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SOMMAIRE

INTRODUCTION…………………………………………………………………………………..2

I. OUTILS ET MÉTHODES……………………………………………………………...3

1. Présentation de l’espace de travail………………………………………………………...3

2. Techniques de collecte de données………………………………………………………..3

3. Traitement des données et démarche statistique…………………………………………..3

II. RESULTATS ET DISCUSSION……………………………………………………….4

1. Un cadre de vie difficile à assainie………………………………………………………..4

2. L’impacte du site sur L’aménagement du quartier Koko…………………………………4

3. Une mauvaise gestion des ordures ménagères…………………………………………….4

4. Une défaillance du réseau d’assainissement des eaux usées et pluviales…………………5

5. Insuffisance des actions des pouvoirs publics pour une meilleure gestion de

l’environnement…………………………………………………………………………...6

6. Relation entre dégradation de l’environnement et santé de la population………………...8

6.1. Répartition spatiale du volume des consultations et du type de pathologies par

quartier…………………………………………………………………………………...9

6.2. Le lien entre les facteurs de dégradation de l’environnement et la survenue des

maladies

environnementales……………………………………………………………………...10

CONCLUSION…………………………………………………………………………………….12

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INRODUCTION

Les quartiers de Bouaké en développement connaissent une difficile gestion de leur environnement.
Pourtant, les difficultés de planification de la dynamique urbaine et de gestion du cadre de vie
engendrent des effets néfastes sur la santé des populations en termes de propagation des maladies
comme le paludisme, les Infections Respiratoires Aigües (IRA), la diarrhée, etc. Avec la dynamique
démographique et spatiale depuis 1975, la ville de Bouaké fait face à des problèmes
environnementaux qui constituent des risques sanitaires pour les populations. Cet article veut
montrer l’impact de la gestion de l’environnement sur la santé de la population dans le quartier de
Koko. La recherche documentaire et l’enquête de terrain ont montré que le quartier connait une
difficile gestion de l’environnement, de l’insuffisance des ouvrages d’assainissement et des
équipements de gestion des ordures ménagères. Dans ces conditions, les eaux usées domestiques et
pluviales stagnent à l’air libre, les ordures ménagères prolifèrent dans les rues et les maladies liées à
l’environnement comme le paludisme, les IRA, la diarrhée sévissent dans le quartier selon le niveau
de dégradation de l’environnement.

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I. OUTILS ET MÉTHODES

1. Présentation de l’espace de travail

La ville de Bouaké est située en Côte d'Ivoire exactement entre les méridiens 5°7'00'' et 4°58'00'' de
longitude Ouest et les parallèles 7°45'00'' et 7°38'00'' de latitude Nord. Approximativement au
centre du pays à 370 km (par la route) de la capitale économique Abidjan, Bouaké est la deuxième
ville la plus peuplée de la Côte d'Ivoire. Sa population estimée à 461'617 1 habitants en 1998 est
composée d'autochtones Baoulé, d'allogènes ivoiriens dont le groupe le plus important,
communément appelé les Dioulas sont originaires du Nord du pays. On note également la présente
d'une communauté de ressortissants africains, provenant pour l'essentiel du Mali, du Burkina-Faso
et de la Guinée.

Koko est une localité du centre de la Côte d'Ivoire et appartenant au département


de Bouak
é, Région
de la
Vallée du
Bandama
. La
localité
de Koko
est un
chef-lieu
de

commune.

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2. Techniques de collecte de données
L’étude s’est basée sur deux techniques de collecte de données à savoir la recherche documentaire
et les enquêtes de terrain. La recherche documentaire a permis de faire une synthèse des travaux
déjà menés sur la relation entre la gestion de l’environnement et les conséquences sur la santé des
populations. Les données statistiques et cartographiques de l’Institut National de la Statistique
(INS), du District Sanitaire de Koko et des rapports de la Mairie ont permis respectivement de
caractériser la population de la ville, d’analyser l’évolution des prévalences et des incidences des
maladies liées à l’environnement et d’apprécier les actions des autorités administratives et
politiques. Pour les enquêtes de terrain, l’observation a permis d’appréhender l’état de
l’environnement de la ville, à travers des faits d’insalubrité (le déversement des eaux usées
domestiques dans les rues, la stagnation des eaux usées et pluviales, la prolifération des ordures
ménagères). Les entretiens se sont faits auprès des responsables chargés des problèmes
environnementaux et sanitaires notamment ceux du Service Technique de la Mairie, du district
sanitaire de la ville, de l’antenne de la Société de Distribution d’Eau en Côte d’Ivoire (SODECI) et
du service du Ministère de l’environnement et de la direction régionale de la construction et de
l’urbanisme. Ces entretiens ont permis d’avoir des données concernant les problèmes
environnementaux, les différentes actions menées par ces responsables en matière de gestion de
l’environnement afin d’infléchir les problèmes de santé des populations du quartier Koko.

3. Traitement des données et démarche statistique

Le traitement manuel a consisté au dépouillement manuel des différents supports utilisés pendant
l’enquête. Ce sont les questionnaires, fiches d’enquêtes, cartes, guide d’entretien, carnet de notes.
Le but de ce traitement est d’organiser les idées maîtresses, d’en dégager les principaux axes
d’analyse et sur ce, générer des tableaux, des graphiques et des cartes d’illustrations.

Pour le traitement quantitatif, le logiciel Sphinx V5 a permis de réaliser le masque sur lequel les

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données ont été saisies et analysées. Les données ont été transférées sous formes de tableaux sur le
logiciel Excel qui a servi à la réalisation des graphiques. Les logiciels Adobe Illustrator CS 6 et Arc
View10.6 ont permis de réaliser les cartes d’illustration qui ont aidé à localiser la zone d’étude,
d’établir le niveau de dégradation de l’environnement et la répartition des malades par quartier. Le
processus de classification adopté prend en compte pour chaque type d’objet géographique le
nombre et la superficie. Les superficies des dépôts sauvages d’ordures appelées Indice de
Spatialisation du Niveau d’Insalubrité (ISNI) et des rejets d’eaux usées et vannes nommés Indice de
Spatialisation du Niveau de Stagnation des eaux usées(ISNA) ont été mesurées selon la méthode
des pas étalonnés. En fonction de chaque superficie calculée, une cote allant de 4 à 14 pour les
déchets solides et 3 à 13 pour les déchets liquides a été attribuée.

II. RESULTATS ET DISCUSSIONS

1. Un cadre de vie difficile à assainir


L’étude du cadre de vie porte sur les caractéristiques du site du quartier de Koko dans son contexte
d’aménagement.

2. L’impact du site sur l’aménagement du quartier Koko

Au-delà de son empreinte sur la morphologie du quartier de Koko, l’impact du site est encore plus
déterminant sur la viabilité du système d’assainissement. Le quartier de Koko a connu une
croissance spatiale rapide, mais en revanche on ne peut en dire autant pour la ville. Les caniveaux et
les eaux usées déversé dans les rues sont des obstacles à l’urbanisation. Ainsi, il n’y a pas de mètre
carré de terrain qui n’ait pas fait l’objet de travaux d’assainissement. Les zones inhabitées qui
étaient implantées loin de Koko se trouvent aujourd’hui plus près, car le manque de logements a
occasionné la construction de nouvelle maison dans le prolongement de l’espace réservé aux lieu de
décharge. On assiste à une propension de l’habitat spontané avec une dégradation inquiétante du
cadre de vie, mettant plus de 70 % de la population urbaine dans une précarité environnementale.
L’habitat précaire occupe le quart de la superficie urbaine.

3. Une mauvaise gestion des ordures ménagères

Le graphique 1 présente les modes de gestion des ordures ménagères dans les ménages.

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L’analyse du graphique 1 montre que l’élimination des ordures ménagères dans les rues, bas fonds,
terrains vagues ou nature, à l’aide de pré-collecteurs, constituent les principaux modes d’évacuation
des déchets ménagers des chefs de ménages enquêtés. En effet, sur les 472 chefs de ménages
enquêtés, 225 chefs, soit 43,6% de l’ensemble des enquêtés ont recours aux dépôts sauvages (dans
les rues, les caniveaux à ciel ouvert, les parcelles inhabitées…) pour l’évacuation des déchets
solides comme à Daloa (40,2%). La collecte par charrette est le mode le plus dominant dans les
quartiers à habitats résidentiels et économiques respectivement 55,4% et 35,2% à Koko. Les rues,
les terrains vagues, les bas-fonds sont les modes d’élimination des ordures ménagères les plus
répandus dans le quartier à habitats précaires et évolutifs à 58,6%. Le taux d’enlèvement des
déchets consécutif à des dysfonctionnements au niveau de la filière de gestion des déchets solides
conjugué avec l’incivisme des citoyens, contribue à donner aux villes une véritable image de
«quartier-poubelles». L’omniprésence des tas d’immondices dans le quartier de Koko montre que la
gestion des ordures ménagères demeure problématique malgré la présence de collecteurs. Les
dégradations les plus particulièrement visibles sont les déchets non collectés qui pullulent aux
abords des rues et restent stockés sur les lieux de déversement (photo 2). Or, G. M. Niamké a
montré que la production des déchets devrait s’accompagner d’une collecte efficace, afin d’éviter
les amoncellements des détritus qui visiblement créent des dommages environnementaux sur
l’espace et la conséquence de cette situation est traduite par la dégradation du cadre de vie. Ces
édifices, zones de prédilections des insectes et autres vecteurs nuisibles, rendent vulnérables au plan
sanitaire les populations vivant à proximité. La prolifération des décharges dans les rues et places
publiques favorise la multiplication des rongeurs, des mouches, des moustiques, des cafards, etc.
Ces insectes nuisibles sont des vecteurs de maladies liées à l’environnement.

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4. Une défaillance du réseau d’assainissement des eaux usées et pluviales

Le graphique 2 met en évidence les principaux modes d’évacuation des eaux usées.

Le quartier de Koko dispose, dans les zones occupé par la population, d’un réseau de drainage
bétonné à ciel ouvert ou enterré, mis en place lors de la création du quartier. L’analyse du graphique
2 montre que les réseaux de caniveaux constituent à 78,5% les principaux lieux d’évacuation des
eaux usées des résidents des quartiers résidentiels. Quant aux habitants des quartiers à habitats
économiques, ils rejettent les eaux usées à 27,5% dans les fosses septiques. Concernant les quartiers
précaires et évolutifs, les rues ou cours (photo3) constituent à 50,8% les lieux d’évacuation des eaux
usées comme à Brazzaville. Chaque ménage de gère ses déchets liquides selon ses propres moyens
comme à Williamsville.
Figure 3 : les eaux usées déversée à proximité des habitats au quartier Koko

L’insuffisance du réseau de drainage dans le quartier, s’exprime par la stagnation des eaux usées
dans les quartiers. Ces eaux se concentrent dans des dépressions pour devenir un lieu de
prédilection des moustiques.

5. Insuffisance des actions des pouvoirs publics pour une meilleure gestion de

l’environnement

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Le quartier dispose de deux camions bennes et de quatre tricycles, pour la collecte de déchets
solides. Il n’existe pas de centre de groupage pour la collecte des ordures. La collecte se fait de
porte à porte. La décharge municipale est située à 20 km de la ville. Elle est surchargée et
incontrôlable. Tous les matins, les différentes équipes sont chargées de collecter des déchets
produits par les ménages et de les acheminer à la décharge. Mais on constate que les actions des
collectivités territoriales sont quasi-inexistantes dans le quartier. Il n’existe pas de bacs à ordures
dans les rues. Les camions de ramassage des ordures ne circulent que sur les voies principales et ne
sont pas réguliers. La fréquence de ramassage des ordures par les services en charge est un élément
pour apprécier la cohabitation des populations avec les ordures non collectées. Le graphique 3
présente la fréquence de ramassage des ordures ménagères.

L’analyse du graphique 3 montre que, 30 % des chefs de ménages enquêtés estiment que les
services de la Mairie chargés de la collecte passent une fois dans la semaine devant leur concession
tandis que 27,3% ont affirmé, qu’ils sont réguliers chaque jour. Les faibles interventions dans la
collecte des ordures ont été aussi soulignées par P. Tuo dans les autres quartiers. Les services de
collecte municipaux indiquent des points de groupage où les ordures doivent être collectées.
Cependant, leur localisation géographique constitue un obstacle à leur utilisation dans les quartiers.
Le ramassage mobile initié avec les camions ou tricycles constituent une innovation dans la collecte
des ordures. Mais l’irrégularité de passe, la dégradation du réseau routier existant et l’inaccessibilité
de certaines zones ne permettent pas une meilleure gestion des déchets solides.  La fréquence de
ramassage joue un rôle hygiénique fondamental. En effet, quand les ordures ne sont pas enlevées,
elles se décomposent au lieu de stockage et peuvent non seulement occasionner des odeurs

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nauséabondes mais aussi être des zones de refuge pour les mouches, les souris, les cafards, nuisibles
à la santé. Le réseau d’assainissement ne couvre pas tous les quartiers et est mal entretenu. Il est
saturé et démodé occasionnant la stagnation des eaux usées par endroit dans la ville. L’insuffisance
et le manque d’entretien du réseau de drainage des eaux pluviales, rendent impraticables les voies
de circulation de la ville. Le manque de contrôle de la réalisation des fosses septiques dans les
ménages pour l’évacuation des eaux usées domestiques entraine leur écoulement régulier dans les
rues, caniveaux à ciel ouvert, marécages, etc. La déficience du système d’assainissement est
fréquente dans les villes des pays en développement comme Abidjan en Côte d’Ivoire.

6. Relation entre dégradation de l’environnement et santé de la population

Pour montrer le lien entre l’environnement et la santé des populations, l’Analyse Factorielle des
Correspondances Multiples (AFCM) et l’analyse économétrique sont utilisées.

6.1. Répartition spatiale du volume des consultations et du type de pathologies par

quartier

L’analyse de la carte 4 montre que les prévalences les plus fortes s’observent dans les quartiers très
insalubres et insalubres. Sur un effectif de 11 266 consultations, 8 896 malades proviennent des
quartiers très insalubres et insalubres, soit environ 78,9% du volume. Les 2 181 autres patients
résident dans des quartiers peu salubres, soit 19,4% de l’ensemble. Les quartiers salubres
enregistrent 189 patients, soit 1,7%. Ces résultats confirment ceux de M. Coulibaly, qui a aussi
montré qu’à Daloa, les quartiers qui ont les plus grands niveaux de dégradation environnementale
enregistrent un volume important de maladies environnementales. Les pathologies diagnostiquées
sont nombreuses et diverses. Mais trois d’entre elles se distinguent par leur volume. Il s’agit du
paludisme, des maladies respiratoires et de la diarrhée. Mais le paludisme constitue la première
cause de consultation et d’hospitalisation des populations (50%) comme à l’échelle de la Côte
d’Ivoire (43%) selon le PNLP (2015). Le total des cas de paludisme enregistré est de 7 218 cas pour
un effectif total de 11 266 cas de pathologies. Tous les quartiers sont exposés aux maladies
environnementales quel que soit le type de quartiers. Cependant, les facteurs d’exposition ne sont
pas partout les mêmes. E. A. Z. Sy énonce que « leur présence dans un milieu, même à un nombre
réduit indique une insalubrité et un environnement à risque ». Le paludisme est permanent toute
l’année avec une recrudescence en saison pluvieuse du fait de la prolifération de gîtes larvaires
favorables à la reproduction et à la multiplication des moustiques. Il représente la première cause de
consultation de la population indépendamment du type de quartier. Cependant, il domine dans les

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quartiers précaires, évolutifs et économiques car ils sont ceinturés de bas-fonds utilisés à des fins
agricoles. La dynamique spatiale du bâti se fait en direction des bas-fonds qui sont des biotopes
favoris des moustiques vecteurs du paludisme. Elle peut s’expliquer aussi par le fait que ces
quartiers sont relativement peuplés. La croissance démographique n’est pas suivie par la mise en
place des infrastructures de base. Par ailleurs, l’absence de réseau d’égout et de drainage des eaux
usées domestiques et pluviales entraine la prolifération des sites de reproduction des moustiques
dans ces quartiers. Il en est de même pour les quartiers à habitats économiques qui enregistrent de
nombreux sites de stagnation d’eaux dans les marais et entre les habitations. Or, pour Schultz cité
par E. A. Z. Sy, « l’offensive épidémique du paludisme s’explique par la détérioration des
conditions sanitaires marquées par une multiplication des gîtes larvaires naturels et artificiels due à
l’insuffisance de l’assainissement ou de la desserte en eau (fûts et bassines) ». En ce qui concerne
les quartiers à habitats résidentiels, le respect de la trame parcellaire rend spacieux les habitations.
On peut aisément rencontrer une ou deux parcelles occupées au milieu d’une dizaine d’autres vides
ou non mises en valeur. Pourtant, K. A. Adou a montré que la distribution spatiale et la composition
de la faune anophélienne, étaient influencées par l’occupation du sol dans les quartiers Dar-Es-
Salam (quartier populaire) et Kennedy (quartier résidentiel) à Bouaké. En effet, le risque de
contracter le paludisme était plus élevé à Kennedy qui présentait un environnement plus
embroussaillé par rapport à Dar-Es- Salam où celui-ci était très insalubre.

6.2. Le lien entre les facteurs de dégradation de l’environnement et la survenue des maladies
environnementales

L’expression des effets marginaux ne permet pas d’interpréter directement les paramètres du
modèle. Ainsi, un paramètre estimé de signe positif, indique qu’une augmentation de la variable
explicative associée se traduit par une réduction de l’évènement et par une augmentation de la
probabilité d’être localisé dans le dernier quartile. Pour les catégories intermédiaires, le signe des
paramètres n’apporte pas d’informations qualitatives suffisantes pour l’interprétation. Les variables retenues
pour montrer le seuil de significativité de chaque variable ont permis d’obtenir les résultats consignés dans le
tableau 3.

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Toutes ces variables explicatives interviennent dans la survenue des maladies dites
environnementales, mais seule une variable est significative au seuil de 5%. Il s’agit de la variable
stagnation des eaux. La variable dépendante dans la survenue de ces maladies est liée aux
problèmes d’évacuation des eaux dans plusieurs secteurs de la ville. Le coefficient associé à cette
variable est significatif au seuil de 5%. Cette variable augmente la probabilité de 52% des chefs de
ménages proches des retenues d’eau d’être exposés aux maladies environnementales. Le tableau 4
permet de voir les effets marginaux de chaque variable dans l’apparition des maladies
environnementales.

L’interprétation porte sur deux séries d’éléments : la validité et la vraisemblance du modèle d’une
part, et les influences respectives des variables explicatives sur la variable expliquée d’autre part. La
vraisemblance du modèle s’apprécie à l’aide de la signification de la statistique de Khi-deux y
rattachée. Cette significativité renseigne sur la corrélation entre la ou les variables explicatives et la
variable dépendante. Ici les variables explicatives sont les facteurs de la dégradation de
l’environnement (lieu d’aisance, accès à l’eau, retenues d’eau) et les variables dépendantes sont les
maladies (paludisme, IRA, diarrhée). Le seuil de significativité retenu dans ce travail s’étend de 1%
à 10%. Le degré d’adéquation du modèle est donné par le coefficient de détermination appelé aussi
le pseudoR2. Celui-ci permet d’apprécier le pouvoir prédictif du modèle en donnant la contribution
dans l’explication de la variable dépendante. Le R2 = 0,0286 a un niveau de significativité de 5%,
c’est-à-dire qu’il existe une corrélation entre les facteurs de la dégradation et l’apparition des

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maladies environnementales. L’analyse des effets marginaux du tableau 4 montre que, toutes les
variables sont de signe positif et une variable (stagnation des eaux) est statistiquement significative
au seuil de 5% dans l’apparition des maladies environnementales telles que les IRA et les diarrhées
et le paludisme. Le lieu d’aisance aune probabilité de 4,6%, 1,2% et 2,4% respectivement dans la
survenue du paludisme, des IRA et des diarrhées à San-Pedro. En effet les ménages qui disposent de
latrines à l’intérieur des habitations et autour pourraient faire le paludisme, les maladies
diarrhéiques et contractés les IRA. L’odeur pestilentielle des lieux d’aisance qui ne sont pas
aménagés, attirent les rongeurs ; le conditionnement à plus de trois jours des ordures dans les
logements et autour de ceux-ci dégage des odeurs nauséabondes. Concernant la variable
approvisionnement en eau, elle a une probabilité de 4,3% pour un chef de ménage de faire la
diarrhée. Toutes ces variables favorisent la survenue des maladies environnementales mais le signe
négatif des variables telles que l’approvisionnement en eau, le nombre de jour de conditionnement
des ordures, le problème de ramassage des ordures diminue la probabilité des ménages proches de
ces variables de contracter le paludisme.

CONCLUSION

Le quartier de Koko connaît des problèmes environnementaux. En effet, les mauvaises pratiques de
gestion des ordures et des eaux des populations, l’embroussaillement et les insuffisances de gestion
municipale sont autant de facteurs majeurs occasionnant les problèmes environnementaux. Au-delà
de la dégradation de la voirie, les dépôts sauvages d’ordures, les stagnations des eaux usées et
pluviales influencent négativement la santé des populations du quartier Koko à travers la
propagation des maladies comme le paludisme, les IRA, la diarrhée, etc. Cependant, une corrélation
existe dans la ville entre le niveau de dégradation de l’environnement et la prévalence des maladies
liées à l’environnement. Une meilleure gestion de l’environnement en milieu urbain est donc
indispensable pour le bien-être de la population.

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