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H1-1 LA MEDITERRANEE ANTIQUE

LES EMPREINTES GRECQUES ET ROMAINES

Introduction : L’Antiquité, qui se déroule entre le IVe millénaire avant JC et le Ve siècle après JC, est une période qui
est marquée en Europe par l’émergence et l’affirmation de deux civilisations qui vont profondément transformer
l’Europe : la civilisation grecque et romaine. Ces deux civilisations partagent un même berceau, la Méditerranée et
mettent en place des régimes politiques élaborés et variés, organisés autour de cités-états comme Athènes et la
coexistence de grands empires comme Rome.
Problématique : Quelles sont les empreintes que nous ont laissé les espaces méditerranéens de l’Antiquité ?

I. LA DOMINATION D’ATHENES SUR LE MONDE GREC (Ve S AVANT JC)

A. Un régime politique original : la démocratie.

Présentation d’Athènes : Aux VIe et Ve siècles avant JC, le monde grec est composé d’une multitude de petits états
appelés cités qui possèdent leur propre organisation et leurs propres lois. Ces cités contrôlent un territoire réduit
autour de la ville. Parmi elles, la cité d’Athènes fait figure d’exception :
• Par l’étendue de son territoire organisé autour de l’Attique.
• Par son rayonnement qui en fait la cité la plus importante au Ve siècle avant JC.
• Par son système politique connu sous le nom de démocratie.
Son territoire est organisé autour de la ville d’Athènes et de la colline de l’Acropole où se trouvent les temples les
plus importants comme le Parthénon, pour la plupart dédiés à la déesse protectrice de la Cité, Athéna.
Le rôle central du citoyen : Athènes met progressivement en place un système politique original, la démocratie à
partir de la fin du VIe s avant JC. Clisthène unifie la région de l’Attique et met en place le principe de l’isonomie c’est-
à-dire de l’égalité de droits et de parole pour tous les citoyens. La citoyenneté devient donc le ferment du système
politique athénien.
Cette citoyenneté est tout à la fois politique, militaire (défendre la cité) et religieuse (participer aux processions et
aux cérémonies). Les droits politiques sont limités aux hommes. Les femmes possèdent des droits incomplets mais
elles participent à la vie religieuse et transmettent la citoyenneté.
L’accès à la citoyenneté est donc un élément essentiel. Il est progressivement limité aux hommes libres nés de deux
parents athéniens. Pour accéder à la citoyenneté, l’homme libre athénien devait suivre un parcours civique et
religieux (participations au fêtes, inscription dans la tribu, service militaire…)
Collégialité et tirage au sort : La démocratie athénienne s’appuie sur le principe de la collégialité ce qui signifie que
les décisions importantes doivent être prises à plusieurs. Ainsi, les stratèges, qui ont des fonctions militaires, étaient
élus pour un an par dix (un par tribu).
L’autre grand principe de la démocratie athénienne est le tirage au sort pour les fonctions de magistrat.
Ces principes avaient pour but de mobiliser tous les citoyens dans la gestion de la Cité et d’éviter la mise en place
d’un pouvoir centralisé entre les mains d’une personne.
B. L’exercice de la démocratie en débats.

Fonctionnement de la démocratie athénienne sous Périclès. La démocratie athénienne n’est pas figée et a connu de
nombreuses évolutions. L’époque la mieux connue est celle de Périclès.

Périclès est un homme politique qui a incarné l’apogée de la domination d’Athènes. Elu stratège de 443 à 429 avant
JC, il a fait voter un nombre important de lois qui ont permis d’enraciner la démocratie.

• Le régime athénien repose sur la puissance de l’assemblée des citoyens, l’Ecclesia, qui se réunit sur la Pnyx
et qui prend les principales décisions. Tous les citoyens ont le droit et le devoir d’y participer. On y tire au
sort certaines magistratures et les membres de l’Héliée et de la Boulè. Son utilisation repose sur l’idée
d’égalité selon laquelle n’importe quel citoyen est apte à exercer une fonction.
• Les lois sont préparées par la Boulé (Conseil des 500) qui mêle riches et pauvres.
• Le tribunal de l’Héliée est composé de 6 000 citoyens tirés au sort qui jugent les affaires privées et
politiques.
• Les grandes décisions de la Cité sont aussi prises par des magistrats.
• A la tête de l’armée sont élus 10 stratèges qui deviennent progressivement les vrais dirigeants politiques de
la cité.

Critiques et remise en cause : A la fin du Ve siècle, la démocratie athénienne est critiquée pour les pouvoirs donnés
au peuple qui se laisserait gagner par la démagogie. En effet, les citoyens les plus pauvres sont les plus nombreux. Ils
peuvent mettre en accusation les magistrats et ont un rôle majeur. Périclès s’appuie sur les citoyens les plus pauvres
pour rester stratège et met en place des mesures en leur faveur comme le misthos qui indemnise les citoyens
participant au tribunal (Héliée). Ce misthos est progressivement étendu à l’ensemble des activités liées à la
citoyenneté.

Démagogie : état politique dans lequel les dirigeants mènent le peuple en le manipulant pour s’attirer ses faveurs,
son vote.

Le système démocratique athénien reste inégal : Si le principe d’égalité est la base du système, dans les faits, la vie
politique est dominée par les plus riches qui ont plus de temps à consacrer à la vie politique. On parle d’oligarchie
(système politique dans lequel le pouvoir est entre les mains d’un petit groupe d’individus)

L’Ecclesia reste surtout fréquentée par les citoyens de la ville.

La démocratie prend définitivement fin en 323 avant JC lorsque la Macédoine impose un tyran à la cité d’Athènes.

C. La mise en place d’un Empire maritime.

La menace des Perses : La cité d’Athènes se trouve confrontée à l’empire Perse qui domine l’espace grec. Ce sont les
guerres médiques. Athènes s’unit à d’autres cités grecques et combattent les Perses. Athènes gagne deux grandes
batailles qui vont changer le destin de la cité :
• A Marathon en 490 avant JC
• A Salamine en 480 avant JC où la flotte perse est détruite par la flotte d’Athènes qui devient la cité la plus
puissante militairement.

La Ligue de Délos : Athènes prend la tête d’une alliance militaire créée en 478 avant JC : la Ligue de Délos. Chaque
cité donne un tribut (impôt) à Athènes pour financer la construction et l’entretien de sa flotte. Le trésor est
rassemblé sur l’île de Délos mais en 454 avant JC, Périclès décide de transférer ce trésor à Athènes. Il utilise l’argent
de la Ligue pour construire les monuments de l’Acropole, les fortifications et le port du Pirée qui devient le centre
commercial et militaire de cette thalassocratie.

Thalassocratie : puissance d’un pays, d’un état, d’une cité fondée sur la domination des mers.

Les rameurs qui sont les citoyens les plus pauvres profitent de leur importance pour réclamer des droits plus
importants. C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre l’obtention du misthos et les élections de Périclès. Dans les
cités de la Ligue de Délos, Athènes met en place des clérouquies. Ce sont des installations de citoyens athéniens les
plus pauvres qui obtiennent une terre dans les cités alliées mais restent citoyens athéniens.

La Guerre du Péloponnèse : Les cités grecques se révoltent progressivement contre l’Empire mise en place par
Athènes. Elles vont se tourner vers l’autre grande cité grecque Sparte qui dirige contre Athènes une coalition de cités
pendant la Guerre du Péloponnèse (431-404 avant JC) qui voit la défaite d’Athènes.

II. ROME ET SON EMPIRE (Ie-Ve S)


A. La naissance de l’Empire.

Guerres civiles : Au Ier siècle avant JC, la République romaine est traversée par de nombreuses crises politiques et
guerres civiles qui donnent de plus en plus de pouvoir à l’armée romaine qui contrôle déjà une grande partie du
monde méditerranéen.

Jules César sort victorieux des guerres civiles et met progressivement en place un pouvoir centralisé. Il est nommé
dictateur à vie. Il est assassiné en 44 avant JC ce qui relance les guerres entre ces deux héritiers : son fils adoptif
Octave et son général Marc Antoine, soutenu par Cléopâtre. Après sa victoire contre Marc Antoine à la bataille
d’Actium en 31 avant JC, Octave s’empare du pouvoir.

Principat : Octave transforme le système politique romain qui n’est plus adapté. Même si la République n’est pas
supprimée et que le Sénat conserve une partie des pouvoirs, Octave devient Princeps (le premier des citoyens) et
détient l’autorité suprême. Il est chef des armées, désigne les magistrats, les sénateurs et certains gouverneurs de
province.

C’est le principat (gouvernement de l’Empire Romain par un seul homme l’Empereur). A la fin du Ier siècle après JC,
le système de l’Empire est définitivement installé.
Le Prince clé de voûte de l’Empire : Octave est aussi nommé Auguste (choisi par les Dieux), ce qui lui permet de
contrôler la vie religieuse. A sa mort, se met en place un culte impérial qui va servir d’unité dans tout l’Empire.
Vénérer les Empereurs, c’est vénérer Rome. Le culte impérial joue un rôle fondamental dans la romanisation des
territoires conquis. En effet, l’Empereur peut octroyer la citoyenneté romaine aux dirigeants des cités locales qui ont
montré leur attachement à Rome.

En 212 ap JC, Caracalla donne la citoyenneté à l’ensemble des hommes libres de l’Empire.

B. Un espace de brassage culturel et religieux.

Une mosaïque religieuse : Tous les territoires conquis par les Romains conservent leurs cultes et divinités : Zeus et
Athéna en Grèce, Osiris en Égypte, les divinités celtes en Gaule. L’immense majorité de l’Empire Romain est
polythéiste. Les Romains pratiquent l’assimilation, c’est-à-dire l’association de plusieurs divinités issues de cultes
différents : Jupiter, le dieu romain est souvent associé à Zeus le Dieu grec et à Taranis, le dieu celte.

Certains cultes se diffusent dans tout l’Empire comme la divinité Mithra, originaire de Perse ou Isis, dont on a
retrouvé un temple à Pompéi. Les pratiques religieuses sont assez semblables : sacrifices d’animaux, banquets. Le
culte impérial qui honore les Empereurs après leur mort s’inscrit dans ces pratiques quotidiennes.

Les cultes monothéistes comme le judaïsme et le christianisme qui rejettent les divinités polythéistes et le culte
impérial, sont généralement combattus par le pouvoir romain. En 70 ap JC, le temple de Jérusalem est détruit et les
Juifs sont disséminés dans l’Empire.

Deux Empires romains : L’Empire Romain est un immense territoire autour de la Méditerranée. Dans les espaces
conquis, les Romains créent des milliers de cités dans lesquelles on retrouve les monuments caractéristiques de la
culture romaine comme les amphithéâtres, les thermes, les aqueducs. L’Empire est organisé en provinces qui sont
reliées entre elles par des voies romaines qui permettent les échanges à l’échelle mondiale (monde connu).

Au IIIe s, les crises et les invasions de l’Empire mettent en évidence les difficultés de gestion d’un territoire si vaste.
De nouvelles capitales sont créées, plus proche des frontières comme Constantinople, créée en 324 par l’Empereur
Constantin. Progressivement, l’idée d’une partition de l’Empire prend corps. En 395, Théodose partage l’Empire en
deux espaces :

• Empire Romain d’Occident (culture latine, capitale Rome)


• Empire Romain d’Orient (culture grecque, capitale Constantinople).

C. Vers un Empire romain chrétien.

Naissance du christianisme : Les premières communautés chrétiennes apparaissent dans le sillage de


l’enseignement d’un juif, Jésus, condamné à mort et crucifié à Jérusalem au début du Ier siècle. Il se proclame
comme l’envoyé de Dieu, le Messie. Ses disciples comme Paul de Tarse diffusent son message et la religion
chrétienne se répand progressivement dans l’Empire Romain.

Une religion persécutée : Les autorités impériales cherchent à contrôler ou interdire ce culte qui subit régulièrement
des persécutions, notamment au IIIe siècle. Pourtant, le christianisme continue de se diffuser et il représente environ
20% de la population de l’Empire au début du IVe siècle.

La religion officielle puis exclusive : Constantin (306-337) est le premier empereur à se convertir au christianisme en
312. Par l’édit de Milan en 313, il autorise la pratique de la religion chrétienne. Les autres religions restent autorisées
mais le christianisme se diffuse largement dans l’Empire.

En 380, l’Empereur Théodose interdit les sacrifices et la pratique des autres religions. Il ordonne la transformation
des temples en églises et fait du christianisme la religion officielle de l’Empire.

A la fin du IVe siècle, le christianisme s’est installé comme fondement de l’unité du monde romain en Orient et en
Occident.

Conclusion :

La cité d’Athènes a donné naissance au système de la démocratie et à l’importance du rôle de citoyen, ce qui a
abouti à une expansion impérialiste qui a pris la forme de la Ligue de Délos.

La cité de Rome, dont les conquêtes à partir du IIIe siècle avant JC, déstabilisent les institutions et aboutissent aux
guerres civiles, est marqué par la mise en place d’un Empire sous l’impulsion d’Octave. Cet Empire est une mosaïque
culturelle et religieuse dans lequel vont se rencontrer et se mélanger les influences européennes. L’adoption du
christianisme dans tout l’Empire créé une sorte d’unité de ce monde, même si cette image est à nuancer fortement.

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