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TABLES DES MATIÈRES

INTRODUCTION..............................................................................................................................2

I. LE RATIONALISME......................................................................................................3

II. L’IMPACT DU RATIONALISME DANS LA CONNAISSANCE DE

L’HOMME........................................................................................................................3

A. LE RATIONALISME MODERNE.............................................................................3

1. Origine et caractéristiques du rationalisme moderne....................................................3

2. Rationalisme et empirisme............................................................................................4

3. Rationalisme et irrationalisme......................................................................................4

4. Rationalisme et révélation.............................................................................................5

III. LES LIMITES DU RATIONALISME DANS LA CONNAISSANCE DE

L’HOMME........................................................................................................................5

A. RATIONALISME CRITIQUE....................................................................................5

1. Synthèse Kantienne.......................................................................................................5

2. Abandon des prétentions métaphysiques......................................................................6

B. CRITIQUE CONTEMPORAINE DU RATIONALISME MODERNE..................7

CONCLUSION...................................................................................................................................8

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INTRODUCTION

Le rationalisme est la doctrine qui pose les raisons discursives comme seule source possible de


toute connaissance du monde. Autrement dit, la réalité ne serait connaissable qu'en vertu
d'une explication par les causes qui la déterminent et non par une
quelconque révélation ou intuition. Ainsi, le rationalisme s'entend de toute doctrine qui attribue à la
seule raison la capacité de connaître et d'établir la vérité.

Dans son acception classique, il s'agit de postuler que le raisonnement consiste à déterminer que
certains effets résultent de certaines causes, uniquement à partir de principes logiques ; à la manière
dont les théorèmes mathématiques résultent des hypothèses admises au départ.

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I. LE RATIONALISME

Le rationalisme est un mode de pensée philosophique (chez Platon, Aristote, Épicure, Descartes,


Leibniz, Kant, etc. ) selon lequel la raison est la seule source de connaissance. Tout ce qui existe a
sa raison d'être et, de ce fait, peut être intelligible. Le rationalisme rejette toute
explication métaphysique et s'oppose au mysticisme, au spiritualisme.

II. L’IMPACT DU RATIONALISME DANS LA CONNAISSANCE DE L’HOMME

A. LE RATIONALISME MODERNE

1. Origine et caractéristiques du rationalisme moderne

Ce n’est pas l’usage de la raison, ni sa revendication, qui suffit à définir le rationalisme comme
doctrine. Le rationalisme moderne se constitue et se systématise à la fin de la Renaissance, dans le
cadre de la controverse ptoléméo-copernicienne, qui aboutit à la mathématisation de la physique.
Après le procès de Galilée (1633), et conforté dans le projet de réformer la philosophie dont
le cardinal de Bérulle lui avait fait une « obligation de conscience » quelques années
auparavant, René Descartes concrétise son projet en publiant plusieurs ouvrages de philosophie,
notamment le célèbre Discours de la méthode (1637), et les Méditations métaphysiques (1641).
Descartes, avec son Cogito ergo sum, devient ainsi l'un des principaux représentants du rationalisme
moderne.

Le rationalisme moderne repose sur le postulat métaphysique selon lequel les principes qui sous-
tendent la réalité sont identiques aux lois de la raison elle-même. Ainsi en est-il du principe de
raison déterminante (ou de raison suffisante) que Leibniz, dans les Essais de théodicée (1710),
formule de la manière suivante :

« C’est que jamais rien n’arrive, sans qu’il y ait une cause ou du moins une raison
déterminante, c’est-à-dire quelque chose qui puisse servir à rendre raison a priori,
pourquoi cela est existant plutôt que non existant, et pourquoi cela est ainsi plutôt que de
toute autre façon. »

Puisque rien n'existe ou n’arrive sans cause, il n’est rien, dès lors, qui ne soit, en droit, intelligible et
explicable par la raison. Dans le cadre de l’onto-théologie, cette identité de la pensée et de l’être
trouve sa justification ultime en Dieu, créateur du monde et de ses lois d’une part, de la raison
humaine et de ses principes d’autre part. Ce en quoi le rationalisme ainsi compris s'accomplit
pleinement dans l'idéalisme philosophique, auquel Hegel donnera sa forme la plus systématique,
dans la formule : « ce qui est rationnel est effectif, et ce qui est effectif est rationnel » (Préface
des Principes de la philosophie du droit).

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2. Rationalisme et empirisme

Selon l’empirisme, l’expérience est la source de toutes nos connaissances. Comme l'explique John


Locke dans l’Essai sur l’entendement humain de 1690 :

« Supposons que l’esprit soit, comme on dit, du papier blanc (tabula rasa), vierge de tout
caractère, sans aucune idée. Comment se fait-il qu’il en soit pourvu ? D’où tire-t-il cet
immense fonds que l’imagination affairée et limitée de l’homme dessine en lui avec une
variété presque infinie ? D’où puise-t-il ce matériau de la raison et de la connaissance ? Je
répondrai d’un seul mot : de l’expérience ; en elle, toute notre connaissance se fonde et
trouve en dernière instance sa source. »

Cette expérience, c’est celle de nos sens externes, qui nous permet par exemple de former l’idée de
couleur, mais aussi celle de notre pensée en acte, par laquelle nous sommes capables de former
l’idée de pensée, ou de raisonnement.

Une telle position conduit à une dévalorisation de la raison : une idée n’est, aux yeux de David
Hume, qu’une « copie d’une impression analogue », de sorte que « tout ce pouvoir créateur de
l’esprit n’est rien de plus que la faculté de combiner, transposer, diminuer les matériaux que nous
fournissent les sens et l’expérience » (Enquête sur l’entendement humain, 1748), combinaisons
qu’il opère selon des relations de ressemblance ou de contiguïté. Du point de vue de l’empirisme
donc, « il n’est rien dans l’intellect qui n’ait été d’abord dans la sensibilité », ce à quoi Leibniz
rétorquera « sauf l’intellect lui-même ».

3. Rationalisme et irrationalisme

Il faut entendre ici par irrationalisme la référence à toute expérience ou toute faculté autre que la
raison et n’obéissant pas à ses lois, supposée donner une connaissance plus profonde et plus
authentique des phénomènes et des êtres, et laissant place à une frange d’ineffable, de mystère, ou
d’inexplicable. Le rationalisme s’oppose en ce sens au mysticisme, à la magie, à l’occultisme,
au sentimentalisme, au paranormal ou encore à la superstition. Seuls font autorité les processus
rationnels : évidence intellectuelle, démonstration, raisonnement.

C’est au sentimentalisme romantique que s’en prend Hegel dans la préface à la Phénoménologie de


l'esprit, lorsqu’il évoque cette prétendue philosophie qui « par l’absence de concept se donne pour
une pensée intuitive et poétique, jette sur le marché des combinaisons fantaisistes, d’une fantaisie
seulement désorganisée par la pensée – fantastiqueries qui ne sont ni chair, ni poisson, ni poésie, ni
philosophie ». Celui qui prétend toucher la vérité dans l’expérience ineffable du sentiment intime se
condamne au silence et à la solitude de l’incommunicabilité ; « en d’autres termes, il foule aux
pieds la racine de l’humanité ».

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4. Rationalisme et révélation

D’un point de vue théologique, le rationalisme met en avant la lumière naturelle de la raison par


opposition à la connaissance révélée que constitue la foi. Contre le fidéisme, il demande que les
articles de la foi et les Écritures elles-mêmes soient soumis à l’examen rationnel.

Spinoza, dans le Traité théologico-politique, développe une lecture critique de l’Ancien Testament.

Descartes, dans la préface « aux Doyens et docteurs de la faculté de théologie de Paris » qui précède


les Méditations métaphysiques, affirme que « tout ce qui se peut savoir de Dieu peut être montré par
des raisons qu’il n’est pas besoin de chercher ailleurs que dans nous-mêmes, et que notre esprit seul
est capable de nous fournir ». Selon lui en effet, parallèlement à la théologie révélée, la
seule raison nous permet de démontrer l'existence de Dieu par l'argument ontologique, de sorte que
l’existence de Dieu découle nécessairement de son essence, comme il découle nécessairement de
l’essence du triangle que la somme de ses angles égale deux angles droits.

Ainsi, pour Descartes, la recherche de la vérité peut se faire par la raison seule, sans la lumière de
la foi (les Principes de la philosophie). Le cogito ergo sum postule que l'homme est
une substance intelligente qui peut accéder à la vérité.

III. LES LIMITES DU RATIONALISME DANS LA CONNAISSANCE DE


L’HOMME

A. RATIONALISME CRITIQUE

Le rationalisme critique, issu de l’entreprise kantienne, peut se caractériser par trois traits :

 Le renoncement à ses prétentions dogmatiques et métaphysiques.


 L’intégration de l’expérience au sein d’une dialectique expérimentale.
 La reconnaissance par la raison elle-même de ses limites et de son historicité.

1. Synthèse Kantienne

Le développement de la physique expérimentale moderne, à la fin de la Renaissance, avec les


figures majeures de Galilée, Torricelli, et Newton, va peu à peu conduire à une révision du statut de
la raison dans ses relations avec l’expérience. « Hypotheses non fingo », « je ne forge pas
d’hypothèses », déclare Newton : la science de la nature réclame l’observation des faits, et ne peut
découler de seuls principes a priori. Kant, très attentif à cette question, en prend acte dans
la Critique de la raison pure. Il y distingue trois facultés :

 La sensibilité ou faculté des intuitions empiriques, par laquelle quelque chose nous est
donné.

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 L’entendement ou faculté des concepts. Les catégories pures de l’entendement sont les
règles qui nous permettent d’organiser a priori l’expérience, par exemple la relation de
causalité.

« Aucune de ces deux propriétés n’est préférable à l’autre. Sans la sensibilité, nul objet ne
nous serait donné et sans l’entendement nul ne serait pensé. De leur union seule peut
sortir la connaissance. Connaître, c’est donc appliquer des concepts à des intuitions, de
telle sorte que « des pensées sans contenu sont vides, des intuitions sans concepts,
aveugles ».
 La raison ou faculté des Idées. Une Idée ne pouvant correspondre à aucun objet donné dans
l’expérience (Dieu, l’immortalité de l’âme, la liberté), de tels objets suprasensibles ne
peuvent donc être objets de connaissance au sens défini plus haut.

On peut par conséquent estimer que Kant opère la synthèse entre l’empirisme et le rationalisme, en
donnant droit à l’un comme à l’autre. Mais cette synthèse s’opère en réalité dans le sens d’un
rationalisme critique :

2. Abandon des prétentions métaphysiques

En conséquence de la critique kantienne, prétendre connaître des objets suprasensibles relève d’un
usage illégitime de la raison. Ainsi se trouvent invalidées les tentatives de démonstration rationnelle
de l’existence de Dieu : contre l’argument ontologique de Saint Anselme et de Descartes, Kant
explique que du simple concept de Dieu, on ne peut en déduire analytiquement l’existence. « J’ai
donc dû supprimer le savoir pour lui substituer la croyance. »

C’en est fini des prétentions métaphysiques et du dogmatisme de la raison. Dans les années
1830, Auguste Comte, en son Cours de philosophie positive, décrit en ces termes l’état positif, ou
scientifique, auquel est enfin parvenue l’intelligence :

« Enfin, dans l’état positif, l’esprit humain, reconnaissant l’impossibilité d’obtenir des
notions absolues, renonce à chercher l’origine et la destination de l’univers, et à connaître
les causes intimes des phénomènes, pour s’attacher uniquement à découvrir, par l’usage
bien combiné du raisonnement et de l’observation, leurs lois effectives, c’est-à-dire leurs
relations invariables de succession et de similitude. »

Il s’agit désormais de comprendre comment un phénomène se produit. Les faits observables sont


liés par des lois qui en expriment seulement les relations constantes.

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B. CRITIQUE CONTEMPORAINE DU RATIONALISME MODERNE

Hans Jonas, dans Le Phénomène de la vie, vers une biologie philosophique, fut l'un des premiers à
critiquer le dualisme cartésien entre le corps et l'esprit : « Le dualisme cartésien laissa la spéculation
sur la nature de la vie dans une impasse : si intelligible que devint, selon les principes de la
mécanique, la corrélation de la structure et de la fonction à l'intérieur de la res extensa, celle de la
structure accompagnée de fonction avec le sentiment ou l'expérience (modes de la res cogitans) fut
perdue dans la séparation et par là le fait de la vie lui-même devint inintelligible au moment même
où l'explication de son effectuation temporelle semblait assurée ».

Le dualisme cartésien et l'absence de finalisme dans la technoscience sont pour Vittorio Hösle,


disciple de Hans Jonas, les causes principales de la crise écologique.

Le sociologue italien Franco Ferrarotti remet en cause le rationalisme mécaniste, dont Descartes est


l'une des sources.

Selon Jean-Claude Larchet, en faisant de la raison la principale faculté de connaissance de l'homme,


on relègue au second plan son esprit ou intellect, faculté de contemplation des réalités surnaturelles.
La valorisation de la raison et de l'approche rationnelle des phénomènes favorise non seulement le
développement d'une forme de philosophie qui s'affranchit de la théologie dont elle n'était
jusqu'alors que la servante, mais encore l'essor des sciences, qui se développeront considérablement
à partir du XVIIe siècle à la suite de la révolution copernicienne.

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CONCLUSION

Le rationalisme, tel qu'il fut définit à partir de l'oeuvre de Descartes ,est à l'origine de la philosophie
moderne, puisqu'il a posé l'homme et la pensée comme point de départ de toute connaissance, en
lieu et place des vérités religieuses et dogmatiques.

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