Vous êtes sur la page 1sur 98

AUDIT FISCAL

Aziz HANTEM
Enseignant-Chercheur , ENCGD
Formateur et consultant

1
Plan

ELÉMENTS INTRODUCTIFS

L’AUDIT FISCAL: DÉFINITIONS, UTILITÉS ET OBJECTIFS

DÉMARCHE DE L’AUDIT FISCAL

MODALITÉS DE L’AUDIT FISCAL

RÈGLES GÉNÉRALES DE L’AUDIT FISCAL PAR CYCLE D’OPÉRATION

2
ELEMENTS INTRODUCTIFS

3
RAPPEL SUR L’AUDIT

L’Audit est une démarche spécifique d’investigation et d’évaluation à partir d’un


référentiel, incluant un diagnostic et conduisant éventuellement à des
recommandations. L’audit est une démarche d’observation, d’analyse et
d’interprétation

Un audit est un examen destiné à évaluer une situation donnée par rapport à des
exigences internes (procédures) ou externes (norme, réglementation…).

Il doit:
▪ Vérifier la conformité par rapport à ces exigences;
▪ Mesurer l’efficacité des mesures en place;
▪ Détecter les pistes d’amélioration éventuelles
4
L’Audit pour qui? Et pourquoi?
Pour qui?
- Les dirigeants(qu’a-t-on fait? peut-on faire mieux?);
- Les actionnaires actuels (résultats, situation financière peut-on faire mieux?);
- Les actionnaires potentiels (doit-on acheter?);
- Les salariés (suis-je dans une situation d’emploi précaire? );
- Les fournisseurs(puis-je traiter? serai-je payé? );
- Les clients (puis-je traiter? serai-je servi durablement? );
- L’Etat (résultat fiscal? ).

Pourquoi?

Nécessité de confirmer la validité des informations données par l’entreprise

5
Audit Interne Vs Audit Externe

• L’audit interne: permet une certaine continuité des analyses réalisées


(possibilité de reprendre les conclusions des interventions précédentes).
L’auditeur interne possède une meilleure connaissance de la culture d’entreprise -
il est moins coûteux.

• L’audit externe: permet une plus grande indépendance pour l’auditeur (degré
de professionnalisation plus élevé).

Audit Financier Vs Audit Opérationnel

• L’audit financier: C’est l’examen critique des états financiers d’une entreprise. Il
s’agit de vérifier si les comptes de l’E/se reflètent son image fidèle.

• L’audit opérationnel: C’est l’examen critique des performances et de l’efficacité


des fonctions dans l’entreprise( systèmes d’information, méthodes de direction,
conditions d’exploitation , stratégie…).
6
Audit Légal Vs Audit Contractuel

• Audit légal: mission définie par des textes légaux (conditions de la désignation
du commissaire aux comptes et les conditions d'exercice de sa mission). Il
aboutit à la certification des comptes annuels. (strict respect des règles légales et
déontologiques).

• Audit contractuel: modulable en fonction des besoins spécifiques de


l’entreprise.

Normes et Référentiels

7
RAPPEL SUR LA FISCALITE ET CONCEPT D’IMPOT

La fiscalité est une discipline juridico-


économique qui a pour objet d’étudier les
principes, les règles et les techniques de la
mise en œuvre des impôts.

Dans ce sens, le droit fiscal réglemente les


relations financières entre l’Etat et les
assujettis à travers un certain nombre des
prélèvements fiscaux sous forme d’impôts et
taxes.
La fiscalité marocaine, Inspirée de la législation française,
tire ses lois de plusieurs sources, principalement :

La constitution C’est la loi suprême qui comporte des dispositions intéressant les
fondements de l’obligation fiscale et l’autorité compétente pour l’établir.

La loi de finance En vertu des conditions prévues par le dahir portant loi organique des
finances, la loi de finance, votée par la chambre des représentants,
prévoit et autorise, pour chaque année civile, l’ensemble des ressources
et des charges de l’Etat.

La jurisprudence Les contribuables qui ne sont pas satisfaits d’une décision prise à leur
encontre par l’administration ont le droit de contester la légalité de
cette décision devant les tribunaux.

Les sources Le Maroc a passé, avec bien d’autres pays étrangers, des conventions
internationales fiscales de réciprocité tendant à éliminer les doubles impositions.
Notion d’impôt
L’impôt est un prélèvement obligatoire sans contrepartie
directe. Il est effectué par l’Etat ou les collectivités territoriales à
titre définitif en vue de financer les dépenses de l’Etat. Il se
caractérise par :
Rôles et classification des impôts
Rôles et classification des impôts

Le rôle économique :

Ce rôle réside dans le fait d’accorder certains avantages fiscaux dans le


but d’attirer et d’encourager les investisseurs (marocains et étrangers) à
investir.

En effet, Certaines entreprises sont exonérées de payer l’impôt, soit parce


qu’elles sont nouvellement créées ou pour les encourager à produire plus,
soit parce qu’elles s’établissent dans des régions franches… etc.
Rôles et classification des impôts

Le rôle financier :

L’impôt sert à couvrir les dépenses de l’Etat. Au Maroc, comme pour tous les pays
en voie de développement, les recettes d’impôts ou recettes fiscales,
représentent la grande part des recettes de l’Etat. Ces dernières sont conçues
généralement pour financer 3 principales catégories de dépenses :

• Les dépenses de fonctionnement (Salaires, fournitures, maintien…);


• Les dépenses d’investissement (Autoroutes, ports, barrages…);
• Les dépenses de la dette (Remboursement et intérêt).
Rôles et classification des impôts

Le rôle social :

En principe l’impôt a pour objet d’atténuer les inégalités des revenus. Les
revenus faibles sont exonérés et au fur et à mesure que les revenus augmentent
l’impôt augmente.

Ainsi, étant donné que l’impôt permet de financer les besoins collectifs, on dit
qu’il a un rôle social.
L’impôt est un:

• Prélèvement obligatoire
• A titre définitif, Vocation de
• Non affecté, couverture des
• Opéré par l’Etat ou les CT, charges publiques.
• Sans contrepartie directe
• Pour financer les dépenses publiques
• Réaliser des objectifs économiques et
sociaux.
Rôles et classification des impôts

On distingue deux types de classification essentiels d’impôts :

Classification économique Classifications administrative

• L’impôt sur le revenu • Impôts directs


• L’impôt sur la dépense • Impôts indirects
• L’impôt sur le capital
Classification économique

-L’impôt sur le revenu : touche l’ensemble des sommes perçues par une
personne morale ou physique pendant une période préalablement définie.
Exemple : IR et IS.

-L’impôt sur la dépense : dit aussi impôt sur la consommation, il frappe


l’utilisation du revenu. Exemple : TVA.

-L’impôt sur le capital : il porte sur des éléments du patrimoine


(immeubles, terrains, valeurs mobilières…) donnant naissances à des
revenus. Exemple : Taxe sur les terrains non bâtis (TNB).
Classification administrative:
Les impôts sont scindés en Impôts directs et Impôts indirects selon trois
critères :

Impôt direct : supporté en définitif par le contribuable (Ex : IR)


Critère économique
Impôt indirect : payé par un redevable qui ne joue que le rôle d’un
(critère de l’incidence fiscale)
intermédiaire (Ex : TVA)

Impôt direct : lorsqu’il est permanant (frappe une situation durable


par sa nature).
Critère technique
Impôt indirect : est établi sur des opérations ou des situations non
durables par nature.

Impôt direct : tout impôt perçu par voie de rôle nominatif


mentionnant la base imposable et l’impôt dû.

Impôt indirect : aucun rôle n’est émis. Le contribuable paie


Critère juridique
spontanément l’impôt par la simple constatation de son fait
générateur.
L’ENTREPRISE ET PRESSION FISCALE

La fiscalité constitue aujourd’hui une composante essentielle dans la vie


des entreprises. En effet la fiscalité est une variable stratégique de
l’entreprise et celle-ci se doit d’optimiser sa charge fiscale.

Dans un environnement aussi mouvant et caractérisé par l’existence des


règles hétérogènes et parfois contradictoires, l’entreprise se doit d’être
vigilante au niveau du suivi du paramètre fiscal afin de minimiser le risque
fiscal qui pèse en permanence sur sa situation et qui pourrait menacer sa
pérennité, voire même sa survie.

La fiscalité dans sa nouvelle structure, se traduit par une certaine pression


sur les opérateurs économiques qui se caractérise par sa permanence et son
omniprésence, à tel point que chaque opération effectuée au niveau de
l'entreprise croise l'impôt.

19
Responsabilité au niveau
Lien de la fiscalité
de l’administration de
avec le secteur
l’impôt :
d’activité de
❖ Assiette ;
l’entreprise et la
nature des ❖ Déclaration ;
opérations
❖ Collecte ;
effectuées.
❖ Versement.

Entreprise

Incidence Existence
financière de la d’obligations fiscales.
fiscalité : coût Rôle d’intermédiaire
fiscal. pour la collecte de
l’impôt :
❖ TVA
❖ IR
❖ IS
❖ TPA….. 20
Nouvelles règles et contraintes fiscales dont:

Un système d'imposition basé, dans la plupart des cas, sur les déclarations
spontanées du contribuable, chargé dans ce nouveau contexte d'établir lui-
même ses déclarations et de verser l'impôt correspondant en respectant les
délais prescrits.

Des échéances fiscales, importantes en nombre, qu'il faudrait suivre


continuellement afin d'être en règle avec la loi ;

Un renforcement des sanctions prévues par l'Administration fiscale en cas


d'inobservation des règles et obligations fiscales (plus de rigueur au niveau
des contrôles fiscaux opérés par l’administration fiscale).

la fraude fiscale « caractérisée » en délit pénal

21
Des modifications; importantes en nombre, au niveau des textes de lois
régissant les différents impôts et taxes que le contribuable doit désormais
suivre rigoureusement afin d'éviter des sanctions de plus en plus lourdes et
coûteuses ;

La loi comptable n° 9-88 qui consacre l'autonomie des règles comptables par
rapport au droit fiscal et qui oblige l’entreprise à gérer simultanément deux
types d'obligations ayant généralement des objectifs différents et parfois même
contradictoires;

La subordination du bénéfice de certains avantages fiscaux au respect


d'obligations de forme et à l'accomplissement de certaines déclarations ;

Le renforcement de la position du contribuable en tant que partenaire à part


entière.
Quel intérêt présente l’audit fiscal ?

22
AUDIT FISCAL:
DEFINITION, UTILITES ET OBJECTIFS…

23
DEFINITION DE L’AUDIT FISCAL

D’après la revue de littérature, plusieurs définitions ont tenté d’expliciter l’Audit


Fiscal:

L'audit fiscal est un moyen de se prononcer sur l'ensemble des structures


fiscales d'une organisation et leur fonctionnement.

C'est un examen critique de la situation fiscale d'une organisation en vue de


formuler une appréciation. Il s'agit d'établir un diagnostic .

L'audit fiscal permet de réaliser le diagnostic des obligations fiscales de


l'entreprise ... de faire le point sur la stratégie fiscale de l'entreprise et
proposer le cas échéant des solutions afin de rendre la gestion fiscale plus
performante en diminuant la charge fiscale .

L'audit fiscal se présente comme un outil de gestion et d'aide à la prise de


décision 24
INTÉRÊT DE L’AUDIT FISCAL

Les dirigeants et responsables des entreprises sont rarement des « fiscalistes


». Ils peuvent commettre des infractions, volontairement ou involontairement,
susceptibles d'engendrer des coûts financiers, parfois importants, pour
l'entreprise et de subir éventuellement des sanctions judiciaires.

L'entreprise se trouve de plus en plus en situation de risque permanent, lui


imposant de surveiller attentivement son environnement fiscal.

D’où l’intérêt de l’Audit Fiscal qui pourrait contribuer à l’amélioration de la


performance de l’entreprise, en aidant à maîtriser et à gérer sa situation
fiscale. Il constitue, donc, un recours privilégié pour prévenir et réduire ce
risque fiscal.

25
Risque Fiscal

Le risque fiscal peut être défini comme étant l’écart quant à l’interprétation d’une
disposition fiscale.

Une disposition fiscale peut faire l’objet de plusieurs interprétations possibles.


Toutefois, seule l’interprétation conçue par l’administration fiscal qui fait foi.

Le risque fiscal correspond, donc, à toute interprétation des dispositions du code


général des impôts différente que celle contenue au sein des circulaires
interprétatives. Bien entendu le risque fiscal peut se traduire soit par une
augmentation ou une réduction des charges fiscales de l’entreprise.

26
Risque Fiscal
Le système fiscal marocain est principalement déclaratif. Les impôts doivent être calculés correctement et
payés spontanément à des délais fixés par la loi.

Sanctions fiscales

- Paiement tardif:
Les dispositions fiscales fixent Pénalité de 10% plus une majoration de 5%
les règles à respecter pour pour le premier mois et 0,5% pour chaque
liquider un impôt. mois ou fraction du mois supplémentaire. En
cas de crédit de Tva, réduction de 15% du
Toute irrégularité est assortie de montant du crédit.
sanctions. - Imposition par voie de rôle: Pénalité de 5% si
le délai ne dépasse pas 30 jours.

27
OBJECTIFS DE L’AUDIT FISCAL

L'exercice d'une mission d'Audit suppose un objectif préalablement défini et


une démarche permettant d'atteindre cet objectif.

L'audit fiscal se distingue de l'audit comptable par le fait que l'auditeur


comptable recherche avant tout à exprimer une opinion motivée sur les
comptes annuels, or l’auditeur fiscal s'attachera à informer sur la nature du
risque fiscal, sur son étendue et son impact et particulièrement sur les actions
à engager par l'entreprise afin de corriger et réduire l'impact de ce risque

Deux objectifs principaux peuvent donc être recherchés par l'Auditeur fiscal :

28
OBJECTIFS DE L’AUDIT FISCAL.

2 Objectifs
principaux

La Régularité fiscale L'efficacité ou de


gestion fiscale

29
OBJECTIFS DE L’AUDIT FISCAL

1. S'assurer que l'entreprise auditée n'encourt pas de risque fiscal et évaluer, le


cas échéant, l'impact de ce risque :

Audit de régularité fiscale

2. Porter un jugement sur la qualité de la gestion fiscale de l'entreprise : c'est à


dire juger jusqu'à quel niveau l'entreprise mobilise-t-elle les ressources fiscales
disponibles, compte tenu de sa situation et de ses spécificités.

Audit de l'efficacité ou de gestion fiscale

30
Notion de régularité fiscale

1 La notion de régularité fiscale fait référence à la notion de risque fiscal. Ce


risque fiscal dépend de deux paramètres:
Probabilité d'existence d'erreurs fiscales au niveau des comptes de
l'entreprise.

- Complexité de la matière fiscale,


- Multitude des obligations mises à la charge de l'entreprise,
- Compétence des services fiscaux et financiers;

Eventualité de mise en œuvre du contrôle fiscal.

31
Notion de régularité fiscale

la notion de régularité fiscale ne doit pas s'apprécier uniquement dans la seule


perspective d'un contrôle fiscal qui demeure toujours un événement potentiel
et aléatoire dont la survenance est tributaire d'une part, des délais de
prescription prévus dans les différents textes de loi et d'autre part de la volonté,
des priorités et des moyens de l'Administration fiscale.

En effet, la non-conformité à la règle fiscale portera atteinte à la qualité de


l'information comptable et par voie de conséquence à la notion d'image fidèle
que devraient en principe, traduire les comptes sociaux et ce, en raison du
risque financier lié à ces irrégularités.

le respect des règles d'établissement des comptes annuels peut faire


défaut en cas de non-conformité à la règle fiscale.
32
Notion d’éfficacité ou la gestion fiscale
La notion d'efficacité ou de gestion fiscale, constituée le second objectif
recherché par l’auditeur, permet de porter un jugement sur la pertinence des
choix fiscaux en fonction des intérêts de l'entreprise.

En effet, la loi fiscale renferme aujourd'hui plusieurs régimes d'option et plusieurs


choix que l'entreprise peut aménager au mieux de ses intérêts afin de réduire au
maximum sa charge fiscale.

l'audit fiscal peut avoir divers objectifs qui dépendent à la fois de la qualité du
prescripteur de la mission et également de l'étendue des travaux
d'investigation arrêtés par les parties, compte tenu du coût de la mission et
de l'objectif recherché à travers le recours à ce type d’audit.

33
Typologie d’Audit Fiscal
Globalement, et selon les objectifs de l’audit fiscal, on peut délimiter la mission
d’audit fiscal en deux axes principaux:

▪ Audit de Compliance
▪ Audit d’opportunité

Audit de Compliance: le but est de s’assurer que le contribuable se plie aux


obligations de forme (comptables et fiscales).

Audit d’opportunité: il s’git d’apprécier l’efficacité fiscale de l’entreprise et


son aptitude à arrêter des choix fiscaux pertinents. .

34
REGLES APPLICABLES A L’AUDITEUR FISCAL

Les règles générales qui devraient s'appliquer d'une façon personnelle à


l'auditeur fiscal concernent:

- Son indépendance,
- Sa compétence;
- Et son intégrité.

35
Règle d’indépendance

L'auditeur fiscal doit être (et paraître) impartial dans son jugement. Cette
indépendance devrait s'apprécier aussi bien sur le plan matériel que sur le plan
moral:

❖ L'indépendance matérielle: l'auditeur ne doit pas être dans une situation de


dépendance qui risque de compromettre son objectivité (Par exemple: être en
relation d'affaires avec le client ou encore d'avoir un lien quelconque avec I
'audité qui pourrait délimiter sa liberté).

❖ L'indépendance morale: permettra de s'assurer que l’auditeur fiscal fait


preuve d'honnêteté et d’intégrité dans son comportement en écartant toute
possibilité de subir des pressions externes l'amenant à modifier son jugement.

36
Règle de compétence

Le succès de l 'audit fiscal auprès des entreprises dépendra en premier lieu


d'un niveau minimum de qualité que seule la compétence des intervenants
dans ce domaine pourrait garantir.

En matière d'audit fiscal, l'auditeur fiscal doit maîtriser non seulement la


fiscalité, mais également les techniques d'audit et les techniques comptables.

l’auditeur fiscal doit être d'un niveau de compétence élevé exigeant à la


fois un profil de spécialiste et également celui de généraliste polyvalent.

37
Règle de secret professionnel

L'auditeur fiscal est amené tout au long de ses missions à prendre


connaissance d'informations confidentielles ou de risques importants dont la
divulgation pourrait causer des préjudices à l'entreprise auditée.

Il détient également toutes les conclusions relatives à la situation fiscale de


l'entreprise, conclusions qui, si elles arrivent à tomber entre les mains de
tierces personnes, pourraient être utilisées contre elle.

A cet égard l’auditeur fiscal est tenu du secret professionnel.

38
Qui peut exercer la Mission d'audit fiscal ?

Contrairement au commissariat aux comptes et à l'audit comptable et financier


qui ont été réservés exclusivement à l'expert-comptable (la loi n° 15-89).

L’audit fiscal à l'instar de tous les autre audits opérationnels n'est pas réservé
exclusivement à une profession précise.

Cette situation pourrait poser le problème de voir plusieurs


professions prétendre à l 'accomplissement des missions d'audit fiscal.
D'où le risque immédiat de porter atteinte à l'avenir de cette discipline

39
DEMARCHE DE L’AUDIT FISCAL

40
Toute mission d’audit suppose une démarche et une méthodologie permettant
d’atteindre son objectif avec le maximum de sécurité et transparence et en
utilisant les moyens nécessaires de façon optimale. L’audit fiscal n’échappe pas
à cette règle.

La démarche général de l’audit fiscal s’articule autour des quatre étapes suivantes
(après la phase préliminaire):

• Prise de connaissance générale de l’entreprise et de la fonction


fiscale;
• Évaluation du contrôle interne inhérent aux questions fiscales;
• Contrôle des opérations fiscales;
• la synthèse et le rapport d’audit fiscal.

41
PRISE DE CONNAISSANCE GENERALE

Cette phase constitue un préalable nécessaire pour l’orientation efficace des


travaux sur les zones de risques les plus saillantes. Elle présente dans sa
consistance, les mêmes caractéristiques que dans la démarche de l’audit
financier et comptable.

L’auditeur peut être un salarié de Le champ de la mission peut être


l’entreprise ou faisant partie proposé par l’auditeur en
d’une structure d’Audit: Audit connaissance de cause de la
interne cartographie des risques.
Il peut être un consultant externe: Nature particulière de l’activité
Audit externe. Clignotants fiscaux: Pénalités et
majorations
La mission d’audit peut être
proposée par l’auditeur et validée
par la Direction générale.
42
PRISE DE CONNAISSANCE GENERALE

L'audit, en toutes ses variétés, exige de la part de l'auditeur une excellente


connaissance globale de l'entreprise qui lui permettra par la suite d'orienter
ses travaux et réaliser ses recherches.

La prise de connaissance générale présente un intérêt particulier dans la


mission d'audit fiscal;

Elle permet de dégager les spécificités de l'entité et préparer par


conséquent le dossier permanent composé par les différents dossiers.

43
Intérêt de la Prise de
Connaissance

Cette étape permet à l'auditeur d'assimiler le contexte de l’entreprise:

❑ Interne: Activités et organisation générale de l’entreprise;


❑ Externe: contexte juridique et réglementaire, environnement économique,
environnement social ...

Elle met en relief les spécificités de l'entreprise ainsi que les éventuels
problèmes, risques ou failles pour orienter ses investigations et recueillir par la
suite des éléments de compréhension.

Une telle opinion est basée sur des éléments probants.


1. Les Éléments de Compréhension
2. Les Éléments De Preuve
44
Préparation des Différents
Dossiers
La prise de connaissance générale est une première étape du processus d'audit
fiscal qui débouche sur l'établissement de plusieurs dossiers qui cernent des
recueillis sur l'entreprise dans des différents domaines.

Ces informations sont collectées suite à une visite des lieux et par des interviews
des personnels. On listera indicativement les dossiers suivants :

Les informations générales


Les informations juridiques
Les informations comptables et financières
Les informations opérationnelles
Les informations relatives au secteur d'activé
Les informations sur les avantages fiscaux
Informations sur les principales conventions

45
ÉVALUATION DU CONTROLE INTERNE

L'évaluation du contrôle interne consiste à l'appréhension de la qualité


organisationnelle de l'entreprise par un examen des principales procédures
(vente, achat, immobilisation, stock, trésorerie ...);

C'est une évaluation générale du contrôle interne faite sur deux plans :

- Le plan comptable;
- Le plan fiscal (évaluation approfondie spécifique au domaine fiscal).

46
L’Evaluation Générale du Contrôle Interne

Pour pouvoir donner un avis sur la régularité et la sincérité des comptes et


apprécier l'image fidèle sur le patrimoine et la situation financière de
l'entreprise, l'auditeur doit examiner les dispositifs de sécurité mis en place
pour assurer un enregistrement convenable des opérations effectuées par
l'entreprise.

C'est l'ensemble de ses sécurités que l'on dénomme « Contrôle Interne ».


Cet examen du système de CI va permettre à l'auditeur de déterminer le
niveau de contrôle à effectuer.

47
L’Evaluation Générale du Contrôle Interne

L'Evaluation du Contrôle Interne s'opère en cinq étapes :

1. La Description des Procédures


2. Les Tests de Conformité
3. L'Évaluation Préliminaire du CI
4. Les Tests de Permanence
5. L'évaluation Définitive du CI

48
1. La Description des Procédures

En fonction de la nature des opérations effectuées au sein de


l'entreprise l'auditeur identifie et décrit les procédures de
contrôle. Il doit rechercher les sécurités mises en place pour la
constatation des différentes opérations.

Cette description est d'autant plus rapide quant il existe un


manuel de procédures au sein de l'entreprise.

49
2. Les Tests de Conformité

Une fois les procédures sont identifiées, l'auditeur doit vérifier


que la description du système de CI est correcte et reflète la
réalité de l'entreprise, c'est-à-dire que l'ensemble des
sécurités identifiées est véritablement appliqué.

Il doit s'assurer, aussi, qu'il n'existe pas d'autres procédures


informelles qui sont d'application et qu'elles n'ont pas été
repérées.

50
3. L'Évaluation Préliminaire du CI

Au niveau de ce stade, l'auditeur dégage les forces et les


faiblesses et formule un jugement sur la qualité du CI.

4. Les Tests de Permanence


Ces tests s'effectuent généralement par sondage. Ils visent à
s'assurer que les procédures jugées fiables et correctes sont
effectivement appliquées. Ils confirment ou infirment
l'évaluation préliminaire du CI.

51
5. L'évaluation Définitive du CI

Cette évaluation détermine l'étendue de la phase suivante à


savoir le contrôle des comptes.

Si elle dégage des faiblesses, l'auditeur va consacrer plus de


temps et plus d'importance au contrôle approfondi des états
financiers.

En plus, elle permet à l'entreprise d'améliorer son système


de contrôle interne pour les exercices ultérieurs.

52
L’Evaluation Des Spécificités Fiscales

Après l'évaluation générale du contrôle interne, il est importe de procéder à


une autre évaluation relative au domaine fiscal.

L'auditeur fiscal analysera la façon par laquelle sont traités les problèmes
fiscaux et s'interrogera par conséquent sur l'existence d'un service fiscal
ainsi que sa position et son organisation au niveau de l'organigramme de
l'entreprise ; le cas échéant sur ceux qui s'occupent de ces problèmes
fiscaux et leurs fonctions.

53
L’Evaluation Des Spécificités Fiscales

L'auditeur devra:
Examiner si l'entreprise a recouru à un ou plusieurs conseillers extérieurs pour
apporter des solutions ou des appuis à certains problèmes.

Etudier les méthodes de traitement des questions fiscales.

Observer les conditions d'établissement des différentes déclarations fiscales.

Etudier les procédures de vérification et de contrôles utilisées par l'entreprise.

54
L’Evaluation Des Spécificités Fiscales

S'assurer qu'il y ait eu un contrôle ultérieur à la préparation des déclarations


par un supérieur hiérarchique tant en matière de respect des règles fiscales
qu'au niveau de la vérification arithmétique.

Analyser les procédures d'envoi des déclarations fiscales et par la suite ceux
confirmant leur dépôt aux délais légaux.

Contrôler les conditions dans lesquelles sont effectuées les versements au


trésor : procédures d'autorisation de paiement, relations entre les
responsables fiscaux et ceux de la trésorerie, concordance entre les sommes
dues par l'entreprise et les montants effectifs.

55
L’Evaluation Des Spécificités Fiscales

Cette évaluation spécifique du CI sur le plan fiscal conduit l'auditeur à


mettre en évidence :
Les faiblesses du système de CI desquelles s'engendrent les risques fiscaux.

Les forces du système de CI auxquelles on peut soutenir pour améliorer


l'efficacité fiscale de l'entreprise.

56
L’Evaluation Des Spécificités Fiscales

Recommand
ations
FAIBLESSES FAIBLESSES DE
THEORIQUES CONCEPTION
CONCEPTION
FORCES FORCES DE
THEORIQUES CONCEPTION

TEST DE CONFORMITÉ BONNE APPLICATION

TEST DE Vérification de l'application


PERMANENCE permanente des points forts
57
ÉLABORATION DU PROGRAMME DE TRAVAIL

Le programme de travail est un outil de gestion opéré dans une mission


d'audit pour tenir compte de deux types de contraintes :

La première est une contrainte de temps du fait que la mission d'audit


s'étale sur une période restreinte (quelques mois).

La deuxième est une contrainte de résultats qui ne s'impose que pour des
missions d'audit contractuelles tel est le cas de la mission d'audit fiscal.

Ainsi, « le travail d'un auditeur doit être planifier de manière appropriée et les
assistants, s'il en existe, doivent être supervisés de manière régulière et
satisfaisante ».

58
ÉLABORATION DU PROGRAMME DE TRAVAIL

Le programme d’audit permet de décrire la nature et l'étendue des travaux à


effectuer. Son utilisation efficace apporterait à l'auditeur une économie de
temps, et surtout lui permettrait à se consacrer aux procédures les plus
importantes.
Pour ce qui est de l'audit fiscal, l'utilité d'un tel programme se résume ainsi :

éviter l'oubli d'importants contrôles portant sur différents impôts;


simplifier la répartition des tâches entre les différents collaborateurs tout en
s'assurant qu'un risque d'omission ne peut pas y exister;
superviser l'avancement des travaux de recherches et d'investigations pour
l'ensemble de la mission ainsi que des membres de son équipe;
respecter son calendrier et donne par la suite une image fiable de ses
recommandations.
59
Contrôle des opérations fiscales

Le rapprochement entre la connaissance acquise de l’entreprise lors des


phases précédentes ainsi que l’évaluation des forces et faiblesses du
contrôle interne permettra à l’auditeur fiscal de définir l’étendue des
contrôles à opérer. Ces contrôles dépendront de la nature et des objectifs
de la mission.

Exemples:

1/ Nouvellement recruté par une entreprise, vous avez constaté les variations
de l’IR salarial. Quels sont les contrôles à effectuer?

2/ Vous avez observé que l’entreprise enregistre des pénalités et des


majorations en matière de la TVA déclarée, que conseillez-vous à
l’entreprise? 60
SYNTHESE ET RAPPORT D'AUDIT

Le rapport d’audit, dans lequel sont consignés les conclusions des travaux élaborés,
concède à l'auditeur la possibilité de répondre aux préoccupations et aux attentes
du prescripteur justifiant le recours à une mission contractuelle d'audit.

Contrairement à ce qui est le cas en matière d'audit comptable et financier, les


instances professionnelles n'ont pas élaboré des normes de rapport spécifique à
l'audit fiscal. Ce qui a laissé une grande liberté aux auditeurs et aux prescripteurs
dans le choix des caractéristiques du rapport.

1. La Forme du Rapport
2. Le Contenu du Rapport
3. Les Caractéristiques du Rapport

61
La Forme du Rapport

Il n'existe pas de dispositions générales quant à la forme que doit revêtir un


rapport d'audit fiscal.

La forme écrite est préférable: elle permet, d'une part, un recensement


méthodique des constatations effectuées qui sont plus explicites qu'une
simple communication orale. D'autre part, il peut servir de référence en cas
de litige ultérieur portant par exemple sur la qualité des travaux accomplis.

L'auditeur peut compléter ce rapport écrit par un entretien avec le


prescripteur (entreprise) afin de préciser la portée de certaines conclusions
avancées, voire même de fournir quelques indications complémentaires.

Rapport provisoire et Rapport définitif.

62
Le Contenu du Rapport

Lors de l'élaboration de la lettre de mission, l'auditeur et le prescripteur sont en


mesure de fixer par avance la structure générale du rapport qui conclura la
mission.

le prescripteur doit définir les domaines sur lesquels il souhaite que les travaux
seront portés et par conséquent sur lesquels seront appuyés les conclusions.

Au-delà des domaines de travail, le prescripteur doit préciser à l'auditeur la


nature des informations qu'il souhaite recueillir dans le rapport. Il peut en effet
rechercher une opinion sur l'existence ou l'absence de risque fiscal majeur ;

il peut encore chercher un constat sur la situation fiscale de l'entreprise, le


rapport constitue alors un inventaire des différentes anomalies rencontrées.

63
Les Caractéristiques du Rapport

L’auditeur doit faire référence aux différents travaux qu'il a effectués dans
le cadre de sa mission. Cette description est importante, notamment en cas
de litige ultérieur entre les parties, afin de justifier le coût de la mission et
d'apprécier la qualité des travaux effectués par l'auditeur ainsi déterminer
si celui ci a été diligent ou non en cas de mise en cause de sa responsabilité
par le prescripteur.

L'auditeur doit pour cela énoncer les contrôles auxquels il n'a pas pu
procédé et les raisons pour lesquelles ces contrôles n'ont pas pu être
effectués.

64
MODALITES DE L’AUDIT FISCAL

65
Audit Interne Vs Audit Externe

Audit fiscal à postériori Vs Audit fiscal à priori


L’audit fiscal est une mission qui peut être effectuée par un salarié ou un groupe de salariés de
l’entreprise (Audit Interne) ou en s’adressant à un consultant (Audit externe ).

Modalités

Audit interne: Audit externe:

Il peut être effectué soit d’une manière L’entreprise peut s’adresser à un


systématique ou simplement consultant externe pour s’assurer
occasionnelle: Audit d’une déclaration d’une pratique fiscale ou pour
d’IS avant sa déposition (à titre faire un choix en prenant en
d’exemple). considération l’impact d’impôt.

66
L’audit fiscal à postériori

Il peut concerner tous les impôts, l’auditeur interne ou externe passe sous contrôle fiscal les
opérations déjà effectuées pour s’assurer de leur conformité aux dispositions fiscales.

Contrôle: Vérification

Passer en révision fiscale Relever les erreurs, évaluer Les erreurs relevées
les opérations déjà le risque. doivent être prises en
enregistrées et les impôts Provisionner le risque pour considération pour
déjà payés et s’assurer de ne pas faire apparaître un rectifier les systèmes
leur conformité aux règles résultat gonflé. d’information , actualiser
fiscales L’audit malgré qu’il porte les procédures et
sur le passé il impacte le responsabiliser le
résultat de l’exercice. personnel.
(Prudence)
67
Volets de l’audit fiscal à postériori
Au lieu de laisser la vérification fiscale des actes accomplis par l’entreprise aux inspecteurs
d’impôt lors d’un contrôle fiscal prochain, il est plus salutaire à une entreprise d’effectuer son
auto-contrôle.
Impôts à contrôler

Impôts déclarés par l’entreprise Impôts dont les bases sont


et soumis à un contrôle de déclarées par l’entreprise et
l’administration fiscale: l’impôt reçu par notification: Les
bases déclarées doivent être
1/ IS correctes.
2/ Revenus salariaux 3/ TVA La vérification de l’impôt reçu
4/ Autres impôts doit être effectuée pour éviter
de payer un impôt indu.

68
L’impôt sur les sociétés
Les liasses fiscales déposées les années précédentes non prescrites doivent
faire l’objet de vérification pour s’assurer que les impôts calculés et payés
étaient correctement arrêtés. Deux scénarios:

1) Erreurs ayant entrainé une minoration de l’impôt:

Evaluer le risque fiscal;


Provisionner le risque;
Etablir une note pour éviter les erreurs dorénavant.

2) Erreurs ayant majoré l’impôt:

Déclaration rectificative pour restitution d’impôt. (Assez rare) mais établir un


rapport pour ne plus refaire l’erreur du passé.
69
Exemp
fiscal déclaré en N-1 : 1 334 560 dh
le
En contrôlant la télé déclaration de N-1, vous avez relevé les données suivantes: Résultat net

Base de cotisation minimale : 35 678 400 dh


Parmi les charges comptabilisées on retrouve:
1/ Un aménagement d’un magasin de stockage pour un montant (HT) de 580 400 dh (engagé en
Juillet N-1) comptabilisé en Entretien et réparations. L’aménagement peut être amorti en 5 ans.
2/ Une prime assurance-vie sur la tête du dirigeant d’un montant de 110 020 dh au profit de
l’entreprise, elle n’a fait l’objet de réintégration.
3/ Une dotation aux amortissements d’un camion de livraison, acquis le 08/09/N-2, ratée en N-2
et comptabilisée en cumul avec celle de l’année N-1: Coût du Camion 800 000 dh taux
d’amortissement 20%.
4/ Des taxes de douane pour un montant de 165 400 dh relatif à l’importation d’un matériel
industriel acquis le 02/01/N-1 et comptabilisées en Impôts et taxes. Le matériel est amorti sur 10
ans.
Parmi les produits figurent:
1/ Reprise sur une provision non déductible pour un montant de: 23 620.
2/ Un intérêt reçu le 12/12/N-1 d’une banque comptabilisé pour son montant brut de 23 450 dh,
la TPPRF n’a pas été imputée sur le quatrième acompte de l’exercice N-1.
3/ Vente à un client étranger résidant au Maroc pour un montant de 120 000, comptabilisée en
70
TTC.
Opération Erreur soulevée Ajustement

1 Imputation comptable (C’est une Réintégration de la valeur à la base imposable


immobilisation et non pas une charge). (580 400).

Déduction de la dotation aux amortissement


( 580400 x 20% X 6/12)
2 Erreur fiscale : La prime d’assurance en Réintégration de la valeur à la base imposable
question n’est pas une charge déductible. (110 020)
3 Erreur comptable (une dotation omise doit Réintégration de la dotation comptabilisée
être constatée à la fin de la durée de vie de (800 000 X 20% X 4/12)
l’immobilisation.
4 Imputation comptable (C’est une Réintégration de la valeur à la base imposable
immobilisation et non pas une charge). (165 400).

Déduction de la dotation aux amortissement


( 165 400 X 10%)

5 Erreur fiscale: si la provision n’est pas Déduction de la reprise (23 260)


déductible, sa reprise n’est pas imposable
6 Erreur fiscale: La TPPRF doit être imputée de Imputation de la TPPRF de l’impôt de
l’impôt exigible. l’exercice (23 450)
7 Erreur comptable: les ventes sont Déduction de la valeur de la TVA
comptabilisées en HT. La TVA facturée (120 000/6 = 20 000
constitue un dette.
71
Taux progressifs
A partir de 2019 La loid’IS
de finances a mis en place des taux progressifs en en
remplacement des taux proportionnels.
Tranches Taux Somme à déduire
Inférieur ou égale à 300 000 dh 10% 0
De 300 001 dh à 1 000 000 dh 20% 30 000 dh
(17,50 %
en 2019
Supérieur à 1 000 000 dh 31% 140 000 dh

Exemples:

Résultat net fiscal de: 299 000 dh


Résultat net fiscal de: 310 000 dh
Résultat net fiscal de: 4 950 000 dh
Déterminez l’IS. 72
Erreurs fiscales
Toute erreur sur la détermination de l’assiette fiscale ou lors de calcul de l’impôt est
assortie de sanctions.

Types d’erreurs

Erreurs sur le calcul de l’assiette: Erreurs provenant de


- Erreurs au niveau comptable:
Le résultat avant impôt l’application d’un tarif fiscal
représente le point de erroné:
départ de calcul du résultat Les tarifs fiscaux connaissent
net fiscal. des modifications fréquentes.
- Erreurs de traitement fiscal: Le contribuable doit sans
Une correction extra- cesse actualiser et paramétrer
comptable est omise. son système d’information.

EX 1: Imputation d’une dépense immobilisable en charge.


Non prise en compte d’une charge non déductible dans les corrections extra-comptables.

EX 2 : Application d’un tarif erroné lors de calcul d’un impôt exigible.

73
Impôts retenus à la
Article : 4 du CGI:
source
L’IS est en général supporté et payé par le contribuable lui-même. A titre dérogatoire prévu par la loi, l’impôt
est retenu à la source et versé au trésor par le distributeur d’un revenu.

Trois situations

Produits des actions: TPA Produits de placements à


revenus fixes des personnes Produits visés dans l’article
retenus sur les produits des
physiques ou morales 15 versés à des personnes
actions ou parts sociales mis
qu’elles imposables ou non résidentes.
à la disposition des
exonérées. Revenu de source marocaine
personnes physiques ou
La TPPRF est retenue et se transféré à l’étranger:
morales résidentes ou non
considère comme un crédit Retenue de 10%.
au Maroc.
d’impôt.

EX 1: Accord d’un dividende de 9 dh par action, le capital est constitué de 50 000 titres.
EX 2: Une banque a calculé l’intérêt brut de : 34 568,00 dh dû à une personne qui a un placement chez
elle. (H1 : Personne morale, H2 :Personne physique)
EX 3: Une société résidente au Maroc doit verser à une société étrangère non résidente une prestation
de service pour un montant brut de: 12 450,00 €. 1 € = 10,84 dh.

74
Retenue à la source des transferts à
l’étranger pour une prestation de
service
Les entreprises résidentes au Maroc sont redevable d’une retenue à la source sur les transferts
qu’elles effectuent contre une assistance technique reçue de l’étranger. Les entreprises
résidentes sont aussi redevables de la TVA du prestataire étranger puisque le service est
consommé sur le territoire marocain.

75
Comptabilisation : Retenue sur les transferts à l’étranger

Supposons une filiale marocaine qui paie une prestation d'assistance technique au groupe situé à l'étranger.

Montant des prestations 1 000 000,00

RAS opéré par la banque 100 000,00Cette RAS est imputée par le
groupe

Montant transféré au groupe 900 000,00

TVA à déclarer par la filiale au maroc 200 000,00

Comptabilisation chez la filiale


D C

6126Prestation de service 1 000 000,00


3455 Etat TVA récupérable 200 000,00
4488Groupe 900 000,00
4458 Etat RAS 100 000,00
4458 Etat TVA / Transferts 200 000,00

Comptabilisation chez le groupe

7125 Vente de service 1 000 000,00


3453 Acompte IS 100 000,00
3488Filiale 900 000,00
76
La cotisation
minimale
La cotisation minimale est un minimum d’imposition que les contribuables doivent supporter.

En matière d’IS et d’IR sous le régime RNR ou RNS:


Chiffre d’affaires et autres produits d’exploitation (Article 9:A: 1 et 5), les produits financiers
((Article 9, I- AB: 1,2 et 3), subventions et dons reçus (Article 9:1: A :4et les produits non
courants (article 9, I, C 2 et 4):
Chiffre d’affaires, Autres produits d’exploitation, subvention d’exploitation, produits des titres,
gains de change, les intérêts créditeurs et autres produits financiers, Subventions d’équilibre,
reprises sur subvention d’investissement et les autres produits non courants (dégrèvements .

- Chiffres d’affaires
- Autres produits d’exploitation (Jetons de présence reçus, transports facturés,…..)
- Produits financiers: Produits de titres, Gains de change, Intérêts créditeurs et autres
produits financiers.
- Subventions d’exploitation, subvention d’équilibre, Reprises sur subventions
d’investissement. Autres produits non courants. (dégrèvements sur impôts déductibles)
.

77
L’impôt sur les salaires
L’IR sur les salaires est à la charge de l’employeur, en cas d’erreur c’est le redevable qui en
subit les conséquences.

Deux scénarios

Erreurs ayant entrainé une


minoration de l’impôt: Erreurs ayant majoré l’impôt:

Déclaration rectificative pour


Evaluer le risque fiscal.
restitution d ’impôt.
Provisionner le risque.
(Assez rare) mais établir un
Etablir une note pour éviter les
rapport pour ne plus refaire
erreurs dorénavant.
l’erreur du passé.

78
Exemple
Dans une mission d’audit de la paie vous avez relevé les données suivantes sur le
bulletin de salaire du mois de Janvier N de Mr Fathi Ali marié et père de deux enfants à
charge:
Eléments Retenues Gains
Salaire de base:
Heures normales 198 h x 35dh 6 930,00
Heures supplémentaires 16 h x 35 x 1,25 700,00
Compléments:
Prime d’ancienneté 10% 693,00
Prime de rendement 150,00
Indemnité de transport 420,00
Indemnité hiérarchique 250,00
Salaire brut total 9 143,00
Cotisations sociales:
CNSS 8 473,00 x 4,48% 379,59
AMO 8 473,00 x 2,26% 191,49
CIMR : 8 473,00 x 4,5% 381,28
IR : 828,24
Total des retenues 1 780,60 (-) 1780,60
Salaire net à payer 7 362,40

Remarques:
Heures supplémentaires: 12 h le jour et 4 h la nuit en journées ouvrables. Date de recrutement
: 01/04/N-12
79
Identifier et Rectifier les erreurs commises sur le bulletin
La TVA
La TVA doit être déclarée par l’assujetti en respectant les règles de déduction, le régime
d’exigibilité des TVA facturées et le paiement instantané.

Règles à observer

TVA facturée: TVA récupérable:


Régime choisi: Immobilisations et
Encaissements. Régime charges le mois même de
des débit. Contrôle de la paiement. observer donc
bonne facturation de la les dates de paiement et
TVA les pièces justificatives.
Contrôle des pièces reçues

80
Contrôle de la TVA facturée
Les erreurs de la déclaration de la TVA peuvent provenir des erreurs
de facturation de la TVA.

Vérification du montant de la TVA facturée

Contrôle de l’assiette Contrôle du taux appliqué


taxables Connaitre les Connaître les articles à
règles de calcul de la base taxer et les taux qu’il faut
taxable leur appliquer.

Une TVA sur facturée est totalement exigible à l’Etat.


Une TVA sous facturée fait courir à l’entreprise un risque fiscal.
81
Exempl
e
Une entreprise commercialise deux articles:
- L’article A taxé à 20%.
- L’article B taxé à 14%
Lors d’une mission d’audit vous avez retrouvé la facture suivante:
Marchandises A Marchandises B 1 200 120 144 000,00
800 150 120 000,00
Total (HT) 264 400,00
Remise 5% 13 200,00
Net commercial 251 200,00
Escompte 2% 5 024,00
Net financier 246 176,00
TVA 20% 49 235,20
Transport (forfait) 3 500,00
Total à payer 298 911,20

Relever les erreurs sur la facture.


82
TVA récupérable
La TVA reçue sur des factures des tiers est normalement récupérable sauf pour
certaines dépenses précisées par la loi où le droit à déduction est refusé.

Contrôles à effectuer

Observer la date de paiement


La TVA est bien facturée par les
pour reporter les TVA sur la
tiers Contrôle des factures
déclaration. En cas de régime
reçues.
débit, l’acceptation d’un effet
S’assurer que la TVA est admise
de commerce ouvre droit à la
en récupération.
déduction de la TVA.

Une TVA exclue de récupération mais portée sur la déclaration ou récupérée


avant la date autorisée pour sa récupération entraîne soit une réduction de la
TVA due soit une augmentation du crédit de TVA.
83
Exempl
e vous êtes intéressé à la déclaration mensuelle du
En vérifiant les déclarations de la TVA, vous
mois de décembre N.
1/ Une TVA de 23 450 dh payée au fournisseur « DAZ » le 29/12/N n’a pas été portée sur la
déclaration.
2/ Une TVA de : 12 340 dh a été totalement déduite toutefois la facture y afférente d ’un
montant (TTC) de 148 080,00 dh n’a été payé que partiellement Tva relative au paiement est
de: 11 060 dh.
3/ Un virement d’un client pour un montant de : 294 360 dh n’a pas été pris en compte.
4/ Un chèque remis à l’encaissement le 28/12/N pour un montant de: 137 040 dh la TVA y
afférente a été déclarée. Le chèque est revenu impayé le 06/01/N+1.

Le montant de la TVA payée au titre de la déclaration de décembre était de 45 670 dh.

Identifier et Rectifier les erreurs commises.

84
Les autres impôts
Tous les autres impôts méritent d’être vérifiés: Taxe professionnelle, Taxe
d’habitation et autres.

- Certains impôts, même s’ils sont calculés par l’administration fiscale, se


basent sur les déclarations déposées par le contribuable lui-même.
- Certaines formalités déclaratives doivent être effectuées sous peine de
sanctions pécuniaires:

-- Déclaration d’existence.
- Déclaration de modification ou de changement d’adresse.
- Déclaration de changement d’objet.
- Déclaration périodiques ou annuelles.
85
Contrôle et vérification des impôts
à priori
Avant de prendre certaines décisions, les dirigeants désirent toujours évaluer l’impact
fiscal en vue de faire des choix rationnels:

Quelques exemples

Investissement de
Choix de modalité de croissance: Formes juridiques à choisir.
financement: - Création d’un atelier par Zone d’implantation. Choix
- Acquisition et extension de l’usine. du secteur d’activité.
financement (Dette ou - Création d’une nouvelle Options fiscales
autofinancement) entité nouvelle.
- Location: Crédit-bail ou - Croissance externe: fusion
location simple. acquisition d’une autre
société.
86
LES REGLES GENERALES DE
L’AUDIT FISCAL PAR CYCLE
D’OPERATION DANS L’ENTREPRISE

87
Financement permanent
Capital

En matière de l’IS :
- S’assurer de la déduction des frais préliminaires par amortissement;
- S’assurer dans le cas où la société a réduit son capital pour compenser des pertes comptables
que le déficit fiscal est reporté sans en avoir déduit le montant des pertes comptables
compensées.

En matière de TPA :
Vérifier l’imposition des sommes remboursées par la TPA en cas de remboursement de capital.

Réserves et Résultats
• S’assurer que les dividendes attribués aux personnes physiques ainsi qu’aux sociétés actionnaires
n’ayant pas présenté une attestation d’imposition á l’IS ont été soumis á la TPA au taux de 15%.
• S’assurer que la société a réalisé les prélèvements de 15% au titre de TPA sur les distributions de
réserves. 88
Dettes de Financement
• En matière de l’IS :
Vérifier l’application des conditions exactes contenues dans les contrats d’emprunts, et
notamment les échéances prévues.

• En matière de la TPPRF :
S’assurer que les intérêts versés aux associés, ou aux non résidents en rémunération des avances
et prêts consentis ont été soumis á la retenue á la source au titre de la TPPRF.

Subventions d’investissement
D’essence essentiellement fiscale, ces éléments répondent à des limitations et à des conditions que
la société doit respecter à l’instar :

• De la vérification que la quote-part de subvention reprise au compte de produits et charges a


été soumise a la cotisation minimale.

• De s’assurer que les montants enregistrés dans les comptes de subventions correspondent
bien á des subventions d’investissement.
89
Actif immobilisé
Immobilisations en non valeurs:
S’assurer que la cadence d’amortissement de ces immobilisations est bien respectée :

- Sur une période de 5 ans par annuités constantes.

- S’assurer que les honoraires (qui seraient compris dans ce poste) ont bien été portés
sur la déclaration des rémunérations allouées á des tiers.

Immobilisations Incorporelles

• S’assurer que les provisions constituées sur ces éléments, et le cas échéant, les amortissements
exceptionnels constatés remplissent les conditions prévues par la loi ; naissance de risque,
évaluation suffisante de la dépréciation…

• S’assurer que tous les éléments incorporels font l’objet de documentation justifiant leur valeur
immobilisée. 90
Immobilisations corporelles

• En matière de l’IS :

- S’assurer que les cessions sont faites á des conditions normales et qu’elles sont correctement
enregistrées et taxées
- S’assurer que les immobilisations produites par l’entreprise pour elle- même sont
enregistrées au coût de production. Et que la facture de livraison à soi-même a été établie.

• En matière de la TVA :

- S’assurer qu’en cas de cession d’une immobilisation dans un délai inférieur à 5 ans, que la
société a opéré la régularisation de la TVA déduite sur l’immobilisation.
- Vérifier que la TVA sur immobilisations admise á déduction a bien été récupérée le mois même ;
avec application du prorata si c’est nécessaire, et que la partie non récupérable a été intégrée á
la valeur de l’immobilisation.

91
Actif circulant

Stocks

• S’assurer que l’inventaire physique existe : vérifier qu’il est détaillé et qu’il fait ressortir la
valorisation des divers biens.

• S’assurer que la valorisation des stocks se Fait conformément aux règles qui sont prévues par la
loi, selon la nature des biens

92
Clients
• En matière de l’IS :
- S’assurer que toutes les factures émises ont bien été rattachées à l’exercice concerné, eu égard
à la livraison ou à la réalisation de la prestation.
- S’assurer au niveau du tableau de passage du résultat comptable au résultat fiscal que Les
gains de changes latents découlant de la conversion précédente ont été imposés.
- Vérifier que les provisions pour clients douteux constituées respectent les conditions fiscales de
déductibilité et sont étayées par des dossiers
justificatifs.

• En matière de TVA :
S’assurer du respect du fait générateur au titre des encaissements sur les créances :

• Par espèce. : jour de réception de l argent.


• Par chèque : date de réception du chèque.
• Par effet : date de l’échéance et non l’escompte.
• Echange: date d’échange des biens.
• Libération gratuite d’une créance: Date de la décision de la libération.
• Cession avant 5 ans: Date de cession

93
Passif Circulant
Comptes de fournisseurs

- S’assurer que les soldes fournisseurs regroupent la totalité des factures reçues, et que
l’enregistrement est correct.

- S’assurer que les gains de change latents découlant de cette conversion ont été intégrés dans
la base imposable à l’IS.

En cas de réalisation d’opération d’importation s’assurer :

• Que suite au paiement du fournisseur le compte correspondant est soldé par la constatation
d’un gain ou perte de change pour la différence entre le montant payé et celui figurant au
compte fournisseur.
• Qu’à la date de clôture, les comptes fournisseurs sont convertis au cours de clôture par la
contrepartie des comptes de conversion actifs ou passifs.

94
COMPTES DE CHARGES
Autres charges externes

• Les objectifs de contrôle visent à s’assurer en général que les charges enregistrées en
comptabilité concernent l’exploitation, qu’elles sont dûment justifiées et enregistrées dans la
bonne période en respect des règles qui leur sont applicables.

Impôts et taxes

Il s’agit de vérifier que les impôts et taxes enregistrés se rapportent à l'exploitation et sont traités en
conformité des règles prévues par la loi.

Charges financières

• Les Contrôles ont pour objectif de vérifier que les charges financières enregistrées en comptabilité
concernent l’exploitation, et répondent aux autres règles de base de déductibilité fiscale:
notamment la limitation de la déductibilité des frais financiers se rapportant aux comptes
courants des actionnaires, la séparation des exercices et autres. 95
COMPTES DE PRODUITS

Les produits d’exploitation

• Les objectifs de revue visent à s’assurer que l’ensemble des produits de l’entreprise ont été
enregistrés en comptabilité et correctement taxés en conformité des règles fiscales. Il y a lieu
également de s’assurer du respect des obligations prévues par la loi, notamment celles
relatives à la facturation.
Les produits financiers

• Les contrôles prévus à ce niveau visent à vérifier que les opérations financières réalisées par la
société avec des tiers, donnent lieu à la perception de produits financiers; de même que les
autres produits sont correctement enregistrés en conformité des règles applicables.

• Les contrôles doivent s’assurer du respect des principes comptables et que la comptabilité
96
est régulière.
Conclusion
L’audit fiscal réalisé en interne ou par des consultant externe vise à réduire le risque
fiscal de l’entreprise afin de lui éviter des sanctions fiscales coûteuses.

Audit fiscal
Mission réalisée par le personnel de Mission accomplie par des
l’entreprise: Audit Interne consultants externe: Audit Externe

Objectifs de l’Audit fiscal

Contrôler toutes les opérations fiscales en vue de Apprécier les conséquences des choix faits par les
s’assurer de leur conformité aux règles fiscales. dirigeants de l’entreprise.
Maîtriser le risque fiscal et améliorer les Conseiller les dirigeants et paramétrer les
qualifications des personnes chargées des systèmes d’information: Vers une gestion fiscale
déclarations. efficace.

97
Quelques Références
• Code général de normalisation comptable, 9-88 loi relative aux obligations
comptables des commerçants.
• Code générale d’impôt (CGI), Maroc, 2020
• M. BEN HADJ SAAD (2009), « L’audit fiscal dans les PME : proposition d’une
démarche pour l’expert-comptable ».
• MORGENSTERN P (2015), L’intégration fiscale, Revue Fiduciaire.
• N. BACCOUCHE (2008), « La gestion fiscale du patrimoine aujourd’hui » Revue
tunisienne de fiscalité, impression officielle de la république tunisienne.
• P. PUYPEROUX (2014), « La relation de confiance entre l’administration fiscale
et les entreprises », www.etudes.cci-paris-idf.fr.
• PINARD-FABRO M-H (2008)., Audit fiscal, Editions Francis Lefebvre.

98

Vous aimerez peut-être aussi