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Master de recherche : Droit des affaires

Exposé sous le thème :

Les instruments financiers :

Les parts de placements collectifs

Travail réalisé par :


ABOUJAD Mehdi
ABOTCHI Komlavi Ebéba
BENMELLOUK Soukaina
DEBDOUBI Salma Année universitaire : 2017/2018 1
ERROUNDA Inas
Sommaire

I. Les instruments d’orientation de l’épargne vers l’entreprise : les


titres émis par les OPCVM

A- Cadre légal des OPCVM


B- Les caractéristiques des parts et actions des OPCVM

II. Les instruments de refinancement et de Gestion de risque

A- Le fonds de placement collectif en titrisation(FPCT)


B- L’organisme de placement collectif à capital

III. L’instrument de financement sectoriel

A- L’OPCI, une nouveauté


B- L’OPCI, un organisme à régime fiscal particulier

2
Liste des abréviations

AMMC : Autorité Marocaine des Marchés de Capitaux


FAI : Fonds d’investissement alternatif
FCP : Fonds Commun de Placement
FPCC : Fonds de Placement Collectif en Capital
FPCT : Fonds de placement collectif en titrisation
FPI : Fonds de Placement Immobilier
FT : Fonds de titrisation
NTIC : Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication
OPC : Organisme de Placement Collectif
OPCC : Organisme de Placement Collectif en Capital
OPCI : Organisme de Placement Collectif Immobilier
OPCR : Organisme de Placement en Capital-Risque
OPCVM : Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières
PME : Petites et Moyennes Entreprises
SA : Société Anonyme
SICAV : Société d’Investissement à Capital Variable
SPCC : Société de Placement Collectif en Capital
SPI : Société de Placement Immobilier
ST : société de titrisation

3
Introduction
La financiarisation de l’économie marocaine témoigne de la densité du paysage financier
national qui ne cesse de croître. Celui-ci est marqué tant par la diversité d’acteurs et/
intervenants que par la multiplicité d’instruments financiers.
Dans cette panoplie de structures et d’instruments financiers, les Organismes de Placements
Collectifs (OPC), véhicules financiers par excellence, trouvent toute leur place. Ces
organismes assurent cette fonction par le biais d’émission de parts. Concrètement, ils jouent le
rôle d’entremise entre les épargnants/investisseurs et les entreprises qui ont besoin de
financement. Ainsi, les parts émises par ces OPC représentent la contrepartie des fonds versés
par les épargnants.
Historiquement, l’idée de mettre en place des structures de gestion collective de l’épargne est
apparue au XIXème siècle en Belgique1. C’est toutefois dans les pays anglo-saxons, qu’on
voit apparaître les premiers fonds de placement collectif proches de ceux qu’on connaît de nos
jours. En France, c’est dans un document paru dans l’immédiat après-guerre mondial qu’il
faut rechercher l’acte de naissance français de la gestion collective.
Au Maroc, il faut attendre 1993 pour que les premiers Organismes de Placements Collectifs
en Valeurs Mobilières (OPCVM) voient le jour avec le dahir portant loi n°1-93-213 du 21
septembre 1993 relatif aux OPCVM. Depuis lors, les OPCVM marocains ont connu un essor
et continuent de jouer un rôle significatif dans le développement du marché. De cinq (5) en
1995, ces organismes sont passés à trois-cent-treize (313) en 2010 et gèrent actuellement un
actif net de l’ordre de 217,5 milliards de dirhams2.
L’objectif poursuivi via cette gestion collective est double. Favoriser, d’une part, la collecte
de l’épargne vers les entreprises et procurer, d’autre part, aux épargnants une sécurité
(principe de division des risques) et un rendement supérieurs à ce qu’ils auraient obtenu en
souscrivant directement des titres émis par les entreprises.
Eu égard à cet objectif, la question qu’on se pose s’énonce comme suit : comment le
législateur marocain a-t-il régi les différents organismes de placement collectif ? Et quel
régime juridique encadre les parts qu’ils émettent de manière à répondre aux ententes des
acteurs de ce marché ?
Du point de vue théorique, le dynamisme de ce marché dont le poids n’est pas négligeable
dans l’économie nationale atteste de la rigueur du corpus législatif qui entoure les OPC et
partant les parts qu’ils émettent. En pratique, la réglementation des OPC assure une certaine
sécurité aux investisseurs et la classification de ces structures est de nature à éclairer leur
choix.
Notre analyse du présent thème s’appesantira sur une triple démarche qui consiste à étudier,
premièrement, les instruments d’orientation de l’épargne vers l’entreprise : les titres émis par
les OPCVM (I), deuxièmement, les instruments de refinancement et de gestion des risques :
les Organismes en titrisation et les Organismes de Placement Collectif en Capital (II), et
1
BOUGNOUX Anne, J-Cl. Banque-Crédit, fasc.2236, OPCVM – Présentation, n°1 qui date de 1822,
l’apparition de la première société de placement,
2
Guide pratique des OPCVM 2010, Service Education des Epargnants du CDVM.

4
troisièmement, l’instrument de financement sectoriel : l’Organisme de Placement Collectif
Immobilier (III).

5
I- Les instruments d’orientation de l’épargne vers l’entreprise : les titres émis
par les OPCVM

Les OPCVM sont régis pour l’essentiel par le dahir portant loi n°1-93-213 du 4 RABII II (21
septembre 1993)3 relatif aux OPCVM tel que modifié par la loi n° 53-01 du 21 avril 20044.
Il convient, néanmoins, pour traiter de la substance des OPCVM, d’agencer notre idée sous
deux principaux angles : cadre légal des OPCVM (A) et caractéristiques des parts ou actions
des OPCVM (B).

A- Notion et cadre légal des OPCVM

Il sera, ici, question de faire le tour des règles juridiques qui encadrent les fonds émetteurs de
parts ou actions (b). Mais, bien avant, il n’est pas inintéressant de tenter de définir les
OPCVM (a).

a- Notion d’OPCVM

Il n’existe pas de définition légale des Organismes de Placement Collectif en Valeurs


Mobilières (OPCVM) ; aussi bien en droit positif marocain que français. En effet, l’article
premier alinéa 2 du titre premier intitulé « définitions » de la loi susvisée relative aux
OPCVM donne la composition des OPCVM sans les définir. Cet article dispose, en effet,
que : « Les Fonds Communs de Placement et les Sociétés d'Investissement à Capital Variable
sont désignés ci- après sous la dénomination "Organismes de Placement Collectif en Valeurs
Mobilières" (O.P.C.V.M.) »
Il faut, logiquement, partir de la mission ou mieux encore de l’activité des OPCVM pour
essayer de retenir une définition. Ainsi, peut-on définir les OPCVM comme étant des
organismes composés de valeurs mobilières, de créances et de liquidités gérés par des
professionnels de marché et détenus collectivement (sous forme de parts ou d’actions) par des
investisseurs particuliers ou institutionnels.
En clair, les OPCVM sont des organismes financiers qui collectent l'épargne des agents
économiques (investisseurs institutionnels ou particuliers) et les mettent en commun pour
former un portefeuille constitué de valeurs mobilières (actions, obligations).
Aussi, faut-il distinguer les titres financiers émis par les OPCVM de ceux émis par une
entreprises (personnes morales, publiques ou privées) quoiqu’ils reçoivent tous le qualificatif
de ‘’valeurs mobilières’’. Tandis que, les premiers sont détenus indirectement par les
souscripteurs (en pratique, c’est l’OPCVM qui les détient sur les personnes morales
émettrices), les deuxièmes sont souscrits directement par l’investisseur lui donnant accès soit
à une quotité du capital de la personne morale émettrice (par exemple les actions), soit à un
droit de créance général sur son patrimoine (par exemple les obligations).

3
B.O n°4223-19 Rabii II 1414 (6 octobre 1993), page 523.
4
Dahir n°1-04-19 du 1erRabii I 1425 (21 avril 2004) ; B.O n° 5210-16 Rabii I 1425 (6 mai 2004), page 683.

6
La réglementation a élaboré une grille de classification des OPCVM marocains qui les répartit
en six catégories selon la nature de la gestion et les risques qu’ils comportent : actions,
obligations court terme, obligation moyen et long terme, monétaires, diversifiés, contractuels.
Cette classification permet d’apprécier si l’OPCVM répond aux besoins et objectifs de
l’investisseur. La classification d’un OPCVM est indiquée dans sa note d’information.
Chacune de ces six familles comporte un indicateur qui informe sur le niveau de risque
encouru par l’OPCVM5.
On distingue, pour reprendre la lettre de l’article premier de la loi 53-01 modifiant la loi n° 1-
93-213, deux catégories d’OPCVM : les Fonds Communs de Placement (FCP) et les Sociétés
d’Investissement à Capital Variable (SICAV)6. La nature juridique de chacun de ces fonds
nous permettra de prendre la mesure des différences.
b- Les formes juridiques des OPCVM

Le législateur pose comme principe, l’agrément que requiert toute constitution d’OPCVM. En
effet, avant toute constitution, le projet de statuts d’une SICAV ou le projet de règlement de
gestion d’un FCP doit être agrée par l’ex Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières
(CDVM)7, aujourd’hui Autorité Marocaine de Marchés de Capitaux. L’agrément est requis
également toutes les fois que l’OPCVM veut procéder à une opération de fusion, fusion-
scission, scission ou absorption concernant un ou plusieurs OPCVM8.
Néanmoins, la forme juridique de ces OPCVM n’est pas la même.
La SICAV ne peut être constituée que sous la forme d’une Société Anonyme (SA). A ce
propos, l’article 4 de la loi relative aux OPCVM dispose que : « La Société d' Investissement
à Capital Variable, désignée ci- après " S.I.C.A.V.", est une société anonyme qui a pour objet
exclusif la gestion d'un portefeuille de valeurs mobilières et de liquidités […] ». Ainsi,
pouvons-nous retenir qu’une SICAV est dotée d’une personnalité morale dont le capital initial
ne peut être inférieur à 5 millions de dirhams9. Elle est, à ce titre, soumise non seulement à la
présente loi mais aussi aux dispositions relatives aux sociétés de capitaux ainsi que la
législation relative à la société anonyme sauf quelques dérogations.
Par contre, le FCP est un fond sans personnalité morale. Il est une copropriété de valeurs
mobilières et de liquidités dont le capital initial ne peut être inférieur à 1milion de dirhams10.
Il n’est pourtant pas soumis aux dispositions des articles 960 à 981 du dahir formant code des
obligations et contrats11.
Outre cette différence de forme juridique, un certain rapprochement peut se faire entre SICAV
et FCP. Les deux fonds obéissent au bicéphalisme structurel12. Le bicéphalisme qui impose de
distinguer entre l’entité de gestion des actifs et celle qui est chargée de les conserver existe

5
Article 1er -1 de la loi n°1-93-213 modifiée
6
Article 1er.
7
Articles 15 et 21.
8
Article 74.
9
Article 31 de la loi.
10
Idem.
11
Dahir formant Code des Obligations et Contrats, B.O. n° 46, 12.09.1913.
12
Voir CE 3 février 1999 D.1999, Somm.249, obs .I. Bon Garcin sur le manquement à l’obligation d’assurer une
parfaite indépendance entre dépositaire et société de gestion.

7
dans les deux formes de fonds. Aux termes de l’article 28 de la loi relative aux
OPCVM : « La garde des actifs d'un O.P.C.V.M. doit être confiée à un établissement
dépositaire unique, distinct de la S.I.C.A.V. ou de l’établissement de gestion ».
Au surplus, il existe un ensemble de dispositions communes applicables aux deux structures.
D’abord, les actions de SICAV et parts de FCP peuvent être commercialisées par : les
banques, les sociétés de bourses, les compagnies d’assurance et de réassurance, la caisse de
dépôt et de gestion …
Ensuite, l’OPCVM (SICAV ou FCP) est tenu à une obligation de transparence et
d’information vis-à-vis des porteurs de parts ou des actionnaires. Avant même l’émission de
titres, l’OPCVM doit publier une note d’information dans un journal d’annonces légales et
remettre, à chaque souscripteur, une fiche signalétique13.
Enfin, après l’émission des titres, l’OPCVM doit mettre son règlement de gestion à la
disposition des porteurs de parts (cas d’un FCP) ou ses statuts aux actionnaires (cas d’une
SICAV).
Par ailleurs, ils sont soumis au contrôle de l’ex Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières
(aujourd’hui AMMC) qui s’assure du respect des dispositions légales et règlementaires en
vigueur.
Quid des parts ou actions émises par ces fonds ?

B- Les caractéristiques des parts et actions des OPCVM :

En contrepartie des sommes versées dans un O.P.C.V.M que ça soit une S.I.C.A.V ou F.C.P,
l’investisseur acquiert des titres (actions ou parts) qui représentent sa quote-part dans l’actif
de l’O.P.C.V.M. Ce type d’investissements permet de :
 détenir en commun avec d’autres investisseurs un portefeuille de valeurs
mobilières plus diversifié qu’en cas de détention en direct et individuelle,
 et réduire ainsi les risques de perte.

a- Règles communes :

Les actions et parts des organismes de placement collectif en valeurs mobiliers (O.P.C.V.M)
ne sont pas destinées à circuler entre les investisseurs comme c’est le cas lorsqu’ils sont
souscris directement auprès d’une société. Cela se justifie par le fait qu’ils sont émis et
rachetés par les O.P.C.V.M que ça soit une société d’investissement à capital variable
(S.I.C.A.V)14 ou un fond commun de placement (F.C.P)15, à tout moment à la demande de
tout souscripteur ou actionnaire, à un prix déterminé.

13
Article 86 et 87 de la loi n°1-93-213 modifiée.
14
Article 4 de la loi N° 1-93-213 modifiée
15
Article 2.

8
Ces deux types d’OPCVM sont régis par le dahir portant loi N° 1-93-213 relatif aux
organismes de placement collectif des valeurs mobilières modifié par la loi 53-01. Ce dernier
aborde des règles communes aux deux fonds d’investissements en matière d’émission ou de
rachat des parts ou actions des S.I.C.A.V et F.C.P. Toutefois, le principe posé par la loi qui
protège les investisseurs lors de leur souscription dans un portefeuille d’actifs est inadapté aux
dispositions des S.I.C.A.V et F.C.P.
Ainsi, l’article 42 de la loi 53-01 prévoit que : Le rachat par les S.I.C.A.V de leurs actions,
comme l’émission d’actions nouvelles, peuvent être suspendus à titre provisoire lorsque des
circonstances exceptionnelles l’exigent et si l’intérêt des actionnaires le commande, dans les
conditions fixées par les statuts.
On remarque toujours l’exception au principe de protection des investisseurs dans l’article 43
dans son premier alinéa qui suspend le rachat et l’émission des actions des SICAV lorsque le
capital de cette dernière atteint la moitié du montant minimum qui est de 5 millions de
dirhams. Il est de même pour le deuxième alinéa du même article qui suspend obligatoirement
le rachat et l’émission d’actions lorsque le capital de la S.I.C.A.V demeure plus de deux mois
inférieur au montant minimum prévu à l’article 31 de la même loi qui est 5 millions de
dirhams. L’interdiction d’émission et de rachat des actions est prévue également dans le
troisième alinéa de l’article 49 qui évoque l’interdiction d’émission et de rachat des actions
dés la survenance du fait entraînant la liquidation.
D’autre part le fond commun de placement partage les mêmes dispositions des sociétés
d’investissement à capital variable en matière de rachat et d’émission des parts. Ainsi, le
rachat par le F.C.P de ses parts, comme l’émission de parts nouvelles peuvent être suspendus
à titre provisoire par l’établissement de gestion, lorsque des circonstances exceptionnelles
l’exigent et si l’intérêt des porteurs de parts le commande, dans les conditions fixées par le
règlement de gestion.
Cette suspension est valable également lorsque l’actif net du fond commun de placement
atteint le montant minimum prévu à l’article 31 de la loi 53-01 qui est 1 million de dirhams.16
Les actions et parts de la S.I.C.A.V et F.C.P sont émis et rachetés suivant la méthode de la
valeur liquidative. Elle sert à enregistrer les opérations d’achat et de vente de parts et permet
aussi à ceux qui en possèdent à évaluer leur placement17.
C’est sur la base de cette valeur que l’on détermine le prix de souscription (prix d’achat) et de
rachat (prix de vente) d’une action de S.I.C.A.V (société d’investissement à capital variable)
ou d’une part de F.C.P (fonds commun de placement). Ainsi, selon l’article 13 de la loi 53-01
on entend par valeur liquidative d'une action ou part d'un O.P.C.V.M, le montant obtenu en
divisant son actif net par le nombre d'actions ou de parts dudit O.P.C.V.M.
La valeur liquidative = Actif net / nombre de parts ou d’actions émises
L’actif net est le montant global du portefeuille des instruments financiers et des liquidités
détenus par le FCP ou la SICAV (valorisé à la valeur de marché et diminué des dettes).

16
Article 53 de la Loi N° 1-93-213 modifiée
17
COT, Nathalie. DE WITT, François. « Argentissime : Le guide complet de vos placement » Editions l’express,
2006. P : 289 (ISBN 978-2-84343-530-0)

9
b- Les actions de la S.I.C.A.V :

Les actions des S.I.C.A.V sont intégralement libérées lors de leur émission et sont
obligatoirement nominatives. Cela signifie que l’identité de l’actionnaire est inscrite dans le
livre des actionnaires de la société. Certaines entreprises peuvent imposer par leurs statuts des
titres nominatifs, en d’autre terme refuser l’anonymat des actionnaires.
Lorsque les actions ne sont pas obligatoirement nominatives, l’actionnaire peut, s’il le
souhaite, se faire connaître de la société ou demander à un établissement financier la mise de
ses titres au nominatif. La détention d’actions nominatives donne à l’actionnaire un certain
nombre d’avantages s’ils sont prévus par les statuts.
Il s’agit d’un droit pécuniaire qui se matérialise par un droit à tout ou partie des bénéfices
réalisés par la société. En d’autre part il s’agit d’un droit non pécuniaire qui se traduit par le
vote en assemblée générale tel que chaque action représente une voix. Le nombre de voix de
l'actionnaire est donc équivalent au nombre d'actions détenues.
Les actionnaires bénéficient également d’un droit à l'information, et donc les sociétés
s'engagent à fournir les documents indispensables sur leur activité et les leurs résultats. Et
finalement la détention d’un droit sur l'actif social se matérialisant par un droit préférentiel en
cas d'augmentation du capital. Pendant la vie de la société, l’actionnaire à un droit de
souscription aux actions nouvelles en cas d’augmentation du capital.
Ce droit préférentiel de souscription est destiné à réparer plusieurs préjudices que
l’actionnaire peut subir du fait de l’augmentation du capital en raison de l’altération de ses
droits sur les réserves et du partage des bénéfices entre un nombre important de titulaires est
au risque liés à l’entrée de nouveaux actionnaires selon l’article 19 de la loi 17-95 relative aux
sociétés anonymes.
c- Les parts du F.C.P :

L’établissement de gestion du F.C.P émet des certificats nominatifs, représentatifs d'une ou de


plusieurs parts du F.C.P. qu'il gère. Ces certificats comportent l’identité de leurs titulaires et
sont disponibles au registre des parts de la société émettrice.
L’établissement de gestion gère le F.C.P. en conformité avec le règlement de gestion et dans
l’intérêt exclusif des porteurs de parts. Il doit exécuter ses obligations avec la diligence d'un
mandataire. A ce titre :
- il exerce tous les droits attachés aux titres composant le portefeuille du F.C.P ;
- il représente le F.C.P. à l’égard des tiers et peut ester en justice pour défendre ou faire valoir
les droits et intérêts des porteurs de parts ;
- il ne peut utiliser les actifs du F.C.P. pour ses besoins propres.18

18
Article 52 de la loi N° 1-93-213 modifiée

10
L’investisseur dans un fond commun de placement devient membre de la copropriété mais ne
dispose pas des droits liés à la qualité d’actionnaire. Chaque porteur de parts dispose d'un
droit de copropriété sur les actifs du fonds. Toutefois, les porteurs de parts ne sont tenus des
dettes contractées par l’établissement de gestion pour le compte de la copropriété qu'à
concurrence des actifs du F.C.P. et proportionnellement à leur quote-part.
Les porteurs de parts dans un F.C.P disposent d’un droit d’agir en justice et ce lorsque
l’établissement de gestion et l’établissement dépositaire du F.C.P. sont responsables
individuellement ou solidairement, selon le cas, envers les tiers ou envers les actionnaires ou
porteurs de parts, soit des infractions aux dispositions légales ou réglementaires applicables
aux O.P.C.V.M., soit de la violation des statuts ou du règlement de gestion, soit de leurs
fautes.19

II- Les instruments de refinancement et de Gestion de risque :

Si on envisage les instruments de placements collectifs du point de vue des souscripteurs, il


est assez facile de faire ressortir l'idée de départ autour de laquelle un tel dispositif a été créé :
l'objectif est celui de division et de limitation du risque que court toute personne lorsqu'elle
réalise une opération d'investissement ou de placement.
Les épargnants, au lieu d'investir directement dans un « actif » productif qu'il s'agisse d'une
action émise par une société, d'une créance détenue par une entreprise sur l'un de ses clients,
d'un immeuble destiné à être loué ou de forêts exploitées – se voient offrir sécurité et
rendement grâce à l'intervention de professionnels.20 Les fonds d’investissement alternatif
(FAI) cette fois-ci ont un objectif exclusif en plus de la division des risques, c’est d’acquérir
des créances à l’aide de fonds qui leur sont fournis par l’émission dans le public de parts
assimilées à des valeurs mobilières. Il s’agit de permettre le refinancement des entreprises.
En s’inspirant des législations étrangères les plus performantes et sécurisantes et en prenant en
compte les contraintes et demandes des investisseurs, le Maroc a lancé une vaste réforme de
sa loi 33-06. La loi 119-12 et la loi 05-14 qui modifient la loi 33-06 et d’autres textes
d’accompagnement ont été adoptés et promulgués. Le Maroc a marqué sa volonté de se doter
d’un outil de financement complémentaire aux modes traditionnels de financement pour le
bénéfice de ses entreprises, des investisseurs et du système financier marocain.
Avant de mettre l’accent sur l’organisme de placement collectif en capital (B), une
clarification des fonds de placement collectif de titrisation(A) s’avère nécessaire.
A- Le fonds de placement collectif en titrisation (FPCT) :

Avec la titrisation, les risques afférents à ces crédits sont transférés des banques aux
investisseurs. Cela permet ainsi de partager le risque entre de multiples institutions.21

19
Article 71 de la loi N° 1-93-213 modifiée

20COURET, Alain. LE NABASQUE, Herve. COQUELET, Marie-Laure. « Droit financier ». 2eme édition,
Dalloz, 2012. P : 510
21 http://www.maghrebtitrisation.ma/jsp/produits/definition.jsp

11
La transformation d’un droit de créance en un titre négociable est connue et pratiquée depuis
fort longtemps par le droit cambiaire. Le tireur d’une lettre de change ne fait pas autre chose :
créancier du tiré ou destiné à l’être, il rédige une lettre de change, c’est-à-dire un titre
négociable représentant juridiquement ladite créance.
Cette lettre de change lui permettra plus aisément de mobiliser sa créance, généralement sous
forme d’escompte auprès d’un établissement de crédit. La titrisation repose en partie sur la
même idée. L’objectif est de transformer des créances en titres négociables – mais ici, sous la
forme de titres financiers, afin de permettre au créancier de se refinancer.22
Ceci étant, le dispositif autour duquel s’organise l’opération de titrisation est profondément
original et singulièrement plus complexe qu’une simple émission d’effets de commerce.
En effet, ce n’est pas l’entreprise qui souhaite se refinancer qui va directement émettre les
titres financiers permettant le refinancement.
L’émission est faite par un autre intervenant, appelé organisme de titrisation(b), auquel les
créances sont cédées. C’est le produit de la mise en application des opérations de
titrisation(a).
a- Les opérations de titrisation :
L’article premier de la Loi n° 33-06 relative à la titrisation des actifs ainsi modifiée par la loi
n° 119-12 et par la loi n°05-14 définit la titrisation comme l’opération financière qui consiste
pour un FPCT, à émettre des titres pour réaliser les opérations ci-dessous :
1. acquérir, de manière définitive ou temporaire, des actifs éligibles tels que visés à l’article
1623 du présent titre, auprès d’un ou plusieurs établissements initiateurs ;
2. ou accorder des prêts à un ou plusieurs établissements initiateurs destinés à financer
l’acquisition ou la détention d’actifs éligibles et garantis par des sûretés sur ces actifs ;
3. ou garantir des risques de crédit ou d’assurance.
Fait partie intégrante de l’opération de titrisation, l’exploitation des actifs éligibles, leur
location, leur revente, la conclusion de contrats de couverture et de façon plus générale
toutes autres opérations nécessaires à la réalisation de tous produits issus desdits actifs dans
l’objectif de financer les coûts de cette opération et de rémunérer et rembourser, le cas
échéant, les porteurs de titres.24

22COURET, Alain. LE NABASQUE, Herve. COQUELET, Marie-Laure. « Droit financier ». 2eme édition,
Dalloz, 2012. P : 580
23 Article 16 : Les actifs éligibles à une opération de titrisation sont :
1- les créances résultant soit d’un acte déjà intervenu, soit d’un acte à intervenir, que le montant ou la date
d’exigibilité soit ou non encore déterminé ;
2- les titres de capital, les certificats de sukuk définis à la section II du chapitre II du présent titre et les
titres de créances, dont notamment les titres de créances négociables régis par la loi n°35-94 relative à
certains titres de créances négociables, représentant chacun un droit de créance sur l’entité qui les émet,
transmissibles par inscription en compte ou par tradition, à l’exception des titres donnant accès
directement ou indirectement au capital d’une société ;
3- les biens corporels ou incorporels, immobiliers ou mobiliers et les matières premières ;
24Dahir n° 1-08-95 du 20 Chaoual 1429 (20 Octobre 2008) portant promulgation de la loi n° 33-06 relative a la
titrisation des actifs (Modifié par la loi 119.12 et par la loi n° 05-14).

12
De manière classique, l’opération de titrisation va comprendre deux volets principaux, d’une
part, la cession de créances au FPCT (1.) et, d’autre part, une émission de titres (2)25.

1- La cession de créances :
Créances concernées - Aux termes de l’article 16 de la loi n° 33-06, l’actif éligible et qui
peut faire l’objet d’une opération de titrisation a était déterminé d’une façon claire.
Aux États-Unis ou en France, on ne peut pas procéder a la titrisation par toute sorte d’acteur,
ce qui a poussé le législateur a se montré prudent de ce point de vue, ce qui peut se justifier
compte tenu des abus constatés dans l’utilisation de la technique de titrisation. En revanche, le
législateur marocain s’est montré plus audacieux en indiquant que les créances en question
peuvent résulter soit d’un acte déjà intervenu, soit d’une date à intervenir, que le montant ou
la date d’exigibilité soit ou non déterminé, la cession de créances futures est donc
envisageable.
Cession par bordereau - De la même manière qu’en droit français, la cession des créances
s’effectue par bordereau26. Il s’agit de la solution la plus simple pour organiser la circulation
d’un volume important de créances. La loi marocaine détermine un certain nombre de
mentions que doit contenir ce document27. Il doit logiquement être daté et contresigné par
l’établissement gestionnaire, sa dénomination d’acte de cession de créances titrisation doit
être clairement exprimée. Il est en effet important qu’il n’y ait pas de confusion possible avec
une autre opération. Dans le même ordre d’idée, les acteurs doivent être identifiés
précisément.
Il faut ajouter que le bordereau doit s’accompagner d’une convention de cession qui doit
prévoir, notamment, les conditions de la remise à l’établissement dépositaire des documents et
titres représentatifs ou constitutifs des créances cédées et de ceux relatifs à leurs accessoires
(sûretés et garanties).
Nature et effets de la cession - La cession effectuée dans le cadre de la loi n° 33-06 est
parfaite dans la mesure où la propriété des créances est transférée de plein droit au fonds28.
Il faut observer que contrairement au choix qui a été fait en droit français où le législateur
prévoit que la cession de créance emporte le transfert automatique des sûretés et garanties qui
les accompagnent, le texte marocain indique que le règlement de gestion et le bordereau
doivent stipuler expressément si la cession entraîne de plein droit ou non le transfert des
sûretés, garanties, gages, hypothèques, cautions et le bénéfice de tout contrat d’assurance
souscrit par ou pour le débiteur29.

25 GRANIER, Thierry. REUTERS, Thomson. « Revue trimestrielle de droit financier : Le cadre juridique de la
titrisation au Maroc », n° 4, 2011. P : 238.
26 Article 20 al 2, dahir n° 1-08-95 du 20 Chaoual 1429 (20 octobre 2008) portant promulgation de la loi n° 33-
06 relative a la titrisation des actifs (Modifié par la loi 119.12 et par la loi n° 05-14).
27 Article 21, idem.
28 Article 23, idem.
29 Article 25, idem.

13
2- L’émission des titres :
Nature des titres - Aux termes de la loi n° 33-0630, il est possible d’émettre 4 sortes de titres
dans le cadre d’une opération de titrisation. Peuvent tout d’abord être émises des parts du
FPCT qui sont des titres propres à cet organisme assimilés, quant au régime applicable, à des
valeurs mobilières. Peuvent également être émis des titres de créance, également assimilés à
des valeurs mobilières, plus précisément ce sont soit des billets de trésorerie soit des
obligations dont le remboursement est assuré par les flux financiers générés par une partie des
actifs du fonds, on peut citer aussi l’émission d’action ou encore des certificats de sukuk.
Conditions de souscription - Le principe est que toute personne morale ou physique peut se
porter acquéreur ou souscrire des parts et titres de créance émis par un FPCT. Ce principe
connait quelques aménagements cependant. Ainsi, tout d’abord les parts ou titres de créances
spécifiques (qui supportent un risque important, voir plus loin) ne peuvent être acquis que par
des investisseurs qualifiés31.
Il en est de même pour les parts et titres de créances émis par un FPCT dans le cadre d’une
titrisation d’un portefeuille en souffrance, c’est-à-dire de créances litigieuses ou qui
présentent un risque de non-recouvrement total ou partiel.

b- Les organismes de titrisation :


Les organismes de titrisation ont pour objet :
 D’une part, d’être exposés à des risque, y compris des risques d’assurance, par
l’acquisition de créance ou la conclusion de contrats constituants des instruments
financiers à terme ou transférant des risque d’assurance ;
 D’autre part, d’assurer en totalité le financement ou la couverture de ces risques par
l’émission d’actions, de parts ou de titres de créance, par la conclusion de contrats
constituant des instruments financiers à terme ou transférants des risques d’assurance,
ou encore par le recours à l’emprunt ou à d’autres formes de ressources.
Ils prennent la forme soit de fonds de titrisation(FT), soit de sociétés de titrisation(ST)32.

 Organisation :
Les FT dotés ou non de la personnalité morale (possibilité qui n'existe pas en droit français ou
luxembourgeois), certes le fonds commun de titrisation est une copropriété dont l’actif porte
sur des créances et qui n’a pas la personnalité morale mais, il peut l’acquérir sur décision de

30 Article 6, idem.
31 Un investisseur qualifié est une personne morale disposant des compétences et moyens nécessaires pour
appréhender les risques inhérents aux opérations sur valeurs mobilières. La liste des investisseurs qualifiés est
fixée par l’ex-CDVM (aujourd’hui l’AMMC) : les organismes de placement collectif en valeur mobilières, les
entreprises d’assurance, les organismes de pensions et de retraite, la Caisse de dépôt et de gestion et les
organismes de placement en capital risque.
32 ANNE-DOMINIQUE Merville, « Droit financier ». 3eme Edition, Gualino 2017. P: 251 Gualino.

14
l’établissement gestionnaire sous réserve de l’immatriculation du fonds commun de titrisation
au registre du commerce33.
Le FT est constitué d’une société chargée de sa gestion34 et d’une personne morale
dépositaire35 de la trésorerie et des créances du fonds. La société chargée de la gestion est une
société de gestion de portefeuille ou une société de gestion de fonds communs de créances.
Cette société est désignée dans le règlement du fonds. Elle représente le fonds à l’égard des
tiers et dans toute action en justice.
Les porteurs de parts ne sont tenus des dettes du fonds et, le cas échéant, du compartiment
qu’à concurrence de la valeur d’émission de ces parts.
La ST est un organisme de titrisation constitué sous forme de société anonyme avec conseil
d’administration, de société anonyme simplifiée ou de société en commandite par actions 36 .
La société doit faire figurer sur tous les actes et documents destinés aux tiers sa qualité de
société de titrisation.
La gestion de la société de titrisation est assurée par une société de gestion de portefeuille ou
une société de gestion de fonds communs de titrisation.
Ce principe de dualité de forme est inspiré de l’article L.214-42-1 du Code monétaire et
financier français.
Cette dualité de forme est destinée à offrir le maximum de flexibilité dans la structure de
l’organisme, notamment dans le cadre de l'émission de certificats de sukuk destinés à être
placés sur les marchés internationaux ou sur le marché local37 .

 Architecture38 :
L’organisme de titrisation peut comporter deux ou plusieurs compartiments39 si les statuts de
la société ou le règlement du fonds le prévoient. Chaque compartiment donne lieu à
l’émission de parts ou d’actions et, le cas échéant, de titres de créances. Les parts ou actions et
les titres de créances émis par l’organisme peuvent donner lieu à des droits différents sur le
capital et les intérêts. Le règlement ou les statuts de l’organisme et tout contrat conclu pour le
compte de l’organisme peuvent stipuler que les droits de certains créanciers sont subordonnés
aux droits d’autres créanciers de l’organisme. Les règles d’affectation des sommes reçues par
l’organisme s’imposent aux porteurs de parts, aux actionnaires, aux détenteurs de titres de
créances ainsi qu’aux créanciers les ayant acceptées. Elles sont applicables même en cas de
liquidation de l’organisme, toutefois il ne faut pas omettre que Chaque compartiment peut

33 Article 4, dahir n° 1-08-95 du 20 chaoual 1429 (20 octobre 2008) portant promulgation de la loi n° 33-06
relative à la titrisation des actifs (Modifié par la loi 119.12 et par la loi n° 05-14).
34 Toute personne morale visée à l'article 39 de la loi N° 33-06 chargée de la gestion d'un FPCT.
35 Toute personne morale visée à l'article 48 de la loi N° 33-06 chargée de la gestion d'un FPCT.
36 Article 4-1, dahir n° 1-08-95 du 20 chaoual 1429 (20 octobre 2008) portant promulgation de la loi n° 33-06
relative à la titrisation des actifs (Modifié par la loi 119.12 et par la loi n° 05-14).
37 MOURAHIB, Mustapha., LACROIX, Frédérick. LEMSEFFER, Ouns. « La réforme de la loi sur la
titrisation : de nouvelles perspectives pour le financement de l’économie au Maroc et en Afrique ». CLIFFORD
CHANCE. 2013.
38ANNE-DOMINIQUE Merville, « Droit financier ». 3eme Edition. Gualino 2017. P : 252
39 Article 3 dahir n° 1-08-95 du 20 chaoual 1429 (20 octobre 2008) portant promulgation de la loi n° 33-06
relative à la titrisation des actifs (Modifié par la loi 119.12 et par la loi n° 05-14).

15
être liquidé séparément sans qu’une telle liquidation ait pour effet d’entraîner la
liquidation d’un autre compartiment.
 Fiscalité applicable :
Afin d'harmoniser le traitement des sukuk souverains de l'Etat, avec les autres valeurs émises
par le Trésor (Bons de Trésor), la loi de finances pour l’année 2017 a complété les
dispositions de l'article 9 bis-2° du CGI énumérant les produits non imposables, pour étendre
le régime de la neutralité fiscale précité aux opérations de prêt des certificats sukuk, émis par
les Fonds de placements collectifs en titrisation (FPCT). Et c’est conformément aux
dispositions de la loi n° 33-06 relative à la titrisation des actifs, lorsque l'État est l’initiateur.
Aussi, et afin de développer les opérations de titrisation en harmonisation avec les
dispositions de la loi n° 33-06, l’article 9 bis-3° du CGI prévoit l’extension de la neutralité
fiscale aux opérations de titrisation portant sur tous les éléments de l’actif éligibles à ces
opérations40.
En matière d'impôts sur les sociétés, l'article 6-I-A-17° du Code général des impôts prévoit
que les FPCT sont totalement exonérés de l'impôt sur les sociétés pour les bénéfices réalisés
dans le cadre de leur objet légal.
B- L’organisme de placement collectif à capital :

Le capital-risque s’est développé aux Etas Unis vers les années 1945, et il a fallu pour la
France d’attendre jusqu’à 1970 pour construire son premier cadre juridique régissant la
matière.
Au Maroc c’est la loi 41-05 modifiée et complété par la loi 18-14, promulguée par le dahir
numéro 1 .15.07 du 19 février 2015, qui règlemente les organismes de placement collectif en
capital. Il est primordiale de comprendre ce qu’on entend dire par les OPCC (a) avant de
parler sur leurs formes (b).
a- Définition :
Le capital-risque, également connu sous la dénomination anglaise de «venture capital», vise le
financement de sociétés en création, ou développant une nouvelle activité.
En France, le capital-risque est très généralement centré sur des secteurs à technologie
innovante, laissant entrevoir un fort potentiel de développement. Il en est ainsi des nouvelles
technologies de l’information et de la communication (NTIC) ou de la biotechnologie. Les
sociétés, déjà créées, et en cours de démarrage de leur activité, sont souvent dénommées sous
le terme anglais de «start up» ou d’«early stage», lorsque les sociétés seront plus matures, on
parlera de «late stage»41.
Au Maroc, les PME sont devenues une composante essentielle de notre tissu économique,
mais celles-ci ont toujours eu du mal à s'insérer dans le système financier, c’est pour cette
raison et dans le but d’assurer la croissance de ces entreprises, de nouvelles formes de

40 Article 6 de la loi de finances n° 73-16 pour l’année budgétaire 2017


41
MOULIN, Florence. SCHMIDT, Daniel. « Les fonds de capital investissement : Principes juridiques et
fiscaux ». Gualino 02/2018. 4éme édition. Collection city & york. P : 30 (ISBN 978-2-297-05631-1)

16
financement ont été progressivement mises en place, à savoir : l'apparition et la croissance du
capital-risque marocain.
Tout d’abord, l’article premier de la loi 41-05, dans sa version précédente définissait les
organismes de placement collectifs en capital (OPCC), comme un moyen de financement des
PME, la version actuelle parle uniquement des formes d’OPCC.
En tout état de cause, ce financement selon l’autorité marocaine du marché des capitaux, se
traduit à travers l’acquisition de titres de capital, l’acquisition de titres de créances
(convertibles ou non en titres de capital) et l’octroi d’avances en compte courant d’associés. 42
D’autre part, l’article 4 modifié par la loi 18-14 prévoit les éléments que peut comprendre
l’actif des OPCC, notamment : les titres de capital, droits, créances et titres de créances :
1) actions, parts sociales, certificats d'investissement, droits d'attribution ou de souscription de
titres de capital, titres émis par d'autres OPCC et :
- les créances sous forme d'avances en compte courant d'associés qui sont assorties d'un
engagement irrévocable de leur conversion en titres de capital, les créances dont le
remboursement est subordonné au remboursement préalable de tous les autres créanciers des
sociétés entrant dans le calcul de l’affectation minimale ;
- les créances sous forme d'avances en compte courant d'associés bloquées pour une période
supérieure à deux ans, et tout autre titre de capital, droits, créances ou titres de créance
donnant accès directement ou indirectement au capital social fixés par l'administration après
avis de l'AMMC.
2) Tout titre de créance ne donnant pas accès au capital social.
Or, le fonctionnement des OPCC repose sur le fait que les investisseurs apportent un
financement en fonds propres, ou quasi fonds propres dans des entreprises en création ou en
phase de démarrage de l’activité, et puis selon la maturité du projet à financer, le capital-
risque se subdivise comme suit43 :
 Le démarrage de l’activité de l’entreprise. (start up)
 Lorsque l’entreprise a déjà achevé le développement d’un produit et a besoin de
capitaux pour démarrer la production et la commercialisation. (early ou late stage)
En clair, c’est un financement qui intervient à tous les stades d’évolution de l’entreprise,
depuis la conception de l’idée, à la création de l’entreprise, jusqu’à son développement.
Or, le risque ici repose sur le fait de ne pas trouver des acquéreurs, lorsque l’investisseur
souhaite revendre ses actions, au cas où l'entreprise ne se développe pas, ou encore de tout
perdre si la société est dissoute.
Pour conclure, l’objectif du législateur marocain été de créer un cadre juridique qui englobe
l’ensemble de l'activité du capital risque et ses différentes catégories (capital développement,

42
Site officiel de l’autorité marocaine du marché des capitaux :
http://www.ammc.ma/fr/espace-epargnants/opcr-organismes-de-placement-en-capital-risque
43
CNUCD. Conférence des nations unis sur le commerce et le développement : Capital investissement au
Maroc, guide investisseurs institutionnels. 2012. P : 5

17
capital retournement) afin d’accompagner l’évolution importante de l’activité de capital
investissement dans notre pays.
b- Formes d’OPCC :
L’article 2 de la loi 41-05 telle que modifié nous enseigne que l’activité de capital-risque est
exercée par les organismes de placement collectifs à capital, et qui sont sous 2 formes à
savoir : les sociétés de placement collectifs en capital SPCC (2), et les fonds de placement
collectifs en capital FPCC (1).

1- Les FPCC :
Dénommés précédemment : fonds communs de placement à risque, les fonds de placements
collectifs en capital trouvent leur réglementation au sein de la loi 41-05, à partir de l’article 16
jusqu’à l’article 19.
En effet, la première caractéristique du FPCC c’est qu’il est une copropriété d’actifs et non
une société civile ou commerciale. Toutefois, l’article 16 telle que modifié par la loi 18-14,
prévoit que le FPCC peut acquérir la personnalité morale de droit privé, sur une décision de la
société de gestion, et après immatriculation du dit FPCC au registre de commerce. Le même
article met l’accent sur l’irrévocabilité de cette décision, qui doit être prise lors de la
constitution du FPCC.
L’actif du FPCC, selon la nouvelle formule de l’article 4, ne peut comprendre que les
éléments précédemment indiqués.
En outre, il est important de souligner, qu’un FPCC est constitué par une société de gestion.
Cette constitution est parfaite dès la signature du règlement de sa gestion, qui doit mentionner
plusieurs indications prévu par l’article 18 de la même loi, notamment :
La dénomination et la durée du FPCC, ainsi que la dénomination de la société de gestion qui
le gère, la politique de placement dans laquelle on trouve les buts spécifiques qu'elle vise et
les critères dont elle s'inspire.
Cette constitution est valable aussi, par « l’émission d’au moins deux parts représentatives
des actifs qui sont attribués aux FPCC, et ce même si elles sont détenus par un seul porteurs,
les parts représentant des droit de copropriétés sur la totalité ou une partie des actifs du
FPCC concerné » alinéa 4, 5 et 6 de l’article 16 telle que modifié par la loi 18-14.
2- Les SPCC :
D’après la première lecture de la section II du deuxième chapitre de la loi 41-05 qui organise
l’activité des sociétés de placement collectifs à capital, on remarque la première différence
entre elles et les fonds de placement collectifs à capital, qui se caractérise par le fait que la
SPCC est une société par action, régit soit par les dispositions de la loi n° 17-95 relative aux
SA soit par celles de la loi n° 5-96 sur la SNC, la SCS, la SCA, la SARL et la SP.
Selon la forme sociale de la SPCC, la société gestionnaire exerce, sous sa responsabilité, la
direction générale, la présidence ou la gérance de la SPCC.

18
Ensuite, et par dérogation aux lois applicables aux sociétés, les SPCC obéissent à des règles
spécifiques notamment : Aucun capital minimum exigé, le premier exercice social peut être
de 18 mois maximum, un minimum de 3 actionnaires en cas de constitution d’une SA.
Le fonds ‘’Moussahama I‘’ est en effet, la première société de placement collectif en capital-
risque créé au Maroc en 1993, ayant pour forme juridique une société anonyme, Moussahama
I et II est l’exemple concret de la SPCC.
Son but est d’apporter un coup d’accélération au développement des PME. Cette même
intervention se fait souvent sous forme d’une augmentation de capital qui permet aux PME
d’accroître leur capacité de production et force de vente, de développer de nouveaux produits
et services, de financer la croissance externe, etc.
Comme les FPCC, les sociétés de placement collectif à capital sont constituées par une société
de gestion. Dans l’exemple précédant, c’est « Chaabi Moussahama » filiale de la banque
populaire, qui s’occupe de la gestion des dits sociétés. Il convient à ce stade d’expliquer
d’avantage les sociétés de gestion des OPCC.
D’ailleurs, avant d’exercer son activité, une société de gestion doit obtenir l’agrément de
l’administration, et c’est après avis de l’autorité marocaine du marché des capitaux.
Elle doit remplir un certain nombre de condition, énumérés par l’article 25 de loi 41-05 à
savoir : « Avoir pour objet exclusif la promotion et la gestion d’un ou plusieurs OPCR ainsi
que les opérations s’y rapportant , avoir pour activité principale et habituelle la gestion d'un
ou plusieurs OPCC ainsi que les opérations s'y rapportant, et/ou la gestion d'organismes de
placement en capital de droit étranger, dont la liste est fixée par circulaire de l'AMMC.
Présenter des garanties suffisantes ; notamment en ce qui concerne leur organisation ; leurs
moyens techniques et financiers ainsi que les compétences professionnelles […].»
La société de gestion gère les SPCC en vertu d'un mandat de gestion conclu avec ces
dernières. L'objet de ce mandat doit obligatoirement couvrir l'activité de capital-risque, ainsi
que certaines mentions prévues par l’article 27 modifié par la loi 18-14 notamment :
L'identification de la société de gestion concernée, les modalités de rétribution de la société de
gestion, la durée du mandat, les conditions et modalités de résiliation du mandat de gestion
conformément à la législation en vigueur.
Mais encore, c’est dans l'intérêt exclusif des porteurs de parts et des actionnaires qu’elle gère
l’OPCC et en conformité avec le règlement de gestion (précédemment cité), l’article 28
explique d’avantage ses pouvoirs..

III- L’instrument de financement sectoriel :


Il s’agit en fait des Organismes de Placement Collectif Immobilier OPCI qui sont régis par la
loi 70-14. Cette loi est en vigueur au Maroc depuis la promulgation du texte en arabe au
Bulletin Officiel du 19/09/2016. La version française a été publiée au BO du 16/03/2017.
Le but de cette loi, est de diversifier les instruments financiers ainsi que de dynamiser le
marché de l’immobilier de l’entreprise. En gros, c’est un nouveau véhicule d’investissement
(A), dont le régime fiscal (B) est institué par la loi de finances 2017.

19
A- L’OPCI, une nouveauté :
Le lancement des organismes de placement collectif immobilier est prévu pour la fin de 2018,
il sera donc utile d’analyser sa règlementation (a) et surtout son mode de fonctionnement (b).
a- La règlementation :
L’idée de la mise en place d’un cadre législatif, permettant la création des OPCI à travers la
loi 70-14, est en réalité inspirée de l’expérience française par laquelle elle voulait à la fois
compléter et moderniser l’offre de produits d’épargne immobilière à l’attention des
particuliers, et d’offrir un produit performant d’investissement dans l’immobilier à destination
des investisseurs institutionnels44. Cette expérience a connu un grand succès.45
En effet, l’organisme de placement collectif immobilier, est un produit d’investissement
immobilier ayant pour objet principal, l’exécution de travaux de construction, de rénovation
ou de réhabilitation, la construction ou l’acquisition des immeubles directement ou
indirectement y compris en état futur d’achèvement exclusivement en vue de leur location,
peuvent avoir pour objet accessoire la gestion des instruments financiers, ne peuvent acquérir
d’actifs immobilier exclusivement en vue de leur revente.46
Il est à noter que, la loi 70-14 précise que les OPCI ne peuvent pas acquérir des actifs
immobiliers pour les revendre à titre exclusive.
A vrai dire, la création d’OPCI se veut comme moyen de dynamiser l’investissement
immobilier. Dans ce sens, l’intérêt des OPCI est double :
 Ils facilitent l’accès à ce type d’immobilier aux investisseurs particuliers
 Et également aux entreprises qui souffrent de la rareté et de la cherté du foncier
d'entreprise.
D’autre part, la mise en place de cette réglementation devra favoriser le développement des
entreprises à travers le financement de leurs investissements en immeubles.
Cela concerne les plateaux de bureaux, les unités de production industrielles, construites ou
acquises par ces organismes et mises en location au profit des opérateurs économiques, ainsi
que les unités hôtelières, etc.
Par ailleurs, l’article 10 de la même loi prévoit que l’OPCI sera créé à l’initiative d’une
société de gestion47, qui est chargée de désigner un établissement dépositaire et d’élaborer un
projet de règlement de gestion pour l’OPCI. Bien évidemment, et comme l’OPCC, la
constitution d’un OPCI doit être agrée par l’AMMC.
44
CAPRON, Emilie. « Les organismes de placement collectif immobilier : Régime juridique ». Edition RB,
01/2015. P : 15. ISBN : 978-2-86325-643-5
45
[…il faut dire que les OPCI ont connu un succès fulgurant, non seulement auprès des institutionnels et des
entreprises, mais également auprès des particuliers. Fin 2008, le total des actifs bruts sous gestion des OPCI
s’élevait à 6 milliards d’euros, alors que fin 2015, il atteignait près de 62 milliards d’euros, soit une
multiplication par 10 en l’espace de huit ans.]
« Les OPCI lancés au Maroc dès l’été prochain ».Mercredi 8 février 2017 à 18h45. Visité le 24/05/2018
https://www.medias24.com/maroc/economie/economie/170730-Les-opci-lances-au-Maroc-des-l-ete-prochain-
selon-Boussaid.html
46
Article premier de la loi 70.14.
47
Qui doit être une société anonyme, remplissant des conditions prévus par l’article 36 de la loi 70-14.

20
b- Le fonctionnement :
L’actif d’un OPCI est constitué au moins de 60% de biens immeubles, droits réels... et au
moins 10% de liquidités et d’instruments financiers à caractère liquide (sauf pour les SPI
cotées), et le total des terrains non bâtis et des immeubles en construction ne peut excéder
20% du total des biens immeubles détenus. (La liste complète des éléments d’actif d’un OPCI
est prévue par l’article 3 de la loi 70-14)
L’organisme de placement collectif immobilier, peut prendre deux formes différentes :
 Soit de société de placement immobilier dites SPI, dont la direction générale est
assurée par une société de gestion. Les SPI sont des sociétés qui ont la personnalité
morale (sous forme de société anonyme à capital variable), et où les investisseurs sont
actionnaires.
En ce qui concerne les parts émises et rachetés par la SPI inscrites à la cote des bourses de
valeurs, c’est la législation relative à la bourse des valeurs qui en s’applique, alors que les
parts émises ou rachetés par les SPI non cotés, sont soumis à la réglementation de la loi 70-14,
et du règlement de sa gestion.
 Soit de fonds de placement immobilier FPI, qui n’a pas de personnalité morale, et il ne
constitue ni une société civil, ni une société en participation, dans lequel les
investisseurs sont des copropriétaires d’actifs. Le FPI est géré par une société de
gestion agréée, et où l’investisseur n’a pas de droit de contrôle, de décision ou
d’intervention sur la gestion.
Tout comme les sociétés de placement immobiliers, les parts émises ou rachetés par les FPI,
sont soumis à la réglementation de la loi 70-14, et du règlement de sa gestion, sauf pour les
FPI inscrits à la cote des bourses de valeurs, les parts sont émises et rachetés par la législation
relative à la bourse des valeurs.
Néanmoins, il y a des risques qui subsistent quant à la gestion des OPCI. Il s’agit du risque
d’illiquidité, qui est lié en fait, à la nature principale des actifs des organismes de placement
collectif immobilier, elles sont non liquides.
En tout cas, cette nouveauté va permettre tout d’abord de diversifier les moyens de
financement de l’économie et de l’immobilier, favoriser le développement des entreprises à
travers le financement de leurs investissements en immeubles, et finalement constitueront une
source de financement pour la construction d’immeubles jugée risqué par les banques.
B- L’OPCI, un organisme à régime fiscal particulier :

Offrant à la fois sécurité et rentabilité aux investisseurs, les OPCI rencontrent un succès
croissant à travers le monde. La Loi 70-14 a défini le cadre légal des OPCI, tandis que les
Lois de Finances 2017 et 2018 ont fixé leur cadre fiscal.
a- L’attractivité fiscale issue des dispositions de la LF 2017
Inspirés des OPCVM, les OPCI sont des placements dont l’actif est constitué, non pas de
produits financiers, mais de biens immobiliers. Au Maroc, ils bénéficient de plusieurs
avantages fiscaux, notamment une exonération permanente de l’IS et de retenue à la source

21
concernant les dividendes perçus et les intérêts servis. Autre avantage : sous certaines
conditions, les plus-values nettes ne sont pas imposées.
Le Code général des impôts (CGI) devrait être à nouveau modifié lors de l’adoption de la
nouvelle loi de finances pour 2017. Cette loi de finances devrait certainement reprendre, en
tout ou partie, les dispositions du projet de loi de finances pour 2017 qui n’ont pas été mises
en vigueur par le décret n°2-16-1011 précité.
Les Organismes de placement collectif immobilier devraient bénéficier de la transparence
fiscale en 2017. C’est, en effet, l’une des mesures qu’instaure le projet de loi de finances.
L’exonération fiscale contribuerait à redynamiser le marché de l’immobilier professionnel.
 Impôt sur les sociétés48 :
► Exonération49 à l’IS des OPCI pour les bénéfices correspondant aux produits provenant de
la location d’immeubles construits à usage professionnel (CGI, art. 6 et 7) :
Le décret n°2-16-1011 introduit un nouveau cas d’exonération à l’impôt sur les sociétés (IS)
désormais codifié à l’article 6-II, 31° du CGI. Sont désormais exonérés les organismes de
placement collectif immobilier (OPCI) pour les bénéfices correspondant aux produits
provenant de la location d’immeubles construits à usage professionnel.
Cette exonération est accordée dans les conditions précisées au point XI de l’article 7 du CGI,
l’OPCI doit ainsi :
- avoir pour objet exclusif la location d’immeubles construits à usage professionnel ;
- évaluer les éléments apportés auxdits organismes par un commissaire aux apports
choisi parmi les personnes habilitées à exercer les fonctions de commissaires aux
comptes ;
- conserver les éléments apportés auxdits organismes pendant une durée d’au moins
dix ans à compter de la date dudit apport ;
- distribuer au moins 85% du résultat de l’exercice afférent à la location des
immeubles construits à usage professionnel.
► Ajout des produits distribués par les OPCI en tant que produits des actions, parts sociales
et revenus assimilés soumis à la retenue à la source (CGI, art. 13) :
Le décret n°2-16-1011 ajoute un nouveau point IX à l’article 13 du CGI. Désormais, sont
inclus dans la liste des produits des actions, parts sociales et revenus assimilés, mis à la
disposition ou inscrits en compte des personnes physiques ou morales, soumis à la retenue à la
source, les produits distribués en tant que dividendes par les OPCI.
► Ajout des produits distribués par les OPCI et OPCC en tant que produits de placement à
revenu fixe soumis à la retenue à la source (CGI, art. 14)50 :

48
Code des impôts
49
Loi 70-14 relatifs aux organismes de placement immobilier
50
Code des impôts

22
Le décret n°2-16-1011 ajoute au I de l’article 14 du CGI, qui liste les produits de placement à
revenu fixe soumis à la retenue à la source, afin d’y inclure, les titres des organismes de
placement collectif en capital (OPCC) et les titres des OPCI.
 Impôt sur le revenu :
► Instauration d’une exonération et d’une régularisation d’imposition des profits fonciers
résultant de l’apport des biens immeubles et des droits réels immobiliers à l’actif d’une
société (CGI, art. 161 bis-II, 83, 181 et 232) :
En vertu du nouvel article 161 bis-II du CGI, les personnes physiques qui procèdent à l’apport
de leurs biens immeubles et/ou de leurs droits réels immobiliers à l’actif immobilisé d’une
société autre que les organismes de placement collectif immobilier (OPCI), ne sont pas
soumis à l’impôt sur le revenu (IR) au titre des profits fonciers réalisés à la suite dudit apport.
Lorsque la société bénéficiaire de l’apport susvisé procède à la cession totale ou partielle ou
au retrait des biens immeubles ou des droits réels immobiliers qu’elle a reçus ou lorsque les
personnes physiques cèdent les titres acquis en contrepartie dudit apport, la situation fiscale
est régularisée comme suit :
Le profit foncier réalisé à la date d’inscription desdits biens immeubles et/ou droits réels
immobiliers à l’actif immobilisé de la société est soumis à l’IR au titre des profits fonciers, au
nom du contribuable ayant procédé à l’opération de l’apport susvisé, dans les conditions de
droit commun.
Dans ce cas, ce profit foncier est égal à la différence entre le prix d’acquisition desdits biens
immeubles et/ou droits réels immobiliers et la valeur de leur inscription à l’actif immobilisé
de la société, sous réserve des dispositions de l’article 22451 ci-dessous ;
Le profit net réalisé par les personnes physiques sur les cessions de titres acquis en
contrepartie de l’apport susvisé reste soumis à l’IR au titre des profits de capitaux mobiliers
dans les conditions de droit commun ;
la plus-value réalisée par la société bénéficiaire de l’apport précité, à la date de cession ou de
retrait desdits biens immeubles et/ou droits réels immobiliers, reste soumise, selon le cas, soit
à l’impôt sur le sociétés (IS) soit à l’IR, dans les conditions de droit commun.

 Droits d’enregistrement :
► Exonération des actes des OPCI (CGI, art. 129) :
L’article 129-IV, 10° prévoit que sont exonérés des droits d’enregistrement les actes relatifs
aux variations du capital et aux modifications des statuts ou des règlements de gestion des
organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM).
L’article 129-IV, 10° tel que modifié par le décret n°2-16-1011 étend cette exonération aux
actes relatifs aux variations du capital et aux modifications des statuts ou des règlements des
organismes de placement collectif immobilier (OPCI).

51
Loi 70-14 relatif aux organismes de placement immobilier

23
b- Les apports de la loi de finances 2018 52 :
L’exonération totale permanente de l’IS instituée par la LF 2017 était accordée uniquement
aux bénéfices correspondant aux produits provenant de la location d’immeubles construits à
usage professionnel. La loi de finances 2018 a introduit une nouvelle mesure visant à aligner
les activités bénéficiant du régime de l’exonération totale et permanente de l’Impôt sur les
Sociétés avec celles dont l’exercice est autorisé par la loi n° 70-14 régissant les OPCI.
La deuxième mesure introduite par la LF 2018 concerne la clarification du mode d’imposition
des dividendes distribués par les OPCI lesquels bénéficiaient d’un abattement de 100%
lorsqu’ils étaient perçus par des personnes morales soumises à l’IS. La mesure introduite par
la LF 2018 a pour objet de rétablir l’imposition des dividendes distribués par les OPCI aux
actionnaires personnes morales soumises à l’IS dans les conditions de droit commun et sans
abattement. Les dividendes distribués aux actionnaires personnes physiques deviennent
imposables, par voie de retenue à la source, à l’IR au taux de 15%. Pour les entreprises
soumises à l’IR au titre du revenu professionnel déterminé selon les régimes du RNR et du
RNS, les dividendes distribués sont à inclure dans le résultat de l’entreprise et à soumettre au
barème progressif de l’IR.
En revanche, les bénéfices distribués aux investisseurs restent imposables via la retenue à la
source. Sur ce point, il faut distinguer deux tarifs selon le type d’OPCI. Ainsi, les personnes
physiques qui investissent dans une société de placement immobilier (SPI) s’acquittent d’un
prélèvement de 15% des dividendes. Les sociétés personnes morales étant exonérées. Dans le
cas des produits de placements à revenu fixe (fonds de placement immobilier), l’impôt est de
30% pour les particuliers et de 20% pour les entreprises.

52
Loi de finance 2018

24
.

Conclusion

Les organismes de placement collectif ont été mis en place autour d’une idée de division des
risques que court toute personne lorsqu’elle réalise une opération d’investissement. En effet,
au lieu d’investir directement dans un titre comme une action ou une obligation, un immeuble
à usage locatif, cette personne investit dans un fond ou une société qui va gérer ces actifs.
Cela permet en outre de bénéficier de l’expertise de professionnels car ils vont, grâce à leurs
connaissances techniques, procéder à des opérations et arbitrages subséquents. Il s’agit d’une
gestion patrimoniale53, le plus souvent d’une gestion de portefeuille. Mais ici la gestion est
collective et non particulière.

53
ANNE-DOMINIQUE Merville, « Droit financier ». 2ème édition 2017, Edition Gualino

25
Bibliographie

I- Ouvrages généraux et spéciaux

A- Ouvrages généraux :

ANNE-DOMINIQUE Merville. « Droit financier », 2ème édition 2017, Edition Gualino.


ISBN : 978-2-297-06338-8.
COURET Alain, LE NABASQUE Hervé, COQUELET Marie-Laure, Le Collectif. « Droit
financier », 2ème édition 2012, Edition Dalloz, ISBN : 978-2-247-09046-4.
B- Ouvrages spéciaux :
CAPRON Emilie. « Les organismes de placement collectif immobilier : Régime juridique ».
Edition RB, 01/2015. ISBN : 978-2-86325-643-5

MOULIN Florence, SCHMIDT Daniel. « Les fonds de capital investissement : Principes


juridiques et fiscaux ». 4éme édition. Collection city & york, Edition Gualino 02/2018.
ISBN : 978-2-297-05631-1.

II- Guides pratiques

CDVM, Service Education des Epargnants, Guide pratique des OPCVM 2010.
CNUCD (Conférence des nations unis sur le commerce et le développement) : « Capital
investissement au Maroc, Guide investisseurs institutionnels ». 2012
COT Nathalie, DE WITT François. « Argentissime : Le guide complet de vos placement »
Editions l’express, 2006. P : 289 (ISBN 978-2-84343-530-0)

III- Textes de loi et jurisprudence

Dahir n° 1-93-213 du 4 rabii II (21 septembre 1993) relatif aux OPCVM (B.O no 4223-19
rabii II 1414).
Dahir n° 1-04-19 du 1er rabii I 1425 (21 avril 2004) portant loi 53-01 modifiant la loi no 1-
93-213 relative aux opcvm (B.O no 5210-16 rabii 1425).
Dahir n° 1-08-95 du 20 chaoual 1429 (20 octobre 2008) portant promulgation de la loi n° 33-
06 relative à la titrisation des actifs (Modifié par la loi 119.12 et par la loi n° 05-14) ;
Dahir n° 1-16-130 du 21 kaada 1437 (25 aôut 2016) portant promulgation de la loi n°70-14
relative aux Organismes de placement collectif immobilier.
Dahir n°1-15-07 du 29 rabii II 1436 (19 février 2015) portant promulgation de la loi n°18-14
modifiant et complétant la loi n°41-05 relative aux organismes de placement en capital-
risque.
CE. 3 février 1999. D. 1999.Somm. 249, obs. I. Bon-Garcin.

26
IV- Articles et sites internet :

- GRANIER, Thierry. REUTERS, Thomson. « Revue trimestrielle de droit financier : Le


cadre juridique de la titrisation au Maroc », n° 4, 2011.

- MOURAHIB, Moustapha. «La réforme de la loi sur la titrisation : de nouvelles perspectives


pour le financement de l’économie au Maroc et en Afrique». CLIFFORD CHANCE. 25 avril
2013. Visité le 25/05/2018
https://www.cliffordchance.com/briefings/2013/04/la_reforme_de_laloisurlatitrisationd.html

- « Les OPCI lancés au Maroc dès l’été prochain ».Mercredi 8 février 2017 à 18h45. Visité le
24/05/2018. https://www.medias24.com/maroc/economie/economie/170730-Les-opci-lances-
au-Maroc-des-l-ete-prochain-selon-Boussaid.html

- Site officiel de l’autorité marocaine du marché des capitaux :


http://www.ammc.ma/fr/espace-epargnants/opcr-organismes-de-placement-en-capital-risque

27
Table des matières
Sommaire ................................................................................................................................... 2
Introduction ............................................................................................................................... 4
I- Les instruments d’orientation de l’épargne vers l’entreprise : les titres émis
par les OPCVM ..................................................................................................... 6
A- Notion et cadre légal des OPCVM ................................................................................ 6
a- Notion d’OPCVM ....................................................................................................... 6
b- Formes juridiques des OPCVM ................................................................................. 6
B- Les caractéristiques des parts et actions des OPCVM .................................................. 7
a- Règles communes ........................................................................................................ 8
b- Les actions de la SICAV ............................................................................................ 10
c- Les parts du FCP ......................................................................................................... 10
II- Les instruments de refinancement et de Gestion de risque .............................. 11
A- Le fonds de placement collectif en titrisation(FPCT) .................................................... 11
a- Les opérations de titrisation ....................................................................................... 12
b- Les organismes de titrisation ..................................................................................... 14
B- L’organisme de placement collectif à capital ................................................................ 16
a- Définition ................................................................................................................... 16
b- Formes d’OPCC ......................................................................................................... 18
III- L’instrument de financement sectoriel ............................................................. 19
A- L’OPCI, une nouveauté ..................................................................................................... 20
a- La réglementation ...................................................................................................... 20
b- Le financement .......................................................................................................... 21
B- L’OPCI, un organisme à régime fiscal particulier ......................................................... 21
a- L’attractivité issue de la LF 2017 .............................................................................. 22
b- Les apports de la LF 2018 .......................................................................................... 24
Conclusion ................................................................................................................................ 25
Bibliographie ............................................................................................................................ 26
Table des matières .................................................................................................................... 28

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