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SOMMAIRE

INTRODUCTION............................................................................................2

I. PRESENTATION DE L’AUTEUR............................................................3

1. L’auteur......................................................................................................3

II. PRESENTATION DE L’ŒUVRE..............................................................3

1. L’œuvre.....................................................................................................3

III. LA POLITIQUE........................................................................................4

1. Fama, une allégorie............................................................................4

2. Évocation de la politique dans le roman........................................4

3. Critiques des détenteurs du pouvoir des indépendances.........6

II. LES ABUS DE LA FAIBLESSE DU GENRE FEMININ......................7

III. LA RELIGION DANS L’ŒUVRE...........................................................8

CONCLUSION................................................................................................9

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INTRODUCTION

Parue en 1970 aux éditions seuil, les soleils des indépendances est une
œuvre sortie du génie littéraire d’Ahmadou Kourouma. Publiée dans la
première décennie après les indépendances en Afrique (1970 ; alors que la
plupart des pays africains obtiennent leur indépendance dans le courant des
années soixante), cette œuvre s’inscrit pleinement dans le contexte des
indépendances en Afrique.
Après une longue nuit de colonisation, les Africains sont libérés du joug
colonial. Cependant, la colonisation et même les indépendances ne sont sans
conséquences. Et celles-ci ne vont sans faire appel à la politique en Afrique en
cette période. Dans ce contexte, Ahmadou Kourouma entend mettre en
exergue les effets de la colonisation, des indépendances, de la réorganisation
politique en Afrique.
Mais également, il fait intervenir des thématiques relevant de traditions, se
rapportant aux abus de la faiblesse du genre féminin telles que le mariage
forcé, l’excision…; Puis de la religion. Ainsi vous sont présentés les grandes
lignes de cette étude.

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I. PRESENTATION DE L’AUTEUR

1. L’auteur

NOM : Ahmadou KOUROUMA


Nationalité : Côte d'Ivoire
Né(e) à : Boundiali, le 24/11/1927
Mort(e) à : Lyon , le 11/12/2003
Né au nord de la Côte d'Ivoire, Ahmadou Kourouma est un
écrivain d’origine malinké, une ethnie présente dans différents pays
d’Afrique de l’ouest. Son nom signifie « guerrier » en langue malinké.
Élevé par un oncle il suit des études à Bamako au Mali. De 1950 à 1954
(pendant la colonisation française), il est « tirailleur sénégalais » en
Indochine avant de rejoindre la métropole pour suivre des études de
mathématiques à Lyon en France.

II. PRESENTATION DE L’ŒUVRE

1. L’œuvre

Véritable chef-d’œuvre littéraire, Les Soleils des indépendances


d’Ahmadou Kourouma a été écrit en 1968 en réaction aux régimes
politiques africains issus de la décolonisation. Témoin authentique de
ces années de profondes transformations tant que politiques que socio-
économiques, l’auteur nous propose à travers son œuvre de voyager et
de remonter dans le temps afin de découvrir une Afrique vilipendée et
livrée à elle-même.

A cet effet, le titre de ce roman n’en n’est pas moins une


allégorie de cette période de renouveau durant laquelle tout un continent
fut confronté à son propre destin.

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III. LA POLITIQUE

La politique peut se concevoir relativement à l’organisation et à


l’exercice du pouvoir dans une société organisée. Ainsi, elle s’avère capitale
quant à la réalisation du développement et de la souveraineté d’un État. À
juste titre, Ahmadou Kourouma, écrit les soleils des indépendances avec pour
centre d’intérêt la politique.

1. Fama, une allégorie

La clef pour comprendre la dimension politique dans l’œuvre, est de


trouver ce que représente réellement Fama. En effet, Fama est le personnage
principal dont se sert Kourouma pour parler politique dans ce roman. Au regard
de certains aspects et de certains faits (que nous évoquerons dans la suite), l’on
peut concevoir Fama comme la représentation du système politique africain
d’avant les indépendances.

Ainsi, il est l’image des rois et chefs qui ont régné en paix et surtout en
dignité sur l’Afrique avant les indépendances. Nous appuyant sur cette
perception, bien des perspectives d’analyse et d’interprétation s’offrent à nous.

2. Évocation de la politique dans le roman

Dans cette œuvre, Ahmadou Kourouma fait intervenir les mutations et les
bouleversements politiques qui ont lieu en Afrique après les indépendances. De
fait, l’Afrique d’avant la colonisation, nous la connaissons telle qu’exaltée par
Léopold Sédar Senghor dans chants d’ombre (voir ceci pour dans l’étude
spatio-temporelle du ce recueil).

Cette beauté, cette convivialité mise en exergue par Senghor, n’est rien d’autre
que le fruit d’un système politique stable et fructueux. Car, la paix et le

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développement de tout État, dépendent de sa stabilité politique. Surtout que
les détenteurs de ce système politique avaient pour objectif le bien-être social
de leur peuple. Cet aspect, Kourouma ne nous en fait pas part, certes, mais il
laisse le lecteur apprécier le pathétisme de sa disparition par le biais de Fama.

Effectivement, la chefferie traditionnelle, les royaumes et leur puissant roi


défiaient la politique nouvelle qui menaçait, tel que Fama le faisait. Cependant
il faut se rendre à l’évidence : la colonisation a démantelé la royauté et la
chefferie traditionnelle. Et « les soleils ont tourné avec la colonisation et les
indépendances ». Ce qui a conduit à l’affaiblissement de ce système politique
face aux « bâtardises des indépendances ». C’est pourquoi, il fallait essayer de
s’y accrocher et de s’y adapter.

C’est ainsi que notre cher Fama cherchait à se frayer un chemin dans le
nouveau contexte politique, afin de faire valoir son autorité de digne
héritier Doumbouya. Mais les « bâtardises des indépendances ont légitimité
des fils d’esclaves », qui n’ont pas voulu accepter ce fait. C’est alors qu’il faut
comprendre que ce combat était perdu d’avance. Et cela, depuis que le colon
est entré dans la politique des terres africaines.

Par ricochet, de même que Fama, sans héritier et à cheval entre Togobala et la
ville, ne sachant pas où faire valoir sa principauté, de même, sont confuses les
autorités traditionnelles par les rayons des « soleils des indépendances ». Alors,
pouvons-nous affirmer que ce fut un regret que de vouloir collaborer avec
l’administration coloniale ?

Car tout est parti du fait que Fama ne soit pas resté à Togobala. Il a voulu se
mettre dans la politique nouvelle qui était un nouveau jeu dont il ne connaissait
pas les règles. Autant ne devrait-il pas y jouer. Hélas ! « Il s’est engagé, il a
voulu terrasser les soleils des indépendances, il a été vaincu ». Et pourtant, les

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« soleils des indépendances » lui brillait trop fort sur la tête qu’il fallait qu’il
essaie de se démerder.

Ainsi a failli le système politique traditionnel. Cette disparition du


dernier Doumbouya, donc de la royauté et de la principauté à Togobala pour
tout le Horodougou, est évidemment la disparition de la politique africaine au
profit d’une politique occidentale dont les Africains n’y étaient pas éduqués.
D’où les bouleversements et les mutations socio-politiques des indépendances.
Soit disant, « les bâtardises des indépendances ». Et plus encore, les « soleils
des indépendances » ont tout séché, en provoquant une sécheresse qui sèche
la gorge de quiconque refuse de se dessécher à travers un soupir de
dessèchement dans ses flancs. C’est pourquoi, Fama était bien obligé de
regarder d’un œil la politique qui lui a pris son autorité de prince Doumbouya.

3. Critiques des détenteurs du pouvoir des indépendances

Dorénavant, nous assistons à une nouvelle race de gouvernants qui


cherchent à dessécher leur gorge. Pour tout le reste, subir la sécheresse est un
sort et même si ce n’est pas le cas, c’est au dépend de leur souveraineté, de
leur dignité.

En substance, le récit de Diamourou le griot dans l’œuvre est assez


évocateur. Sa fille Matali qui a séduit le toubab, peut bien se concevoir dans
une logique allégorique traduisant l’Afrique. D’ailleurs ça description ne
correspond-elle pas à la femme noire de Senghor ? De cette manière, nous
pouvons comprendre que l’histoire dont parle le griot est bien celle de l’Afrique
et de l’Europe. Concrètement, en découvrant l’Afrique dans sa splendeur et sa
richesse, l’Europe est séduite. Utilisant la force ou abusant de sa naïveté, le
toubab tire d’elle son fruit et quelques produits, symbolisés par les enfants de
Matali. Cependant, elle reste à la merci de l’Europe qui la courtise. Plus de

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dignité à elle dévolue, elle vit à leur dépend. Finalement, elle se retrouve
ridicule dans les bras des ridiculisés. Et le comble est que, Diamourou, sans
doute à l’image des dirigeants africains, ne trouve aucun mal à cela, car sa
poche est garnie. Faut-il vraiment perdre sa souveraineté pour se faire
exploitée et bénéficier des miettes de ce qu’on produit soi-même ?

II. LES ABUS DE LA FAIBLESSE DU GENRE FEMININ

Dans la tradition africaine, le genre féminin est d’une faiblesse morale,


physique et psychologique comparativement au genre masculin. Aujourd’hui,
les actions d’organismes humanitaires, d’organisations ainsi que de particuliers
ont contribué à l’émancipation du genre féminin. Mais bien avant, du fait de
cette faiblesse, le genre féminin a bien subi des dommages. Et quand il s’agit de
montrer les failles de la civilisation africaine sans la colonisation, Ahmadou
Kourouma ne se voile pas la face. C’est pourquoi il parle d’excision, de mariage
forcé et des violences faites aux femmes.

L’excision, l’on peut la penser disparue. Mais à l’heure où Kourouma


écrit, c’est un thème d’actualité. En ce sens, il ne banalise pas ses effets et
essaie de les dévoiler à ses lecteurs. Cela, il le fait à travers Salimata dans un
récit qui se rapporte aux souvenirs pathétiques de cette dernière. Les
conséquences de cette pratique sont directement affichées avec le décès
de Nouna et la stérilité de Salimata.

Plus loin, il faut arriver à additionner à l’excision, le mariage forcé tout


comme le viol. Et pour provoquer un effet significatif sur le lecteur en vue de
sensibiliser, Ahmadou fait abattre, et non sans un temps de soupir, les trois
méfaits sur la pauvre Salimata. Ce qui provoque une tragédie dans la vie du
personnage, pour une prise de conscience attendue chez le lecteur.

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III. LA RELIGION DANS L’ŒUVRE

La religion est une pratique par laquelle les hommes tentent de se


rapprocher de Dieu. Le réalisme de l’œuvre fait qu’elle ne peut s’en passer.
Justement, s’inscrivant dans une tradition Malinké, l’œuvre traite de la religion
musulmane et de l’animisme. Le Christianisme, quant à lui, est totalement
absent.

Ces deux pratiques religieuses dominantes dans l’œuvre expriment en


partie le syncrétisme religieux. Car si l’Africain doit accepter de se soumettre à
de nouvelles doctrines religieuses, avec des attitudes qui séduisent (le port du
boubou, le chapelet, les récitations des versets coraniques…), il n’oubliera pas
de sitôt celles qui lui sont propres.

Ainsi, dans l’œuvre, les cinq prières par jour d’un “bon musulman” ne
manquent ; de même que les sacrifices aux mânes et aux aïeux. En ce sens,
Kourouma va faire intervenir le vieux Balla, féticheur et Diamourou le griot. Ces
deux personnages nous plongent au cœur d’un débat religieux plein de sens.
D’un côté, l’abandon de la religion propre aux traditions africaines, d’un autre
côté la fidélité à celle-ci et aussi la tentative d’association des deux. En tout cas,
le vieux Balla, lui, préfère rester fidèle aux génies qui lui ont assuré une
protection jusque-là. D’ailleurs, n’est-ce pas lui qui conjure les mauvais sorts du
village ?

Mais ce qu’il y a de mieux à voir est que malgré ces divergences du point
de vue religieux, les deux antagonistes sont demeurés unis, chacun acceptant
l’autre avec ses idées et l’appréciant à sa juste valeur pour l’équité dans le
village. Cela devait interpeller le monde d’aujourd’hui !

8
CONCLUSION

Le soleil des indépendances est une œuvre assez énigmatique. Elle traite
surtout de la politique, qui constitue son thème principal. L’étude de celle-ci
nous a permis de parvenir à la conclusion selon laquelle les indépendances ont
causé d’énormes bouleversements sociopolitiques en Afrique. Ce qui nous
emmène à nous interroger sur les impacts réels de la colonisation. Car sans
elles, on ne saurait parler d’indépendance.

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