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A. L’autonomie du droit
N’implique pas que le droit soit de suite pris en charge par les
laïques. Le droit restera même après avoir été isolé de la
religion sous la direction des Pontifes.
1. L’isolement du droit
Cette séparation sera pourtant l’œuvre des Pontifes. Puisqu’ils
ont la charge du droit et de la religion, ils vont devoir opérer une
sorte de partage des tâches pour plus d’efficacité. Ils vont établir
l’idée que :
Relève de la religion le maintien de la paix entre les Dieux
et les Hommes ;
Relève du Droit le maintien de la paix entre les Hommes.
Les Pontifes en arriveront à distinguer le fas et le jus :
Le fas désigne l’organisation générale du monde, ce qui
est permit et défendu de faire aux Hommes par les Dieux.
Le Jus sera l’organisation que les Hommes vont s’imposer
à eux-mêmes.
Cette distinction va aboutir à mettre en place des rituels
différents selon qu’il faille solliciter le soutien des Dieux (augure,
interprétation de signes…) ou qu’il faille rétablir l’harmonie entre
les hommes (une des première forme de justice à Rome). Ce jus
des temps primitifs n’est pas un droit laïque, c’est un droit sacré
car il est fait appel aux Dieux pour le former (exemple du
serment) et sanctionner les violations de ce jus, notamment par
la mise à mort selon la volonté des Dieux 🡪 c’est très loin d’être
laïque. C’est parce qu’il est sacré que les romains obéissent aux
prescriptions du collège des Pontifes.
Ce n’est qu’au milieu du -5 s que le droit sacré va devenir
e
Le juriste laïque n’existe alors pas encore. Le seul juriste est donc
le Pontife patricien. Pour inventer le juriste, il faudra abattre le
monopole des Pontifes.
B. L’invention du juriste
Combat de plusieurs siècles mené par la plèbe pour obtenir la
divulgation du droit.
2. Le tournant du 2 s av. JC
e
1. L’éclosion de la doctrine
Cette période verra surgir de très grandes figures parmi les
jurisconsultes, en particulier 3 grandes figures qui vont
permettre de passer de l’explication littérale du texte à des
choses bien plus synthétiques.
Manlius Manilius
Marcus Iunius Brutus
Publius Mucius Scaevola (le plus important) : laissera 10
livres de consultation (responsa) importants car il a un
grand souci des définitions et d’une grande précision
technique. Très intéressé par les nuances entre les termes.
Est un des premiers jurisconsultes romains qui va faire
appel à la logique des raisonnements Grecques. Tous ses
écrits vont être complétés par son fils, Quintus Mucius
Scaevola, qui va écrire Les Livres de Droit Civil, considéré
comme le premier grand traité juridique qu’on ait à Rome.
On sait que ce livre sera l’ouvrage de référence pour les
siècles qui suivirent. Il était le premier à raisonner par
classification et va rédiger des propositions doctrinales
sous forme de règles (regulae) sous forme de brève
maximes les préceptes juridiques. Ouvre la voie à la
généralisation et à l’abstraction. On va inventer des règles
reproductibles d’un cas à un autre. Les livres de droit civil
de Scaevola font 18 livres (unité de volume de texte). Un
siècle plus tard, Sabinus va faire un ouvrage exactement sur
le même thème, mais ne fera que 3 livres. Ce traité
deviendra la base de tous les commentaires ultérieurs.
Les juristes font désormais des textes qui tendent vers
l’abstraction et la généralisation (vrai pour tous les
domaines et textes).
A partir de ce moment-là, les lignes directrices de la Jp romaine
se sont cristallisées. Importance de la classification en genre et
en espèce, des définitions, des systématisations applicables à
chaque catégorie. Grande composante logique.
A Rome : jurisprudence = doctrine.
Cette Jp va aussi aller de plus en plus ds le sens de l’abstraction
et de l’idée générale.
Enfin, cette doctrine va se nourrir de l’échange théorie-pratique.
Les jurisconsultes romains st des praticiens très actifs ds la
création du droit. La doctrine romaine va donc se tourner vers la
recherche de solutions pratiques.
Justinien en 533.
On voit aussi surgir avec la spécialisation des juristes dans la
didactique de nouveaux ouvrages : les manuels d’histoire du
droit romain. Le plus important est de Pomponius (milieu du 2 e
B. L’étiolement de la doctrine
Avec la fin des Sévères, en 235, l’apprentissage du droit va être
réformé et les juristes ne seront plus des créateurs de droit.
transformés du 12 au 15 s.
e e
« Renaissance » est une expression moderne proposée par
Haskins.
Reprise généralisée ds tous les secteurs de l’activité humaine
après une longue période de marasme, de chute. Démarre en
effet une longue période de croissance (pas seulement
économique). La Renaissance du 12 s va avoir plusieurs aspects :
e
phénomènes :
Affaiblissement de la puissance des petits seigneurs
qui n’est plus du tout adaptée aux nouvelles
situations économiques. Le système féodaux-
seigneurial ne trouve pas sa place dans ce système de
capitalisme-marchand.
L’étaux seigneurial se desserre des individus, des
libertés individuelles voient le jours. Se constituent
ou se reconstituent aussi des ensembles territoriaux
importants, comme la Flandre et la Normandie qui
seront aux mains de prince plus puissants que les
seigneurs alors en place.
Se traduit par le renouveau du pouvoir royal contre la
féodalité.
L’Eglise va aussi connaitre une grosse transformation :
mouvement de réforme énorme 🡪 la réforme Grégorienne
(Grégoire VII, 1073-1085, était le Pape au pouvoir à ce
moment). C’est une réponse à la désagrégation des
structures que provoquent la féodalité sur l’Eglise. Cela se
traduisait par une régionalisation des Eglises qui perdaient
alors leur universalité (le personnage le plus important est
l’évêque dans son diocèse). Les papes à partir du 11 s e
1. L’enseignement Bolonais
A la fin du 11 s, Pepo est donné comme étant le fondateur d’une
e
divines.
Le premier objet sera de se distancer de la théologie. Cela
passera par une distinction qu’ils vont établir entre le fort
interne et le for externe (vient du latin forum : Tribunal). Le for
interne est le tribunal de la conscience, concerne les péchés
(absolution par la pénitence). Le for externe juge les rapports
des individus entre eux (relève du juge et non plus du
confesseur 🡪 Le juge attribuera une peine). Cette distinction
n’existe pas avant le 12 s. Or, cette distinction est importante
e
irrationnelles
1215 : interdiction des ordalies par le Concile de Latran IV
🡪 remplacement par des preuves plus rationnelles :
témoignage, aveu, écrit…
Cette procédure accusatoire aura aussi pour ppe que l’idée de
répression l’emporte sur l’idée de réinsertion car ce qui
l’intéresse est par-dessus tout de restaurer l’ordre public en
prononçant une punition. Idée que l’OP transcende les
individus, la punition l’emporte sur la pénitence.
Les canonistes ont pour idée que le peuple chrétien ne sait pas
ce qui est bon pour lui. Seul le pape et les canonistes le savent.
Donc le peuple n’est pas producteur de normes, les canonistes
sont très méfiants de la coutume où seule celle en accord avec
leurs valeurs sont tolérables. On trouvera chez les canonistes du
12 s une très grande réflexion sur les sources et sur leur
e
a. Toulouse
Liens étroits avec Orléans car bcp d’élèves d’Orléans venaient
ensuite enseigner à Toulouse. C’est le cas de Guillaume de
Ferrière, grande figure de l’école de Toulouse. Va ramener les
écrits d’un maître Orléanais : Pierre de Petrisgrossis. Guillaume
de Ferrière va quitter Orléans avec ses élèves pour s’installer à
Toulouse. Parmi les élèves, il y aura Bertrand de Montfavet, qui
va être important pour l’école Toulouse et qui deviendra plus
tard évêque de Toulouse puis cardinal, représentant du Pape
dans plusieurs affaires. L’autre grande figure, Guillaume de Cunh
(début du 14 s à Toulouse), aura une œuvre qui va s’intéresser à
e
toutes les grandes thématiques qui avaient été traitées par les
orléanais, surtout sur les questions liées à la coutume. Cunh sera
l’un des vecteurs de transmission entre les écrits des orléanais et
les écoles de Toulouse puis entre les écoles de Toulouse et les
Italiens de la génération suivante.
b. Montpellier
Contexte politique très différent. Les juristes de là-bas
préfèreront les carrières politiques et judiciaires à
l’universitaire. Les doctrines produites auront donc un écho plus
restreint.
Bremond de Montferrier : très impliqué dans toutes les
querelles politiques de son époque (Boniface VIII vs PLB,
juriste du roi de Mayorque).
Guillaume de Nogaret : carrière politique au service du roi
de France, deviendra son chancelier, sera impliqué ds la
querelle pape-roi.
Jesselin de Cassagne : donne des cours à Montpellier au
début du 14 s, auteur de commentaires et membre
e
s.
commune.
A. Un droit omnipotent
Pour les juristes des 14 et 15 s, le droit savant qu’ils élaborent à
e e
La période postclassique :
Cette période brillante va s’arrêter à la fin du 14 s. Démarre
e
droit.
Au début du 13 s, Accurse va insérer ds la grande glose selon
e
laquelle « tout se trouve dans le corpus ». Veut dire que pour les
juristes de l’époque, le droit romain est hégémonique, il est
auto-suffisant.
Au milieu du 13 s, une nuance est apportée par l’école
e