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I. Définitions de l’épistémologie
• L’épistémologie peut se définir comme la discipline philosophique qui vise à établir
les fondements de la science. En ce sens elle cherche à caractériser la science afin
d’estimer la valeur logique et cognitive des connaissances qu’elle produit pour
décider si elles peuvent prétendre se rapprocher de l’idéal d’une connaissance
certaine et authentiquement justifiée (Soler, 2000).
• L’épistémologie est l’étude de la constitution des connaissances valables (Piaget,
1967).
II. Dimensions de la réflexion épistémologique
• Une dimension ontologique, qui questionne la nature de la réalité à connaître.
• Une dimension épistémique qui interroge la nature de la connaissance produite.
• Une dimension méthodologique, qui porte sur la manière dont la connaissance est
produite et justifiée.
• Une dimension axiologique enfin, qui interroge les valeurs portées par la
connaissance.
III. Référentiels du débat épistémologique en sciences de gestion
• Les paradigmes inscrits dans une orientation réaliste (le positivisme logique, le post-
positivisme et le réalisme critique) formulent une réponse de nature essentialiste.
• La réalité a une essence propre, qu’elle existe en dehors des contingences de sa
connaissance, qu’elle est indépendante de son observation et des descriptions
humaines que l’on peut en faire.
• Les différents paradigmes réalistes mettent ainsi en exergue l’extériorité de l’objet
observé.
• Cette essence peut être en outre qualifiée de déterministe, en ce que l’objet de la
connaissance est régi par des règles et lois stables et généralisables qu’il convient
d’observer, décrire, expliquer.
• Les paradigmes inscrits dans une orientation constructiviste (l’interprétativisme, le
postmodernisme et le constructivisme ingénierique) formulent pour leur part une
réponse de nature non essentialiste à la question ontologique. Cette réponse
s’exprime généralement par l’affirmation que la réalité est construite et non donnée.
• Dire d’une réalité qu’elle est construite ne revient pas à affirmer que cette réalité
n’existe pas. Cela signifie que la réalité n’a pas d’essence propre, autrement dit
qu’aucune substance indépendante, nécessaire ne se trouve à son fondement.
• Les paradigmes inscrits dans l’orientation constructiviste partagent donc la même
méfiance à l’égard de tout ce qui ressemble à une essence de la réalité et mettent en
exergue la spécificité des réalités qui constituent leur objet.
• Les réalités humaines et sociales sont spécifiques, comme le rappelle Lyotard (1995),
en ce qu’elles sont animées de dimensions intentionnelles, signifiantes et
symboliques.