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L'Etat occidental n'est pas apparu en occident avec les idéaux révolutionnaires des
Lumières et leurs est bien antérieur. Loin de l'idée que la forme de notre organisation politique
semble aller de soi, l'Etat dépend moins de conceptions philosophiques universelle que d'un
processus violent où différents acteurs aux intérêts hétéronomiques s'affrontent dans une lutte
concurrentielle. Les violences à l'encontre des civiles générées par l'instabilité politique au
Proche et Moyen-Orient montent bien que l'institution d'un état ne soit pas le fruit d'idéaux
pacificateurs sensés rassembler un peuple sous une même autorité. Or l'ambivalence entre la
légitimité de cette institution dépend largement du degré d'union qui rassemble les individus
sur un territoire. Lors du massacre des camps de Sabra et Chatila, la population musulmane est
victime des revendications de reconnaissance étatique.
Le conflit israélo-palestinien permet de saisir les enjeux prégnants à la constitution d'un
d'Etat dont le rôle est soit de construire un modèle d'organisation politique fondé sur des valeurs
universelles unificatrices, soit la fonction de d'Etat répond d'enjeux plus ou moins
hétéronomiques entre pouvoir politique, pouvoir économique et contingences culturelles.
L'Etat ainsi que les citoyens qui le composent sont dépersonnalisés pour servir des
enjeux politiques ce qui génère la violence inhérente à la formation de cette organisation
politique. Le film Valse avec Bachir de Ari Folman montre la dépersonnalisation des soldats
qui sont envoyés au combat mais aussi sa mise en échec par la violence de guerre qui les
rattrapes des années plus tard et les confrontent à la réalité des traumatismes causés par des
crimes d'état.
Nous pouvons alors nous questionner sur la manière dont le contexte social politique
économique et culturel permet de saisir l'apparition de l'Etat en Occident ? Nous verrons dans
un premier temps les implications politique de l'Etat moderne puis nous verrons le processus le
centralisation économique et politique des pays européens
Il parait évident que les guerres sont des phénomènes violents dans lesquels les acteurs
civils n'ont d'autres intérêts que d'y survivre. De ce point de vue, l'apparition de l'Etat aurait
pour fonction de protéger la population contre les conflits comme l'illustre le frontispice du
Léviathan de Thomas Hobbes. Mais Charles Tilly ne l'entend pas de cette oreille et analyse les
guerres entre Etats comme des crimes organisés financés par le racket de la population qu'ils
sont supposés protéger. Des mécanismes politiques de marchandisation de la protection sont
mis en place dans lesquels l'Etat crée ses propres menaces et taxe les contribuables pour
protéger la population de celle-ci. Cela est permis par la violence e l'Etat, perçue comme
légitime par la population puisqu'elle repose sur l'idée que cette violence permet leur protection.
L'Etat ne répond donc pas d'intérêt humanistes mais bien politiques et économique, en
particulier dans une société aristocratique où le but est de maximiser les profits d'une élite dans
une économie capitaliste naissante.
Les mécanismes de protection évoqués plutôt repose sur une définition ambivalente de
ce qu'est la protection. Celle-ci peut évoquer un abri duquel les commerçants se servent pour se
protéger de la force destructrice de la guerre, mais aussi le racket légitimé par
l'instrumentalisation de menaces artificielles. La double définition de la protection permet à la
fois de saisir les enjeux de pacification internes et les enjeux d'expansion politique et
économique. La fonction des guerres se trouvent dans cette deuxième définition par l'intérêt de
chaque Etat à dominer l'autre par sa suprématie technique qui ne peut être permise que par un
certain développement économique. De ce point de vue, le racket apparaît comme un moyen
efficace de maximiser les revenus en profitant du consentement de la population à une
domination légitime par des taxes générant du profit puisque supérieurs au coût réel de la
protection de l'Etat.
Les enjeux d'expansion politique et économique se retrouvent à l'intérieur même des
pays à la fin de la société féodale. Alors que le royaume n'était pas unifié, les différents
territoires étaient en concurrence les uns avec les autres. Si l'apparition de l'Etat a été marque
par la centralisation du pouvoir par le souverain, celui-ci était en concurrence avec d'autres
groupes pouvant faire usage de la violence comme les bandits ou les pirates ou les seigneurs. Il
n'y avait alors pas de monopolisation de la violence légitime et l'Etat pouvait même collaborer
avec ses concurrents lors de conflits, par exemple avec l'emploi de mercenaires de guerre. La
monopolisation de la violence légitime par l'Etat est en fait le résultat d'un processus politique
de luttes entre groupes armés pour étendre leur pouvoir. La volonté d'ériger le monopole royal
de la violence se manifeste avec la démilitarisation de la seigneurie, l'élimination de bandes
armées. C'est en 1620 que Richelieu conseil au roi d'ériger au rang de doctrine le monopole
royal de la violence pour permettre au roi de bénéficier d'une force armée de taille pour affronter
des menaces extérieures.
L'Etat moderne est apparue en Occident au VIIIe siècle, à la sortie de la société féodale.
Le processus de centralisation des pouvoirs politique et économique semble répondre à un
besoin de pacification du territoire contre les menaces externes desquelles le souverain protège
sa population. Néanmoins, la volonté politique tend à se soumettre à des intérêts économiques
pour assurer le développement de l'état dans une couse concurrentielle inter-étatique. Dans cette
acception, la formation de l'Etat dans les pays occidentaux relève de configurations à facteurs
divers qui influent sur l'organisation politique des pays. L'exportation du modèle européen
centralisé tel que nous le connaissons comporte des risques géopolitiques lorsqu'ils s'appliques
a des configurations nationales différentes sous plusieurs aspects de celle de l'Europe du début
du second millénaire.