Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Outre le monopole fiscal et militaire, les structures et conceptions culturelles ont joué un rôle
important. Les systèmes symboliques et religieux ont eu une fonction essentielle. L’Etat
s’autonomise progressivement de l’Eglise, il s’en différencie, on parle de sécularisation. Ce
processus est long et pas totalement achevé. La religion a également séparé le spirituel du
temporel et donc a contribué à cette autonomie du politique. L’Etat s’inspire de la structure
hiérarchique de l’Eglise pour organiser sa bureaucratie, pour codifier la monarchie. La
doctrine des deux corps du roi est d’origine religieuse mais dans une forme sécularisée : le roi
possède deux corps, l’un mortel et l’autre immortel. Cela signifie que le pouvoir existe
indépendamment des individus qui l’incarnent (cf. les funérailles le roi est mort vive le roi).
Voir Ernst Kantorowicz (notion de personne fictive). La dynastie incarne cette permanence du
pouvoir. Machiavel considère que le pouvoir d’Etat est spécifique au sein de la sphère sociale.
La notion de souveraineté (Jean Bodin 16ème siècle) est absolue, indivisible, continue et
impersonnelle.
Le pouvoir central se distingue de la société. Il dispose d’un appareil politique qui dépossède
progressivement le roi de son pouvoir au profit de la bureaucratie qui impose ses règles
durables et impersonnelles. On sépare les ressources publiques du patrimoine du gouvernant.
La bureaucratie repose progressivement sur une légitimité légale rationnelle. Les
fonctionnaires accèdent à leur poste par voie de concours et d’examens, organisée
hiérarchiquement, correspondant à leurs compétences, placés sous l’autorité d’un supérieur.
La bureaucratie moderne inspire confiance dit Max Weber, car elle agit selon les règles de
droit (plus d’arbitraire), le travail se rationalise (on passe de 50 000 à 250 000 bureaucrates
après 1789). A partir de la révolution un fonctionnaire n’est plus propriétaire de son poste.