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MADAME BOVARY DE GUSTAVE FLAUVERT

Introduction
 Madame Bovary est la troisième œuvre de Gustave Flaubert, écrivain célèbre du XIXème siècle. Paru en
1857, ce roman réaliste présente tout de même quelques aspects romantiques. En effet, l'auteur produit « son
réel » par les descriptions minutieuses du détail et de la vraisemblance sur les décors, les personnages et les
faits. Mais il est vrai que le romantisme permet l'expression du mal de vivre, des souffrances affectives, et
médite sur l'amour, la gloire, la mort, la nature et sur Dieu. Ces deux mouvements composent une grande
partie du XIXème siècle : Flaubert, lui, se considère comme étant un réaliste. Son roman dévoile le visage
d'une femme, Emma Bovary, rêvant d'émancipation au XIXème siècle, en campagne française. Sa vie rêvée
ne voit jamais le jour, et elle fut déçue par toutes ses espérances. Ce personnage féminin fut difficile à
concevoir pour le public comme pour l'auteur à sa sortie, mais a tout de même traversé les siècles comme
étant une icône. Ces informations préliminaires nous ont amenés à nous poser la question suivante :
pourquoi le personnage de Madame Bovary a-t-il autant fasciné au XIXème et après ? De cette question
nous en surviennent d'autres auxquels nous répondrons comme : En quoi son siècle de parution, son
contexte, est important dans l'image de cette femme ? Comment cette œuvre fut perçue ? Ses diverses
questions seront traitées dans un plan tel que dans un premier temps nous présenteront le personnage
symbolique de cette femme du XIXème siècle, puis nous verrons comment son image s'est reproduite un
siècle plus tard sur différents supports comme dans le film de Claude Chabrol et la bande-dessinée de Posy
Simmonds.
I. BIOGRAPHIE ET BIBLIOGRAPHIE
Gustave Flaubert est né 12 décembre 1821. Il est le deuxième enfant d’Achilla Cléophas Flaubert,
chirurgien-chef à Rouen, et de Anne Justine, née Fleuriot. Durant son enfance, il sera délaissé par rapport à
son frère aîné brillant élève admiré par la famille qui succèdera d'ailleurs à son père comme chirurgien chef,
Gustave Flaubert passe une enfance assez triste, marquée par l'environnement sombre de l'appartement de
fonction de son père à l'hôpital de Rouen, mais adoucie par sa complicité avec sa sœur cadette, Caroline née
trois ans après lui.
Adolescent aux exaltations romantiques et attiré par l'écriture, il effectue une scolarité sans enthousiasme au
Collège Royal puis au lycée de Rouen, à partir de l'année 1832 : il en est renvoyé en décembre 1839 pour
indiscipline et passe seul le baccalauréat en 1840. Le premier événement notable dans sa biographie est la
rencontre à Trouville-sur-Mer, durant l'été 1836 de Élisa Schlésinger qui marquera toute sa vie : il
transposera d'ailleurs cette rencontre dans L'Éducation sentimentale.
Dispensé de service militaire, Flaubert entreprend sans conviction, en 1841, des études de Droit à Paris : il
mène une vie agitée rencontrant des personnalités des mondes littéraire et artistique comme Victor Hugo ou
Maxime Du Camp qui deviendra son grand ami. Il abandonne le droit en janvier 1844 à cause de ses
premières crises d'épilepsie : il revient à Rouen avant de s'installer en juin 1844 à Croisset au bord de la
Seine, en Haute-Normandie. Il s'essaie alors à l'écriture et rédige quelques nouvelles et une première version
de L'Éducation sentimentale. En 1846 meurent successivement son père puis sa sœur (deux mois après son

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accouchement — Gustave prendra en charge sa nièce Caroline). C'est également le début d'une liaison
houleuse de dix ans avec la poétesse Louise Colet avec laquelle il entretiendra une correspondance
importante.
Gustave Flaubert assiste à Paris à la Révolution de 1848. Poursuivant ses tentatives littéraires, il reprend
entre mai 1848 et septembre 1849 la première version commencée en 1847 de La Tentation  de saint
Antoine inspirée par un tableau qu'il a vu à Gênes en 1843, avant d'entreprendre entre 1849 et 1852 un long
voyage en Orient avec Maxime du Camp qui le conduit en Égypte et à Jérusalem en passant au retour par
Constantinople et l'Italie. Il nourrira ses écrits ultérieurs de ses observations, de ses expériences et de ses
impressions.
C'est le 19 septembre 1851 que Flaubert, poussé par ses amis Louis Bouilhet et Maxime Du Camp,
commence la rédaction de Madame Bovary, à partir d'un fait divers. Il achèvera son long roman réaliste et
psychologique en mai 1856 au bout d'un travail de 56 mois. En même temps, il fréquente les salons parisiens
les plus influents du Second Empire, comme celui de Madame de Loynes dont il fut très amoureux ; il y
rencontre entre autres George Sand. À la fin de l'année 1856 le roman, Madame Bovary paraît en revue puis,
en avril 1857, le roman sort en librairie et fait l’objet d’un procès retentissant pour atteinte aux bonnes
mœurs : Flaubert est acquitté. Flaubert se partage depuis 1855 entre Croisset et Paris où il fréquente les
milieux littéraires et côtoie Sainte-Beuve, Baudelaire, Théophile Gautier, les frères Goncourt…
Le 1er septembre 1857, Flaubert entame la rédaction de Salammbô, roman historique qui évoque Carthage
en révolte au troisième siècle avant JC, et pour cela, il voyage en avril-juin 1858 en Tunisie afin de se
documenter. Le roman paraît après une longue maturation en 1862.
Deux ans plus tard, le 1er septembre 1864, Flaubert entreprend la version définitive de L'Éducation
sentimentale, roman de formation marqué par l'échec et l'ironie avec des éléments autobiographiques comme
la première passion amoureuse ou les débordements des révolutionnaires de 1848. Le roman est publié en
novembre 1869 : mal accueilli par la critique il ne s'en vend que quelques centaines d'exemplaires.
Flaubert continue sa vie mondaine : il rencontre l'empereur, reçoit la Légion d'honneur en 1866 et se lie
davantage avec George Sand. Durant l'hiver 1870-1871, les Prussiens occupant une partie de la France,
Flaubert se réfugie chez sa nièce à Rouen avec sa mère ; cette dernière meurt le 6 avril 1872. À cette époque,
il a des difficultés financières : il vend ses fermes et quitte par économie son appartement parisien alors que
sa santé, touchée par des maladies nerveuses, devient délicate. Il achève et publie toutefois le 1er avril 1874
la troisième version de La Tentation de saint Antoine, juste après l'échec de sa pièce de théâtre Le Candidat.
Sa production littéraire continue avec les Trois contes qui comporte trois nouvelles : Un cœur simple, La
légende de Saint Julien l'Hospitalier, et Hérodias. La publication du volume en avril 1877 est bien accueillie
par la critique.
De 1877 à 1880, il poursuit la rédaction de Bouvard et Pécuchet, qu'il avait entamée en 1872-1874 : l'œuvre
satirique pour laquelle il réunissait une documentation immense restera inachevée, elle sera publiée ainsi en
1881 un an après sa mort.

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Ses dernières années sont sombres : ses amis disparaissent et il est assailli par les difficultés financières et
par des problèmes de santé. Il meurt subitement le 8 mai 1880, à Canteleu, foudroyé par une hémorragie
cérébrale. Son enterrement au cimetière monumental de Rouen se déroule le 11 mai 1880, en présence de
nombreux écrivains importants qui le reconnaissent comme leur maître, qu'il s'agisse d'Émile Zola,
d'Alphonse Daudet, d'Edmond de Goncourt, de Théodore de Banville ou de Guy de Maupassant, dont il
avait encouragé la carrière depuis 1873.
Les œuvres de Gustave Flaubert sont :
Dictionnaire des idées reçues (1913)
Par les champs et les grèves (1910)
Œuvres de jeunesse inédites (1910)
À bord de la Cange (1904)
Bouvard et Pécuchet (1881), inachevé
Le Château des cœurs (1880)
Trois contes : Un cœur simple, La Légende de Saint Julien l’Hospitalier, Hérodias (1877)
La Tentation  de saint Antoine (1874)
Le Candidat (1874)
Lettres à la municipalité de Rouen (1872)
L'Éducation sentimentale (1869)
Salammbô (1862)
Madame Bovary (1857)
Lettres inédites à Raoul Duval (1950)
Lettres inédites à Tourgueniev (1947)
Mémoires d’un fou (1838)
II. STRUCTURE ET RESUME DU ROMAN
1. Structure du roman
Charles Bovary, après avoir suivi ses études dans un lycée de province, s'établit comme officier de santé et
se marie à une riche veuve. À la mort de celle-ci, Charles épouse une jeune femme, Emma Rouault, élevée
dans un couvent, vivant à la ferme avec son père (un riche fermier, patient du jeune médecin). Emma se
laisse séduire par Charles et se marie avec lui. Fascinée par ses lectures romantiques, elle rêve d’une
nouvelle vie, en compagnie de son nouveau mari.
En réalité, sa vie est étroite et sans relief, son mari ne répond pas à ses attentes d'une vie pleine de péripéties
et rythmée par la passion. Un bal qui a lieu chez un vicomte, à la Vaubyessard, et où Emma est invitée avec
son mari marque un tournant dans sa vie en lui faisant croire à l'existence du monde luxueux, faste et
mouvementé dont elle rêve depuis son plus jeune âge. Cette soirée nourrira son imagination de chimères
extravagantes tout au long de sa vie.

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Désabusée par le retour brutal à la réalité, celle d'une vie étouffante et ennuyeuse qu'elle mène avec son
mari, Emma tombe malade (maladie nerveuse plus psychologique que physique). Pour qu'elle se rétablisse,
qu'elle change d'air, Charles décide de déménager avec elle dans un bourg plus grand : Yonville-l'Abbaye. Si
elle se rétablit, Emma n'en reste pas moins écœurée par son mari qui répond de moins en moins à ses
attentes et qui ne s'en rend pas compte. Elle va penser trouver son bonheur avec un amant. Ainsi a-t-elle une
aventure avec un riche propriétaire d’un domaine agricole, Rodolphe Boulanger, qui s'en lassera vite, effrayé
par l'engouement de la jeune femme. Puis, après avoir cherché en vain du réconfort dans la religion, elle a
une deuxième aventure avec un clerc de notaire : Léon Dupuis, dont elle était tombée amoureuse lorsqu'elle
était encore fidèle à son mari et qu'elle avait ensuite perdu de vue. Après avoir fait d'énormes dépenses pour
ses deux amants et pour elle, Emma se retrouve criblée de dettes.
Ne trouvant d'aide ni auprès de ses anciens amants ni auprès de ses voisins et ne voulant pas que son mari
apprenne ses aventures passées, Emma se suicide à l’arsenic emprunté chez le pharmacien du bourg,
Homais. Son mari, en découvrant les lettres échangées avec ses amants, meurt de chagrin ; sa fille Berthe,
croyant le voir endormi sur un banc, le pousse et se rend compte, lorsqu'il tombe par terre, qu'il est mort. La
dernière page du roman explique que ce seul enfant qu'eut le couple est envoyé, après la mort de ses parents,
chez sa grand-mère paternelle. À la mort de cette dernière, elle s’en va chez une tante très pauvre qui la fait
travailler dans une filature de coton pour gagner sa vie...
2.RESUME DU ROMAN

Madame Bovary, de Gustave Flaubert, commence lorsque Charles Bovary est encore un adolescent, incapable de
s'adapter à sa nouvelle école et ridiculisé par ses nouveaux camarades de classe. Il restera médiocre et terne. Après
de laborieuses études de médecine, il devient un médecin de campagne de second ordre. Sa mère le marie avec une
veuve bien plus âgée que lui qui mourra peu de temps après, presque ruinée par son notaire qui a disparu avec sa
fortune.

Charles tombe bientôt amoureux d'Emma Rouault, la fille d'un patient, élevée au couvent, et lui demande de
l’épouser. Ils s’installent à Tostes, un village normand où Charles exerce la médecine. Mais le mariage ne répond
pas aux attentes romantiques d'Emma. La réalité ne correspond pas à ce qu’elle a lu dans les livres : jeune fille, elle
a rêvé de l'amour et au mariage comme d’une solution à tous ses problèmes. Tandis de Charles, un peu frustre, mal
dégrossis, est au comble du bonheur avec cette épouse qu’il trouve parfaite.

À la suite d’un bal extravagant à la Vaubyessard, chez le Marquis d'Andervilliers, Emma se réfugie dans le
souvenir de cette soirée et commence à rêver d'une vie sans cesse plus sophistiquée. Elle rêve de Paris,
lit Balzac et Eugène Süe, s'ennuie et déprime quand elle compare ses fantasmes à la réalité de monotonie de la vie
du village, et finalement son apathie la rend malade. Lorsqu’Emma tombe enceinte, Charles décide de déménager
dans une autre ville dans l'espoir d’améliorer sa santé.

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À Yonville-L’Abbaye, les époux Bovary rencontrent Homais, le pharmacien de la ville, un moulin à paroles
pompeux qui s’écoute parler et Léon Dupuis, un clerc de notaire, qui, comme elle, s'ennuie à la vie rurale et aime
s’évader à travers des romans romantiques. Ils se trouvent des goûts communs.

Emma donne naissance à sa fille Berthe. Déçue, elle aurait aimé avoir un fils, elle continue d'être déprimée. Emma
et Léon entretiennent une relation platonique et romantique. Cependant, quand elle se rend compte que Léon l'aime,
elle culpabilise et se donne le rôle d'une épouse dévouée. Léon se fatigue d'attendre et, croyant qu'il ne pourra
jamais posséder Emma, part étudier le droit à Paris. Emma n’en est que plus triste.

Bientôt, à une foire agricole, elle se laisse séduire par un riche voisin nommé Rodolphe Boulanger, attiré par sa
beauté : c’est une liaison passionnée. Emma est souvent indiscrète, si bien que tous les habitants jasent à son sujet.
Charles, cependant, ne soupçonne rien. Son adoration pour sa femme et sa stupidité se combinent pour le rendre
sourd à tous les ragots. Sa réputation professionnelle subit un coup dur quand, poussé par Homais et par Emma, il
tente une opération chirurgicale pour traiter un homme pied-bot d’Hippolyte, le garçon d’écurie de l’auberge, et
finissent par devoir faire appel à un autre médecin pour amputer la jambe.

Dégoûté de l'incompétence de son mari, Emma se jette avec encore plus de passion dans sa liaison avec Rodolphe
qui ne la traite pas très gentiment. Elle emprunte de l'argent pour lui acheter des cadeaux et suggère qu'ils s'enfuient
ensemble et avec Berthe en Italie. Il acquiesce mollement. Mais, assez rapidement, Rodolphe, blasé et mondain,
s'ennuie des affections exigeantes d'Emma. Refusant de s'enfuir avec elle, il la quitte. Désespérée, Emma tombe
malade et envisage même de se suicider.

Au moment où Emma reprend pied, Charles est en difficulté financière : il a dû emprunter de l'argent pour payer les
dettes de sa femme mais aussi son traitement. Pourtant, il décide de l’emmener à l'opéra dans la ville voisine de
Rouen. Là, ils retrouvent Léon. Cette rencontre ravive la vieille flamme romantique entre Emma et Léon, et ils
s’engagent cette fois dans une histoire d'amour Emma s’enivre de ses voyages hebdomadaires à Rouen. Elle
accumule les dettes à l'usurier L’heureux, qui prête de plus en plus d'argent à des taux d'intérêt exagérées. Elle est
de moins en moins discrète avec Léon. Si bien qu’à plusieurs reprises ses connaissances sont à deux doigts de
découvrir son infidélité.

Au fil du temps, Emma s'ennuie avec Léon et réciproquement. Ne sachant pas comment le quitter, elle se fait de
plus en plus exigeante, alors que sa dette enfle de jour en jour. Finalement, L’heureux fait saisir la saisie les biens
d'Emma pour compenser la dette qu'elle a accumulée. Terrifié que Charles découvre la situation, elle tente
désespérément de réunir l'argent dont elle a besoin, fait appel à Léon et à tous les hommes d'affaires de la ville.
Finalement, elle tente même de se prostituer en proposant de revenir auprès de Rodolphe s'il lui donne l'argent dont
elle a besoin. Il refuse, et, poussée à bout, elle se suicide en avalant de l’arsenic. Elle meurt dans d'horribles
souffrances devant Charles affolé qui ne sait que faire.

Pendant un certain temps, Charles idéalise la mémoire de son épouse, avant de découvrir les lettres de Rodolphe et
Léon. Confronté à la vérité, harcelé par les créanciers, ruiné et désemparé, il meurt de chagrin, seul dans son jardin.

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III.  LES PERSONNAGES
Emma Bovary
Madame Bovary, le personnage principal du roman. Eduquée dans un couvent et élevée à la campagne,
Emma se marie jeune avec Charles Bovary. Tout au long de sa vie, Emma aspire à une vie plus romantique,
passionnante et sophistiquée, et sombre souvent dans un profond ennui et un état dépressif. Emma a une
fille, Berthe, mais n’a pas la fibre maternelle et délaisse son enfant aux mains des domestiques. Parfois un
sentiment de culpabilité fugace, ou bien des souvenirs de son enfance modeste auprès de son tendre père la
saisissent et l’amènent à ré-évaluer sa vie. Emma se plonge dans la religion et se résout à devenir une
meilleure mère et épouse, mais ces pensées sont éphémères. Son fort attrait pour la passion et l’extravagance
la conduit à l’adultère. Elle a des aventures avec Rodolphe et Léon impliquant de grosses dettes à l’encontre
des biens de son mari. Lorsqu’elle réalise qu’elle ne peut échapper à ses mensonges et ses problèmes
financiers, Emma se suicide ; elle choisit la mort plutôt que de faire face à la manière dont elle a mené sa vie
jusque-là.
Charles Bovary
Charles est un médecin de campagne dont les aptitudes sont limitées, incapable de mener à bien des
opérations complexes. Par exemple, avec l’encouragement d’Emma, il essaye d’opérer le pied bot
d’Hippolyte, mais cela génère une gangrène sévère et un autre docteur est appelé pour amputer le membre.
Aveugle sur les infidélités et la tristesse de sa femme, Charles continue d’aimer et prendre soin d’Emma,
tout en s’imaginant qu’elle est l’épouse parfaite, mais il ne la comprend jamais véritablement. Fasciné par
elle, Charles ne perçoit pas ses adultères mal dissimulés. De plus, lorsque les dettes d’Emma commencent à
accroître, Charles lui accorde une procuration sur tous ses biens, ce qui finit par entraîner une ruine
financière. Après le suicide d’Emma, Charles découvre ses infidélités et meurt solitaire et désillusionné.
Léon
Un clerc de Yonville qui plus tard deviendra le deuxième amant d’Emma. Léon et Emma partagent un
regard romantique sur le monde. Alors qu’il tombe amoureux d’elle, Léon déménage à Paris pour étudier le
Droit, en partie parce qu’il ne peut pas être avec elle tant qu’elle est mariée. A ce moment-là, Léon est décrit
comme étrange et arrogant, mais Emma le perçoit comme un homme moderne et cosmopolitain. Plongée
dans ce concept de vie mondaine, Emma entame cette relation. Lorsqu’elle vient le supplier pour une aide
financière, Léon ne peut l’aider et trouve des excuses pour s’éloigner d’elle. Après la mort d’Emma, Léon se
marie très vite.
Rodolphe Boulanger
Un riche noble qui vit près de Yonville. Rodolphe est extrêmement égoïste et manipulateur. Il tient un
record de maîtresses, et voit Emma comme une conquête de plus. Il prépare méticuleusement son plan de
séduction, se satisfaisant au fond en la berçant de mots d’amour et de romances, pour finalement
l’abandonner le jour envisagé pour leur fugue. Il n’avait jamais véritablement eu l’intention de réaliser ses
promesses.

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Madame Bovary - mère La mère de Charles, une femme amère qui régente la vie de son fils, le pousse à
faire médecine et désapprouve son mariage avec Emma. Elle discerne la malhonnêteté d’Emma et s’évertue
en vain à inciter Charles au contrôle des dépenses de sa femme.
Berthe
La fille d’Emma et Charles. Berthe sombre dans la misère à cause des dettes insensées de sa mère et de la
disparition prématurée de ses parents.
Monsieur Lheureux
Un marchand et créancier de Yonville à la mauvaise réputation. Lheureux profite du fort désir de luxe
d’Emma, ce qui l’entraîne dans des dettes abyssales. Lheureux, qui incarne le rôle du diable, tente Emma et
d’autres clients avec des biens de luxe qu’ils n’ont pas les moyens de s’offrir. Il réapparaît inopinément en
exigeant des paiements, des promesses de prêt, qui au bout du compte les conduiront à la ruine. Quant à
Emma, son degré d’endettement et la gravité de ses mensonges sont tels qu’elle en vient à se suicider.
Hippolyte
Le servant au pied bot de l’auberge de Yonville. Il subit une opération exécutée par Charles Bovary, qui
aboutit à la tragique perte de sa jambe.
Abbé Bournisien
Le prêtre de Yonville. Il débat souvent avec Monsieur Homais sur les valeurs de la religion. Bien que
religieux, Bournisien ne semble pas saisir les quêtes spirituelles profondes, comme en témoigne son
incapacité à comprendre l’appel à l’aide d’Emma.
Rouault
Le père d’Emma, un humble et gentil fermier, dévoué à sa fille et à la mémoire de sa première femme.
Binet
Le trésorier de Yonville.
Guillaumin
Le premier employé de Léon, un avocat réputé de Yonville. Lorsqu’Emma aux abois pour une aide
financière, vient lui quémander demander de l’aide, il exige d’elle en contre-porte des faveurs sexuelles. En
réponse, Emma éclate de colère à son domicile.
Justin
L’assistant d’Homais. Justin, un jeune homme impressionnable, tombe amoureux d’Emma. Dans l’espoir de
la séduire en se soumettant à ses demandes, il lui fournit l’arsenic avec lequel elle commettra son suicide.
Héloïse Dubuc
La première femme de Charles, une veuve que Charles épouse sous le diktat de sa mère. Héloïse se rend
compte que Charles est intéressé par Emma et meurt peu de temps après. Charles se tourne ensuite alors vers
Emma, qu’il épousera plus tard.
Larivière
Un médecin très reconnu de Rouen qui est appelé pour soigner Emma après sa prise suicidaire d’arsenic.
Larivière est purement analytique et condescendant, mais aussi parfaitement compétent.
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Monsieur Homais
L’apothicaire de Yonville. Homais, un homme bourgeois imbu de lui-même, aide Charles à s’établir en tant
que médecin du village. Tout au long du roman, Homais glose sur une variété de sujets simplement parce
qu’il aime s’écouter parler. Sa propension à l’excès de confiance en lui cause beaucoup de dommages
lorsqu’il encourage Charles à opérer Hippolyte ; la tragédie s’ensuit. Comme il n’adhère à aucune forme de
religion, Homais se dispute souvent avec le prêtre du village, clamant que croyance et prières sont inutiles.
En vérité, Homais personnifie les valeurs et caractéristiques du bourgeois que Flaubert trouve répugnant et
qui ennuie terriblement Emma.
IV.  LES THEMES
• La révolte d'Emma, qui se manifeste par son désir d’évasion de ce monde étriqué qui l’entoure.
Lors de son mariage avec Charles, on note l’opposition irréductible entre son désir d’une cérémonie
nocturne aux flambeaux et le matérialisme de son père qui pense seulement à la nourriture et aux plaisirs.
On appelle « bovarysme » ce désir forcené d’une autre existence plus exaltante. Emma cherche à
s’échapper sans cesse de ce monde ennuyeux qui l’étouffe.

• Les émois de la passion : la conversation entre Emma et Léon, l’amour platonique pour Léon, le passage
où Rodolphe séduit Emma aux Comices, la balade à cheval…

• Le goût de la rêverie : les lectures d’Emma au couvent, le rêve de lune de miel, le coucher de soleil à
Tostes, Emma qui lit des vers de Lamartine à Charles, le bal à la Vaubyessard…

• Une fatalité romantique : un échec qui met définitivement un terme à toute tentative d’évasion, avec le
suicide d’Emma. 

Cette exclamation de Flaubert « Madame Bovary, c’est moi ! » montre les traits romantiques communs de
l’auteur et de son personnage :

• Flaubert a éprouvé un goût démesuré pour la lecture, notamment pour René de Chateaubriand.

• Le goût de la rêverie, ce qu’il appelait son « infini besoin de sensations intenses. »

• Les émois de la passion : Flaubert a éprouvé lui-même, pour Élisa Schlésinger notamment, cette passion
romantique qu’il entend condamner.

• La révolte : Flaubert partage le dégoût d’Emma, même s’il s’en défend : « Croyez-vous donc que cette
ignoble réalité, dont la reproduction vous dégoûte, ne me fasse tout autant qu’à vous sauter le cœur ? Si vous

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me connaissiez davantage, vous sauriez que j’ai la vie ordinaire en exécration. Je m’en suis toujours
personnellement écarté autant que j’ai pu », écrit-il dans sa correspondance.

À la différence d’Emma toutefois, il ne fuira pas dans un rêve éveillé mais cherchera à sublimer la réalité
par le travail artistique.

CONCLUSION

D'un point de vue littéraire, Gustave Flaubert est un auteur profondément pessimiste qui se situe à la

charnière du romantisme et du réalisme. A la recherche de la vérité sous les apparences, il décrit, tel un

médecin, la réalité avec la plus grande objectivité et une précision scrupuleuse, presque scientifique. Obsédé

par le style, il rature et réécrit sans cesse ses textes. Le roman, Madame Bovary, constitue en lui-même un

véritable chef d'œuvre qui permet de connaître réellement celui qui considérait que l'écrivain doit rester

absent de son œuvre. Guy de Maupassant, Zola et Daudet le considèrent comme leur maître, laissant

présager de la place de plus en plus importante qu'il va prendre après sa mort dans la littérature française en

tant que chef de file de l'école réaliste.

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