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FACULTÉ POLYDISCIPLINAIRE DE LARACHE

Master:

Accompagnement Entrepreneuriale
Matière: Fiscalité de l’entreprise marocaine

Pr. Nabil RIZQI


Email: nabil_rizqi@yahoo.fr 1
SUJETS DE RECHERCHE

• Débat 1: La fiscalité de l'auto-entrepreneur au


Maroc
• Débat 2: Le choix des incitations fiscales par les
entreprises
• Débat 3: Impact de la fiscalité sur les décisions et
modalités de financement des investissements
• Débat 4: La création des entreprises : principaux
enjeux fiscaux
• Débat 5: Optimisation, Évasion, Freud Fiscal: De
quoi s'agit-il?
• Débat 6: Fiscalité des entreprises en période de
crise Email: nabil_rizqi@yahoo.fr 2
SUJETS DE RECHERCHE
• Débat 7: Le redressement fiscal et la survie des
entreprises
• Débat 8 : Le contrôle fiscale des PME
• Débat 9: L'audit fiscal dans les PME
• Débat 10: Le régime fiscal des professions libérales
• Débat 11: La fiscalité des entreprises dans les
zones franches
• Débat 12: La gouvernance fiscale: contraintes et
perspectives
• Débat 13: Le risque fiscal dans l'entrepreneuriat
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Fiscalité de l’entreprise marocaine

Plan
Introduction : Les concepts fiscales de base
Chapitre 1: L’impôt sur les Sociétés (l’IS)
Chapitre 2 : L’impôt sur le Revenu (l’IR)
Chapitre 3: La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA)
Chapitre 4: L’imposition des Revenus Fonciers
Chapitre 5: La Taxe Professionnelle

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Objectifs
• Maîtriser la notion de base relative au droit
fiscale;
• Connaître les différentes sources de l'impôt;
• Connaître les modalités et conditions de
l'imposition des impôts;
• Connaître les autres impôts et taxes en les
replaçant dans leur contexte.

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Pré-requis

• Les principes comptables

• Détermination du résultat comptable (le


Compte de Produits et Charges)

• Les écritures de fin d'exercice (Travaux


d’inventaire)

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Les principes comptables
• Principe de continuité d'exploitation .
• Principe de permanence des méthodes.
• Principe du coût historique.
• Principe de spécialisation des exercices.
• Principe de prudence .
• Principe de clarté.
• Principe d'information significative.

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Le compte de résultat

Le CPC du Plan Comptable Marocain est établi en verticale


(en cascade) et permet de calculer six niveaux de résultats :
• Résultat d’exploitation = Produits d’exploitation – Charges
d’exploitation
• Résultat financier = Produits Financiers – Charges
Financières
• Résultat courant = Résultat d’exploitation + Résultat
financier
• Résultat non courant = Produits non courants – Charges non
courantes
• Résultat avant impôt = Résultat courant + Résultat non
courant
• Résultat après impôt = Résultat avant impôt – Impôt sur les
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résultats
Travaux de fin d’exercice
• Les amortissements;
• La régularisation des charges et des produits

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Introduction : Les concepts fiscales de base

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La fiscalité est une discipline juridico-
économique qui a pour objet
d’étudier les principes, les règles et
les techniques de la mise en œuvre
des impôts. Le droit fiscal
réglemente les relations financières
entre l’Etat et les assujettis à travers
un certain nombre de prélèvement
fiscaux sous forme d’impôts et taxes.
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I. Notions et définition
A. Notion de l’impôt :
L’impôt est défini comme un prélèvement pécuniaire
obligatoire effectué par voie d’autorité à titre
définitif sans contrepartie déterminée en vue de
financer les charges de l’Etat, des établissements
publics et des collectivités locales :
- Prélèvement pécuniaire : l’impôt s’exprime en DH,
payé par la monnaie.
- Obligatoire : par l’effet de la loi.
- Effectuer par voie d’autorité : forcer les gens à payer.
- A titre définitif : perdu pour toujours à la différence
de l’emprunt.
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B. Les autres prélèvements :
1. La taxe fiscale: est un prélèvement pécuniaire au
profit de l’Etat, ou des collectivités locales ou des
entreprises publiques, par voie d’autorité et de
contrainte sur les bénéficiaires d’un avantage
particulier procuré à l’occasion d’une prestation
d’un service public (Exemple Taxe d’édilité).
• La redevance: Il s'agit d'une somme acquittée en
contrepartie d'un service public rendu et de
manière plus au moins proportionnelle à ce
service. Exemple: La redevance audiovisuelle; La
redevance pour l’occupation temporaire de la voie
publique; La redevance pour l’exploitation de la
forêt ou autre ressources naturelles.
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• 3. La parafiscalité: Il s’agit des prélèvements
obligatoires, institués par voie d’autorité (sans
contrepartie) et affectés à des
organismes distincts de l’État ou des
collectivités locales, dans un but économique
ou social. (Exemple: Taxe de prévention
routière; Taxe de promotion touristique au
profit de l’ONMT)

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II. Rôles de la fiscalité
A. le rôle économique:
Le rôle économique de l’impôt réside dans le fait d’accorder
certaines exonérations fiscales dans le but d’encourager les
investisseurs à investir. En effet, Certaines entreprises sont
exonérées de payer l’impôt, soit parce qu’elles sont
nouvellement créées ou pour les encourager à produire plus
(secteur artisanal).
B. Le rôle financier:
Le rôle financier de l’impôt réside dans le fait qu’il serve à
couvrir les dépenses de l’Etat.
C. Le rôle social:
En principe l’impôt sert à atténuer les inégalités des revenus.
Les revenus faibles sont exonérés et au fur et à mesure que les
revenus augmentent l’impôt augmente.
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Ainsi, l’impôt joue à la fois un rôle
financier (financer les dépenses de
l’Etat), économiques (soutien de
l’activité d’un secteur,...) et social par
atténuation des inégalités dans le sens
où l’impôt permet de mener des
politiques sociales de redistribution
des richesses au profit des pauvres par
les organes du système de sécurité
sociale.
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III. La classification des impôts
A. Impôts directs/Indirects:
- Les impôts directs: Ce sont les impôts
frappant le revenu (IR) ou le capital (IS, TPI,
TPA) et sont définitivement supportés par
le contribuable.
- Les impôts indirects: Ce sont les impôts
frappant l’emploi des revenus ou du capital,
généralement assis sur des dépenses. Ils
sont donc dissimulés (TVA).
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B. Impôts réels/personnels
 L'impôt réel est celui qui porte sur un élément
économique sans considération de la situation
personnelle de son détenteur. Exemple: TVA,
les taxes foncières, les droits
d'enregistrements sur les immeubles.
 L'impôt personnel atteint l'ensemble de la
capacité contributive du redevable en tenant
compte de sa situation et de ses charges de
famille. Exemple : L'impôt sur le revenu.
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IV. Processus fiscal
Pour tous les impôts, l’opération d’établissement
doit suivre un processus reposant sur cinq
étapes :
Etape 1: Détermination du champ d'application de
l'impôt;
Etape 2: Détermination de l'assiette de l'impôt;
Etape 3: La liquidation de l'impôt : calcul;
Etape 4: L'exigibilité de l'impôt : obligation de
déclarer;
Etape 5: Le recouvrement de l'impôt : paiement
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1. Le champ d'application de
l'impôt
La définition du champ
d'application d'un impôt consiste à
préciser les personnes imposables,
les opérations imposables et les
règles de territorialité.

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2. L’assiette:
Chercher La base d'imposition,
c'est-à-dire le montant auquel
s'appliquera le tarif de cet impôt.

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3. La liquidation de l'impôt:
Après avoir déterminé l'assiette, il importe de lui
appliquer le tarif de l'impôt pour en déterminer le
montant. C'est donc le calcul de l'impôt et sa
régularisation.
En ce qui concerne le tarif fiscal, Il est en général
représenté par:
- Un taux ou pourcentage. Ex : TVA: 20%, 14%, 10%, 7%.
- Un barème. Ex : l’IR dont le barème est représenté par
un tableau établi par le ministère des finances en
application de la loi de finance.
- Une quotité. Ex: la TVA sur l'or est de 5 DH le gramme,
l’argent 0,10 DH le gramme ; elle est de 100 DH / hl pour
ce qui est du vin. Email: nabil_rizqi@yahoo.fr 22
4. L'exigibilité de l'impôt
L'exigibilité est l’obligation de déclarer l’impôt
qui correspond aussi à la date à partir de
laquelle l’Administration fiscale est en droit de le
réclamer.
Exemple:
-L‘Impôt sur le Revenu devient exigible au
moment du paiement du salaire.
-La TVA devient exigible au moment de
l'encaissement du prix de la vente ou au
moment de la facturation.
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5. Le recouvrement de l'impôt
Il se fait en général au profit du trésor public. Il existe trois types
de recouvrement :
- Paiement spontané de l'impôt: c'est l’assujetti (la personne
imposable) qui prend l’initiative de payer l'impôt. Ex: IS, TVA.
- Le recouvrement par voie de rôle : c'est l'administration (fisc)
qui prend l’initiative en préparant les registres des assujettis
ainsi que le montant à payer et demande aux contribuables de
verser des sommes dues au Trésor public. Ex: TP, TH et TSC.
- La retenue à la source : elle consiste à prélever le montant de
l'impôt au contribuable au moment du paiement de celui-ci.
C'est la personne amenée à payer le contribuable (employeur
pour salaire, banque pour les intérêts, société pour les
dividendes...) qui est chargée d'effectuer ce prélèvement au
profit de l'Etat ou de la collectivité locale.
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V. Les sources du droit fiscale
Le droit fiscal trouve ses principales sources
dans les éléments présentés dans le schéma
suivant :

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La loi de
La constitution
finance

Accords et
La
traités
jurisprudence
internationaux

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Plus précisément, le droit fiscal est l’ensemble
des règles juridiques qui organisent les relations
financières entre les pouvoirs publics et les
contribuables à travers un certain nombre de
prélèvements fiscaux sous formes d’impôts et
taxes. On distingue entre les sources internes et
les sources internationales du droit fiscal.

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NB : Le système fiscal marocain est déclaratif.
Autrement dit, la déclaration, le calcul et le
paiement, de quelques impôts, est laissée à
l’initiative du contribuable. L’administration
fiscale se réserve le droit de contrôle, de
régularisation et de redressement en cas de
fraude.

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VI. L’administration fiscale au Maroc
L’administration fiscale au Maroc comporte trois grandes
directions relevant du ministère de l'économie et des
finances, à savoir :
La Direction Générale des Impôts (DGI) ;
L'Administration des Douanes et Impôts Indirects (ADII) ;
Et la Trésorerie Générale du Royaume (TGR).
Le rôle essentiel de ses départements et de procéder à la
liquidation et au recouvrement des impôts et taxes.

NB : Le ministère de l’intérieur joue aussi un grand rôle


dans le système fiscal marocain, car il intervient
significativement dans Email:
la fiscalité locale.
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Chapitre I : l’Impôt sur les sociétés
Section 1: Champ d'application de l’I.S.
1. Les personnes imposables:
L'I.S. est un impôt direct qui s'applique sur l'ensemble
des bénéfices ou revenus des sociétés et autres
personnes morales visées à l'article 2 du C.G.I, dont
certaines sont imposables de plein droit et d'autres par
option.
A. Les personnes obligatoirement imposables (Voir art.2.I)
B. Les personnes imposables sur option irrévocable (Voir
art 2-II)
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2. Les personnes exclues du champ d'application
de l’IS (Voir art.3):
Quatre types de personnes sont exclus du champ
d'application de l’IS.
- Les sociétés de personnes (SNC et SCS ne
comprenant que des personnes physiques) et
les sociétés en participation;
- Les sociétés de faits ne comportant que des
personnes physiques;
- Les sociétés à objet immobilier dites aussi
sociétés immobilières transparentes.
- Les groupements d'intérêt économique(GIE)
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3. Territorialité de l'IS (art.5)
a. Sociétés ayant leur siège au Maroc
• Les sociétés de droit marocain sont passibles de
l’impôt sur les sociétés à concurrence de la
totalité de leurs bénéfices ou revenus réalisés au
Maroc.
b. Sociétés n’ayant pas leur siège social au Maroc
• Ces sociétés sont imposables sur les bénéfices ou
revenus qui ont leur source au Maroc et ce au
titre de la possession de biens au Maroc (loyers,
profits immobiliers etc..).
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4. Les principales mesures relatives aux
exonérations et aux impositions :
Exonération permanente
Les associations et les organismes (But non lucratif)
La ligue nationale (But non lucratif)
Les fondations (But non lucratif)
Les offices (à caractère social et culturel)
Les sociétés non résidentes au titre des Plus-values réalisées sur les cessions de valeurs mobilières
cotées à la BVC
Les OPCVM, OPCI, OPCR
Les exploitations agricoles (CA annuel est inférieur à 5 000 000 Dh)
Les fédérations sportives (d’utilité publique)
…..

Exonération suivie de l’application du barème en vigueur


Exonération pendant 5 ans suivit de l’application Les entreprises industrielles
du barème en vigueur
Exonération pendant 10 ans suivit de Les titulaires de concessions d’exploitation de
l’application du barème en vigueur gisements d’hydrocarbures
Exonération pendant 4 ans suivit de l’application Les sociétés exploitant les centres de gestion
du barème en vigueur comptabilité agréés.
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Exonération suivie de l’application de taux réduits
Exonération pendant 5 ans suivit de  Les entreprises hôtelières au titre de
l’application du barème plafonné à 20 % leur chiffre d’affaires réalisé en
devises,
 Les sociétés de gestion des
résidences immobilières de
promotion touristique,
 Les établissements d’animation
touristique,
 Les sociétés sportives
 Les sociétés exerçant des activités
d’externalisation (sous-traitance) de
services

Exonération pendant 5 ans suivit de  Les sociétés de services ayant le


l’application permanente du taux statut « Casablanca Finance City »
spécifique de 15 % autre que les entreprises financières.
 Les entreprises qui exercent leurs
activités dans les zones
d’accélération industrielle.

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Imposition temporaire au taux réduit
Imposition au barème plafonné à 20% pendant 5  Les entreprises artisanales dont la
ans suivit de l’application du barème normal production est le résultat d’un travail
manuel,
 Les établissements privés d’enseignement
ou de formation professionnelle,
 Les promoteurs immobiliers (construction de
cités, résidences et campus universitaires)

Imposition permanente au taux réduit


Imposition permanente au barème plafonné à  Les entreprises exportatrices de produits ou
20% de services (CA réalisé à l’export),
 Les entreprises réalisent des ventes de
produits aux sociétés installées dans les
zones d’accélération industrielle (que pour le
CA réalisé auprès de ses entreprises)
 Les entreprises minières exportatrices
 Les entreprises minières qui vendent leurs
produits à des entreprises qui les exportent
après leur valorisation.
 Les entreprises agricoles imposables dont le
CA est supérieur ou égal à 5 000 000 Dh.

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Les réductions d’impôt

Réduction de 25% de l’impôt Les sociétés qui introduisent leurs


titres en bourse (une cession
d’actions existantes)
Réduction de 50% de l’impôt Les sociétés qui introduisent leurs
titres en bourse d’au moins de 20%

Réduction d’impôt égal au montant Les sociétés qui financent de jeunes


de l’impôt théorique correspondant entreprises innovantes en nouvelles
à la prise de participation technologies à travers des prises de
participation dans leur capital (la
prise de participation est plafonnée à
500 000 Dh)

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Section 2: La base imposable de l'IS

Le résultat fiscal est établi à partir des règles fiscales qui sont

théoriquement indépendantes des règles comptables (c'est le

principe de l'autonomie du droit fiscal). Il en résulte donc que

le résultat comptable et le résultat fiscal soient différents dans

la plupart des cas. Toutefois, la détermination du résultat fiscal

se base sur le résultat comptable auquel vont être porté des

corrections fiscales nécessaires.

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Section 2: La base imposable de l'IS

Le calcul du résultat net fiscal s'effectue par voie extracomptable selon la

méthode suivante :

Résultat fiscal = Résultat comptable + Réintégrations – Déduction –

Reports déficitaires antérieurs

A savoir:

Réintégrations (Corrections positives): Charges non déductibles; des

produits imposables non comptabilisés.

Déductions (corrections négatives): Produits non imposables; charges

déductibles non comptabilisés.


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Section 3: Appréciation fiscale des produits

I. Les produits d'exploitation:


• Les produits d'exploitation sont représentés par:

• Le chiffre d'affaires : comprenant les recettes et les créances

acquises se rapportant aux produits livrés et services rendus et aux

travaux immobiliers réalisés;


• La variation de stocks de produits ;

• Les immobilisations produites par l'entreprise pour elle-même.

• Les subventions d'exploitation;

• Les autres produits d'exploitation ;


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1. Les ventes (article 9 du CGI):
La Vente de produits ou des marchandises:
• La vente de biens produits et des
marchandises sont réputées réalisés dès la
livraison donc le fait générateur d'imposition à
observer est donc le transfert des biens aux
clients.
• Dès la livraison des produits ou des
marchandises, le prix de vente correspondant
doit être inscrit et imposé au titre de l'exercice
où la livraison a été effectuée.
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2. Ventes de services:
Le fait générateur d'imposition à observer est
l'exécution du service. Il convient de distinguer
les services à exécution instantanée dont
l'imposition intervient l'exercice où celle-ci est
observée et les services à exécution continue
(Exemple: prime d'assurance reçues) où
l'imposition concerne la période couverte.
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3. Les encaissements reçus avant la vente: les arrhes et les acomptes

Les encaissements ne sont pas à prendre en considération pour imposer ou non un produit.
– Les arrhes:

• Se sont des sommes versées par un client avant la livraison des biens ou avant l'achèvement

d'une prestation de service.


• Les arrhes constituent donc un gage pour l'exécution d'un contrat et non un produit acquis. De e

fait ne seront pas imposables. Si le client désiste, le vendeur garde les arrhes et deviennent ainsi

un produit non courant imposable.


– Les acomptes:

• L'acompte est un paiement partiel du prix, qui impose aux parties d'exécuter l'intégralité du

contrat. Si l'acompte est perçu avant la livraison des marchandises ou l'exécution de la prestation,

il constitue une dette envers le client et non un produit imposable.


• L'avance ne constitue pas un produit acquis, elle risque d'être remboursée au client en cas

d'annulation de la vente. S'il est perçu après livraison ou exécution, il est considéré comme un

paiement partiel de dette de vente. Le montant global de la vente est de ce fait imposable
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indépendamment du montant perçu. 42
4. Les produits accessoires:
• La distinction entre le chiffre d'affaires principal est les produits accessoires ne

revêt pas une grande importance sur le plan fiscal, car tous les deux font partie de

la base de la cotisation minimale et rentrent dans la base imposable de l'exercice. Il

s'agit:
• Les loyers reçus (les revenus des immeubles);
• Les produits perçus en contrepartie de la concession (DROIT d'utilisation d'un

brevet d'innovation) des licences et d'autres droits similaires;


• Les jetons de présence et les tantièmes spéciaux reçus;
• Les transports facturés aux clients par les entreprises commerciales et industrielles

qui n'ont pas une activité principale le transport;


• Bonis sur reprises d'emballages consignés

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5. Les immobilisations produites par l'entreprise pour elle-même et les transferts

de charges:

- Les travaux effectués par une entreprise pour elle-même et qui ont pour

conséquence, l'accroissement ou la valorisation des éléments de son actif

immobilisé représentent des produits imposables inscrits à leur coût réel de

production.

- Les transferts de charges ne constituent pas des recettes accessoires pour la

société mais simplement un jeu d'écritures comptables en vue de réduire le

montant des charges comptabilisées.

Les décisions de gestion peuvent neutraliser certains charges en choisissant de les

imputer en comptes d'immobilisations, un compte de transferts de charges est

crédité, les transferts opérés sont par conséquent imposables.


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6. Les subventions d'exploitation:

Les subventions d'exploitation sont celles acquises par la société, de l'Etat ou des collectivités locales,

pour lui permettre de compenser l'insuffisance du prix de vente qui lui est imposé très souvent. Elles

sont donc imposées et rattachées à l'exercice où elles sont acquises. Subventions d'exploitation sont

imposables.

7. Les stocks et les encours de production


• Si le cours du jour est inférieur au coût de revient, cette dépréciation est constatée par la

constitution d'une provision. Le stock est alors évalué à son coût de revient et la provision qui

vient diminuer la valeur du stock est enregistrée séparément par respect du principe de clarté qui

n'autorise pas de compensations.


• En cas de sous-évaluation d'un stock, la valeur non constatée sera réintégrée au résultat fiscal.
• Exemple: Au 31/12/N, une entreprise a effectué son inventaire physique. Le stock de

marchandises est évalué à 2 000 000 DH. La vérification des coûts par un calcul analytique a

dégagé que le coût réel est de 2 600 000 DH.


• Le stock est sous-évalué, la différence de 600 000 DH doit être réintégrée au résultat fiscal de
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l'exercice
8. Les reprises sur provisions:
• Le sort fiscal de la reprise sur la provision dépend
de celui qui a été réservé au traitement fiscal de
la dotation:
• Si la dotation aux provisions était acceptée en
déduction, la reprise serait imposable;
• Si la dotation aux provisions était non déductible,
la reprise serait à déduire pour éviter la double
imposition de ladite provision.
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II. Les produits financiers:

1. Les dividendes:
• Les dividendes proviennent d'un résultat déjà imposé chez la

société distributrice, ils bénéficient d'un abattement de 100%.

Ils sont donc à déduire pour éviter leur double imposition.


• Règle générale: tous les produits qui trouvent leur source

dans le résultat net d'une autre société déjà imposée sont

totalement exonérés.

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2. Produits d'obligations, de bon de caisse et autres revenus assimilés sous forme de coupons reçus:
• Ces revenus différents des dividendes car ils ne proviennent pas d'une distribution de bénéfices

mais ils représentent en générale des intérêts augmentés parfois de primes de remboursement

(Emprunt obligataire), s'ils sont soumis à un prélèvement retenus à la source ce dernier

représente en fait une avance sur l'impôt à soustraire du montant définitif de l'exercice pour

déterminer l'IS exigible par l'entreprise.


• Ces produits sont imposables pour leur montant brut y compris la retenue à la source. La retenue

à la source (TPPRF = Taxe sur les Produits de Placement à Revenus FIxes) peut être imputée sur les

acomptes provisionnels payés en cours d'exercice par la société.


• Dans le cas ou le résultat comptable prend en considération Les primes de remboursement

nettes il faut réintégrer La TPPRF.

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3. Les intérêts créditeurs:
• Les intérêts perçus ou à recevoir sur prêts et dépôts de l'entreprise sont des

produits imposables pour leur montant "brut" y compris le prélèvement à la

source (TPPRF) opéré par la banque qui est considéré comme une avance sur

l'IS de l'exercice sur les acomptes provisionnels en cours d'exercice ou à

prélever en fin d'année en cas où il n'a pas été imputé sur les acomptes.
• La primes de remboursement des obligations (valeur de remboursement > prix

d'émission des obligations) sont assimilées à des intérêts perçus. Elles sont de

ce fait imposables.

4. Les escomptes obtenus (Réduction financière):


• Ils représentent toujours des produits financiers imposables pour l'entreprise

qui en bénéficie.

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5. Les écarts de conversion (Voir les règlements en devises):
• Représentent des gains de change latents ne sont pas
comptabilisés par respect du principe de prudence, mais le
fisc les impose.
• Ils doivent donc être réintégrés extra-comptablement au
résultat de l'exercice. Les écarts de conversion de
l'exercice précédent sont à déduire automatiquement sur
le tableau de passage du résultat comptable au résultat
fiscal de l'exercice suivant afin d'éviter leur double
imposition. Email: nabil_rizqi@yahoo.fr 50
III. Les produits non courants:
Il s'agit de produit à caractère exceptionnel
qualifié de produits hors exploitation. On
distingue principalement:
• Les prix de cession des immobilisations;
• Les subventions d'équilibre et d'investissement;
• Les indemnités reçues;
• Les dégrèvements d'impôts.
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1. Les prix de cession d'immobilisations:

La cession d'immobilisation peut laisser apparaitre, soit une plus value, soit une moins value. Les

prix de cession sont imposables et les valeurs nettes d'amortissement des immobilisations cédées

sont considérées comme des charges déductibles à condition que les amortissements soient

calculés en respect des conditions fiscales exigées.

2. Les subventions:
• Les subventions d'équilibre: Les subventions d'équilibre sont imposables au titre de l'exercice

où elles sont reçues.


• Les subventions d'investissement: Les subventions d'investissement sont inscrites en tant

que ressources parmi les capitaux propres assimilés au passif du bilan. Les règles fiscales

autorisent l'entreprise à répartir sa subvention d'investissement sur une période de 10 ans

pour les immobilisations non amortissables et sur la durée d'amortissement pour les

immobilisations amortissables. Ainsi, la subvention d'investissement reçue se vire au CPC par

fractionnement et devient imposable par quote-part à chaque exercice.

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3. Les indemnités:

Les indemnités sont souvent perçues des assurances mais parfois des tiers à titre de

dédits. Si l'indemnité est allouée à la suite d'un vol ou de charges d'exploitation, elle

constitue une recette imposable.


• Le capital versé par la compagnie d'assurance-vie à une entreprise constitue un

produit imposable après déduction des cotisations versées qui étaient non

déductibles des exercices précédents.


• Puisque les primes d'assurance-vie sur la tête d'un dirigeant au profit de

l'entreprise sont considérées comme des placements, les primes font l'objet de

réintégration. A la réception du capital par la société, celui constitue une

indemnité comptabilisée en produits non courants. Seul le gain réalisé:

Indemnité – Total des primes versées est imposable. Il convient alors de déduire

le cumul des primes pour éviter leur


Email: double imposition.
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4. Les dégrèvements:
Les dégrèvements représentent une restitution
d'impôt payé à tort par l'entreprise.
• Les dégrèvements sur impôts déductibles
obtenus par l'entreprise sont imposables.
• Les dégrèvements sur impôts non
déductibles sont non imposables, ils sont
donc à déduire.
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5. Les autres produits non courants
Les reprises sur les provisions réglementées lorsqu'elles seront
constatées doivent constituer des déductions fiscales pour éviter leur
taxation puisqu'elles proviennent d'une autorisation d'exonération.
Le sort fiscal réservé aux reprises sur les provisions, dépend de celui
réservé aux dotations aux provisions à leur constitution:
• Si la dotation était déductible, la reprise est imposable;
• Sir la dotation n'était pas déductible, la reprise est non imposable. Il

convient alors de la déduire en passant du résultat comptable au


résultat fiscal, en vue d'éviter la double imposition d'une provision.

Email: nabil_rizqi@yahoo.fr 55
Section 4 : Appréciation fiscale des Charges

I. Les conditions générales de déductibilité des


charges :
• Il faut que la charges soit engagée dans l’intérêt de l’exploitation;
1

• Il faut que la charge corresponde à une charge effective et qu’elle


2 soit appuyée par des justificatifs;

• Elle doit se traduire par une diminution de l’actif net;


3

• Elle doit être engagée au cours de l’exercice.


4
Appréciation fiscale des Charges 56
Exemple:
Condition 1: une facture relative à un billet d’avion pour un
montant de 8650 DH, comptabilisée par une société:
- Déplacement du Directeur commercial de la société;
- Voyage à l’étranger de l’épouse du directeur général de la
société.
Condition 2: une charge matérialisé par une facture non
probante (manque de mentions obligatoires).
Condition 3: une société a réaménagé ses locaux commerciaux,
en y installant un système de climatisation, le coût des travaux
est de 324 500 DH.
Condition 4: au 31/12/2020, une société a constaté la dotation
ratée aux amortissement d’un matériel acquis le 10/11/2019. Le
coût d’acquisition hors taxe est de 800 000 DH.
Appréciation fiscale des Charges 57
I. Les charges d’exploitation
A. Les achats:
- Les achats portant sur des biens corporels
sont rattachés à l’exercice où elles sont
reçues indépendamment de la date de
facturation ou de paiement;
- Les achats portant sur des services sont
imposables au titre de l’exercice où le service
est rendu ou par respect du principe du
prorata temporis lorsqu’il s’agit d’un service
à exécution continu.
Appréciation fiscale des Charges 58
B. Les autres charges externes:
1. Cas des redevances de crédit bail:
Les redevances leasing des voitures de tourisme
ne sont acceptées en déduction fiscale qu’à la
limite du plafond fixé pour leur amortissement
soit 300 000 DH TTC au taux linéaire de 20%.
Toute fraction d’amortissement de la redevance
dépassant ce seuil, doit être réintégrée.

Appréciation fiscale des Charges 59


Exemple:
La société ALPHA a acquis le 01/01/2020, par
l’intermédiaire de la société crédit bail une
voiture de tourisme via un contrat de bail qui
s’étale sur 5 ans. Le prix TTC de cette voiture est
estimé à 420 000 DH. La société règle une
redevance trimestrielle de 29 000 DH.

Appréciation fiscale des Charges 60


2. Les charges d’entretien et de réparation
Les charges d’entretien et réparation sont
normalement déductibles si elles ont pour seul objet
de maintenir les éléments de l’actif en bon état.
Lorsqu’il s’agit de grosses réparations qui ont pour
objet d’améliorer la consistance d’un élément d’actif
et d’augmenter sa durée probable d’utilisation, les
frais engagés sont à immobilisé dans un compte
d’actif et à amortir sur la durée d’amortissement
prévue pour l’immobilisation.
Si de tels frais sont inscrits en comptabilité, le fisc se
réserve le droit de les réintégrer de façon extra
comptable.
Appréciation fiscale des Charges 61
Exemple:
- Dépenses de 324 000 DH pour aménager un
nouveau local acquis;
- Dépenses de 140 000 DH pour réparer une
machine tombé en panne.

Appréciation fiscale des Charges 62


3. Les primes d’assurance:
-Les assurances contractées au profit de la société
sont déductible fiscalement lorsqu’elles sont
destinées à couvrir un risque dont la réalisation
entrainerait la perte d’un élément d’actif. Il s’agit
essentiellement des:
 Assurances multirisques;
 Assurances risque d’exploitation;
 Assurances du matériel de transport;
 Autres assurances liées à l’exploitation.
- Les assurances contractées au profit du
personnel, elles ne sont déductibles que lorsqu’elles
sont intégrées et soumis à l’IR.
Appréciation fiscale des Charges 63
• Cas particulier des assurances vie:
Les primes d’assurance ne sont pas déductibles.
A chaque constatation d’une prime d’assurance
vie au profit de l’entreprise, celle-ci sera
réintégrée, elle est considérée fiscalement
comme un placement.
L’indemnité reçue à la fin du contrat, par
l’entreprise constitue un produit non courant, il
sera imposable et le cumul des indemnité sera à
déduire. Seule le gain est imposable à savoir:
Indemnité reçue – Cumul des primes payées
Appréciation fiscale des Charges 64
4. Les rémunérations d’intermédiaires et les
honoraires:
Il s’agit de charges déductibles. Elles doivent
faire l’objet d’une déclaration spéciale à déposer
en même temps que la déclaration de l’IS dans
les 3 mois qui suivent la date d’inventaire.
Cette obligation de forme s’applique à toutes les
rémunérations versées à des contribuables
inscrits à l’impôt des patentes de l’IS, à défaut
de quoi une réintégration au résultat fiscal de
25% des sommes non déclarées devient exigible.
Appréciation fiscale des Charges 65
5. Les frais d’annonce et de publicité:
Les dépenses d’annonces, de documentation et
de publicité promotionnelle constituent en
générale des charges déductibles. Cependant,
les charges relatives au montage d’un spot
publicitaire et les frais d’annonce légale ou de
lancement d’un nouveau produit sont à
immobiliser et à amortir sur plusieurs exercices.

Appréciation fiscale des Charges 66


6. Les cadeaux publicitaires et les subventions et dons:
- Cas des cadeaux publicitaires: Les dépenses en cadeaux
publicitaires sont déductibles à conditions que leur prix
unitaire TTC ne dépasse pas 100 DH et qu’ils portent soit
le nom, le sigle de la société soit la marque de fabrique
des produits qu’elle commercialise.
- Cas des dons et des subventions: ne sont admis en
déduction fiscale que les dons alloués à des associations
ou organismes énumérés par la loi et reconnues d’utilité
publique.
- Sont acceptés en réintégration à la limite de 2 ‰ du CA
du donateur, les dons octroyés aux:
- Œuvres sociales des entreprises publiques ou privées;
- Œuvres sociales des institutions qui sont autorisées par
la loi à percevoir des dons.
Appréciation fiscale des Charges 67
C. Les impôts et taxes:
- Les impôts et taxes se rapportant à
l’exploitation son déductible (patente, taxe
urbaine, vignette des voitures de services, …)
- Les impôts frappant le résultat sont refusés en
déduction fiscale (IS et IR professionnel);
- Les pénalités, les majorations se rapportent à
tous les impôts sont expressément refusées
en déduction fiscale.

Appréciation fiscale des Charges 68


D. Les charges de personnel
- Les charges de personnel sont déductibles de résultat fiscal
à condition qu’elles correspondent à un travail effectif rendu
dans l’intérêt de l’exploitation;
- Toutes les composantes du salaire brut (IR, Primes, les
indemnités, les avantages, …) sont des charges déductibles;
- Les charges sociales relatives aux charges de personnel sont
également déductibles;
- L’indemnité de licenciement est déductible dans la limite du
plafond calculé d’après la législation en vigueur, le montant
est également accepté en déduction lorsqu’il est fixé par une
juridiction;
- Les rémunérations de associés (correspondant à un travail
réel) ainsi que les tantièmes spéciaux et les jetons de
présences bénéficient du droit à déduction.
Appréciation fiscale des Charges 69
E. Les autres charges d’exploitation
Les pertes sur créances irrécouvrables sont
admises en déduction fiscale lorsque l’entreprise
tente une action judiciaire contre son client ou
lorsque les dites pertes résultent d’une
liquidation judiciaire du client. Tout abandon de
créance entraînera une perte pour l’entreprise
qui sera refusée en déduction fiscale.

Appréciation fiscale des Charges 70


F. Les dotations aux amortissements:
Conditions de déduction:
- Les amortissements ne peuvent être pratiqué que
sur des éléments inscrits en actif immobilisé;
- Les amortissements doivent correspondre à des
immobilisations dépréciables régulièrement et
effectués en respectant les normes fiscales;
- Les amortissements doivent être effectivement
comptabilisés;
- Les amortissements ne doivent pas être exclus
expressément du droit à déduction.
Appréciation fiscale des Charges 71
G. Les dotations aux provisions:
Conditions de déduction:
- La pertes ou la charge provisionnée doit être elle-
même déductible;
- La perte ou la charge doit être nettement précisée;
- La perte ou la charge doit être probable et non pas
seulement éventuelle;
- La perte ou la charge doit avoir son origine dans
l’exercice;
- Les provisions doivent être comptabilisées et
reportées sur le tableau des provisions à joindre à
la déclaration annuelle de l’IS.
Appréciation fiscale des Charges 72
- Les provisions pour dépréciation des immobilisations non
amortissables, pour dépréciation des stocks, pour dépréciation
des TVP : Sont déductibles quant elles remplissent les
conditions précitées;
- Les provisions pour dépréciation des créances: déductibles s’ils
sont précédé par une action en justice contre les clients et
doivent être évaluées individuellement client par client;
- Les provisions pour litiges : déductibles si elles se rapportent à
des risques ou à des charges déductibles et quant elles
remplissent les conditions de déduction précédemment citées;
- Les provisions pour amendes et pénalités: elles ne sont pas
déductibles puisqu’elles se rapportent à des charges non
déductibles « l’accessoire suis le principale »;
- Les provisions pour propre assureur non admises en
déduction;
Appréciation fiscale des Charges 73
- Les provisions pour garanties données aux clients: à réintégrer
globalement quand la société les comptabilise;
- Les provisions pour congés payés: sont non déductibles cas du
point de vue fiscal les charges de personnel sont un caractère
de charges annuelles et ne peuvent être provisionnées;
- Les provisions pour retraite: les cotisations de retraite
constituent des charges sociales déductibles quand elles sont
versées à des organismes sociaux spécialisés, par contre les
provisions pour fonds de retraite ne sont pas déductibles.
- Les provisions pour gratification du personnel: ces provisions ne
sont déductibles que dans la mesure où les modalités de
versement résultent d’un engagement formel, écrit, pris par
l’entreprise avant la date d’inventaire;
- Les provisions pour indemnités de licenciement: ces provisions
sont déductibles lorsqu’elles ne se rapportent à des
licenciements déjà prononcés avant la clôture de l’exercice et
que leur montant ne dépasse pasdesl’indemnité
Appréciation fiscale Charges légale fixée par la74
- Les provisions réglementées constituent une incitation fiscale
en vue d’utiliser la fiscalité comme un instrument d’orientation
économique. On a relevé par le passé les provisions suivantes:
• Provisions pour logement du personnel : constituées dans la
limite de 3% du bénéfice fiscal avant impôt, ces provisions sont
destinées à l’acquisition ou à la construction de logements
affectés aux salariés de l’entreprise. elles doivent être
accordées en priorité et à concurrence de 50% au moins de leur
montant aux logement économiques, et être utilisées dans un
délai maximum de années suivant celle de leur constitution ou
celle du remboursement des prêts.
• Provisions pour reconstitution des gisements: les entreprises
minières sont autorisées à constituer ce type de provisions
dans la double limite de 50% du bénéfice avant impôt et de
30% du montant du chiffre d’affaires. Elles doivent être utilisées
dans un délais de 3 années suivant la date de leur constitution.
ces provisions peuvent également servir à l’imputation au
Appréciation fiscale des Charges 75
déficit fiscal.
• Provisions pour investissement: sont admises en
déduction dans les conditions suivantes:
– Leur montant ne doit pas excéder 20% du bénéfice
fiscal avant impôt,
– Leur emploi est réservé à l’acquisition des biens
d’équipement,
– L’utilisation de ces provisions est limitée à 30% de la
valeur total de l’investissement et doit intervenir avant
l’expiration de la 3ème année suivant celle de leur
constitution,
– Les provisions pour investissement ne sont pas
cumulables avec les provisions pour reconstitution des
gisements et une fois utilisées régulièrement, elles
peuvent à l’instar des précédentes provisions recevoir
le même sort. Appréciation fiscale des Charges 76
Le sort des provisions constituées:
- Provisions régulièrement constituées: A leur
constatation, elles sont déductibles, à leur
annulation, elles donnent lieu à des reprises
imposables;
- Provisions non déductibles à leur constatation:
elles sont réintégrées au résultat fiscal au
moment où elles sont comptabilisées, à leur
annulation, les reprises qui en découlent ne
sont imposables pour éviter leur double
taxation.

Appréciation fiscale des Charges 77


II. Les charges financières
1. Les charges financières dues à des tiers autres que les
associés, sont déductibles si l’emprunt figure au bilan
de l’entreprise et si il a été souscrit pour les besoins de
l’entreprise.
2. Intérêts sur avances en comptes courants d’associés:
Déductible sous condition de libération intégrale du capital
social, faute de quoi tout l’intérêt dû aux associés est
réintégrable.
Si le capital est libéré, il faut observer dans le calcul de
l’intérêt déductible deux limites fiscales:
- le taux d’intérêt ne doit pas dépasser le taux
réglementaire décrété pour l’année en cours;
- Le montant des avances ne doit pas dépasser le
montant du capitalAppréciation
social.fiscale des Charges 78
Exemple:
Dans une société anonyme d’un capital de 500
000 DH entièrement libéré, les associés en
effectué les avances suivantes à leur société:
- Le 01/01/2020: 300 000 DH;
- Le 01/07/2020: 300 000 DH.
Le taux de rémunération des avances est de 6%.
Le taux fiscalement admis pour l’année est de
3,5% .

Appréciation fiscale des Charges 79


3. Les autres charges financières
Elles sont normalement déductibles (exemple:
les escomptes de règlement, les pertes de
change, les dotations aux provisions pour
dépréciation des titres de participation ou des
TVP ainsi que leur moins values enregistrées
dans le compte charges nettes sur cession des
TVP).

Appréciation fiscale des Charges 80


III. Les charges non courantes
1. Exemples de Charges non courantes
déductibles:
les dédits sur retard d’exécution d’un marché, des
VNA des immobilisations cédées, dons accordés à
des bénéficiaires autorisé par la loi, les pertes
déductibles lorsqu’elles résultent d’événement
ayant affecté certains éléments d’actif doivent
être rattachées à l’exercice où la perte a été
effectivement subie. Les pertes résultant de
l’annulation des créances insolvables sans que ça
ne soit un abandon de créance. Les pertes
résultent des vols et de sinistres variés.
Appréciation fiscale des Charges 81
2. Exemple de charges non courantes refusées
en déduction:
Il s’agit des majorations, des amendes et
pénalités de toute nature appliquées pour
infraction à des dispositions légales ou
réglementaires.
Seront donc réintégrées toutes les charges
relatives aux infractions du code du travail, du
code de la route, au contrôle des prix, aux
dispositions fiscales et à toutes les autres
réglementations à respecter par obligation.
Appréciation fiscale des Charges 82
IV. Le déficit reportable
Le déficit d’un exercice peut être déduit du
bénéfice de l’exercice suivant, à défaut de bénéfice
ou en cas de bénéfice insuffisant pour que la
déduction puisse être opérée en totalité ou en
partie, le déficit peut être déduit du bénéfice des
exercices comptables suivants jusqu’au quatrième
exercice qui suit l’exercice déficitaire.
Toutefois cette limitation de délai ne s’applique
pas à la fraction du déficit correspondant à des
amortissements régulièrement constatés et
compris dans les charges déductibles.
• Si le déficit est inférieur au cumul des
dotations aux amortissements de l’exercice =
le déficit est qualifié de déficit
d’amortissement;
• Si le déficit est supérieur au cumul des
amortissements: le déficit sera alors
fractionné en :
- Déficit d’amortissement = cumul des dotations
aux amortissements;
- L’excédent par rapport aux dotations aux
amortissements de l’exercice est qualifié de
déficit d’exploitation ou hors amortissements.
Section 5: L’établissement et la liquidation
de l’IS
I. Le taux de l’IS
1. Le taux normal: le taux progressif de l’IS à partir du 1 er
Janvier 2020
Montant du bénéfice net Taux Montant à déduire
(en dirhams) (en dirhams)

Inférieur ou égal à 300 10% 0


000
De 300 001 à 1 000 000 20% 30 000

Supérieur à 1 000 000 31% 140 000


2. Le taux spécial de 37%: s’applique aux résultats des
établissements bancaires, d’assurances et des
organismes de crédit sauf les sociétés de crédit bail.
3. Taux spécifique de 15 %: s’applique aux bénéfices
réalisés par:
- Les entreprises qui exercent leurs activités dans les
zones d’accélération industrielles au-delà de la période
de 5 années d’exonération;
- Les sociétés de service ayant le statut de « Casablanca
Finance City » au-delà de 5 années d’exonération.
4. Taux de l’impôt forfaitaire: de 8% du montant hors TVA
des marchés en ce qui concerne les sociétés non
résidentes adjudicataires des marchés de travaux, de
construction ou de montage ayant opté à l’imposition
forfaire.
5. Taux de l’impôt retenu à la source
Les taux d’impôt retenu à la source sont fixés à:
- 10% du montant des produits bruts, hors TVA,
perçus par les personnes physiques ou
morales non résidentes;
- 15% du montant des produits des actions, part
sociales et revenus assimilés;
- 20% du montant, hors TVA, des produits de
placement à revenu fixe.
II. La cotisation minimale
C’est le minimum d’impôt qu’une entreprise
passible de l’IS devrait acquitter au titre d’un
exercice. Ce minimum est dû par toutes les
sociétés redevables de l’IS, sauf les sociétés
étrangères ayant opté pour leur imposition
forfaitaire.
1. Assiette de la cotisation minimale:
Base de calcul de la CM = CA (HT) + Produits
accessoires + Produits financiers sauf éléments
exonérés + Subventions et dons reçus
2. Taux de la CM:
- Taux de 0,5%: taux normal appliqué à la
majorité des sociétés sauf celles énumérées
par la loi pour être autorisées à l’application
du taux réduit.
- Taux réduit de 0,25%: appliqué pour le calcul
de la CM des sociétés dont les prix sont
réglementés par l’Etat.
Le montant minimum de la CM due par les
sociétés imposables à l’IS ne peut être
inférieur à 3 000 DH
3. Calcul de l’IS et de la CM en cas d’exonération
Lorsqu’une société exerce une activité totalement
exonéré, la CM n’est pas exigible, sauf si l’entreprise
dispose de produits accessoires, des produits
financiers et de subventions d’investissement.
Lorsqu’une société exerce une activité partiellement
exonérée, elle doit dégager un pourcentage appelé
prorata pour le calcul de son IS, celui-ci sert à
décomposer le résultat global de la société et à
calculer l’IS pour chaque fraction du résultat, par
contre la CM ne tient pas compte de la ventilation de
ses produits en produits imposables et produits non
imposables.
Exemple:
Une société a bénéficiée des produits suivants au titre
de l’exercice N. Elle est soumise au taux normal de
0,5%. Son bénéfice net fiscal est de 660 000 DH.
-CA imposable: 19 550 570 DH;
-CA exonéré à 100%: 3 549 430 DH;
-CA exonéré à 50%: 1 000 000 DH;
-Produits accessoires imposables: 350 000 DH;
-Produits financiers imposables: 92 000 DH.
Travail à faire:
1. Calculez le prorata;
2. Calculez l’IS;
3. Calculez la CM
4. Calcul de l’IS et détermination de l’impôt
exigible par la société:

- Si la CM>IS L’impôt définitif est la CM


(Seuil minimum de la CM est de 3 000 DH);

- Si le IS>CM L’impôt définitif est l’IS.

92
5. Les conditions et modalités de recouvrement:
Le recouvrement de l’IS est soumis à certaines conditions de forme qui
accompagne le processus de l’établissement et de paiement de
l’impôt qui est liquidé sous différentes modalités selon les
contribuables et la nature des revenus imposables.
- Le résultat fiscal ou le chiffre d’affaires et les sources de valeurs
servant pour le calcul de l’IS ou de la CM lui afférente, sont arrondis
à la dizaine de dirhams supérieure et le montant de chaque
versement est arrondi au dirham supérieur (Article 167 du CGI);
- Dans la procédure de recouvrement de l’impôt, le trésor public
possède un privilège générale sur le patrimoine de la personne
imposable y compris les meubles et autres effets mobiliers lui
appartenant en quelque lieu qu’ils se trouvent (Article 168 du CGI);
- Dans le cadre de la digitalisation des différentes procédures fiscales,
et à partir du 1er janvier 2020, le télépaiement est généralisé à tous
les contribuables.

93
6. Les modes de recouvrements:
a. Le recouvrement spontané: L’IS est acquitté sous
forme de quatre acomptes provisionnels dont
chacun est égal au 25% de l’impôt payé au titre de
l’année précédente et cela avant l’expiration du 3ème ,
6ème , 9ème et 12ème mis à partir du début de l’exercice.
- Lorsque l’IS dû au titre d’un exercice est supérieur au
acomptes versés, le reliquat (IS – Acomptes) doit
être payé spontanément avant l’expiration du 3ème
mois suivant la date de clôture de cet exercice.
- Lorsque l’IS dû est inférieur au montant des
acomptes versés, l’excédent payé est imputé d’office
sur le 1er acompte de l’exercice suivant ou le cas
échéant sur les autres acomptes. 94
b. Le recouvrement par voie de retenue à la
source:
L’impôt retenu à la source sur les produits des
actions, les produits des placements à revenu
fixe et sur les produits bruts versés à des
personnes non résidentes, doit être versé
dans le mois suivant celui du paiement ou de
l’inscription en compte. L’impôt doit être versé
au receveur de l’administration fiscale, du
siège social ou du principal établissement de
la personne à qui incombe l’obligation
d’effectuer la retenue à la source.
95
c. Le recouvrement par voie de rôle:
Les cas où l’imposition est établie par voie de
rôle sont:
- Lorsque la société ne verse pas spontanément,
au receveur de l’administration fiscale l’impôt
dont elle est débitrice ainsi que, le cas
échéant, les majorations et les pénalités y
afférentes.
- En cas de taxation d’office ou de rectification
des impositions suite à un contrôle fiscale.

96

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