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INTRODUCTION..............................................................................................................................2
I. LE RATIONALISME......................................................................................................3
L’HOMME........................................................................................................................3
A. LE RATIONALISME MODERNE.............................................................................3
2. Rationalisme et empirisme............................................................................................4
3. Rationalisme et irrationalisme......................................................................................4
4. Rationalisme et révélation.............................................................................................5
L’HOMME........................................................................................................................5
A. RATIONALISME CRITIQUE....................................................................................5
1. Synthèse Kantienne.......................................................................................................5
CONCLUSION...................................................................................................................................8
Dans son acception classique, il s'agit de postuler que le raisonnement consiste à déterminer que
certains effets résultent de certaines causes, uniquement à partir de principes logiques ; à la manière
dont les théorèmes mathématiques résultent des hypothèses admises au départ.
A. LE RATIONALISME MODERNE
Ce n’est pas l’usage de la raison, ni sa revendication, qui suffit à définir le rationalisme comme
doctrine. Le rationalisme moderne se constitue et se systématise à la fin de la Renaissance, dans le
cadre de la controverse ptoléméo-copernicienne, qui aboutit à la mathématisation de la physique.
Après le procès de Galilée (1633), et conforté dans le projet de réformer la philosophie dont
le cardinal de Bérulle lui avait fait une « obligation de conscience » quelques années
auparavant, René Descartes concrétise son projet en publiant plusieurs ouvrages de philosophie,
notamment le célèbre Discours de la méthode (1637), et les Méditations métaphysiques (1641).
Descartes, avec son Cogito ergo sum, devient ainsi l'un des principaux représentants du rationalisme
moderne.
Le rationalisme moderne repose sur le postulat métaphysique selon lequel les principes qui sous-
tendent la réalité sont identiques aux lois de la raison elle-même. Ainsi en est-il du principe de
raison déterminante (ou de raison suffisante) que Leibniz, dans les Essais de théodicée (1710),
formule de la manière suivante :
« C’est que jamais rien n’arrive, sans qu’il y ait une cause ou du moins une raison
déterminante, c’est-à-dire quelque chose qui puisse servir à rendre raison a priori,
pourquoi cela est existant plutôt que non existant, et pourquoi cela est ainsi plutôt que de
toute autre façon. »
Puisque rien n'existe ou n’arrive sans cause, il n’est rien, dès lors, qui ne soit, en droit, intelligible et
explicable par la raison. Dans le cadre de l’onto-théologie, cette identité de la pensée et de l’être
trouve sa justification ultime en Dieu, créateur du monde et de ses lois d’une part, de la raison
humaine et de ses principes d’autre part. Ce en quoi le rationalisme ainsi compris s'accomplit
pleinement dans l'idéalisme philosophique, auquel Hegel donnera sa forme la plus systématique,
dans la formule : « ce qui est rationnel est effectif, et ce qui est effectif est rationnel » (Préface
des Principes de la philosophie du droit).
« Supposons que l’esprit soit, comme on dit, du papier blanc (tabula rasa), vierge de tout
caractère, sans aucune idée. Comment se fait-il qu’il en soit pourvu ? D’où tire-t-il cet
immense fonds que l’imagination affairée et limitée de l’homme dessine en lui avec une
variété presque infinie ? D’où puise-t-il ce matériau de la raison et de la connaissance ? Je
répondrai d’un seul mot : de l’expérience ; en elle, toute notre connaissance se fonde et
trouve en dernière instance sa source. »
Cette expérience, c’est celle de nos sens externes, qui nous permet par exemple de former l’idée de
couleur, mais aussi celle de notre pensée en acte, par laquelle nous sommes capables de former
l’idée de pensée, ou de raisonnement.
Une telle position conduit à une dévalorisation de la raison : une idée n’est, aux yeux de David
Hume, qu’une « copie d’une impression analogue », de sorte que « tout ce pouvoir créateur de
l’esprit n’est rien de plus que la faculté de combiner, transposer, diminuer les matériaux que nous
fournissent les sens et l’expérience » (Enquête sur l’entendement humain, 1748), combinaisons
qu’il opère selon des relations de ressemblance ou de contiguïté. Du point de vue de l’empirisme
donc, « il n’est rien dans l’intellect qui n’ait été d’abord dans la sensibilité », ce à quoi Leibniz
rétorquera « sauf l’intellect lui-même ».
3. Rationalisme et irrationalisme
Il faut entendre ici par irrationalisme la référence à toute expérience ou toute faculté autre que la
raison et n’obéissant pas à ses lois, supposée donner une connaissance plus profonde et plus
authentique des phénomènes et des êtres, et laissant place à une frange d’ineffable, de mystère, ou
d’inexplicable. Le rationalisme s’oppose en ce sens au mysticisme, à la magie, à l’occultisme,
au sentimentalisme, au paranormal ou encore à la superstition. Seuls font autorité les processus
rationnels : évidence intellectuelle, démonstration, raisonnement.
Spinoza, dans le Traité théologico-politique, développe une lecture critique de l’Ancien Testament.
Ainsi, pour Descartes, la recherche de la vérité peut se faire par la raison seule, sans la lumière de
la foi (les Principes de la philosophie). Le cogito ergo sum postule que l'homme est
une substance intelligente qui peut accéder à la vérité.
A. RATIONALISME CRITIQUE
Le rationalisme critique, issu de l’entreprise kantienne, peut se caractériser par trois traits :
1. Synthèse Kantienne
La sensibilité ou faculté des intuitions empiriques, par laquelle quelque chose nous est
donné.
« Aucune de ces deux propriétés n’est préférable à l’autre. Sans la sensibilité, nul objet ne
nous serait donné et sans l’entendement nul ne serait pensé. De leur union seule peut
sortir la connaissance. Connaître, c’est donc appliquer des concepts à des intuitions, de
telle sorte que « des pensées sans contenu sont vides, des intuitions sans concepts,
aveugles ».
La raison ou faculté des Idées. Une Idée ne pouvant correspondre à aucun objet donné dans
l’expérience (Dieu, l’immortalité de l’âme, la liberté), de tels objets suprasensibles ne
peuvent donc être objets de connaissance au sens défini plus haut.
On peut par conséquent estimer que Kant opère la synthèse entre l’empirisme et le rationalisme, en
donnant droit à l’un comme à l’autre. Mais cette synthèse s’opère en réalité dans le sens d’un
rationalisme critique :
En conséquence de la critique kantienne, prétendre connaître des objets suprasensibles relève d’un
usage illégitime de la raison. Ainsi se trouvent invalidées les tentatives de démonstration rationnelle
de l’existence de Dieu : contre l’argument ontologique de Saint Anselme et de Descartes, Kant
explique que du simple concept de Dieu, on ne peut en déduire analytiquement l’existence. « J’ai
donc dû supprimer le savoir pour lui substituer la croyance. »
C’en est fini des prétentions métaphysiques et du dogmatisme de la raison. Dans les années
1830, Auguste Comte, en son Cours de philosophie positive, décrit en ces termes l’état positif, ou
scientifique, auquel est enfin parvenue l’intelligence :
« Enfin, dans l’état positif, l’esprit humain, reconnaissant l’impossibilité d’obtenir des
notions absolues, renonce à chercher l’origine et la destination de l’univers, et à connaître
les causes intimes des phénomènes, pour s’attacher uniquement à découvrir, par l’usage
bien combiné du raisonnement et de l’observation, leurs lois effectives, c’est-à-dire leurs
relations invariables de succession et de similitude. »
Hans Jonas, dans Le Phénomène de la vie, vers une biologie philosophique, fut l'un des premiers à
critiquer le dualisme cartésien entre le corps et l'esprit : « Le dualisme cartésien laissa la spéculation
sur la nature de la vie dans une impasse : si intelligible que devint, selon les principes de la
mécanique, la corrélation de la structure et de la fonction à l'intérieur de la res extensa, celle de la
structure accompagnée de fonction avec le sentiment ou l'expérience (modes de la res cogitans) fut
perdue dans la séparation et par là le fait de la vie lui-même devint inintelligible au moment même
où l'explication de son effectuation temporelle semblait assurée ».
Le rationalisme, tel qu'il fut définit à partir de l'oeuvre de Descartes ,est à l'origine de la philosophie
moderne, puisqu'il a posé l'homme et la pensée comme point de départ de toute connaissance, en
lieu et place des vérités religieuses et dogmatiques.