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Cours 25/11

Ne pas croire que les guerres médiques sont la seule instabilité à laquelle l’empire perse achéménide doit
faire face, on ne sait pas ce qu’il se passe à l’est de l’empire en raison de l’absence de sources.

Tout au long de ses conquêtes, Alexandre vise à assurer sa légitimité comme successeur de l’empire
achéménide.

Instabilité suite à sa mort, qui durera entre 15 et 20 ans avant que des blocs ne se stabilisent.

Séleucos Ier, général d’Alexandre macédonien récupère le centre de l’empire. Mise en place de la dynastie
des Séleucides dont le dernier roi sera déposé par les Romains en 64 av. J.-C. Leur territoire s’étend de la
Syrie à l’Afghanistan mais se réduira à uniquement le nord de la Syrie autour de la cité d’Antioche fondée
par le roi Antiochos, aujourd’hui Antakya en Turquie). Elle sera une des quatre grandes métropoles
méditerranéennes de l’empire romain.
Il n’a pas le contrôle sur les riches territoires de l’Égypte, ni sur la Grèce et la Macédoine. L’histoire des
royaumes des Diadoques (successeurs d’Alexandre) est une succession de guerre et de rivalités. Volonté de
conquérir la Macédoine pour obtenir la légitimité. Aucun ne parviendra à réunifier l’empire d’Alexandre. Ne
prennent pas tout de suite le titre de rois entre -323 et -306 où la situation se stabilise : chacun prend alors
le titre de roi. Ils prennent le titre grec de basileus. Titre qui rompt avec la tradition iranienne / achéménide.
Néanmoins utilisent souvent le titre de grand roi mais pas celui de roi des rois.

Séleucos Ier Nikator (vainqueur) règne de -358 à -281, puis son fils Antiochos Ier (né des noces de Suse, sa
mère est la princesse iranienne Apameia) Sôter (sauveur). On a donc une dynastie issu du mariage mixte
entre un macédonien et une iranienne. Néanmoins la culture de référence à la cour des Séleucides n’est pas
iranienne contrairement à ce qu’avait repris Alexandre mais veulent imposer une culture gréco-
macédonienne dans leurs provinces orientales. Veulent diffuser et imposer le grec comme langue de l’élite
et de la cour. On a donc une hellénisation culturelle dans ces régions.

Cette hellénisation ne se fait pas uniquement par la cour mais aussi diffusée naturellement par
l’implantation de population depuis la Grèce ou la Macédoine au sein même de l’empire.

Création de nouvelles villes, dès le règne d’Alexandre (Alexandrie, dans les provinces orientales) qui sont
probablement à l’origine des camps militaires, uniquement là pour tenir le territoire dans des provinces
ayant montré une très forte résistance. Ces garnisons attirent des soldats puis des colons cherchant à
devenir propriétaires fonciers dans ces colonies. Néanmoins les populations gréco-macédoniennes ne
seront jamais majoritaires dans ces régions. Les nouvelles fondations accueillent aussi des populations
locales (iraniennes ou mésopotamiennes) dont une partie est attirée par la vie urbaine. On assiste à une
cohabitation des populations qui très rapidement vont fusionner. Contribue à diffuser la culture grecque et
l’hellénisation de l’Orient. Implantation linguistique et religieuse.

La culture et la langue grecque deviennent la culture dominante sous l’empire séleucide. Hellénisation assez
profonde touchant aussi les domaines architecturaux ou vestimentaires. Ex. art populaire comme la
fabrication de figurines en terre cuite. Montre que l’hellénisation va plus loin que seulement les élites.

Au niveau des villes, on a aussi l’octroi par le pouvoir royal sous Alexandre puis les Séleucides de droits
particuliers aux cités, calqués sur le mode de fonctionnement des cités dans le monde grec. Elles disposent
donc d’une autonomie juridique. Représentants de la cité, institutions civiques internes souvent calquées
sur les institutions grecques et nommées en grec comme la boulê (conseil exécutif de personnages
généralement élus), l’ecclesia (assemblée de citoyens). Ces institutions ne sont pas ressentiment les mêmes
partout. Institutions particulières dans certains endroits comme les stratèges.
On voit donc que les institutions prennent l’aspect et le nom des institutions grecques. Renforce
l’hellénisation, diffusion de mode de pensée et d’organisation nouveaux. C’est bien souvent par les villes
que cette hellénisation se réalise.
On connaît beaucoup de ces villes par les textes, certaines ne sont toujours pas localisées alors que d’autres
sont très connues.
Cité de Séleucie fondée par le premier souverain Séleukos Ier, située au bord du Tigre, entre la Haute et la
Basse-Mésopotamie (Irak actuel), non loin de Babylone. Sa fondation est d’ailleurs probablement le coup de
grâce aboutissant à son abandon. Séleucie sera l’une des capitales des Séleucides. On l’appelle pour la
distinguer Séleucie sur le Tigre.
Antioche fondée par son fils sera aussi un pôle très important, seconde capitale de l’empire (capitale de
l’ouest au bord de la Méditerranée alors que Séleucie est la capitale de l’est).
Séleucie est située au voisinage de grandes capitales antiques comme Babylone, et elle sera elle-même
remplacée par la ville de Ctésiphon, fondée par les Parthes et qui deviendra leur capitale. Sera la capitale du
dernier empire iranien avant l’arrivée de l’islam, les Sassanides. Toujours dans cette région, le deuxième
calife abbasside al-Mansour fondera Bagdad en 762.

Construction de bâtiments typiquement grecs à Babylone comme le théâtre. l’un des exemples les plus
célèbres de l’hellénisation des villes de l’Orient se trouve sur le site d’Aï-Khanoum, dans les confins
orientaux de l’empire séleucide (nord de l’Afghanistan actuelle, au bord de l’Amou-Daria / Oxus). Là encore
construction d’un théâtre, construction propre au monde grec. On y a retrouvé des chapiteaux corinthiens
(décor typiquement grec). Fusion avec les traditions locales qui persistent. Coexistence de formes
iraniennes / orientales et de formes grecques.

Temple dédié au dieu Oxus retrouvé au Tadjikistan (site de Takht-i Sangin). On y a un retrouvé un bronze
représentant un silène (personnage de la mythologique grecque) sur une base inscrite en grec. Soit réalisée
par un colon gréco-macédonien, soit par un Bactrien autochtone hellénisé.
Assimilation des panthéons grecs et locaux, conséquence de la pensée polythéiste.
On a retrouvé en Turquie des preuves d’assimilation du dieu Zeus à Ahura-Mazda (Oromazdes). En fonction
des endroits les divinités grecques ne sont pas assimilées aux mêmes divinités orientales.

La langue grecque se répand aussi en Iran.


Refondation de villes comme Nehavend (Kurdistan iranien) renommée Laodikeia / Laodicée. Nom de la
femme d’Antiochos => divinisation des rois apparue sous Alexandre (héroïsation). Pratique totalement
étrangère à la culture iranienne.

Héraklès sculpté au bas de la falaise de Behistoun (relief de Darius).

Le vieux-perse n’est plus utilisé pour des usages officiels => disparition des textes écrits dans cette langue en
cunéiforme.

Certaines zones de l’empire achéménide n’ont pas été traversées et donc pas conquises par Alexandre.
Régions montagneuses périphériques. Les satrapes sont restés en place dans ces régions, ses successeurs
n’arrivant jamais à établir leur domination sur ces régions. Deviennent indépendantes, petits royaumes
dont les dynasties locales sont la plupart du temps issus des satrapes perses. C’est le cas de la Cappadoce,
de l’Arménie, du Pont, de la Médie qui prend petit à petit le nom de Médie Atropatène, du nom du dernier
satrape régnant sur la région lors des conquêtes d’Alexandre (Atropatès, « protecteur du feu »). sa satrapie
sera donc désigné par son nom, et petit à petit le terme de Médie tombe, on parle uniquement
d’Atropatène. Les populations turcophones transformeront finalement ce nom en Azerbaïdjan.

L’histoire des Séleucides a longtemps été présenté comme une lente décadence d’un empire qui ne
s’intéressait pas aux provinces orientales iraniennes, uniquement à la Méditerranée (volonté de reconquérir
la Grèce).
Cependant on sait qu’ils ont fondé beaucoup de villes à l’est. Antiochos a été nommé vice-roi dans les
provinces orientales dès avant la mort de son père. Il avait donc compris l’intérêt des ces provinces et de
leurs richesses.
Néanmoins la distance fait que petit à petit ils perdent pied dans ces régions dès le IIIe siècle soit 50 ans
après Séleucos. Vers -250, le gvrneur séleucide de Bactriane, Diodote, pour une raison qu’on ignore, décide
de faire sécession et de fonder un royaume indépendant. C’est la naissance d’un royaume qu’on appelle
aujourd’hui le royaume gréco-bactrien. Royaume de tradition et de dynastie grecque, vivant donc selon les
mêmes canons culturelles mais population iranienne. Royaume qui aura une extension importante, jusqu’à
l’Indus. C’est ce royaume qui permettra l’existence un peu plus tard (Ier siècle de notre ère) de l’empire
kouchan.

À la même époque, toujours dans une province orientale, la Parthie (nord-est) de l’Iran actuel, une
autre population iranienne distincte, les Parthes, le gouverneur Andragoras fait lui aussi sécession mais ne
se maintiendra pas au pouvoir. Néanmoins il sera renversé immédiatement par l’incursion d’une population
nomade du nord, probablement d’origine scythe. On appelle ce peuple les Parnes. Néanmoins il s’installent
dans la région peuplée par les Parthes et perdent donc leur nom d’origine pour être désigné comme
Parthes. Sédentarisation et fusion des deux populations. Leur clan dirigeant a alors pour représentant Arzas
(forme hellénisée, Arshak dans les sources iraniennes). On parle donc de dynastie arzasside à la tête du
royaume parthe.
Au fil des générations les Parthes conquièrent une grande partie des provinces orientales des
Séleucides, évoluant ainsi vers l’empire parthe.

Au milieu du IIIe siècle, les Séleucides ont perdu une grande partie du contrôle des provinces iraniennes.

Instabilité, guerres et rencoquêtes entre les deux de -250 à -150.

Antiochos III ou Antiochos le Grand (règne de -223 à -187) est le dernier grand roi de la dynastie séleucide.
À la fin du IIIe siècle (v. -200), il mène une grande expédition et parvient à reconquérir l’est en soumettant
les royaumes gréco-bactriens et parthes mais dès le retrait des troupes séleucides, ces provinces retrouvent
leur indépendance.

À partir du milieu du IIe siècle avant J.-C., soit un siècle après la fondation du royaume parthe, règne leur roi
le plus important. Il s’agit de Mithridate Ier (règne de -171 à -138). En -141 il lance une série de campagnes
militaires depuis son royaume pour conquérir la Mésopotamie. Il prend Séleucie cette même année. Ils
perdent le contrôle de la Mésopotamie et se replient sur la Méditerranée (Syrie actuelle).

Les Séleucides sont alors coincés entre les Parthes à l’est et la république romaine à l’ouest qui commence à
conquérir la Macédoine et à s’opposer à eux.

La prise de Séleucie marque le passage de la Mésopotamie des Séleucides aux Parthes. Dans la foulée,
Mithridate Ier fonde juste à côté Ctésiphon.

On parle alors d’empire parthe pour cette deuxième phase, jusqu’à leur chute face aux Perses sassanides
(224 après J.-C.).

Les Parthes parlent une langue iranienne différente du perse. On en a retrouvé des textes pour cette
période. Disparaît vers le XIe siècle de notre ère.

Retour sur le devant de la scène des populations iraniennes mais qui ne signifie pas la fin de l’hellénisme en
Orient, qui était devenu la culture dominante.

Néanmoins population à l’origine nomade qui n’a pas de tradition étatique. Reprise des traditions grecques,
par exemple au niveau des monnaies.
On sait que Mithridate est le premier à reprendre à son compte le titre de Roi des rois. Montre qu’ils
cherchent des référentiels antérieurs à la conquête d’Alexandre pour légitimer leur pouvoir.

Mithridate Ier utilise sur ses monnaies l’épithète (en grec) de Philhellène (« ami des Grecs »). Se présente
non comme un ennemi de la culture grecque mais comme un roi pouvant reconnaître l’importance de cette
population présente sur tout le territoire et qui constitue une grande partie des élites urbaines.
À ne pas confondre avec Mithridate (Mehr dâd en iranien) du Pont, roi du nord de la Turquie.

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