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EXPOSE SUR LES SOLEILS

DES INDEPENDANCES
MEMBRES DU GROUPE :
Adja Aissatou LO
Aissata SOW
Malick NIANG
Mohamed MBAYE
Astou SARR
Yacine NGOM

PLAN
INTRODUCTION
I.Présentation de l’auteur
II. Résumé de l’œuvre
III. Les thèmes
IV. Les personnages
CONCLUSION
INTRODUCTION
Parue en 1970 aux éditions seuil, les soleils des indépendances est une œuvre sortie du génie
littéraire d’Ahmadou Kourouma. Publiée dans la première décennie après les indépendances en
Afrique (1970; alors que la plupart des pays africains obtiennent leur indépendance dans le courant
des années soixante), cette œuvre s’inscrit pleinement dans le contexte des indépendances en
Afrique.
Les Soleils Des Indépendances est l’illustration parfaite de la crise sociale qui affecte le groupe
Malinké. Les Malinkés détenaient les pouvoirs politiques et économique de tout le Horodougou
jusqu’à l’arrivée des français. L’implantation de la colonisation avec ses corollaires entrainera la ruine
des représentants Malinkés. Il s’est posé dès lors des querelles entre les nouveaux et les anciens
dirigeants.
Le roman présente des éléments autobiographiques, Kourouma lui-même est un prince Malinké par
ses origines. Aussi a-t-il pu s’inspirer de sa vie pour composer le personnage de Fama. Ainsi,
ressemblait-il beaucoup à Fama et Balla, autres personnages authentiques du roman. Les éléments
de la réalité sont très présents dans le texte, et il s’y ajoute des éléments historiques

I-PRESENTATION DE L’AUTEUR
Ahmadou Kourouma est né à Boundiali, en côte d’Ivoire, en 1927, dans une famille princière
musulmane d’ethnie malinké. Il passe son enfance en Guinnée à Togobala .Il fait ses premières
années d’étude dans son village natal et à 20 ans il est reçu au concours d’entrée à l’école technique
de Bamako. Mais il sera renvoyé de cette école à cause de ses activités politiques puis envoyé de
force dans l’armée . Il est mort en France à l’âge de soixante-seize ans. Il laisse quatre romans
majeurs, une littérature africaine francophone et un livre inachevé qui devait parler de la Cote
d’Ivoire. Son nom signifie « guerrier » en malinké. Il s’est battu jusqu’au bout. Il est considéré
aujourd’hui comme l’un des plus grands écrivains africains de langue française. Ses ouvrages sont
aujourd’hui enseignés dans les universités d’Afrique, d’Amérique et d’Europe. Il a marqué toute une
génération d’écrivains et de lecteur. Ce « guerrier » est venu tard à l’écriture. Il s’est engagé dans
l’armée française de 1950 à 1954. Il sera tirailleur sénégalais en Indochine. Après sa démobilisation, il
retrouve le chemin des cours à Lyon ; il suit une formation de statisticien pour les assurances et
rencontre sa femme, avec laquelle il aura deux enfants.
A l’indépendance de son pays, en 1960, il décide de retourner y vivre, mais il sera mis à l’index par
Félix Houphouet-boigny qui le considère comme un opposant. Après quelques semaines de prison,
débutent les années d’exil. L’Algérie pendant cinq ans, le Cameroun pendant dix ans, puis le Togo,
victime des déchirures identitaires qui saignent son pays depuis le 18 septembre 2002, il a été
régulièrement la cible, pendant tous ces mois de crises, de certains journaux ivoiriens. Accusé de
sympathie avec la rébellion qui contrôle la moitié nord du pays, le presse a été jusqu’à remettre en
cause sa nationalité ivoirienne. L’écrivain a pris position il est vrai contre l’ivoirité. « Une absurdité
qui nous a menés au désordre ». Il prend part à la coalition pour la patrie, une association ivoirienne
d’hommes politiques, de culture et de lois, qui souhaitent aider à ramener la paix en côte d’ivoire. Il
avait commencé un roman sur le drame de son pays, « mes enfants me l’avaient demandé ».
Le livre n’est pas terminé la crise non plus. La cote d’ivoire comme l’Afrique avait encore besoin de sa
plume terriblement lucide. En attendant la réincarnation de Kourouma, il faudra se contenter de
relire ses livre.

II-RESUME DE L’OEUVRE
Fama, prince Malinké, dernier descendant et chef traditionnel des Doumbouya du Horodougou, n’a
pas été épargné par le vent des Indépendances, même du fait de son statut. Habitué à l’opulence, les
indépendances lui ont légué pour seul héritage l’indigence et le malheur, une carte d’identité
nationale et celle du parti unique. Parti vivre avec sa femme Salimata loin du pays de ses aïeux, Fama
en quête d’aumône, se verra obligé d’arpenté les différentes funérailles afin d’assurer son quotidien.
Bien qu’incapable de lui donner une progéniture pour perpétuer le règne des Doumbouya, celle-ci
s’adonnera corps et âme au petit commerce afin de faire vivre son ménage. Excisée puis violée dans
sa jeunesse par le marabout féticheur tiécoura, elle gardera à jamais le souvenir atroce de ces
moments où elle a souffert. Quelques temps après, à la mort de son cousin Lacina, Fama devait lui
succéder sur le trône de la capitale de Nikitai, Togobala. Son retour lui fait découvrir son histoire, la
gloire de sa lignée et de son insignifiant héritage, pour une dynastie naguère riche, prospère et
respectée. Malheureusement, les indépendances bouleversèrent tout, au système politique et à la
chefferie. Fama décida toutefois de vivre en république des Ebènes en compagnie de sa seconde
épouse Mariam qui est legs de son cousin Lacina. Malgré les conseils du féticheur et esclave affranchi
Balla, Fama se mit en route pour la république durant une instabilité politique. Accusé de complot
visant à assassiner le président et de renverser le régime, il fut arrêté puis enfermé avant d’être jugé.
Condamné à vingt ans puis libéré dans la dignité totale d’un homme libre que s’éteignit avec Fama
toute une dynastie et son histoire.

III-LES THEMES
Le thème dominant dans le récit est la critique des mœurs sociales et politiques sans oublier les
bouleversements des structures traditionnelles imposées par un système colonial. Ainsi beaucoup de
thèmes vont en dériver :la religion, les valeurs traditionnelles et leur mode de fonctionnement ,les
bouleversements sociaux et politiques,l’abus de la faiblesse du genre feminin, la vie et les réalités
sociales et les pouvoirs tyraniques.

1.La politique dans l’œuvre


La politique peut se concevoir relativement à l’organisation et à l’exercice du pouvoir dans une
société organisée. Ainsi, elle s’avère capitale quant à la réalisation du développement et de la
souveraineté d’un État. À juste titre, Ahmadou Kourouma, écrit les soleils des indépendances avec
pour centre d’intérêt la politique.

A. Fama, une allégorie


La clef pour comprendre la dimension politique dans l’œuvre, est de trouver ce que représente
réellement Fama. En effet, Fama est le personnage principal dont se sert Kourouma pour parler
politique dans ce roman. Au regard de certains aspects et de certains faits (que nous évoquerons
dans la suite), l’on peut concevoir Fama comme la représentation du système politique africain
d’avant les indépendances.

Ainsi, il est l’image des rois et chefs qui ont régné en paix et surtout en dignité sur l’Afrique. Nous
appuyant sur cette perception, bien des perspectives d’analyse et d’interprétation s’offrent à nous.

B. Évocation de la politique dans le roman


Dans cette œuvre, Ahmadou Kourouma fait intervenir les mutations et les bouleversements
politiques qui ont lieu en Afrique après les indépendances. De fait, l’Afrique d’avant la colonisation,
nous la connaissons telle qu’exhaltée par Léopold Sédar Senghor dans chants d’ombre.
Cette beauté, cette convivialité mise en exergue par Senghor, n’est rien d’autre que le fruit d’un
système politique stable et fructueux. Car, la paix et le développement de tout État, dépendent de sa
stabilité politique. Surtout que les détenteurs de ce système politique avaient pour objectif le bien
être social de leur peuple. Cet aspect, Kourouma ne nous en fait pas part, certes, mais il laisse le
lecteur apprécier le pathétisme de sa disparition par le biais de Fama.
Effectivement, la chefferie traditionnelle, les royaumes et leur puissant roi défiaient la politique
nouvelle qui menaçait, tel que Fama le faisait. Cependant il faut se rendre à l’évidence : la
colonisation a démantelé la royauté et la chefferie traditionnelle. Et « les soleils ont tourné avec la
colonisation et les indépendances ». Ce qui a conduit à l’affaiblissement de ce système politique face
aux « batârdises des indépendances ». C’est pourquoi, il fallait essayer de s’y accrocher et de s’y
adapter.
C’est ainsi que notre cher Fama cherchait à se frayer un chemin dans le nouveau contexte politique,
afin de faire valoir son autorité de digne héritier Doumbouya. Mais les « bâtardises des
indépendances ont légitimité des fils d’esclaves », qui n’ont pas voulu accepter ce fait. C’est alors qu’il
faut comprendre que ce combat était perdu d’avance. Et cela, depuis que le colon est entré dans la
politique des terres africaines.Par ricochet, de même que Fama, sans héritier et à cheval
entre Togobala et la ville, ne sachant pas où faire valoir sa principauté, de même, sont confuses les
autorités traditionnelles par les rayons des « soleils des indépendances ». Alors, pouvons-nous
affirmer que ce fut un regret que de vouloir collaborer avec l’administration coloniale ?Car tout est
parti du fait que Fama ne soit pas resté à Togobala. Il a voulu se mettre dans la politique nouvelle qui
était un nouveau jeu dont il ne connaissait pas les règles. Autant ne devrait-il pas y jouer. Hélas ! « Il
s’est engagé, il a voulu terrasser les soleils des indépendances, il a été vaincu ». Et pourtant, les
« soleils des indépendances » lui brillait trop fort sur la tête qu’il fallait qu’il essaie de se démerder.
Ainsi a failli le système politique traditionnel. Cette disparition du dernier Doumbouya,donc de la
Aroyauté et de la principauté à Togobala pour tout le Horodougou, est évidemment la disparition de
la politique africaine au profit d’une politique occidentale dont les Africains n’y étaient pas éduqués.
D’où les bouleversements et les mutations socio-politiques des indépendances. Soit disant, « les
bâtardises des indépendances ». Et plus encore, les « soleils des indépendances » ont tout séché, en
provoquant une sécheresse qui sèche la gorge de quiconque refuse de se dessécher à travers un
soupir de dessèchement dans ses flancs. C’est pourquoi, Fama était bien obligé de regarder d’un œil
la politique qui lui a pris son autorité de prince Doumbouya.
C. Critiques des détenteurs du pouvoir des indépendances
Dorénavant, nous assistons à une nouvelle race de gouvernants qui cherchent à dessécher leur
gorge. Pour tout le reste, subir la sécheresse est un sort et même si ce n’est pas le cas, c’est au
dépend de leur souveraineté, de leur dignité.

En substance, le récit de Diamourou le griot dans l’œuvre est assez évocateur. Sa fille Matali qui a
séduit le toubab, peut bien ce concevoir dans une logique allégorique traduisant l’Afrique. D’ailleurs
ça description ne correspond-elle pas à la femme noire de Senghor ? De cette manière, nous pouvons
comprendre que l’histoire dont parle le griot est bien celle de l’Afrique et de l’Europe. Concrètement,
en découvrant l’Afrique dans sa splendeur et sa richesse, l’Europe est séduit. Utilisant la force ou
abusant de sa naïveté, le toubab tire d’elle son fruit et quelques produits, symbolisés par les enfants
de Matali. Cependant, elle reste à la merci de l’Europe qui la courtise. Plus de dignité à elle dévolue,
elle vit à leur dépend. Finalement, elle se retrouve ridicule dans les bras des ridiculisés. Et le comble
est que, Diamourou, sans doute à l’image des dirigeants africains, ne trouve aucun mal à cela, car sa
poche est garnie. Faut-il vraiment perdre sa souveraineté pour se faire exploitée et bénéficier des
miettes de ce qu’on produit soi-même ?

2. Les abus de la faiblesse du genre féminin


Dans la tradition africaine, le genre féminin est d’une faiblesse morale, physique et psychologique
comparativement au genre masculin. Aujourd’hui, les actions d’organismes humanitaires,
d’organisations ainsi que de particuliers ont contribué à l’émancipation du genre féminin. Mais bien
avant, du fait de cette faiblesse, le genre féminin a bien subi des dommages. Et quant il s’agit de
montrer les failles de la civilisation africaine sans la colonisation, Ahmadou Kourouma ne se voile pas
la face. C’est pourquoi il parle d’excision, de mariage forcé et des violences faites aux femmes.

L’excision, l’on peut la penser disparue. Mais à l’heure où Kourouma écrit, c’est un thème d’actualité.
En ce sens, il ne banalise pas ses effets et essaie de les dévoiler a ses lecteurs. Cela, il le fait à
travers Salimata dans un récit qui se rapporte aux souvenirs pathétiques de cette dernière. Les
conséquences de cette pratique sont directement affichées avec le décès de Nouna et la stérilité
de Salimata.

Plus loin, il faut arriver à additionner à l’excision, le mariage forcé tout comme le viol. Et pour
provoquer un effet significatif sur le lecteur en vu de sensibiliser, Ahmadou fait abattre, et non sans
un temps de soupir, les trois méfaits sur la pauvre Salimata. Ce qui provoque une tragédie dans la vie
du personnage, pour une prise de conscience attendue chez le lecteur.

3. La religion dans l’œuvre


La religion est une pratique par laquelle les hommes tentent de se rapprocher de Dieu. Le réalisme
de l’œuvre fait qu’elle ne peut s’en passer. Justement, s’inscrivant dans une
tradition Malinké, l’œuvre traite de la religion musulmane et de l’animisme. Le Christianisme, quant
à lui, est totalement absent.

Ces deux pratiques religieuses dominantes dans l’œuvre expriment en partie le syncrétisme religieux.
Car si l’Africain doit accepter de se soumettre à de nouvelles doctrines religieuses, avec des attitudes
qui séduisent (le port du boubou, le chapelet, les récitations des versets coraniques…), il n’oubliera
pas de si tôt celles qui lui sont propres.
Ainsi, dans l’œuvre, les cinq prières par jour d’un “bon musulman” ne manquent ; de même que les
sacrifices aux mânes et aux aïeux. En ce sens, Kourouma va faire intervenir le vieux Balla, féticheur
et Diamourou le griot. Ces deux personnages nous plongent au cœur d’un débat religieux plein de
sens. D’un côté, l’abandon de la religion propre aux traditions africaines, d’un autre côté la fidélité à
celle-ci et aussi la tentative d’association des deux. En tout cas, le vieux Balla, lui, préfère rester
fidèle aux génies qui lui ont assuré une protection jusque là. D’ailleurs, n’est-ce pas lui qui conjure les
mauvais sort du village ?

Mais ce qu’il y a de mieux à voir est que malgré ces divergences du point de vue religieux, les deux
antagonistes sont demeurés unis, chacun acceptant l’autre avec ses idées et l’appréciant à sa juste
valeur pour l’équité dans le village. Cela devait interpellé le monde d’aujourd’hui !

IV-LES PERSONNAGES
1.Les personnages principaux
-FAMA :il est le héros et figure dominante dans cette histoire .Personnage principal du récit, il est
l’image du prince déchu et sujet de multiples péripéties .Il tente une dernière réhabilitation et meurt
désillusionné.
–SALIMATA :elle est l’épouse de FAMA ,elle incarne l’image de la femme traditionnelle ,travailleuse
et dévouée mais très malheureuse parce qu’elle est victime des traditions et des croyances .

2.Les personnages secondaires


Ils sont nombreux et gravitent autour de ses deux principaux personnages .Il s’agit par exemple de
THIEKOURA le féticheur ,ABDOULAYE le marabout ,BAKARY l’ami fidèle ,LACINA le roi défunt,de
BALLA ,deTOMASILI ;deMAKALI etc .

Conclusion
Les soleils des indépendances est une œuvre assez énigmatique. Elle traite surtout de la politique, qui
constitue son thème principal. L’étude de celle-ci nous a permis de parvenir à la conclusion selon
laquelle les indépendances ont causé d’énormes bouleversements sociopolitiques en Afrique. Ce qui
nous emmène à nous interroger sur les impacts réels de la colonisation. Car sans elles, on ne saurait
parler d’indépendance .
S

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