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ECOLE:la sagesse

CLASSE:1ere l A
ANNEE:2021/2022

EXPOSEE SOUS L’OEUVRE:


LES SOLEILS DES INDEPENDANCES

ELABORE PAR:
NDEYE FATOU NDIAYE WADE
MARIE JOELLE MANGUA
KHALIFA ABABACAR DIOP
ENCADRE PAR: MOUHAMED DIOP
PAUL BENJAMIN DIATTA
MR FALL
SOKHNA DIOUF

` PAPE OUSMANE DIOUF


I) PRESENTATION DE L’ AUTEUR:
Ahmadou Kourouma est né en 1927 à Boundiali, dans le nord de la Côte d'Ivoire, d'un père à la fois
commerçant, cultivateur et chasseur et, d'une mère restée très attachée à la tradition Malinké. Il grandit
auprès de son oncle Nankoro sous la colonisation française. Il est enrôlé durant trois ans comme tirailleur
sénégalais en Indochine. A son retour En 1960 il travaille dans les assurances. En 1963, il est accusé de
complot contre le président Houphouët-Boigny et se retrouve au chômage. Offusqué par les arrestations de
proches, il défend par l'écriture ses compatriotes opprimés et s'insurge contre le régime d'Houphouët-Boigny.
Après la représentation de sa seule et unique pièce de théâtre, Le diseur de vérité (1974), il est contraint à
l'exil pendant près de vingt années. Eloigné de son pays et de son peuple, il peine à retrouver le style de ses
débuts, parce qu'il " ne pensait plus en malinké mais en français " ; ce qui explique que Monné, outrages et
défis, qui évoque les 150 ans de colonisation de son pays ne paraît qu'en 1990. De retour en Côte d'Ivoire en
1994, il publie, En attendant le vote des bêtes sauvages en 1998, qui traite de la période de la guerre froide
alors que son dernier roman, Allah n'est pas obligé paru en 2000 raconte la vie d'un enfant soldat. Contraint à
l'exil au début de l'année 2003 à cause des déviations du régime de Laurent Gbagbo, Ahmadou Kourouma
milite pour le retour de la paix en Côte d'Ivoire. Il meurt le jeudi 11 décembre 2003 à Lyon à l'âge de 76 ans.

II)PRESENTATION DE L’OEUVRE:
"Le roman est considéré «comme marquant un tournant dans l'écriture romanesque en
Afrique subsaharienne[3].»Écrit en 1968 en réaction aux régimes politiques africains issus de la
décolonisation. Témoin de ces années de profondes transformations tant politiques que socio-
économiques, l’auteur nous propose à travers son œuvre de voyager et de remonter dans le
temps afin de découvrir une Afrique vilipendée et livrée à elle-même. À cet effet, le titre de ce
roman est une allégorie de cette période durant laquelle l'Afrique subsaharienne fut
confrontée à son propre destin."
III)RESUME DE L’OEUVRE:
Les Soleils des indépendances évoque ces années où l'Afrique décide de prendre en main son
destin. La décolonisation est pleine d'espoir, mais les africains déchantent très vite face au
cortège de désillusions qui l'accompagne. Les bouleversements politiques survenus en Afrique
dans les années soixante ont modifié un système établi depuis des générations, mais le
désarroi des populations semble encore grandir, tout comme la misère qui règne partout. La
promesse de jours meilleurs disparaît rapidement et le désenchantement est à la mesure des
espoirs entretenus. Si l'action du roman est transposée dans un pays imaginaire, la république
de la Côte des Ebènes, on reconnaît sans peine la reference a la cote d ivoire d’ houphouet-
boigny qui instaure une democratie de facade avec son parti unique,l organisation d elections
truquees et une justice corrompue sous le controle du pouvoir.
Pour se protéger de « la damnation qui pousse aux fesses du nègre », pour se prémunir de
la misère quotidienne on s'en remet aux divinités. On croit à Allah mais on n'oublie pas les
traditions occultes et animistes ou païennes. Si ce syncrétisme étonnant cherche à conjurer
les malheurs qui continuent à s'abattre sur l'Afrique, c'est le sort réservé à la femme qui
afflige encore davantage. Symbolisant la tragique condition de la femme africaine, Salimata
subit, résignée, l'excision, le viol d'un féticheur, la honte de la stérilité, l'indifférence de son
mari, puis la difficile cohabitation avec une seconde épouse. La description du combat entre
les deux femmes jalouses qui s'arrachant les vêtements pour montrer, ici, « la matrice
ratatinée d'une stérile » et, là, « la chose pourrie et incommensurable d'une putaine »,
illustre bien l'écriture imagée d'Ahmadou Kourouma qui fait une grande place aux proverbes
et aux expressions malinké.
IV)ETUDES DES PERSONNAGES:
1)PERSONNAGES PRINCIPAL:
Fama : le héros du récit, malgré ses déboires, reste attaché aux traditions de sa tribu et
continue à porter les costumes d'antan. Il est le dernier descendant des Doumbouya, la
famille régnante du Horodougou, et est désormais contraint à la misère. Fama est parti vivre
dans la capitale, loin du pays de ses ancêtres, avec son épouse Salimata qui ne peut
malheureusement lui donner un enfant. Un jour, il apprend une nouvelle étonnante : son
cousin Lacina, prince de Horodougou, vient de décéder et il est appelé à lui succéder. Il décide
de faire son devoir et prend le chemin de Togobala. Pendant le voyage, on lui parle du temps
où les Doumbouya étaient encensés, admirés. Arrivé à destination, il constate que tout a bien
changé ; le village est délabré et ses habitants sont devenus fort âgés, mais il est heureux tout
de même d'être revenu sur les terres de ses ancêtres. Lacina lui a légué en héritage quatre
veuves, dont Mariam, une ravissante jeune femme qui, il l'espère, pourra enfin donner un
enfant au prince du Horodougou qu'il est devenu. S'il est devenu maintenant chef traditionnel
du Horodougou, le parti unique du gouvernement des Ebènes n'en est pas pour autant ravi.
Pour un motif futile, il se retrouve emprisonné. Là commence pour lui une vie de galère qui
représente symboliquement le drame quotidien des africains au - delà des ivoiriens, en plus de
sa vie conjugale houleuse avec sa femme Salimata.
2)PERSONNAGES SECONDAIRE:
*Salimata est une femme sans limite dans la bonté du cœur. Elle a les dents régulières, très
blanches et une peau d'ébène. Elle provoque le désir. Le fait d'avoir une autre femme sous son
toit la rend hystérique. Les années passées n'ont en rien affaibli son charme et sa beauté. Dans
sa jeunesse, elle a été violée par le marabout Tiécoura et, maintenant, elle fait ce qu'elle peut
pour subsister... Elle comblerait son mari si seulement elle n'était pas stérile. Les prières
d'Allah, les fétiches, les sacrifices... rien ne permet de leur donner le droit d'être parents. Ce
qui, peut-être, a fait naître en elle un sentiment de jalousie vis à vis de Mariam, une femme que
a héritée de son cousin décédé Lacina au nom du principe du Lévirat.
* Mariam, la seconde épouse de Fama, est la cause de l'hystérie de Salimata. Elle est belle,
ensorcelante et très charmante : la femme parfaite pour le reste des jours d'un homme. Dans
ses yeux vifs, on peut lire la tendresse et le tempérament d'une femme prête à servir. Elle est
bien plus belle et séduisante que Salimata, que son mari délaisse. Malgré son caractère bien
trempé, elle est toujours souriante.
*Tiécoura, est un marabout féticheur, à l'air effrayant, répugnant et sauvage. Son regard
ressemble à celui du buffle noir de savane et ses cheveux tressés sont chargés d'amulettes et
hantés par une nuée de mouches qui provoquent la nausée et l'horreur. Inspirant la peur, il a le
nez élargi, avec des narines séparées par des rigoles profondes. Il porte des boucles d'oreilles de
cuivre et a un cou collé à l'épaule par des carcans de sortilège. Ses lèvres sont ramassées,
boudeuses et sa démarche est peu assurée. C'est peut-être ce qui rapproche son portrait de
celui de Balla.
*Balla, le vieil affranchi aveugle, est un homme gros et gras. Il porte toujours des vêtements de
chasseur et son pas est hésitant. Des essaims de mouches tournent autour de son visage
boursouflé, jusque dans le creux des yeux et des oreilles. Ses cheveux tressés et chargés de gris-
gris lui donnent un air grotesque qui n'enlève rien à la crainte qui émane de lui. Il se compare lui-
-même à un vieux chien ou à une hyène solitaire.
V)ETUDE THEMATIQUE:
1. Fama et la chefferie.
En malinké, il paraît que »fama » signifie »chef ». Celui-ci est le personnage principal, donc le
plus en vue et, surtout, le moteur principal du récit, qu’il soit en amont ou en aval. Mais dans
l’oeuvre, est-ce que ce rôle lui est vraiment dévolu ? Il y vit de pitance, en arpentant les ruelles
qui conduisent aux lieux où s’organisent les funérailles, pour glaner ça et là quelques menues
monnaies ou de maigres richesses que les morts laissent derrière eux : une vraie vie de
charognard. Pire encore, Fama Doumbouya risque de ne pas être en mesure de perpétuer sa
lignée dynastique puisque sa femme Salimata est stérile. C’est donc le thème de la déchéance (à
peu près comme dans Le dernier des Mohicans de James Fenimore Cooper) que cet antihéros
incarne jusqu’à l’os, dans son vécu quotidien comme après sa mort accidentelle.“
2. Salimata et la stérilité. Il s’agit de l’épouse de Fama. Une photographie de surface la présente
comme une femme belle à ravir, irrésistible, pétrie de toutes les qualités requises d’une épouse
traditionnelle. Pourtant, une observation plus attentive de ses expériences malheureuses de la
vie, à cause de sa crédibilité et de son trop-plein de confiance, m’autorise à l’assimiler au sort de
l’Afrique généreuse dans sa richesse luxuriante (les ressources naturelles) mais spoliée par des
bruts de tout acabit (les colons et les nouveaux dirigeants), dépouillée de ses biens (le vol),
meurtrie au plus profond de sa chair (le viol et l’excision). C’est comme, par intertextualité, ce qu’en dit René
Depestre dans »Minerai noir »). Pour preuve, c’est pendant la viduité de Mariam (au moment où il avait le plus
besoin d’une compagne qui lui assure la transition, le prolongement de la dynastie des Doumbouya) que Fama
mourut, comme une Afrique au beau milieu d’un espoir déçu.
3. Les guérisseurs et la croyance.
C’est d’abord Tiécoura et puis Abdoulaye ; le premier est féticheur (croyance animiste), le second, un marabout
(croyance religieuse). Tous les deux ont un point commun : la tartufferie. Mais c’est aussi, au-delà de cette
dimension de fausse dévotion par laquelle passent ces esprits tordus et malintentionnés, pour aboutir à leur fin, la
satisfaction d’un plaisir charnel unilatéral. Menteurs comme des arracheurs de dents, ils constituent le symbole
vivant des ennemis de l’extérieur (les Blancs avec leur fallacieuse mission pacificatrice et civilisatrice) comme ceux
de l’intérieur agissant en toute impunité (les nouveaux dirigeants africains qui usent et abusent de leur pouvoir
autoritaire).
4.Les griots et la tradition.
Ils se résument autour de deux personnages : Balla surtout mais Diamourou aussi. Tous les deux promeuvent la
préservation de la culture. Mais on a l’impression que ces détenteurs de la tradition échouent malgré tout l’effort
consenti. D’ailleurs, ils n’ont plus autant de considération qu’auparavant ; leur crédibilité est bafouée et leurs
prédictions méprisées. Même Fama, mis à part le fait qu’il se sent revigoré chaque fois qu’on loue la valeur de ses
ancêtres ou qu’on vante son statut de chef de la dynastie des Doumbouya, est insensible à leurs imprécations.
C’est à croire qu’ils baignent tous dans un halo de déchéance culturelle, à cause des indépendances. Finalement
(et c’est justement l’objectif de cette entrée en matière par les personnages), le défilé de ces »êtres de papier »
dit-on laisse transparaître, en raison de leur statut, de leur rang, de leur position, de leur profession, et même de
leur attitude, des thèmes qui structurent l’oeuvre entière et dont le maître-mot est le désenchantement causé par

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