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Guerres puniques — Wikipédia https://fr.wikipedia.

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Guerres puniques
Les trois guerres puniques ou guerres
romano-carthaginoises opposent durant plus Guerres puniques
d’un siècle la Rome antique et la civilisation
carthaginoise ou civilisation punique et les
Numides. Les Carthaginois sont appelés
Carthaginienses ou Pœni en latin, déformation du
nom des Phéniciens dont sont issus les
Carthaginois, d’où le mot français « punique ».

La cause initiale des guerres puniques est le heurt


des deux empires en Sicile, qui est en partie
contrôlée par les Carthaginois après le cycle des
trois guerres siciliennes qui mettent aux prises la
cité d'Elissa et ses alliés et les cités siciliennes aux
e siècle av. J.-C. et e siècle av. J.-C. Au début de la Informations générales
première guerre punique, Carthage forme un vaste
Date 264 av. J.-C. à 146 av. J.-C.
empire maritime et domine la mer Méditerranée,
alors que Rome a conquis l'Italie péninsulaire. Lieu Italie, Sicile, Hispanie, Gaule
cisalpine, Gaule transalpine,
La première guerre punique, d'une durée de 23 ans Afrique, Grèce
(entre 264 et 241 av. J.-C.), voit les opérations Issue Victoire romaine décisive
essentiellement maritimes aboutir à l'amputation
d'une bonne part des éléments de la thalassocratie Belligérants
phénico-punique. La guerre entraîne la République romaine Carthage
transformation de la Rome républicaine en une
puissance maritime. Carthage est mise à genoux par
une paix très dure au plan financier et des pertes
territoriales importantes.

Carthage se relève et étend son influence en Hispanie. La


deuxième guerre punique, à l'initiative de la cité punique, dure de
218 à 202 av. J.-C. et est surtout marquée par des batailles
terrestres et l'affrontement du carthaginois Hannibal Barca et du
romain Scipion l'Africain. Après 15 ans de combats menés
essentiellement en Italie, dont certains ont pu faire penser à une
défaite romaine imminente, la guerre se porte en Afrique et mène
Paysage de la première guerre
à la capitulation de Carthage après la bataille de Zama. La paix punique : depuis la colline d'Eryx,
qui suit est très dure encore financièrement et par une perte vue sur Trapani moderne, où
territoriale importante le territoire de Carthage se trouvant limité l'ancienne Drépane s'avance dans
à l'Afrique. la mer, et les îles Égates site de la
bataille où se termine le conflit
Avec le relèvement de la cité punique dans la première moitié du
IIe siècle Rome désire mettre fin à la menace qu'elle constitue
selon elle. Par traîtrise elle désarme la cité puis lui déclare la

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guerre, conflit qui même très déséquilibré dure trois ans.

À la fin de la troisième guerre punique, après plus de cent ans de


conflit et la mort de centaines de milliers de soldats et de civils
des deux côtés, Rome parvint au prix de durs combats à conquérir
les territoires carthaginois et à détruire Carthage, devenant ainsi
la plus grande puissance de la Méditerranée occidentale.
Simultanément, après les guerres de Macédoine et la défaite de la
monarchie des Séleucides, Rome étend aussi sa domination vers
la Méditerranée orientale.

Buste représentant Hannibal Barca


selon Mommsen, chef de guerre
carthaginois de la deuxième guerre
punique, exposé au musée
archéologique national de Naples et
temporairement au musée national
du Bardo en 2016

Attaque finale sur Carthage, avec le


temple d'Eshmoun, vue d'artiste de
1885

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Sommaire
Historiographie des guerres puniques, point sur la
question
Sources antiques
Première guerre punique
Deuxième guerre punique
Troisième guerre punique
Sources modernes
Contexte
Forces en présence
Relations entre Carthage et Rome avant le cycle de
guerres
Contexte immédiat avant la première guerre punique
Première guerre punique et suites
Responsabilité de la guerre
Scipion Emilien et Polybe devant les
Opérations militaires ruines de Carthage, par Jacobus
264-260, les débuts du conflit Buys
Avantage à Rome
254-247 nouvelle stratégie romaine en Sicile
Fin de la guerre et paix
Entre-deux-guerres
Conséquences de la guerre chez les belligérants
Guerre des mercenaires
Traité additionnel et installation punique dans le sud
de l'Hispanie
Deuxième guerre punique et suites
Forces en présence
Carthage
Romains
Causes de la guerre
Opérations militaires
Longue guerre d'Italie
Élargissement du théâtre des opérations et
retournement de situation
Paix et conséquences
Paix
Conséquences
Second entre-deux-guerres
Nouvelle prospérité
Temps des menaces

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Troisième guerre punique et victoire finale de Rome sur


Carthage
Casus Belli
Delenda est Carthago
Causes de la guerre
D'une guerre à l'autre
Début de la guerre et opérations militaires
Début de la guerre
Guerre de Scipion le second Africain
Légende et conséquences
Destruction et pertes humaines
Survie de l'Afrique punique
Conséquences pour Rome
Guerres puniques dans les mythes, exemples de la
Bretagne et de l'imaginaire nazi
Mythe d'une survie de Carthage en Bretagne
Guerres puniques dans l'imaginaire nazi
Bibliographie sommaire
Sources
Ouvrages généraux
Ouvrages généraux sur Carthage
Ouvrages généraux sur Rome
Bibliographie sommaire sur les guerres puniques
Première guerre punique
Deuxième guerre punique
Troisième guerre punique
Aspects historiographiques
Autres ouvrages
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Liens externes
Articles connexes

Historiographie des guerres puniques, point sur la


question
Les sources antiques qui évoquent les conflits entre Carthage et Rome n'émanent que d'un seul des
deux protagonistes et sont donc partiales. Les sources favorables au vaincu existaient et sont connues
1
par quelques fragments . Les récits antiques mettent en avant la mauvaise foi punique, metus

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2
punica . Les sources antiques ont également été en grande partie perdues. Le genre littéraire de
1
l'histoire naît à Rome de la première guerre punique .

Les sources modernes se sont surtout concentrées sur le deuxième conflit, du fait de la personnalité
des principaux protagonistes et de l'incertitude sur l'issue.

Sources antiques

Pour les trois guerres, les sources antiques nous permettent de connaître différents aspects des
conflits : les forces et les faiblesses de chaque belligérant, l'organisation militaire des Carthaginois et
3
des Romains, les enjeux politiques et les négociations diplomatiques .

Les sources puniques existaient : existaient des annales à Carthage, ainsi qu'une longue tradition de
4
conservation d'archives . Cependant ces sources ont été détruites au moment de la troisième guerre
punique.

Première guerre punique


3
Pour le premier conflit, Polybe fait un récit très détaillé dans ses
5
Histoires , un grec envoyé comme otage à Rome après la bataille
6 7
de Pydna , et également Diodore de Sicile . Polybe aurait
développé la responsabilité de Carthage dans les deux premières
guerres pour masquer celle de Rome dans la dernière, aveuglé par
8
son admiration pour Rome et ses institutions .

Un débat existe entre Polybe et Philinos d'Agrigente qui évoque la


9
violation d'un traité par Rome . Il est fort probable que Polybe ait
puisé des informations dans les œuvres de Fabius Pictor ; Tite-
Live et Dion Cassius sont aussi des sources de connaissance et ont
10
utilisé Philinos d'Agrigente . La victoire est attribuée chez les
Historiens aux qualités morales de Rome, mettant face à face les
mercenaires de Carthage et les citoyens de la cité bordée par le
11
Tibre .

Deuxième guerre punique


Représentation de Polybe, fin 19e-
12 début 20e siècle
Les causes du conflit sont très discutées dès l'antiquité ,
cependant seules sont conservées les sources favorables à Rome.
Les sources favorables à Carthage, Sosylos de Lacédémone et
7
Silénos de Calé-Acté se sont perdues dans le grand naufrage de la littérature antique.
13
Les sources latines ont considéré le pouvoir barcide en Espagne comme monarchique , tradition
14
relayée par Fabius Pictor . Les auteurs favorables aux Romains considèrent les Barcides comme
15
responsables de la guerre . La traversée des Alpes, évènement emblématique du conflit par son
16
audace, a marqué durablement les esprits .
3 17
Tite-Live offre un récit très détaillé du second conflit et le début du conflit est présent dans ce qui
7
subsiste du récit de Polybe. Il a utilisé les annalistes romains .

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Appien, qui rapporte les faits concernant la guerre en Ibérie en grec ancien dès le e siècle av. J.-C.
18
dans le Livre Ibérique, résume les grands évènements mais en commettant quelques erreurs . Son
18
récit s'appuie sur les témoignages d'acteurs du conflit, mais uniquement romains . Son travail ne
18
comporte que les événements importants et les données datées sont en majorité disparues .

Hannibal Barca est condamné par les auteurs latins du fait de sa ruse, aux antipodes de leur vision de
19
la guerre et allant dans le sens de la punica fides ou punica perfidia . Polybe a en revanche de
20
l'estime pour le chef punique, « idéal grec du stratège hellénistique » .

Troisième guerre punique


21
Les auteurs, même pourvus d'« arrière-pensées partisanes » ont été marqués par le caractère de
cette guerre, qui est un exemple de changement de conception dans la guerre romaine, passant de la
22
virtus, déclaration de guerre, au dolus, le fait de cacher ses intentions . Les faits relatés par les
sources sont liées à une volonté de récupération pour intégrer des thématiques augustéennes et celles
23
de la pax romana .
24
Pour le dernier conflit la source essentielle est Appien , auteur d'une Histoire romaine en 24 livres
25 26
composée dans la seconde moitié du IIe siècle mais manquant d'objectivité .
27
Polybe termine son Histoire en 145 : son ouvrage est important car il est témoin de la dernière
28
guerre punique . Polybe signale les débats qui agitent le monde grec suite à la destruction de la ville,
29
faisant preuve d'objectivité ; cependant l'auteur ne condamne pas l'impérialisme romain, sa
30 31
proximité quasi fraternelle avec son protecteur Scipion Emilien en est sans doute la raison .

L'Histoire romaine de Dion Cassius, connue seulement par l'abrégé de Jean Zonaras est importante
car l'auteur, qui a longuement rassemblé des sources, intègre dans son récit des éléments méconnus
32
par ailleurs .

Les autres historiens ne donnent que des éléments partiels. Diodore de Sicile évoque la guerre dans
33
son Histoire universelle . Tite-Live est perdu pour ce conflit, et ses travaux ne sont connus que par
34
les abrégés, ses travaux ont comme but de « célébrer la gloire de Rome » .

Sources modernes

Les guerres puniques ont souvent masqué le reste de l'histoire de Carthage, passant sous silence les
35
siècles de croissance de la cité punique et d'expansion . Les récits des guerres puniques sont souvent
36 37
romano-centristes, avec un parti-pris lié aux sources utilisées sauf chez Stéphane Gsell .

Le côté inéluctable de l'affrontement des deux puissances, souvent mis en avant du fait de la
croissance parallèle de deux entités se développant et dont les impérialismes respectifs devaient à un
moment donné s'affronter, est battu en brèche par certains historiens qui considèrent les deux
puissances comme « parallèles voire complémentaires » du fait du caractère maritime et commercial
38
de Carthage et terrestre et agricole de Rome .

L'installation de Carthage en Hispanie après la première guerre punique a suscité d'intenses débats,
entre partisans d'une initiative familiale, celle des Barcides, et ceux partisans d'une volonté de la
39
métropole punique de reconstituer les richesses après un conflit la laissant exsangue .

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La deuxième guerre punique a surtout retenu l'attention et a suscité d'« abondantes


40
discussions » .Les batailles menées par Hannibal Barca ont été très étudiées, dont la bataille de
41
Cannes .
42
La troisième guerre a été pour sa part peu étudiée , un ouvrage de 2015 de Burgeon réparant
quelque peu ce fait en y étant exclusivement consacré.

Contexte

Forces en présence

Au e siècle av. J.-C., Carthage était une cité portuaire majeure


située sur la côte de l’actuelle Tunisie. Fondée par les Phéniciens
à la fin du e siècle avant notre ère, elle était une cité-État au
commerce florissant et cette prospérité perdure jusqu'à sa
43
destruction . Cette prospérité était due au commerce
43
d'intermédiaire et également à la renommée de l'agriculture .

Le maillage des possessions puniques dans le bassin occidental de


la Méditerranée permettait de contrôler les routes commerciales.
Localisation de Carthage au centre
Ces établissements parfois anciens étaient passés
du bassin méditerranéen.
progressivement sous le joug de la cité située entre les deux
44
bassins de la Méditerranée . Ces établissements possédaient des
institutions calquées sur celles de la principale cité et une
45
hiérarchie existait dans leur dépendance envers elle . Les
populations de l'empire punique payaient l'impôt en argent ou en
46
nature , et leur contribution à l'effort de guerre fut importante.

Des grandes cités-États de la Méditerranée occidentale, seule


Rome constituait une rivale en matière de puissance, richesse et
population. Forte de sa puissance maritime, Carthage pour son
47
armée terrestre recourait surtout aux mercenaires . La plupart
des officiers qui commandaient les armées étaient des
Positions romaine et carthaginoise
Carthaginois réputés pour leur habileté à la navigation. Beaucoup
en 264 av. J.-C. avant le début de la
de Carthaginois de rang inférieur servaient dans la marine, ce qui
première guerre punique. Un
leur procurait un revenu et une carrière stable. Les sources
48 antagonisme qui durera plus d'un
comme Polybe opposent les deux armées antagonistes . L'armée
siècle.
de Carthage fait appel aux citoyens à certains moments de son
histoire. Les citoyens carthaginois assurent l'encadrement, les
troupes étant également des conscrits des territoires appartenant
49
à la cité punique, des auxiliaires d'alliés et des mercenaires . Hannibal tient son armée même en
50
dépit de sa composition . L'armée de Carthage a un fort caractère hellénistique au plan tactique et
51
par sa composition, avec les contingents d'éléphants de guerre et la cavalerie . La flotte carthaginoise
51
reste un élément important jusqu'à la fin de la deuxième guerre punique .

Contrairement à Carthage, Rome possédait une armée terrestre composée presque exclusivement de
47
citoyens romains et alliés . Les plébéiens, classe populaire de la société, servaient habituellement
comme fantassins dans les légions romaines alors que la classe supérieure des patriciens fournissait le
corps des officiers. Les Romains ne possédant pas une flotte puissante furent donc désavantagés.

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Cependant, dès la Première Guerre punique, une flotte romaine commença à être développée.

Relations entre Carthage et Rome avant le cycle de guerres

Les deux cités étaient très différentes, l'une « puissance continentale et européenne, la seconde une
52
puissance maritime et africaine » .

Les traités sont le signe d'une volonté commune de coexistence, surtout face aux Grecs d'occident qui
53
sont en déclin au e siècle . La concurrence commerciale entre Romains et Carthaginois est
54
cependant réelle dès le e siècle et augmente au début du e siècle , avec « l'expansion romaine vers
55
l'Italie du sud et (...) l'enjeu sicilien » .
56 56
Le premier traité entre les deux cités est daté de 509 . Un autre traité est signé en 348 , renouvelé
5 47
en 338 puis 306 , enfin en 278 .

Dès la fin du e siècle les avancées romaines en Italie ne manquent d'inquiéter Carthage. En 311 les
57
Romains instituent deux amiraux sans disposer de flotte , signe de leur intérêt pour le domaine
58
maritime . Depuis 343 une union avec Capoue permet à Rome de bénéficier des « compétences
59
navales et commerciales » de ses alliés .

Lors de la Guerre de Pyrrhus en Italie une clause du traité entre Rome et Carthage de 278 ne
9 5
permettait les incursions des uns chez les autres , en 278 . Or des violations de cette clause par l'un et
l'autre des protagonistes sont avérées en 272 pour Carthage, une flotte mouillant au large de
47 9
Tarente et en 264 pour Rome . L'alliance est théorique car il n'y a qu'une offensive commune contre
60
Regium en 279 et une grande méfiance entre les deux alliés .

Relations entre Rome et Carthage avant le début du premier conflit

Avant le traité de 509 av. J.- Traité de 509 av. J.-C.. Entre 509 et 348 av. J.-C.,
C.. Carthage a peu étendu son
Zone mixte
territoire. Au nord de Rome,
Carthaginois Zone tolérée pour les les Étrusques subissent les
Étrusques urgences navales romaines attaques de Gaulois et des
61, 62
Grecs Zone interdite à Rome Romains .

Romains Carthaginois
Étrusques

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Grecs
Romains

À la fin du e siècle av. J.-C., Peu avant la première guerre L'Empire carthaginois au
les Romains poursuivent leur punique, les Romains e siècle av. J.-C.

expansion dans le centre de s'étendent en Italie centrale


l'Italie après la guerre latine pendant la guerre contre
(340-338 av. J.-C.) et à la fin Pyrrhus entre 280 et 275 av.
de la seconde guerre J.-C.).
samnite (326-304 av. J.-C.).
Les Carthaginois occupent
eux la Corse.

Carthaginois
Étrusques
Grecs
Romains

Contexte immédiat avant la première guerre punique

D'après Cicéron, quand Pyrrhus Ier quitte la Sicile en 272 av. J.-C., il aurait dit « Quelle arène nous
63 64
laissons, mes amis, aux Carthaginois et aux Romains ! » . L'épisode est parfois placé en 275 . Les
intérêts de Carthage pour cette île vont aller en s'accroissant dans les années qui suivent et Rome se
63
sent sans doute peu à peu encerclée par l'empire punique .
65
Carthage sort renforcée en Sicile de l'échec de Pyrrhus , et Rome de même en Italie non seulement
au sud mais aussi dans le centre de la péninsule. En 264 av. J.-C., la République romaine prend le
38
contrôle de la péninsule italienne au sud du Pô, elle s'installe aussi à Rhégion en face de la Sicile , en
60
270 ..

Première guerre punique et suites

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58
La première guerre punique, appelée aussi guerre de Sicile ,
dure de 264 à 241 av. J.-C.. C'est un conflit naval et terrestre en
Sicile, en Afrique et en Mer Tyrrhénienne, qui trouve son origine
dans les luttes d’influence en Sicile et qui s'achève par une
66
victoire romaine aux îles Égates .

Responsabilité de la guerre

La question de la responsabilité dans le déclenchement de la


guerre a été l’objet d’études, et la question recoupe le dossier
67
complexe de la naissance de l’impérialisme romain . Certains
historiens rattachent le déclenchement à une problématique de
politique intérieure ou une question économique l’intérêt
54
catégoriel pour la Sicile et l’Afrique . Selon Hours-Miédan la
responsabilité de la guerre provient de l'ambition romaine pour Buste du roi Pyrrhus Ier , Ny
68
s'étendre vers la Sicile . Gilbert Charles-Picard évoque un lobby Carlsberg Glyptotek
54
campanien .

Le commerce romain était important, et les traités avec


Carthage sont un signe de cette vitalité. La conquête du
sud de la péninsule en particulier la Calabre et Brindes
54
aurait eu une finalité économique . Outre la question
commerciale, les Romains escomptent également du
47 69
butin du fait de la richesse des cités siciliennes .
Polybe (I, 11) évoque le butin potentiel escompté par le
54
pillage des riches cités siciliennes . La Sicile et la
Sardaigne occupent aussi une position géographique
70
stratégique . La puissance punique avant la première guerre
punique.
Les Mamertins, des mercenaires osques qui occupent la
ville de Messine craignent la volonté expansionniste du
57
roi de Syracuse, Hiéron II de Syracuse et font appel à la fois à Rome et à Carthage . L’historiographie
70
en général considère que l’appel des Mamertins ennuie le Sénat qui s’en remet au consul . Deux
partis à Rome avaient des visions antagonistes sur la suite à apporter à la requête des Mamertins, les
Claudii pacifistes et les Fabii partisans de la guerre qui finissent par l'emporter en argumentant que le
69 71
conflit serait court . Selon Melliti les Claudii étaient interventionnistes .

Opérations militaires

264-260, les débuts du conflit


65 5
Suite à la demande des Mamertins, une garnison carthaginoise de 1 000 hommes occupe la ville .
38
Puis, un autre parti mamertin ou ces mercenaires font une nouvelle fois appel aux Romains en 264
3
av. J.-C. .

Rome est inquiète en raison de la position de la ville située à proximité des villes grecques d’Italie qui
viennent de tomber sous leur domination. Le Sénat romain, au départ réticent à des hostilités avec
3
Carthage, décide d’intervenir , sous la pression des propriétaires terriens de Campanie qui espérent

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contrôler le détroit entre la Sicile et l’Italie. Appius Claudius


Caudex traverse et prend par surprise la garnison punique de
69 72
Messine car les Mammertins chassent les Puniques ,
46 54
déclenchant le début de la guerre par appât du butin . Il s'allie
5
avec Hiéron II .

Hannon, commandant de la garnison punique, évacue Messine et


72
rentre à Carthage où il est crucifié pour cette raison . Les
Carthaginois tentent de négocier avec Rome tout en les mettant
73
en garde . Trajet de l'armée punique pour
occuper la ville de Messine en
69
Le gouvernement de Carthage, après avoir hésité , commence à 265-264 av. J.-C..
5
regrouper ses troupes à Agrigente et Lilybée sous la direction du
72
stratège Hannon, fils d'Hannibal , mais les Romains, menés par
Appius Claudius Caudex et Manius Valerius Maximus Corvinus
74
Messalla prennent les villes de Ségeste suite à une défection et
75
d’Agrigente après un siège de sept mois . Le Sénat romain ne
70
souhaite au départ que des opérations limitées .

La première phase de la guerre est assez calme, et voit le roi Paysage de Messine, première
73
Hiéron de Syracuse changer de camp . Hiéron qui s'était bataille de la première guerre
rapproché de Carthage abandonne cette alliance suite aux punique
premiers revers puniques et contribue par sa flotte à ravitailler les
76
troupes romaines de Sicile . Il signe en effet avec Rome un traité
en 263 qui permet à cette dernière d'avoir un renfort d'approvisionnement. Carthage recrute de
76
nombreux mercenaires pour faire face à cette défection .

De nombreuses cités grecques de l'intérieur de la Sicile se rallient à Rome. Le navarque Hannibal


opère des opérations sur les côtes italiennes pour perturber le ravitaillement romain. En 261,
77
Hamilcar remplace Hannon fils d'Hannibal comme stratège .

Il s’ensuivit vingt ans de guerres avec des fortunes diverses et des « combats incertains sur terre et (...)
47
sur mer » : les premières victoires sont remportées par l’armée romaine face à des troupes puniques
composées de mercenaires venus de toute la Méditerranée et de Gaule, de troupes africaines et d'alliés
siciliens. L'armée romaine s’était déjà victorieusement battue dans le Sud de l’Italie et avait appris les
techniques de guerres grecques employées par les troupes puniques. Les Carthaginois perdent une
grande partie des terres siciliennes conquises sur les Grecs.
77
Le Sénat de Rome, sur initiative du consul Valerius , décide de construire une flotte de 100
quinquérèmes et 20 trirèmes avec l'aide de ses alliés et en prenant modèle sur une quinquérème
73 77
punique capturée en 264 . Les navires sont construits dans les arsenaux tarentins .
78, 79
Les Puniques subissent une défaite navale d’importance en août 260 lors de la bataille de Mylae
face à une flotte romaine construite en partie grâce à l’aide technique des Grecs de Sicile alliés à Rome
80
et à une nouvelle arme, le « corbeau » et commandée par l'amiral Caius Duilius . Ce dispositif
consiste en un pont mobile articulé à partir du mât d’un navire romain, doté à l’autre extrémité de
crocs métalliques qui venaient se ficher sur le pont adverse. Les navires puniques sont alors entravés
dans leur tactique usuelle d’éperonnage, et les légionnaires romains, qui excellent dans le combat
80
terrestre, peuvent aller à l'abordage . L'importance de cette innovation a cependant été minimisée
par Yann Le Bohec dans son ouvrage Histoire militaire des guerres puniques. La technique des Grecs
d'Italie du sud est surtout à l'origine de la victoire, la mise en avant de cette innovation ayant un

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81
aspect de propagande . Deux lignes de navires de Caius Duilius
82
font face aux navires puniques . Carthage perd 45 navires dans
83
la bataille , soit un tiers des effectifs engagés.
58
La flotte de 260 comprend 100 quinquérèmes et 20 trirèmes .
Les Romains qui en 264 av. J.-C. utilisent des navires alliés pour
aller en Sicile ont leurs navires trois ans après et sont maladroits
67
longtemps (Polybe, I, 20) . Après Mylae, qui a « un impact
82 83
psychologique indéniable » , il y a une accalmie jusqu'en 256 ,
même si les Romains veulent desserrer la pression des navires
Schéma de fonctionnement du
puniques sur leurs routes de ravitaillement et désirent faire main
82 corbeau
basse sur la Corse et la Sardaigne, à partir d'Aléria .

Avantage à Rome
73
Rome prend l'avantage à partir de ce moment .

Après la défaite de Mylae, Hamilcar, le nouveau chef des armées carthaginoises, redresse la situation
en menant une stratégie de raids et de guérilla, sur terre comme sur mer, en Sicile comme en Italie.
L’armée punique avait une meilleure technique des sièges et des fortifications apprise auprès des
Grecs, et les troupes romaines n’arrivent plus à avancer dans l’Ouest sicilien. Un engagement près de
Thermae aboutit à la perte de 5 000 soldats romains, Hamilcar transforme Drépane en place-forte
imprenable et oblige au maintien de 10 légions. Les Romains reprennent nombre de places-fortes du
84
sud de la Sicile .

Les Romains attaquent la Sardaigne et battent Hannibal fils de Giscon pendant l'hiver 258, qui est
crucifié par ses concitoyens. Vers la fin de l'année 258, Hannon fils d'Hannibal écrase une flotte
85
romaine et accorde un répit à son camp, qui dure en 257 .
86
Dans le même temps, une armée romaine, composée de 40 000 ou 140 000 légionnaires et de 330
87
navires , dirigée par Manlius Vulso et Marcus Atilius Regulus remporte une victoire navale au cap
80 86
Ecnome contre 350 navires puniques .
88
Les Romains débarquent au cap Bon à Clypea (Kélibia) durant l'été 256 , puis ravagent l'Afrique en
particulier la zone du Cap Bon où Regulus capture 20 000 personnes qui tombent dans l'esclavage. La
cité punique, dont le nom punique est inconnu, occupant le site actuel de Kerkouane, est alors
88 88
détruite ). Un affrontement entre une armée punique est battue par Rome au début 255 à Adis .
89
Après le retour en Italie du premier chef, Regulus prend l'actuelle Tunis . Des Berbères secouent
83
dans le même temps le joug de Carthage . La famine est présente dans les villes car les paysans s'y
sont protégés.

Regulus propose la paix mais à des conditions inacceptables : abandon de la Sicile et de la Sardaigne,
88
tribut . Ces propositions de paix sont rejetées par Carthage car trop dures, qui en appelle alors à
90
Xanthippe. Xanthippe, général spartiate disposant d'une expérience dans les armées puniques et
91
pourvu d'une armée de 12 000 fantassins, 4 000 cavaliers et 100 éléphants , met en difficulté les
79 90
Romains lors de la bataille de Tunis en 255 . Hamilcar Barca était aux côtés du Lacédémonien .
83
Seuls 2 000 hommes sur 15 000 lui échappent , Regulus et 500 Romains sont emmenés dans la
92, 93
capitale punique et il termine sa vie dans les prisons puniques ; une autre source évoque un

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retour à Rome comme émissaire puis un retour pour signaler le


refus de mettre fin au conflit, à la suite de quoi il aurait été
91
affreusement torturé avant d'être mis à mort .

254-247 nouvelle stratégie romaine en Sicile

Rome décide de prendre les places-fortes puniques en Sicile,


83
prenant Panormos et bloquant Lilybée .

Batailles en Sicile pendant la première guerre punique


Regulus retournant à Carthage,
André Corneille Lens, 1791, Musée
de l'Ermitage

Carte des positions des deux Les deux phases de la


belligérants avant la bataille bataille navale du cap
de Drépane. d'Ecnome.

94
La flotte romaine qui met en fuite la flotte punique est détruite en grande part par la tempête . Une
autre flotte se distingue lors de la bataille de Panormos, une dernière partie pour ravager les côtes
95 96
africaines est anéantie en mer . Une flotte est perdue par l'inexpérience , l’incompétence navale des
97
Romains, et un autre désastre naval fut causé par une tempête en 254-253 . La méconnaissance
romaine de la mer coûtait lourdement, mais les Campaniens, principaux intéressés par cette guerre,
payèrent une nouvelle flotte comptant plusieurs centaines de vaisseaux, demandant toutefois à être
remboursé par l’État romain des sommes avancées.

Les Puniques envoient des troupes fraîches en Sicile et une nouvelle flotte et obtiennent un quasi
98
statu quo entre 253 et 251. En 251 les Puniques sont battus dans la bataille de Panormos . En 250
Rome met le siège devant Lilybée et perd 10 000 hommes, l'armée romaine souffrant en outre de
99
maladies. 10 000 soldats sont envoyés en renfort . Les Romains sont encore battus lors de la bataille
58 100
de Drépane en 249 av. J.-C. où seuls 27 navires sont sauvés, 20 000 soldats romains étant tués .
Carthage prend un convoi romain et des navires sont détruits par la tempête, avantage qui tout en
83
rétablissant la situation en leur faveur n'aboutit pas à un règlement du conflit .

Les opérations militaires en Sicile pendant la première guerre punique

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Opérations militaires en Opérations militaires en Opérations militaires en


Sicile entre 264 av. J.-C. et Sicile entre 261 et 259 av. J.- Sicile entre 258 et 256 av. J.-
262 av. J.-C.. C.. C..

Territoire de Syracuse
Territoire de Carthage

Opérations militaires en Opérations militaires en Opérations militaires en


Sicile entre 255 av. J.-C.. Sicile entre 253 et 251 av. J.- Sicile entre 250 et 249 av. J.-
C.. C.

Opérations militaires en
Sicile entre 248 et 241 av. J.-
C..

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Fin de la guerre et paix


100
Une flotte romaine du consul Lucius Iunius Pullus est détruite par une tempête en 248 . Le consul
100
prend Eryx durant l'automne 249 . Les Carthaginois ayant repris la maîtrise des mers ne poussent
pas leur avantage au maximum, étant occupés par l'insurrection des populations libyques et numides.
Cette insurrection est matée seulement au bout de six ans, les insurgés devant payer 1 000 talents et
101
20 000 têtes de bétail, et les chefs sont crucifiés .
102
Les deux belligérants ont des difficultés financières en 249-247 . En 247 une tentative de paix
102
avorte et Carthage maintient le statu quo en bloquant le ravitaillement des Romains .

Hamilcar Barca remplace Carthalon à la tête de la flotte punique et prend le fort d'Heireté à partir
103
duquel il attaque les positions romaines . Les Carthaginois par l'intermédiaire d'Hamilcar Barca
104 103
harcèlent par la suite les troupes romaines pendant trois ans , et gardent le contrôle de
103 80
différentes citadelles en Sicile : Drépane, Heireté, Eryx (repris en 244 ) et Lilybée même si la
103
défense de cette dernière place-forte est confiée à Giscon .
104
Rome, suite à des difficultés financières, pressure les plus riches afin de remporter la guerre : une
105
flotte de guerre est constituée de 200 pentérèmes .

Une bataille navale au large de la citadelle carthaginoise de Lilybée est décisive, les Romains en
sortant victorieux grâce à leur tactique de l'abordage. Les Carthaginois gardaient Lilybée et Trapani,
97
même si la perte de Panormos est à déplorer . De 247 à 241 av. J.-C. Hamilcar Barca tient la citadelle
97
d'Eryx (Erice) .

Les Romains remportent la victoire Lutatius Catulus lors de la


80
bataille des îles Égates de l'été 241 av. J.-C. : après avoir assiégé
Drépane, les Romains se postent face à Lilybée et surprennent les
Puniques qui perdent 120 navires capturés ou coulés et 10 000
105
hommes sont capturés . Le commandant carthaginois, Hannon,
106
est crucifié .
54
Avec l’accord du gouvernement carthaginois , le chef des armées
de Sicile, Hamilcar Barca, isolé et sans espoir de ravitaillement
104
suffisant, a le pouvoir pour négocier pour mettre fin à une
107 éperons puniques en bronze
guerre ruineuse qui bloque le commerce, avec Gisco . Il
retrouvé lors des fouilles sous-
propose alors la paix à Rome dans ce qui est connu comme le
marines au large des îles Égates
traité de Lutatius : la Sicile est perdue, les îles entre Sicile et
58
Italie, les Lipari mais l'Afrique, la Sardaigne et la Corse restent
108 109
dans le giron punique . Une forte rançon doit être payée ,
108 70 106
1 000 talents tout de suite et 2 200 talents sur 20 ans (équivalent de 57 tonnes d'argent ). Les
106
défenseurs puniques de la Sicile pouvaient quitter l'île contre une modeste rançon . Les prisonniers
110
romains devaient en outre être rendus, et il ne fallait rien entreprendre contre les alliés de l’autre .
104
Il ne fallait pas non plus recruter de mercenaires en Italie ni chez les alliés du vainqueur .

Ces clauses sont aggravées car le peuple souhaite réduire le temps de paiement de la rançon, sur

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10 ans, et augmente le montant à 3 200 talents dont 1 000 exigibles immédiatement, le solde en
70
annuités de 220 talents . Les indemnités n’ont pas remboursé le coût de la guerre et ont peut-être
70
selon Tenney Frank servi à indemniser les levées fiscales .

Hamilcar Barca reçoit les honneurs de ses adversaires, qui reconnaissent en lui et en ses troupes de
valeureux adversaires. Les autres généraux carthaginois ont manqué d'audace, par peur des
représailles du pouvoir politique, et l'initiative a été laissée aux Romains. De manière générale les
généraux n'ont pas été aidés par la fourniture de renforts aux moments adéquats. Les nobles puniques
96
se méfiaient des chefs militaires .

La fin de cette première guerre marque donc un déclin naval de Carthage, qui n’est plus maîtresse des
67
mers. En dépit des désastres, l'armée romaine a fait des efforts et des avancées considérables .
58, 67
« Fruit des nécessités de la guerre », Rome est désormais une puissance navale . Rome s'empare
de toute la Sicile, à l'exception de Messine et de Syracuse, qui devient ainsi la première province
111
romaine .

Entre-deux-guerres

Conséquences de la guerre chez les belligérants

Ce conflit a coûté très cher aux deux belligérants, et les


indemnités carthaginoises perçues par Rome ne
suffisent pas à couvrir les sommes englouties dans ce
conflit. Carthage subit un pillage du Cap Bon et une
paralysie du commerce, source de sa richesse et le
manque de liquidités se répercute lorsqu'il s'agit de
112
payer les mercenaires .

La Sicile devient romaine au prix de vingt ans de


Expansion romaine après leur victoire lors de la
guerre, sans compter les précédentes guerres contre les
première guerre punique.
Grecs qui avaient laissé des traces profondes. À partir
de 227 av. J.-C., elle est dirigée par un prêteur afin de
113
commander les troupes stationnées sur l'île et rendre la justice . Certaines cités comme Panormos
108
ou Ségeste restent libres, le royaume de Syracuse est sous la protection du vainqueur .
79
Des Gaulois menacent Rome , ce qui conduit les Romains à se lancer dans la conquête de la Gaule
cisalpine entre 226 et 222 av. J.-C., occupant ainsi Mediolanum et installant deux colonies à Crémone
114
et Plaisance .

Quant aux atermoiements pour payer les vingt mille mercenaires ramenés de Sicile par petits groupes
115
par Giscon en 241 , ils aboutissent à la révolte contre Carthage entre 241 et 238.

Guerre des mercenaires


116
La révolte se passe alors que les guerres serviles étaient répandues en Orient , cependant la guerre
117
des mercenaires a un objectif politique affirmé . De plus, les populations africaines rejoignent le
118
mouvement du fait de l'exploitation subie pendant la première guerre punique .

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Les mercenaires sont disciplinés jusqu'en été 241 car leur solde
119 120
est payée . Hamilcar Barca souhaite une reprise de la guerre .
Après un passage non loin de Carthage, ils sont concentrés à Sicca
121
Veneria dans l'objectif d'une future expédition vers les zones
122
contrôlées par les Numides ou les Libyques .

Hannon le Rab, gouverneur des zones africaines possédées par


121
Carthage demande une réduction de la solde due aux
123, 115
mercenaires . Giscon de Lilybée, respecté par ses hommes,
tente de renouer confiance mais les opposants à Carthage
124
l'emportent . carte des opérations militaires de la
guerre des mercenaires
Les mercenaires s'installent à Tunis et Giscon et Hannon le
122
Rab tente de négocier avec des cadres intermédiaires vite
116 125
éliminés par la masse des révoltés . Giscon est emprisonné par les révoltés .
116
Ceux-ci, sous la conduite de Spendios, ancien esclave romain et Mathos, libyen sont soutenus par
une partie de la population carthaginoise, qui ne supportait plus la lourdeur des charges dues à la
126
guerre. Les Libyens sont les plus intransigeants dans l'échange avec Carthage , en effet les paysans
116 127
berbères devaient céder la moitié de leurs récoltes . Les mercenaires sont surtout des Libyques .
117 128
70 000 Libyens rejoignent les révoltés , les insurgés atteignent un effectif de 100 000 hommes .
129
Hannon le Grand ne parvient pas à prendre aux rebelles Hippo Diarrhytus et Utique . Le
130
commandement militaire est partagé alors entre Hannon et Hamilcar Barca . Hamilcar avec une
131 129
armée de 10 000 hommes bat Spendios par deux fois, étant aidé par le ralliement de Naravas ,
131
chef numide . La Bataille de Bagradas oppose 10 000 puniques et 70 éléphants à 25 000 révoltés et
132
permet à Carthage de briser le blocus vers l'arrière-pays . Naravas se rallie avec ses 2 000 cavaliers
133
avant la bataille de Djebel Lahmar. Ces deux engagements ne sont que des victoires partielles .

Face à une attitude conciliante d'Hamilcar qui épargne les prisonniers et souhaite « désagréger
133 131
l'armée ennemie » , les rebelles sur l'initiative d'un chef gaulois Autharite massacrent Giscon et
134
700 prisonniers , « creusant un fossé de sang ». En réplique Carthage fait écraser ses prisonniers
129 135
par ses éléphants de guerre , lançant « une véritable guerre d'extermination » . Utique et Bizerte
129
rejoignent les révoltés pour éviter un massacre. Les mercenaires de Sardaigne se révoltent au
135
même moment .

Hamilcar est désigné seul chef militaire par l'armée alors que Mathô met le siège devant la capitale
punique. Les insurgés furent ravitaillés par des commerçants romains mais ce fut réparé et les
70, 136 137
marchands purent ravitailler Carthage seule . Les révoltés levèrent le siège de Carthage , et
138
ensuite ils mènent une guerre contre les points d'appui puniques sur le territoire .

Cette guerre civile fait des ravages, mais Hamilcar réussit à rétablir la situation par la bataille du
127 137
Défilé de la Scie en 238 remportée sur Spendios, entre Zaghouan et Grombalia , ou entre
139 140
Hammmamet et Sidi Jdidi . Les 40 000 révoltés sont écrasés . Mathos bat les Puniques à Tunis
141
dont un capitaine, Hannibal, second d'Hamilcar Barca est crucifié . Mathos et les vestiges de
142
l'armée révoltée rejoignent le sud, et Hannon le Rab récupère un commandement . Mathos est
137, 143 79
battu à Lemta . Les derniers survivants sont massacrés à Tunis ou crucifiés devant les murs de
144 145
Carthage dont Mathos .

Traité additionnel et installation punique dans le sud de l'Hispanie

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En Sardaigne la révolte se diffuse à partir des mercenaires et dans la population locale, le chef
145
punique, Bostar, étant éliminé. Une demande d'intervention est refusée par Rome de prime abord .
Hannon, chef militaire envoyé sur l'île, est crucifié, trahi par ses mercenaires. Les révoltés font à
146
nouveau appel à Rome, et Carthage menace de reprendre la guerre .
147
Rome, voyant Hamilcar prendre de l’ascendant sur le gouvernement carthaginois , envoie le consul
39 148, 58 149
Titus Sempronius s’emparer de la Sardaigne en 236 , appelé par des mercenaires rebelles
149
par un traité additionnel auquel était adjoint de nouvelles conditions financières avec 1 200 talents
146
supplémentaires et de la Corse, îles isolées de Carthage après la perte de la Sicile et de sa
suprématie navale.

Le traité additionnel fut considéré comme « un véritable brigandage » et « cause réelle de la deuxième
150
guerre punique » y compris par un auteur favorable à Rome comme Polybe . La Sardaigne est
annexée pour des raisons stratégiques ou économiques, du fait de la production de céréales ou de
150 146
bois . Avec la prise des îles, Rome se trouve protégée par « un verrou insulaire » et le commerce
151
punique en Méditerranée est désormais compromis .

Carthage ne réagit pas mais ces annexions confortent la volonté de revanche des Carthaginois et de la
famille des Barcides opposée au parti pro-romain d'Hannon le Rab. Hamilcar est soutenu par la
13
population punique et obtient un pouvoir militaire en Libye, et en Hispanie . Hamilcar et Hannon le
Rab ont un commandement et mènent des opérations de pacification, avec une expédition
152
d'Hasdrubal le Beau qui dure sur les côtes du Maghreb jusqu'à la mort d'Hamilcar .
148
Rome en parallèle avance vers l'Adriatique et vers la plaine du Pô en installant des colonies .

Les Puniques, Hamilcar en particulier s'installent alors dans le


155, 39
Sud de l’Hispanie, région aux richesses minières en
151
particulier d'argent , sous la conduite des Barcides fondant
150
l'Espagne barcide à partir de Gadès en 237 . Hamilcar, qui avait
été éloigné de Carthage du fait de sa popularité et de ses idées sur
79
la politique et l'armée , arrive en Espagne à la fin du printemps
151
237 . Shekel punique d'Espagne, avec
Héraklès-Melqart sur l'avers, portant
L'Espagne avait connu une colonisation phénicienne ancienne en les traits d'Hamilcar et au revers un
156
particulier à Tartessos mais sans « domination territoriale ». cavalier sur un éléphant, 237-227.
Les Barcides mènent leurs opérations à partir des points d'appui Les monnaies barcides reprennent
157
de l'Andalousie actuelle et les Baléares . Ils y fondent la ville de l'iconographie des monnaies de
44, 158 153
la Nouvelle Carthage (Qart Hadasht), actuelle Carthagène Gadès , même si les effigies sont
159 154
et Akra Leuké en 235 , signe de leur façon de gouverner calquée ambigües .
153
sur le modèle hellénistique .
46
Ils y exploitent des mines en particulier d'argent , redonnant à Carthage sa puissance économique et
commerciale. La conquête permet de payer les indemnités dues à Rome, selon Hamilcar répondant à
160
une délégation romaine . L'entreprise des Barcides gênait des installations grecques Emporion et
159
Massalia .
161
Carthage soutient cette entité, non-indépendante même si le pouvoir des Barcides comportait des
156
éléments de pouvoir personnel comme en témoigne le monnayage . Hamilcar avait pris exemple sur
les rois hellénistiques en l'adaptant à la situation à Carthage ; il aurait fait modifier la constitution
162
pour réduire le pouvoir de l'oligarchie . Les Barcides réforment les armées puniques et impliquent
les institutions dans les affaires militaires, contrairement à la situation antérieure où les guerres

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étaient défensives ou dissuasives et en fonction des conséquences


163
pour leur commerce . Hamilcar passe à une conception
164
offensive en promouvant un mandat militaire illimité, accepté
dans le contexte de la guerre des mercenaires et par l'armée alors
165
qu'Hannon le Rab postule également . Le choix fait par l'armée
a été considéré comme une évolution démocratique de la
constitution de Carthage à la fin du IIIe siècle av. J.-C, selon
Melliti c'est « un moyen destiné à appuyer une action ou une
166
ascension politique » et le signe de la « militarisation de la
sphère politique ». Après ce changement aucun général ne sera
167
condamné par le tribunal des Cent-Quatre . Le général est
pourvu d'un état-major de qualité, en qui il avait toute
168
confiance , et d'une armée peu nombreuse mais très aguerrie et
169
homogène en dépit d'origines très diverses .

Le pouvoir qu'il acquiert en Hispanie se basait sur l'assimilation


des indigènes et une tendance monarchique, ainsi qu'une certaine
170, 171
autonomie vis-à-vis de Carthage . Les Barcides en
Vestiges de la muraille punique de personnalisant le pouvoir s'opposent à l’oligarchie punique, en
Carthagène particulier les Cent-Quatre, et acquièrent de l'autonomie dans la
conduite des opérations militaires placées sous la divinité
Héraklès-Melkart, dans le cadre d'une véritable « religion
172
politique » . Cependant, les opérations militaires se font avec l'accord de Carthage et les victoires
sont l'occasion pour les Barcides d'envoyer des trésors dans la métropole, comme lors de la prise de
173
Sagonte ou après la bataille de Cannes . Hamilcar met en place également la « transmission
174
familiale du charisme » . Hannibal développe son aura également par sa présence aux côtés de ses
175
soldats, et partageant leur dure vie quotidienne . Hannibal œuvre à unifier l'armée barcide en
organisant l'armée par nations, selon leurs modes de combat traditionnels, ce qui permet de
176
l'efficacité dans la chaîne de commandement . La stratégie militaire change également, passant
177
d'une guerre de position à une guerre de mouvement .
151
La conquête permet aussi de recruter des mercenaires ibéres . Les Celtibères harcèlent les troupes
178
puniques, Hamilcar les bat cependant et libère plus de 10 000 prisonniers . Les Ibères étaient rétifs
devant cette expansion, et Hamilcar périt après un combat contre une cité refusant de payer le
179 180 156
tribut en se noyant dans le Jucar en 229 ; son gendre Hasdrubal le Beau le remplace avec le
179 181
soutien de la métropole . Hasdrubal poursuit la conquête avec Hannibal , mais met également en
180 182
œuvre une diplomatie : il épouse une princesse ibère , fille d'un roitelet . Les Barcides
poursuivent les conquêtes d’Hamilcar. Leur but est de redresser financièrement Carthage tout en
payant les indemnités de guerre dues aux Romains par l’apport des métaux espagnols, mais, au-delà,
de prendre leur revanche sur Rome en reconstruisant la puissance militaire carthaginoise. Une
158
nouvelle ambassade romaine se rend en Espagne barcide en 226 pour négocier un traité .
180
L'expansion punique, cette « renaissance carthaginoise en terre ibérique » inquiète Rome ainsi que
183
Marseille . Le traité de l'Iber est signé entre Hasdrubal et Rome en 226-225 : Rome souhaite se
garantir d'une alliance entre Celtes et Puniques, ceux-ci pouvant continuer à étendre leur influence en
184
Ibérie. Les Celtes menacent la Cisalpine et Rome est en guerre contre eux de 225 à 222 .
185
Hasdrubal meurt assassiné en 222 par un Celtibère ou 221 et est remplacé par acclamation de
186 183
l'armée par Hannibal, âgé de 25 ou 26 ans , qui conquiert une vaste zone située au sud du
187 188
fleuve définie par le traité de l'Ebre . Hannibal lance des actions au nord-ouest de l'Espagne en

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221 et en 220 puis choisit le champ de bataille où il affronte les Espagnols, qui perdent 40 000
189
hommes lors de la bataille du Tage .

Deuxième guerre punique et suites


La deuxième guerre punique, appelée aussi Guerre
114, 37
d'Hannibal , de 218 à 201 av. J.-C., a pour sommet la
114
campagne d’Italie qui dure plus de quinze ans .

Hannibal appartient à une faction importante de la cité punique,


qui s’appuie sur l’Assemblée du peuple pour ne pas être éliminée.
Hannibal après la mort d’Asdrubal est désigné stratègos par
190
l’armée, acte confirmé par le Sénat et l’Assemblée . Son pouvoir
s’exerce dans le cadre de la constitution de Carthage comme peut
191 Situation des deux puissances de la
en témoigner le texte connu comme serment d’Hannibal , peut-
192 Méditerranée occidentale avant le
être une construction de Fabius Pictor . Hamilcar a préparé ses
193 début de la seconde guerre
fils à l'armée et l'armée d'Hannibal lui est restée fidèle , du fait
punique.
de cette « précocité militaire », caractère qu'il partage avec
194
Alexandre le Grand et du fait qu'il partageait la dure vie de ses
195
soldats .

Ce conflit concerne l'Espagne, l'Italie, la Sicile, l'Afrique et aussi le monde grec avec les guerres de
148, 114
Macédoine en particulier la première . Les premières batailles sont désastreuses pour Rome et
148
Hannibal ne quitte que tard l'Italie .

Forces en présence

Carthage

L'armée punique est composée essentiellement d'un noyau ibérique et africain, avec des cadres
libyphéniciens comme Muttinès qui a eu un commandement en Sicile. Des mercenaires complétaient
l'armée d'Hannical : des Celtibères armés de falcata, des recrues provenant des Baléares armées de
196
javelots et de frondes, des Ligures. Après 218, on trouve des Gaulois . Les Gaulois et les Celtes sont
197
souvent envoyés en première ligne .

Hannibal bénéficie de la cavalerie numide, armée légèrement, et lui fait jouer un rôle tactique
197
important, et de la cavalerie lourde composée d'Ibères et de Celtes . Il bénéficie également
d'éléphants de guerre, sans doute 200, provenant de Numidie introduits dans les guerres de
198
Méditerranée occidentale par Pyrrhus .

La composition des armées dépend des alliances du moment, et les levées d'hommes sont
199
impopulaires. Peu de citoyens puniques sont dans l'armée .

Romains

L'armée romaine est constituée de contingents définis par les traités avec les alliés. Le potentiel
200
mobilisable selon Polybe se monte à 700 000 fantassins et 700 000 cavaliers .

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24 000 fantassins et 18 000 cavaliers romains sont mobilisés au moment de la guerre en 218 ainsi que
200
40 000 fantassins alliés et 4 400 cavaliers .

Causes de la guerre

Le débat sur les causes de la guerre a toujours été vif,


12
depuis l'antiquité . L'offensive est liée au sentiment de
revanche et à la crainte de nouvelles emprises
romaines, comme celles ayant suivi la première guerre
15
punique. C'est donc une stratégie de défense .

Sagonte informe en tant qu'allié Rome des progrès des


Barcides en Espagne. Pour trancher un litige avec ses
voisins, Hannibal invite les protagonistes devant
l'assemblée des peuples ibériques, instance créée par
Asdrubal le Beau. Face au refus de la cité, Hannibal
évoque la situation au sénat de Carthage et repousse les
menaces romaines lors d'une ambassade à Carthagène,
201
sûr de son droit sur la ville suite au traité de l'Ebre .
Différentes phases de la conquête punique de
Le prétexte de la guerre fut le siège de Sagonte par les l'Ibérie.
202 3
Carthaginois en 219 av. J.-C. ou en 218 av. J.-C. et
12
la traversée de l'Ebre , qui, selon le traité de 226 av. J.-
C., ne peuvent passer en armes le fleuve Iber. Ce fleuve
cité dans le traité n’est peut-être pas l’Ebre mais un
192
autre comme le Jucar auquel cas les Carthaginois
40
auraient été dans leur tort .

L'alliance entre Sagonte et Rome se noue entre 231 et


186
225 . La ville de Sagonte était passée dans les mains
d'un groupe favorable à Rome après les intrigues du
vainqueur de la première guerre punique et
l'élimination de l'intelligentsia favorable aux
183 186 Siège de Sagonte par Hannibal Barca en 219
Puniques en 223 . L'intervention d'Hannibal fait
av. J.-C..
suite aux menaces pesant sur un allié non loin de la
183
ville .
203
Hannibal demande des instructions à Carthage au moment de mettre le siège devant la cité . Rome
192
était alliée de Sagonte avant 219 . Elle demande au Sénat punique de condamner Hannibal, ce que
40
l'institution carthaginoise refusa de faire . Rome voulant se débarrasser de « sa dernière rivale en
12 3
Méditerranée » , les négociations diplomatiques échouent .
204
Le siège de Sagonte dure huit mois et se termine à l'automne 219 . A Rome de longs débats sur les
204
suites à donner au siège ont lieu en hiver 219-218 . A Rome s'affrontaient un parti belliciste des
Aemilii et les conservateurs des Fabii. Dans l'ambassade romaine envoyée à Carthage les sénateurs
puniques évoquent l'absence de la citation de Sagonte parmi les alliés de Rome dans les derniers
traités signés entre Rome et la métropole africaine. Le traité de 226 est présenté comme non ratifié
205
par le sénat punique .
40
La décision d'utiliser la voie terrestre est le signe de la perte de domination navale de Carthage et de

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12 206
l'importance des possessions hispaniques dans le dispositif pour payer les indemnités de guerre .

Rome réagit lentement et uniquement après l'élection au consulat pour 218 de deux partisans de la
guerre, Tiberius Sempronius Longus et Publius Cornelius Scipion. Le premier va avec deux légions et
207
une flotte à Lilybée alors que le second doit rencontrer l'armée d'Hannibal .

Opérations militaires

Rome compte sur la maîtrise des mers pour espérer intervenir


40
vite en Espagne et en Afrique .

La flotte carthaginoise, fleuron de l'armée de Carthage jusqu'à la


première guerre punique, perd sa puissance incontestée après ce
premier antagonisme. La route terrestre est donc privilégiée par
51
Hannibal . Ses alliés gaulois lui sont peut-être d'un secours pour
208
l'élaboration de son trajet en particulier la traversée des Alpes .
209
Hannibal escomptait l’aide des Cisalpins . Hannibal fait venir
210
des troupes pour renforcer les défenses de l'Hispanie .
L'Espagne reste indispensable comme base arrière pour son
entreprise avec Carthagène dont le port et l'« arrière-pays riche
211
en minerais » .

Hannibal effectue un pèlerinage au temple de Melkart de Gadès


avant de se lancer dans son entreprise, pour en faire « la divinité
212
tutélaire de l'expédition » .

Sous la conduite d’Hannibal Barca, les troupes carthaginoises de


208, 185
90 000 fantassins et 12 000 cavaliers ou 50 000
16
fantassins, 9 000 cavaliers et 37 éléphants ou 60 000 à
213
70 000 formées de Numides, d’Ibères et de Carthaginois,
16
partent d’Hispanie au printemps 218 , L'Ebre est atteinte en juin
214 Stèle punique du musée de
218 et son franchissement constitue le début de la guerre .
Carthage du e –  e siècle av. J.-C.,
calcaire, figurant un éléphant, arme
Hannibal traverse les Pyrénées avec 40 000 hommes et 37
214 emblématique de la deuxième
éléphants , parvient au Rhône non loin d'Orange durant l'été
185 214 guerre punique
218 , fin août 218 puis les Alpes, pour envahir l’Italie. Les
Romains tentent de les arrêter en envoyant une armée à
214
Massalia , mais Hannibal veut éviter autant que possible les
215, 216
combats en cours de route avant l'arrivée en Italie .

Les troupes seront épaulées par un fort contingent de Gaulois


209
qualifiés d’alliés . La route côtière est écartée pour éviter
Massalia, alliée de Rome et les Ligures. Les troupes d'Hannibal
franchissent l'Isère puis les Alpes en hiver, selon un itinéraire qui
217 185
divise , en quinze jours seulement . La traversée se fait au
208
prix de grosses pertes humaines , la moitié de son armée selon Lieux des principales batailles de la
202
Hours-Miédan . La traversée est inscrite comme l'événement le Deuxième Guerre punique.
218
plus marquant du conflit . La vallée du Pô est atteinte en
217
septembre 218 avec 20 000 fantassins, 6 000 cavaliers et 21
16 16
éléphants . L'expédition a lieu en hiver et les tribus montagnardes harcèlent les Puniques .

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Longue guerre d'Italie


79
Hannibal, qui hait Rome depuis son enfance et dans un esprit de revanche , a longtemps préparé,
par la diplomatie, son passage au nord de l’Italie et a réussi à y trouver des alliés. Ainsi, des troupes
208
gauloises se joignent aux troupes carthaginoises qui traversent les Alpes notamment avec des
éléphants de guerre.
16
Rome envoie des troupes en Hispanie pour couper le ravitaillement à Hannibal .

Hannibal à son arrivée en Cisalpine ne trouve pas les soutiens escomptés, les ralliements se faisant
219
plus nombreux après la prise de la capitale des Taurins . Avec les premières victoires des Gaulois de
220, 216
Cisalpine rejoignent les rangs puniques et certains auxiliaires gaulois de l'armée romaine
221
désertent après le Tessin .
218
Entre 218 et 215 av. J.-C., Hannibal Barca enchaine les succès (jusqu'à l'été 216 selon Beschaouch )
222
en Italie et par l'intermédiaire de ses frères en Hispanie . Les Puniques et leurs alliés battent
223 216
plusieurs armées romaines, notamment à la bataille du Tessin , dans la plaine du Pô en
221
décembre 218, et qui se termine par la retraite des Romains et la blessure du consul ; puis à La
16 224
Trebbie qui voit les Romains perdre 20 000 hommes sur 36 000 hommes et 4 000 cavaliers,
suite à un engagement voulu par le chef punique et son frère Magon dont les pertes se portent à 1 500
225
hommes et surtout tous ses éléphants de guerre sauf un .

Avec le climat hostile Hannibal perd de nombreux hommes et pour rejoindre l'Etrurie perd un œil
224 226
dans les marais de l'Arno traversés en quatre jours .

Au début 217 les troupes d'Hannibal harcèlent les troupes


romaines et gênent leur ravitaillement. Rome élit deux nouveaux
consuls pour 217, Cnaeus Servilius Geminus et Caius Flaminius
227 228
Nepos . Hannibal franchit les Apennins et au lac Trasimène
202
en 217 av. J.-C. , le 21 juin, Hannibal écrase l'armée romaine
229
dans une embuscade . Les Romains doivent laisser 15 000
224
hommes sur le terrain, dont Flaminius , et 15 000
220 230
prisonniers . Hannibal perd 1 500 ou 2 500 hommes dans
224
cet engagement .

Hannibal fait abandonner la phalange à ses soldats, qui


s'équipent à la romaine avec des épées et gagnent en mobilité, ce
230
qui sera fondamental dans les engagements à venir . Faute de
202
matériel de siège , les Puniques vont se reposer dans le
224 231
Picenum puis hivernent en Campanie et en Apulie
224
(217-216 ).
Le Gaulois Ducar décapite le
La défaite provoque une crise à Rome : Quintus Fabius Maximus général romain Flaminius à la
est nommé dictateur en juillet 217, et s'applique à mettre en bataille de Trasimène par Joseph-
œuvre la politique de la terre brûlée devant l'armée punique qui Noël Sylvestre, 1882, Musée des
232 Beaux-Arts de Béziers
gagne le sud de la péninsule . L'armée punique est sur le bord
de l'Adriatique et communique avec sa métropole, Fabius
Maximus évitant le combat alors que son ennemi ravage la
233
campagne . Dans l'automne 217, les Romains tendent un piège aux Puniques dont Hannibal se sort
234
par la ruse . Minucius Rufus, qui opère un coup d'éclat qui fait reculer Hannibal, est nommé
235
dictateur . Une bataille à Geronium manque de tourner au désastre pour Minucius, qui est sauvé

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236
par Fabius .
237, 238
Hannibal souhaite la défection de Capoue et « une tête de pont avec Carthage » . Dès son
239
arrivée en Italie Hannibal n’a eu de cesse de séparer les alliés italiens de Rome , proclamant leur
228
liberté , avec une diplomatie évoquant une vision des buts de guerre et « peut-être des projets pour
224
l'après-guerre ». Les prisonniers italiens sont libérés après les batailles de La Trébie, Trasimène et
240
Cannes . Les traités laissaient aux cités leur autonomie, leurs institutions, Hannibal ne demandant
241
ni tribut ni garnison punique ; Capoue aurait été la capitale de l'Italie . Hannibal, avait étudié la
situation politique de l'Italie et les « frustrations juridiques et économiques » présentes dans certaines
242
régions d'Italie et souhaitait amener Rome à accepter un traité suite à des batailles décisives . Des
régions rejoignent le camp punique, les Gaulois cisalpins se rebellent, des cités d'Italie du sud et du
centre, en Sicile une armée romaine doit être envoyée pour tenir l'île, la Sardaigne se soulève et est
243
matée .

Fabius Cunctator aidé par les Marseillais porte le combat en


Espagne, capture Hannon, un général punique et s'installe non
224
loin de Sagonte .

En août 216 Hannibal est en


Apulie avec 40 000
244
hommes et il est rejoint
par les Romains, 90 000
245
fantassins ou 80 000
Carte de l'Italie et des environs en fantassins et 6 000
246
218 cavaliers . Les Romains
sont écrasés le 2 août 216 lors
de la bataille de Cannes, les
mouvements devenant « un sujet de méditation classique pour les Monument de la bataille de Cannes,
247
stratèges de tous les temps » car « [la] plus grande défaite » de qui surplombe le site de la bataille
245 248
Rome . 80 sénateurs sont tués , un des deux consuls Paul
Emile perdant la vie et l'autre, Varron, ne la sauvant que par la
41 245
fuite . Les deux consuls de l'année précédente y sont également tués . Hannibal perd 4 800 soldats
244
et 67 000 Romains sont tués à Cannes, nombre de soldats étant rattrapés par la cavalerie numide .
245
Hannibal avait refusé au lendemain de Cannes le conseil de Maharbal, maître de la cavalerie , de
238
marcher sur Rome et choisit d'isoler militairement et politiquement son ennemi . Hannibal a une
245 249
intense activité diplomatique . Hannibal renonce à assiéger Rome, réputée imprenable , puis se
202
retire à Capoue en attendant des renforts, où Tite-Live situe l'épisode des « Délices de
245 250
Capoue » . Hannibal signe des traités avec des villes italiennes . Plusieurs villes grecques quittent
l’alliance romaine. La bataille de Cannes génère dans toute l'Italie des crises multiples : économique,
218
financière, sociale et politique .

Hannibal souhaite arracher un traité de paix à Rome et réviser les traités défavorables de 241 et
245 41
226 mais les propositions menées par une délégation sont rejetées par le sénat romain . Dans un
discours aux prisonniers Hannibal indique ne combattre « que pour la dignitas et l'imperium », et
251
donc rejette la destruction de son ennemie . Le Barcide souhaite « renverser (...) la situation
249
humiliante des traités de 241 et 236 » .
252
Les Puniques ravagent le Sud de la péninsule et prennent Tarente .

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Élargissement du théâtre des opérations et retournement de situation

Carthage dès l'entrée d'Hannibal dans la plaine du Pô ouvre des


fronts secondaires dans les îles éoliennes et en Sicile. Carthage
253
perd Malte en 218 . Le conflit s'étend à la Sicile, l'Ibérie, la mer
254 255
Égée et les Balkans , à l'initiative d'Hannibal . Hannibal
signe une alliance avec le roi de Macédoine, Philippe V de
238
Macédoine , pour que Rome perde le protectorat sur
256
l'Illyrie . L'alliance est signée car Philippe a fait les démarches
et du fait de la résistance de Rome après la défaite écrasante de
255 245
Cannes ; elle est signée en 215 mais est sans effet . Les plans
d'Hannibal échouent du fait de l'incompétence de son amiral
257
Bomilcar et de l'absence de jonction avec Philippe V .
Cependant la majorité des cités de l’Italie centrale, cœur de la
République romaine, restent fidèles à Rome, d'autant plus que les
258
armées puniques vivent sur le pays .

Hiéron II, fidèle à l'alliance signée avec la République romaine au Cuirasse de Ksour Essef, élément
111
début de la première guerre punique, meurt en 215 av. J.-C. . d'armure italique du IIIe siècle av. J.-
Des négociations commencent alors avec le petit-fils et nouveau C. sans doute ramené par un
111
roi Hiéronyme de Syracuse . Elles aboutissent à des projets de vétéran d'Hannibal dans l'espace de
traités, qui tournent court suite au massacre du roi et de sa la Tunisie actuelle où elle fut
259, 111
famille, et le siège de la ville par Rome en 212 av. J.-C. . retrouvée en 1909, conservée au
musée national du Bardo
Après Cannes, Rome accueille Varron, le vaincu et Fabius
Cunctator met en place une stratégie de temporisation, refusant
260
les batailles rangées et harcelant les troupes puniques et ses alliés . Capoue est châtiée de façon
260 252
exemplaire après la reprise de la ville en 211. Tarente est reprise en 209 . Dans un suprême
effort de guerre, Rome réussit à aligner 200 000 hommes en armes puis rétablit peu à peu la
situation, reprenant une à une les positions carthaginoises, détruisant les unes après les autres les
expéditions de renfort venues de Carthage ou d’Hispanie. Hannibal n'a plus de « foudroyantes
50
victoires » après 215, qui étaient le signe de sa domination stratégique .

Les victoires romaines se succèdent à Syracuse malgré le ravitaillement assuré par Carthage par voie
252, 261 , 111
maritime (Archimède perd la vie du fait d'un soldat romain à ce moment ) , Agrigente en 210
111 262
av. J.-C. , Capoue après un siège de deux ans . Dès 213 av. J.-C., les Romains tentent un
263
rapprochement avec Syphax, roi de la tribu numide des Massaessyles , qui s'est éloigné
264
diplomatiquement des Carthaginois pour des querelles de territoire . Les deux frères Scipion
envoient alors trois ambassadeurs auprès de Syphax pour qu'il devienne un futur allié et que les
264
Romains puissent préparer le terrain à un futur débarquement en Afrique . Ce premier
265
rapprochement diplomatique ne semble pas aboutir à un traité . En 210 av. J.-C., Syphax envoie à
son tour une ambassade à Rome, afin de sceller un traité, après quelques succès obtenus sur les
265
Carthaginois les années précédentes . Les Carthaginois réagissent en cherchant à s'allier à l'autre
263
tribu numide rivale de Syphax, les Massyles de Gaïa et de son fils Massinissa , ce qu'ils parviennent
263
à faire et Gaïa envoie des soldats numides sur le front hispanique .
261
Les zones reconquises voient les terres confisquées et les habitants réduits en esclavage . La Sicile
est toute entière romaine en 209, la Sardaigne étant pacifiée pour sa part entre 209 et 207 av. J.-
266
C. .

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L'avancée romaine est présente également en Hispanie à partir de l'automne 218 et Rome bat les
267
Puniques de Hannon lors de la bataille de Cissé et lors de la Bataille de l'Ebre . Maîtresse de la côte
268
espagnole dès le printemps 217, Rome s'empare des Baléares . Les Romains battent les
269
Carthaginois fin 216 au sud de l'Ebre .
50
En dépit de désastres comme en 211 qui voit la mort de Publius Cornelius Scipio à la bataille du
252 254, 260
Bétis , la prise de Carthagène par le futur Scipion l'Africain permet aux Romains de disposer
252
d'un avantage logistique . Avec cette victoire Rome tient deux bases maritimes majeures, Sagonte et
50
Carthagène .

Deux armées puniques sont envoyées comme renforts. Le frère d'Hannibal, Hasdrubal est tué lors de
202, 252
la Bataille du Métaure et sa tête jetée dans le camp de son frère. Le frère cadet Magon Barca ne
254 270
parvient pas à fournir des renforts , après son débarquement en Ligurie .
254 202
Hannibal, invaincu militairement, est alors cantonné dans le Sud de l’Italie , en Calabre . Sa
249
situation est particulière car il est coupé de la Gaule et de Carthage du fait de sa faible flotte . Il ne
50
dispose jamais d'un port en Italie .
270
En 206 av. J.-C., Publius Cornelius Scipio devient consul et
conquiert l'Espagne barcide après une victoire décisive lors de la
bataille d'Ilipa remportée contre Hasdrubal Gisco et Magon
18
Barca . L'Hispanie ne commence à être gérée par Rome qu'à
18
partir de 200 av. J.-C., une fois la guerre terminée . La guerre de
271
Macédoine se conclut en 205 av. J.-C. par la paix de Phoinikè
252
ce qui contribue à isoler Carthage .

Cette même année, Syphax et les Carthaginois résolvent leur


querelle territoriale et le roi numide épouse la fille du
272
carthaginois Hasdrubal, Sophonisbe . Syphax est désormais
260
l'allié de Carthage et dénonce le traité d'alliance qu'il a passé
272
avec Scipion l'Africain . Peu de temps après, Massinissa quitte
l'alliance carthaginoise pour rejoindre le parti romain pour deux
raisons principales : sa rivalité avec Syphax , qui lui avait volé son
273
royaume à la mort de son père Gaia , et les victoires romaines
274
en Hispanie . L'alliance entre Rome et Massinissa est conclue à
l'automne 206 av. J.-C. après une entrevue secrète avec
275
Scipion .

Buste en bronze de Scipion Scipion débarque en Afrique


276
l'Africain trouvé à Herculanum dansen 204 av. J.-C. , sur une
la villa des Papyrus stratégie formulée dès 218
par les Scipions, et en passant
50
par la Sicile , près d'Utique
270
avec 25 000 soldats afin d'obliger Hannibal à retourner en
260 222
Afrique pour protéger ses bases arrières . Il obtient des
Campagne africaine de Scipion,
résultats mitigés de prime abord, en dépit de l'aide de
270 204-203
Massinissa .

Syphax est défait et capturé par Scipion et Massinissa en 203 av.


275, 277
J.-C. . Après la Bataille des Grandes Plaines, le Sénat de Carthage rappelle Magon, qui meurt de
273 202 270
blessures durant la traversée puis Hannibal qui débarque près d'Hadrumète , à Leptis

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276 278
Minus . Scipion s'inspire de la stratégie d'Hannibal et acquiert des soutiens en Afrique .
273
Des négociations de paix échouent au printemps 202 et la guerre reprend . Faute d'armée
202
suffisante , l’affrontement tourne à l’avantage de Scipion, surnommé alors « l’Africain », qui
dispose de troupes peu nombreuses, mais aguerries, et surtout de la cavalerie numide. Hannibal est
273 270 202
défait à la bataille de Zama, à 30 km au nord de Maktar le 29 octobre 202 , probablement
254 279
dans une vallée à l’ouest de l’actuelle Siliana . Cette bataille n'est cependant pas une humiliation
148, 275 276
pour Carthage qui capitule en octobre 202 av. J.-C. sur conseil d'Hannibal . Scipion et
280
Hannibal se seraient entretenus avant l'affrontement, selon Polybe et Tite-Live .

Paix et conséquences

Paix
278
Les négociations pour la paix débutent en 203 mais
281
les préliminaires sont rompus . Le traité est signé en
282, 276
201 av. J.-C. , avec des conditions plus dures que
283
celles de 241 , un doublement de l'indemnité et une
278
réduction du nombre de navires autorisés .

La défaite de Carthage entraîne la perte de l’Hispanie, la


destruction de la flotte carthaginoise sous leurs
284 248, 276
yeux , sauf dix navires , le renoncement aux
278
éléphants de guerre , l’interdiction de toute action
militaire sans l’accord romain et le paiement d’une
285
indemnité de guerre, 100 otages étant livrés . Le
Gravure de la bataille de Zama par Cornelis paiement de ce tribut de 10 000 talents (258,5 tonnes
Cort (1567). 284 148, 282
d'argent ) dure 50 ans . Trois mois de vivres
283
devaient être fournies aux troupes romaines . Les
202
Numides sont également déclarés indépendants et
275
les Romains reconnaissent l'aide apportée par Massinissa à la fin du conflit . Carthage se voit
286
garantie la possession des territoires à l'est des Fosses phéniciennes . Rome se mêlait des affaires
276
intérieures de son adversaire .
287
Carthage se replie sur son territoire africain, et est désormais sous la menace de Massinissa , qui a
repris son royaume et l'a emporté sur Syphax ; il bénéficie d'un règne très long et d'« un puissant
288
intérêt économique, humain et politique » . L'armée permanente numide comporte 50 000
289 290
hommes . Le roi numide a pris le pouvoir en 206 et la Numidie est protectorat romain en 203 .
283 289
Enhardi par se relation avec Rome et par le déclin de Carthage suite à sa défaite , Massinissa
278
demande la restitution des terres ayant appartenu à ses ancêtres et prise par Carthage depuis leur
283 289
installation . La clause rendait possible tous les abus .

Massinissa est prudent jusqu'en 195, mais en 193 il prend la petite Syrte et cette prise ne suscite pas
de réaction chez les Romains. Dix ans plus tard, il prend un nouveau territoire et Carthage est
soutenue mollement par Rome. En 172 Rome est à nouveau saisi d'une nouvelle plainte punique suite
291
à la prise de 70 places en Tunisie centrale . Lors des empiètements numides des territoires
281
puniques, Rome est conciliante envers Carthage jusqu'en 167 . A la fin de son règne, qui a construit
292
« un véritable Etat centralisé et hellénisé » le royaume de Massinissa va des frontières de la
293
Cyrénaïque à la Maurétanie . Massinissa apporte de façon constante des renforts à Rome pendant

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Guerres puniques — Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerres_puniques

294 295
toute la durée de son règne , Rome apportant un soutien constant à son allié en retour .

Conséquences

Malgré la victoire finale, cette guerre marque profondément les Romains. La guerre fait de très
nombreuses pertes humaines et le nombre de légions passe de 6 à 28, le Sénat sortant renforcé, tout
248
comme le prestige de certains individus .

L'Italie change profondément suit aux ravages causés par la guerre : les propriétés terriennes se
concentrent, les petits paysans cédant leurs lopins agrégés en vastes latifundia aux mains de riches
296
propriétaires .

Malgré la rigueur du traité de paix, la cité punique retrouve sa puissance économique et offre du blé à
Rome lors de la nouvelle guerre qui l'opposait aux Macédoniens. Saisissant le prétexte de la violation
du traité de paix de 202 — Carthage avait levé une armée pour repousser des incursions numides — le
Sénat romain décide de lancer une offensive en Afrique, avec pour but la destruction de la ville rivale.

Second entre-deux-guerres

Nouvelle prospérité
297
Dix ans après la fin de la guerre, vers 191 , elle souhaite payer le
282, 218
solde des dettes de guerre , ce qui est refusé par le Sénat de
298
Rome . Carthage, après la deuxième guerre punique, qui la
prive de ses possessions extérieures, retrouve rapidement une
299 300
prospérité du fait d'« un travail acharné » et connaît
298
également une croissance démographique . Cette richesse est
un témoin de la qualité de la mise en valeur du territoire africain
301
que possédait la cité , qui livre des quantités importantes de blé
282
et d'orge au vainqueur . La cité punique s'est également
Vue du quartier Hannibal sur les
tournée vers le bassin oriental de la Méditerranée pour effectuer
297 flans de la colline de Byrsa
du commerce . L'archéologie cependant peut faire douter de
cette richesse nouvelle : les monnaies ont en effet un titre de
métal précieux qui diminue, et un appauvrissement du mobilier
302
funéraire .

Cette prospérité possède une traduction architecturale prouvée par l'archéologie avec le nouveau
quartier dit Hannibal construit sur les pentes de la colline de Byrsa, avec de l'habitat collectif, des
303 304, 305
commerces et des ateliers et les aménagements nouveaux dans les ports puniques . Les
298
nouveaux aménagements du port militaire semblent confirmer la volonté belliqueuse de Carthage .
306
Après la guerre la vie publique reprend dans la cité punique, avec des luttes politiques . Rentré sans
307 308
problèmes à Carthage et retiré des affaires publiques en 200 s'occupant de la mise en valeur de
284
la Byzacène , Hannibal après la guerre se retire dans les terres d’origine de sa famille, près
d’Hadrumète (actuelle Sousse). Hannibal est rappelé par le peuple de Carthage pour pallier la
148
situation difficile et il occupe un rôle de premier plan en 196-195 étant élu suffète. Une fois au
pouvoir, il dénonce la corruption du gouvernement comme étant à l’origine de la défaite de la
première guerre punique, ce qui lui attire des haines mortelles. Il prend des mesures en faveur de la

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308
population, tentant de réformer la constitution de sa ville ce
284
qui lui attire des inimitiés parmi le Sénat de Carthage .
308
Dénoncé comme préparant une nouvelle guerre à Rome , il
s'enfuit à Hadrumète, Kerkenna puis Tyr, enfin chez Antiochos III
282, 309
en Syrie puis en Bithynie, où il se suicide en 183-182 , trahi
284
par le roi Prusias . Selon Diodore Carthage aurait souhaité
intervenir militairement comme allié en Syrie mais l'aide est
297
refusée par les Romains .

Les factions puniques se partagent entre une faction


démocratique héritière des Barcides favorable à la lutte contre
Massinissa et une faction aristocratique favorable à la paix,
310
Portrait du roi Prusias Ier, roi de derrière Hannon le Grand . Une faction favorable à Massinissa
Bithynie, qui livre Hannibal pour et à la mainmise du roi numide sur l'Afrique du Nord aurait
311
sauver son royaume également émergé , certains membres étant bannis lors de la
312
prise de pouvoir par la faction démocratique .

Temps des menaces

Carthage est attaqué de manière presque continue par Massinissa, allié des Romains. Massinissa est
313
très âgé et son royaume peut être menacé par une disparition . Les empiétements concernent à la
314
fois la zone littorale, l'ouest et le centre de la Tunisie actuelle . En 167 il est autorisé par son allié de
281 315
s'emparer des Emporias de Grande Syrte . Burgeon considère que ces événements datent de 193 .
314
La mainmise sur ces établissements, dont Leptis Magna , permet à Massinissa de s'emparer d'une
316
riche zone commerciale et de s'affirmer comme roi hellénistique . Il s'empare des Grandes Plaines
317 318 317
peut-être la région de Makthar en 152, comportant environ 50 localités . Il prend également la
314
moyenne vallée de la Medjerda et Tusca .

Le territoire carthaginois au moment de la troisième guerre punique était de 20 000 à 25 000


319
km2 . Burgeon considère que l'alliance avec Massinissa est destinée à affaiblir Carthage du fait des
283
coups de boutoir subis . La cité envoie une ambassade à Rome pour protester contre les prises de
possession de Massinissa, qui envoie également des émissaires : Rome ne décide rien mais maintient
320
le statu quo issu du tour de force du Numide . En 174-173 Massinissa prend plus de 70 villes et
286
Carthage proteste une nouvelle fois par une ambassade à Rome l'année suivante . Gulussa fait
partie d'une ambassade numide en 172, puis l'année suivante ; cette dernière ambassade se serait
321
conclue par un arbitrage favorable à Carthage .
314
La faction favorable à Massinissa est expulsée de Carthage, et se réfugie auprès du roi numide .

Des ambassades successives sont envoyées dans la cité punique, dont une en 153 av. J.-C. menée par
322, 281 323
Caton l'Ancien suite à de nouveaux empiètements . Les Carthaginois doutant de la neutralité
324
de l'ambassade en refusent l'arbitrage . Carthage menée par Carthalon avait préalablement tenté de
325
stopper Massinissa, mais le parti décidé à en découdre avec le roi numide monte en puissance . La
326
politique à Rome était traversée au même moment d'alliances fluctuantes . En 152 une ambassade
327
romaine comporte Scipion Nasica .
322
La vigueur retrouvée de la cité punique constatée, son réarmement suscite des craintes de la part
6 279
des Romains, une faction politique étant décidée d'en finir devient majoritaire vers 150 ou
312 322
152-151 . En 151 avant J.-C. le tribut est totalement payé , et un parti anti-romain prend de
313
l'importance à Carthage . Rome est de son côté libérée par la victoire en 150 dans la péninsule

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ibérique de Scipion contre les Celtibères, elle a les coudées franches pour régler la question
328
punique .

Troisième guerre punique et victoire finale de Rome sur


Carthage
La troisième guerre punique consiste en une campagne
destinée à amener les troupes romaines à pied d’œuvre
pour le siège de Carthage, qui dure trois ans de 149 à
146 av. J.-C. du fait de la résistance dont fait preuve la
44
population .

Ce dernier conflit, voulu avec « un cynisme


329
révoltant » est qualifié par Claude Nicolet de
« guerre d'extermination, et presque un génocide », qui
6
marqua durablement ses contemporains . Hours-
Miédan considère la position romaine comme « de la
Vitrine avec des éléments du siège au musée
plus insigne mauvaise foi, comme lors de la première
national de Carthage.
guerre punique, (...) [et déclenché] sans motif valable
(...) alors que Carthage manifestait son désir de
300
paix » . Alors que la ville est désarmée, la guerre dure
330
trois ans .

Casus Belli

Delenda est Carthago

Poussés par la crainte d’avoir à affronter à nouveau les


Carthaginois, les Romains en vinrent à envisager la destruction
totale de Carthage.

Dès 152 av. J.-C., Caton le Censeur en visite à Carthage pour une
331
ambassade supposée intercéder entre Carthage et Massinissa
s'inquiète du renouveau de la richesse et de la puissance
carthaginoise, car cette dernière n'a à cette période plus d'empire
332
à entretenir . L'économie de la cité, tant l'agriculture, le
commerce que l'artisanat, était florissante en dépit des coups de
boutoir du roi numide et la société s'hellénisait de plus en
333, 334
plus . Figue et feuilles de figuier

De retour à Rome, Caton l'Ancien brandit au Sénat de


magnifiques figues provenant de Libye en mentionnant que la cité
335, 336
qui les produit n'est qu'à trois jours de navigation de l'Urbs . Peu de sénateurs sont dupes de la
manœuvre habile de la part de Caton car beaucoup savent que le voyage entre Rome et Carthage dure
337
au moins six jours, quatre dans les situations de vents favorables et que lesdites figues proviennent
335
d'un domaine de Caton en Italie , mais les Romains se préparent peu à peu à une nouvelle guerre
contre Carthage.

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300
Caton souhaite démontrer la proximité menaçante, et martele en leitmotiv la phrase fameuse
N1 281
Delenda Carthago est (Carthage doit être détruite !) . Désormais, entre 153 av. J.-C. et 149 av. J.-
338
C., jusqu'à sa mort, Caton termine l'ensemble de ses discours par la célèbre phrase . Pour motiver
ses partisans, Caton rappelle les atrocités commises par l'armée d'Hannibal Barca en Italie lors de la
339 340
seconde guerre punique , guerre à laquelle il a participé .

Caton dans son discours souhaitait mettre en avant des « portées géostratégique et
341
psychologique »; . La postérité de la phrase de Caton est liée au mythe et à la fin tragique de la cité
342
punique . Pour Burgeon l'objectif de l'orateur est la lutte contre l'hellénisme qui a pénétré
343
profondément dans la cité punique et qui menace les valeurs morales romaines .

La majorité du Sénat romain se rallie à la proposition de Caton, et Scipion Nasica (neveu de Scipion
338, 344
l'Africain) qui prône une approche pacifique avec Carthage représente le parti minoritaire .
Nasica craignait tout à la fois, suite à la disparition de Carthage, la puissance des Numides et des
345
problématiques internes à la République romaine .

Causes de la guerre

Polybe devait développer dans un de ses livres les causes de la guerre, malheureusement cet ouvrage
346
est perdu . Selon Burgeon « la prudence commande que l'on se garde de choix tranchés » pour les
347
motivations romaines .

La peur de la prospérité retrouvée de Carthage et d'un éventuel réarmement a pu constituer un


348
élément. Les annexions de Rome seraient liées à cette crainte . La mauvaise foi punique légendaire,
et la décadence supposée de la constitution de la cité punique devenue une ochlocratie constitue une
349
« justification morale de la conquête » .

La soif de butin escompté par la victoire sur une cité opulente est aussi une raison, d'autant que les
350
victoires permettaient un enrichissement de nombre de citoyens de classes sociales différentes . La
conquête permettait aussi de se débarrasser de concurrents commerciaux et de mettre à disposition
351
de Rome les richesses agraires de la ville .

Le territoire réduit de la cité punique ainsi que les conditions de paix faisait qu'elle n'était plus source
352
de danger . Pour Rome la raison géostratégique était malgré tout importante et il fallait contenir
353
l'allié Massinissa , l'empêcher de conquérir le territoire punique et de devenir « un allié trop
encombrant ». Cependant la thèse est fragile du fait de l'âge du roi numide et du système de
354
succession qui entraîne une scission du royaume du défunt . Rome aurait souhaité également
récupérer un site particulièrement favorable aux échanges tant vers la Méditerranée que vers
355
l'Afrique .

La guerre s'inscrit dans le cadre de l'impérialisme romain, débuté avec la deuxième guerre punique
356
selon Carcopino . Selon Burgeon la troisième guerre punique est le signe d'un « impérialisme
347
intentionnel » .

D'une guerre à l'autre

Une ambassade numide menée par Micipsa et Gulussa est attaquée et obligée à rebrousser chemin.
Massinissa reprend les attaques et fait le siège d'Oroscopa et Carthage lève une armée pour lui faire
357
face, épaulée par des cavaliers numides et commandée par Hasdrubal le Boétharque .

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314
Quelques mois plus tard, Carthage intervient contre Massinissa en 150 av. J.-C. . Hasdrubal se fait
enfermer dans une place-forte, et subit un siège : avec la famine et les épidémies, il négocie avec le roi
358
numide et son armée ne rentre dans la capitale punique qu'en lambeaux et avec une indemnité de
guerre de 5 000 talents à payer en 50 ans ainsi qu'un rappel des citoyens puniques favorables au roi
359
numide et frappés d'exil . Ces partisans sont rappelés et ceux du parti nationaliste sont exilés ou
360
s'enfuient .
314
Selon Rome, Carthage viole le traité de 201 av. J.-C. conclu pour mettre fin à la deuxième guerre
361
punique . Deux délégations puniques à Rome ne reçoivent aucun souhait de la part de cette
362
dernière pour éviter la guerre . Utique, vieille rivale de Carthage, offre son aide à Rome non
363 364
mécontente de disposer ainsi d'une tête de pont non négligeable à partir de 149 .

Rome décide la guerre et envoie une ambassade dans le même temps, formulant des demandes envers
330 365
la cité punique . Elle demande alors à la cité punique 300 otages de la haute société punique à
364 322 366
livrer en Sicile et débarque à Utique , aux Castra Cornelia . Les otages sont livrés et envoyés à
367
Ostie .

La délégation carthaginoise qui se présente en 149 av. J.-C. devant le Sénat romain n'obtient pas le
338 368
droit de s'exprimer et offre la deditio de leur ville . Des émissaires puniques se voient présentées
369
de nouvelles exigences. Rome demande la flotte et des armes inutiles suite à la deditio . 200 000
370, 322 369 364
armes et 2 000 catapultes sont envoyées à Utique au printemps 149 .
364
Les Romains exigent ensuite que les habitants quittent la ville, qui devait être détruite , pour
371, 372
s'installer à environ 15 km de la mer et abandonnent leurs cultes, des exigences inacceptables
370 373
pour Carthage car le renoncement au caractère maritime condamnait la cité à mort . La ville
374
tente en vain de jouer la fibre religieuse pour faire renoncer . La deditio formulée par Carthage
donnait le droit à Rome d'agir de la sorte, la procédure étant une reddition sans conditions.
375
L'acceptation est un signe de l'ignorance punique du droit romain .

Les députés puniques annoncent la nouvelle à leur retour, et des émeutes s'ensuivent durant lesquels
des sénateurs partisans de céder aux précédentes demandes des Romains sont massacrés, tout
376, 377
comme des Italiens présents . La guerre est alors déclarée peu de temps après par le Sénat
330
punique, qui enrôle des esclaves préalablement affranchis. Une trêve d'un mois demandée est
378
refusée .

Début de la guerre et opérations militaires

Début de la guerre
379
Rome dispose d'environ 50 000 hommes qui passent en Sicile au printemps 149 . Selon Slim,
Mahjoubi, Belkhodja et Ennabli les effectifs sont de 80 000 fantassins, 4 000 cavaliers et 50
380
quinquérèmes .

Carthage fait appel à Hasdrubal le Boétharque pour la défense extérieure de la ville, un autre
377
dénommé Hasdrubal « apparenté à Massinissa » s'occupant de la ville . Elle prépare sa défense en
fabricant des armes dans l'été 149, les femmes offrant leurs cheveux, pour faire des cordes de
381 382
catapultes et leurs bijoux . Carthage récupére des biens de la part des cités qui lui étaient fidèles,
383
pareillement pour Rome . Le roi numide Massinissa n'est pas prévenu des intentions romaines, et
en prend ombrage en refusant d'offrir de l'aide demandée. Une aide proposée par la suite est

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383
refusée .
313
Le commandement romain est d'abord médiocre, face à un site bien défendu : le siège est
384
défavorable à l'armée romaine face à un site dont la presqu'île est entourée de murs . Le mur qui
coupe l'isthme sur 5 km est selon Appien triple et chaque partie est épaisse de plus de 8 m et
comporte deux étages, possédant des tours tous les 60 m. La défense est en outre assurée par 300
385
éléphants, 12 000 chevaux et 720 000 soldats . Selon Lancel il s'agit plus vraisemblablement d'une
386
« triple ligne de défense », avec un fossé, un petit mur précédant le haut mur .

Les opérations militaires sont conduites d'abord par deux consuls, Manius Manilius, chargé des
387
troupes terrestres et Lucius Marcius Censorinus chargé pour sa part de la flotte . Les deux consuls
388
tentent une approche du côté de l'isthme et du côté nord du lac de Tunis , sans succès en dépit de
389
l'ouverture de brèches . Les Romains n'escomptent pas une telle résistance chez leurs adversaires,
377
« désarmés par traîtrise » . L'armée romaine est également touchée par la maladie, peut-être la
peste pulmonaire, en relation avec les températures excessives et la présence du lac de Tunis,
390
contraignant un déplacement . La flotte romaine quant à elle est endommagée par des
embarcations enflammées envoyées contre elle par les Carthaginois. Censorinus quitte le siège de
Carthage pour présider des élections aux Comices centuriates à l'automne 149 et rentre en prenant
391
Zembra .

Outre l'armée enfermée dans la ville, les assiégeants doivent faire face à une armée de 10 000
fantassins et 2 000 cavaliers menée par Hasdrubal. Les Romains tentent de se ravitailler sur le pays
mais ils sont pourchassés par Hamilcar Phaméas. Scipion Emilien remporte plusieurs faits d'armes et
392
sa notoriété grandit .

Manilius décide d'attaquer Hasdrubal à Néphéris, près du djebel Ressas. Ne suivant pas les conseils
de Scipion, l'armée romaine est contrainte à la retraite. Scipion sauve des manipules détachés du
393
groupe et obtient une couronne de la part de ses troupes .

Le vieux roi Massinissa meurt


318
en 148 , au début de
377
l'année , à l'âge de 90
394
ans . Scipion était proche
30
du roi numide . Au
printemps 148 Scipion avait
L'Afrique du Nord à la mort de été invité par le roi mourant
Massinissa pour l'aider pour sa
succession et il le désignait
exécuteur testamentaire : les Scipion auprès de Massinissa sur
fils issus de concubines sont écartés et les trois fils légitimes, son lit de mort, lithographie de A.C.
Weatherstone
Micipsa, Gulussa et Mastanabal se partagent les compétences tout
en étant tous les trois rois, dans l'intérêt de la mainmise de Rome
395
sur le royaume . Gulussa aide le romain, et des défections dans
396
le camp punique se font jour .

Une nouvelle tentative de Manilius contre les Puniques de Néphéris échoue à nouveau. Cependant,
397
Phaméas change de camp et rejoint Scipion avec ses hommes . Manilius est remplacé par
Calpurnius Pison à la tête de l'armée, qui arrive au printemps 148 sur le théâtre des opérations avec
son propréteur L. Hostilius Mancinus. Les nouveaux venus trouvent une armée romaine
398
découragée .

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Les Romains changent de stratégie et choisissent d'attaquer les établissements externes de Carthage
377
pour saper son ravitaillement , ainsi Kélibia, Néapolis ou Hippagreta, en dépit de promesses faites
aux habitants. Cette attitude entraîne des défections numides vers le camp punique, Hasdrubal
399
tentant une approche envers Micipsa et Mastanabal . Les Carthaginois promettent d'aider
Andriscos pour maintenir une pression contre Rome sur un second front, mais ce dernier est écrasé
400
en 148

Guerre de Scipion le second Africain

Les opérations sont menées à bien par Scipion Émilien, qui en vient à bout et est surnommé pour cela
« Scipion l'Africain » (ou « Scipion le second Africain » pour ne pas être confondu avec son
prédécesseur Scipion l'Africain). Scipion revient avec Phaméas début 148 et, à partir de son retour, les
401
Romains connaissent une suite de victoires .

En décembre 148 Scipion, porté par le peuple, est élu consul en dépit de l'opposition de Spurius
Postumius Albinus Magnus, second consul, pour des raisons d'âge. Il est consul en même temps de
Gaius Livius Drusus. Des volontaires sont recrutés en Italie et en Afrique et Scipion est de retour en
402
Afrique au printemps 147 .

Mancinus, qui avait débarqué au printemps 147 près de


403
Gammarth, lieu rendu difficile par la nature, ou Sidi Bou Saïd
est secouru par Scipion. Il faut noter un désaccord des sources sur
les qualités militaires de Mancinus, qui accède au consulat en
404
145 . La prise de la ville est selon Burgeon une œuvre conjointe
de Scipion et de Mancinus, cependant il est en situation
405
délicate .
406
Scipion rétablit la discipline dans l'armée romaine . Il attaque
Mégara, faubourg de Carthage, au printemps 147 et sur deux
côtés simultanément. L'attaque a lieu dans l'angle nord-ouest des
fortifications et la tête de pont est établie à partir d'une tour
appartenant à un particulier. Les troupes puniques se replient à
407
Byrsa, la vieille ville . Au printemps 147 la majeure partie du
faubourg est conquise, Hasdrubal le Boétharque fait torturer et Plan de la cité punique, théâtre
massacrer des prisonniers romains sur le rempart ainsi que des ultime des opérations.
408
sénateurs qui lui sont hostiles .

Durant l'été 147 tout Mégara passe aux Romains et Scipion fait creuser des fossés dont un sur les 4,5
km de l'isthme. Il fait construire une sorte de rectangle pourvue d'un mur et d'une haute tour face à
409
Carthage. La perte de Mégara crée la disette, voire la famine dans la cité punique qui ne peut
410
désormais se ravitailler que par la mer. A ce stade 30 000 soldats et ouvriers la défendent .

Scipion décide de bloquer l'accès au port en créant une digue. Les installations du port militaire sont
refaites un peu avant le milieu du IIe siècle et les archéologues ont pu déterminer une capacité
d'accueil de 170 navires. Les navires étaient construits selon un mode stéréotypé permettant une
411
construction rapide, selon les éléments issus des fouilles des Épaves puniques de Marsala . Les
403
Puniques créent un autre accès pour leur port et 120 navires en moins d'un an. Une flotte est bâtie
412
avec les poutres des maisons mais l'effet de surprise est manqué , la bataille navale n'eut
413
malheureusement pour la cité punique pas de résultat décisif .

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Les Romains arrivent à accéder au port à partir de la digue, une brèche dans la muraille ne pouvant
414
être colmatée par une contre-attaque punique vite matée . Poussé par la situation désespérée de la
cité assiégée, Hasdrubal tente de négocier avec Gulussa à l'automne 147. Le Numide rend compte de
la discussion à Scipion, qui en retour charge Gulussa de proposer la vie sauve à Hasdrubal ainsi qu'à
415
dix familles, proposition que le Punique rejette .
403
Les Romains occupent l'hiver 147-146 à anéantir les résistances au cap Bon . Néphéris ravitaillait
416
Carthage et devait être enlevée pour mettre fin à la guerre . Une armée est détruite à Néphéris et le
300
combat est très déséquilibré, aucun renfort ne pouvant être apporté aux assiégés . Au bout de trois
semaines de siège au début 146, la ville est prise par un stratagème : concentrés sur une action visant
les failles dans les murs de la cité, les alliés de Carthage sont trompés par une autre attaque
417
décisive .

Scipion procède à une cérémonie religieuse, l'evocatio et la devotio des divinités de l'adversaire, sans
418
doute Baal Hammon et Tanit ou Junon et Saturne dans l'interpretatio romana .
419
L'assaut final est donné au printemps 146 au cothon , le port
commerçant, les Carthaginois incendiant les installations pour
ralentir en vain les assaillants. Après avoir pris le port circulaire
les soldats prennent l'agora de la ville et dépouillent la statue
403
d'Apollon de feuilles d'or , et elle est envoyée ultérieurement
non loin du Circus Maximus. Les derniers défenseurs gagnent la
citadelle, Byrsa, lieu militaire mais aussi religieux car lieu du
420
temple d'Eshmoun .

Le siège s’achève en 146 av. J.-C. par la destruction complète et


329 Vue des ports puniques de
l'incendie de la ville, après une guerre de rues particulièrement
421 409 Carthage depuis la colline de Byrsa
féroce, partie de la zone des ports par une brêche . La
409
bataille fait rage pendant six jours et six nuits , délai symbole
422 313
de « la fin d'une lutte » ou plus de huit jours .

Le siège final de la citadelle située sur la colline de Byrsa passe par des combats de rues, pourvues de
maisons à étages ; trois rues menaient de l'agora à Byrsa. Les assaillants luttent dans chacune des
423
habitations pour avancer, se décidant d'incendier les édifices . Les habitants sont écrasés par les
chevaux et les chars, atrocités citées par les sources et confirmées par les fouilles françaises de la
403
colline de Byrsa . Les archéologues ont retrouvé des traces d'aménagements et des combats (corps,
balles de frondes, armes).
424
le septième jour une délégation demande la vie sauve. 50 000 personnes sortent de la citadelle
425
selon Appien, chiffre à ramener plutôt à 30 000 du fait de la superficie du site. 1 000 ou 900
422
personnes restent enfermées dans le temple d'Eshmoun . Le dernier combat se tient au sommet de
426
la colline, dans le temple .
425
Hasdrubal le Boétarque se rend à Scipion et implore sa pitié , muni de stemmata, « bandelettes de
427
suppliant ». Le Romain accorde une trêve aux derniers défenseurs . L'épouse du Boétharque,
426 425
Sophonisbe ou non nommée , se suicide en se jetant dans les flammes, « telle une nouvelle
421 409
Didon » , suivie de ses enfants et d'un millier de survivants , « préférant les flammes à la
425
honte » . Elle aurait égorgé ses enfants au préalable à un discours en direction du vainqueur et
l'invitant à punir son mari qui « avait trahi sa patrie, ses dieux et ses enfants », avant d'incendier le
428 429, 425
temple. L'incendie se poursuit pendant six jours , dix jours selon Diodore .

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Diodore de Sicile évoque une scène entre Scipion Emilien et


Polybe : Scpion pleure et répond à Polybe qui lui demande la
raison en citant des vers de l'Iliade : « Un jour viendra où périra
Ilion [Troie], la ville sainte, où périront Priam et le peuple de
329, 426
Priam, habile à manier la lance » : il craint qu'un destin
funeste advienne à sa patrie. Scipion est ainsi dépeint comme
« un héros non dépourvu d'émotions et empreint d'humanité » et
430
la scène est « plausible » .

Le suicide de la femme d'Hasdrubal


et le double infanticide selon Pierre
Woeiriot.

Légende et conséquences

Destruction et pertes humaines

Rome fête la victoire par des jeux. La vaincue est pillée par les soldats même si Scipion fait mettre de
431
côté les richesses des temples, se gardant de récupérer quoi que ce soit . La ville est détruite sur
432
ordre du Sénat mais des vestiges importants subsistent à certains endroits ainsi sur les flans de
421, 433
Byrsa, avec une élévation allant jusqu'à 3 m .

La légende du sel semé sur les terres pour les rendre infertiles par crainte de la résurrection de la
434
puissance de Carthage, répandue par Sozomène et Boniface VIII a été diffusée dans les années
1930 par Bertrand Hallward puis battue en brèche par de nombreux historiens, le sol étant
435
néanmoins déclaré sacer, c’est-à-dire maudit lors d'une cérémonie que nul ne devait habiter .
Rome « garde le cadavre » selon l'expression de Mommsen. Le territoire de Carthage devient ager
313
publicus .

Avant le début du siège, la population de la capitale punique est estimée entre 200 000 et
338 422
400 000 habitants . Strabon évoque le chiffre de 700 000 habitants mais il n'est pas réaliste . La
436
prise de la ville, « premier génocide de l'histoire » selon Kiernan aurait entraîné la mort de
370
150 000 personnes . Non loin de Byrsa, Alfred Louis Delattre a fouillé deux fosses communes
437, 438, 421
contenant plusieurs centaines de corps . Ces morts auraient été inhumés par des
425
Carthaginois prisonniers après la prise de la ville selon une interprétation .

En 146 av. J.-C., après la prise de la ville, Scipion Emilien envoie 55 000 habitants en esclavage dont
370
25 000 femmes . Ben Kiernan affirme donc que les Romains n'ont donc pas massacré les
370
survivants, contrairement aux Athéniens lors de la prise de Mélos en 416 av. J.-C. . Des survivants

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313
ont migré dans le monde grec .

Survie de l'Afrique punique

L'Afrique anciennement punique continue de l'être : la civilisation


ne s'effondre pas avec la chute de la cité d'Hannibal et perdure
longtemps, et s'appelle à partir de ce moment néo-punique. La
433
langue et la religion se maintiennent . Septime Sévère, né à
Lepcis Magna, avait des membres de sa famille qui ne parlaient
que le punique. Deux siècles après la destruction de Carthage, des
inscriptions continuent d'être gravées dans cette langue, y
439
compris en Sardaigne jusqu'au IIe siècle de notre ère . La
religion persiste : les deux divinités principales de Carthage, Tanit
et Baal Hammon, sont appelées Saturne africain et Junon
Caelestis et font l'objet d'un culte important jusqu'à la
439
christianisation de la région . Les titres des institutions
carthaginoises, comme ceux de suffètes ou rabs, continuent d'être
439
utilisés dans les cités jusqu'au règne de Marc Aurèle . Le
processus d'acculturation à Rome, lent, ne sera jamais total.

Avec la chute de Carthage, les Romains épargnent sept cités


370 440
puniques et en rasent cinq autres , dont Tunis et Aspis . De
grandes cités puniques s'étaient ralliées à Rome, Utique et Leptis Statuette de terre cuite représentant
Magna, et la civilisation carthaginoise s'était répandue dans le Baal Hammon découverte dans les
313 fouilles du sanctuaire de Thinissut,
monde berbère .
démontrant la survie de la religion
Scipion fait restituer aux Siciliens le produit des pillages de la punique un siècle après la fin de
432
première guerre punique . Les bibliothèques de Carthage sont Carthage
441 36
détruites ou emportées , confiées aux royaumes berbères où
ils furent traduits en grec. Seul le traité d'agronomie de Magon en
28 volumes fut traduit en latin sur l'ordre du Sénat, et connait un succès en Italie dans la seconde
442
moitié du IIe siècle av. J.-C .

Utique devient la capitale de la province d'Afrique, l'ager publicus avant partage comportait 55 000
km2 et fut partagé entre vainqueurs ou exploité contre redevances. Scipion fit creuser la fossa regia,
443
nouvelle frontière pour la nouvelle entité territoriale de 25 000 km2 et partit recueillir le triomphe
440
à Rome . Le territoire est cadastré soigneusement et administré par un magistrat de titre de
443
proconsul à partir de Sylla, cette administration figeant la progression numide .

La ville à proprement parler fait l'objet d'une tentative de colonisation au temps des Gracches en
443
123-122 pour répondre à la misère d'une couche de la population romaine et qui échoue , mais le
313, 433
processus sera surtout le fait des Julio-Claudiens, César en 46 et Auguste en 29 .

Conséquences pour Rome

Rome est à la croisée des chemins avant la dernière des guerres puniques et cet événement est un
444
tournant dans l'impérialisme .

Les conséquences de la guerre, avec le développement des grandes exploitations agricoles et la ruine

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444
de la petite paysannerie, annonce la crise de la République et la naissance de la guerre de profit .

Guerres puniques dans les mythes, exemples de la


Bretagne et de l'imaginaire nazi
Affrontement abondamment relaté par les sources antiques, les guerres puniques ont jusqu'à nos
jours inspiré les écrivains, les érudits et les historiens.

Mythe d'une survie de Carthage en Bretagne

Dans le courant du e siècle, des érudits bretons et d'autres théoriciens de l'origine phénicienne des
445
peuples bretons émirent l'hypothèse d'une présence carthaginoise en Armorique . En effet, selon
Pierre Georgelin, des rescapés de la Troisième Guerre punique se seraient réfugiés en Armorique,
dans les colonies carthaginoises les plus septentrionales, et auraient constitué le peuple des Vénètes,
disparu des sources à la fin du Ier millénaire av. J.-C. Selon eux, la guerre des Gaules serait la IVe
guerre punique, ces colonies carthaginoises de Bretagne ayant reconstitué la puissance de leur
N 2, 446
métropole .

Guerres puniques dans l'imaginaire nazi


447
Comme l'a affirmé Hitler dans Mein Kampf (1924) , l'histoire du monde est déterminée par une
lutte des races. L'opposition entre Rome et Carthage était prétendue être une opposition entre deux
Weltanschauungen, l'une nordique, idéaliste, agraire, l'autre sémitique, matérialiste,
448
commerçante .

Encouragé par Hitler, Alfred Rosenberg fut un des premiers auteurs nazis à proposer une analyse des
guerres puniques : les populations romaines, nordiques, devaient affronter pour la première fois les
N 3, 449 450
populations asiatiques, sémitiques . Le discours de Caton l'Ancien prenait un sens raciste ,
Rosenberg déplorant le fait que les Romains n'aient pas profité de leurs succès pour « détruire tous
451
les repaires syriens, asiatiques, judéosémitiques » . Ces derniers auraient alors pris leur « revanche
452
raciale » avec la conquête du trône impérial romain par la dynastie des Sévères .

Durant la Seconde Guerre mondiale, les propagandistes allemands exploitèrent souvent le souvenir
451
des guerres puniques. Staline fut présenté comme un nouvel Hannibal . En 1943 parut un ouvrage
collectif, Rome et Carthage, rédigé par des antiquisants allemands dirigés par Joseph Vogt,
453
définissant les guerres puniques comme un « combat racial saturé de haine » entre la République
N 4, 449
romaine et la cité maritime de Carthage, « foncièrement sémitique » .

Pour galvaniser des unités déçues par les défaites de l'été 1944, Goebbels rappelait les défaites
N 5, 454
essuyées par Rome durant la Seconde Guerre punique, qui n'avaient pas empêché la victoire.
455
De même, les défaites allemandes n'empêcheraient pas la victoire finale du Reich .
N 6
Au cours des premiers mois de 1945, Hitler, se voyant un nouveau Cunctator , attendant les
conditions favorables pour écraser ses adversaires dans une gigantesque bataille
N 7, 456, 457
d'encerclement , mentionna abondamment à ses proches l'exemple de la Deuxième Guerre
450, 457
punique .

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Le 1er, puis le 8 et le 15 avril 1945, l'hebdomadaire Das Reich revint longuement sur la question. Dans
son éditorial hebdomadaire, Goebbels évoqua encore longuement la Deuxième Guerre punique.
L'historien Walter Frank proposa un article de vulgarisation sur l'attitude du Sénat romain durant
cette même guerre, et sur la panique qui saisit Rome à l'annonce du passage des Alpes par Hannibal,
458
expliquant la victoire romaine par le courage des Romains . Le journal du NSDAP exploita
également le thème, de manière moins savante et plus explicite dans ses éditions de la mi-avril
454
1945 .

Bibliographie sommaire

Sources
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Roussel, Maxime Gaucher et Philippe Torrens

Ouvrages généraux
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Stéphane Gsell, Histoire ancienne de l'Afrique du Nord, vol. 8 : Jules César et l'Afrique, fin des
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Hédi Slim (photogr. Nicolas Fauqué), La Tunisie antique : de Hannibal à Saint-Augustin, Paris,
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Ouvrages généraux sur Carthage

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François Decret, Carthage ou l'empire de la mer, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points /
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(ISBN 978-2-262-04112-0)

Ouvrages généraux sur Rome

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Elisabeth Deniaux, Rome, de la Cité-État à l'Empire, Paris, Hachette, 2001
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Bibliographie sommaire sur les guerres puniques


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Yann Le Bohec, Histoire militaire des guerres puniques, Monaco, Éditions du Rocher,
coll. « L'art de la guerre », 1995, 342 p. (ISBN 978-2-268-02147-8)

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Première guerre punique

Christophe Burgeon, La première guerre punique ou la conquête romaine de la Sicile, Louvain-


la-Neuve, Academia, 2017.
Yann Le Bohec, Géostratégie de la première guerre punique : Actes de la table ronde de Lyon –
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Deuxième guerre punique

Gilbert Charles-Picard, Hannibal, Paris, Hachette, 1967, 271 pages.


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pendant la seconde guerre punique », Hypothèses, 2001, p. 131-140 (ISSN 1298-6216 (http://worldc
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Patrick Le Roux, La péninsule Ibérique aux époques romaines : (fin du IIIe s. av. n.è. - début du
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Troisième guerre punique

Christophe Burgeon, La troisième guerre punique et la destruction de Carthage : le verbe de


Caton et les armes de Scipion, Louvain-la-Neuve, Academia, 2015, 190 p.
(ISBN 978-2-8061-0254-6, lire en ligne (https://books.google.com/books?id=HecACwAAQBAJ&printsec=frontcove
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Ben Kiernan, « Le premier génocide : Carthage, 146 A.C. », Diogène, no 203, 2003, p. 32-48
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anciennes, vol. 101, nos 3-4, 1999, p. 405-411 (ISSN 0035-2004 (http://worldcat.org/issn/0035-2004&lang
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29 septembre 2019)

Aspects historiographiques
Johann Chapoutot, Le nazisme et l'Antiquité, Paris, Presses universitaires de France, 2008,
643 p. (ISBN 978-2-13-060899-8). .
Johann Chapoutot, « Comment meurt un empire. : Le nazisme, l'Antiquité et le mythe », Revue
Historique, vol. 3, no 647, 2008, p. 657-676 (inscription nécessaire) – via Cairn.info.
Dominique Frere, « Les origines phéniciennes de la Bretagne : archéologie d'un mythe »,
Annales de la Bretagne et des pays de l'Ouest, vol. 2, no 115, 2005, p. 37-65 (lire en ligne (http://ab
po.revues.org/329)). (inscription nécessaire) – via Cairn.info

Autres ouvrages
Pierre Lévêque, Nous partons pour la Sicile, PUF, coll. « Nous partons pour », 1989, 378 p.
(ISBN 978-2-13-042119-1). .
(it) Giovanni Pugliese Carratelli, Profilo della storia politica dei Greci in Occidente, Bompiani,

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1996 (ISBN 88-452-2821-5).


(it) Mario Torelli, Storia degli Etruschi, Rome et Bari, Economia Laterza, 1997, 302 p.
(ISBN 88-420-5222-1).

Notes et références

Notes
1. En rhétorique on la désigne comme étant une épanalepse
2. Les tenants de cette théorie s'appuient sur la présence de pièces de monnaie, de stèles d'origine
punique, et de divers objets arrivés en Bretagne à la faveur de la mode de la collection d'objets
antiques.
3. Selon Rosenberg, les Asiates menaient depuis la nuit des temps une lutte à mort contre les
populations germaniques, et les grandes confrontations armées de l'histoire antique étaient autant
d'épisodes de cette lutte à mort.
4. Carthage était déclarée être un ennemi racial du peuple nordique.
5. La bataille de Cannes.
6. Le surnom de Cunctator, le temporisateur, a été donné à Fabius Maximus.
7. La propagande de guerre allemande des derniers mois de l'année 1944 mit en parallèle Fabius
Maximus et Hitler.

Références
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456. Le nazisme et l'Antiquité, p. 570
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Voir aussi

Liens externes
Encyclopédie Larousse en ligne, « guerres puniques » (http://www.larousse.fr/encyclopedie/gro
upe-homonymes/guerres_puniques/139832), 30/11/2013.
site linternaute.com, « Histoire des guerres puniques » (https://www.linternaute.com/histoire/mot
cle/5020/a/1/1/guerres_puniques.shtml), 2013.
Encyclopædia Universalis en ligne, « Puniques (guerres) » (http://www.universalis.fr/encycloped
ie/puniques-guerres/), 2013.
site Herodote.net, « 264 à 146 avant Jésus-Christ - Les guerres puniques » (http://www.herodot
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Serge Jodra, « Les guerres puniques », Imago Mundi (http://www.cosmovisions.com/ChronoGu
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(en) Chronologie des guerres puniques (Ancient Roman Military) (http://www.redrampant.com/ro
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(en) War and Peace: Phoenician Society’s Peaceful Foundation and the Deviation Into War
(International Society for the Comparative Study of Civilizations) (http://www.phoenician.org/puni
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(es) http://www.historialuniversal.com/2010/03/guerras-punicas-roma-cartago.html.

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Guerres puniques — Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerres_puniques

Articles connexes
Histoire de Carthage - Armée de Carthage - Flotte carthaginoise
Histoire de Rome - Armée romaine - Marine romaine
Hamilcar Barca - Hannibal Barca
Scipion l'Africain - Scipion Émilien
Traités entre Rome et Carthage

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