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Histoire des idées politiques

Examen nal : QCM (entre 30 et 40 questions)

Introduction :

*Qu’est-ce que l’histoire des idées politiques ? > C’est une discipline hybride parce qu’elle est à la
croisée de l’histoire, de la science politique, du droit constitutionnel et même de l’histoire du droit.
Ce cours peut être enseigner soit par un historien du droit soit par un politiste (= quelqu’un qui fait
de la science politique). L’étude du passé est importante pour comprendre le présent et pour
appréhender le futur. Cette matière porte sur « les idées politiques ».

Les idées politiques  : des idéologie politique, autrement dit des représentations abstraites
d’objets politiques.

Le cours va porter sur l’histoire d’une idée politique en particulier : la démocratie.


Dans l’Antiquité, vers le 6ème siècle, la démocratie est apparue. L’objectif est de décrypter ce
qu’est la démocratie à partir des grands penseurs qui ont ré échit sur le sujet.

La démocratie est assez dif cile à dé nir. Étymologiquement, la démocratie correspond à


« demos » qui signi e peuple et « cratos » qui veut dire gouvernement/pouvoir. La démocratie est
le gouvernement/ pouvoir du peuple, mais cette dé nition reste ambiguë. Le terme de « peuple »
renvoi à une entité abstraite. Il y une multiplication des signi cations possibles pour désigner le
peuple. Pour certains, le peuple va correspondre à l’ensemble de la population qui vit sur un
territoire. Parfois, le terme renvoie seulement au peuple doté de la même nationalité. Mais, il y a
d’autres possibilité comme en droit, le peuple désigne les citoyens français.

Autre ambiguïté dans la dé nition de démocratie > Qu’est-ce que le pouvoir du peuple ? Qu’est-ce
que cela signi e ? > Très souvent une décision n’est pas prise par le peuple, mais à la majorité qui
vont se déplacer et qui vont aller voter. Aujourd’hui, le mot démocratie est un mot très positif alors
que pendant longtemps, c’était vu comme péjoratif.

*Qu’elle sera la démarche et le contenu du cours  ? > Étude chronologique, adaptée et


contextualisée. Chronologique parce que l’on va étudier les pensées de manières successives (=
de l’Antiquité à nos jours).

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Leçon 1 : La Grèce antique et l’invention de la démocratie

I. L’instauration de la Démocratie à Athènes

Tout ce que l’on connait de l’Antiquité revient de ce que les auteurs de l’antiquité ont rapporté. Il y
a des sources qui se sont perdus à cause des guerres… On reconstruit nos connaissances sur
l’Antiquité. Il y a toujours une part d’approximation quand on se réfère à des sources anciennes.
On ne peut pas donner de date pour la naissance de la démocratie à Athènes. La démocratie est
un régime politique toujours lié à un contexte économique.

A. Les conditions de l’apparition de la démocratie

La démocratie est apparue à Athènes (= qui est une cité grecque). On parle de cité et pas d’état.
La cité (polis en grec ancien) n’est autre que le cadre de vie sociale, économique, religieuse et
politique. Chaque cité avait sa propre organisation politique. Les gouvernants de la cité
s’appelaient « les magistrats » parce qu’ils exerçaient des fonctions d’administration de la cité. La
cité athénienne avait une super cie de 2500 km2. La société athénienne, comme les autres cités
grecques, étaient des sociétés hiérarchisées. Cette société était composée par des groupes
sociaux qui étaient fortement hiérarchisés.

Il y avait la hiérarchie entre les hommes libres et les esclaves. L’esclaves était une personne
considérée juridiquement comme un bien. Son propriétaire pouvait en disposer librement. Seuls
les hommes libres riches pouvaient posséder des esclaves. Les esclaves pouvaient être des
hommes/femmes/enfants. Les femmes étaient soumises dans les relations conjugales et aussi
familiales.

Autre hiérarchie importante à Athènes  : les citoyens et les métèques. Les citoyens sont des
hommes libres en plainent possession de leur droit civique et politique. Le métèque est un homme
libre étranger. Comme il était étranger, le métèque n’avait pas les mêmes droits juridiques qu’un
citoyen. A Athènes, il y avait beaucoup d’esclaves comparés aux hommes libres. Le droit athénien
prévoit que si un homme libre avait une dette, à termes elle pouvait être réduite en esclavage. Il y
avait des esclaves athéniens mais aussi d’autres qui venaient d’ailleurs. Il y avait beaucoup de
métèques à Athènes et au moment où la situation économique est orissante à Athènes, beaucoup
d’étranger viennent. La société athénienne, au tout début, était dirigé par un monarque qui devait
composer avec une aristocratie, qui selon les époques et les personnes, était plus ou moins imbu.
Il y a eu un roi, qui devait gouverner en accord avec l’aristocratie mais progressivement,
l’aristocratie a pris le pouvoir et chassé le roi. Au 7ème siècle avant notre ère, le pouvoir politique
est exercé par 9 archontes, tous issus des familles de l’aristocratie athénienne (= les Eupatrides,
les « biens nés »). Ces archontes était élus par l’Ecclésia, qui était composée des citoyens les plus
fortunés (= il s’agissait souvent des membres de l’aristocratie. Une autre institution était
l’Aéropage, qui regroupe les anciens archontes et joue aussi un rôle politique important en
donnant des conseils sur la gestion de la cité.

B. Les réformes politiques et sociales de la cité athénienne

Ces réformes ont conduit à l’instauration de la démocratie. A partir du 7ème siècle avant notre ère,
les choses vont évoluer notamment parce qu’il va y avoir une crise économique et agraire, qui va
entrainer un mécontentement de la population. Ce mécontentement est lié à des questions
économiques, qui va ensuite se traduire juridiquement. Plusieurs grands réformateurs vont se
succéder. Des personnes de l’aristocratie vont mener des réformes favorables à l’instauration de la
démocratie, plus précisément favorable à l’exercice d’un pouvoir politique par les citoyens
d’Athènes.

Le premier réformateur est Dracon, qui a vécu au 7ème siècle avant notre ère et a été élu
archonte en 624 avant notre ère. Il a mené une réforme liée au droit pénal et à la justice. Dracon

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va faire procéder à la codi cation du droit à Athènes et en particulier, du droit pénal. Il va le faire de
manière rigoureuse, il va exiger que l’intégralité des lois pénales soient codi er (= inscrit sur des
tablettes qui peuvent être consulter par les citoyens). Avant cela, le droit pénal était un droit non
écrit dont la connaissance était réservée aux grandes familles de l’aristocratie. La réforme de
Dracon va procéder à une démocratisation du droit, de l’accès au droit. La justice était privée et les
familles réglaient les litiges elles-mêmes. En codi ant, cela a permis d’éviter les abus des grandes
familles de l’aristocratie et la justice tendait à devenir juste et égale pour tous.
La première réforme de Dracon est la codi cation du droit pénal. Il est aussi à l’origine d’une
deuxième réforme pénale : il va pousser pour la notion de peine personnelle. Ainsi, on ne peut plus
par cette réforme punir la famille du délinquant mais cela va renforcer une forme d’individualisme.

Sous l’in uence de Solon, un membre de l’aristocratie athénienne, a été élu archonte vers 594-593
avant notre ère et il a tout de suite voulu mettre en place des réformes favorables à la population,
aux citoyens mais aux citoyens non issus de l’aristocratie. Solon était aussi poète, ce qui lui a valu
le soutien des membres non-membres de la noblesse. Il va mener des réformes sociales tels que
la réforme de la remise des dettes. Très souvent, les citoyens pauvres qui étaient paysans
travaillaient pour des citoyens riches des membres de l’aristocratie. Cela conduisait les citoyens
pauvres à devenir esclaves. Solon a mis en place une remise des dettes, ce qui a permis à tous
les citoyens endettait de respirer parce qu’il n’y avait plus de dette. Également, il a décidé qu’on ne
pourrait pas réduire en esclavage un citoyen parce qu’il ne peut plus rembourser ses dettes. Il a
mis aussi en place des réformes politiques tel que l’ouverture de l’Ecclésia (= assemblée
populaire) à tous les citoyens (= ne comprend pas les femmes, les métèques). Les plus fortuné
pouvaient exercer des fonctions de magistrats.

Solon va créer l’Héliée, qui est un tribunal populaire dont les membres étaient tirés au sort à partir
de l’Ecclésia. Il comptait une centaine de membres. Cela permettait aux citoyens d’exercer des
fonctions de juges.

Clisthène appartient à une grande famille de l’aristocratie et a vécu au 6ème siècle avant notre
ère. Il va jouer un rôle important dans la vie politique athénienne. Entre Solon et Clisthène, il y a eu
un régime tyrannique à Athènes mais le tyran a été chassé. Clisthène est élu archonte vers
625-624 avant notre ère et va mener des réformes politiques importantes pour la cité athénienne.
Il va être réélu archonte plus tard en 508 avant notre ère.

La 1ère réforme :
Celle des dèmes (= ce sont des circonscriptions administratives qui regroupent la population, cela
correspond aux communes d’aujourd’hui). Jusqu’à présent, la population était regroupée dans des
structures traditionnelles. Le nom de famille des personnes était lié au Génos, cette structure
familiale organisé autour d’une grande famille. Mais, à partir de la réforme de Clisthène, le nom de
famille dépendra de la ville où on habite (= du dème).

La 2ème réforme :
Celle des tribus. A l’origine, la cité athénienne était divisée en 4 tribus et Clisthène veut supprimer
les structures traditionnelles pour créer des structures nouvelles et légales sur des bases
territoriales. L’objectif est de supprimer l’in uence politique des grandes familles aristocratique, et
donc qui contribue à une égalité entre les citoyens athénien.

La 3ème réforme :
Supprimer les archontes. Les archontes sont toujours choisis parmi les citoyens les plus fortuné
mais sont tirés au sort. L’avantage du tirage au sort est que cette procédure est égalitaire,
contrairement à l’élection. Dans la logique démocratique, le tirage au sort est une condition de
l’aristocratie.

La création de la Boulè (= assemblée de 500 membres désigné au tirage au sort, grâce aux listes
établit par Clisthène) est la dernière réforme. La Boulè était une assemblée de membres

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renouvelée chaque année et qui gérer les affaires courantes de la cité. Il y avait 50 personnes tirés
au sort dans chaque dème.

Le dernier réformateur est Périclès (= il a vécu à l’âge d’or de la démocratie athénienne). Il est issu
d’une grande famille de l’aristocratie et à des liens familiaux avec Clisthène. Il va jouer un rôle très
important dans l’administration athénienne entre 444 et 429 avant notre ère. Il a exercé la
fonction de stratège (= magistrat athénien en charge des fonctions de défense de la ville). Il a
mené des réformes importantes en supprimant les dernières inégalités politiques dans l’accès aux
magistratures suprême. Pour les fonctions les plus techniques, il fallait avoir une expérience. Il est
également à l’origine du misthos (= salaire donné aux citoyens qui occupaient une fonction
publique). Jusqu’à présent, tous les citoyens pouvaient être membres de l’Ecclésia. Cette
assemblée se réunissait 2/3 jours par mois. C’était les citoyens les plus riches car les plus pauvres
ne pouvaient pas perdre de journée de travail pour y aller. Il a décidé la création du misthos, qui
est une compensation monétaire, pour les membres de l’Ecclésia. Beaucoup plus de monde
pouvaient ainsi participer à l’Ecclésia.

C. Le fonctionnement de la démocratie athénienne au V ème siècle

Elle fonctionne sur des principes :

- Le pouvoir de décision, en dernier ressort, appartient au démos (ensemble des citoyens


athéniens). Prendre des décisions ou dire le contraire des magistrats

- L’alternance du commandement et de l’obéissance. Ce principe il est permis par le tirage au


sort. Tout citoyen est susceptible d’exercer des fonctions de magistrats. On gouverne de
manière bienveillante en espérant que les autres feront de même

- Le contrôle étroit des magistrats par les citoyens :


- Dokimasie = examen préalable auquel était soumis un magistrat avant son entrée en fonction.
Soit devant l’Ecclésia soit depuis l’Héliée. La moralité du citoyen tiré au sort était examinée. Il
y avait une enquête et la possibilité pour les autres citoyens de dénoncer l’immoralité de la
personne tirée au sort. Le tirage au sort reposait sur le volontariat. Si cette personne était
mise en cause, elle se défendait et il y avait un vote pour savoir si son élection était con rmée
ou pas. Procédure à priori.
- Reddition des comptes = procédures, a postériori, de contrôle :
- Chaque mois, les comptes des magistrats étaient examinés par des magistrats, appelées
les logistes, appartenant à la Boulée. Il établissait un rapport transmis à l’Ecclésia. Si le
rapport était critique, elle le suspendait de ses fonctions voire même le punir.
- A la n de leurs fonctions, les magistrats avaient 30 jours pour déposer un rapport sur leur
comptes. Les logistes allaient contrôler les comptes dé nitifs, qui faisaient un rapport à
l’Héliée sur la gestion du compte. Si le rapport était négatif alors le tribunal enquêtait sur les
fraudes dénoncées par le logiste.
- Chaque citoyen pouvait dénoncer la gestion par le magistrat. Ce citoyens devait saisir
l’Euthyne (10 à Athènes). C’était un magistrat qui recevait les plaintes contre un autre
magistrat. Il étudie alors la plainte et si elle est fondée alors il en parle aux Héliastes pour
dénoncer le comportement frauduleux de ce magistrat. (Périclès a été condamné pour
gestion frauduleuse).

Les institutions de la démocratie athénienne :

- L’Ecclésia, assemblée du peuple, ouverte à tous les citoyens âgés de plus de 18 ans ou plus.
Elle statue sur un grand nombre d’affaire. Aujourd’hui ce serait un vestige du pouvoir législatif.
C’est une institution centrale.
- Les magistrats élus, les stratèges. C’étaient les chefs militaires de la cité athénienne.
- Les magistrats tirés au sort comme les archontes (chefs politiques), les membres de la Boulè et
les Héliastes.
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Seules les personnes volontaires pouvait être tirée au sort. Il y avait des fonctionnaires qui aidaient
les personnes tirées au sort.
A l’apogée d’Athènes, il y avait 10 000 citoyens. Il y avait beaucoup d’abstention. L’un des
reproches que l’on peut faire c’est qu’a partir du moment où les fonctions vont être rétribuées, les
citoyens ne viennent que pour l’argent et ne s’intéressent pas au débat. Dès le IV ème siècle av
JC, un certain nombre de tyrans vont prendre le pouvoir.

Les citoyens jouissent de deux droits en vertu de la loi :

- L’égalité :
- Devant la loi (isonomia), c’est -à-dire, que tout le monde est soumis aux mêmes droits.
- Devant l’expression publique (isegoria), c’est-à-dire, que tout le monde avait le droit de
prendre la parole. L’opinion de chacun avait la même valeur que celle de son voisin.
- Devant le vote et l’accès aux charges politiques (isopsèphia), c’est-à-dire, qu’il n’y avait pas
de niveau de richesse requis pour être tiré au sort.

- Liberté de participer aux affaires publiques. Il n’y avait pas d’individualisme.

II. La perception de la démocratie par les penseurs grecs

Il y a eu des penseurs, des philosophes, des


mathématiciens, des scienti ques et des
artistes.
Le peintre Raphaël a représenté l’école
athénienne, dans L’Ecole d’Athènes, sur les
murs de la Camera Della Segantura du
Vaticans, 1509-1511.
Au centre, il y a Platon et Aristote.

La pensée de la plupart des auteurs grecs est


hostile envers la démocratie, notamment dans
le «  traité du Vieil Oligarque  » en -430 et qui
va réunir beaucoup de critique assez dures sur
la démocratie. On ne sait pas qui l’a écrit. L’argument central que l’on retrouve chez tous les
auteurs est que la démocratie n’est pas le gouvernement des riches mais le gouvernement des
pauvres.

A. L’attachement d’Hérodote à la démocratie

Hérodote (480 - 425 av JC). Il est né à Alicarnasse (Baudrum en Turquie), mais a séjourné dans la
cité athénienne. Il a composé les «  Histoires  » ou les «  Enquêtes  » dans lesquelles il décrit les
relations greco-perse dans l’Antiquité. Il a était surnommé le père de l’histoire car c’est le premier
historien de l’histoire de l’humanité.

Il va être le premier à distinguer 3 formes de gouvernements :

« Le régime populaire porte tout d’abord le plus beau nom qui soit : « égalité » ; en second lieu, il
ne commet aucun des excès dont un monarque se rend coupable : le sort distribue les charges, le
magistrat rend compte de ses actes, toute décision y est portée devant le peuple. Donc voici mon
opinion (NB : celle du chef Otanès) ; renonçons à la monarchie et mettons le peuple au pouvoir,
car seule doit compter la majorité » (Livre III, § 80).

- Démocratie : Avantages > l’isonomie et la liberté. Tous les citoyens sont soumis à tous les
citoyens. La liberté est entendue comme ne pas avoir de maitre.

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- Aristocratie/Oligarchie
- Monarchie

B. La condamnation de la démocratie par Platon

Platon (428-347 av JC), qui est un membre de l’aristocratie athénienne et le disciple de Socrate.
La pensée de Socrate est connue par la pensée de Platon. Il n’aime pas les choix fait par Athènes.
En étant aristocrate dans une cité démocrate, il perd de son pouvoir. Platon va essayer de jouer un
rôle de conseil politique en Sicile. Platon va former des disciples qui se chargeaient de perpétuer
sa pensée.
Platon a rédigé « La République » et « Les lois ». Il distingue l’art de gouverner les hommes par la
contrainte (la tyrannie) et l’art de gouverner les hommes avec leur consentement (la politique). Nul
besoin de consulter les hommes, ce qui importe c’est de bien gouverner. Pour lui la politique c’est
la science de bien gouverner. Le principe du bon gouvernement est le pouvoir de la sages
(sophocratie). Le pouvoir doit donc revenir à ceux qui savent et il dit que les philosophes doivent
devenir des rois ou que les rois deviennent philosophes. Sa philosophie est plutôt dirigée vers un
gouvernement monarchique.

Il distingue plusieurs formes de gouvernement et notamment la démocratie. Pour lui la démocratie


c’est une population qui n’est pas apte à la sagesse et qu’elle est dangereuse. C’est le
gouvernement des pauvres contre les riches et donc celui du plus grand nombre puisque ce sont
les pauvres qui constituent la catégorie la plus importante.

« la démocratie apparaît lorsque les pauvres, ayant emporté la victoire sur les riches, massacrent
les uns, bannissent les autres, et partagent également avec ceux qui restent le gouvernement et
les charges publiques ; et le plus souvent ces charges sont tirées au sort » (La République, VIII).

La démocratie se caractérise par un gout excessif pour la liberté :

- Affaiblissement du règne des lois


- Un renversement de l’ordre moral
- Le plus grand vice de la démocratie est la démagogie, on va donner à chacun la même
importance alors que la majorité de la population est paresseuse, lâche et avide d’argent.

« C’est un gouvernement agréable, anarchique et bigarré, qui dispense une sorte d’égalité aussi
bien à ce qui est inégal qu’à ce qui est égal » (La République, VIII).

Platon critique le fait qu’elle donne des pouvoirs aux incompétents. Il critique le système du tirage
au sort (analogie du navire).

La démocratie a tendance à évoluer en tyrannie :

Liberté excessive (licence) > laxisme et désordre social > Tyrannie

« l'excès de liberté doit aboutir à un excès de servitude, et dans l'individu et dans l'État.
... la tyrannie n'est donc issue d'aucun autre gouvernement que la démocratie, une liberté extrême
étant suivie, je pense, d'une extrême et cruelle servitude » (La République, VIII).

Pour lui il y a un cycle des régimes. Il y a une démocratie qui abouti un tyrannie qui est remplacée
par l’aristocratie.

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C. La critique de la démocratie par Aristote

Aristote (384-322 av JC) a connu Platon car il a été son disciple. Il est originaire de Stagire et a
décider d’étudier à Athènes. Il est métèque, un étranger. Il sera critique vis-à-vis de la cité
athénienne . A. La mort de Platon, il a quitté Athènes pour se rendre en Macédoine, où il deviendra
l’éducateur d’Alexandre le Grand. Les institutions athéniennes sont connues grâce à ses
descriptions. Il avait étudier et décrit, les institutions d’une centaine de cité athénienne. Mais on a
perdu ses travaux.

Dans les «  Constituions d’Athènes  », il critique les institutions athéniennes et dans «  les
politiques », il fait une conception de la démocratie.

Pour Aristote :

- Le but du gouvernement est de rendre les Hommes vertueux. La coté y parvient avec
l’éducation et en encouragement les Hommes à s’éduquer par eux-mêmes.
- La vie dans une communauté politique, dans une cité, est une conditions du bonheur des
Hommes. « L’Homme est par nature un animal politique » (Les politiques, Livre I, ch2).

Eudémonisme : identi cation du bonheur avec la vertu par une vie noble, par l’activité de
l’intelligence et par une vie de sagesse.

Classi cation des régimes politiques d’Aristote :

Qui gouverne ? Un Plusieurs Multitude

Forme correcte Royauté Aristocratie Politeia


(poursuite de l’interêt
commun)

Forme corrompue Tyrannie Oligarchie Démocratie


(poursuite de l’intérêt
personnel des
gouvernants)

La politeia, c’est le gouvernement de la classe moyenne. « La communauté la meilleure est celle
où le pouvoir est aux mains de la classe moyenne  » (Les politiques, IV, 11, 35). C’est le
gouvernement du juste milieu.

La démocratie, c’est le gouvernement des masses, des pauvres. La direction des affaires
publiques se fait suivant « l’utilité des pauvres » (Les Politiques, 1279-1280).
Il est critique du gouvernement des pauvres. Pour lui, la richesse est :

- Une source de liberté


- Une source de loisirs, c’est-à-dire, avoir du temps pour la cité
- Une garantie de moralité, c’est-à-dire, qu’une personne riche sera beaucoup moins corruptible
qu’une personne pauvre

Pour Aristote, la démocratie est une régime corrompu, car elle est détournée de l’intérêt général
mais il existe des degrés de corruption.

Il existe plusieurs types de démocratie :

- La démocratie censitaire : cens d’électorat et cens d’éligibilité. C’est la moins mauvaise des
démocraties car il n’y a pas d’égalité absolue entre les citoyens.
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- La démocratie « semi censitaire » : pas de cens d’électorat mais un cens d’éligibilité. Pour être
désigner pour les fonctions, il faut avoir un certain niveau de richesse.

- La démocratie formelle : aucun cens. Toute personne peut être citoyen. Et tout citoyen est
éligible donc tout le monde peut exercer des fonctions.

- La démocratie absolue (« démagogie ») : aucun cens ; rémunération des fonctions publiques.


C’est la démocratie athénienne après Périclès.

Cens : condition de fortune requise pour qu’une personne puisse être électeur ou puisse être
éligible

D. La démocratie vue par les sophistes

Les principaux sont :

- Progatoras : ami de Périclès, partagea son attachement à la démocratie


- Gorgias
- Thrasymaque : défend la « Constitution des ancêtres ».
- Hippias
- Prodicos
- Critias : participa à une révolution oligarchique en 404 av JC.

Ils sont des mettre de la rhétorique a n de convaincre les autres citoyens. Ils ne cherchaient pas à
s’enrichir. Il s’intéressaient pas aux idées mais à la manière de les présenter.

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Leçon 2 : La Rome antique et l’institution du pouvoir populaire

Les romains ont mis en place un régime mixte avec des éléments monarchiques, aristocratiques et
démocratiques.

La France ressemble aujourd’hui à un régime mixte :

- PR + irresponsabilité politique > Monarchique


- Députés qui décident > Aristocratique
- Citoyens qui votent pour leurs représentants > Démocratique

Il n’y a pas d’équivalent romain des philosophes grecs comme Platon et Aristote. Mais il y a des
auteurs connus comme CIcéron.

Rome est fondée, avec la légende de Romus et Romulus, en -753.

I. Le pouvoir populaire dans la République romaine

A. Les structures sociales romaines

Populus : ensemble des citoyens romains qui équivaut au terme « démos » en grec. Au début ce
sont les aristocrates.

- La gens (les gentes) : agrégat de famille liées par la croyance en un ancêtre commun
- Les clients : le client est un individu libre, peu fortuné voire pas fortuné, qui s’est placé sous le
patronage du membre d’une gens, pour subvenir à ses besoins.

- Les citoyens libres

Pour être citoyen,, il fallait défendre sa cité. Les plus riches s’achetaient un équipement de
chevalier et les plus pauvres ne sont pas capables d’acheter d’équipement.

L’aristocratie se forme au VIII ème siècle av JC. Les patriciens, chefs de riches gentes, vont se
réunir au patres, qui devinera le Sénat. Ils sont une in uence majeure. Le but est de se protéger
de l’instauration d’une royauté fédérale. Donc le roi va être choisi au sein des patres. Les
Etrusques s’invitent dans le pouvoir de la cité ce qui mena a un con it où les aristocrates
ressortiront encore plus forts.

Au VII ème siècle, l’Aristocratie dévient héréditaire. Les patriciens (patricii signi e « descendants
des patres ») dominent l’organisation politique jusqu’à l’avènement de la royauté étrusque
(620-509). Ils reprennent le pouvoir en 509 en chassant les étrusques et instaurent la République.

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La réforme du roi Servius Tullus du VI ème siècle, créée des tribus territoriales, ans lesquelles les
citoyens romains vont être classés selon leur domicile. Cela fragilise les structures traditionnelles
(gentes). Mais aussi créée les comices centurisates qui permettent de rassembler les citoyens
romains pour composent le poids des structures politiques romaines classique, notamment le
Sénat.

Les citoyens libres, vont commencer à avoir une conscience de classe. C’est pour va que la plèbe
est créée au V ème siècle avec JC. Ce sont des citoyens libres distingués des praticiens, qui
revendiquent un rôle politique.

B. Les instituions aristocratiques de la République romaine

La royauté étrusque disparait en -509 avec un soulèvement des praticiens contre le roi Tarquin à la
suite du viol de Lucrèce.
Une République est alors mise en place par les patriciens.

1. Institution traditionnelles

Sénat : Avant, il était composé que de patres. En 509, le conseil composé d’environ 300
sénateurs (1/2 Patres ; 1/2 Conscripti). C’est une autorité consultative (senatus consulte) à
compétence générale, exerçant une forte in uence politique. Les avis que les sénateurs rendaient
étaient très souvent suivis.

Comices curiates : A l’origine, c’était les patriciens âgées de - de 45 ans. Mais progressivement,
c’est l’ensemble des citoyens qui vont être accueillis. Ce sont des assemblées politiques dans
lesquelles se regroupent les gentes.

Comices centuriates : Ce sont des assemblées politiques dans lesquelles se regroupent les
citoyens, en fonction du rôle qu’ils pouvaient jouer dans l’armée. Le but est de contrebalancer
l’in uence des patriciens. Elles vont représenter le populus et jouer un rôle électif sous la
République (consuls). La plèbe commence à exister. Cependant, elles étaient au nombre de 60
lors de la République. Le vote était par Centuries. On accordait plus de voix aux centuries les plus
riches et ce vote des plus riches compte plus que le vote des autres. Elles donnent à une illusion
démocratique mais leurs mode de fonctionnement vise à protéger l’aristocratie.

2. Les consuls

Ce sont des magistrats, personnes qui exercent des fonctions publiques officielles. 2 consuls
remplacent le roi et exercent ses pouvoirs civils et militaires.
Au début, les consuls nommaient leurs successeurs avec l’accord du Sénat. Puis, au milieu d V
ème siècle, ils seront désignés par les comices centuriates. Les consuls ont l’impérium, le pouvoir
suprême, qui sera transmis aux empereurs plus tard.

3. Les censeurs

C’est une magistrature créée vers 430 av JC.


Tous les 5 ans, elle dresse la liste de tous les citoyens en les répartissants dans les différentes
classes et notamment en établissant la liste des sénateurs. Ils pouvaient rayer quelqu’un de la liste
du Sénat, y compris un noble. Ils peuvent influencer la composition du sénat.

4. Le dictateur

C’est une magistrature extraordinaire. Elle était utilisée seulement en cas de circonstances
exceptionnelles. Elle est créée vers 501 av JC. Elle est détenue par un patricien, qui recevait les
liens pouvoirs pendant 6 mois pour rétablir la sécurité publique. Le dernier dictateur sera Jules
César qui refusa de restituer le pouvoir.

Progressivement va se mettre en place un ensemble d’institutions représentants la plèbe. Elle sont


une dimension démocratique.
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C. Les institutions de la plèbe

La Révolution plébéienne de 493 av JC est une fronde sociale et politique, c’est-à-dire que la
population cesse d’obéir aux consuls et refuse de faire la guerre. Les soldats plébéiens quittent
Rome et s’installent à quelques kilomètres de la ville et commencent à menacer les patriciens de
ne pas revenir à Romme si des troupes hostiles la menaçaient. Il y a eu des négociations
politiques entre les leaders de la plèbe et les patriciens. Le compris adopté et que les plébéiens
reviennent à Rome en échange d’institutions qui leur permettraient de peser dans la cité romaine.

1. Le tribunat de la plèbe

Les tribuns de la plèbe sont les chefs et défenseurs de la plèbe. Ils sont élus chaque année, ‘alors
par les comices curâtes puis par l'assemblée de la plèbe. En -493 ils sont 2, en - 471, ils sont 4 et
en - 457 ils sont 10.
Ils ont le pouvoir de s’opposer à un acte du Sénat ou d’un consul ou d’un autre tribun. Ils peuvent
révoquer un acte qui allait à l’encontre de la plèbe. Ils avenir un droit de véto.
Leur personne était inviolable et sacrée, c’est-à-dire, que toute personne qui agressait un tribun
était mis à mort.

2. L’Assemblée de la plèbe

Elle a été instituée en - 471 et était réunie à l’initiative des tribuns de la plèbe.

Elle a deux fonctions :

- Electorale : choix des tribuns et édiles de la plèbe


- Normative : vote des plébiscites (plebis scita)
3. Les édiles de la plèbe

La plèbe s’est dotée de ses propres dieux : Cérès, Liber et Libera. Elle a voulu montrer sont
originalité en se dotant de dieux qui lui soient propre. Ces deux ce sont vu édifier des temples pour
les célébrer. Les édiles de la plèbe sont donc les prêtres de ces deux.
Ces édiles sont inviolables et sacrés. Outre les rites religieux, ils sont de la surveillance des
marchés et de la distribution de nourriture dans les périodes de disette.

D. Le renforcement de la puissance plébéienne

La loi des XII Tables (450 - 451 av JC) : ce sont les règles de droit jugées essentielles pour
le respect de l’égalité entre les citoyens. Les plébéiens voulaient une égalité dans la connaissance
du droit. C’est une victoire juridique et politique pour la plèbe.

Les lois Valeriae Horatiae (449 av JC) : elles confèrent un statu légal aux institutions
plébéiennes. Les institutions plébéiennes sont donc officialisées, constitutionnalisées. Elle
reconnaissent l’ensemble des institutions plébéiennes. La loi relative à l’Assemblée de plèbe,
indique que les lois de cette assemblée sont applicables à tous si le sénat les confirment.

Depuis 10 ans, 2 tribuns de la plèbe, exerçaient leur droite véto face aux consuls. Ils y
avaient un blocage constitutionnel. Il y a eu une nouvelle menace de révolution. Le compromis
licinio-sextien (367 av. JC) est alors accepté par le Sénat. C’est un plébiscite proposé par les
tribuns Caius Licinius et Lucius Sextius :

- Réduction des dettes et instauration d’un moratoire


- Établissement d’un minimum d’équité dans la répartition des terres conquises entre les
citoyens
- Faculté pour un plébéien d’être désigné consul

En -174, il y a eu 2 consuls plébéiens.

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Les lois Publiliae Philonis (339 av JC) :

- Les plébiscites deviennent des lois sans que l’accord du Sénat soir requis.

- Le rôle du Sénat dans la procédure législative est diminué

- Une des deux charges de censeurs est attribuée à un plébéien

II. La place du pouvoir populaire dans la théorie romaine du régime mixte

A. Le rôle démocratique des comices selon Caton l’Ancien

Caton (234 -149 av JC) dit l’Ancien ou le Censeur. C’est un père de la pensée politique romaine.
C’est un homme d’Etat, il a été chef d’une faction politique. Il accède à toutes les fonctions, il
sera consul et censeur.

Il défend la supériorité de la Constitution romaine fondée sur la nature mixte. C’est l’un des
premiers penseurs du régime mixte. Il veut un juste milieu. Il insiste su l’autorité monarchique des
consuls, la puissance aristocratique du Sénat et le rôle démocratique des comices.

Il considère que le peuple, c’est le populus et pas la plèbe.

B. Les pouvoirs du peuple selon Polybe

Polybe (205 - 125 av JC) qui est un historien avant tout. Il est originaire de Mégalopolis en Grèce.
Il a été déporté en Italie, à Rome. Il a lu Platon et Aristote. A chaque fois, il va étudier Rome et la
comparer avec Athènes.

Histoire de Polybe : « Les trois formes de gouvernement se trouvaient amalgamées dans la


Constitution romaine ... ; à examiner les pouvoirs des consuls, on eût dit un régime monarchique ...
; à en juger par ceux du Sénat, c’était au contraire une aristocratie ; en n, si l’on considérait les
droits du peuple, il semblait bien que ce fût nettement une démocratie » (Livre VI, XI).

Il associe le Sénat à l’Aristocratie.

Quel est l’élément démocratique de Rome selon Polybe :

- Il identi e la fonction du peuple :

« dans cette constitution, le peuple est le seul maître des honneurs et des peines » (Livre VI, XIV)

- Fonction juridictionnelle : Comice curiates. Juricriminel > citoyen romain qui étaient amenés à
être juré dans un procès.
- Fonction législative : Les comices étaient amenés à donner leur accord sur les lois.
- Fonction élective

Polybe était très critique vis-à-vis du pouvoir populaire brut. Il dit qu’il devrait seulement conserver
un rôle symbolique.

- Il évoque à la marge le rôle des tribuns :

« qu’un seul tribun s'oppose aux résolutions du Sénat, celui-ci ne peut passer outre; il ne peut pas
même s'assembler, si un de ces magistrats s'y oppose. Or, le devoir de ces magistrats est de ne
rien faire que ce qui plaît au peuple, et de consulter en tout sa volonté. Tout ce système retient
l'autorité des sénateurs dans de justes bornes, et les oblige à avoir des égards pour le peuple »
(Livre VI, XIV).

Pour Polybe, les tribuns du peuple sont un moyen de se faire entendre.

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Pour Polybe, le régime mixte est le meilleur :

- Il permet à chaque pouvoir, monarchique , aristocratique et démocratique, de s’empêcher ou de


se soutenir mutuellement > il y a un agencement équilibré
- Il évite les excès des régimes purs qui dégénèrent et disparaissent

Ce qui fait la grandeur de Rome c’est l’équilibre entre les pouvoirs. L’Empire qui va se mettre en
place sera toujours équilibré car le Sénat était toujours là.

C. La République, « Chose du Peuple » selon Cicéron

Cicéron (106 - 43 av JC), est un auteur romain. Il n’est pas patricien et vient d‘une famille
bourgeoise aisée. Il va monter dans la hiérarchie politique romaine, il sera consul et sénateur. IL
sera assassiné. Il a notamment écrit « La République » et « Des devoirs ». Certains estiment que
c’était un beau parleur et d’autre disent qu’il y a une véritable richesse chez Cicéron.

Le Peuple comme n(alité) de la République

« La chose publique est la chose du peuple ; un peuple n’est pas toute réunion d’hommes
assemblés au hasard, mais seulement une société formée sous la sauvegarde des lois et dans un
but d’utilité commune [...] » (La République, I).

Cicéron était très critique vis-à-vis d’Athènes. Pour lui, se réunir sur une grande place, ce n’est pas
se réunir. Il nous dit que le peuple c’est la société. Et la société, c’est un ensile de personnes où il
n’y a pas d’individualité.
Ce qui compte ce n’est pas tant les personnes du peuple mais plutôt le but qui est l’utilité
commune, c’est-à-dire, que le peuple ne sont pas des gens assemblés au hasard.

Critique des institutions démocratiques athéniennes

« Dans cette même Athènes, la démocratie sans frein nous donne le triste spectacle d’une
multitude qui s’emporte aux derniers excès de la fureur et de l’aveuglement... » (Des devoirs, I).

Pour lui, c’est ce régime démocratique pur qu’il critique. L’égalité politique est mauvaise car on en
peut pas voit une égalité politique alors qu’il y a une inégalité naturelle. On est dans une
conception naturaliste qui considère que le droit posé droit re ète le droit naturel.

Défense de la nature mixte du régime républicain

« Si dans une société la constitution n’a pas réparti avec une juste mesure les droits, les fonctions
et les devoirs, de telle sorte que les magistrats aient assez de pouvoir, le conseil des grands assez
d’autorité, et le peuple assez de liberté, on ne peut s’attendre à ce que l’ordre établi soit
immuable » (Des devoirs, I).

Il insiste sur les vertus des gouvernants. Il défend plus la composante monarchique et aristocratie
car la vertu était chez les plus aisés. Il y a un lien entre la vertu et la richesse.

La gure du Princeps

« Quiconque se destine à la conduite de la république doit s'attacher dèlement à ces deux


préceptes de Platon : avant tout qu'il veille à l'utilité publique avec une activité telle qu'il y rapporte
toutes ses actions et oublie ses propres intérêts ; ensuite que ses soins s'étendent à tous les
membres de ce vaste corps dans la crainte que les soins exclusifs donnés aux uns ne fassent
négliger les autres. La république est une pupille placée sous la tutelle du gouvernant ; les soins
qu'elle demande ont pour but son intérêt propre non celui du tuteur ».

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Il faut prendre en compte tout le monde. Le pouvoir ne doit jamais être un pouvoir personnel. Les
mesures que va prendre le gouvernant ne doivent pas être prises dans son intérêt, elles doivent
être au service de la collectivité.
Cette théorie va être récupérer par les empeureurs romains qui vont être considérés comme des
empereur Princeps.
Le bien commun peut être servi par une seule personne. Ce qui compte est de savoir où on va >
avec le but de viser l’intérêt public.

D. La « démocratie impériale » d’Aelius Aristide

Aelius Aristide (117 - 185) est un auteur qui originaire d’une province grec de l’empire romain et qui
a été amené à venir à Rome. Il a écrit « Eloge de Rome ».

Le pouvoir d’un seul peut être démocratique, dès lors qu’il vise le Bien Commun

« une démocratie commune à la terre est instaurée sous l'autorité unique du meilleur gouvernant
et ordonnateur, et tous convergent ici, comme vers une commune agora, pour obtenir chacun ce
qu'il mérite » (Éloge de Rome).

Pour lui, Rome est désignée comme une démocratie commune à la terre. Rome a conquis tout le
monde civiliser. Le pouvoir vise le bien commun.
Cette idée apparait en France, avec le consulat en 1799. Napoléon était admiratif de Rome. L’idée
est qu’un homme peut gouverner pour le bien de tous en plus des plébiscites. De même en 1962
avec de Gaulle et le SU.

Le peuple est avant tout une nalité.

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LECON 3 : La Révolution française et la souveraineté de la nation

Il va avoir un renouveau de l’idée démocratique qui va se développer.

I. L’idée démocratique dans la pensée politique pré-révolutionnaire

A. Montesquieu et la république démocratique des Anciens

Montesquieu est un penseur du libéralisme politique. Les libéraux sont les partisans d’un régime
mixte. Montesquieu es admiratif du régime démocratique mais dit que c’est un régime de
l’antiquité. On ne peut plus l’utiliser aujourd’hui.

Charles Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu (1689-1755) > «  De l’esprit


des lois, 1748 ». Il va avoir une ré ection sur le pouvoir politique.

Classi cations de formes de gouvernement :

- Républiques : plusieurs hommes


- Monarchies : un seul homme
- Etats despotiques : tyran

Montesquieu distingue deux types de république :

- Démocratique
- Aristocratique

« Lorsque dans la république le peuple en corps a la souveraine puissance, c’est une démocratie.
Lorsque la souveraine puissance est entre les mains d’une partie du peuple, cela s’appelle une
aristocratie » (EL, II, 2) ».

Montesquieu a une admiration pour la démocratie des Anciens qui est fondée sur la vertu. Ce qui
permettait le fonctionnement de la démocratie c’est qu’ils cherchaient le bien commun et l’intérêt
général.
Mais la démocratie ne convient pas aux États modernes dont les sujets sont détournés des vertus
civiques par la production, le commerce, la nance et les richesses. Les temps ont changés et les
populations de la bourgeoisie sont plus intéressées par leurs situations personnelles.

Les institutions fondamentales de la démocratie :

- Une assemblée populaire à laquelle peuvent assister tous les citoyens. C’est une référence à
l’ecclésia d’Athènes ;

- Un sénat choisi par tirage au sort parmi les trois classes les plus aisées. Le sénat qui vient de
l’antiquité romaine. Il a pour mission :
- De préparer des propositions de lois
- De contrôler la politique étrangère
- Un conseil d’anciens désigné pour préserver les anciennes coutumes et la morale. Ça
regroupait les principaux archontes ;

- Des censeurs qui ont pour mission d’éradiquer la corruption et le vice. Ils établissaient la liste
des sénateurs. Le moteur de la démocratie est lavette, donc ces magistrats veillaient au bon
fonctionnement de la démocratie.

- Des magistratures appliquant les lois et des citoyens jurés, à tour de rôle, dans les tribunaux.

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Le principe et les mœurs de la démocratie

- Le principe de la démocratie est la vertu politique que Montesquieu dé nit comme « l’amour des
lois et de la patrie », « l’amour de l’égalité » et « l’amour de la frugalité » (EL, IV, 5 ; V, 3). LA
démocratie ne peut fonctionner que si la vertu politique est partagée par le plus grand nombre.

- La vertu morale vient renforcer la vertu politique (EL, V, 2). C’est une attitude conduite par la
simplicité et le rejet des passions excessives.

- Nécessité de préserver les anciennes coutumes et les bonnes mœurs (EL, V, 7). C’est une
régime de vertu et de limitation. C’est une idée qui vient de Sparte fondée sur un système cas-
communiste.

Deux modèles de démocraties :

- Militaire > Sparte. Fondée sur une égalité absolue et sur le partage.
- Agricole ou commerçante > Athènes. Fondée sur l’égalité et la frugalité mais c’est une
démocratie fragile. Elle repose sur une équilibre délicat entre le commerce et peu
d’enrichissement.

Le territoire de la démocratie

- La démocratie suppose la mise en place d’institutions politiques sur une très petite échelle. Les
citoyens doivent participer directement à l’élaboration des lois, la désignations des magistrats…

- La démocratie est menacée par l’expansion territoriale.

Plus le territoire de la république est grand, plus la démocratie est inadaptée

L’in uence de Montesquieu sur la Révolution Française :

- Attachement au principe de la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire


- Idée que la démocratie est inadaptée à l’époque moderne
- Sentiment que la vertu politique est nécessaire.

B. Rousseau et l’absolutisme démocratique

Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) qui a écrit «  du contrat social  ». C’est un philosophe


présenté comme un philosophe des Lumières mais ses idées sont assez éloignées. On attache
ses idées au républicanisme, c’est-à-dire attaché à la vertu civique. Son objectif est de
comprendre de pourquoi les hommes ne sont pas libres de leur destin.

Classi cation des régimes

Qui gouverne ? Un Plusieurs Multitude

Forme correcte Royauté Aristocratie Démocratie


(poursuite de l’intérêt
commun)

Forme corrompue Tyrannie Oligarchie Ochlocratie


(poursuite de l’interêt
personnes des
gouvernants)

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Il considère que la démocratie parfaite est un gouvernement idéal, vers lequel on doit essayer de
tendre.

3 thèmes centraux dans la pensée de Rousseau relative au régime démocratique :

- Etat de nature
- Théorie du contrat social
- Volonté général (propre à Rousseau)

1. Etat de nature

Comment vivaient les Hommes avant d’être en société ? Pour Hobbes, «  l’Homme est un loup
pour l’Homme  ». Avant l’état de société, on était dans un état de guerre de tous contre tous.
Rousseau dit que l’état de nature est caractérisé par la sociabilité entre les hommes. Les Hommes
étaient bienveillant les uns envers les autres.
Dans l’état de nature, les Hommes sont libres et égaux car il ne dépendent de personne pour
assurer leur subsistance.

2. Contrat social

C’est ce qui va faire sortir de l’état de nature pour faire arriver dans le vie de société. C’est l’acte
fondateur de l’Etat et de la vie en société. Pour Rousseau, c’est contrat conclu entre la collectivité
et les individus. Chaque personne contracte avec le corps dont il va devenir une partie (pot
différent de Locke et Hobbes).

« L’acte d’association renferme un engagement réciproque du public avec les particuliers » (CS, I,
VIII)

Pour Rousseau, le corps collectif a des intérêts communs avec chacun des hommes pris
individuellement et il ne peut, par conséquent, vouloir leur porter tort.

« L’association par laquelle chacun, s’unissant à tous, n’obéit pourtant qu’à lui-même et reste aussi
libre qu’auparavant » (CS, I, VI). Ça veut dire que la liberté et l’égalité de chacun sont préservées.

Le contenu du contrat social

- chaque associé aliène la totalité de ses droits au corps collectif. Lorsqu’on cède des droits à la
société, on le fait au béné ce de la communauté

- en contrepartie, ses droits sont protégés par la le corps collectif

Aux relations d’homme à d’homme se substitue la relation du citoyen à l’État. Les droits naturels
sont protégés au titre des droits civils. Le but est de penser les relations du citoyen à l’Etat.

3. La volonté général

C’est une idée exprimée par le contrat social. C’est une volonté qui est générale par son objet er
par le nombre (le plus grand nombre des membres du corps collectif). Il n’y pas d’une unanimité
des volontés. Mais la volonté générale n’est pas la volonté majoritaire. La majorité va discerner la
volonté générale, la majorité va poursuivre le bien commun. La volonté générale est la volonté de
la nation.

Volonté générale = souveraineté > le corps collectif est souverain

« la souveraineté ... consiste essentiellement dans la volonté générale » (CS, III, XV).

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La volonté générale, et donc la souveraineté, est inaliénable.

Le corps collectif ne peut pas céder , même temporairement, la souveraineté à des magistrats ou
des représentants. Il admet que des personnes prennent des décisions mais ils ne font
qu’appliquer la volonté générale.

« la souveraineté ne peut être représentée par la même raison qu’elle ne peut être aliénée ; elle
consiste essentiellement dans la volonté générale, et la volonté ne se représente point ...

« Les députés du peuple ne sont donc ni ne peuvent être ses représentants, ils ne sont que ses
commissaires ; ils ne peuvent rien conclure dé nitivement. Toute loi que le peuple en personne n’a
pas rati é est nulle ...

« Le peuple anglais pense être libre, il se trompe fort ; il ne l’est que durant l’élection des membres
du Parlement ; sitôt qu’ils sont élus, il est esclave, il n’est rien » (CS, III, XV).

Rousseau défend la démocratie directe et admet une délégation du pouvoir. Les commissaires
doivent être dans un rapport de subordination du peuple.

Mandat impératif : mandat con é par les électeurs à un élu qui oblige l’élu à se conformer aux
instructions reçues de la part des électeurs et à leur rendre des comptes.

La volonté générale, et donc la souveraineté, est indivisible

Rousseau critique la théorie de Montesquieu divisant le pouvoir de l’État en 3 fonctions car la


souveraineté est une et indivisible. On a pas 3 fonctions légales.

« la volonté est générale ou elle ne l’est pas, elle est celle du corps en peuple, ou seulement d’une
partie. Dans le premier cas cette volonté déclarée est un acte de souveraineté et fait loi. Dans le
second, ce n’est qu’une volonté particulière, ou un acte de magistrature ; c’est un décret tout au
plus » (CS, II, II).

Il n’existe qu’une seule souveraineté, la souveraineté du Peuple.

La volonté générale, et donc la souveraineté, est infaillible

La volonté générale ne peut mal faire et, pour cette raison, elle ne peut être ni ne doit être limitée.

«  l’autorité suprême ne peut plus se modi er que s’aliéner ; la limiter, c’est la détruire » (CS, III,
XVI).

Rousseau a eu une in uence sur la Révolution Française :

- L’idée de souveraineté indivisible et infaillible


- L’importance de la loi dan l’organisation de la société

C. Mably et la démocratie tempérée

Gabriel Bonnot de Mably (1709-1785). Il critique la propriété privée car elle est source d’inégalités.

Mably et la démocratie tempérée

- critique la démocratie radicale/directe

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« La pure démocratie est le plus mauvais des gouvernements » (Observations sur les Grecs,
1749)

- défend la démocratie dans un régime mixte

« Démocratie tempérée par les Lois du Gouvernement Monarchique et de l’Aristocratie, était


propre, il est vrai, à rendre le Citoyen heureux au-dedans, et à lui donner les vertus qui lui étaient
nécessaires » (Parallèle des romains et des français, 1740).

Mably adhère aux idées rousseauistes de souveraineté de la volonté générale et de législation de


la Nation venant d’elle-même. Mais il préfère le régime représentatif et défend en France la mise
en place d’une « monarchie républicaine »

II. Les principes politiques de la Révolution et la démocratie

A. La n de l’absolutisme monarchique

Jusqu’en 1789, le régime politique de la France était une monarchie absolue de droit divin. Il y a
une volonté d’en nir avec ce régime.

Le 05 mai 1789 : il y a la réunion des états généraux à Versailles. Cf cours histoire de l’Etat.

Le 17 juin 1789 : les représentants du Tiers-états se proclament AN.

Le 20 juin 1789 : serment du Jeu de Paume aux termes duquel les membres de l’AN jurent « de ne
jamais se séparer et de se rassembler partout où les circonstances l'exigeront, jusqu'à ce que la
Constitution du royaume soit établie et affermie sur des fondements solides ».

27 juin 1789 : le Roi cède et accepte les demandes des députés.

9 juillet 1789 : l’Assemblée se proclame Assemblée nationale constituante (ANC).

14 juillet 1789 : l’ANC élit le premier comité de constitution et arrête « que la constitution
contiendrait une Déclaration des droits de l’homme ».

B. La déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 étal souveraineté nationale

« Les représentants du peuple français, constitués en Assemblée nationale, considérant que


l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de l'homme sont les seules causes des malheurs publics
et de la corruption des gouvernements, ont résolu d'exposer, dans une déclaration solennelle, les
droits naturels, inaliénables et sacrés de l'homme ... »

Les orientations constitutionnelles de la Déclaration de 1789

- le principe d’égalité (art. 1er et 6)


- les droits naturels et imprescriptibles de l’homme : « la liberté, la propriété, la sûreté, et la
résistance à l’oppression » (art. 2)
- la souveraineté nationale : « le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la
nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément » (art. 3)
- la loi, expression de la Nation : « la loi est l'expression de la volonté générale. Tous les citoyens
ont droit de concourir personnellement, ou par leurs représentants, à sa formation (art. 6) - le
consentement des citoyens à l’impôt (art. 14)
- la séparation des pouvoirs : « toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas
assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n'a point de Constitution » (art. 16 )

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C. La constitution de 1791 et le gouvernement représentatif censitaire

Le but est de se munir de la DDHC qui sera le préambule de cette constitution. Ils ont mit 2 ans
pour l’adopter à cause de divergences entre les parlementaires. La République sera minoritaire au
début mais l’idée va s’implanter.
Une monarchie constitutionnelle est alors mise en place, inspirée de ce que l’on trouve au RU.

Consécration de la souveraineté nationale et du gouvernement représentatif

« La Souveraineté est une, indivisible, inaliénable et imprescriptible. Elle appartient à la Nation ;


aucune section du peuple, ni aucun individu, ne peut s’en attribuer l’exercice.» (art. 1er duTitre III)
> inspiration rousseauiste.

« La Nation, de qui seule émanent tous les Pouvoirs, ne peut les exercer que par délégation.
La Constitution française est représentative : les représentants sont le Corps législatif et le roi.»
(art. 2 du Titre III) > le roi détient ses pouvoirs de la nation et non plus de Dieu.

Le pouvoir législatif est délégué à une assemblée, le Corps législatif, composée de 745
membres élus pour deux ans au suffrage censitaire indirect.

Citoyenneté et suffrage censitaire

Distinction des citoyens actifs et des citoyens passifs, qui n’ont pas de droit politique, fondée sur
l’assujettissement à un impôt direct, le cens.
Scrutin à deux degrés : les citoyens actifs (cens de 3 journées de travail) élisent des électeurs du
second degré, disposant de revenus plus élevés (cens de 250 journées de travail), qui à leur tour
élisent les députés à l’Assemblée nationale législative.

Le pouvoir exécutif est délégué au Roi des Français qui accède à sa fonction par hérédité. Louis
XVI (né en 1754, Roi depuis 1774), de la Maison des Bourbons, demeure Roi. Le Roi est le Chef
du Gouvernement : il nomme et révoque librement les ministres et les hauts fonctionnaires.

Septembre 1792 : Election d’une convention nationale au suffrage masculin non censitaire en vue
d’élaborer une nouvelle constitution. Les femmes, les esclaves et les domestiques n’ont pas de
droit de vote.

D. La constitution de 1793 et le gouvernement démocratique

L’objectif des girondins est d’avoir une paix pour avoir un retour du développement économique.
Après le rejet du projet « girondin », le projet « montagnard » est adopté le 6 messidor an I (24 juin
1793) et soumis à référendum en août 1793. Le projet girondin est assez démocratique mais ce
sont pour des raisons politiques que le projet sera rejeté > 1er référendum de l’histoire
constitutionnelle française avec un scrutin masculin non censitaire et une participation de 25 %
environ et 99 % environ de oui. Cette constitution est précédée d’une nouvelle Déclaration des
droits de l’homme et du citoyen (article 18 > abolit la servitude et la domesticité ; article 28 > droit
du peuple à changer de constitution ; article 35 > droit à l’insurrection).

La prépondérance du Corps législatif

- Le pouvoir législatif est exercé par une assemblée unique, Corps législatif dont les membres
sont élus pour un an
- Le pouvoir exécutif est con é à un Conseil exécutif dont les 24 membres sont nommés pour
deux ans par le Corps législatif ; ils sont soumis à son autorité

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Une constitution démocratique

- Suffrage masculin non censitaire (21 ans)


- Scrutin direct pour l’élection des députés
- Droit de vote des étrangers
- Rôle des citoyens dans la procédure de révision constitutionnelle (initiative et rati cation*)
- Veto populaire > après qu’une loi a été adoptée par le corps législatif, les citoyens peuvent de
demander l’organisation d’un référendum sur la loi.

La constitution de l’An I ne sera pas appliquée et un gouvernement révolutionnaire est mis en


place le 10 octobre 1793 (19 vendémiaire an II). Le Gouvernement révolutionnaire et la Terreur
prennent n le 9 thermidor an II (27 juillet 1794) avec l’arrestation de Robespierre.

III. Le gouvernement démocratique dans la pensée politique révolutionnaire

A. Sieyès et la souveraineté de la représentation nationale

Emmanuel Joseph Sieyès (1748-1836). Il va jouer un rôle important dans les institutions mise en
place par Bonaparte.

E.-J. Sieyès, Qu’est-ce que le Tiers État ?, 1789 « Le plan de cet écrit est assez simple. Nous
avons trois questions à nous faire :
- Qu’est-ce que le Tiers état ? - TOUT.
- Qu’a-t-il été jusqu’à présent dans l’ordre politique ? - RIEN
- Que demande-t-il? - À ÊTRE QUELQUE CHOSE.

Le principe de la souveraineté nationale

La Nation : entité collective, abstraite et transcendante différente du peuple de Rousseau. La


toute-puissance de la Nation

« La volonté nationale n’a besoin que de sa réalité pour être toujours légale, elle est l’origine de
toute légalité. Non seulement la nation n’est pas soumise à une Constitution, mais elle ne peut pas
l’être, elle ne doit pas l’être » (QQTE)

La négation de la souveraineté individuelle des citoyens

Considéré isolément, le pouvoir des citoyens est nul, il ne réside que dans l’ensemble. La théorie
de Sieyès n’implique pas le droit individuel de participer aux affaires publiques.

Une aristocratie élective plutôt qu’une démocratie

Il préconise de réserver les droits politiques à une minorité instruite et aisée (« citoyens actifs »).
Il critique le gouvernement populaire (démocratie) qui est primitif et inadapté.

« la très grande pluralité de nos concitoyens n’a ni assez d’instruction, ni assez de loisir pour
vouloir s’occuper directement des lois qui doivent gouverner la France ».

Défense du gouvernement représentatif

« Le peuple, je le répète, dans un pays qui n’est pas une démocratie (et la France ne saurait
l’être), le peuple ne peut parler que par ses représentants » (Discours du 7 septembre 1789).
La France n’est pas assez éduquée, pas assez riche et trop vaste pour être une démocratie
directe.

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La défense du mandat libre des représentants de la Nation et le rejet du mandat impératif

C’est lui le penseur de la représentation. Pour Sieyès, ce ne sont pas les électeurs qui ont choisi
un député, c’est la nation tout entière qui a désigné une assemblée, dont ce représentant est issu.

« un député l’est de la nation toute entière » (discours du 7 septembre 1789)

Chaque représentant est donc libre vis-à-vis des électeurs.

Le despotisme doit être évité par la distinction entre le pouvoir constituant et les pouvoirs
constitués, les seconds étant soumis au respect du premier

« si un corps pouvait se constituer lui-même, ou toucher à sa constitution, bientôt il changerait de


nature, il se rendrait propre à tout envahir, et à dévorer ses créateurs » (Bases de l’ordre social,
1795).

Proposition de l’établissement d’un gardien de la Constitution

Le « jury constitutionnaire », proposé par Sieyès en 1794, était « un véritable corps de


représentants (...) avec mission spéciale de juger les réclamations contre toute atteinte qui serait
portée à la constitution ». C’est l’ancêtre du conseil constitutionnel.
Une assemblée composée de 108 membres, choisis par les chambres parmi les anciens
parlementaires. La proposition fût rejetée à l’unanimité.

B. Condorcet et l’établissement d’une République éclairée

1743-1794

Le leader du camps des girondins, a rédigé le projet de constitution girondine. Membre et


président de l’assemblée législative puis considéré comme un ennemi politique et exécuté.

Méthode Condorcet mathématiques sociales, méthode de vote fondée sur l’idée ce consensus.
Le vote doit être basé sur une évaluation des options en présence > ’s’il existe un candidat qui
lorsqu’on le confronte n’importe quel autre candidat, st préféré à cet autre candidat par une
majorité d’électeurs, alors ce candidat est celui d’entre tous que le peuple préfère’

Les électeurs doivent faire une multitude de vite entre deux candidats
Mise en oeuvre > chaque électeur classe les candidats par ordre de préférence et on comptabilise
les résultats en regardant les rapports bilatéraux entre les candidats. Celui qui emporte le plus de
duels l’emporte. Exprime de manière plus dèle la pensée politique des électeurs, le vainqueurs
est celui qui remporte le plus de duels.
Possibilité de mettre en place de ce mode de scrutin trop compliqué?

Condorcet défend le suffrage universel indirect et notamment l’égalité politique des hommes et des
femmes.

Il insiste sur l’importance de l’instruction publique de la population pour constituer un peuple éclairé
> chemin important dans la politique démocratie fr. Il considère que la population doit exercer son
pouvoir politique mais la population n’est pas instruite > obstacle. Il considère que les gens qui ne
sont pas instruits ne sont pas intéressés. Défend l’idée qu’il faut instruire tout le monde. ‘Même
sous la construction la plus libre un peuple ignorant est un esclave > contraint de faire con ance
au plus éclairés d’où l’intérêt d’instruire directement le peuple.

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Condorcet soutient l’établissement d’une régime représentatif mais admet l’idée d’une législation
populaire. Il va se faire le défenseur du référendum d’initiative citoyenne. Projet girondin de
constitution en 1792.

«  de la censure du peuple sur les actes de la représentation nationale et du droit de pétition  »


(titre VIII).

Il veut mettre en place un contrôle populaire des lois. Les citoyens pouvaient initier le vote d’une loi
qui sera soumise à référendum. Si une loi était adoptée par le parlement les citoyens pouvaient
demander que soit organisé une référendum sur cette loi.

C. Robespierre et le gouvernement représentatif sous contrôle populaire

Rôle politique décisif sous la révolution. Idée de gouvernement représentatif sous contrôle
populaire. Élu député du tiers état. Héros des sans culottes parisiens, veut donner un vrai pouvoir
au peuple. Il va se faire réélire à la convention an tonale et devient chef des montagnards. Artisan
de la Terreur. Considéré comme un dictateur mais indispensable à la révolution.

Conception roussoiste de la souveraineté. Chaque homme va conserver une part de


souveraineté, réunion de l’ensemble des citoyens qui va faire aitre la Nation. La nation est
composé de la multitude des individus.

Il va prendre position sur une conception large du corps des citoyens et s’opposer au su rage
censitaire. Il va perdre ce combat.

La souveraineté appartient au peuple qui doit exercer le gouvernement directement et


subsidiairement par l’intermédiaire de ses représentant. Pas favorable à la démocratie directe et
absolue. Représentants doivent être soumis au contrôle des citoyens.

La souveraineté est inaliénable, indivisible et imprescriptible.

La représentation est dangereuse, selon Robespierre car les délégués du peuple sont
corruptibles. Des moyens doivent être mis en place pour les contrôler :

- mandats cours pour éviter que les personnes restent trop longtemps au pouvoir et pour
permettre aux citoyens de changer de représentants si insatisfaits.

- Publicité des travaux parlementaires

- l’obligation de rendre des comptes, les représentants sont obligés de rendre des comptes avec
une idée de tribunal populaire pour juger les fonctionnaires. Objectif de chasser les ennemis de
la révolution.

En faveur d’un gouvernement représentatif placé sous le contrôle du peuple. Il défend le droit à la
résistance et à l’insurrection populaire. Pour lui, le peuple se confond avec les sans culottes
parisiens. Légitimité démocratique dans l’insurrection populaire.

Il défend une organisation des pouvoirs publics distinguant les pouvoirs du peuple et ses
représentants et les fonctions subordonnées des agents( roi, administrateurs…). Distinction vise
au fait que l’administration doit être subornée au peuple et les agents doivent être subordonnées
aux représentants et au peuple.

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Leçon 4 : le parlementarisme libéral et le triomphe de la démocratie représentative

Limiter le pouvoir même populaire. Triomphe de la démocratie représentative. Idée de


gouvernement représentatif. Le libéralisme va défendre le parlement caractérisé par la
délibération.

I. La démocratie dans la pensée libérale

A. Constant et les deux libertés

1767-1830. ‘La liberté des anciens comparé à celle des modernes’. ‘Principe de politique’.

Rédige avec Napoléon la constitution des 100 jours.

Constant distingue la libertés des Anciens et la liberté des Modernes. Opposer la culture politique
des anciens avec celle des modernes.

La liberté des anciens est la participation active et constante su pouvoir collectif > droit de
participer à la vie politique. La liberté des anciens est donc politique.

Di érente de la liberté des modernes > la jouissance paisible de l’indépendance privée. Tournée
vers les individus, liberté personnelle. Liberté des modernes inscrite dans la DDHC.

Pour Constant, ces deux libertés distinctes correspondent à deux sociétés opposés. La
distinction repose sur :

- la structure des États > changer la manière de faire de la politique. Les Etats sont trop grand
pour pratiquer la démocratie directe.

- Le contexte social > di érence entre la société ancienne et moderne: l’esclavage, avant
esclavage répandu et permettait aux citoyens de libérer du temps pou participer à la discussion
publique. Alors que les modernes ont des activités pro qui n leur permettent pas de délibérer. >
vision caricaturale.

- Les aspiration populaires > elles ont changé, les anciens avaient besoin d’action tandis que les
moyennes avaient besoin de pro ter de la vie.

Cette vision permet d’opposer la liberté  des anciens et des modernes. Dans son discours il va
critiquer ceux qui ont cru qu’on pouvait transposer la liberté des anciens aux modernes >
Rousseau. Mettre en lumière les risques pour la liberté de ce type de transposition. Il redoute un
gouvernement tyrannique de la minorité au nom de la majorité. La tyrannie de la majorité
n’existerais pas car pas de majorité, il y a toujours des minorités rendus majoritaires par le
système électoral. Le risque c’est que cette minorité opprime les autres au nom du peuple.

Constant ne dit pas qu’il faut que les modernes abandonnent la liberté politique. La seconde
partie de son discours est aussi un plaidoyer en faveur de la liberté politique des modernes.

« Loin donc messieurs de renoncer à aucune des deux espèces de libertés dont je vous ai parlé, il
faut, je l’ai démontré, apprendre à les combiner l’une à l’autre ».

Deux raison de ne pas négliger la liberté politique:

- La liberté politique garantie les droits individuels > surveiller les représentants de la politique,
favorable à des mandats politiques bref avec possibilité d’alternance au pouvoir. La liberté
politique permet de s’assurer que ses droits ne sont pas menacés.

- La liberté politique est un moyen de perfectionnement de soi > ne permet pas un


épanouissement intellectuel, pour se perfectionner on a besoin de la liberté politique.

Idée que la liberté politique est très importante. Les institutions représentatives doivent consacrer
l’in uence des citoyens sur la chose publique.

Associe le libéralisme avec une idée de démocratie représentative.

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B. Tocqueville et l’avènement inéluctable de la société démocratique

1805-1859 > la démocratie en Amérique: 1835-1840

Prédit les évolutions des démocraties. Au début il devait se concentrer sur le système pénitencier
mais a été marqué par la modernité des USA > précurseurs des sociétés européennes qui vont
devenir démocratiques. Son ouvrage a vocation de parler de la démocratie au XIX ème siècle et
comment la démocratie va s’implanter en France et en Europe.

Pour Tocqueville : « la démocratie c’est la liberté combiné avec l’égalité ». C’est bien plus que le
gouvernement du peuple c’est un état social qui a ecte l’ensemble des moeurs et sentiments.

Il va opposer les sociétés aristocratiques et démocratiques. Aristocratiques : fondé sur l’inégalité,


fondé sur la hiérarchie entre les élites et la masse du peuple. Les sociétés démocratiques se
caractérisent par l’amour de l’égalité > idée d’une société d’individu.

Selon lui, l’ensemble des sociétés suit un mouvement historique général qui les conduit à passer
de l’état aristocratique à l’état démocratique.

Il pense que la démocratie est liée à l’égalité, son instauration repose sur l’existence d’une
volonté égalitaire, sur la recherche sans n d’une plus grande égalité.

Egalité : recherche d’une plus grande proximité > favoriser la politique contre les riches,
supprimer les privilèges. A ses yeux la tendance démocratique est inéluctable.

Critique: reste libérale, pas empêcher les personnes de vivre comme elles le souhaitent.

Pour Tocqueville, la démocratie est, dans les faits, le gouvernement du plus grand nombre, de la
majorité. Il met en garde contre un déviation du gouvernement démocratique: la tyrannie de la
majorité. Viser les minorités privilégiés en essayant de supprimer leurs avantages > risque: la
population est obsédé par l’idée d’égalitarisme. La tyrannie de la majorité se nourrit avec
l’individualisme sentimental > il faut que tout le monde soit pareil, personnes concentrés sur eux.
Par conséquent, les individus se replient sur eux memes car ils pensent à leur condition
personnelle, ils vont laisser la gestion de la cité à quelque uns qui vont gouverner au nom de la
majorité.

Il va analyser ce qu’il faut faire pour éviter la tyrannie de la majorité. Il envisage des moyens pour
préserver la liberté:

- Techniques constitutionnel de limitation du pouvoir

- La liberté d’association; possibilité pour les citoyens de se rassembler eux memes > important
car ça permet aux citoyens d’atténuer l’individualisme et permet de peser plus fort.

- La décentralisation, la séparation des pouvoirs peut être horizontale mais aussi verticale entre
le pouvoir d’état et celui des collectivités. La décentralisation permet d’éviter le despotisme.

- La liberté religieuse: estime qu’en france la révolution s’est construite contre la religion > pas la
bonne manière pour protéger les libertés. La liberté religieuse permet la protection des libertés.
La liberté religieuse favorise une tolérance.

C. Bentham et le contrôle populaire des gouvernants

Auteur moderne et libéral. 1748-1832. Théorie juridique puissante. Introduit dans les années 70
en France. Premier a avoir utilisé le terme déontologie.

Fondé l’utilitarisme, école de pensée qui se fond sur le fait que les individus recherchent la
maximisation de leurs intérêts > recherche du bonheur.

Un bon gouvernement est celui qui respecte le principe d’utilité = la maximisation du plus grand
bonheur pou le plus grand nombre.

Il défend à ce titre la démocratie représentative et le su rage universel. Lié à la démocratie


parlementaire Cette démocratie représentative permet au plus grand nombre de choisir leur
dirigeants. Ils vont tout faire pour satisfaire leur aînés. Défend le su rage politique des femmes.

Représentants estiment indépendant des électeurs > problème. Trouver un moyen de corriger la
représentation donc ré échir à trouver un moyen pour créer des garanties contre les abus de
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pouvoirs que peuvent entrainer des positions hiérarchiques ou des responsabilités qui permettent
à certains individus de disposer d’un certain pouvoir sur les gens.

« L’oeil du public rend l’homme d’état vertueux » > surveillance du public quo rend l’homme d’état
bon.

Idée de mettre en place un tribunal de l’opinion publique. Ne va pas préconiser des procédures
de révocation populaires.

Il distingue le pouvoir ‘opératif’ qui est remis aux dirigeants du pouvoir ‘constitutif’ qui appartient
aux citoyens.

- opératif: pouvoir de gestion concrète de l’état

- constitutif: pouvoir constituant et le pouvoir de décider qui sera gouvernant.

D. Mill et les prémices de la démocratie délibérative

1806-1873. ‘De la liberté’ 1859/ ‘considération sur le gouvernement représentatif’ 1861.

Développer sa théorie de la démocratie représentative.

Dans ‘de la liberté’ Mill reprend la critique de Tocqueville dénonçant la ‘tyrannie de la majorité’
comme une forme de despotisme / lois liberticides.

Il essaye de concilier le gouv représentatif et la démocratie. Il refuse d’opposer le gouvernement


représentatif fondé sur un principe de compétence de quelque uns et le gouvernement (à
compléter sur la diapo)

Il propose une association entre les institutions du parlementarisme et le principe de souveraineté


du peuple fond  » sur l’extension de la sphère délibérative, au-delà des seules arènes
parlementaires, au corps citoyen tout entier. Les citoyens vont aussi débattre des sujets pour
qu’ils choisissent les meilleurs représentants. Importance de se forger sa propre opinion. Le
gouverneur représentatif peut devenir démocratique s’il est fondé sur la discussion ouverte à
tous.

Démocratie représentative est la meilleur forme de gouvernement car elle permet la jonction de
deux critères que doit posséder tout bon gouvernement: ses institutions, tout comme les qualités
des citoyens permettent de favoriser la promotion du bien commun.

II. Les critiques de la démocratie représentative au XIX ème et XX ème siècle

Critiques qui ont toutes pour cible le régime politique des démocraties libérales/ démocraties
parlementaires. Confondues et rejetée.

Ces courants vont reprendre des idées développés par Rousseau et prendre la pratique des
régimes parlementaires.

A. Le rejet de la démocratie bourgeoise par le mouvement ouvrier

Démocratie représentative est en réalité bourgeoise. XIXè, naissance du mouvement ouvrier.


Espoir qui nait dans le mouvement socialiste > 1848. Espoir pour une révolution politique et
sociale. Le mouvement de républicain réformiste > fracture de la gauche française.

Naissance du mouvement ouvrier nait d’une prise de conscience, car gauche pas favorable à la
position ouvrière :

- transformation de l’économie avec son industrialisation: ‘révolution industrielle’.

- dégradation des conditions de vie des travailleurs > paupérisation des ouvriers, travailleurs
pauvres.

- prise de conscience de l’unité du monde ouvrier face à la bourgeoisie industrielle et


commerçante.

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Critique de la représentation par le mouvement ouvrier:

- la désillusion à l’égard du su rage universel > rien changer car les ouvrier spas présents dans
les chambres. Sentiment d’être exploité politiquement et économiquement.

- appel à la séparation ouvrière: ‘manifeste de soixante’. Les ouvriers doivent arrêter de voter la
bourgeoisie républicaine > se manifeste lors des élections des 1863, les ouvriers vont présenter
leurs propres candidats et d’autres ouvriers qui vont faire con ance au mouvement républicain
avec des concessions > à l’avantage des républicains. En 1864 le manifeste des soixante est
une déclaration nationale d’indépendance du mouvement ouvrier qui appelle à se distinguer
des bourgeois/ républicains. Critique dans ce manifeste de la démocratie représentative de
1789: déclaration abstraite qui garantie des droits de la bourgeoisie notamment le droit de
propriété. Rupture brutale car le mouvement ouvrier n’est pas homogène: radicalisation d’une
partie du mouvement ouvrier: le renversent de ‘l’ordre parlementaire bourgeois’ par une
stratégie révolutionnaire. La commune de Paris en 1871, symbole de la révolution populaire.
Révolte du mouvement ouvrier parisien, régime révolutionnaire qui a tenu 72 jours avant d’être
réprimé par l’armée. Guerre civile dans paris. Ajd la commune de paris fait partie des modèles
des mouvements ouvriers.

Quels auteurs ont in uencés le mouvement ouvrier :

-In uence de Saint-Simon (1760-1825): économiste et philosophe, fondateur d’une doctrine >
imbrication de la politique et de l’économie. Va étudier le développement de la société industrielle
en France qui entraine de fortes inégalités. Intervention de l’état dans l’économie pour éviter une
concentration des richesses entre les mains d’une classe bourgeoise dominante.

-In uence de Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865): doctrine révolutionnaire. Issu d’un milieu
populaire. Doctrine riche de la critique de la démocratie représentative. Critique de la conception
de la nation retenue en 1789 > conception abstraite qui contribue à isoler les citoyens en les
dissociants des communautés auxquelles ils appartiennent. Citoyens doivent se réunir en groupe.

Considère que l’économie doit primer sur le politique. Question première n’est donc pas politique
(droit de vote) plutôt question de l’économie de production prioritaire.

Critique de la démocratie représentative qui n’a rien de populaire car c’est une aristocratie
élective qui gouverne et ça rue su rage universel en produit pas l’e et escompté, instrument de
légitimation de la démocratie. Il faut avoir plus de gouvernement autonome.

-In uence de Karl Marx (1818-1883). Étudier l’histoire, l’économie, la philo. La lutte des classes
est le moteur de l’histoire. Il va remonter à l’antiquité pour expliquer la lutte des classes. Il va
étudier la république romaine et la lutte entre praticien et plébéiens.

Antagonisme bourgeoise/ prolétariat > lutte des classes lié à l’industrialisation.

Il ne pense pas à une révolution populaire car le peuple serait sous une emprise intellectuelle et
nancière de la bourgeoisie. Le prolétariat ont conscience d’être exploité donc départ de
révolution par eux. Révolte de la minorité ouvrière éclairée.

Critique de l’idéologie bourgeoise de 1789, droit de propriété pour ceux qui ont de l’argent.

-In uence de Louise Michel (1830-1905): célèbre par son parcours, va ouvrir des écoles pour
enseigner aux enfants démunis. Développer une activité militante et journalistique, participer à
des meetings politiques. Va être un modèle pour le mouvement ouvrier. Va participer à la
commune de Paris, en 1873 elle est condamnée au bagne en nouvelle Calédonie, béné cie de la
loi d’amnistie en 1879 don continue sa lutte politique à Paris. Féministe et anarchies donc ne croit
pas au droit de vote. Elle défend un socialisme révolutionnaire, ne croit pas aux urnes, partisane
de l’action directe: prise d’arme pour changer le système.

Critique anarchies de la représentation de l’élection: elle montre que la représentation est une
ction. Elle va participer aux meetings politiques, elle pense que la cause prime sur tout le reste
même les assassinats.

Combat pour les droits sociaux des femmes mais ne va jamais réclamer le droit de vote des
femmes. Elle va demander le droit d’avoir un statut de droit privé égale à celui des hommes.

Quatre in uenceurs les plus importants du mouvement ouvrier.

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B. La critique de la démocratie parlementaire par Carl Schmitt

Auteur classé à l’extrême droite. 1888-1985: ‘parlementarisme et démocratie’, connu sous la


république de Weimar. Critique sur la démocratie représentative, savoir qui est le gardien de la
constitution.

En 1933 il devient juriste o ciel des nazis.

Critique de la démocratie ne et reprend des arguments des auteurs d’extrême gauche donc
défendus par eux.

Il dénonce la contradiction irréductible qui se trouve au coeur de la démocratie libérale (défendu


par Constant) incarnée par le parlementarisme. Il confond les deux > le gouvernement qui
gouverne au nom d’une souveraineté populaire.

Démocratie parlementaire se fonde sur des principes politiques distincts et hétérogènes:

- Le principe démocratique d’identité entre gouvernants et gouvernés

- Le principe libéral de la représentation. Il considère que la représentation est basé sur le


principe libéral car le parlementarisme est lié au libéralisme et pas à la démocratie, la
représentation du peuple peut être assuré par les parlementaires mais aussi par un seul homme
(césarisme). Le libéralisme repose fondamentalement sur l’idée que la vérité peut être trouvée à
partir du libre con it des opinions.

Le parlement est avant tout le lieu d’échange et de rencontre des opinions.

Deux critiques :

- Critique de la la croyance libérale dans les vertus de la discussion. La politique repose sur le
principe de décision, seule voie pour mettre n aux con its entre opinions.

- Le parlementarisme contemporain est une version dévoyée de l’idéologie libérale: il n’y a plus
d’échange libre d’opinion entre les individus permettant d’aboutir à une solution consensuelle.
Le parlement est le lieu d’a rontement de délégués des partis politiques qui pensent avant tout
à leurs intérêts.

Critique de la démocratie des parties politiques qui ne prennent pas en compte les intérêts de la
population.

C. Le dénigrement néolibéral de la démocratie

C’est la doctrine économique dominante sur les pays occidentaux et elle a une in uence sur la
démocratie de ces pays.

Néolibéralisme : idéologie concevant les personnes et l’État sur le modèle de l’entreprise


contemporaine et prônant l’extension du modèle économique à l’ensemble des sphères de
l’interaction sociale.

C’est une manière de penser totalement di érente parce que les valeurs centrales sont l’e cacité
économique et la recherche de pro t à défaut de la politique > instrumentalisation de la politique
au service de la croissance économique.

E ets du néolibéralisme sur la démocratie :

- E acement du citoyen derrière la gure du consommateur


- Préférence pour un pouvoir de l’État autoritaire (car plus e cace pour parvenir aux ns
recherchées)


« dé-démocratisation néolibérale » (Wendy Brown) > le néolibéralisme est entrain de revenir sir les
acquis démocratique.

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D. La démocratie libérale face au populisme

Le populisme est une réaction face à la démocratie libérale.

La démocratie libérale

La notion s’impose au cours du 20ème siècle, face à celle de démocratie populaire > principe
démocratique + séparation des pouvoirs + protection des droits et libertés > démocratie
constitutionnelle (État de droit démocratique).

La démocratie libérale est essentiellement représentative ; elle est liée au libéralisme économique
(capitalisme).

Le populisme

Une stratégie discursive établissant une frontière entre deux camps : « ceux d’en bas » et « ceux
qui sont au pouvoir » (Ernest Laclau). C’est une manière de présenter les choses.

Populisme de droite > il y a 3 entités, ceux d’en bas, ceux d’en haut et un troisième groupe que
les élites protègent du peuple.

Populisme de gauche > il y a une opposition entre le peuple et les gouvernants

(John B. Judis).

Une idéologie qui se nourrit de plusieurs idées selon Jans Werner-Müller :

- l’antipluralisme,
- la revendication politico-morale d’un monopole de représentation du peuple, dont découle
notamment une opposition entre les élites politiques et le peuple.

Le populisme de droite et le césarisme démocratique

Napoléon était populiste.

Le populisme de gauche et la démocratie radicale

- Ambiguïté du populisme de gauche de Chantal Mou e (1943-...) qui défend une démocratie
représentative agonistique et non une participation directe des citoyens à l’exercice du pouvoir.
C’est une démocratie qui repose sur l’a rontement d’idée.
- Réformes profondes de la démocratie représentative (RIC, révocabilité des élus, veto populaire,
…).

Origine : populisme agraire et industriel aux États-Unis ( n du 19 ème siècle).

Credo : subordination des représentants aux citoyens ; développement des voies concurrentes
(démocratie directe et semi-directe).

E. La promotion de la démocratie participative

Qu’est-ce que la démocratie participative ? = « participatory democracy » (Arnold S. Kaufman,


1960)

- Une critique de la dimension oligarchique des démocraties représentatives

- La proposition de nouvelles formes de participation citoyenne

Démocratie participative : l’ensemble des moyens permettant d’augmenter l’implication directe de


la population dans le gouvernement des a aires publiques.

- Forme rénovée de démocratie directe

Caractéristiques de la démocratie participative :

- ne se limite pas aux citoyens (au sens strict),


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- des moyens plus variés que l’initiative populaire et le référendum,
- des moyens favorisant la délibération populaire.

In uence de Jürgen Habermas (1929-…)

Le moteur de la démocratie c’est la discussion.

- Il critique le modèle libéral et le modèle « républicain » de démocratie ;


- Il propose une démocratie procédurale fondée sur un principe de discussion

Les assemblées citoyennes : institution temporaire, composée d’un échantillon représentatif de


citoyens tirés au sort, en vue de délibérer sur des thèmes précis, se traduisant, in ne, par la
formulation de recommandations. Elle va devoir faire des propositions pour les pouvoirs publics.

Tirage au sort de citoyens + délibérations éclairées.

La disparition du tirage au sort dans les gouvernements modernes :

- Volonté des père fondateurs des républiques françaises et américaines (Madison, Sieyès, etc.)
d’instaurer une aristocratie élective.
- Attachement à l’idée que seul le consentement est la source de l’autorité légitime et de
l’obligation politique (Hobbes, Locke, Rousseau).

Le renouveau du tirage au sort à l’époque contemporaine :

- la redécouverte du caractère aristocratique de l’élection,


- le développement de la pratique de l’échantillon représentatif par les sciences statistiques et
les sondages d’opinion. L’objectif est de construire des minis peuples.

- l’essor de la démocratie délibérative

Convention citoyenne pour le climat :

Budget participatif : dispositif qui permet à des citoyens non élus de participer à la conception ou
à la répartition des nances publiques (Y. Sintomer).

- une institution apparue à Porto Alegre (Brésil) en 1989


- premier budget participatif en France en 1995 (Morsang-sur-Orge)
- 400 communes en 2022 (150 en 2019, 7 en 2014).

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