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Mr Perrin – Saminadayar: Histoire de l’Antiquité Semestre 1

Le monde grec classique, les guerres médiques et leurs conséquences


L’époque classique commence avec les guerres médiques qui opposent les grecs et les perses. Pour les grecs, les guerres
médiques et leurs conséquences constituent un élément fondateur de leur histoire.

I – Les forces en présences


A – Les perses
L’empire Perse, en quelques générations, a réunit sous sa coupe un immense empire qui s’étend des frontières de l’Inde, à
l’Égypte mais aussi de la région d’Ionie. Le cœur de cet empire se situe au Sud-Ouest de l’Iran actuel, la capitale est
Persépolis. C’est un empire colossal qui s’étend sur plus de trois millions de km². Pour les perses, la guerre avec la Grèce est
un phénomène situé au marge de l’empire quand pour les grecs c’est une guerre d’une importance capitale. Les perses sont des
indo-européens qui parlent une langue ayant des origines communes avec le grec. L’empire Perse est une monarchie
centralisée. A la tête de l’empire un «roi des rois» que les grecs appellent le «grand roi». Celui-ci désigne des gouverneurs de
provinces nommé des satrapes (qui gouvernent des satrapies), leur tache principale est de récupérer le tribu (argent ou récolte)
qui revient au roi. Cette monarchie est bien organisée et récupère les héritages des peuples au fil des conquêtes. L’empire Perse
conserve facilement son autorité sur l’ensemble des peuples qui composent cet empire. Ceci s’explique par une autonomie
administrative laissée au peuple (tant que celui-ci donne son tribu) et par une grande tolérance religieuse. La puissance de
l’empire Perse repose sur l’existence d’une élite administrative fidèle et compétente et une armée nombreuse, efficace et
disciplinée. Avant les guerres médiques, l’armée perse est d’ailleurs considérée comme invaincue. Dans les années 546 – 540
avant notre ère, les perses rentrent en contact brutal avec les grecs. Le roi Cyrus le Grand met la main sur les cités grecs de la
côte Ionienne suite à sa victoire sur le roi lydien Crésus. La conquête est brutale et toute les sources dont on dispose sont grecs.

B – Les grecs
Pendant l’époque archaïque des cités grecques sont créés autour d’Ionie. Les cités vivent en assez bon terme avec les rois
lydiens. Ce mouvement diasporique se renforce jusqu’à l’arrivé des perses. Les perses conquièrent la région d’Ionie et exigent
des cités qu’elles reversent un tribu. Ils mènent la vie politique et soutiennent la présence des tyrans. Les grecs refusent de
payer un tribu aux perses car cela est synonyme de perte de souveraineté et de liberté. Les perses installent des garnisons dans
les cités et surveillent les grecs. Les problèmes politique et économique s’aggravent dès l’arrivé des perses. Ceux-là
progressent vers le Nord en direction de la mer noire. C’est une région où des cités grecques se sont installées et servent de
base au commerce du blé. Les perses s’emparent de ces régions et contrôlent l’accès aux greniers à blé du monde grec (dès
-513 ils arrivent en Europe et s’empare de Byzance). De nombreux commerçants font faillites et on connaît de nombreux
problèmes économiques. Les cités d’Ionie vont se révolter, en particulier la cité de Milet, et c’est là que démarre la première
guerre médique. Dans le reste de la Grèce on se sent également menacé par les perses. Athènes ,par exemple, a peur que les
perses ne lui imposent un tyran.
II – Les guerres médiques
A – Prémisse à la guerre, la révolte
En -499 début la révolte des cités d’Ionie contre les perses. Le tyran de Milet, Aristagoras, décide de manière brutale de rompre
avec les perses. Il abolit la tyrannie et proclame l’isonomie, c’est à dire l’égalité de tous les citoyens face à la loi. Il chasse la
garnison perse de la cité et ce qu’il fait est imité par les cités alentours. Les cités lancent un appel aux cités du continent pour
obtenir des renforts et se fédèrent contre les perses. Sur le continent, Sparte est la cité la plus puissante militairement, mais elle
refuse d’intervenir. Il n’y a que Athènes et Érétrie qui acceptent d’aider les cités d’Ionie. Ils s’en prennent à la ville de Sardes
(où les perses ont installés leur puissance) et incendient la ville comme le sanctuaire de la déesse Cybèle. Cet acte est affreux
pour les perses et plonge le grand roi Darius 1er dans une colère monstre. Il réagit de manière brutale en envoyant une armée
très nombreuse pour assiéger les cités et les athéniens et érétriens rembarquent vers leur cité respective. Les Ioniens, seul face
aux perses, se font massacrer. En -494, la révolte est définitivement éteinte. Darius ne souhaite cependant pas en rester là, il
veut se venger et châtier Athènes et Érétrie. Commence alors la première guerre médique.

B – La première guerre médique


En -492, Darius envoi une première expédition maritime perse du sud de la Turquie vers le Nord de la Grèce. Il lance ensuite
une expédition vers Athènes et Érétrie. Ces expéditions permettent aux perses de conquérir le Nord de la Grèce et les Cyclades.
Les grecs avancent d’abord vers Érétrie qui se fait détruire. Athènes s’attend alors à un débarquement sur le sol de l’Attique.
Les athéniens élisent alors un stratège, Miltiade. Celui-ci, très hostile aux perses, convainc les athéniens que face à l’avancé
perse, il faut empêcher le débarquement et ne pas les affronter directement (car ils sont en infériorité numérique). Athènes
demande de l’aide à Spartes qui promet de l’aide après avoir terminée une fête religieuse, ils arriveront trop tard. Athènes ne
compte alors que sur ses 9 miles hommes et miles hommes supplémentaires originaire de Platée, une cité voisine. Face aux 30
ou 40 miles soldats perses, les athéniens tentent d’empêcher le débarquement dans la plaine de Marathon le 13 Septembre
-490. La stratégie consiste à foncer sur les perses en courant lorsqu’il pose le pied à terre pour les obliger à rembarquer dans un
effet de panique. Hérodote, un historien grec, raconte les faits de manière fantaisiste afin de faire de la propagande grecque. Il
raconte par exemple que les athéniens ne perdent que 192 hommes contre 6 400 environ du côté perse. Pour les athéniens, la
bataille de Marathon est une victoire. Pour les perses, c’est un simple débarquement manqué. Les perses ne se considèrent pas
comme vaincu, ils ont rasé Érétrie, conquit le Nord de la Grèce et les Cyclades.

C – L’entre-deux-guerres
Entre 490 et 481 avant notre ère, il y a un entre-deux-guerres marqué par un changement de protagoniste. Miltiade, le
vainqueur de Marathon meurt en -489 et son fils Cimon lui succède. Cependant, l’homme fort à Athènes est Thémistocle et
non Cimon qui est beaucoup moins apprécié que son père. En -486 Darius 1er meurt et son fils Xerxès lui succède. Les sources
le décrive comme plus intempestif et moins réfléchis que son père. A Athènes, à l’initiative de Thémistocle, s’opère un
important changement dans la stratégie militaire. Thémistocle pousse les athéniens à construire une flotte de guerre (ils n’en
avaient pas) car il sait que la menace peut désormais être maritime. En -483 les athéniens découvrent en Attique dans les monts
du Laurion des filons argentifère qui leur procurent des revenus considérables. A Athènes, la coutume veut que, dans ce cas, on
redistribue les richesses aux citoyens mais il fait voter une loi qui, au lieu de redistribuer les richesses, utilise cette richesse
pour construire des navires. La flotte de guerre est composée de 200 bateaux appelés trières. Les trières sont des bateaux à fond
plan avec trois rangs de rameurs superposés. C’est un bateau long de 35m de large mais étroit avec 4m de large. Les trières
disposent d’un éperon pour coincer les navires ennemis après quoi les hoplites embarqués procèdent à l’abordage. Ce sont des
bateaux rapides et maniables. L’équipage es important, en plus hoplites il y a 170 rameurs par bateau. A Athènes, le nombre de
soldat se multiplie alors. Ces rameurs seront généralement des citoyens qui n’ont pas les moyens de se payer un armement
d’hoplite, donc des citoyens avec peu de richesse. Désormais, c’est toute la cité qui se défend et pas seulement les «riches»
hoplites. Xerxès prépare une expédition gigantesque avec 1.200 bateaux et 150 miles soldats si l’on croit Hérodote. En -481, il
envoi des ambassadeurs dans le Nord de la Grèce pour demander aux cités de se soumettre. Un certain nombre de cité
acceptent de peur d’un affrontement contre les perses. Juste avant le déclenchement des hostilités, des cités grecques, avec à
leur tête Athènes et Sparte, font le choix de s’unir dans la résistance à l’empire perse. En automne -481 ces cités se réunissent
en congrès à Corinthe dans le sanctuaire de Poséidon et forment une alliance militaire que les grec appelle une symmachie.
Cette alliance militaire prévoit confier le commandement en chef à Sparte qui est la cité la plus puissante. Les cités grecques
mettent leur différent de côté pour s’unir contre un ennemi commun, les perses.

D – La deuxième guerre médique


Lors de la deuxième guerre médique, les perses ne partent plus du sud de la Turquie mais de Sardes, la capitale de la satrapie
d’Ionie. En Juin -480, les armées du roi et Xerxès en personne passent les détroits. Ils sont accompagnés d’une flotte qui longe
les côtes. En Septembre ils atteignent la Grèce centrale et passe par un détroit pour aller en Grèce du sud et vers Athènes. Les
grecs utilisent ce détroit comme ligne de défense naturelle. Malgré la résistance héroïque des 300 soldats de Léonidas
(spartiates) et suite à une trahison, les perses réussissent à passer. Les grecs choisissent une nouvelle ligne de défense naturelle
située sur l’isle de Corinthe et les athéniens quittent Athènes pour se réfugier sur l’île de Salamine et dans le Péloponnèse à
Trézène. Le territoire d’Athènes et laissé aux perses qui saccagent tout en particulier les sanctuaires de l’Acropole (en
vengeance au saccage du temple de Cybèle). Thémistocle attire la flotte perse dans le passage entre l’île de Salamine et le
continent afin de les éperonner. Les bateaux perses sont très gros et n’arrivent pas à manœuvrer, ils s’entrechoquent les uns les
autres et les trières athéniennes peuvent attaquer. Les athéniens remporte la bataille de Salamine et Xerxès ordonne le repli de
la flotte. Les forces terrestres perses sont sous le commandement de Mardonios (général en chef) qui prépare depuis le
continent une contre offensive. Les grecs tentent de profiter de leur avantage en laçant une offensive depuis l’isle de Corinthe.
L’affrontement a lieu en -479 à côté d’Athènes sur le territoire de Platée. Les grecs sont en infériorité numérique.
Cependant, dès les premiers combats, le chef de l’armée perse Mardonios meurt au combat. Pour les grecs c’est un signe des
dieux. L’armée perse, sans chef, se désorganise et cela permet aux grecs de l’emporter. Lors des mois qui suivent cette bataille,
les perses rebroussent chemin et regagnent les détroits pour aller en Asie mineure. Les grecs poursuivent les perses jusque dans
ces détroits où ils remportent plusieurs batailles navales. Face à ces victoires, le camp des vainqueurs se divise. D’une part, les
spartiates pensent que comme la menace perse est écartée, il faut en rester là. D’autre part, d’autres cités soutenues par les
athéniens estiment qu’il faut continuer la lutte pour porter la guerre dans l’empire perse et se venger. Il faut aussi libérer les
grecs d’Asie mineure. Les spartiates se retire de la symmachie dont ils étaient les chefs. Les athéniens se retrouvent seuls en
mer Égée et cela marque le début de leur domination sur la scène internationale.

III – Les conséquences des guerres médiques


A – Dans le monde grec
Les guerres médiques sont une victoire grecque, elle entraîne le renforcement d’un sentiment identitaire d’appartenance à une
civilisation jugée supérieure. Cette civilisation commune, qui réunit tous les grecs, c’est le panhellénisme. Au yeux de tous, les
guerres médiques sont l’affirmation d’une puissance nouvelle en Méditerranée. Les grecs ont vaincu une armée jusque là
considérée comme invaincue. Pour les grecs, les victoires de Marathon, Salamine etc. sont des éléments fondateurs dont la
commémoration est célébrée de manière très fastueuse à l’occasion des grandes fêtes religieuses dans les sanctuaires
panhellénique comme Olympie ou Delphes. Les grecs consacrent le dixième du butin aux dieu de Delphes, Apollon. Ils ont
également consacré une gigantesque colonne de bronze et d’or pour commémorer leur victoire, c’est la colonne serpentine
offerte à Apollon. Sur la base de cette colonne ont été gravé des inscriptions. Dans un premier temps, l’inscription est dédiée au
roi spartiate qui conduisait les armées grecs. Cette inscriptions est effacée très vite car elle est vécue comme une tentative de
confisquer la victoire or c’est une victoire commune. La nouvelle inscription cite des cités grecs ayant ou non participé à la
guerre. Certaines citées sont ajoutées ou effacées au court du temps. Cette inscription montre combien la victoire sur les perses
est attribuée à tous, les grecs n’hésitent pas à modifier l’histoire en ajoutant le nom de citée qui n’ont jamais participé à la
guerre. Un autre fait est mis en avant, le jour où a été remporté la bataille de Salamine, dans les eaux de la mer Égée, d’autres
grecs (en particulier de Syracuse) aurait remporté la bataille d’Himère. C’est une bataille navale contre la flotte de Carthage
qui est un barbare local. Les perses représentent le barbare d’Orient. Le synchronisme, qu’il soit réel ou pas, voit la civilisation
grecque l’emporter sur les barbares. Les guerres médiques sont donc un symbole très fort, une victoire panhellénique.

B – L’émergence d’Athènes
Ces guerres marquent l’émergence d’Athènes dans le monde grec. A l’occasion des guerres médiques, les grecs interviennent
partout; elle participe à l’expédition contre Sardes, repousse les perses à Marathon, est en première ligne dans la seconde
guerre médique. Elle fabrique les bateaux qui participe à la bataille de Salamine est poursuit les bateaux perses au lendemain
de la victoire quand les spartiates se retirent. Athènes se retrouve à la tête de la ligne panhellénique. Elle exploite se conflit et
gagne en prestige et puissance sur la scène internationale. Athènes souhaite s’affirmer et dominer le monde grec. En -478 est
fondée la ligue de Délos dont le chef est Athènes. L’objectif de cette ligue est de mettre en place une force militaire capable
d’empêcher une nouvelle invasion perse mais aussi de porter la guerre dans l’empire Perse. Chaque citées verse une
contribution appelée le phoros. Le trésor de la ligue est conservé à Délos, un autre sanctuaire panhellénique au cœur de la mer
Égée. Athènes justifie sa domination par le rôle qu’elle a jouée dans les guerres médiques. Les guerres médiques modifient
l’histoire interne de la cité athénienne. La victoire athénienne est venue consacrer la victoire de la réforme de Clisthène. A
Athènes, on met en place les réformes politique de Clisthène dont le but est de renforcer la démocratie. Lors de la bataille de
Marathon c’est l’armée clisthénienne organisée en dix tribus qui gagne. Ce sont les partisans de Clisthène qui participent à la
bataille de Salamine, qui rament et pilotent les trières. Les rameurs appartiennent à des catégories inférieures de la société, ils
n’ont pas les moyens d’être hoplites. Dans le cadre de la guerre, on fait souvent appel aux rameurs qui gagnent en popularité et
en prestige dans la citée. Ils vont faire des revendications politiques, ils veulent participer à la vie politique. La démocratie
athénienne se retrouve renforcée au lendemain des guerres médiques. Ces guerres ont donc apporté aux réformes de Clisthène
la caution de la victoire. Les démocrates grecs athéniens auraient l’appuie des dieux.

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