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Ministère De L’Education Nationale, De REPUBLIQUE DE COTE D’IVOIRE

L’Enseignement General, Technique Et


Professionnel

Union-Discipline-Travail

EXPOSE DE FRANCAIS
ANNEE
2021-2022

THEME
LE PARCOURS DE FAMA DANS LES SOLEILS DES
INDEPENDANCES

PARTICIPANTS PROFESSEUR
KOHON WITNEY
DODO DEBORAH
M. KOEHI
LELLA BLA NOA
POUAMON GRACE
YARABOU YAO ELYSEE
KONE ICHIAKA
YAPO REGIS

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Table des matières
................................................................................................................................................................. 1
Ministère De L’Education Nationale, De ................................................................................................ 1
L’Enseignement General, Technique Et.................................................................................................. 1
Professionnel ........................................................................................................................................... 1
INTRODUCTION ................................................................................................................................... 3
I- PRESENTATION DE FAMA ETANT LE PERSONNAGE PRINCIPAL DE L’OEUVRE ...... 3
a- ORIGINE DE FAMA .................................................................................................................. 3
b- LES BOULVERSEMENTS DANS LA VIE DE FAMA ........................................................... 3
II- LE PARCOURS DE FAMA ....................................................................................................... 5
a- LES DIFFICULTES VECUES PAR FAMA .............................................................................. 5
b- LA FIN DE LA VIE DE FAMA ................................................................................................. 7
CONCLUSION ....................................................................................................................................... 7

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INTRODUCTION

Les Soleils des indépendances, premier roman de l’écrivain ivoirien


Ahmadou Kourouma, est publié en 1970 en France. Dans une langue fort
imagée, l’écrivain raconte le destin de Fama Doumbouya, descendant d’une
lignée royale malinké. Il veut rester fidèle à la tradition et retrouver sa grandeur
passée alors que le temps des indépendances a sonné et que la vie économique,
politique et sociétale est toute chamboulée.

I- PRESENTATION DE FAMA ETANT LE


PERSONNAGE PRINCIPAL DE L’OEUVRE
a- ORIGINE DE FAMA
Fama Doumbouya, dernier descendant légitime des princes du Horodougou,
est ruiné à la suite de l'indépendance de son pays. C'est ce qui le fait passer pour
un colonialiste. Sa ruine le pousse à assister à toutes les cérémonies religieuses
où il prononce des prières, afin de gagner sa vie en tant que griot. L'histoire
s'ouvre donc sur l'enterrement de Ibrahima Koné et la description d'une croyance
africaine selon laquelle l'ombre du défunt agit encore après sa mort. Le retour à
la réalité est brusque avec la présentation soudaine et brutale du prince ruiné.
Son parcours jusqu'au cimetière met en évidence la déchéance et la honte dont il
est victime. Il est même désigné par le terme de "charognard" alors que le
symbole des Doumbouya était la panthère. De nombreuses insultes "bâtards !"
montrent son indignation d'être réduit aux mêmes galères que les pauvres, des
"hyènes" et des "charognards". Métaphore du temps qui témoigne de cette union
inhabituelle entre le noble et l'ignoble : "dégoûtantes, les entre-saisons de ce
pays mélangeant soleils et pluies".

b- LES BOULVERSEMENTS DANS LA VIE DE FAMA

Description d'un matin au village, de l'attitude irréprochable de Fama


et des rites du féticheur Balla. Balla critique la qualité des harmattans
d'aujourd'hui, ce qui amène le récit de "comment Balla devint-il le
plus grand chasseur de tout le Horodougou ?" Un génie chasseur
apparut à Balla pour lui proposer un accord. Il guidera Balla et
rassemblera tous les animaux sauvages devant lui. En contrepartie, le
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génie aura la droit de tuer Balla à n'importe quel moment. Balla
assomme donc tous les palabreurs avec ses histoires triomphantes de
chasse. Quelques exemples sont racontés (insistance sur la sagesse et
le sang-froid de Balla). Balla voulait trouver le Kala de son génie
chasseur pour le tuer avant de se faire tuer (Kala = objet propre à
chaque individu avec lequel "on éteint la vie dans le corps"). Il finit
par le trouver : un grain de crottin de chevrotin aquatique. Et il le tua.

Retour à la réalité. Mauvais sommeil de Fama. Enumération de ses


soucis : il a d'abord des soucis d'argent. Il doit être généreux mais il
est trop pauvre pour honorer convenablement son devoir de prince : il
se sent humilié. Il a également des soucis de solitude. Il pense à
Mariam dont il est tombé amoureux dès qu'il l'a vue (description de sa
beauté, de sa sensualité). Il ne pense plus du tout à Salimata.
Diamourou lui répète d'épouser Mariam car malgré son infidélité et sa
malice, elle est très fertile. Enfin, Fama se soucie de l'interrogation du
président du village et du comité (Babou) avec le parti unique et le
sous-préfet. Petites notes d'ironies : "du sous-préfet, de la contre-
révolution, de la réaction, mais c'était grandement grave !", "C'était
grave et aussi embarrassant qu'un boubou au col trop large".
Diamourou et Balla influencent son discours. Fama est le seul
réactionnaire, un "horrible contre-révolutionnaire" du village. Les
villageois n'assument pas. Au Horodougou, seules la fraternité et
l'humanisme doivent régner.

Pourtant, une confrontation politique se prépare (lundi et mardi). Les


villageois vont d'un palabre (celui de Fama) à l'autre (celui du parti).
Le mercredi, la rencontre politique a lieu. Insistance ironique sur
l'hypocrisie exagérée des coutumes : les salutations durèrent "le temps
de faire passer par un lépreux un fil dans le chas d'une aiguille".
Déroulement de l'assemblée : palabre préfaciel des griots, puis palabre
de Babou (rusé fils d'esclave) qui fait passer Fama pour un dangereux
militant colonialiste, puis flot de flatteries ("Babou aurait conquis les
villageois"), puis palabre de Fama, concis, digne, rapide. Sentence du
délégué : Fama doit s'humilier en jurant à genoux fidélité au parti.
Diamourou s'y oppose. Convocation des Anciens devant les mânes des
aïeux. Il est décidé que Babou serait le président officiel et Fama
seulement le chef. Réconciliation. Togobala reste uni.

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II- LE PARCOURS DE FAMA

a- LES DIFFICULTES VECUES PAR FAMA

Les personnages ont un destin dramatique ou sont directement


responsables du dénouement tragique : dans Les soleils des
indépendances, les initiativesdu protagoniste sont la cause indirecte, à
première vue, de sa mort. Mais la compréhension au second degré de
cette mort est facilitée par une verve prophétique faite de longue date :

Fama partait dans le Horodougou pour y mourir le plus tôt possible. Il


était prédit depuis des siècles avant les soleils des Indépendances, que
c’était près des tombes des aïeux que Fama devait mourir ; et c’était
peut-être cette destinée qui expliquait pourquoi Fama avait survécu
aux tortures des caves de la Présidence, à la vie du camp sans nom ;
c’était encore cette destinée qui expliquait cette surprenante libération
qui le relançait dans un monde auquel il avait cru avoir dit adieu.
(Kourouma 193)

Fama sait qu’il est perdu, mais il va jusqu’au bout de son destin qui
est de disparaître de ce monde qui le refuse. Ce monde dont il ne veut
plus est sur lequel il ferme les yeux en quittant la capitale « Fama
referma les yeux et sommeilla ». (Idem 194). Le jusqu’auboutisme de
Fama opère dans l’œuvre comme un leitmotiv et une négation des
valeurs bourgeoises dominantes sous l’ère des Indépendances.Dans la
prison de Mayako, en priant profondément et très souvent, il s’était
résigné, il avait fini par accepter sa fin, peu importe les circonstances.
La mort est donc une solution pour être délivré de son angoisse
existentielle. « Il était prêt pour le rendez-vous avec les mânes, prêt
pour le jugement d’Allah. La mort était devenue son seul compagnon ;
Fama avait déjà la mort dans son corps et la vie n’était pour lui qu’un
mal ». (193).

En clair, Fama se conduit, selon cette trajectoire, en véritable héros


tragique. Sa fin, misérable et glorieuse à la fois, fait de lui un héros

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vaincu. Ce scénario qui campe un héros de la défaite n’est pas exclu
de l’écriture romanesque africaine contemporaine. Le personnage-
héros selon Boadi est « en déphasage total avec la lecture de
l’héroïque rituelle » (87) telle que l’expose Martel pour qui « Le héros
vient de la multitude, lui donne l’exemple du courage […]. En
contrepartie, le héros reçoit de la multitude une puissance
fantastique » (11) qui lui ouvre royalement « les vannes de l’épiphanie
glorieuse ». (Boadi 87).

Dans le roman africain contemporain, le scenario des fins tristes ou


tragiques, la récurrence des histoires qui finissent en pointillé ou qui
finissent mal, édifient à contre-courant des trajectoires héroïques anti-
épiphaniques : ici le Mal l’emporte sur le Bien. Cette déchéance
noircit considérablement la trajectoire des héros romanesques et
constitue ainsi un choc pour le lectorat africain frustré par la contre-
publicité de l’héroïque. Réécrire le héros sous une perspective de
décanonisation semble ne pas aller dans le sens souhaité par Bourneuf
et Ouellet : « Le roman peut surprendre, voire tromper l’attente du
lecteur, mais il faut surtout que l’histoire se termine bien pour
satisfaire et sauver la morale […] ». (47-48). Le romancier devrait
écrire une bonne histoire qui tiendrait son lecteur en haleine, qui lui
ferait connaître, à la fin, les plaisirs et les vertiges de l’immersion
fictionnelle. L’épilogue inverse est plutôt servi au lecteur dans Les
soleils des indépendances.

Fama s’est battu pour la justice et le respect de l’autre parce que


l’avènement des temps nouveaux devait lui permettre de retrouver sa
puissance de chef ou sinon d’accéder d’une manière quelconque au
pouvoir. Il n’obtient rien de tout cela. Son histoire remet au goût du
jour les difficultés d’ordre matériel, psychologique, et même religieux
qui rendent sensible l’inadaptation du personnage aux réalités de
l’époque nouvelle.

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b- LA FIN DE LA VIE DE FAMA
Les trois personnages, Koné Ibrahima, Lancina et Balla, précédemment
évoqués, ont eu droit à des funérailles, alors que leur rôle dans le roman est de
moindre envergure par rapport à celui de Fama. Fama, pourtant personnage
principal, prince à l’aura sacrée, dernier descendant des Doumbouya, en a été
privé. La réduction du récit du rite funéraire à une série mécanique, routinière,
de ses différentes phases simplement nommées, en une seule phrase (citée plus
haut), provoque un effet de banalisation. Le narrateur relate, en effet, sous forme
de ce que Genette (1972 : 130) appelle un « sommaire »3, la succession des
actes du rite funéraire, en faisant entendre, à travers l’article indéfini (« un »),
que Fama aura des funérailles comme n’importe quel Malinké : « Un Malinké
était mort ». Fama, dernier descendant d’une grande dynastie, est noyé dans
l’anonymat des Malinkés, et donc rabaissé, dévalorisé.

CONCLUSION
Ahmadou Kourouma assigne en définitive à l’héroïsme problématique
de Fama un tracé narratif dont le crédit idéologique procède des
boulimies matérielles, des tensions psychologiques et des radicalismes
religieux d’une société africaine réfractaire aux innovations socio-
politiques de l’après-indépendance. Dans Les Soleils des
indépendances l’émotion du lecteur est assujettie à la tragédie des
personnages « désarticulés », au fondamentalisme culturel des
Anciens et à la désillusion collective. Kourouma réinvente
principalement l’opposition entre la tradition et le modernisme en
désavouant les monolithismes et les clichés du jeu des acteurs. Le récit
porte, en particulier, ses enjeux et ses priorités sur les dividendes
politiques (les nouveaux pouvoirs), sociologiques (les nouvelles
classes sociales) et philosophiques (les nouvelles valeurs).

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