Vous êtes sur la page 1sur 10

histoire des

Pour toujours avoir à portée de main


les points clés qu’il faut
connaître et comprendre

institutions
13 fiches sur l'histoire
des institutions

en poche

La démocratie athénienne

La République romaine
Kevin henocq

L’Empire romain Benjamin galeran

Les Mérovingiens

Les Carolingiens
Le Haut Moyen Âge et la féodalité
Le Bas Moyen Âge et la reconstruction Une présentation
du pouvoir royal
des institutions,
L’absolutisme
de leur rôle et les raisons
Les parlements d’Ancien Régime
de leur chute
La Révolution Française
Le xixe siècle : la France, laboratoire des
régimes politiques
L’enracinement de la iiie République
Récapitulatif chronologique
Bibliographie indicative
De l’Antiquité à la IIIe République
Kevin Henocq, doctorant au Centre d’Études
Internationales sur la Romanité, est chargé Les notions-clés
d’enseignement à la Faculté de Droit de La
Rochelle.
Les différentes étapes de l’évolution
des institutions
Benjamin Galeran, doctorant au Centre d’Études
Internationales sur la Romanité, est chargé
d’enseignement à la Faculté de Droit de La
Rochelle.

Prix : 4,95 e
ISBN : 978-2-297-09265-4
www.gualino.fr
histoire des
institutions

Kevin henocq
Benjamin galeran
en poche
Une présentation
des institutions,
de leur rôle et les raisons
de leur chute
Kevin Henocq doctorant au Centre d’Études
Internationales sur la Romanité, est chargé d’en-
seignement à la Faculté de Droit de La Rochelle.

Benjamin Galeran doctorant au Centre d’Études


Internationales sur la Romanité, est chargé d’en-
seignement à la Faculté de Droit de La Rochelle.

Suivez-nous sur www.gualino.fr

Contactez-nous gualino@lextenso.fr

© 2020, Gualino, Lextenso


1, Parvis de La Défense
92044 Paris La Défense Cedex
978-2-297-09265-4
ISSN 1962-6428
Sommaire

1 La démocratie athénienne.................................................... 4

2 La République romaine....................................................... 7

3 L’Empire romain.................................................................. 11

4 Les Mérovingiens............................................................... 14

5 Les Carolingiens................................................................ 18

6 Le Haut Moyen Âge et la féodalité..................................... 21

7 Le Bas Moyen Âge et la reconstruction du pouvoir royal... 25

8 L’absolutisme.................................................................... 28

9 Les parlements d’Ancien Régime...................................... 31

10 La Révolution Française................................................... 34

Le xixe siècle : la France, laboratoire des


11 régimes politiques............................................................. 37

12 L’enracinement de la iiie République.................................. 41

13 Récapitulatif chronologique............................................... 46

14 Bibliographie indicative..................................................... 48
1 La démocratie athénienne

LA NAISSANCE D’ATHÈNES ET DE LA DÉMOCRATIE


Fondée comme Rome dans les années - 750, la ville d’Athènes est égale-
ment le fruit du regroupement de plusieurs hameaux en une seule entité.
Loin de rester fermées, les différentes peuplades, désormais unies, se
réunissent peu à peu en un endroit particulier, à la fois marché, lieu de
sociabilité et centre politique : l’agora.
Au VIe siècle avant Jésus-Christ, le monde grec connaît une crise politique
et sociale d’ampleur. À la campagne, la paupérisation du monde rural fait
monter la grogne. En ville, l’émergence d’une bourgeoisie d’affaire remet
en cause le monopole de la noblesse en termes de gouvernance politique.
C’est dans ce contexte que se met en place un nouveau régime politique :
la démocratie, qui mêle le dêmos (le peuple) au kràtos (le pouvoir). À
Athènes, ce sont ainsi les citoyens qui prennent les décisions politiques.

L’apport des grands penseurs : Dracon, Solon, Clisthène,


Périclès
En - 621, Dracon, législateur athénien, met en place le premier corpus de
lois écrites relevant du Droit privé. Il publie ainsi un ensemble de règles,
principalement pénales. Un siècle et demi avant les revendications de la
Plèbe romaine, Dracon fait sortir la loi obscure du monopole d’une noblesse
érudite. Si les institutions judiciaires ne sont pas modifiées, il s’assure, par
la publication des lois, de leur accès pour tous, y compris le peuple, la
masse (pléthos). Sur ce plan, c’est une victoire de l’État, de la collectivité
(polis) sur l’aristocratie. C’est la fin de la justice privée : l’individu seul est
jugé, sans que son clan n’intervienne dans la procédure. Enfin, son Code
est connu pour sa sévérité et les nombreux délits punis par la peine capi-
tale : ce sont des mesures draconiennes.
Solon, vers - 593, est d’abord connu en tant que diallaktès (arbitre entre
les parties qui s’affrontent à Athènes) lors d’une crise sociale et politique.
La politique qu’il met alors en place part d’un constat : la noblesse comme
le peuple sont rongés par l’hubris (déséquilibre, excès) et doivent cohabi-
ter en vertu de l’eunomia (mesure, ordre). C’est dans ce cadre que Solon
mène de nombreuses réformes. D’abord, il met en place la Seisachteia
ou « rejet du fardeau ». Cette loi, rétroactive, a pour objet d’effacer les
dettes des paysans les plus démunis et d’abolir l’esclavage pour dettes.
Par ailleurs, il prend des mesures relatives à la famille : adultère, adop-
tion, héritage. Sur un plan politique, les plus modestes (thètes) ont ac-
cès à l’ecclésia. De plus, il crée l’Héliée, tribunal populaire composé de
6 000 membres, qui se substitue aux magistrats traditionnels sur demande
du justiciable. Là encore, la collectivité se place au centre de la justice :
cette dernière devient l’affaire de tous. Enfin, Solon a atténué la puissance
de l’Aréopage, en créant notamment la Boulè solonienne composée de
400 membres (100 par tribu).

4
En - 508, Clisthène pose les premières pierres de la démocratie athé-
nienne : ce sont les réformes clisthéniennes. Pour ce faire, il prône une po-
litique plus égalitaire (isonomie) en s’attaquant aux prérogatives de l’aris-
tocratie puis en instaurant un système axé sur la répartition géographique
des citoyens. C’est donc toute une structure sociale, notamment celle du
pouvoir, qui est modifiée. Il crée la Boulè (conseil des 500), renforce les
prérogatives de l’Ecclésia et impose la présence d’un stratège par tribu,
dont le plus connu est Périclès.
Petit-neveu de Clisthène, stratège et grand homme d’État athénien, Péri-
clès a dominé son siècle. Surtout connu pour ses succès sur les scènes
militaire et diplomatique, il a également laissé son empreinte dans la vie
politique et institutionnelle de sa cité. C’est ce domaine qui nous intéresse
ici. Parfois qualifié de démagogue par ses opposants, Périclès mène une
politique en faveur du peuple. À ce titre, il met en place la misthophorie
en vertu de laquelle une indemnité journalière (misthos) est accordée aux
citoyens membres de l’Héliée, afin qu’ils puissent siéger sans perdre leur
salaire. Cette mesure est malgré tout atténuée en - 451 par la limitation
de la citoyenneté aux seules personnes nées de deux parents athéniens.

LA CITOYENNETÉ AU Ve SIÈCLE AVANT JÉSUS-CHRIST


Avec la mesure de Périclès, il n’est plus nécessaire de passer par l’éphébie
(formation civique et militaire) pour être citoyen. Seul le critère de la double
filiation est pris en compte. Les femmes sont considérées comme d’éter-
nelles mineures et les esclaves comme des biens. Quant aux métèques
(étrangers), ils sont exclus de la vie publique, sauf s’ils sont grecs et ont
accompli des hauts faits pour la Cité.
Le statut de citoyen, une fois acquis, implique des droits et des devoirs.
Les citoyens bénéficient en effet d’une protection judiciaire, du droit de
propriété, de vote et d’être élus. Cependant, ils doivent également être
prêts pour la guerre et payer des impôts. Enfin, ils peuvent être condamnés
à certaines peines : amendes, exil (sur la base d’un vote), suicide forcé…

LES INSTITUTIONS AU Ve SIÈCLE AVANT JÉSUS-CHRIST

L’Ecclésia
L’Ecclésia est l’assemblée qui réunit l’ensemble des citoyens athéniens.
Elle a une compétence législative. Le vote se fait à main levée et à la
majorité simple. Chaque citoyen peut proposer un texte, un amendement
ou simplement prendre la parole : c’est l’essence même de la démocratie
directe. C’est également elle qui vote l’ostracisme (exil d’un citoyen).

La Boulè
La Boulè ou Conseil des Cinq-Cents est composée de bouleutes tirés au
sort dans les tribus parmi des volontaires âgés de plus de trente ans. Elle
est renouvelée tous les ans, avec un maximum de deux mandats. C’est un
organe plus technique, chargé de recueillir les propositions de lois, de les
instruire et de les soumettre au vote de l’Ecclésia.

La démocratie athénienne
L’Aréopage
L’Aréopage est constitué d’anciens archontes (hautes magistratures),
issus de la noblesse. C’est l’institution la plus aristocratique et conservatrice
d’Athènes. Elle dispose d’une forte autorité morale, ne rend de compte à
aucune autre institution et s’érige comme la protectrice de la Cité. Elle perd
malgré tout peu à peu son influence politique.

L’Héliée
L’Héliée est un tribunal populaire également composé de 6 000 membres
tirés au sort chaque année. C’est par ce même procédé que l’on désigne
les héliastes chargés de juger un procès. Intentés par n’importe quel
citoyen (notamment les sycophantes, délateurs « professionnels »), ces
procès ne connaissent pas d’appel et les décisions revêtent une force exé-
cutoire immédiate.

Les magistrats
Enfin, les magistrats relèvent davantage d’un pouvoir administratif. On
en dénombre environ 700, généralement élus pour un an. Leur mode de
désignation varie autant que leurs fonctions, qui touchent à l’ensemble de
la vie de la Cité. Les magistrats veillent à l’application des lois et disposent
de pouvoirs parfois étendus. Toutefois, leur action est encadrée : ils sont
d’abord contrôlés par une commission après avoir été tirés au sort, puis un
bilan de leur action est dressé à la fin de leur mandat.

Le déclin d’Athènes
Il commence vers - 430, avec la combinaison d’une épidémie de typhoïde
(qui aura raison de Périclès) et de la lutte contre Sparte. De nombreux
coups d’État sont fomentés et mettent à mal la démocratie qui refait diffici-
lement surface. Au IVe siècle avant Jésus-Christ, Athènes décline malgré
des soubresauts. Les membres de l’Ecclésia sont davantage rémunérés et
le peuple, plus nombreux à s’y rendre, devient sensible à la démagogie :
c’est le début du populisme.

6
2 La République romaine

La fondation mythique de Rome remonte à - 753 avec la création de la cité


par Rémus et Romulus, les célèbres frères jumeaux adoptés et élevés
par une louve.
À l’origine, il semble que les premiers Romains ont en commun un culte
au dieu Jupiter Capitolin et un système monarchique en tant qu’institution.
Cette monarchie romaine est rapidement remplacée par la dynastie des
Étrusques, un peuple venant d’Étrurie (actuelle Toscane, dans le centre
de l’Italie).
Cette dynastie introduit des méthodes de gouvernement autoritaire, deve-
nant de plus en plus dictatoriale. Elle s’appuie sur la plèbe pour asseoir son
pouvoir, favorisant celle-ci en créant les comices romains.
La tradition veut que le troisième roi, Tarquin le Superbe, ait été renversé
par une révolution populaire en raison de son despotisme et du viol de
Lucrèce, épouse d’un noble romain. Cet acte aurait révolté les Romains,
leur aurait fait prendre les armes et chasser le dernier roi étrusque. Vacci-
nés pour longtemps contre le modèle monarchique, les Romains mettent
en place une République en - 509.

L’AVÈNEMENT DE LA RÉPUBLIQUE
Le pouvoir politique se déplace ainsi vers les familles patriciennes qui
exercent le pouvoir à tour de rôle. Des conflits apparaissent relativement
tôt entre les patriciens (les aristocrates) et les plébéiens (le peuple), ame-
nant ces derniers à se constituer en corps politique pour faire face à la
classe dirigeante. Bien que ce ne soit pas une démocratie, mais bien dans
un élargissement de l’oligarchie.
Les plébéiens demandent et obtiennent deux éléments primordiaux :
–– d’abord, un magistrat défendant leurs intérêts : le Tribun de la plèbe ;
–– ensuite, la codification du droit.
Jusqu’alors, le droit en vigueur était un régime de coutume transmis uni-
quement par voie orale et réservé à un petit groupe d’initiés : le collège des
pontifes, composé de patriciens. Les plébéiens, ignorant le droit, étaient
alors à la merci de l’interprétation juridique des patriciens qui pouvaient
tourner les lois à leur avantage.
Désormais, la loi écrite et connue de tous, mène à la création de la célèbre
loi des XII tables en - 450. Primordiale pour les Romains, celle-ci est éton-
namment moderne pour l’époque puisqu’elle prévoit déjà des éléments de
procédure civile, de droit de la famille ou encore de droit pénal.

LA RES PUBLICA
L’esprit qui entoure l’exercice du pouvoir à Rome est celui de la res publi-
ca, de la conception de la chose publique, dont la naissance remonte à la
République et qui devient peu à peu une réalité juridique.

La République romaine
La res publica est un espace juridique, régi par des règles de droit,
dans lequel évoluent des acteurs dotés d’un statut juridique.
C’est la prise de conscience juridique de l’État, au sens d’une personne
morale de droit public, éternelle et indépendante de son locataire tempo-
raire. La res publica est l’affirmation de la suprématie de l’État, c’est-à-dire
que la règle de droit prend le pas sur la volonté des dirigeants.
En vertu de ce principe, Rome est d’abord constituée de citoyens et non
de sujets. À Rome, l’empereur n’est qu’un locataire temporaire du pouvoir,
il n’est en rien propriétaire de celui-ci.
Enfin, l’esprit de la res publica est d’exercer un pouvoir juste, dans l’inté-
rêt du peuple et dans un cadre légal.

LES INSTITUTIONS RÉPUBLICAINES


Le pouvoir politique est exercé par les citoyens masculins, adultes, jouis-
sant du droit de vote. Le peuple exerce son pouvoir directement en se
réunissant en assemblée plénière. Cela signifie que Rome, comme la
plupart des peuples de l’Antiquité classique, a toujours ignoré le système
d’assemblée représentative. Ce qui implique que les citoyens résidant loin
de Rome ne peuvent que rarement participer à la vie politique.
Ces assemblées citoyennes sont appelées comices. Il en existe plusieurs
sortes (curiates, centuriates, tributes…) et chacune dispose d’une compo-
sition, d’un fonctionnement et d’une compétence particuliers. Elles jouent
un rôle législatif et judiciaire. Enfin, elles peuvent avoir un pouvoir de nomi-
nation des magistrats.

Le cursus honorum
À Rome, le pouvoir est d’abord incarné, notamment dans son aspect exé-
cutif, au sein des différentes magistratures. Par magistrats, il faut en-
tendre les citoyens, majoritairement issus des grandes familles romaines,
qui entrent au service de l’État dans une fonction de faible importance
avant de grimper dans la hiérarchie des fonctions : c’est le cursus hono-
rum.
S’il existe de très nombreuses magistratures, toutes ne sont pas d’impor-
tance égale. Certaines sont fondamentales et leur nom a traversé les
siècles en inspirant les générations postérieures.

Le Consulat
Le Consulat est un collège de deux consuls dont l’un est nécessairement
issu de la Plèbe. Ils sont les héritiers des rois et jouissent de la plénitude
de l’imperium (le pouvoir général de commandement). Ils sont élus chaque
année par les comices, commandent l’armée et ont un pouvoir général
d’administration.

Vous aimerez peut-être aussi