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Le père de la Démocratie

SOMMAIRE

INTRODUCTION…………………………………...2
I. LA DEMOCRATIE ATHENIENNE………………………..3
A. Définition
B. La cité d’Athènes
1. Le territoire athénien
2. Une cité puissante
C. Le fonctionnement de la démocratie athénienne
1. Une installation progressive de la démocratie
2. Les institutions démocratiques
3. Les magistrats

II. CITOYENS ET NON-CITOYENS………………………….6


A. Les citoyens
1. Les conditions pour être citoyen
2. Les avantages de la citoyenneté athénienne
3. Les devoirs du citoyen
B. Les exclus de la citoyenneté

III. LA DEMOCRATIE REMISE EN CAUSE…………………8


A. Les limites de la démocratie
B. Les critiques de la démocratie
C. Les crises athéniennes
1. La guerre du Péloponnèse
2. Les évolutions de la démocratie
3. La chute de la démocratie athénienne

CONCLUSION GENERALE…………………………….11

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Le père de la Démocratie

INTRODUCTION

Au Vème siècle avant notre ère, les Athéniens mettent en place un système
politique à part qui laisse une plus grande part d’actions aux habitants de la cité.
Le pouvoir appartient désormais aux hommes libres de la cité, qui sont appelés
les citoyens. Athènes est un cas politique particulier qui mérite de s’interroger sur
la façon dont une cité arrive à se gérer lorsque le peuple est aux commandes ?

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I. LA DEMOCRATIE ATHENIENNE
A. Définition
La démocratie athénienne désigne le régime politique mis en place progressivement dans
la cité d'Athènes durant l'Antiquité et réputée pour être l'ancêtre des démocraties modernes.
Le terme  démocratie  vient des mots grecs δῆμος / dêmos («le peuple») et κράτος / krátos («la
puissance, le pouvoir»). Il s'agit donc d'un régime où les décisions sont prises par le peuple.

B. La cité d'Athènes
1. Le territoire athénien
Le territoire de la cité d'Athènes, l'Attique, est l'un des plus vastes du monde grec antique.
Il est composé de différents éléments :

 La ville d'Athènes regroupe environ 300 000 habitants au Ve siècle avant J.-C.
 Une campagne utilisée pour l'agriculture.
 Un port très dynamique, le Pirée.
 Des villes et des villages sur l'ensemble du territoire.
 Des mines d'argent à proximité du mont Laurion.

À l'intérieur de la ville d'Athènes, on retrouve une organisation identique aux autres cités
grecques :

 Une place centrale dans laquelle se déroulent les activités commerciales et politiques :
l'Agora.
 Un espace religieux où sont situés les temples, l'Acropole, qui se trouve sur une
colline.
 Des remparts qui encerclent la ville et qui, à partir de 480 avant J.-C., entourent la
route menant au port du Pirée ainsi que le port lui-même.
 La colline de Pnyx où se réunissent et votent les citoyens athéniens.

2. Une cité puissante


Athènes est l'une des cités les plus puissantes du monde grec. Elle va affirmer sa supériorité
suite à une série de victoires lors des guerres médiques, c'est-à-dire les guerres opposant les
cités grecques à l'Empire perse :

 Les Athéniens apportent tout d'abord leur soutien à des cités grecques situées en Asie
Mineure qui se révoltent contre l'Empire perse qui les contrôle.
 Les Perses mènent une expédition punitive contre Athènes et débarquent à Marathon
en 490 avant J.-C. Cette bataille qui engage les hoplites athéniens se termine par une
défaite des Perses.
 Ces derniers attaquent de nouveau Athènes dont la population s'est échappée.
L'Attique et la ville d'Athènes sont dévastés par les Perses qui attaquent les Athéniens

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en mer, au large de l'île de Salamine. Grâce à une ruse du stratège Thémistocle,


l'armée athénienne remporte de nouveau une victoire écrasante sur les Perses. Cette
bataille s'appelle la bataille de Salamine et se déroule en 480 avant J.-C.

Après ses victoires contre les Perses, Athènes se présente comme la cité ayant sauvé le
monde grec de la domination perse. Elle décide de créer une symmachie, la ligue de Délos,
pour la défense des cités grecques dont elle sera l'hégémon, c'est-à-dire le chef :

 Les cités grecques doivent fournir des navires de guerre ou de l'argent qui est
entreposé dans un premier temps sur l'île sacrée de Délos.
 Le trésor est par la suite déplacé à l'intérieur de la ville d'Athènes et sert à financer les
constructions fastueuses d'Athènes comme le Parthénon.
 Les cités qui veulent fuir la ligue de Délos sont sévèrement punies par Athènes.

DÉFINITION
Symmachie :

Une symmachie est une alliance entre plusieurs cités grecques.

C. Le fonctionnement de la démocratie athénienne

1. Une installation progressive de la démocratie


Athènes est, durant l'époque archaïque, une monarchie puis une oligarchie. Un ensemble de
réformes vont lui permettre de devenir progressivement une démocratie.

Les réformes de Solon (594 - 593 avant J.-C.) :

 L'apport le plus important de ces réformes est l'isonomie, c'est-à-dire l'égalité de tous
les citoyens.
 Solon répartit les citoyens en quatre classes en fonction de leur richesse (les classes
censitaires).
 Le système maintient des différences entre les individus, mais celles-ci sont désormais
fondées sur la richesse et non sur la naissance, c'est-à-dire le fait d'appartenir ou pas à
une famille aristocratique.

Les réformes de Clisthène (508 avant J.-C.) :

 Clisthène réorganise l'espace civique en 10 tribus dans le but de diminuer l'influence


des familles aristocratiques.
 Il donne plus de poids à des institutions démocratiques comme l'Ecclésia ou la Boulè.
La démocratie ne cesse d'évoluer durant tous les Ve et IVe siècles avant J.-C .

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2. Les institutions démocratiques


Athènes est une démocratie directe. Cela signifie que les citoyens athéniens prennent part
directement aux décisions de la cité.

L'assemblée des citoyens, l'Ecclésia, est au cœur du système démocratique athénien :

 Elle se réunit quatre fois par mois sur la colline du Pnyx.


 Elle vote la guerre et la paix.
 Elle vote les lois.
 Elle élit les magistrats.
 Elle vote l'ostracisme, c'est-à-dire l'exclusion d'un citoyen de la cité pour plusieurs
années.
 Avant chaque décision, un débat est organisé dans lequel chaque citoyen peut prendre
la parole.
 Toutes les décisions sont prises à la majorité par un vote à main levée.

La Boulè est un conseil :

 Il est composé de 500 citoyens (les bouleutes) tirés au sort (50 par tribu).
 Parmi les bouleutes, 50 prytanes assurent un rôle central dans ce conseil.
 Il peut proposer des projets de lois à l'Ecclésia.
 Il surveille le travail des magistrats.

L'Héliée est un tribunal :

Il est composé de 6000 citoyens, les héliastes, tirés au sort.

 Chaque citoyen peut saisir ce tribunal.


 L'Aréopage est une ancienne institution judiciaire aux mains des membres des classes
fortunées, chargée de veiller à "conserver les lois". Elle perd des compétences
judiciaires durant le Ve siècle au profit de l'Héliée et de la Boulè.

Plan de la ville Athènes

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3. Les magistrats
Il y a environ 700 magistrats à Athènes. Leur rôle est essentiel :

 Ils sont tirés au sort parmi les citoyens ou parfois élus pour un an.
 Ils s'occupent du fonctionnement de la cité et appliquent les lois.
 Ils exercent leur fonction de manière collégiale (en groupe).
 Les plus importants sont les stratèges qui sont élus et qui contrôlent l'armée.
 Les archontes ont des compétences religieuses et judiciaires.
 Enfin, de nombreux magistrats s'occupent de l'entretien de la ville, des routes, du bon
fonctionnement du marché, etc.
 Ils doivent rendre des comptes à la fin de leur mandat et montrer qu'ils ne se sont pas
enrichis durant leur magistrature.
EXEMPLE

Les magistrats qui s'occupent du marché qui se tient sur l'Agora sont les agoranomes. Ils veillent à ce qu'il
n'y ait pas de fraude sur la qualité des produits, etc.

II. CITOYENS ET NON-CITOYENS


A. Les citoyens

1. Les conditions pour être citoyen


Les habitants d'Athènes ne sont pas tous considérés comme des citoyens. La cité regroupe
environ 30 000 citoyens parmi ses 300 000 habitants (soit 10 %).

Afin d'être un citoyen athénien, il est nécessaire de remplir un certain nombre de conditions :

 Il faut avoir plus de 18 ans.


 Il faut être né de père athénien.
 En 451 avant J.-C., Périclès fait voter une loi qui stipule qu'il faut être aussi né d'une
mère fille de citoyen.
 Il faut avoir fait l'éphébie (service militaire effectué de 18 à 20 ans).
 Dans certains cas très rares, la citoyenneté peut être donnée à des étrangers.

La citoyenneté athénienne est donc une citoyenneté fermée, il est presque impossible pour un
Grec de devenir citoyen si ses parents ne le sont pas.
EXEMPLE

Phormion est un riche banquier, ancien esclave, acquis par un citoyen athénien, Pasion. À la mort de ce
dernier, Phormion reprend les affaires de son maître et obtient la citoyenneté en 360 avant J.-C. Mais un
autre cas nous montre qu'il n'est pas facile d'obtenir la citoyenneté. Lysias est un riche métèque qui dépense
énormément pour soutenir Athènes lors d'une bataille contre Sparte. Malgré la victoire athénienne, Lysias

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n'obtient pas la citoyenneté.

2. Les avantages de la citoyenneté athénienne

Le statut de citoyen athénien offre des avantages :

o Ils sont les seuls à pouvoir participer à la vie politique.


o Ils peuvent posséder et transmettre des terres.
o Ils peuvent mener des actions en justice.
o Ils peuvent contracter un mariage légitime.
o Ils bénéficient du misthos, c'est-à-dire d'une indemnité pour la participation à
l'Ecclésia. Cette indemnité a été instituée par Périclès.

3. Les devoirs du citoyen


Les citoyens doivent s'impliquer dans la défense de la cité. Lorsqu'ils combattent, ils sont
regroupés en plusieurs catégories :

o Les plus riches sont cavaliers.


o La majorité des citoyens sont hoplites.
o Les plus pauvres sont rameurs dans les trières.

Les plus aisés doivent exercer des liturgies :

o Certains doivent financer l'équipement d'un ou plusieurs navires de guerre.


o Les chorèges doivent financer les représentations théâtrales.

Tous les citoyens doivent participer à la vie religieuse :

o La religion est intimement liée à la vie civique, elle ne relève pas de la sphère privée.
Chaque événement de la cité est religieux (jeux, théâtre, etc.).
o Chaque citoyen peut être amené à légiférer sur des affaires religieuses.
o Un citoyen peut être tiré au sort pour exercer une fonction religieuse.
o Les citoyens doivent respecter les rites et avoir une attitude pieuse.
o Ils participent régulièrement aux fêtes religieuses, comme les Panathénées ou les
Grandes Panathénées.

B. Les exclus de la citoyenneté


Les non-citoyens représentent environ 90 % de la cité :

Les femmes (environ 100 000) et les enfants des citoyens. Les femmes ne peuvent
pas participer à la vie politique. L'idéal, selon les Grecs, est que la femme puisse rester
à la maison.

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Cependant, dans beaucoup de familles modestes, les femmes sont obligées de


travailler. Les femmes jouent également un rôle non négligeable dans la vie religieuse.
Les métèques (40 000) sont très souvent des Grecs mais qui n'ont pas la citoyenneté
athénienne. Ils proviennent d'autres cités grecques. Ils ne peuvent pas posséder de
terres, ils doivent défendre la ville et payer un impôt spécial. Beaucoup d'entre eux sont
commerçants ou artisans.
Les esclaves (150 000) n'ont aucun droit. Ils sont considérés comme des "instruments
animés" (Aristote). Leurs conditions de vie sont très variables. Ceux qui travaillent
dans les mines ou les champs ont des conditions de vie très difficiles. Les esclaves qui
travaillent dans les maisons ont une situation plus confortable. Enfin, certains ont des
fonctions très lucratives interdites aux Athéniens, comme la banque, et peuvent même
s'enrichir. Une minorité des esclaves peut être affranchie.

III. LA DEMOCRATIE REMISE EN CAUSE

A. Les limites de la démocratie


La démocratie directe exercée à Athènes connaît de nombreuses limites :

Une grande partie des habitants d'Athènes, les non-citoyens, est exclue de la vie
politique de la cité.
À l'intérieur du groupe des citoyens, certains ne participent jamais à l'exercice de la
démocratie. Les plus pauvres ne peuvent pas perdre des journées de travail et ce
phénomène perdure même après l'installation du misthos. D'autres sont trop loin
d'Athènes et ne peuvent se déplacer quotidiennement sur la colline de Pnyx.
Dans l'esprit athénien, les citoyens qui doivent travailler pour vivre sont méprisés
par ceux qui ont la possibilité de ne se consacrer qu'aux affaires politiques.
Le débat est aussi dominé par certaines personnes, les orateurs. Ces derniers
maîtrisent l'art du discours et dominent les débats à l'assemblée comme Périclès au Ve
siècle avant J.-C. ou Démosthène au IVe siècle avant J.-C.
Les sophistes apprennent à certains orateurs la démagogie. Cela consiste à flatter le
peuple, lui mentir, afin d'attirer ses faveurs. Démosthène considère que les démagogues
affaiblissent la démocratie.
DÉFINITION

Sophiste :

Les sophistes sont des orateurs et des professeurs de rhétorique dans la Grèce antique. Ils
imposent leur point de vue en manipulant leur auditoire par des raisonnements apparemment
logiques au détriment de la vérité.

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B. Les critiques de la démocratie


La démocratie athénienne a toujours fait l'objet de critiques :

 Les philosophes interrogent la démocratie et nombreux sont ceux qui la critiquent. Ils
se réunissent dans des écoles de philosophie comme l'Académie de Platon et le Lycée
d'Aristote. Ces philosophes critiquent le fait que des travailleurs puissent prendre part
aux décisions de la cité alors qu'ils sont accaparés par leurs activités professionnelles.
Platon, dans la République, propose un système dans lequel le pouvoir reposerait entre
les mains des philosophes. Platon est aussi un fervent opposant aux sophistes.
 Les auteurs des comédies se font aussi souvent très critiques du système démocratique.
Aristophane réprouve les dysfonctionnements de la démocratie, le pouvoir des
démagogues et le fait que les pauvres puissent participer à la vie politique.

C. Les crises athéniennes


1. La guerre du Péloponnèse

À la fin du Ve siècle avant J.-C., la démocratie athénienne subit une profonde crise :

 Sparte, inquiet de l'impérialisme athénien qui s'exerce au sein de la ligue de Délos,


entre en guerre contre Athènes, il s'agit de la guerre du Péloponnèse (431 - 404 avant
J.-C.). Cette guerre est décrite par Thucydide.
 Athènes est vaincue et doit dissoudre la ligue. Elle reste cependant une des plus
importantes cités grecques durant le IVe siècle avant J.-C.
 Durant cette guerre, deux coups d'États (en 411 et 404 avant J.-C.) sont menés par les
adversaires de la démocratie.
 Ils mettent en place un système oligarchique. Ils réduisent considérablement le corps
civique et donnent le pouvoir à un groupe restreint.
 En 404 avant J.-C., le misthos est supprimé.
 Les oppositions à ce régime provoquent des troubles et le système démocratique est
rétabli.

2. Les évolutions de la démocratie


La démocratie athénienne évolue au IVe siècle avant J.-C. :

o La cité d'Athènes traverse une crise après la défaite contre Sparte. Beaucoup, comme
Aristophane, regrettent la perte des valeurs traditionnelles athéniennes. Dans ce
contexte de crise de questionnement sur les valeurs athéniennes, Socrate est condamné
à mort, accusé de pervertir la jeunesse athénienne.

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o Les magistrats sont de plus en plus surveillés par le tribunal du peuple et les citoyens
peuvent les poursuivre par la procédure de l'eisangélie.
o Les citoyens peuvent contester des décrets votés à l'assemblée en attaquant leurs
auteurs.

3. La chute de la démocratie athénienne


Au IVe siècle, le royaume de Macédoine devient une importante puissance et provoque la fin
de la démocratie athénienne :

o Philippe II de Macédoine bat les cités grecques lors de la bataille de Chéronée en 338
avant J.-C. mais les institutions démocratiques athéniennes se maintiennent.
o En 322 avant J.-C., après la mort d'Alexandre le Grand, le fils de Philippe II, une
révolte athénienne contre les Macédoniens éclate mais se solde par un échec.
o Athènes est occupée par les Macédoniens et un système oligarchique est mis en place.

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Conclusion Générale

Contrairement à l’idée reçue, l’Histoire n’est pas un perpétuel


recommencement. Si la démocratie athénienne est un modèle fondateur mais non
totalement transposable au monde d’aujourd’hui, c’est qu’il en va ainsi de tout
modèle en Histoire. Ces modèles peuvent nourrir notre réflexion, notre culture,
notre humanisme mais, idéalement, il nous appartient de les dépasser…

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