Vous êtes sur la page 1sur 8

Introduction

Le sujet d’aujourd’hui sera la perception qu’avait machiavel dans son livre « Le Prince » concernant un
homme parmi les plus illustres de la Respublica Romaine Publius Cornelius Scipio Emilien surnommé l’
« Africanus »

Ici nous parlerons brièvement de ces deux personnalités pour comprendre le contexte dans lequel cet
ouvrage est écrit de plus cette contextualisation nous permettra de mieux comprendre la description et
l’avis que Machiavel a sur Scipion.

Le prince fut un livre destiné aux dirigeants du XVIe siècle pour guider leurs actions non pas en termes
de moralité comme la plupart des ouvrages de l’époque mais en analysant froidement la situation pour
y trouver la meilleure solution.

Ce livre fut décrié à sa sortie car la moralité ne faisant pas partie de cet ouvrage d’où l’adjectif en
français de machiavélique cependant le livre entrera dans la postérité pour être un livre faisant fit des
principes moraux de l’époque pour se consacrer à l’efficacité de ses conseils.

Machiavel utilisa abondamment les figures du passé tel que Scipion pour premièrement appuyer son
propos concernant tel ou tel chose de plus il usa de ces illustres personnages pour légitimer son propos
car Scipion est entré dans la postérité comme un homme de bien et respecté

Il est temps d’évoquer la figure de Scipion avant d’entrer dans le vif du sujet C’est un général et un
homme d’etat romain né vers 236 et mort en 183 av n.e.

Il est entré dans la grande Histoire avec un grand H grâce à ses victoires contre les Carthaginois dirigé
par le célébrissime Hannibal Barca qui donna son nom à la guerre bien que l’ayant perdu symbole du
respect immense qu’avait les romains envers le plus grand ennemi de Rome à cette époque.

Scipion est donc entré dans l’Histoire mais demandons-nous comment Machiavel explique-t-il l’entrée
de Scipion dans la grande Histoire .
1) Scipion face au péril
A) La prise de pouvoir et son utilisation habile

La première évocation de Scipion par Machiavel dans son ouvrage intervint à la ligne 94 lorsque
Machiavel tente de démontrer l’obligation des rois à étudier la pensée des hommes les plus illustres lors
de la conduite de la guerre.

Il met en relation la postérité des grands hommes de l’histoire avec le suivi scrupuleux de leurs glorieux
ancêtres. Ainsi il dit qu’Alexandre le Grand imitait Achille ou que Scipion prenait Cyrus comme exemple
à tel point que des similarités indiscutables existaient entre les deux hommes.

Si nous étudions la vie de ces deux protagonistes nous trouvons effectivement des similitudes dans la vie
de ces deux personnages. Premièrement leurs premiers faits d’armes se sont faits contre des ennemis
éminemment puissant et qui auparavant avait ravagé leurs pays de naissance.

Commençons par Cyrus le grand qui fut prompt à mobiliser l’armée perse pour combattre les Mèdes qui
jusqu’alors avait sous leur houlette de nombreux peuples mais les perses achéménides se rebellèrent
contre cette domination et Cyrus après une campagne sanglante finit par terrasser ses ennemis les
Mèdes et ainsi commença à entrer dans l’Histoire.

Quant à Scipion la lutte contre un ennemi mortel fut aussi le début de son Histoire, en effet après avoir
assisté à la défaite des romains à Cannes en 216 av n.e il décida de remobiliser les survivants pour
continuer la lutte ce qui lui permet d’être élu par ses troupes général en chef.

Sans trop entrer dans les détails il finit par lancer une expédition en Hispanie pour affaiblir les
Carthaginois ce qu’il réussit avant de battre définitivement les Carthaginois et Hannibal à Zama en 202
av n. e.

Si nous reprenons point par point ces deux faits qui ont fait la reconnaissance de ces deux personnages,
Machiavel insiste sur l’immense volonté et le charisme possédaient par ces deux grands hommes pour
avoir dans un premier temps convaincu leurs peuples respectifs de leurs octroyer le pouvoir bien que les
systèmes politiques fussent différents.

Mais ces deux faits réservent d’autres leçons a tiré, en effet ils n’ont pas seulement convaincu leurs
peuples de leurs donner le pouvoir, ils ont réussi à utiliser leurs pouvoir à bon escient. Il faut entendre
l’expression à bon escient dans un contexte d’époque où le peuple fut en danger face à un envahisseur.
Ils réussirent leurs campagnes militaires contre des peuplades menaçant l’intégrité territoriale et les
libertés de leurs peuples respectif. Donc non seulement ils prirent le pouvoir grâce à leurs compétences
et à leurs charismes mais ils utilisèrent à merveille celui-ci pour lutter efficacement contre leurs
ennemis.

C’est donc entre autres pour cela que Machiavel lie fortement ces deux personnages tout en indiquant
une sorte de passage de relais car il précise bien que Scipion s’inspira fortement de Cyrus le Grand, la
leçon étant que les siècles passent mais les ingrédients indispensables pour être un excellent dirigeant
perdure à travers le temps.

Cependant les similitudes entre ces deux personnages ne s’arrêtent pas là, loin de là car les deux
protagonistes après avoir défendu leurs patries désiraient agrandir leurs domaines par des conquêtes
quitte à affronter une myriade d’ennemi extrêmement puissant.

B) La vision à long terme de Scipion

Ainsi Cyrus le Grand après avoir chassé les Mèdes et prit le contrôle de ce qu’on appellera à présent
l’Empire Perse achéménide vit dans la Cappadoce (centre de la Turquie actuelle) une nouvelle satrapie à
conquérir.

Il mena ainsi ces troupes contre le richissime roi Crésus et Cyrus le Grand fit preuve d’audace car lorsque
l’hiver survint les actions militaires s’arrêtaient net mais Cyrus a profité de la démobilisation de l’armée
de Crésus pour le surprendre avec la sienne et il le vainquit finalement.

Quant à Scipion lorsqu’il mena la guerre contre Hannibal Barca, il eut un débat houleux au Sénat et au
sein de la société romaine entre deux protagonistes Scipion et Fabius Maximus.
Le débat fut sur la stratégie a adopté contre Hannibal, tandis que Fabius voulut simplement le chasser
de la péninsule italienne Scipion rétorqua qu’il fallait s’engouffrer dans les territoires carthaginois en
Hispanie et en Afrique pour augmenter la puissance romaine.

Comme nous l’avons vu plus haut Scipion réussit à vaincre les carthaginois en hispanise et s’empara de
ces territoires ainsi il agrandit considérablement le territoire de la Respublica Romaine

Ici retenons que ces deux illustres hommes d’état ont en plus du charisme et des compétences une
vision à long terme de ce que devrait être leurs régimes politiques respectifs.

Ils réfléchissent non seulement à comment battre l’ennemi qui est devant eux mais aussi au meilleur
moyen de faire perdurer leurs entités politiques.

Machiavel dépeint ainsi le monarque idéal selon lui mais bien que Machiavel n’ait pas la prétention de
lui-même diriger une entité politique, il compte bien montrer à quel point il est indispensable et encore
une fois il utilisera la figure de Scipion pour y arriver.

Machiavel relata un fait de la vie de Scipion à la page 107 de son ouvrage et il montra malgré les
nombreux éloges à l’encontre de Scipion, la nécessité pour chacun d’avoir des conseillers dignes de
confiance permettant de contrebalancer les défauts des souverains.
2) L’importance de l’entourage pour le Prince

A) Scipion face à la révolte

La dernière allusion de Scipion par Nicolas Machiavel intervient à la page 107 de son ouvrage décrivant
une rébellion contre Scipion lors de sa campagne en Hispanie contre les Carthaginois.

Machiavel relate une révolte parmi les troupes que dirigeait Scipion en raison d’une clémence excessif
ce celui-ci contre certains de ses hommes s’adjugeant ainsi une solde bien plus élevée que prévu.

Scipion était coutumier du fait car Fabius Maximus l’ennemi politique de Scipion reprocha déjà cette
distribution excessive d’argent l’accusant ainsi de corrompre l’armée de Rome. Il évoquait entre autres
la mutinerie des Locriens (des grecques de la péninsule) contre l’autorité de Scipion et critiqua sa
gestion envers un de ses lieutenants qui les spolia.

Machiavel évoque donc les défauts perceptibles de Scipion malgré tout le bien qu’il en pense. Ici
Machiavel n’a pas comme objectif de créer un personnage historique parfait, infaillible, intraitable etc…

Au contraire Machiavel fait preuve d’une étude pointue et extrêmement détaille de la vie de Scipion
pour évidemment en tirer les points positifs mais aussi les points négatifs. Evidemment il ne cache pas
une certaine admiration pour lui mais il sait nuancer son propos.

D’ailleurs Machiavel ne se contente pas de mettre en lumière les défauts de Scipion, il montre aussi la
façon dont Scipion s’est dépêtré de cette situation dangereuse.
B) Les hommes de confiance : un gage de bon règne

Machiavel affirme que l’extrême douceur ressentie par Scipion à l’encontre de ses soldats qui se sont
fièrement battus à ses cotés durant de nombreuses années aurait pu lui couter sa place dans la grande
Histoire.

Cependant le Sénat intervint de manière fortuite pour rappeler Scipion à ses devoirs de consul et de
garant de la discipline militaire au sein de l’armée romaine. Ainsi Machiavel par cet exemple montre la
prééminence d’institutions politiques fortes capable de remettre sur le droit chemin le prince.

Aussi illustre que pouvait être Scipion il eu besoin du recadrage du Sénat pour agir dans l’intérêt
supérieur de la nation qu’était Rome à cette époque.

Ainsi il prouve par cet exemple le rôle important du Sénat et il fait une allusion à peine voilée à sa propre
vie car étant un légat durant la république Florentine, il fut donc un homme de pouvoir et très influent
au sein de celle-ci.

Cependant il fut chassé par les Médicis qui instaurèrent par la suite une monarchie et par la rédaction de
cet ouvrage et de cet exemple plus particulièrement il tente de prouver à qui veut l’entendre
l’importance d’un contrepouvoir effectif au sein de la cité pour aviser le prince en cas de mauvais choix
et permettre à la cité de perdurer dans le temps comme l’a fait Rome au fil des années.
Conclusion

La vision de Scipion par Machiavel peut être résumé grossièrement en deux grandes tendances.
Premièrement il encense la volonté, les compétences et le charisme de Scipion lorsque arriva des heures
sombres avec la seconde guerre punique.

Il encra Scipion dans la grande histoire des grands hommes en le comparant à Cyrus le Grand et montra
ainsi une continuité dans le comportement des grands hommes malgré les siècles qui les séparèrent.

Puis il indiqua que tout Scipion qu’il est, il eu besoin de recadrage dans les actions qu’il mena tout au
long de sa vie et ce recadrage du Sénat finalement lui fut profitable car c’est ce qui lui permit d’entrer
dans la grande histoire .

Vous aimerez peut-être aussi