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Entre la fondation de sa capitale, Constantinople, en 330, et 1453, date de sa conquête 169 170 171 172 173 174
par les Ottomans, l’empire byzantin ne cessa de se défendre contre une multiplicité
d’adversaires. Aucun Etat, hors la Chine, ne connut une telle adversité pendant plus de 14ème année
mille ans.
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Au VIIe siècle de l’ère chrétienne, l’empire byzantin est attaqué de toutes parts par des 157 158 159 160 161 162
hordes nomades venues des steppes de l’Asie septentrionale – Avars et Turcs en particulier,
qui convoitent ses richesses et, surtout, par les Perses sassanides, ses voisins, qui 13ème année
convoitent ses terres. Selon la défense classique des empires sédentaires, les Byzantins
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cherchent des alliés en nouant des alliances avec les nombreuses tribus nomades qui les
menacent, les dressant au besoin les unes contre les autres. A cette fin, ces empires leur 145 146 147 148 149 150
paient de généreux tributs ou contractent avec eux des mariages pour les tenir tranquilles
ou s’assurer une neutralité bienveillante, au moins momentanément. 12ème année
Les Khazars, peuplade d’ethnie turque, venue d’Asie centrale [1], avaient fondé dès 582, 127 128 129 130 131 132
au nord-est de la mer Noire, un puissant état, la Khazarie, qui s’étendra, à son apogée, 121 122 123 124 125 126
dans la deuxième moitié du VIIIe siècle, du delta de la Volga au nord Caucase et du Don
aux frontières du Califat abbasside et de l’empire byzantin. 10ème année
Ils seront à nouveau les alliés de Byzance lorsque les troupes nomades arabes, profitant de 115 116 117 118 119 120
l’épuisement des Byzantins et des Sassanides au terme de plusieurs décennies de conflit, 109 110 111 112 113 114
auront la volonté de propager le message du Prophète Mohammad, mort en 632 après J.-C.
Ils seront aussi à ses côtés lorsque Bulgares, Magyars, Petchenègues, et autres tribus 9ème année
barbares venues d’Asie centrale, menaceront cet empire par des assauts répétés jusqu’au
103 104 105 106 107 108
début du XIe siècle. Comme c’était l’usage, l’alliance des deux alliés sera scellée par un
mariage, celui de l’empereur Constantin V (741-775) avec Petite Fleur, princesse khazare. 97 98 99 100 101 102
Léon, né de cette union, règnera sur l’empire byzantin, de 775 à 780, sous le nom de Léon
IV le Khazar. 8ème année
91 92 93 94 95 96
7ème année
Peu d’écrits nous sont parvenus sur l’histoire des Khazars. Quelques chroniqueurs arabes
et byzantins qui traversèrent le Caucase décrivent d’une manière fragmentaire les us et 79 80 81 82 83 84
coutumes du royaume khazar avant sa conversion au judaïsme, qui eut lieu vers l’an 740.
73 74 75 76 77 78
6ème année
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5ème année
55 56 57 58 59 60
49 50 51 52 53 54
4ème année
43 44 45 46 47 48
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3ème année
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La source la plus complète est l’échange de correspondances entre le roi khazar Joseph et 25 26 27 28 29 30
Hasdai Ibn Shaprut, ministre juif du calife de Cordoue, rédigées entre 954 et 961, soit plus
2ème année
de deux cents ans après la conversion des Khazars, même si la réalité de cette
correspondance est contestée par quelques historiens. 19 20 21 22 23 24
Sur le plan politique, le royaume est gouverné par un roi, le Kagan, qui vit quasiment 13 14 15 16 17 18
reclus. Les affaires de l’Etat et le commandement de l’armée sont confiés au Kagan Bek
1ère année
qui exerce, dans les faits, le pouvoir, le Kagan ne représentant que le pouvoir religieux. La
première capitale de cet empire fut probablement la forteresse de Balandjar dans le 7 8 9 10 11 12
piémont septentrional du Caucase. Après les incursions arabes du VIIIe siècle, elle fut
transférée à Samandar, sur la rive occidentale de la mer Caspienne, et plus tard à Itil sur 1 2 3 4 5 6
l’estuaire de la Volga [2]. L’hégémonie régionale de la Khazarie s’explique par le fait que
seul le roi des Khazars possède une armée de métier, comprenant une garde prétorienne
Arts
qui, en temps de paix, fait régner l’ordre dans la mosaïque des ethnies et qui, en temps
de guerre, peut structurer les hordes qui comptent jusqu’à cent mille hommes. Économie et industrie
Sur le plan culturel, les arts et métiers sont florissants, même s’il s’agit d’un art Entretiens
d’imitation, proche des modèles perses sassanides. Les bijoux, les fourrures, les étoffes de Histoire
soie, la vaisselle d’or et d’argent sont admirés au cours des mariages princiers. Certains
archéologues hongrois soutiennent que les orfèvres qui travaillaient en Hongrie au Xe Idées et opinions
siècle étaient en fait des Khazars.
Lieux touristiques
Avant leur conversion, les Khazars s’adonnaient à une forme de chamanisme, telle que Littérature
pratiquée par leurs voisins de la steppe. C’est le roi khazar Bulan qui décida de cette
conversion, l’islam et la chrétienté restant présents dans le royaume, y compris parmi les Natures
dignitaires de haut rang. L’adoption du judaïsme - une première dans l’Histoire, de la part Politique
d’un peuple n’appartenant pas à l’une des douze tribus d’Israël - peut être interprétée
comme une volonté des Khazars d’échapper à l’influence de leurs puissants voisins Portraits
Byzantins et Arabes. Adopter le christianisme ou l’islam les aurait immédiatement soumis
Religion et spiritualité
à l’autorité, soit de l’empereur byzantin, soit du calife de Bagdad. Le Kagan n’embrasse
pas pour autant une religion dont il ignore le contenu. En fait, depuis plus d’un siècle, les Reportages
Khazars connaissaient les Juifs et leurs observances par le flot continu des réfugiés qui
Sciences et technologies
fuyaient les persécutions religieuses de Byzance ou qui venaient d’Asie mineure conquise
par les Arabes. Société
Traditions et coutumes
L’escrime persane
De fait, à l’aube des temps modernes, c’est en Russie et en Pologne, notamment, que l’on Deuxièmes jeux de la solidarité des
trouvera les plus importantes communautés juives. Une grande partie des juifs d’Europe pays islamiques en Iran
orientale, les Ashkénazes, seraient d’origine khazare, se distinguant ainsi des migrations
Les femmes iraniennes et le sport
séfarades du pourtour méditerranéen.
La photographie iranienne à
Marquant bien cette différence, Marek Halter, dans son roman Le Vent des Khazars fait l’honneur à Paris
dire au vieux Benjamin, ancien Kagan khazar : "Les enfants d’Israël sont les fils
d’Abraham et de Moïse. Ce sont aussi les fils du Livre et de l’Exil. Leur histoire est La machine du jugement dernier
différente de la nôtre. Ils galopent dans les mots comme nous galopons sur la steppe. Ils Un documentaire sur les troubles
savent écouter la sagesse des écrits et nous celle du vent. Ils sont juifs depuis des milliers mentaux liés à la guerre
d’années, mais ils n’ont plus de royaume. Nous avons choisi leur religion depuis moins de
Premiers étudiants iraniens en France
deux cents ans, mais nous sommes assez forts et puissants pour que l’empereur de
Byzance souhaite être notre ami… Cependant, Juif d’Israël ou Juif du royaume khazar, Les Khazars, peuple de la steppe
nous avons foi dans le même Dieu, béni soit Son nom, et nous respectons la même loi."
La notion de tolérance dans la
L’histoire universelle n’a, curieusement, retenu que peu de choses de ce royaume, hormis chanson de geste
le nom donné à une mer intérieure. Cependant, il peut être tenu pour certain que, sans la Dans la grotte d’Ali-Sadr
contribution des Khazars à l’histoire mondiale, l’islam et la chrétienté auraient eu une
histoire bien différente de ce qu’elle fut. Contenant, pendant plus de cent ans les Où la voûte céleste plie par la main
attaques arabes, les Khazars empêchèrent la conquête musulmane de l’Europe de l’Est. du luthier
Dans son importante monographie intitulée Histoire khazare, publiée en 1962, l’historien
Bouillon aux prunes*
et archéologue russe Mikhaïl Artamonov écrit [4] : « La Khazarie fut le premier état féodal
d’Europe orientale à pouvoir se comparer à l’empire byzantin et au califat arabe… C’est
grâce aux puissantes attaques khazares, détournant le flot des armées arabes vers le
Caucase, que Byzance put se maintenir… ».
Sources bibliographiques :
Chaliand, Gérard, Les Empires nomades de la Mongolie au Danube Ve s. av. J.-C.-XVIe S.,
Editions Perrin.
Koestler, Arthur, La Treizième Tribu L’Empire khazar et son héritage, Collection Texto Le goût
de l’histoire.
Halter, Marek, Le vent des Khazars (roman historique), Editions Robert Laffont.
Notes
[1] Au sens d’origine turco-mongole. Venant probablement de l’Altaï, massif de l’Asie centrale
russe, chinoise et mongole, les Khazars parlaient un dialecte turc et avaient une physionomie
mongoloïde. Celle de Lénine en serait un des types.
[2] Il semble que les vestiges d’Itil, que l’on croyait engloutie par la mer Caspienne, aient été
découverts dans le Delta de la Volga. Des fouilles y sont entreprises depuis l’an 2000 par des
archéologues russes.
En 1934, l’archéologue soviétique Mikhaïl Artamonov découvrit, dans la région de Rostov sur le
Don, les ruines de la forteresse khazare de Sarkel, connue dans les chroniques russes sous le
nom de Biélaïa Viéja (le Château blanc). Cet événement provoqua une prise de conscience de
l’intérêt historique du kaghanat khazar auprès des scientifiques, l’historiographie officielle de
l’URSS considérant, jusqu’à cette date, que la Khazarie était « un petit ةtat semi-nomade à
caractère parasitaire », minimisant ainsi sa portée historique et son rôle effectif dans le
développement de la culture russe.
[3] L’État de Kiev, ou Russie kiévienne, est le premier État des Slaves de l’Est (IXe-XIIe s.) qui se
développa sur le cours moyen du Dniepr, autour de la ville de Kiev.
[4] Cité par Arthur Koestler dans son ouvrage La treizième tribu – L’Empire Khazar et son
héritage.
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11 Messages
J’étudie le persan. Cet article est d’une grande richesse, on s’instruit tous les jours. Marek Halter a sans
cesse de l’humanisme et de la spiritualité à revendre, et Arthur Koesler m’étonnera toujours par son
éudtion sans anathème. Mertci pour ce plantureux chemin d’histoire au fil de mes pérégrinations en
quête de vérité sur l’homme.
repondre message
Bonjour,
Vous écrivez "qu’une grande partie des ashkénazes seraient d’origine Khazare".
Avez-vous une idée de la proportion ?
Existe t-il des traces (architecture etc.) de la présence Khazare dans les anciennes républiques d’URSS ?
Merci
repondre message
Cher Monsieur,
En ce qui concerne vos deux questions sur les Khazars, je vous renvoie à l’ouvrage d’Arthur Koesler « la
treizième tribu ».
Dans son chapitre « Exode », il développe la thèse d’une forte implantation khazare en Hongrie et en
Pologne, après la destruction de l’empire khazar. Il pense que dans la Hongrie du Moyen-Age, l’élément
dominant, au point de vue numérique et social, de la population juive est d’origine khazare. Il en est de
même de la Pologne-Lituanie. Mais il admet que les historiens manquent de documents chiffrés.
En ce qui concerne les vestiges de l’architecture khazare, la forteresse de Sarkel a été détruite en 965 et
les derniers villages khazars du Dniepr ont été détruits par une révolte cosaque au XVIIe siècle. Les ruines
de Sarkel ont été découvertes dans la région de Rostov sur le Don et des vestiges que l’on pense être ceux
d’Itil, la capitale khazare, ont été découverts dans le Delta de la Volga. Ils font l’objet de fouilles depuis
l’an 2000.
A Kiev, ville fondée à l’origine par les Khazars, existait une « porte des Khazars », je ne sais pas si elle
existe encore.
repondre message
Bonjour
Je viens de lire votre article sur les khazars, dans ma jeunesse, mon père me disait descendre du longue
lignée d’un peuple errant, je pense que le nom que je porte (KHEZZAR) a été déformer suivant les siècles
et que ce nom doit se rapporter à ceux des Khazars. Existe t’il des écrits à ce sujet ? merci
repondre message
A Mike musique@hotmail.com
Il semble que le patronyme Khezzar soit courant dans les pays du Maghreb, j’ai trouvé un grand nombre
de références sur les sites Internet, notamment en Algérie et au Maroc. Votre recherche pourrait
s’orienter vers les services archives des grandes villes de ces pays.
Cordialement
Mireille Ferreira
repondre message
bonjour, merci avant tout pour cet espace d’échanges que vous mettez à la disposition des lecteurs.
j’ai été amené pour des raisons généalogiques à entreprendre ce travail de recherche autour des
khazzars.
en effet, étant d’origine algérienne et portant le patronyme de oural "ural" je suis assez intrigué par les
récits oraux
qui florissent autour de la question de ce peuple, et de ce nom "khazzar" en algerie. par ailleurs dans la
légende ou histoire familiale, nous serions descendants aussi d’une personne appelée mehenna venu de
syrie à bejaia en algerie (autour du 15e siecle) et qui a eu des fils dont un se prénomme, el khazri. Bien
loin évidemment d’être hatif sur les réponses que je pourrais apporter, je pense qu’il y a matiere à
reflexion autour de ce fait, notamment par le fait que le patronyme khazzar, khezzar, el khazri, etc… est
extrêmement répandu en algérie.
cordialement, mr oural.
repondre message
Bonjour,
Si vous avez les moyens vous pourriez éventuellement essayer un test ADN sur le chromosome Y.
La génétIque des Khazars n’est pas connue car les Khazars ont disparu en tant que tel. Mais leur
origine en partie altaique permet de faire quelques hypothèses sur les haplogroupes.
La génétique des ashkénazes ne confirme pas à priori une origine majoritairement Khazar mais
certains haplogroupes minoritaires pourraient correspondre (R1a M17, G2c etc).
Les Khazars sont présentés comme turcs altaiques mais leur garde était selon Peter Golden constituée
d’iraniens Khwarezm.
J’ai entendu parler d’un général musulman qui serait d’origine Khazar qui s’appelait quelque chose
comme Al Kuzari mais je ne retrouve pas la source.
Reg
repondre message
repondre message
Bonjour
et merci pour cet article si intéressant
je pense que la famille de ma mère aurait ces origines Khazar derrière elle, juifs d’ukraine ayant quitté la
Russie à la révolution, mais yeux très bridés et immenses
et mon grand père disait que la famille aurait du sang mongol ou autre derrière elle, ce qui pourrait bien
en fait être Khazar et non mongol
de toute manière je vais continuer à suivre votre revue passionnante et me cultiver ainsi
très cordialement
repondre message
plongé depuis quelque temps dans divers ouvrages parlant des Khazars et autres peuples (Koestler, Sand,
Halter ...), je suis étonné devant les mouvements d’échange entre les peuples ayant eu lieu avant nos
"siècles des frontières". Certes, les hommes se battaient depuis Abel et Caïn, trouvant toujours de
"bonnes" raisons de s’étriper ; mais il y eut aussi des échanges fructueux (commerce, alliances...) qui ont
forgé le monde actuel. On ne peut que souhaiter pour l’avenir l’augmentation des comportements de
tolérance et de cohabitation pacifique.
repondre message
Bonjour,
merci pour cet article fourni en références. Mes origines sont libanaises maronites ( chrétiennes) et ma
communauté est à quasi 60% descendante des Perses, des Mèdes et des Mardes ( ou Mardaïtes). Les
Mardes ou Mardaïtes sont peu cités dans l’histoire, on sait cependant qu’ils sont originaires des rives de la
Caspienne, mais qu’ils étaient Indo-Européens et non pas Altaïques. Ils parlaient le Perse et au fur et à
mesure de leur christianisation, ils ont fini pas adopter l’Araméen comme langue et à s’installer autour du
lac de Van en Anatolie pour servir de vassaux à Byzance.
Je trouve pas mal de similitudes entre les Khazars et mes ancêtres Mardes, sauf que les Khazars parlaient
une langue altaïque et non pas Indo-Européenne, ni Sémite. Moi je suppose que les Khazars n’étaient pas
des Turcs, mais des Turciques de langue turque, comme les Seldjoukides qui avaient le physique Indo-
Européen et parlaient le turc.
repondre message
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