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Cours de Sociologie politique Licence 1

2e semestre

Plan

Introduction

I. Définition du concept de politique

II. La Sociologie Politique avant le XIX siècle

III. La sociologie Politique au XIX siècle

IV. La sociologie politique au XXe siècle

Conclusion

Avant de faire un détour historique pour montrer les conditions de naissance de la


sociologie politique ou de la science politique, il est nécessaire de se demander quelle sociologie
politique doit-on privilégier ?
Après tout, on définit généralement la science politique comme la science du pouvoir. Il n’est
donc pas inutile d’avoir participé à un gouvernement et d’appartenir à un parlement pour
réfléchir sur le pouvoir, sa réalité, ses conditions d’exercice et ses limites. Si l’on veut éviter
que la science politique ne soit simple « politologie » au sens littéral du terme, c’est-à-dire pur
discours sur la politique ou simple dissertation abstrait, voir comparative, sans contact immédiat
avec la matière des faits, sans observation directe, de l’intérieur, comme Acteur et pas
seulement comme témoin. En effet, pour tout politiste, ce sont les faits, qui gouvernent le monde
et depuis 1977, les événements se sont précipités et accumulés qui modifient et parfois
bouleversent les bases mêmes sur lesquelles vivent les sociétés politiques.
Reste à savoir si l’on doit parler de sociologie politique ou de science politique au regard de ces
interrogations sur les événements ? On peut en disputer à l’infini. En effet, ces deux termes sont
presque synonymes et cette querelle a peu d’intérêt.
I. LE CONCEPT DE POLITIQUE

Etymologiquement la politique vient du grec « politikos » qui signifie ville, cité. D’après
l’origine du mot la politique est l’art d’administrer la cité. Plus couramment, elle est la science
ou l’art de gouverner un Etat ou, plus simplement la conduite des affaires publiques. Cette
définition lie fortement la politique à l’Etat. Or définir la politique par l’Etat c’est rester dans
l’orientation d’Aristote, qui considère la « polis » comme l’organisation principale qui renferme
en soit toutes les autres. Au-delà de cette assimilation Politique-Etat la plupart des auteurs
contemporains renvoient la notion de politique à celle de pouvoir.
Retenons que la politique ou le politique est une notion difficile à définir. La sociologie
politique, la philosophie, les spécialistes du droit, la science politique se sont toutes intéressées
à la question. L’anthropologie politique et la sociologie politique ont eu d’ailleurs des difficultés
à se constituer liées à la complexité du phénomène : comment définir la politique ? Toutes les
sociétés sont-elles concernées par le phénomène politique ?
Depuis l’antiquité plusieurs tentatives de définition ont été opérées. Parmi celles-ci on peut citer
les écoles maximalistes qui considèrent que dès qu’il y a société, il y a pouvoir politique et les
minimalistes qui jugent que le phénomène politique n’est pas un universel car il existe des
sociétés traditionnelles où il n’existe pas de système politique organisé. Radcliffe Brown, qui
appartient à cette dernière tendance, a étudié les Andama des Iles du Pacifique et nie l’existence
d’institutions politiques chez ces sociétés. Toutefois, assimilant la politique à l’emploi ou la
possibilité de l’emploi de la force physique, il lui affecte deux principales fonctions :
« premièrement, celle qui consiste à maintenir l’ordre social en favorisant la coopération
interne, deuxièmement, celle qui garantit la sécurité en organisant la défense de l’unité du
groupe ». Max Weber (1959) considère lui, que le concept est extraordinairement vaste et
embrasse toutes les espèces d’activité directe autonome. « On parle de la politique de devise
d’une banque de la politique d’un syndicat au cours d’une grève ; on peut également parler de
la politique d’un comité qui dirige une association, de la politique d’une femme habile qui
dirige son mari ». Mais pour lui, politique peut signifier « Etat » ou l’influence que l’on exerce
sur cette direction. Il rejoint ainsi Radcliffe Brown en soulignant que « la relation entre Etat et
violence est tout particulièrement intime » (Weber, M., 1959 : 125). Mais au sens où on l’étudie
dans cette recherche, Max Weber entend par politique « l’ensemble des efforts que l’on fait en
vue de participer au pouvoir ou d’influencer la répartition du pouvoir, soit entre les Etats, soit
entre les divers groupes à l’intérieur d’un même Etat »
Ces conceptions qui se basent sur des critères comme la contrainte physique ou l’exercice du
pouvoir semblent aujourd’hui nuancées ou repris par les acteurs de la politique sénégalaise.
Dans le florilège des Cahiers de l’Alternance (2000), les hommes politiques sénégalais
renvoient la notion à la défense des intérêts de leurs mandats. Me Doudou Ndoye, Secrétaire
Général du Parti de l’Union pour la République (UPR) considère que « la politique n’est pas
une fin en soi, c’est un moyen : le moyen de contribuer à faire mieux vivre le peuple, un combat
global pour la société… », Ousmane Tanor Dieng, Secrétaire général Parti Socialiste (PS) quant
à lui, estime que la politique est « un combat qui a une grande noblesse, la participation à la
gestion de la cité (faire de) la politique (c’est faire quelque chose pour la cause de la
démocratie, du développement, de l’épanouissement de ses semblables »
Mais, selon le contexte dans lequel la notion est employée, la politique devient l’ensemble des
affaires concernant le gouvernement, l’ensemble des affaires publiques d’un Etat, des
événements les concernant et des luttes de partis, l’art de convaincre, d’éduquer et de lutter
pour le pouvoir, voire le métier des hommes politiques ou des politiciens.
Weber souligne qu’on peut faire de la politique de plusieurs manières : on peut faire de la
politique d’une manière occasionnelle, on peut en faire une profession secondaire ou une
profession principale, ils le fond de façon : soit ils vivent « pour » la politique, ou bien « de »
la politique. Ceux qui vivent pour la politique fond d’elle, dans le sens le plus profond du terme.
Le but de leur vie, soit parce que cette activité leur permet de trouver leur équilibre interne et
d’exprimer leur valeur personnelle. Ceux qui voient donc dans la politique une source
permanente de revenus « vivent de la politique » et que, dans le cas contraire ils viennent
« pour » elle.
La sociologie politique veut mettre à jour les relations qui lient les régimes politiques aux
structures sociales, au niveau économique et culturel. Philippe Braud (sociologue français) dans
un grand volume intitulé Sociologie politique, donne les contours de cette discipline.
Au niveau de ses fondamentaux, le rapport entre individu et la société comparé au dilemme de
la poule et l’œuf, le réel et le symbolique, la place du conflit, les institutions politiques ; les
idéologies des formations politiques, le vote ; la formation sociopolitique de l’Etat moderne :
l’ignorance des groupes sociaux, personnes, mouvements sociaux sur l’organisation et le
fonctionnement des institutions d’Etat, les rapports de force à l’intérieur entre les groupes :
influence de l’inégalité des forces sociales sur la politique, constituent autant de sujets qui
intéressent la sociologie politique (le pouvoir, l’Etat, les groupements sociaux, l’action
collective et la formulation d’exigences par les groupes d’intérêt). Voilà pourquoi, Amouzou
Essé définit la société politique comme la science qui se propose « d’étudier les soubassements
sociaux de tout régime politique, entendu que tous les pouvoirs politiques sont ancrés dans un
contexte social qui mérite d’être élucidé » (Essé Amouzou, 2008 :35.
Par ailleurs, la politique note Philippe Braud, est « l’ensemble des pratiques et mécanismes
sociaux obéissant peu à peu à des règles intentionnelles et dont le but est de permettre la
conquête et l’exercice de pouvoir d’Etat »). Cette définition part des pratiques réelles et
maintient les acteurs de la politique dans l’exercice du pouvoir ou de leur fonction. Tel n’est
pas le cas dans l’analyse faite par Martine Pécharma dans son article « l’idée du politique » où
l’auteure, en des termes sans équivoque, pose la politique comme une notion qui peut s’auto-
désigner sans référence aux pratiques et aux mécanismes qu’elle juge trop larges et imprécis.
L’approche conceptuelle de la politique chez Martine Pécharma nous est d’un apport
considérable car elle pose d’emblée un problème d’ordre linguistique. Pour elle, des mots, « des
mots qui sont en réalité des adjectifs ont beau être utilisés en faisant abstraction des sujets
qu’ils qualifient, ils continuent à s’y apporter, et leur référence se rétablit sans peine » (Denis
Kambouchner, 1995). En partant de cette idée, l’analyse historique distingue « la politique »
et « le politique », révéle qu’il ne s’agit pas d’une liaison entre les faits, mais un rapport
nécessaire, un mode d’activité des hommes, la direction particulière contingente, d’un groupe
politique à un moment de son histoire désigné par « la politique » et un mode de leur existence,
un domaine humain spécifique désigné par « le politique » (René Coste). Ainsi, en citant Léo
Strauss qui pense que la signification des deux mots sera toujours l’objet de controverse, Martin
Pécharman arrive à la conclusion selon laquelle, si la politique est une activité qui ne s’achève
jamais, c’est que la politique qui la fonde est absolument lié à l’existence des hommes, en tant
qu’ils se reconnaissent mutuellement comme agent ayant un seul et même objet, qui les
intéresse tous également, et dont le caractère englobant n’est rien de moins que le bien commun
(Denis Kambouchner, 1995).
La politique est « l’ensemble des efforts que l’on fait en vue de participer au pouvoir ou
influencer la répartition du pouvoir, soit entre les Etats, soit entre les divers groupes à
l’intérieur d’un Etat ». Lorsqu’on dit d’une question qu’elle est « politique », d’un Ministre ou
d’un fonctionnaire qu’ils sont politiques ou d’une décision, qu’elle a été déterminée par la
politique, il faut entendre par là que :
1. Les intérêts de la répartition, de conservation, ou du transfert du pouvoir qui ont été
déterminants pour répondre à cette question.
2. Les mêmes facteurs qui conditionnent la sphère d’activité du fonctionnaire en question et dans
le dernier cas qui déterminent cette décision (Max Weber)
Le reste sert à indiquer les axes et les orientations de ce cours. Trois directions nous paraissent
essentielles à indiquer.
Pour expliquer, d’abord, ce qu’est l’analyse scientifique de la politique sans méditer sur la
sociologie politique, sa définition, son essor. Mieux vaut définir la science politique, non par
ce qu’elle est, mais parce qu’elle, en indiquant les principaux apports (approches, concepts,
modèles) qui constituent peu à peu une théorie politique, ou du moins ses premiers éléments.
On peut, ensuite appliquer ces quelques limites de théories politiques à l’analyse du réel,
autrement dit, pour étudier les systèmes politiques d’aujourd’hui dans leur forme concrète car
très longtemps, des politistes ont fragmenté la réalité politique. Au lieu de la considérer comme
un ensemble elle-même englobée dans un ensemble plus vaste, avec qui elle entretient des
rapports complexes. Désormais, le concept de système politique permet cette réorientation car
l’ensemble social exerce sur le système politique une pression que celui-ci tente souvent de
compenser.
Enfin, reste à examiner les pièces motrices du système politique. C’est-à-dire les organisations
politiques (les partis politiques) et les institutions politiques qui animent la vie publique. Cette
sociologie politique doit s’ouvrir aux autres sciences qui ont autant à dire sur le fait politique
que la science politique elle-même.

II. La Sociologie Politique avant le XIX siècle

La sociologie politique est la plus vieille mais aussi la plus neuve des sciences sociales.
En effet, son histoire explique largement ses problèmes actuels. Ainsi, à l’état civil
épistémologique, la sociologie politique apparait tardivement. Elle nait discrètement d’une
rencontre fortuite: celui d’un néologisme contestable et d’une tradition multiséculaire.
En réalité, de toutes les sciences sociales, ce fut la première à voir le jour. Paradoxalement la
sociologie politique précède la sociologie, puis manque d’être absorbée par elle au XIX siècle
et retrouve enfin une autonomie relative dès le début de ce siècle.
Par ailleurs, en 1839 au Tome 4 de son cours de philosophie positive, Auguste Comte crée le
terme de « sociologie » pour désigner la science de la société, l’étude scientifique des
phénomènes politiques. Mais bien avant le 19e siècle qui voit naitre la sociologie, la sociologie
politique existait déjà sans le nom. Mais avec la conscience de son objet, de sa méthode et de
ses lois, conscience développée successivement par trois grands précurseurs, créent
véritablement la « sociologie » ou la science politique. Ces trois piliers de la sagesse
sociologique sont Aristote, Machiavel et Montesquieu.
II-1. ARISTOTE (384-322 Avant J-C)

A sa manière, Aristote fait déjà de la sociologie politique, et non plus seulement de la


philosophie politique. D’ailleurs, sa réflexion philosophique se fonde sur l’examen des
conduites affectives et de la réalité sociale.
Elle s’appuie sur des recherches concrètes, conduites dans un esprit d’observation scientifique.
De ce fait, à la différence de Platon et de ses prédécesseurs, il ne va pas employer une méthode
abstraite et déductive, mais plutôt sur une méthode comparative et inductive. Sa doctrine
politique (la politique), sera étayée par l’étude systématique des régimes politiques existants en
faisant rédiger par ses étudiants des séries de monographie sur les constitutions de 158 cités
grecques et étrangères, dont une seule la constitution des athéniens nous est parvenue. Cette
observation empirique des faits sociaux est capitale. Cependant, sa démarche intellectuelle reste
trop philosophique. Dés lors, la frontière entre l’éthique et la politique n’est toujours pas tracée.

II-2. MACHIAVEL (1469-1527)

A peine esquissée, la science politique ne renait vraiment qu’au sortir du moyen Age.
Avec Machiavel dans deux œuvres maitresse : Les Discours sur la première Décade de Tite
live, achevés en 1520, et surtout Le Prince, était en 1513 et publié en 1532 que l’on comprend
mieux sur quoi porte l’objet de la science politique. Le Prince est une œuvre de cette constance
que ce courtisan dédié à Laurent II de Médicis pour renter en grâce, constitue en même temps
une aventure épistémologique. C’est elle qui crée véritablement la science politique ou la
sociologie politique en lui donnant son objet, sa méthode et presque ses lois.
De ce fait, qu’on définisse la science politique comme la science de l’Etat ou comme la science
du pouvoir, Machiavel lui donne son objet. Il crée une discipline nouvelle, parce que limitée à
l’étude d’un objet nouveau clairement individualisée. En effet, cette délimitation de l’objet est
essentiellement pour la constitution de toute science. Ainsi, le prince fonde l’autonomie de la
connaissance politique.
Il faut rappeler que Machiavel a écrit à une époque tourmente où sur le déclin de papauté et de
l’empire, sur les décombres de la féodalité, s’édifient les premiers Etats Nationaux comme par
exemple l’Angleterre, la France, l’Espagne.
L’Etat est l’objet central de son étude c’est donc lui qui crée le concept et le terme en employant
dès les premières lignes du Prince, le mot « Etat » dans son sens moderne. Le Prince est aussi
une enquête sur le pouvoir, son obtention, son maintien, son accroissement, sa perte. C’est donc
une étude clinique du pouvoir, de son autonomie, et de sa pathologie. Ainsi rarement la science
politique apparaitra avec autant d’évidence comme la science du pouvoir.
La sociologie politique a certes un objet mais aussi une méthode. Modernité de l’objet mais
aussi modernité de la démarche ce qui permet à Machiavel d’accomplir le saut qui le fait passer
de la philosophie à la science politique. Ce saut est un saut méthodologique, car au sortir du
Moyen Age il fallait réagir contre une double tare : d’un part, un mélange entre l’analyse des
faits objectifs et l’affirmation de principes normatifs, entre « les jugements de réalité et les
jugements de valeur comme dira d’ailleurs Emile Durkheim. D’autre part, la prédominance du
raisonnement à priori et de la méthode déductive sur l’observation et la méthode inductive. En
deux mots, il fallait imposer le positivisme et l’objectivisme méthodologique car au Moyen
Age, l’impérialisme scientifique de la théologie avait fait de la philosophie sociale le reflet de
la religion et de la morale. La Renaissance, c’est d’abord la renaissance de l’esprit critique,
l’émancipation intellectuelle, la scission du divin et de l’humain. Puis sa démarche devient
positiviste en ce sens qu’elle coupe la science politique de la théologie. Elle l’affranchit du
religieux et de la métaphysique. Machiavel va se poser alors en observateur et non plus en
philosophe, en témoin et non plus en juge. Il peint alors les hommes politiques tels qu’ils sont,
ou tels qu’ils devraient être. Le Prince est un constat, un procès-verbal. Il fonde ainsi la politique
positive. La science politique devient une discipline descriptive normative. De même,
Machiavel va réagir contre le raisonnement à priori, le jeu d’idées pures. Machiavel met au
contraire l’accent sur l’école des faits. Il substitue au raisonnement par l’observation directe.
Ainsi, l’étude politique doit s’en tenir aux faits, reposait sur l’observation, la comparaison,
l’induction.
Enfin, la science politique a aussi des lois. De la multitude des faits observés, des relations, des
successions significatives, Machiavel s’efforce de tirer d’une série de faits, des généralisations,
de découvrir des lois qui relient, expliquent les événements, d’où la notion de loi sociologique,
loi scientifique et non morale, qui régit les faits sociaux.

II-3. MONTESQUIEU (1689-1755)

A son tour, il fait œuvre essentiel avec L’esprit des lois en 1748. Il va entreprendre une
vaste enquête sur les lois, sur les systèmes juridiques et politiques des divers pays. Ainsi, pour
lui, chaque loi même apparemment arbitraire, n’est pas due au hasard aux caprices des hommes
ou à l’action de la providence. Elle a sa raison d’être. Et trouve sa cause dans le contexte (régime
politique, religions, climat, population etc) ou de son rapport avec les autres lois existantes. Il
conçoit l’Etat comme une totalité réelle avec les détails de sa législation, de ses institutions et
de ses coutumes qui ne sont que l’effet et l’expression nécessaire de son unité interne. Au lieu
d’analyser séparément les divers éléments de la société, Montesquieu entend saisir l’ensemble,
expliquer les parties par le tout car la totalité ne peut être appréhendée à partir de ces éléments
isolés. Il faut commencer par l’ensemble pour étudier ses éléments.
En considérant ainsi la réalité politique et sociale comme une totalité, il annonce déjà les notions
de système social et de structure sociale. De ce fait, il y a structure, si les éléments sont réunis
en une totalité présentant certaines propriétés en tant que totalité et quand les propriétés des
éléments dépendent entièrement ou partiellement de ces caractères de la totalité.
Enfin les lois, c’est la totalité, l’interrelation, un ensemble de rapports ;

Ainsi les faits sociaux sont reliés entre eux par des liens objectifs. Dés lors, la science sociale
peut se constituer et il est possible de prendre la société au même titre que la nature physique
comme objet d’étude. Elle aussi obéit à des lois qui peuvent être vérifiées. Il souhaite que l’on
mette l’accent sur l’observation des faits et non sur le raisonnement à priori, ensuite se conduire
en témoin qui constate les faits et non en moraliste qui porte des jugements de valeur.

III. la sociologie Politique depuis le XIX siècle

Il est important de rappeler que c’est à partir du XIX siècle que va s’affirmer avec force la
tendance à des recherches objectives en sciences sociales. Auparavant, il est souhaitable de
montrer que c’était aussi l’époque des derniers précurseurs ou des premiers fondateurs de la
sociologie. D’abord Alexis de Tocqueville (1805- 1859) à travers son ouvrage « De la
Démocratie en Amérique » (1835-1840) va faire une analyse complète et pénétrante de la
société américaine. Il met l’accent sur l’étude des effets politiques du développement
socioéconomique. Il va méditer sur la décadence de l’aristocratie et sur la centralisation de
l’ancien régime (1856). Par ailleurs, dans un secteur idéologique différent à partir des autres
comme Claude Henry de Saint Simon initiateur de la physique sociale. George Gurvitch,
Charles Fourier, Pierre joseph Proudhon que la doctrine politique sera fondée sur une réflexion
sociologique. Mais c’est surtout Karl Max qui a élaboré une explication et une doctrine plus
réaliste. En amalgamant la philosophie dialectique de l’histoire (Hegel), l’économique politique
anglaise (Adam, Smith, David Ricardo) et le socialisme français, Karl Max marque une étape
essentielle de la pensée sociologique.
- LA SOCIOLOGIE POLITIQUE AU XXe SIÈCLE

La sociologie politique comme science spécialisée est récente. Elle est un produit du XX
siècle. En effet, dès la fin du XIX siècle la sociologie politique retrouve une certaine autonomie
par rapport à la sociologie générale. Désormais la sociologie politique prend conscience de sa
relative spécificité. Cette situation coïncide avec la spécialisation et la professionnalisation. Il
faut cependant reconnaitre que l’histoire de la science politique c’est souvent l’histoire de la
science politique américaine. Entre 1890 et 1914, plusieurs universités américaines créent des
départements de sciences politiques. Les américains, soucieux d’améliorer les institutions
existantes pensent que les études politiques doivent avoir une utilité pour l’action politique
pratique. De même, pour pouvoir réformer il faut savoir observer et connaitre les faits. C’est
donc dire que le XXe siècle marque la renaissance de la science politique mais en même temps
aussi l’essor de la sociologie en France, en Grande Bretagne, en Allemagne, Italie etc.

5- les domaines de prédilections de la Sociologie Politique


Le champ d’investigation de la sociologie politique est exhaustif. La nomenclature s’articule
autour de quatre axes.
 Axe 1 : la théorie politique (théorie politique et l’histoire des idées)
 Axe 2 : les institutions politiques
 Axes3 : les partis politiques, groupes et opinion publique
 Axe 4 : les relations internationales

Enfin la sociologie politique comprend des études sur le comportement électoral


(recherche des attitudes et des opinions), le processus de prise de décisions politiques, les
idéologies des mouvements politiques, les partis politiques, le gouvernement, l’administration.
CONCLUSION

En définitive, la science politique considérée globalement, se confond avec la sociologie


politique. Il subsiste le plus souvent aux Etats Unis, les nuances dans les formations, dans les
attitudes parfois même entre politologue et sociologue. Tantôt dans les études politiques, on
privilégie le droit, tantôt l’économie. La sociologie politique constitue donc une branche de la
sociologie, une science sociale particulière qui étudie certains phénomènes sociaux
particulièrement les phénomènes politiques. Ces phénomènes peuvent être l’Etat ou le pouvoir.

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