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EXPOSE

GROUPE LES PEDAGOGUES SA


Collège Moderne Troisième Millénaire

EXPOSANTS
Thème: Les Soleils
 Abdou Aziz Gana NDIONE des indépendances
 Salimata SOW
 Pape Oumar MBAYE
 Anta KANE
 Daouda THIAM
 Mame NDONG
CLASSE : 1ère L2 B
PROFESSEUR : M. DIEDHIOU
PLAN
INTRODUCTION
I. BIOGRAPHIE ET BIBLIOGRAPHIE DE L’AUTEUR
1. Biographie
2. Bibliographie
II. SIGNIFICATION DU TITRE
III. RESUME
IV. PERSONNAGES
V. THEMES
1. La ville et le village
2. La stérilité
3. Les traditions et les croyances
4. La religion
5. L’excision
6. Les indépendances
7. La bâtardise
VI. STYLE D’ECRITURE
CONCLUSION
INTRODUCTION
Les Soleils des indépendances est l’une des œuvres d’Ahmadou Kourouma. C’est un
roman de 195 pages et 3 parties. Chaque partie comprend des chapitres titrés. L’œuvre
est publiée par les éditions Points. Le texte intégral émane des Editions du Seuil en
janvier 1970. Cette œuvre relate la vie d’un Malinké au prénom Fama. Les Soleils des
indépendances ne représentent que les maux que les indépendances ont engendrés en
Afrique. Le thème principal ne serait dès lors que le lendemain des indépendances en
Afrique. Dans la suite de ce travail de recherche, il s’agira d’étudier plus en profondeur
ce roman.
I. BIOGRAPHIE ET BIBLIOGRAPHIE DE L’AUTEUR
1. Biographie
Ahmadou Kourouma, né le 24 novembre 1927 à Boundiali, est né de
parents guinéens d’ethnie malinké, une ethnie présente dans plusieurs pays d’Afrique
de l'Ouest. Son nom signifie « guerrier » en langue malinké. Son père est un marchand
de noix de kola. Il vit une partie de son enfance à Togobala en Guinée. Ce lieu a
constitué un des cadres de Les Soleils des indépendances, sa première œuvre. Sous la
responsabilité de son oncle Fondio, il fréquente l'école rurale de Boundiali, à partir de
l'âge de sept ans, dès 1935. Il poursuit ses études à l'école régionale de Korhogo (dans
le nord de la Côte d'Ivoire) (1942), à l'école primaire supérieure de Bingerville (1943) et
à l'école technique supérieure de Bamako (1947). Deux années plus tard, il est renvoyé
de l'école pour avoir conduit des mouvements estudiantins et retourne en Côte d'Ivoire
en tant que tirailleur au Bataillon autonome de Côte d'Ivoire à Bouaké. Cette période
coïncide avec les luttes pour l'indépendance des colonies africaines. Il est arrêté pour
insubordination après avoir refusé de prendre part à des interventions visant la
répression des manifestations du Rassemblement démocratique africain (RDA). Comme
sanction, il est emprisonné, dégradé et forcé de se rendre en Indochine.
De 1950 à 1954, il est envoyé comme tirailleur sénégalais en Indochine, à titre
disciplinaire, avant de rejoindre la métropole pour suivre des études de mathématiques
et d'actuariat à Lyon en France (à l'ISFA, Institut de science financière et d'assurances).
En 1960, lors de l’indépendance de la Côte d'Ivoire, il revient vivre dans son pays natal.
En 1961, il travaille comme sous-directeur de la Caisse Nationale de Prévoyance
Sociale. Mais il est très vite inquiété par le régime du président Félix Houphouët-Boigny.
Il connaît la prison avant de partir en exil dans différents pays dont l'Algérie (1964-
1969). Là-bas, il participe à la création de la Caisse algérienne d'assurance et de
réassurance. Il quitte l'Algérie pour la France en 1969. Il est embauché dans une
banque parisienne et occupe le poste de sous-directeur d'une de ses agences
à Abidjan en 1971. Ahmadou Kourouma est aussi un grand athlète. Il est champion de
saut en longueur en Indochine et champion de saut en hauteur à l'université de Lyon. Il
a remporté plusieurs titres sportifs. Il vit également au Cameroun (1974-1984) et
au Togo (1984-1994) avant de revenir vivre en Côte d'Ivoire.
En 1968, son premier roman, Les Soleils des indépendances, porte un regard très
critique sur les gouvernants de l’après-décolonisation. En 1972, il tente de faire
représenter sur scène sa pièce de théâtre Tougnantigui ou le Diseur de vérité. En 1988,
son deuxième roman, Monnè, outrages et défis, retrace un siècle d’histoire coloniale.
En 1998, son troisième roman, En attendant le vote des bêtes sauvages, raconte
l’histoire d’un chasseur de la « tribu des hommes nus » qui devient dictateur. À travers
ce roman, qui obtient le Prix du Livre Inter, on reconnaît facilement le parcours du chef
d'État togolais Gnassingbé Eyadema et diverses personnalités politiques africaines
contemporaines.
En 2000, son quatrième roman, Allah n'est pas obligé, raconte l’histoire d’un enfant
orphelin qui, parti rejoindre sa tante au Liberia, y devient enfant soldat. Ce livre obtient
le Prix Renaudot et le Prix Goncourt des lycéens. La même année, il est récompensé
par le grand prix Jean-Giono pour l'ensemble de son œuvre.
Lorsqu’en septembre 2002, la guerre civile éclate en Côte d'Ivoire, il prend position
contre l’ivoirité, « une absurdité qui nous a menés au désordre » et pour le retour de la
paix dans son pays.
Au moment de sa mort, il travaillait à la rédaction d’un nouveau livre, Quand on
refuse on dit non, une suite d’Allah n'est pas obligé : le jeune héros, enfant soldat
démobilisé, retourne en Côte d’Ivoire à Daloa, et vit le conflit ivoirien. Ce roman est
publié à titre posthume en 2004.
Kourouma est marié à une française rencontrée pendant son séjour à Lyon, et il est
père de quatre enfants. Onze ans après sa mort, en novembre 2014, sa dépouille est
transférée de Lyon en Côte d'Ivoire.
2. Bibliographie
Les œuvres d’Ahmadou Kourouma sont très variées en genres littéraires.
Parmi ses œuvres théâtrales, on peut citer :
 Tougnantigui ou le Diseur de vérité (1972)
Parmi ses œuvres romanesques, on peut citer :
 Les Soleils des indépendances (1968)
 Monnè, outrages et défis (1988)
 En attendant le vote des bêtes sauvages (1998)
 Allah n'est pas obligé (2000)
 Quand on refuse on dit non (2004)
Parmi ses œuvres pour enfants, on peut citer :
 Yacouba, chasseur africain (1998)
 Le Griot, homme de parole, Le Chasseur, héros africain, Le Forgeron, homme de
savoir et Prince, Suzerain actif (2000)
II. SIGNIFICATION DU TITRE
Le titre joue sur la signification du mot malinké « télé », qui signifie à la
fois « soleil » et « jour » et peut aussi signifier « ère » ou « époque ».
Le mot « soleil » revient fréquemment dans le texte avec cette signification. Il peut
signifier le renouveau avec son caractère métaphorique.
Cela dit, le terme peut aussi faire référence à la lumière qui éclaire l'Afrique après la
colonisation. En effet, pour les africains, la colonisation était synonyme de noir total et
absolu. Les nouveaux dirigeants (premiers intellectuels africains) insufflèrent un souffle
de liberté en leur donnant une chance de vivre en Homme d'une nouvelle ère.
III. RESUME
Le roman est considéré « comme marquant un tournant dans l'écriture romanesque
en Afrique subsaharienne. » Écrit en 1968 en réaction aux régimes politiques africains
issus de la décolonisation. Témoin de ces années de profondes transformations tant
politiques que socio-économiques, l’auteur nous propose à travers son œuvre de
voyager et de remonter dans le temps afin de découvrir une Afrique vilipendée et livrée
à elle-même. À cet effet, le titre de ce roman est une allégorie de cette période durant
laquelle l'Afrique subsaharienne fut confrontée à son propre destin.
L’histoire complète se déroule dans un pays utopique, la République de la Côte des
Ébènes, pays particulièrement tourmenté et en proie à de grands changements. Outre la
disparition de l’hégémonie des puissances coloniales, la vague des déclarations
d’indépendance apparut aux yeux de tous comme un salut, une rédemption. L’idée
d’une vie meilleure, d’une société libre et disposée à s’engager dans la voie du
développement hantait tous les esprits. Malheureusement, la décolonisation n’engendra
que peines, tristesses, pauvreté et désespoir. Fama, Prince malinké, dernier descendant
et Chef traditionnel des Doumbouya du Horodougou n’a pas, même du fait de son
statut, été épargné. Habitué à l’opulence, les indépendances ne lui ont légué pour seul
héritage qu’indigence et malheurs, qu’une carte nationale d’identité et celle du parti
unique. Parti vivre avec sa femme Salimata loin du pays de ses aïeux, Fama, en quête
d’obole, se verra contraint d’arpenter les différentes funérailles en ville afin d’assurer son
quotidien. Son épouse légitime Salimata lui sera d’une aide précieuse. Bien
qu’incapable de lui donner une progéniture à même de perpétuer le règne des
Doumbouya, celle-ci s’adonnera corps et âme au petit commerce afin de faire vivre son
ménage. Excisée puis violée dans sa jeunesse par le marabout féticheur Tiécoura, elle
gardera à jamais le souvenir atroce de ces moments où impuissante, elle fut maltraitée,
humiliée puis bafouée.
Le temps passa et les jours ne se ressemblaient pas. Le moment était venu pour
Fama de prendre son destin et celui de tout un peuple en main. Les funérailles de son
cousin Lacina auquel il succéda à Togobala, capitale du Horodougou, furent l’occasion
pour lui de redécouvrir les terres de ses ancêtres qu’il avait quittées depuis déjà fort
longtemps et qu’il ne connaissait pour ainsi dire quasiment plus. En outre, ce retour aux
sources lui permit de connaître l’histoire, son histoire, et celle de la gloire de la lignée
des Doumbouya, une dynastie autrefois riche, prospère, irréprochable et respectée.
Malheureusement, les indépendances changèrent la donne. Les bouleversements et
désenchantements qu’elles insufflèrent mirent un terme définitif au système politique et
de chefferie d’antan, à l’âge d’or des Doumbouya mais également à tous les privilèges
dont jouissait de ce fait tout un peuple.
Fort de ce constat et conscient que sa place était désormais parmi les siens, Fama
décida de rentrer en République des Ebènes afin d’annoncer à Salimata ainsi qu’à ses
proches amis, son désir de vivre définitivement à Togobala en compagnie de sa
seconde épouse Mariam, qui n’est que l’un des précieux legs de son feu cousin.
Conscient des dangers que représentait ce voyage et surtout soucieux de l’avenir de la
dynastie des Doumbouya, Balla, vieil affranchi et féticheur de la famille Doumbouya le
lui déconseilla. Malgré les conseils de ce vieux sorcier, Fama se mit en route. En fin de
compte ce voyage lui sera fatal. La stabilité du pays était depuis peu menacée, l’idée
d’un soulèvement populaire hantait tous les esprits jusqu’au jour où sans aucune
explication, Fama fut arrêté puis enfermé avant d’être jugé. Accusé injustement de
participation à un complot visant à assassiner le Président de la République des Ébènes
et à renverser le régime politique en place, il fut condamné à vingt ans
d’emprisonnement pour avoir tué un rêve qu'il avait fait.
Finalement, c’est après une prompte et inattendue libération et dans la dignité d’un
homme enfin libre que s’éteignit avec Fama, toute une dynastie et son histoire.
Illustre figure de la littérature africaine, Ahmadou Kourouma nous dépeint un tableau
sombre d’une Afrique où, à la magie et aux fétiches se mêlent un ensemble de maux et
de symboles : violences induites par des abus de pouvoir et d’autorité de ses dirigeants.
L'œuvre de Kourouma se présentant comme une critique des régimes politiques post-
indépendance, « sociétés de sorcières où les grandes initiées dévorent les enfants des
autres ».
Les Soleils des indépendances dénonce avec ironie le manque d’ouverture politique
mais aussi l’absence de liberté humaine, qui réduit l’homme à la pauvreté économique,
morale et intellectuelle. La démocratie n’y est qu’un leurre, qu’un idéal inaccessible.
Ladite œuvre est aussi une critique de la condition de la femme en Afrique :
l’excision, le viol, la stérilité, restent de nos jours des problèmes.
Ahmadou Kourouma évoque la Côte d'Ivoire sous le nom de « République de la Côte
des Ébènes ». La Guinée est dénommée « République socialiste du Nikinai ». Il
réutilisera ce procédé de changement de nom de pays pour son roman En attendant le
vote des bêtes sauvages paru en 1998.
IV. PERSONNAGES
 Fama : Il est le héros du récit. Il est très grand et très noir. Il a les dents blanches
et les gestes d’un prince. Bien qu’il soit réduit à rien, il reste toutefois fidèle aux
traditions de sa tribu et continue à porter les costumes d’antan. En malinké, son
nom signifie « roi » ou « chef ». Il est le dernier et légitime descendant du prince
de Horodougou. Il est devenu un mendiant, un « charognard » comme on le dit,
lui qui était élevé dans la richesse. La stérilité de sa femme Salimata met fin à
son espoir d’avoir un héritier. Ce vieil homme solitaire et déchu va invoquer la
mort qui viendra le trouver dans la dignité.
 Salimata : Salimata est une femme sans limite dans la bonté du cœur. Elle a les
dents régulières, très blanches et une peau d’ébène. Elle provoque le désir. Le
fait que son mari ait une autre femme sous son toit la rend hystérique. Les
années passées n’ont en rien affaibli son charme et sa beauté. Elle reste toujours
la femme froide, pure, courageuse et belle. Sa vie fut bouleversée par son
excision et son viol. Et même elle a failli être violée une deuxième fois par un
autre marabout, Abdoulaye. Déçue par la vie, elle quittera son mari, sachant
qu’elle ne pouvait apporter la paix à celui-ci.
 Tiécoura : C’est lui le féticheur dans la case duquel Salimata, évanouie suite aux
douleurs de l’excision, sera violée. Tiécoura est un marabout féticheur, à l’air
effrayant, répugnant et sauvage. Il restera dans l’imaginaire de Salimata. Aussi
refusera-t-elle son premier mari à cause de lui : « Bafi puait un Tiécoura séjourné
et réchauffé. » Son regard ressemble à celui du buffle noir de savane et ses
cheveux tressés sont chargés d’amulette et hantés par une nuée de mouches qui
provoquent la nausée et l’horreur. Il a le nez élargi, avec des narines séparées
par des rigoles profondes. Il porte des boucles d’oreilles de cuivre et a un cou
collé à l’épaule par des carcans de sortilège. Ses lèvres sont ramassées,
boudeuses et sa démarche est un peu assurée.
 Abdoulaye : C’était un marabout renommé : « Longtemps avant de le voir,
Salimata avait entendu parler du marabout sorcier Hadj Abdoulaye. » Il essaiera
d’abuser de cette dernière, et reçut d’elle un coup qu’il n’oubliera jamais.
 Mariam : Elle n’apparaît pas beaucoup dans le texte. Elle est souvent évoquée
par les autres personnages. Inconsciente, irresponsable et agissant surtout par
réflexe au début, elle s’affirme de plus en plus et provoque même ouvertement
Fama oubliant le deuil. Seconde épouse de Fama, elle est la cause de l’hystérie
de Salimata. Elle est belle, ensorcelante, la femme parfaite pour le reste des
jours d’un homme. Dans ses yeux vifs, on peut lire la tendresse et le
tempérament. Elle est bien plus belle et séduisante que Salimata. Malgré son
caractère bien trempé, elle affiche toujours un petit sourire. Mais avec Fama en
ville, elle sera la première à le délaisser et déserter ainsi le toit conjugal sans
aucun remord. C’est une femme très légère et « elle ment comme une édentée,
elle vole comme un toto », dit Diamourou.
 Balla : le vieil affranchi aveugle, est un homme gros et gras. Il porte toujours des
vêtements de chasseur et son pas est hésitant. Des essaims de mouches
tournent autour de son visage boursouflé, jusque dans le creux des yeux et des
oreilles. Ses cheveux tressés et chargés de gris-gris lui donnent un air grotesque
qui n’enlève rien à la crainte qui émane de lui. Il se compare lui-même à un vieux
chien ou à une hyène solitaire. C’est le personnage le plus attaché aux traditions
et à l’histoire de son peuple. D’ailleurs, c’est lui qui interprète les songes, prédit
l’avenir et indique les dispositions à prendre dans certaines circonstances. Aussi,
avertit-il Fama s’il venait de rentrer à la République.
 Diamourou : Le griot est l’un des rares personnages à s’adapter aux finesses
des indépendances. Il partage avec Balla, une longue expérience dans le village.
V. THEMES
1. La ville et le village
La description de la ville laisse transparaître la volonté d’opposer symboliquement la
condition des Noirs et celle des Blancs. D’un côté nous avons l’opulence des bâtiments
en bétons, de l’autre la pauvreté des cases. Le village de Togobala constitue pour Fama
le lieu des survivances des coutumes et des traditions, le lieu du souvenir et du retour
aux sources. Mais durant cette période des indépendances, le village n’offre pas
d’espoir ni de perspective, aussi Fama préféra retourner en ville.
2. La stérilité
La stérilité est brossée dans le texte à travers le couple Salimata-Fama, mais cette
idée dépasse le couple et s’étend à la tribu, au pays, au monde malinké. Elle symbolise
l’improductivité et l’incapacité à assurer la relève et la conservation d’une certaine
espèce.
3. Les traditions et les croyances
La nuit est présentée comme chargée de mystère, et les hommes sont attentifs aux
comportements des animaux. La mort est considérée comme un passage dans
l’invisible. Les exigences morales sont aussi évoquées à l’humanisme, la paternité, la
solidarité, l’hospitalité mais aussi le devoir de procréer qui concerne aussi bien l’homme
que la femme.
4. La religion
La religion musulmane et les pratiques animistes se côtoient, se chevauchent quand
il s’agit de conjurer un mauvais sort ou de demander une faveur à Dieu ou aux
puissances occultes de l’au-delà. C’est ce qui explique la présence de Balla et de
Tiécoura à côté des pieux Diamourou et Fama. La synthèse est quand bien même
réalisée par Fama.
5. L’excision
L’épreuve délicate et douloureuse est à la base de toutes les souffrances de
Salimata. Dans sa description, le narrateur relate à la fois les questions, les
significations, l’atmosphère et la personnalité de celle qui opère sans oublier les chants
traditionnels et les lamentations des exciseuses.
6. Les indépendances
Le roman dit la déception des Malinkés qui se retrouvent par des prestiges politiques
perdues à cause de la colonisation. C’est ainsi l’apparition d’une nouvelle classe
politique qui rejette la classe politique traditionnelle. C’est le régime des fils d’esclaves.
7. La bâtardise
L’idée de bâtardise parcourt tout le roman, on la retrouve dans le délire final de Fama
comme dernière insulte. Elle prend cette signification variée qui se ramène à l’idée
d’authenticité et de légitimité que Fama porte en lui. D’ailleurs, selon son aigri
(mécontent) qui ne comprend pas que les choses soient finies et qu’elles ne reviendront
plus.
VI. STYLE D’ECRITURE
En pliant la langue française aux exigences de la pensée et des structures
linguistiques des Malinkés, Kourouma a donné à son récit une rigueur et un relief
saisissant. Tandis que les uns criaient au scandale, d’autres étaient séduits par
l’originalité de l’auteur. Dès lors, il devient adéquat de comparer le récit dans l’univers
malinké : « Je n’arrivai pas à exprimer Fama de l’intérieur et c’est alors que j’ai essayé
de le trouver dans le style malinké. Je réfléchissais en Malinké, je me mettais dans la
peau de Fama pour présenter la chose », dit Ahmadou Kourouma. En effet, l’auteur a
volontairement tordu le cou à la langue française pour mieux ressortir les idées.
CONCLUSION
Dans ce roman aux allures tragiques (s’ouvrant sur une scène de funérailles et clôt
par la disparition du héros), on pourra lire l’image d’une Afrique meurtrie, fantôme
marqué par une période de transition qui fut pour beaucoup une époque de déception.
L’Afrique y est peinte sous les traits d’une résistante aux agressions de la dictature,
avec de graves désordres engendrés par l’époque des indépendances. Mais le sort est
loin d’être jeté. Et comme Salimata qui refuse la résignation, l’Afrique doit relever le défi
d’une réelle indépendance.

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