rostam, Shapur déclare avoir bâti de
nombreuses villes. La principale d'entre elles est Bishapur, en Perse, près de Kazerun. Ce n'est
pas une ville ronde comme le sont généralement les villes parthes ou sassanides, mais une
ville au plan partiellement rectangulaire, avec deux voies principales se croisant à angle droit,
dans un style qui fait immédiatement songer aux fondations romaines telles que Timgad ou
Philippopolis d'Arabie. On ne sait au juste à quelle période de son règne les travaux ont été
entrepris, s'il faut y voir la main des prisonniers faits en 260 ou plutôt celle des spécialistes
romains fournis par Philippe l'Arabe au titre de la paix de 244. On peut faire la même
remarque pour la Band i Kaisar (« Digue de César »), pont-barrage sur la rivière Karun au
sud-ouest de l'Iran.

D'autres villes ont été créées sous son règne pour l'établissement des Syriens déportés en 252-
253, sans compter les nombreuses refondations, qui ont dû se traduire par des constructions
importantes, comme celle de Misikhè, refondée comme « Peroz Shapur » (« Shapur
Victorieux ») sur l'Euphrate, place essentielle pour la défense de Ctésiphon.

Enfin faut-il attribuer à Shapur Ier la construction de l'immense palais de Ctésiphon dont les
ruines se visitent toujours au sud de Bagdad ?

Shapour n'a pas été qu'un bâtisseur, il a aussi été un destructeur. Il a fait détruire Antioche,
une des plus grandes cités de l'Empire Romain et capitale de l'Orient romain – et si Antioche
s'en est relevée, elle en portait toujours la marque un siècle plus tard, aux dires de Libanios. Il
a en revanche littéralement rayé de la carte au moins deux cités importantes, Hatra en 240 et
Doura-Europos en 256 : plus personne jamais ne les réoccupa, jusqu'à l'arrivée des
archéologues au XXe siècle. En faisant ainsi le désert aux frontières, et en déportant les
populations à l'intérieur de son empire pour les y laisser cette fois prospérer, il appliquait la
politique traditionnelle des Assyriens et des Babyloniens.

La politique religieuse de Shapur

Petit-fils d'un prêtre de la déesse Anahita, Shapur se déclare issu de la race des dieux et
« adorateur de Mazda », le dieu dynastique des anciens rois Achéménides puis des rois de
Perse. Sur les bas-reliefs commémorant leur investiture, c'est d'Ahura Mazda qu'Ardashir et
plus tard Shapur reçoivent les attributs royaux.

Le phénomène religieux qui marque le plus le monde iranien sous son règne est la montée en
puissance du clergé Mazdéen, comme en témoigne l'ascension du mobedh Kartir. Ce dernier
prétend, dans une inscription qu'il fit graver, avoir profité des conquêtes de Shapur pour
promouvoir le mazdéisme. S'il est vrai que Kartir faisait partie de la cour de Shapur, on
remarque cependant qu'il n'est mentionné dans l'ordre protocolaire qu'à un rang relativement
modeste, ce qui limite l'influence à laquelle il peut prétendre. L'Église mazdéenne hiérarchisée
et structurée, qui deviendra la véritable religion d'État sous les Sassanides du IVe au
VIIe siècle, n'a pas encore ce statut sous Shapur. En revanche, le roi aurait voulu annexer à
l'Avesta, le livre saint du Mazdéisme mis en forme sous son père Ardashir, les écrits non-
religieux venus de l'Empire romain ou de l'Inde, sur la médecine, l'astronomie, la logique, etc.

De fait Shapur, qui ne fut jamais sous la coupe des religieux, apparaît comme un souverain
particulièrement tolérant, assurant le meilleur accueil aux représentants de tous les cultes en
lesquels il voit les relais potentiels de son autorité. Les sources juives ont conservé le souvenir
des audiences bienveillantes qu'il accorda aux chefs de leur communauté. Les récits tardifs
grecs de l'invasion de la Syrie en 252-253 évoquent un Shapur détruisant tout mais respectant
au moins le sanctuaire d'Apollon à Daphné, ou prêt à négocier avec un prêtre d'Emèse, tandis
que les Chrétiens d'Antioche déportés en Perse reçoivent toute liberté d'y reconstituer leurs
églises et même d'y prêcher l'Évangile aux populations locales.

L'aspect le plus connu de la politique religieuse de Shapur Ier fut l'impulsion qu'il donna à la
diffusion du manichéisme. Si aucun document officiel de l'époque ne le mentionne, les textes
manichéens insistent sur la protection que Shapur accorda au prophète Mani, alors même que
ce dernier entrait en concurrence directe avec le clergé zoroastrien. Il ne s'agit pas là d'une
simple question de tolérance et de respect pour les traditions des différentes communautés de
l'empire : Mani créait une religion nouvelle aux prétentions universelles, susceptible d'unir
Orient et Occident, ce que le christianisme et le zoroastrisme n'étaient pas, selon lui, parvenus
à réaliser. La protection que Shapur accorda à cette entreprise peut s'analyser de diverses
manières, mais il est certain que la nouvelle religion servait ses intérêts politiques, et que son
développement permettrait de limiter l'influence grandissante du clergé zoroastrien. D'ailleurs
plus tard, sous Dioclétien, les attendus d'un édit de persécution des Manichéens considèrent
cette religion comme de la subversion pro-Perse, alors même que dans l'Empire Sassanide elle
était persécutée elle aussi à cette date.

Il existe beaucoup de variantes orthographiques de ce nom : Sapor, Shahpur, Shâhpur,


Chahpuhr, Shahpuhr, Châhpuhr, Chapuhr, etc.

Naqsh-e Rostam
Dans la grande inscription de Naqsh-e Rostam, figure un texte à la gloire du roi Shapur Ier que
les historiens occidentaux ont dénommé Res gestae divi Saporis dans lequel le grand roi
définit les offrandes qui doivent être faites pour l’âme des membres de sa famille. Il énumère :

« Le seigneur Sâsan (son arrière grand-père) le roi Pâpak (son grand père) le roi Sapor fils
de Pâpak (son oncle) le roi des rois Ardachîr (son père) , la reine de l’Empire Khoranzêm ( ?),
la reine des reines Adour-anâhîd (qualifiée auparavant de notre fille et épouse ?) la reine
Dênak (fille de Pâpak ? sa tante). Le roi de Gêlân Vahrâm (son fils), le roi de Mésène Sapor
(son fils), le grand roi d’Arménie Hormizd-Ardachîr (son fils), le roi des Sakas Narseh (son
fils), la reine des Sakas Sapor-doukhtak, la dame des Sakas Narseh-doukht, la dame
Casmak,le prince Péroz, la dame Myrrôd mère du roi des rois Shapur Ier (sa mère), le prince
Narseh, la princesse Rôd-doukhtak fille d’Anôsak, de Gorâz-doukht fille de Khoranzêm, de la
reine Stahryâd, de Hormizdak fils du roi d’Arménie, de Hormizd, Hormizdak, Odâ-kakht,
Vahrâm,Sapor et de Péroz fils du roi de Mésène, de Sapor-doukhtzak fille du roi de Mésène et
de Hormizd-doukhtak fille du roi des Sakas" (ses petits-enfants).[2] »

Famille et descendance
Shapur Ier épousa Gurdzad, une noble persane. Il en eut quatre fils et une fille :

• Hormizd Ier, Empereur de Perse


• Vahram Ier, Empereur de Perse
• Shapur, Roi de Mésène
• Narseh, Empereur de Perse
• Narseh, Prince de Perse
• Casmak, Princesse de Perse
Selon certaines interprétations des Chroniques Géorgiennes Il aurait eu également un fils
naturel d'une concubine :

• Mirvan III, Roi d'Ibérie.

Notes [modifier]
1. ↑ Agathias, Livre IV, chapitre 24, § 2, qui le nomme l'« infâme Shapur », précise qu'il « vécut 31 ans
après son accession au trône ».
2. ↑ Jean Gagé La montée des Sassanides page 289

Hormizd Ier
Hormizd Ier est un souverain d'Iran sassanide qui règne de 272 à 273.

Biographie

Monnaie de Hormizd Ier.

Il est le fils de Shapur Ier, pour le compte duquel il gouverne le Khorassan.

Il est fait mention de son nom sous la forme « Oromasdès » pour la première fois lors des
guerres de Shapur contre Rome sous le règne du Tyran Cyriadès[1]

Cyrille Toumanoff l'identifie au roi vassal d'Arménie notre fils « Hormizd-Ardaschir » (252-
271) cité dans la grande inscription de Shapur Ier auquel il succède comme Grand-Roi. On sait
très peu de choses de son règne[2]

Dans la tradition perse reprise par Tabari de l'histoire d'Ardashir Ier, Hormizd serait l'enfant
d'une fille de Mithrak, un dynaste perse, que la famille d'Ardashir aurait tenté d'assassiner, les
mages ayant prédit que de cette maison sortirait le restaurateur de l'empire perse. Seule la fille
fut sauvée du massacre par un paysan et plus tard, Shapur Ier la remarqua et en fit sa femme.
Hormizd Ier fut par la suite reconnu et protégé par Ardashir[3].

De cette légende, partiellement préservée, les grandes conquêtes de Shapur Ier sont attribuées à
Hormizd. En réalité, il ne régna qu'un an et 10 jours [4].
Notes
1. ↑ Trébellius Pollion Histoire Auguste « les Trente Tyrans » chapitre II § 1
2. ↑ Agathias Livre IV chapître 24 § 5 « Son règne fut très bref d'une année et dix jours »
3. ↑ Histoire du règne d'Hormizd par Tabari in La montée des Sassanides, pages 226 à 230.
4. ↑ Agathias Livre IV chapître 24 § 5

Vahram Ier
Vahram Ier (ou Bahram Ier) est un souverain d’Iran de la dynastie des Sassanides de la fin du
IIIe siècle qui ne règne que deux ans, entre 273 et 276[1].

Biographie

Pièce du règne de Bahram Ier

Second fils de Shapur Ier et successeur d’Hormizd Ier[2].

Sous le règne de son père il avait été roi vassal de Mésène. Le nom Vahram vient du terme
persan Vahrahrän "victoire", représenté par la divinité zoroastrienne du même nom. D’après
une inscription pahlavi, Vahram Ier était le fils et non le petit-fils de Shapur Ier (comme le
prétendent des historiens grecs).

La première référence à Vahram Ier apparait dans le monument du couronnement d’Ardachir


Ier à Naqsh-e Rajab. Là, le futur roi des rois semble bien petit aux côtés de son grand-père et
d’Ahura Mazda.

Il meurt apparemment de maladie en 276. Son fils, portant le même nom que lui lui succède
alors.

Persécution du manichéisme
Prônant le retour au zoroastrisme sous la conduite de Katir, Vahram Ier fait emprisonner Mani,
le fondateur du manichéisme, et le condamne à mort. Mani survit à son persécuteur mais
meurt néanmoins à la prison de Ctésiphon, en 277, peu de temps avant la date prévue pour
son exécution. Des rumeurs prétendirent qu’il aurait pu fuir vivant, mais en réalité sa
dépouille fut suspendue quelque temps au-dessus d’une des portes de la grande cité de
Shahpur.

Sur les ordres de Vahram Ier, l’arrestation du prophète fut suivie de la persécution de ses
disciples. Le manichéisme était alors relativement bien établi en Perse grâce à de nombreux
prêtres sous la hiérarchie de chefs religieux, soit douze apôtres et soixante douze évêques. À
peu près tous furent pendus sous l’influence du clergé zoroastrien sous Katir, qui considérait
le manichéisme comme une hérésie et causa la mort ou l’emprisonnement de nombreux
disciples.

Relations avec Rome


Vahram Ier n’eut pas de relations cordiales avec Rome. Lors de la guerre entre Rome et
Palmyre, la reine Zénobie appela à l’aide le Roi des Rois en 273. Celui-ci lui envoya un corps
expéditionnaire mais en dépit de cette assistance, Zénobie perdit la guerre et dut fuir. Elle
tenta de trouver asile en Perse mais fut arrêtée par les Romains avant d’y parvenir.

Vahram Ier chercha alors à négocier la paix. L’empereur Aurélien accepta les cadeaux envoyés
ainsi que la paix. Aussi, lors du triomphe d’Aurélien célébré à Rome en 274, aucun captif
perse n’apparut, bien que les présents de Vahram furent présentés.

Moins d’un an après, en 275, Aurélien déclara la guerre à la Perse et s’avança en territoire
sassanide. Il atteignait le Bosphore quand une conspiration fomentée par un de ses secrétaires
éclata et coupa court à l’expédition. Aurélien fut assassiné au printemps 275 à quelque
distance de Byzance.

Famille et descendance
D’une épouse persane, il eut deux fils :

• Vahram II, Empereur de Perse


• Hormozd, Usurpateur de Perse

Notes [modifier]
1. ↑ Selon Agathias : Livre IV Chapître 24 § qui indique seulement qu’il est le successeur d’Hormizd Ier
« il règne trois ans »
2. ↑ Tabari considère à tort que Vahram est le fils d’Hormizd

Vahram II
Une pièce de Vahram II

Vahram II, Roi de Perse (276–293), fils de Vahram Ier (273–276). (aussi appelé Bahram II)
[1]
.

Pendant le règne de Vahram II, l'Empereur romain Carus (282–283) attaque les Perses et
atteint Ctésiphon (283) et continue plus loin encore, mais meurt de maladie. Les Romains ont
pu pénétrer aussi loin dans le territoire perse car Vahram était engagé dans une guerre civile
contre son frère Hormozd. Après la mort mystérieuse de Carus, les troupes romaines se
retirèrent et Bahram put vaincre la rébellion.

Il eut un fils unique :

• Vahram III, Empereur de Perse

Quelques inscriptions théologiques ont subsisté du règne de Bahram II[2],[3].

Notes [
1. ↑ Selon Agathias Livre IV chapître 24 § 6 « Le fils de Vahram qui portait le même nom que son père
règne pendant 17 ans »
2. ↑ F. Stolze et J.C. Andreas, Persepolis (Berlin, 1882)
3. ↑ E.W. West, "Pahlavi Literature" in Grundriss d. iranischen Philologie, ii. pp. 75–129)

Vahram III
.

Vahram III (aussi transcrit Bahram III, nom grec: Varanès III), empereur d'Iran (293) de la
dynastie des Sassanides.

Fils de Vahram II [1] qui portait le titre de «Sagân Shâh» (roi de Sacastène), il lui succède
mais ne règne que 4 mois [2] avant d'être renversé par Narseh, fils de Shapur, son grand-oncle,
qui régnait sur l'Arménie et se révolte contre lui.

Notes et références [modifier]


1. ↑ Dans le Rauzat-Us-Safa de Muhammad Bin Khâvendshâh Bin Mahmûd dit Mirkhond il est nommé :
« Behrâm bin Behrâm bin Behrâm »
2. ↑ Agathias: Livre IV chapître 24 § 5

Narseh
Narseh (dont le nom est parfois écrit Narses ou Narseus) est un empereur sassanide de Perse
(293–302), fils de Shapur Ier (241–272).

Biographie
Narseh est cité dans la grande inscription de son père Shapur Ier comme « notre fils le noble
adorateur de Mazda, Narseh, roi de Sind, de Sacastène et de Tourène, jusqu'au bord de la
mer ». Il apparaît ensuite après son frère Hormizd-Ardachir comme roi vassal d'Arménie de
273 à 279/280 puis d'Arménie orientale de 279/280 à 293.

Il fait son ascension au trône de Grand-Roi en tant que prétendant contre son petit-neveu
Vahram III en 293 et devient bientôt le seul empereur. Il attaque l'Empire romain, mais après
avoir battu l'empereur Galère près de Callinicum sur l'Euphrate en 296, il est complètement
défait en 297 et forcé à conclure un traité de paix, par lequel la Mésopotamie et cinq
provinces de la rive gauche du cours supérieur du Tigre (les provinces transtigritanes) sont
cédées aux Romains et par lequel la souveraineté de ces derniers est reconnue sur le royaume
d'Arménie.

Cette paix, conclue en 297, dure 40 ans, jusqu'en 337. Narseh meurt en 302 et son fils
Hormizd II (302–309) lui succède.

Famille
Il avait épousé une noble persane, Sapor-Doukhtak, dont il eut:

• Hormizd II, empereur de Perse


• Hormizd-Doukhtak (fille).

Bibliographie
• Marie-Louise Chaumont, « Les Grands Rois sassanides d'Arménie (IIIe siècle) » dans
Archeologia Iranica, Mélanges en l'honneur de R. Ghirshman, E.J. Brill, Leiden,
1970, p. 6-93.
• Jean Gagé, Le Mémorial des Siècles, La montée des Sassanides, Albin Michel, Paris,
1964.
• (en) « Narseh », dans Encyclopædia Britannica, 1911 [détail de l’édition] [lire en ligne]
• Cet article comprend des extraits du Dictionnaire Bouillet. Il est possible de supprimer cette indication,
si le texte reflète le savoir actuel sur ce thème, si les sources sont citées, s'il satisfait aux exigences
linguistiques actuelles et s'il ne contient pas de propos qui vont à l'encontre des règles de neutralité de
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Hormizd II

Pièce du règne de Hormizd II

Hormizd II fut empereur sassanide de 302 à 309 [1] .

Fils de Narseh, il a laissé la réputation pendant son court règne d'un prince juste et doux mais
il est battu et tué par les arabes et sa succession ouvre la voie aux luttes internes.

Il avait épousé une fille du roi Kouchan de Gandhara dont :

• Adhur-Narseh, Empereur de Perse ;


• un fils (281-309), qui est mis en prison et exécuté par les nobles favorables à Shapur
II ;
• Hormizd, qui se réfugie à Constantinople.

Le roi épousa ensuite Ifra-hormazd dont :

• Ardachîr II, Empereur de Perse ;


• Shapur II, fils posthume et Empereur de Perse.

Notes références
1. ↑ Selon Agathias ; Livre IV chapître 25 § 1 : son règne dure exactement le même nombre d'années et de
mois que le précédent

Adhur-Narseh
Adhur-Narseh ou Adarnases, est un roi sassanide en 309.

Fils ainé de Hormizd II et de sa première épouse, une fille du roi kouchan du Gandhara. Il se
fait remarquer par sa cruauté et est détrôné après quelques mois de règne.
Les nobles portent alors sur le trône Shapur II. Un de ses frères est aveuglé et un autre,
Hormizd, est mis en prison pendant 13 ans par les partisans de Shapur II. Il réussit finalement
à s'enfuir à Constantinople, avec l'aide de son épouse, à la cour de l'Empereur Constantin I le
Grand (305-337).
Shapur II
Shapour II (parfois appelé Le Grand) est un empereur de la dynastie Sassanide en Perse qui
règne de 309 à 379. Pendant son règne, l'Empire Sassanide vit un second âge d'or après celui
qui avait eu lieu pendant le règne de Shapur Ier (241–272).

Enfance
Quand le roi Hormizd II (302–309) mourut, les dirigeants persans tuèrent son fils aîné Adhur-
Narseh, aveuglèrent le deuxième et emprisonnèrent le troisième (Hormizd, qui s'est ensuite
enfuit à Byzance). Le trône fut réservé pour le fils pas encore né d'une des femmes de
Hormizd II. Shapur II serait donc le seul roi de l'histoire à avoir été couronné in utero: la
couronne fut placée sur le ventre de sa mère. L'enfant, nommé Shapur, fut donc né roi; le
gouvernement fut exercé par sa mère et d'autres personnages haut-placés de l'Empire. Quand
Shapur II atteint l'âge de gouverner, il se révéla être un des plus grands rois de la dynastie.

Conquêtes

pièce du règne de Shapour II

En 337, juste avant la mort de l'Empereur Constantin Ier (324–337), Shapur II brisa le traité
de paix conclu en 297 entre Narseh (293–302) et l'Empereur Dioclétien (284–305), qui avait
été respecté pendant quarante ans. Un conflit d'une durée de vingt-six ans commença alors en
deux séries de guerres, la première ayant lieu de 337 à 350. Shapur II tenta alors de conquérir,
avec des succès variés, les grandes forteresses de la Mésopotamie romaine: Singara, Nisibis
(qu'il attaqua trois fois en vain) et Amida (Diyarbakir).

L'empereur romain Constance II (353–361) était toujours vaincu sur le champ de bataille.
Néanmoins, Shapur II ne faisait presque aucun progrès; le pouvoir militaire de son royaume
n'était pas suffisant pour une occupation durable des territoires conquis. En même temps, il
était attaqué à l'est par des tribus nomades, parmi lesquelles sont cités les Chionites. Après
une lutte prolongée (353–358), ils furent forcés de conclure un traité de paix, et leur roi,
Grumbates, accompagna Shapur II dans sa guerre contre les romains.

En 358, Shapur II était prêt pour entamer la deuxième série des guerres contre Rome, qui
connurent un succès plus grand. En 359, Shapur II conquit Amida après un siège de soixante-
treize jours, et il prit Singara et d'autres forteresses l'année suivante (360). En 363, l'empereur
Julien (361–363), à la tête d'une forte armée, s'avança jusqu'à la capitale de Shapur, Ctésiphon
et bat une armée sassanide supérieure à la bataille de Ctésiphon, mais fut mortellement blessé
au cours de sa retraite. Son successeur Jovien (363–364) conclut une paix ignominieuse, par
laquelle les districts du Tigre et Nisibis (un total de cinq provinces romaines) étaient donnés
aux Perses, et les romains promirent de ne plus interférer en Arménie. Ce grand succès est
représenté par des sculptures dans la roche non loin de la ville de Bishapur en Perse;[1] sous
les sabots du cheval du roi gît le corps d'un ennemi, probablement Julien et un romain
suppliant, l'empereur Jovien, demande la paix.

Shapur II envahit alors l'Arménie, où il fit prisonnier le Roi Arshak II, fidèle allié des
Romains, pour trahison et le fait ensuite mettre à mort. Il essaya ensuite d'introduire le
zoroastrisme en Arménie. Les nobles arméniens lui résistèrent avec succès, supportèrent
secrètement les Romains, qui envoyèrent le roi Pap, fils d'Arshak II, en Arménie. La guerre
avec Rome menaçait d'éclater de nouveau, mais Valens sacrifia Pap, s'arrangeant pour le faire
assassiner à Tarsus où il avait trouvé refuge (374). Shapur II avait amené des captifs en
nombre depuis les territoires romains sous sa domination, dont la plupart s'installèrent en
Susiane. Il reconstruit Suse (Élam) après avoir tué ses habitants rebelles.

À sa mort en 379, l'Empire Perse était plus fort qu'avant, considérablement plus grand qu'au
moment où il accéda au trône, les ennemis orientaux étaient pacifiés et la Perse avait pris le
contrôle de l'Arménie.

Shapur II a comme successeur son frère Ardachîr II vraisemblablement très âgé qui ne
régnera que 4 ans avant de disparâtre à son tour [2].

Contributions
Sous le règne de Shapur II, le rassemblement de l'Avesta fut terminé, l'hérésie et l'apostasie
étaient punis et les Chrétiens persécutés. Ceci était en réaction à la christianisation de l'Empire
Romain depuis l'empereur Constantin. Il connut des succès dans ses batailles à l'est du pays,
et la ville de Nishapur au Khorasan (alors en Parthie) fut reconstruite par lui.

Famille et descendance
Shapur II épousa une noble persane du nom de Sithil-Horak, dont il a peut être un fils et une
fille :

• Yazdgard Ier, Empereur de Perse [3].


• une fille, qui épousa Khosrov III d'Arménie

Notes
1. ↑ Stolze, Persepolis, p. 141
2. ↑ Agathias Livre IV chapître 26 § 1
3. ↑ Agathias Livre IV chapître 26 § 3 ; indique que Yazdgard est « le fils de Shapur » mais il n'indique
pas clairement s'il s'agit de Shapur II ou de Shapur III

Ardachîr II
pièce du règne de Ardashir II

Ardachîr II (aussi transcrit Ardašir II ou Ardashir II) était un empereur sassanide de Perse
qui régna de 379 à 383.

Ardachîr II était un fils du roi Hormizd II. Pendant le règne de son frère cadet Shapur II,
Ardachîr II servait en tant que roi-gouverneur d'Adiabène où il persécutait les chrétiens. Après
la mort de Shapur II, et à plus de soixante-dix ans, les grands de l'empire lui firent accéder au
trône persan. Rien n'est connu de son règne [1].

Notes et références
1. ↑ Selon Agathias Livre IV chapître 26 § 1: « Ardashir règne quatre ans et meurt »

Shapur III
Châhpûhr III ou Sapor III, Shapur III. Roi sassanide de Perse. ayant règné de 383 à 388.

Biographie

pièce du règne de Shapur III

Selon Agathias il est le fils du roi Ardachîr II et père deVahram IV [1]. Selon les auteurs
modernes il serait un fils de Shapur II [2]

Durant son règne, la Perse demeura en paix avec l'Empire romain. Les ambassades avec
Théodose étant pacifiques depuis 379 et la conclusion d'un traité qui abandonnait une grande
partie de l'Arménie aux Sassanides, les Perses purent avoir les mains libres sur leurs autres
frontières où les tribus des Huns Hephtalites s'agitaient.

Il laisse un fils et successeur :

• Vahram IV

Il est peut être également le père de Yazdgard Ier [3].

Notes et références
1. ↑ Agathias : Livre IV chapître 26 § 1 « Le fils d'Ardashir également nommé Shapur règne cinq ans »
2. ↑ Clément Huart et Louis Laporte L'Iran Antique: Élam et Perse et la civilisation Iranienne p.348 &
Christiane et Jean Lalou l'Iran Antique Que sais-je ? p.83
3. ↑ Agathias : Livre IV chapître 26 § 3, indique que Yazdgard est « le fils de Shapur » mais il n'indique
pas clairement s'il s'agit de Shapur II ou de Shapur III

Vahram IV
.

Vahram IV Kermansham (aussi transcrit Bahram) était un empereur sassanide de Perse qui
régna de 389 à 399

Biographie

pièce du règne de Bahram IV

Fils et successeur de Châhpûhr III[1].

Durant son règne, la Perse demeura en paix avec l'empire romain. Le roi profita du calme à
l'ouest de son empire pour régler les difficultés sur ses frontières nord et orientales avec les
Huns Hephtalites. Il mourut tué lors d’une émeute de ses propres troupes qui l'encerclèrent et
le tuèrent à coups de flêches.

Notes et références
1. ↑ Agathias Livre IV chapître 26 § 1 « Il porte le titre de Kermanshah et règne onze ans »
Yazdgard Ier
Yazdgard I Ulathim (Le pêcheur) (étymologie: "fait par Dieu" Izdigerdes).Roi sassanide de
Perse. Il règne de 399 à 420.

Biographie

pièce du règne de Yazdgard Ier

Agathias indique que Yazdgard est « le fils de Shapur » mais il n’indique pas clairement s’il
s'agit de Shapur II ou de Shapur III ou d’un autre Shapur (fils de Shapur III par exemple)[1].

Sous son règne, les chrétiens accrurent leur influence en Perse et formèrent une église semi-
officielle. Certaines cités comme Nisibis devinrent entièrement chrétiennes, sous l'influence
de l'évêque Maruthas. En effet, Yazdgard souhaitait s’émanciper des mages zoroastriens, des
magnats nobles et de leur influence.

Les Romains l’apprécièrent autant que les Perses le détestèrent. Mais lorsque Abdas de Suse
se vit adjoint à Maruthas âgé, celui-ci par la destruction d'un temple de Zoroastre, ruina le
crédit des chrétiens auprès de Yazdgard. Le roi entra dans une colère violente lorsqu'il vit son
autorité remise en cause par l'évêque Abdas qui refusait de rebâtir ce temple. Il décida de
détruire toutes les églises de Perse ce qui dégénéra en persécutions durant les quatre dernières
années de son règne.

En 414, le roi d'Arménie Vram Shâhpouh meurt en laissant le trône à un enfant de dix ans.
Yazdgard relacha alors un dénommé Khosrov que son prédessesseur avait enfermé dans la
forteresse d'Oblivion afin de le placer sur le trône de ce pays. Mais ce dernier décéda peu
après et Yazdgard décida de placer alors son propre fils Shapour à la tête de l'Arménie.

Quand Shapour entendit que son père venait d'être atteint d'une maladie incurable en 419, il se
précipita à Ctésiphon afin de réclamer le trône des Sassanides. Mais le conflit qui s'ensuivit
entre lui et son frère Vahram tourna à l'avantage du dernier. Vainqueur, il prit le nom de
Vahram V. Quant à Yazdgard Ier, il mourut assassiné peu après au Khorasan par des nobles
persans.
Postérité
Il avait épousé Sochandoukht, fille d’un exilarque juif vassal de la Perse, dont il eut deux fils :

• Châhpûhr de Perse, Roi d’Arménie


• Vahram V, Empereur de Perse

Notes et références [modifier]


1. ↑ Agathias: Livre IV chapître 26 § 3

Châhpûhr de Perse
Châhpûhr ou Shapur est prétendant au trône sassanide sous le nom de Shapur ou
Châhpûhr IV en 421 et roi d'Arménie de 415 à 421[1]. Il est le fils aîné du roi sassanide
Yazdgard Ier.

À la mort du roi Khosrov IV d'Arménie, la cour perse prend la décision de donner la couronne
royale d'Arménie au fils aîné du roi Yazdgard Ier au lieu de la remettre au jeune neveu du
défunt Artachès. Il s'agit en fait de constituer un apanage à l'héritier d'Iran dans la perspective
d'une annexion future de l'Arménie. L'historien Moïse de khorène rapporte diverses anecdotes
sur les relations du jeune roi sassanide avec les fiers nakharark arméniens[2].

La mort de Yazdgard Ier en 421 interrompt l'exécution de ce programme. Le prince Châhpûhr


quitte précipitamment l'Arménie pour aller revendiquer le trône de Ctésiphon sous le nom de
règne de Châhpûhr IV ou Shapur IV. Il est tué par les nobles et c'est son frère cadet Vahram
V Gôr qui, après une guerre civile d'un an, s'empare de la couronne.

Notes
1. ↑ Gérard Dédéyan (dir.), Histoire du peuple arménien, Privat, Toulouse, 2007 (ISBN 978-2-7089-6874-5), p.
184.
2. ↑ Moïse de Khorène, Histoire de l'Arménie, Livre III, § 55 & 56

Khosro l'usurpateur
Khosro l'usurpateur est un prétendant perse de la dynastie des Sassanides en 420/421.

Cousin éloigné des rois Shapur IV et Vahram V,[1].

Il est proclamé roi par un parti de nobles après le meurtre de Shapur IV. Vahram V au terme
de la guerre civile qui s'ensuivit, ayant entrepris le siège de la capitale Ctésiphon avec l'aide
du roi arabe Al Mundhir, Khosro accepta de se retirer pacifiquement devant lui
Notes et références
1. ↑ Il était peut être un fils de Vahram IV selon P.Pourshariati Decline and Fall of the Sasanian Empire,
Londres (2007)

Vahram V
Vahram V Gour (l'onagre) (aussi transcrit Bahram). Roi Sassanide de Perse , il règne de
420 à 438/439.

Biographie

Pièce en argent de Bahram V avec un temple du feu sur son verso (British Museum , Londres)

Fils de Yazdgard Ier[1] et de Soshandoukht, fille d’un Exilarque juif. Roi sassanide de Perse.
Père de Yazdgard II Sipahdost.

Il s’empara du pouvoir face à son frère aîné Shapur et aux grands de Perse grâce à l’aide de Al
Mondir, dynaste arabe de Hira. Dynamique, il avait des goûts particuliers pour la chasse (d'où
son surnom, qu'il aurait reçu après avoir tué un onagre), les arts et la poésie.

Les persécutions contre les chrétiens continuèrent sous son règne et nombreux se réfugièrent
dans l'empire romain d'Orient. Varham V demanda que les fugitifs lui soient livrés mais
Théodose II refusa, et la guerre fut déclarée dès 420. Elle débuta par plusieurs défaites perses
et de nombreux prisonniers tombèrent aux mains des Romains d’Orient qui s’avancèrent
jusqu’à la province d’Azarène et la ravagèrent. Puis, ce fut à Nisibis en Mésopotamie qui fut
assiégée par les Romains d’Orient. Vahram décida de porter le gros de ses troupes sur cette
ville. En dépit du nombre, les Perses (et de nombreux Turcs achetés) furent sévèrement
défaits.

Lors d’un combat singulier fréquent dans la tradition sassanide, il opposa son champion à un
Goth romanisé qui le tua. Vahram dut alors demander la paix. Elle fut signée en 422 avec
Théodose II pour cent ans et les chrétiens eurent à nouveau la liberté de culte (en contrepartie,
les zoroastriens aussi dans l’empire romain). Il rebâtit de nombreux temples zoroastriens en
Perse. En 427, il eut à faire face à une attaque des Huns Hephtalites depuis l’Asie centrale. Il
les vainquit et étendit son influence sur ce secteur. Il déposa le roi d’Arménie Artachès IV et
en fit une province de l’empire en 428.

Il avait épousé une noble persane du nom de Sapinud, dont il eut un fils unique :
• Yazdgard II, Empereur de Perse

Notes et références
1. ↑ Selon Agathias: Livre IV chapître 27 § 2 « il règne 20 ans »
2.

Yazdgard II
Yazdegerd II, (étymologie : « fait par Dieu », Izdegerdes), était un roi sassanide de Perse, qui
régna de 438 à 457.

Biographie [modifier]

Une pièce de Yazdgard II.

Fils et successeur de Vahram V (421–438) il règne 17 ans et 4 mois [1].

Au début de son règne, Yazdgard II attaqua rapidement l'Empire romain d'orient avec une
armée composée de diverses nations, dont ses alliés indiens, afin d'éliminer la menace d'une
reconstruction romaine, – les Romains avaient construit des fortifications dans le territoire
perse voisin de Carrhae, en anticipation des expéditions qui seraient faites. Les Romains
furent pris par surprise et seule une forte inondation empêcha les Perses d'avancer plus loin en
territoire romain. L'empereur byzantin Théodose II (408–450) demanda la paix et envoya
personnellement son commandant au camp de Yazdgard II. Dans les négociations qui
suivirent en 441, les deux empires promirent de ne plus construire de fortifications dans les
territoires frontaliers. Yazdgard II, bien qu'ayant l'avantage à ce moment-là, ne fit pas de
demandes supplémentaires aux Romains à cause d'incursions des Kidarites en Parthie et en
Chorasmie. Il rassembla ses forces à Nishapur en 443 et lança une campagne prolongée contre
les Kidarites. Après de nombreuses batailles, il les repoussa au-delà de l'Oxus en 450.

Pendant sa campagne orientale, Yazdgard II eut de plus en plus de soupcons contre les
chrétiens dans l'armée et la noblesse et en chassa un certain nombre. Il persécuta ensuite les
chrétiens et, dans une bien moindre mesure, les juifs. Poussant encore plus loi sa politique
pro-zoroastrienne, il écrasa un soulèvement d'Arméniens chrétiens à la bataille d'Avarayr le 2
juin 451. Le Patriarche Hovsêp Ier de Holotsim et dix ecclésiastiques mis en prison furent
exécutés trois ans plus tard[2].
Dans ses dernières années de règne, Yazdgard II s'engagea encore contre les Kidarites jusqu'à
sa mort en 457. Hormis ses politiques religieuses strictes et la persécution des minorités, ses
sujets le voyaient comme un dirigeant juste et modéré.

Il avait épousé une noble persane du nom de Dînak, dont il eut trois fils :

• Hormizd III, Empereur de Perse


• Péroz Ier, Empereur de Perse
• Valash, Empereur de Perse

Notes [modifier]
1. ↑ Agathias Livre IV chapître 27 § 2
2. ↑ Clément Huart & Louis Delaporte L'Iran antique. Élam et Perse et la civilisation iranienne, Albin
Michel, collection « L'Évolution de l'Humanité », Paris, 1952.

Sources [modifier]
• (en) « Yazdgard II », dans Encyclopædia Britannica, 1911 [détail de l’édition] [lire en
ligne]
• Clément Huart & Louis Delaporte, L'Iran antique. Élam et Perse et la civilisation
iranienne, Albin Michel, collection « L'Évolution de l'Humanité », Paris, 1952, p.
350-351.

Hormizd III
Hormizd III fut roi sassanide de 457 à 459.

Il est le fils aîné d'Yazdgard II, gouverneur et roi de Sacastène (Sagân Shâh) avant son
avènement. Il est obligé de lutter contre son jeune frère Péroz qui n'hésite pas à demander le
concours des Huns Hephtalites contre la cession des deux villes de Bactriane Tâleqân et
Tirmidh.

Pendant la guerre civile la régence fut exercée à Ctésiphon par la mère des deux princes
Dînak (Denagh) avec le titre de "Reine des reines". Péroz est préféré par le clergé zoroastrien
et bénéficie du soutien des grands féodaux. Hormizd III est attaqué près de Revy, puis
finalement battu et fait prisonnier par Péroz. Il est exécuté.

Il fut peut-être le père de:

• Balenduxt, reine d'Ibérie


Péroz Ier
Péroz Ier (Pirooz, Peirozes[1]) est un empereur sassanide de Perse, qui règne de 457 à 484.

Biographie

Pièce du règne de Péroz Ier.

Péroz est le second fils de Yazdgard II (438–457). Il se rebelle contre son frère, Hormizd III
(457–459), qui a succédé à leur père en tant que roi des rois. En 459, Péroz Ier bat et tua
Hormizd III avec l'aide des Hephthalites (aussi appelés Huns blancs), qui ont envahi la
Bactriane. Au même moment, Péroz extermine la plupart de sa famille, et commence à
persécuter les sectes chrétiennes. Il permet cependant la diffusion du nestorianisme, une
doctrine du christianisme considérée comme hérétique dans l'Empire romain d'Orient.

Péroz essaie de maintenir la paix avec l'Empire byzantin et réussit convenablement dans cette
tâche. Cependant, il essaie aussi de subjuguer les Hephtalites, qui ont commencé à conquérir
l'est de l'Iran. Les Romains le soutiennent en lui versant des tributs ; mais toutes ses guerres
ont un résultat désastreux. Il est même fait prisonnier et doit donner son fils Kavadh comme
otage aux Hephtalites pendant deux ans avant d'être capable de payer une très forte rançon.

Kavadh libéré, Péroz Ier brise son traité avec les Hephtalites et marche avec une forte armée.
L'armée se perd dans le désert oriental et est détruite et le roi tué en 484[2].

Les Hephtalites envahissent et pillent l'est de la Perse pendant deux ans. Un noble perse d'une
vieille famille de Karen, Zarmihr (ou Sokhra) rétablit l'ordre. Il aide Valash (484–488), un des
frères de Péroz Ier, à monter sur le trône.

Notes et références
1. ↑ Priscus, fr. 33 ; Perozes, Procop. Pers. I. 3 et Agath. IV. 27; la forme moderne du om est Feroz,
Firouz.
2. ↑ Selon Agathias, Livre IV, chapitre 27, § 5, « il périt dans la 22e année de son règne ».
Valash

Pièce du règne de Valash.

Valash ou Balash (chez les auteurs grecs, Balas; forme plus récente du nom parthe Vologèse)
est un empereur sassanide de Perse qui règne de 484 à 488. Il est le frère et successeur de
Péroz Ier (457–484), qui meurt dans une bataille contre les Hephtalites (Huns blancs) qui ont
envahi la Perse par l'est.

Le souverain d'un État en crise


C'est un empire en grande difficulté que laisse Péroz Ier à son successeur. « Il ne trouva rien
dans le trésor perse, et ses terres étaient ravagées par la dépopulation (effectuée par) les
Huns » apporte Josué le Stylite[1]. Cette pression financière pèse lourdement sur l'ensemble de
son règne.

On sait peu de choses du caractère de Valash, mais il est perçu par les sources orientales
comme un souverain débonnaire et tolérant. Il étend sa tolérance au christianisme à tout
l'empire, ce qui lui vaut une bonne réputation auprès des auteurs chrétiens[2]. Il semblerait
néanmoins que Valash n'ait été qu'un prête-nom au puissant noble Zarmihr qui exerce la
réalité du pouvoir.

Valash et l'Arménie
À l'annonce de la mort de Péroz Ier, les généraux perses de Persarménie s'empressent d'aller à
Ctésiphon pour peser sur l'élection du nouveau souverain. Cela permet à l'Arménien Vahan
Mamikonian de libérer l'Arménie de l'influence sassanide.

Étant donné la situation de faiblesse dans laquelle se trouve la Perse, Valash ne peut pas
envisager une reconquête militaire de l'Arménie. Il est ainsi contraint de faire des
concessions : le christianisme est désormais toléré en Arménie perse et une grande autonomie
politique est accordée aux seigneurs arméniens.

En 485, Valash nomme Vahan Mamikonian marzban de Persarménie. Le soutien arménien lui
est précieux dans sa lutte contre son frère Zarer, prétendant au trône.
Valash et les Hephtalites
La tradition iranienne reprise par des auteurs comme Ferdowsî a imaginé une guerre de
revanche menée contre les Hephtalites[3]. Le résultat en aurait été une paix honorable pour les
Sassanides. La réalité est bien moins glorieuse. Les Hephtalites occupent les provinces
orientales de l'empire dont les villes de Merv et Hérat. De plus, ils imposent un lourd tribut
annuel aux Sassanides. Ces difficultés financières entraînent principalement l'impossibilité de
reconstituer l'armée, très affaiblie par les défaites de Péroz Ier.

Une demande d'or faite à l'empereur romain Zénon essuie d'ailleurs un cinglant refus de la
part de ce dernier[4].

La fin d'un règne sans relief


Valash s'avérant incapable de redresser l'empire, la colère des nobles s'intensifie. En 488, il
est aveuglé et déposé, sans doute à l'instigation de Zarmihr[5]. Le fils de Péroz, Kavadh Ier, est
placé sur le trône.

Notes et références
1. ↑ Josué le Stylite, Chronique
2. ↑ Lazare de Pharbe, Patmut'iwn Hayots
3. ↑ Ferdowsî, Livre des Rois, Balasch
4. ↑ Josué le Stylite, Chronique
5. ↑ Ferdowsî, Livre des Rois, Balasch

Kavadh Ier
Aller à : Navigation, Kavadh Ier (ou Qobad, Kobad, Kabad, Cavade [1]) est un roi du second
empire perse. Il règne de 488 à 496 et de 499 à 531.

Biographie
Pièce du règne de Kavadh Ier

Il est le fils de Péroz Ier et monte sur le trône en 488, fut détrôné en 496, parce qu’il voulait
dit-on, selon les idées du mazdakisme, mettre en commun les femmes dans ses États et il est
interné dans la prison de l’Oubli (prison d’Oblivion)[2]. Quatre ans après il retrouve son trône
et règne pour une nouvelle période de trente ans qui s’ajoutent à ses onze premières années[3].

Il fit d’abord avec quelques succès la guerre à l’empereur Anastase en Arménie et en


Mésopotamie ; mais il fut ensuite battu par Bélisaire et forcé à demander la paix. Il meurt le
13 septembre 531.

Sur son lit de mort, il convoque sa famille, les nobles et les Modeds (dignitaires réligieux) et
désigne en leur présence comme successeur son troisième fils Khosro au détriment des deux
aînés : Ka'us et Zamasp et du quatrième Xerxès.

Ka'us mort vers (530/537) est le grand-père de Bau prince d'une partie du Mazandaran (655-
679) qui après avoir adopté l’Islam est à l'origine de la dynastie locale des Bawendiyés (665-
1006).

Notes
↑ Procope de Césarée, « Histoire de la guerre contre les Perses, Livre I. (IX, 6 et X, 4) [archive] »

1. ↑ Selon Procope Histoire des Guerres Livre I chapitre V § 8; « la prison était dénommée ainsi parce
qu’il était interdit sous peine de mort de faire mention des personnes qui y étaient enfermés »
2. ↑ Agathias : Livre IV chapître 28 § 8

Zamasp
Zamasp ou Jāmāsp (mort vers 530/540) est roi sassanide de 497 à 499.

Il est mis sur le trône par les nobles qui avaient renversé et emprisonné son frère Kavadh Ier
jugé trop favorable aux idées subversives des Mazdékites. Après son retour, Kavadh Ier,
appuyé par les Huns Hephatlites auprès desquels il avait trouvé refuge, Zamasp abdique et
rend le trône à son frère.

Zamasp est à l'origine de la lignée des princes de Tabaristan qui adoptent l'Islam avec son
descendant direct Gil Gavpare (647-660), fondateur de la dynastie locale des Gavparehides
(647-1597).

Khosro Ier
Une pièce de Khosro Ier.

Khosrau Ier ou Khosrow Ier (plus connu sous le nom de Anushiravan, persan : ‫انوشيروان‬
signifiant l'âme immortelle), aussi connu comme Anushiravan le Juste (‫انوشيروان عادل‬,
Anooshiravan-e-ādel) (règne 531–579), était le fils favori et le successeur de Kavadh Ier et un
roi célébré de la dynastie sassanide. Il posa les fondations de nombreuses villes nouvelles et
de palais, les routes commerciales furent réparées et de nouveaux ponts et barrages furent
construits sous on règne. Pendant le règne ambitieux de Khosro Ier, les arts et les sciences
furent florissants en Perse, et l'Empire sassanide était à l'apogée de sa gloire et de sa
prospérité. Son règne ainsi que celui de son père et celui de son successeur Khosro II (590–
628) sont considérés comme un second âge d'or dans l'histoire de l'Empire sassanide.

Enfance
D'après une source, Khosro Ier était le fils de Kavadh Ier et d'une paysanne, et était
originellement considéré comme indigne d'hériter le trône de son père. Ses frères contestaient
son accession au trône, Khosro les fit donc tuer. Il avait une très grande influence sur son père
Kavadh et l'aida dans les pires situations de son règne. Il était aussi à l'origine de beaucoup
des décisions prises par son père.

Conquêtes

Scène de chasse montrant Khosro Ier


Au début de son règne, Khosro Ier conclut une paix éternelle avec l'empereur byzantin
Justinien (527–565), qui voulait avoir les mains libres pour la conquête de l'Afrique et de la
Sicile. Mais ses succès contre les Vandales et les Goths causèrent la reprise de la guerre par
Khosro en 540.

Il envahit la Syrie et ramène les habitants d'Antioche jusqu'à sa résidence et leur construit une
ville à côté de Ctésiphon sous le nom de Khosrau-Antioche ou Chosro-Antioche. Pendant les
années suivantes, il combat successivement en Lazique ou Lazistan (l'ancienne Colchide)
durant la guerre lazique, sur la mer Noire et en Mésopotamie.

Les Byzantins, bien que menés par Bélisaire, ne purent pas grand chose contre lui. En 545, un
armistice fut conclu, mais la guerre Lazique continua jusqu'en 557. À la fin, en 562, une paix
fut conclue pour cinquante ans, dans laquelle les Perses laissaient la Lazique aux Romains, et
promettaient de ne pas persécuter les chrétiens, à condition que ceux-ci n'essaient pas de faire
du prosélytisme auprès des zoroastriens; à l'inverse, les Romains devaient encore payer des
tributs à la Perse.

Pendant ce temps à l'est, les Hephtalites avaient été attaqués par les Turcs (Köktürks). Khosro
Ier s'unit avec eux et conquit la Bactriane, alors qu'il laissait les terres au nord de l'Oxus aux
turcs. De nombreuses autres tribus rebelles furent assujetties. En 570 environ, les dynastes du
Yémen, qui avaient été soumis par les Éthiopiens d'Aksoum, s'adressèrent à Khosro Ier pour
lui demander de l'aide. Le roi envoya une flotte avec une petite armée sous les ordres de
Vahriz, qui expulsa les éthiopiens. Depuis cette époque jusqu'aux conquêtes de Mahomet, le
Yémen était vassal de la Perse, et un gouverneur persan y résidait. En 571, une nouvelle
guerre avec Rome éclata en Arménie, dans laquelle Khosro Ier conquit la forteresse Dara en
haute Mésopotamie, envahit la Syrie et la Cappadoce et revient avec un large butin. Durant les
négociations avec l'empereur Tibère II (578–582), Khosro Ier meurt en février ou mars 579 et
est remplacé par son fils Hormizd IV (579–590).

Tolérance religieuse
Bien que Khosro Ier ait dans les dernières années du règne de son père extirpé la secte perse
hérétique et communautariste des Mazdékites, il était un adhérent sincère à l'orthodoxie
zoroastrienne et a même ordonné que le texte sacré de cette religion, l'Avesta soit codifié,
mais il n'était pas un fanatique ou enclin à la persécution. Il tolérait même les chrétiens.
Quand son fils Nushzad se rebella en 551 environ puis fut fait prisonnier, il ne l'exécuta pas et
il ne punit pas les chrétiens qui le soutenaient.

Quand Justinien Ier ferma l'académie d'Athènes en 529, le dernier foyer de paganisme dans
l'Empire romain, les sept derniers professeurs de néoplatonisme ont émigré en Perse. Mais ils
ont vite compris que ni Khosro Ier ni son État ne correspondait à l'idéal platonicien, et Khosro
Ier, dans son traité avec Justinien, stipula qu'ils ne devraient pas être molestés à leur retour.

Réformes
Khosro Ier introduit un système rationnel de taxation, basé sur une revue des possessions
foncières, que son père avait commencé, et essaya, de toutes les manières possibles, à
augmenter la richesse et les revenus de l'empire. En Babylonie, il construisit ou restaura les
canaux. Son armée était plus disciplinée que celle des romains et apparemment bien payée. Il
était aussi intéressé par la littérature et les discussions philosophiques. Sous son règne, les
échecs furent introduits depuis l'Inde et le fameux livre du Kalîleh va Demneh fut traduit.
C'est ainsi qu'il acquit sa réputation de sagesse.

Sous les auspices de Khosro Ier, de nombreux livres furent amenés d'Inde et traduits en
Pehlevi. Certains de ceux-ci trouvèrent leur voie dans la littérature du Monde islamique. Son
célèbre ministre Burzoe traduisit le Pañchatantra indien du sanscrit en pehlevi (moyen-
persan) et l'appela Kalîleh va Demneh qui fut ensuite transmis depuis la version perse en
Arabie et en Europe.

Hormizd IV
Hormizd IV, fils de Khosro Ier, était un empereur sassanide de Perse qui régna de 579 à 590.

Biographie

pièce datant du règne de Hormizd IV

Il semble avoir été un monarque impérieux et violent, mais non sans grandeur de cœur.
Quelques histoires caractéristiques sont racontées à son propos par Tabari[1]. Les sympathies
de son père allaient aux nobles et aux prêtres. Hormizd IV, quant à lui, protégea le peuple et
introduisit une discipline sévère à la cour et dans l'armée. Quand les prêtres demandaient à
persécuter les chrétiens, il déclina en arguant du fait que le trône et le gouvernement ne
seraient sûrs que s'ils gagnaient le soutien des deux religions concurrentes. La conséquence en
fut qu'Hormizd IV s'attira une opposition sévère dans les classes dirigeantes, qui causa de
nombreuses exécutions et confiscations.

Quand Hormizd IV accéda au trône en 579, il tua ses frères. De son père il hérita une guerre
contre l'Empire byzantin à l'ouest et contre les Turcs à l'est. Les négociations de paix avaient à
peine commencées avec l'empereur Tibère II qu'Hormizd refusa de céder quoi que ce soit des
conquêtes de son père. Les récits faits sur Hormizd par les auteurs byzantins, Théophylacte
Simocatta [2], Menander et Jean d'Éphèse [3], qui donnent une description détaillée de ces
négociations, sont loin de lui être favorables.

En 588, le général d'Hormizd IV, Bahram Chûbin (qui devint le roi rival Bahram VI), battit
les Turcs, mais fut battu l'année suivante (589) par les Romains; quand le roi le démit de ses
fonctions, il se rebella avec son armée. Ce fut le signal d'une insurrection généralisée. Le 6
février 590, les grands déposèrent et firent aveugler Hormizd IV et proclamèrent roi son fils
Khosro II. Les sources ne sont pas d'accord sur la façon dont Hormizd fut tué: Théophylacte
Simocatta [4] dit que Khosro le tua peu de jours après qu'il fut aveuglé; l'historien arménien
Sebeos dit que ses propres servants le tuèrent [5].

Postérité
Hormizd IV laisse plusieurs fils dont :

• Khosro II
• prince Kavadh père de Khosro III
• prince Merzeban ancêtre de la lignée des Shahs musulmans du Chirvan[6].

Références [modifier]
1. ↑ Theodor Noldeke, Geschichte d. Perser und Arhalter unter den Sasaniden, 264 ff.
2. ↑ Livre III chapitre 16
3. ↑ Livre VI chapitre 22
4. ↑ Livre IV chapitre 7
5. ↑ Sebeos chapitre II Tous les grands, les chefs de l’armée, les troupes qui se trouvaient en ce moment
[à Tizbon], se rassemblèrent dans la salle royale; puis ils pénétrèrent dans la chambre du roi,
s’emparèrent d’Ormizd, lui crevèrent aussitôt les yeux et ensuite le tuèrent
6. ↑ Stokvis, Anthony Marinus Hendrik Johan, préface de H. F. Wijnman, Manuel d'histoire, de
généalogie et de chronologie de tous les États du globe, depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos
jours, Israël, 1966; Généalogie des Sassanides: « Chapitre VIII, Tableau Généalogique N°3 »

Khosro II

pièce datant du règne de Khosro II

Khosro II ou Khosrow II (parfois appelé Parviz, le « victorieux » (Khosrow se dit Chosroès


en grec), était un empereur sassanide, fils de Hormizd IV (579–590), petit fils de Khosro Ier
(531–579), qui régna entre 590 à 628.

Biographie
Laine tissée égyptienne (pantalon ou rideau), qui était une copie d'une soie sassanide
importée, qui était elle-même fondée sur une fresque du roi Perse Khosro II se battant contre
les forces éthiopiennes au Yémen, Ve siècle-VIe siècle.

Khosro II fut mis sur le trône par les grands qui s'étaient rebellés contre Hormizd IV jusqu'en
590, et peu après son père fut aveuglé et tué. Mais dans le même temps, le général Bahram
Chûbin se fit proclamer roi sous le nom de Vahram VI (590–591), et Khosro II fut incapable
de se maintenir.

La guerre contre les romains de Byzance, qui avait commencé en 571, ne s'était pas encore
terminée. Khosro II fuit en Syrie et persuade l'empereur Maurice Ier (582–602) de lui envoyer
de l'aide contre la promesse d'avantages territoriaux. Ainsi, Khosro II pénétra en territoire
perse appuyé par une armée romaine, renforcée de contingents arméniens et de loyalistes
sassanides. Après de durs combats, Bahram Chûbin fut vaincu près de Ganzak (Azerbaïdjan).
Khosro II, et avec lui la dynastie sassanide, retrouvait son trône, l’intermède de Bahram
Chûbin n’ayant duré qu’une année. Le Roi des rois fraîchement rétabli honora ses promesses.
Suite à cela, l’Empire romain retrouvait ses frontières orientales de 502.

Khosro II était inférieur à son grand-père. Il était hautain et cruel, avare et porté sur la luxure;
il n'était ni un général, ni un administrateur. Au début de son règne, il favorisait les chrétiens.
Mais en 602, quand Maurice Ier fut assassiné par Phocas (602–610), il commença une guerre
contre Rome pour venger sa mort. Ses armées pillèrent la Syrie et l'Asie mineure, il s'avança
même jusqu'à Chalcédoine en 608.

En 613 et 614, Damas et Jérusalem furent prises par le général Schahr-Barâz et la Sainte
Croix fut ramenée en triomphe. Peu après, même l'Égypte fut conquise. Les Romains
n'offraient que peu de résistance, puisqu'ils étaient préoccupés par des tensions internes, et
pressés par les Avars et les Slaves. Au final, en 622, l'empereur Héraclius (qui avait succédé à
Phocas en 610 et qui régna jusqu'en 641) est en mesure d'avancer en ordre de bataille. Après
avoir conclu une alliance avec le khan des Khazars, il entre en 624 dans la Médie du nord, où
il détruit le grand temple du feu[1] de Gandzak(Gazaca); en 626, il se bat au Lazistan
(Colchide) et avec ses alliés Khazars ils prennent Tiflis la capitale de l'Ibérie, pendant ce
temps Schahr-Barâz s'avance jusqu'à Chalcédoine et essaie, en vain, uni avec les Avars, de
conquérir Constantinople.

Le 12 décembre 627, Héraclius est vainqueur de l'armée perse à la bataille de Ninive et


avance vers Ctésiphon. Khosro II s'enfuit alors de sa résidence favorite, Dastagei (près de
Bagdad), sans offrir de résistance.

Il tente de transmettre le pouvoir à l'un de ses fils cadet, Merdân Shâh né de son épouse
préférée Chirîn, une chrétienne monophysiste, et fait emprisonner ses autres fils. Comme son
despotisme et son indolence avaient fait naître une opposition partout, son fils aîné Shirôyé,
fut libéré par des grands du royaume et proclamé Roi le 25 février 628. Quatre jours après,
Khosro II fut tué dans son palais (29 février 628[1]).

Entre temps, Héraclius rentre triomphant à Constantinople, la Sainte Croix fut restituée
l'année suivante (629)[1] et l'Égypte fut évacuée. Au contraire, l'empire Perse, de sa grandeur
atteinte dix ans auparavant, commence à sombrer dans une anarchie sans espoir.

Notes et Références
1. ↑ a, b et c Nicéphore, Patriarche de Constantinople, Histoire de l'Empereur Héraclius, Traduit du Grec par
Cousin, 1684 [archive].

Vahram VI

Pièce frappée pendant le règne de Bahram VI

Bahram Chubin (en Persan ‫بهرام چوبين‬, transcrit en français Vahram ou Bahram) était un
célèbre Eran spahbod (général, chef de l'état-major et ministre de la guerre) pendant le règne
de Khosro II sur l'Iran sassanide. Il prit le pouvoir et fut empereur sassanide sous le nom de
Vahram VI (aussi transcrit Bahram VI) pendant une courte année (590 - 591).

Bahram Chubin descendait du clan Parthe Mihran. Son premier succès militaire eut lieu à
Herat en 589, ce qui est rapporté par nombre de sources. Il bat alors une grande armée de
Köktürks, qui était cinq fois supérieure en nombre à l'armée perse. Cette victoire fut possible
grâce à la discipline et au meilleur entraînement de sa cavalerie Cataphracte, grâce à laquelle
il put encercler puis battre les Turcs, tuant alors le Köktürk Yabqu. Après une défaite mineure
sur le territoire de l'Empire romain d'orient et l'humiliation de Khosro II qui suivit la défaite, il
se rebella avec toute son armée (spah) contre Khosro II et marchèrent sur Ctésiphon. Khosro
II, incapable de résister à une telle armée, prend la fuite vers les territoires romains et Bahram
prend place sur le trône perse sous le nom de Bahram VI (Vahram VI) pendant environ un an
(590 - 591).

Cependant, de nombreuses provinces occidentales de l'Empire, particulièrement l'Arménie, se


révoltèrent contre le pouvoir de Bahram VI en faveur de Khosro II. Bahram VI, incapable
d'arrêter les révoltes et face à une armée de 70 000 soldats fournis en partie par l'empereur
Byzantin Maurice Ier et menés par Khosro II, prend la fuite vers la Transoxiane dans les
tribus turques. Il fut ensuite assassiné par le Khan Turc afin d'éviter une confrontation avec
Khosro II.

Il existe de nombreux contes attribuant des exploits à Bahram VI[1], comme c'est le cas pour
de nombreux héros dans la littérature persane. Après la chute de l'empire sassanide et la
Conquête islamique de la Perse, la dynastie des Samanides, une des premières dynasties
perses indépendantes, se considérait comme des descendants de Vahram Chubin

Références
1. ↑ Frye.History of Ancient Iran [archive]

Hormizd V
Hormizd V est un souverain de la Perse sassanide qui a usurpé le trône et régné en 593

Vistahm
Vistahm ou Bistām , usurpateur de le l’empire Sassanide de 592 à 597.

Biographie
Vistahm était le fils de Shapur fils de Xorbundād et le frère de Vinduyih (grec: Vindoy) Il
était également l’oncle maternel de Khosro II [1].

Après le meurtre de son beau-frère Ormizd IV et l’usurpation de Vahram Chubin il se retire


avec son frère Vinduyih et le jeune Khosro de l’autre côté du Tigre. Il s’implante ensuite dans
l’est de l’empire pendant que son neveu va solliciter l’aide de l’Empereur romain d’Orient
Maurice.

Vistahm et son frère participent ensuite au combat final contre l’usurpateur Vahram VI, Après
son élimination Khosro II nomme son oncle gouverneur du Khorasan et du Tabaristan. Ce
dernier ne tarde pas à assumer le titre royal et règne sur l’est de l’empire sassanide. Il est le
fondateur de la ville de Bastām à laquelle il donne son nom [2].

Khosro II parvient tout d’abord à faire exécuter Vinduyih en 594[3]. Vistahm est tué dans une
embuscade après sept ans de règne au moment où il allait attaquer Khosro II grâce à la
trahison de Pariovk l’un des deux roi des Kouchans dont il avait vaincu les armées et qu’il
pensait avoir vassalisé [4].
Nous connaissons les noms de deux fils de Vistahm :

• Vinduyih
• Tiruyih

Notes et références
1. ↑ Sebeos: chapitre XII
2. ↑ M.Th.Houtsma, T.W. Arnold, A. J. Wensinck Encyclopaedia of Islam Editions E.J. Brill 1913-1936
réedition 1993 (ISBN 9004097961) p.733
3. ↑ Sebeos: chapitre XII
4. ↑ Sebeos: chapitre XV

Kavadh II
Kavadh II était un empereur perse sassanide qui règne en 628.

Biographie

Monnaie Kavadh II

Le prince Shiruyih (grec: Shirôyé) fils aîné de Khosro II est proclamé roi sous le nom de
Kavadh II. Il fait exécuter son père le 29 février 628 et ensuite au moins 18 de ses frères ou
demi-frères qu'il considère comme des rivaux potentiels [1].

Kavadh avec l’accord des nobles perses fait immédiatement de propositions de paix à
l’empereur Héraclius Ier.

Dans la partie de l’Arménie qu’il contrôlait encore, dans un souci d’apaisement, il nomme
marzbân Varaz-Tiroç II Bagratouni dont le père avait déjà exercé pour le compte de son
propre père la fonction de gouverneur d’Hyrcanie [2].

Le siège de Catholicos de l’église arménienne était vacant depuis la mort de Komitas en 625
Kavadh II permet aux arméniens de procéder à l’avènement de son successeur, l’ermite
Christaphore [3].

Pendant le court règne de Kavadh II Shiroyé les nestoriens de Perse eurent également le droit
de se choisir un nouveau Catholicos ; ce fut Ichoyahb II.
De terribles catastrophes marquent cette période : inondations et épidémie de peste dont le roi
meurt le 6 septembre 628 après un règne de 6 mois.[4]

Notes et références]
1. ↑ Selon Sebeos chapitre XXVII, le nombre de princes exécutés est de 40 !
2. ↑ René Grousset, Histoire de l’Arménie des origines à 1071, Payot, Paris, 1947 (réimpr. 1973, 1984,
1995, 2008), 644 p., p. 282
3. ↑ Sebeos: chapître XXVIII
4. ↑ Sebeos: chapitre XXVIII

Ardachir III
Ardachir III est un souverain perse de la dynastie des Sassanides qui règne de 628 à 630.

Biographie

pièce datant du règne de Ardashir III

Fils de Kavadh II, ce n'est qu'un jeune enfant de 7 ans qui règne sous la tutelle de Mâh-Adhûr
Gushnasp (échanson). Il est tué au bout d'un an et demi. Alors que les Khazars envahissent
l'Arménie et l'Ibérie, le général Farrukhan Shahr Barâz vaincu par eux à Uti près du lac
Guéghan se révolte. Avec l'accord d'Héraclius, il tente de rééditer le coup de force de Vahram
VI et dépose et tue le jeune roi le 24 avril 630 pour prendre sa place [1]

Notes et références
1. ↑ Sebeos chapitre XXIX.
2.

Schahr-Barâz
Farrukhan Shahr-Barâz (Sanglier de l'Empire) est un souverain perse usurpateur aux
dépens de la dynastie des Sassanides en 630.

Biographie
Général perse, commandant en chef des armées de Khosro II. À la tête de son armée il mène
une campagne en Syrie et en Palestine de 611 à 614; il prend les villes d'Apamée, d'Antioche,
de Damas et enfin de Jérusalem où il s'empare des Lieux Saints et de la « vrai Croix » et fait
massacrer 17.000 habitants chrétiens. En 616 il conquiert Alexandrie et la basse Égypte qui se
trouve incluse dans l'Empire Perse comme aux temps des Achéménides. Khosro II lui
demande alors de revenir pour faire face à l'offensive d'Héraclius en Médie. Schahr-Barâz est
alors défait par l'Empereur grec en 623.

Shahr-Barâz commande l'ultime offensive Perse contre Constantinople. Avec son armée il
parvient à Chalcédoine et dresse son camp devant Constantinople. Toutefois son offensive
échoue faute de flotte et il doit de nouveau revenir défendre l'Iran car Héraclius et ses alliés
Khazars après s'être emparé de l'Ibérie et de l'Aghbanie en 627 ont pénétré en Mésopotamie.

Après la mort de Kavadh II, avec l'assentiment de l'empereur Héraclius, il se proclame roi
après avoir déposé et tué son prédécesseur, le jeune Ardachir III (25-27 avril 630). Il est lui-
même tué après un mois et demi de règne par une conspiration des grands le 9 juin 630.

Bûrândûkht
:

Bûrândûkht est une reine sassanide, régnant en 630-631.

Elle est également dénommée Bôran, Pôran ou Pûrandokht (signifiant fille au visage rose).
Elle fut une des deux seules femmes à monter sur le trône sassanide (l'autre étant sa sœur
Azarmedûkht).

Biographie [

La Reine Buran, une des deux seules femmes à monter sur le trône sassanide, 630. Musée de
l'Ermitage, Saint-Pétersbourg (Russie).

Fille de Khosro II Parviz. Selon Sebeos elle aurait été épousée par Schahr-Barâz qui cherchait
vraisemblablement à légitimer son usurpation [1].
Elle est proclamée reine à Ctésiphon et essaya de stabiliser l’empire. Pour atteindre ce but,
elle signa une paix définitive avec Byzance, puis essaye de revitaliser l'empire en améliorant
la justice, en rétablissant les infrastructures, baissant les taxes et frappant de la monnaie. Elle
ne réussit pas à mener à bien la restauration du pouvoir central, qui avait été fortement affaibli
par les guerres civiles.

Bôran meurt de maladie à Ctésiphon après deux ans de règne [2], alors qu'elle était en train de
préparer ses troupes contre les envahisseurs arabes.

Dans les textes anciens, elle est décrite comme une reine sage, juste et à la nature généreuse,
et ses qualités ont été reconnues par le grand poète Ferdowsi dans son œuvre le Shâh Nâmâ,
note son esprit de justice et d'aide aux paysans.

L'historien contemporain arménien Sebeos précise qu'elle aurait fait tuer « Xorhox Ormudz un
prince d'Atropatène » que les nobles avaient désigné comme roi et qui voulait s'imposer à elle
comme époux.

De son côté l'historien perse du XIVe siècle Mirkhond qui lui assigne un régne de un an et
quatre mois indique simplement qu'elle avait fait exécuter les responsables de la mort de son
père et qu'elle avait restitué la Sainte Croix à l'empereur Héraclius (il attribue l'épisode du
meutre d'un prétendant-époux à sa soeur cadette Azarmedûkht).

Notes et références [modifier]


1. ↑ Sebeos : chapitre XXVIII
2. ↑ Sebeos: chapitre VIII

Khosro III

Pièce datant du règne de Khosro III

Khosro III est un souverain perse de la dynastie des Sassanides.

Fils du prince Kavadh, un frère de Khosro II, il est couronné roi dans le Khorassan lors de
l'usurpation du trône par le général Shahr Baraz (avril-juin 630) avant d'être assassiné par le
gouverneur de cette province début novembre 630. Son frère Gushnasp Bendeh tente ensuite
en vain d'occuper le trône de début novembre à mi-décembre.
Péroz II
Péroz II est un souverain perse de la dynastie des Sassanides, qui règne quelques mois en
631.

Prétendant après la mort de la reine Bôrân, ce prince est le fils d'un noble nommé Mirh
Gushnasp, lui-même époux de la princesse Kahardûkht, fille de Yazdandah, un fils cadet de
Khosro Ier. Il ne réussit pas à se maintenir sur le trône.

Azarmedûkht

Pièce du règne de Azarmedûkht

Azarmedûkht est une reine perse de la dynastie des Sassanides.

Fille de Khosro II et sœur cadette de Bûrân, elle ne règne que quelques mois entre
décembre 631 et mars 632.

Selon Mirkhond, n’osant refuser le mariage au noble Farrûkh-Hormizd de Reyy (i.e


Farrakhzâd), elle le fait assassiner. Le fils de ce dernier le général Rostam Farrokhzād venge
son père en s’emparant de la capitale Ctésiphon, il détrône la reine et lui crève les yeux[1].

Notes et références
1. ↑ l’historien arménien Sebeos rapporte un épisode semblable mais l’attribue à la reine Bûrân. Cette
dernière n’est toutefois pas tuée par le fils de sa victime selon lui…

Khosro IV
Khosro IV est un souverain perse de la dynastie des Sassanides.

Arrière petit-fils de Khosro Ier, c'est un frère de Péroz II il tente de régner pendant 9 semaines
de janvier à mars 632.
Hormizd VI

pièce du règne de Hormizd VI

Hormizd VI est un souverain perse de la dynastie des Sassanides.

Petit-fils de Khosro I [1], il se proclame roi à Nisibîn mais il est massacré par ses soldats dès la
première année du règne de Yazdgard III après un régne de 7 mois (mai 632 à janvier 633).

Notes et références
1. ↑ Sebeos: Histoire chapître 28

Farrukhzad Khosro V
Farrukhzad Khosro V est un souverain perse de la dynastie des Sassanides, qui règne en
mars et avril 632.

Fils de Khosro II il s'était réfugié chez les « Romains » après avoir échappé au massacre des
princes royaux ordonné par Kavadh II. Sa proclamation comme roi aurait levé une grande
espérance de justice et de bonté. Malheureusement il meurt empoisonné par un esclave après
un règne d'un mois.

Yazdgard III
Pièce datant du règne de Yazdgard III

Yazdgard III est un souverain d'Iran (Perse) de la dynastie des Sassanides.

Biographie [
Petit-fils de Khosro II et Marie (ou Miriam), fille de l'empereur Maurice Ier et fils du prince
Shâhriar et de Zamaspdukht Sásání, fille de Ardashír III Sásání. Son père avait été exécuté
avec 17 autres de ses frères en 628. Il est couronné roi à Istakhr et s'empare de la capitale
Ctésiphon avec l'aide du général Rostam. Le début de son règne le 16 juin 632 est la date
initiale de l'ère qui porte son nom (ère de Yazdgard, qui marque le début du calendrier des
Pârsî). Il règne en concurrence avec son cousin Hormizd VI jusqu'à l'assassinat de celui-
ci(janvier 633).

Dès 633, il doit faire face à l'invasion des Arabes musulmans. Ses généraux sont vaincus dans
plusieurs batailles Rostam Farrokhzad en 635 à Qâdisiya non loin de Hira ce qui entraîna la
perte de la capitale Ctésiphon, puis Pérozân en 642 à Néhavend et enfin à Reyy en 643.

Il se réfugie alors à Merv dans l'est de l'empire auprès du mazbân Mâhôe où il est assassiné à
l'automne 651. Son corps, jeté dans une rivière et repêché par des paysans, fut identifié et
inhumé par l'évêque chrétien nestorien de Merv.

Postérité
D'après Masudi, historien arabe Chiite, Yazdgard III avait trois filles : Adragh, Shahr Banû et
Mardavand et deux fils Bahram et Peroz III.

Après la conquête de la Perse, Le calife Omar ibn al-Khattab a offert comme épouse à Husayn
le fils de Ali et de Fatima (fille de Mahomet), Shahr Banû capturée après la prise de
Ctésiphon. Shahr Banû serait morte peu de temps après avoir donné naissance à son seul
enfant, Ali.

Remarquons que Ali Zayn al-Abidin est le seul membre de la famille de Hussein qui ait
survécu à la tragédie de Kerbala (il n'a pas eu se joindre à son père car il était malade). Ainsi,
la descendance de la famille du prophète Mahomet fut assurée par Ali Zayn Al-Abidin, le fils
de la femme offerte par Omar à Hussein.

Les autres filles de Yazdgard III sont présentes dans les traditions du zoroastrisme et du
judaïsme. L'une se serait réfugiée dans une grotte des environs de Yazd (ville où vivent
encore quelques milliers de Zoroastriens), d'où ses larmes suintent toujours. L'autre, nommée
Izdundad ("don des anges"), aurait épousé Bostanaï, l'exilarque des Juifs de Babylone,
descendant du roi David, lui donnant trois fils, Hisdai II, Nehemiah, et Haninai exilarque de
Sura, et serait l'ancêtre d'une descendance prestigieuse, dont Makhir nassi de Narbonne qui
épousa Aude de France, fille naturelle de Charles Martel[1].

Légende
Adam Weishaupt écrivit que les Illuminati avaient pour origine Yazdgard III ; il avoua plus
tard que c'était un mensonge innocent. [1]

Péroz III
Péroz III est un souverain perse de la dynastie des Sassanides.

Fils de Yazdgard III, réfugié dans les montagnes du Tokharistan, il gouverne un petit territoire
sous la suzeraineté de l'empire chinois. Il meurt vers 677 en laissant à la cour de Chine son
fils Narsieh. La plupart de ce que nous connaissons de Péroz III vient des écrits laissés par son
fils Narsieh.

Le prince Péroz était très jeune au temps du règne de son père Yazdgard, et il n'a jamais
réellement exercé de pouvoir monarchique sur la Perse Sassanide. Après la conquête
islamique de l'Iran, Péroz et la plupart de la famille royale s'enfuirent en passant par la chaîne
du Pamir, sur le territoire de l'actuel Tadjikistan, puis ils arrivèrent dans la Chine des Tang,
qui supportait les sassanides.

D'après le Vieux livre des Tang (舊唐書), Péroz (卑路斯) demanda une aide militaire aux
Tang contre les arabes en 661. La cour des Tang créa le gouvernorat de Perse (波斯都督府) à
Zarandj (actuellement en Afghanistan), duquel Péroz fut gouverneur. Entre 670 et 674, Péroz
arriva personnellement à la cour des Tang et il lui fut alors donné le titre de ' Jiangjun (右武
衛將軍, "Général Martial et garde du flanc droit"). En 678, le ministre du personnel (吏部侍
郎) de la cour Tang, Pei Xingjian (裴行儉) reçut l'ordre d'escorter Péroz en Perse. Pei
Xingjian alla aussi loin que Suiye (碎葉; proche de la Tokmok moderne au Kirghizistan)
avant de faire demi-tour; alors que Péroz fut obligé de passer vingt ans au Tuhuoluo (吐火
羅; probablement la Bactriane ou le Tokharistan avec plusieurs milliers de ses suivants. En
708, Péroz revint à la cour des Tang et il lui fut attribué le titre de Zuoweiwei Jiangjun (左威
衛將軍 "Général inspiré et gardien du flanc gauche"). Il mourut peu après, et certains de ses
suivants lui survécurent.

D'après le Nouveau livre des Tang (新唐書), Péroz mourut après avoir reçu le titre de
Youwuwei Jiangjun. C'est donc Péroz, otage à la cour des Tang, qui fut escorté par Pei
Xingjian vers la Perse en 678. Comme dans le vieux livre des Tang, Pei alla aussi loin que
Suiye, Péroz passa ensuite vingt ans dans le Tuhuoluo. Finalement, c'est encore Péroz qui
reçut le titre de ' Jiangjun.

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