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Parts : Le rendement global du fonds est la somme d’un rendement risqué (correspondant à
la hausse de l’immobilier) et d’un rendement à faible risque (correspondant au facteur
temps, la valeur complète des biens étant recouverte à la fin de la période d’usufruit).
Comme divers investisseurs ont des appétits différents au risque, il peut être pertinent de
créer des parts différentes pour moduler le risque, par exemple une part A donnant
seulement le rendement temps et une part B donnant le rendement temps plus deux fois le
rendement immobilier. Il faut néanmoins équilibrer globalement le nombre de parts (dans
l’exemple ci-dessus autant de parts A que de parts B).
Néanmoins, il est possible d’avoir aussi par exemple des parts C qui permettent d’avoir par
exemple quatre fois le rendement immobilier. On aurait alors à vérifier une équation du
type :
Nombre de parts A = Nombre de parts B + 4 x Nombre de parts C.
Toutes les combinaisons sont possibles. Il faudrait éventuellement aussi prévoir des parts
pour les professionnels et des parts pour les particuliers.
Valorisation : La valorisation des biens immobiliers ne se fera que par l’intermédiaire d’un
expert immobilier qui certifiera la valeur supposée des biens complets (usufruit et nue-
propriété). Le calcul de la valeur de la nue-propriété s’en déduira par calcul simple à partir
de la réduction estimée initiale lors de l’achat du bien et de la durée de l’usufruit.
Par exemple, si la nue-propriété est estimée à 59,68% du prix total de l’immeuble et la durée
de l’usufruit est de 15 ans, le taux de rendement sera estimé à 3,5% selon la formule :
59,68% = 1 / (1 + 3,5%)^15. Cinq ans plus tard, la durée de l’usufruit sera de 10 ans et la
valeur sera égale à 1 / (1 + 3,5%)^10 = 70,89% de la valeur complète de l’immeuble.
Si l’on a des parts A et des parts B, dans l’exemple précédent, en supposant que la valeur de
l’immeuble ait augmenté de 20% sur les cinq ans, la part A aura augmenté de (1 + 3,5%)^5 -1
= 18,76 % sur les 5 ans, tandis que la part B aura augmenté de
(2 x (1 + 20%) - 1)x (1 + 3,5%)^5 -1 = 66,27%. Dans le cas d’une baisse de 20% de la valeur de
l’immeuble après 5 ans, l’évolution de la part A sera inchangée à 18,76%, tandis que la part B
aura évolué de (2 x (1 - 20%) - 1)x (1 + 3,5%)^5 -1 = - 28,73%.
Toutefois, la valeur estimée du bien complet devra impérativement être estimée par expert
lors de l’achat de tout immeuble en nue-propriété pour assurer que toutes les valorisations
successives ne sont pas surestimées ou sous-estimées jusqu’à la fin de l’usufruit par
mauvaise estimation des parts respectives de l’usufruit et de la nue-propriété au moment de
l’acquisition.
Une autre question sera la périodicité de la valorisation par expert, qui est clairement liée à
la périodicité de la liquidité. On peut imaginer des valorisations trimestrielles, semestrielles
ou annuelles. Les premières coûteront plus cher en frais d’expert, souvent sans grande
utilité. On peut aussi avoir des valorisations annuelles par expert et des interpolations
intermédiaires trimestrielles basées sur un indice immobilier. On peut aussi avoir une
valorisation exceptionnelle par expert faite à la demande d’un acheteur ou d’un vendeur (et
dont les coûts seront supportés par cet acheteur ou vendeur).
Structure juridique : Les structures juridiques des fonds ont énormément évolué ces
dernières années après la traduction des directives européennes, notamment la directive
MIF2. Les protections à mettre en place dans le processus d’acquisition d’immeuble doivent
certainement être spécifiées et décrites par un juriste compétent. L’ouverture du fonds à
des particuliers, c’est-à-dire l’appel à l’épargne, rendra encore plus complexe et contraignant
la mise en place juridique des fonds. Dans tous les cas, les fonds immobiliers sont
aujourd’hui classés parmi les FIA (Fonds d’Investissement Alternatif). Les détails de la
structure choisie doivent aussi prendre en compte le volet fiscal, surtout si le fonds doit
servir à la fois des investisseurs à court terme (fonds monétaire) et des investisseurs à long
terme (particulier). Il est même possible qu’il s’avère plus judicieux de créer deux fonds avec
des structures juridiques différentes qui investiraient dans un même pull d’actif.
Ces décisions sont capitales et doivent être prises dès le lancement du fonds mais les avis
d’un juriste spécialisé et d’un fiscaliste sont nécessaires.
Société de gestion : L’agrément d’une société de gestion est un processus long qui nécessite
la mise en place d’une structure coûteuse (au moins deux gérants, éventuellement un
commercial, plus sans doute en sous-traitance à temps partiel un responsable du risque, un
expert immobilier, un juriste, un comptable et un informaticien). A vue de nez, cela ne peut
pas être rentable pour une gestion d’actifs en dessous de 100 Millions d’euros.
Le plus sage est donc de faire gérer le fonds par une société de gestion existante qui est déjà
agréée qui prend la responsabilité de la gestion du fonds en assurant tous les aspects en
dehors de la gestion (risque, conformité, valorisation, liquidité, comptabilité) et qui sous-
traite la gestion à une petite structure. Le commercial peut être partagé avec une
commission d’apport. Idéalement, on peut avoir un accord de reprise de la gestion en direct
si le fonds a des actifs au-dessus d’un certain seuil.
Clients potentiels : Sur le papier, les diverses parts peuvent rendre le fonds attractif pour
toute une panoplie d’investisseurs, puisqu’il combine un aspect de rendement élevé sans
risque (fonds monétaire, voir obligataire, compagnies d’assurance, certains particuliers) et
un aspect plus spéculatif (plus-value immobilière avec effet de levier (hedge funds, family
offices, clients de conseillers en gestions de patrimoine, ..).
De plus, un nombre élevé de fonds de divers types ont une poche d’investissement
(typiquement 5% de leur actif) qui est relativement libre et qui selon la nature de leurs
prospectus, pourrait être investies dans un fonds de nue-propriété.
Néanmoins, la structure juridique jouera un rôle essentiel dans la capacité de ces divers
acteurs d’investir (en particulier pour les fonds monétaires) et doit donc être étudiée en
détail.
La diversité des investisseurs potentiels est certes un atout pour l’ambition du fonds mais
elle est aussi un handicap pour la mise en place d’une structure commerciale adéquate. IL
peut être plus sage, tout en adoptant une structure juridique permettant à tous ces acteurs
d’investir à terme, de cibler en priorité un type d’investisseurs, directement ou par une
collaboration avec des acteurs déjà implantés, par exemple une société de gestion fortement
implantée chez les CGP, un démarcheur de hedge funds ou une société d’assurances).