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INTRODUCTION…………………………………………………………………………………..2
I. OUTILS ET MÉTHODES……………………………………………………………...3
5. Insuffisance des actions des pouvoirs publics pour une meilleure gestion de
l’environnement…………………………………………………………………………...6
quartier…………………………………………………………………………………...9
maladies
environnementales……………………………………………………………………...10
CONCLUSION…………………………………………………………………………………….12
Les quartiers de Bouaké en développement connaissent une difficile gestion de leur environnement.
Pourtant, les difficultés de planification de la dynamique urbaine et de gestion du cadre de vie
engendrent des effets néfastes sur la santé des populations en termes de propagation des maladies
comme le paludisme, les Infections Respiratoires Aigües (IRA), la diarrhée, etc. Avec la dynamique
démographique et spatiale depuis 1975, la ville de Bouaké fait face à des problèmes
environnementaux qui constituent des risques sanitaires pour les populations. Cet article veut
montrer l’impact de la gestion de l’environnement sur la santé de la population dans le quartier de
Koko. La recherche documentaire et l’enquête de terrain ont montré que le quartier connait une
difficile gestion de l’environnement, de l’insuffisance des ouvrages d’assainissement et des
équipements de gestion des ordures ménagères. Dans ces conditions, les eaux usées domestiques et
pluviales stagnent à l’air libre, les ordures ménagères prolifèrent dans les rues et les maladies liées à
l’environnement comme le paludisme, les IRA, la diarrhée sévissent dans le quartier selon le niveau
de dégradation de l’environnement.
La ville de Bouaké est située en Côte d'Ivoire exactement entre les méridiens 5°7'00'' et 4°58'00'' de
longitude Ouest et les parallèles 7°45'00'' et 7°38'00'' de latitude Nord. Approximativement au
centre du pays à 370 km (par la route) de la capitale économique Abidjan, Bouaké est la deuxième
ville la plus peuplée de la Côte d'Ivoire. Sa population estimée à 461'617 1 habitants en 1998 est
composée d'autochtones Baoulé, d'allogènes ivoiriens dont le groupe le plus important,
communément appelé les Dioulas sont originaires du Nord du pays. On note également la présente
d'une communauté de ressortissants africains, provenant pour l'essentiel du Mali, du Burkina-Faso
et de la Guinée.
commune.
Le traitement manuel a consisté au dépouillement manuel des différents supports utilisés pendant
l’enquête. Ce sont les questionnaires, fiches d’enquêtes, cartes, guide d’entretien, carnet de notes.
Le but de ce traitement est d’organiser les idées maîtresses, d’en dégager les principaux axes
d’analyse et sur ce, générer des tableaux, des graphiques et des cartes d’illustrations.
Pour le traitement quantitatif, le logiciel Sphinx V5 a permis de réaliser le masque sur lequel les
Au-delà de son empreinte sur la morphologie du quartier de Koko, l’impact du site est encore plus
déterminant sur la viabilité du système d’assainissement. Le quartier de Koko a connu une
croissance spatiale rapide, mais en revanche on ne peut en dire autant pour la ville. Les caniveaux et
les eaux usées déversé dans les rues sont des obstacles à l’urbanisation. Ainsi, il n’y a pas de mètre
carré de terrain qui n’ait pas fait l’objet de travaux d’assainissement. Les zones inhabitées qui
étaient implantées loin de Koko se trouvent aujourd’hui plus près, car le manque de logements a
occasionné la construction de nouvelle maison dans le prolongement de l’espace réservé aux lieu de
décharge. On assiste à une propension de l’habitat spontané avec une dégradation inquiétante du
cadre de vie, mettant plus de 70 % de la population urbaine dans une précarité environnementale.
L’habitat précaire occupe le quart de la superficie urbaine.
Le graphique 1 présente les modes de gestion des ordures ménagères dans les ménages.
Le graphique 2 met en évidence les principaux modes d’évacuation des eaux usées.
Le quartier de Koko dispose, dans les zones occupé par la population, d’un réseau de drainage
bétonné à ciel ouvert ou enterré, mis en place lors de la création du quartier. L’analyse du graphique
2 montre que les réseaux de caniveaux constituent à 78,5% les principaux lieux d’évacuation des
eaux usées des résidents des quartiers résidentiels. Quant aux habitants des quartiers à habitats
économiques, ils rejettent les eaux usées à 27,5% dans les fosses septiques. Concernant les quartiers
précaires et évolutifs, les rues ou cours (photo3) constituent à 50,8% les lieux d’évacuation des eaux
usées comme à Brazzaville. Chaque ménage de gère ses déchets liquides selon ses propres moyens
comme à Williamsville.
Figure 3 : les eaux usées déversée à proximité des habitats au quartier Koko
L’insuffisance du réseau de drainage dans le quartier, s’exprime par la stagnation des eaux usées
dans les quartiers. Ces eaux se concentrent dans des dépressions pour devenir un lieu de
prédilection des moustiques.
5. Insuffisance des actions des pouvoirs publics pour une meilleure gestion de
l’environnement
L’analyse du graphique 3 montre que, 30 % des chefs de ménages enquêtés estiment que les
services de la Mairie chargés de la collecte passent une fois dans la semaine devant leur concession
tandis que 27,3% ont affirmé, qu’ils sont réguliers chaque jour. Les faibles interventions dans la
collecte des ordures ont été aussi soulignées par P. Tuo dans les autres quartiers. Les services de
collecte municipaux indiquent des points de groupage où les ordures doivent être collectées.
Cependant, leur localisation géographique constitue un obstacle à leur utilisation dans les quartiers.
Le ramassage mobile initié avec les camions ou tricycles constituent une innovation dans la collecte
des ordures. Mais l’irrégularité de passe, la dégradation du réseau routier existant et l’inaccessibilité
de certaines zones ne permettent pas une meilleure gestion des déchets solides. La fréquence de
ramassage joue un rôle hygiénique fondamental. En effet, quand les ordures ne sont pas enlevées,
elles se décomposent au lieu de stockage et peuvent non seulement occasionner des odeurs
Pour montrer le lien entre l’environnement et la santé des populations, l’Analyse Factorielle des
Correspondances Multiples (AFCM) et l’analyse économétrique sont utilisées.
quartier
L’analyse de la carte 4 montre que les prévalences les plus fortes s’observent dans les quartiers très
insalubres et insalubres. Sur un effectif de 11 266 consultations, 8 896 malades proviennent des
quartiers très insalubres et insalubres, soit environ 78,9% du volume. Les 2 181 autres patients
résident dans des quartiers peu salubres, soit 19,4% de l’ensemble. Les quartiers salubres
enregistrent 189 patients, soit 1,7%. Ces résultats confirment ceux de M. Coulibaly, qui a aussi
montré qu’à Daloa, les quartiers qui ont les plus grands niveaux de dégradation environnementale
enregistrent un volume important de maladies environnementales. Les pathologies diagnostiquées
sont nombreuses et diverses. Mais trois d’entre elles se distinguent par leur volume. Il s’agit du
paludisme, des maladies respiratoires et de la diarrhée. Mais le paludisme constitue la première
cause de consultation et d’hospitalisation des populations (50%) comme à l’échelle de la Côte
d’Ivoire (43%) selon le PNLP (2015). Le total des cas de paludisme enregistré est de 7 218 cas pour
un effectif total de 11 266 cas de pathologies. Tous les quartiers sont exposés aux maladies
environnementales quel que soit le type de quartiers. Cependant, les facteurs d’exposition ne sont
pas partout les mêmes. E. A. Z. Sy énonce que « leur présence dans un milieu, même à un nombre
réduit indique une insalubrité et un environnement à risque ». Le paludisme est permanent toute
l’année avec une recrudescence en saison pluvieuse du fait de la prolifération de gîtes larvaires
favorables à la reproduction et à la multiplication des moustiques. Il représente la première cause de
consultation de la population indépendamment du type de quartier. Cependant, il domine dans les
6.2. Le lien entre les facteurs de dégradation de l’environnement et la survenue des maladies
environnementales
L’expression des effets marginaux ne permet pas d’interpréter directement les paramètres du
modèle. Ainsi, un paramètre estimé de signe positif, indique qu’une augmentation de la variable
explicative associée se traduit par une réduction de l’évènement et par une augmentation de la
probabilité d’être localisé dans le dernier quartile. Pour les catégories intermédiaires, le signe des
paramètres n’apporte pas d’informations qualitatives suffisantes pour l’interprétation. Les variables retenues
pour montrer le seuil de significativité de chaque variable ont permis d’obtenir les résultats consignés dans le
tableau 3.
L’interprétation porte sur deux séries d’éléments : la validité et la vraisemblance du modèle d’une
part, et les influences respectives des variables explicatives sur la variable expliquée d’autre part. La
vraisemblance du modèle s’apprécie à l’aide de la signification de la statistique de Khi-deux y
rattachée. Cette significativité renseigne sur la corrélation entre la ou les variables explicatives et la
variable dépendante. Ici les variables explicatives sont les facteurs de la dégradation de
l’environnement (lieu d’aisance, accès à l’eau, retenues d’eau) et les variables dépendantes sont les
maladies (paludisme, IRA, diarrhée). Le seuil de significativité retenu dans ce travail s’étend de 1%
à 10%. Le degré d’adéquation du modèle est donné par le coefficient de détermination appelé aussi
le pseudoR2. Celui-ci permet d’apprécier le pouvoir prédictif du modèle en donnant la contribution
dans l’explication de la variable dépendante. Le R2 = 0,0286 a un niveau de significativité de 5%,
c’est-à-dire qu’il existe une corrélation entre les facteurs de la dégradation et l’apparition des
CONCLUSION
Le quartier de Koko connaît des problèmes environnementaux. En effet, les mauvaises pratiques de
gestion des ordures et des eaux des populations, l’embroussaillement et les insuffisances de gestion
municipale sont autant de facteurs majeurs occasionnant les problèmes environnementaux. Au-delà
de la dégradation de la voirie, les dépôts sauvages d’ordures, les stagnations des eaux usées et
pluviales influencent négativement la santé des populations du quartier Koko à travers la
propagation des maladies comme le paludisme, les IRA, la diarrhée, etc. Cependant, une corrélation
existe dans la ville entre le niveau de dégradation de l’environnement et la prévalence des maladies
liées à l’environnement. Une meilleure gestion de l’environnement en milieu urbain est donc
indispensable pour le bien-être de la population.