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ÉRIC PERRIN-SAMINADAYAR
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INTRODUCTION A L’HISTOIRE DE L’ANTIQUITE :
PROMENADES EN MEDITERRANEE ORIENTALE.
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CM 7
Le monde grec classique (2) :
Athènes (1) ; vie politique et rôle international.
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PLAN DU COURS.
I. La « démocratie » athénienne :
Résumé des épisodes précédents : De Dracon à Clisthène.
Définition et principes : Le pouvoir au démos ? Les principes (isonomie, tirage au
sort, reddition de comptes, délibération publique, règle de la majorité).
Les institutions démocratiques : L’assemblée du peuple (ecclésia) ; les citoyens. Le
Conseil des 500 (Boulè). Les magistratures (principes généraux ; deux exemples : archontes
et stratèges). La justice (l’Héliée).
La vie politique athénienne au Ve s. : L’évolution (les luttes politiques et le
renforcement de la démocratie : ostracisme, misthos, ouverture des magistratures). Périclès,
l’homme et la pratique gouvernementale : un aristocrate ; le « premier des citoyens ».
Géographie [Seuls les noms nouveaux apparaissent ici] : Thasos, Samos, Érétrie,
Chalcis.
Pnyx : Colline face à l’Acropole à Athènes, où se réunit l’ecclésia.
Hommes et peuples :
Éphialte (?-461) : Homme d’État athénien du Ve siècle, chef de la faction
démocratique jusqu’à son assassinat. Auteur d’une audacieuse réforme de l’Aréopage, qui
prive ce conseil aristocratique de l’essentiel de ses pouvoirs.
Périclès (490-429) : le grand homme d’État athénien du Ve s. Biographie à faire et à
connaître !
Callias : homme d’État athénien. Négociateur de la paix qui porte son nom avec le
Grand Roi (448).
Doc. 1 : Périclès.
Doc. 2 : Le fonctionnement de l’Héliée.
À Samos :
« Peu de temps après le retour du corps expéditionnaire d’Eubée, les Athéniens
conclurent avec les Péloponnésiens un traité de paix pour trente ans. Ils restituèrent Nisaia,
Pégai, Trézène et l’Achaie, c’est-à-dire tout ce qu’ils avaient pris aux Péloponnésiens. Cinq
ans après, une guerre éclata entre Samos et Milet au sujet de Priène. Les Milésiens, en
difficulté, envoyèrent des représentants à Athènes et se plaignirent vivement des Samiens.
Des citoyens de Samos même, qui souhaitaient un changement de régime, appuyèrent leur
requête. Alors, avec une flotte de quarante navires, les Athéniens firent voile vers Samos.
Ils établirent dans l’île un régime démocratique et prirent comme otages cinquante enfants
samiens et un nombre égal d’hommes, qu’ils placèrent en résidence à Lemnos. Puis ils se
retirèrent en laissant une garnison à Samos. Mais un certain nombre de Samiens refusèrent
de s’incliner devant le fait accompli et se réfugièrent sur le continent. Ils s’entendirent avec
quelques-uns des plus riches citoyens de Samos et conclurent une alliance avec
Pissouthnès, fils d’Hystaspes, qui était à ce moment gouverneur de Sardes. Ils réunirent
une troupe de sept cents hommes et débarquèrent un jour, vers le soir, à Samos. Ils
soulevèrent d’abord la population contre le parti démocratique et arrêtèrent presque tous
les membres de ce parti. Puis un coup de main leur permit de reprendre les otages à
Lemnos et ils rompirent avec Athènes. Ils livrèrent à Pissouthnès la garnison et les
fonctionnaires athéniens établis chez eux et se mirent aussitôt à préparer une expédition
contre Milet. En accord avec eux, la ville de Byzance se souleva à son tour.
Quand les Athéniens apprirent ce qui s’était passé, ils envoyèrent à Samos une flotte
de soixante vaisseaux. Seize bâtiments de cette flotte ne furent pas effectivement engagés
devant Samos : les uns se dirigèrent vers la Carie pour surveiller les mouvements de la
flotte phénicienne et les autres firent voile vers Chios et Lesbos pour y chercher du renfort.
C’est donc avec quarante-quatre navires que, sous les ordres de Périclès, entouré des neuf
autres stratèges, les Athéniens livrèrent bataille, devant l’île de Tragia, à la flotte de Samos,
qui comptait soixante-dix vaisseaux parmi lesquels vingt transports de troupes. Cette flotte
revenait alors de Milet. Les Athéniens remportèrent la victoire et, peu après, quarante
navire d’Athènes et vingt-cinq de Chios et de Lesbos arrivèrent en renfort. Les assaillants
débarquèrent et, après avoir livré à terre un combat victorieux, ils investirent la ville en
l’entourant d’un mur sur trois côtés. Ils bloquèrent d’autre part la place par mer. Périclès
préleva soixante navires sur la flotte mouillée devant Samos et fit en toute hâte voile vers
Caunos et la Carie, car il avait appris que la flotte phénicienne approchait. Le Samien
Stèsagoras et quelques autres avec lui avaient en effet quitté Samos avec cinq vaisseaux
pour rejoindre les Phéniciens.
Les Samiens saisirent cette occasion pour opérer à l’improviste une sortie vers le
large. Ils assaillirent le camp athénien qui était sans défenseurs, détruisirent les navires de
garde et défirent le reste de la flotte, qui essayait de les arrêter. Pendant quatorze jours
environ, ils furent maîtres de la mer autour de leur île et purent ainsi faire entrer ou sortir
tout ce qu’ils voulurent. Mais au retour de Périclès, la flotte athénienne rétablit le blocus.
D’Athènes arrivèrent Thucydide, Hagnon et Phormion, avec une flotte de quarante
vaisseaux. Tlépolémos et Anticlès arrivèrent d’autre part avec vingt vaisseaux, qui furent
suivis de trente autres, venant de Chios et de Lesbos. Les Samiens livrèrent un bref combat
naval, mais, incapables de résister, ils durent finalement capituler au neuvième mois du
siège, en acceptant les conditions qu’on leur fit. Ils durent raser leurs murailles, donner
des otages, livrer leurs vaisseaux et acquitter par paiements échelonnés la somme
correspondant aux frais de guerre. Byzance dut, elle aussi, traiter et resta, comme par le
passé, une ville sujette » (Thucydide, I, 115-117).