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M.

DESCAMPS

HISTOIRE
ANCIENNE
La République Romaine

Bertrand Lacuzon
ANNEE 2020-2021
CAMELOT Michel DROIT – HISTOIRE
ICES L2 – SEMESTRE IV

Introduction
Le mot république vient de Res Publica qui désigne la chose publique, l’Etat romain ou même
la collectivité romaine. Claudia Moatti, Res Publica, Histoire romaine de la chose publique. La Res
Publica peut désigner la Res Publica Romana qu’il faut distinguer de d’autres Res Publica de d’autres
communautés civiques extérieures. Cette expression s’oppose directement à la Res Privata qui s’oppose
à la confiscation du pouvoir par un individu. Cette expression était aussi utilisée par les juristes
classiques pour désigner la Royauté. Claudia Moatti retrace l’histoire de ce mot qui débute par un
partage au sein d’un village qui prend une dimension d’un agir commun très fort et très puissant sous la
République.
SPQR : est une expression importante puisqu’elle résume institutionnellement la cité de Rome.
Il faut attendre le IIème siècle av. J.-C. pour en relever une première occurrence et se démocratisera sous
le premier siècle notamment avec Cicéron.

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Partie 1 : Les fondements politiques,


institutionnels et idéologiques de la
jeune République romaine

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CHAPITRE I: LES PREMIERES INSTITUTIONS


REPUBLICAINES
Polybe a été conduit à Rome en -167 d’autres accusés de lutter contre l’envahisseur romain en Grèce.
Il rédige Les Histoires et s’interroge sur Rome et se pose une question qui anime aujourd’hui les
historiens de la Rome Antique : Comment une petite cité marécageuse de pasteurs a-t-elle pu vivre une
telle expansion ? Il s’interroge aussi sur la nature du gouvernement des Romains, l’insérant sur le thème
global du meilleur des gouvernements. L’organisation la plus stable est recherchée.

Section 1: L’organisation institutionnelle, entre tradition et nouveauté

Cette République ne fait pas disparaitre son passé royal qui lui lègue un héritage. Elle ne fait
pas table rase du passé mais s’en inspire pour constituer un nouveau régime stable.

§1: L’héritage royal


La République qui se met en place est dite consulaire. Elle est dirigée par deux magistrats qui
gouverne l’Etat. Le terme Magistrat, Magis plus. Les magistrats consulaires sont créés en -509. Les
historiens pour les désigner utilise le terme « préteur ». On ne connait pas l’origine du terme préteur ou
consulaire.

Les Sabines par Jacques-Louis David

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Deux magistrats sont


nommés pour éviter que le pouvoir ne
soit donné à un seul. Le but est
d’éviter les effets néfastes de la
concentration de pouvoirs. Ils ont
une supériorité d’essence royale, ce
qui veut dire que ce ne sont pas de
simples exécutants de la volonté du
populus. L’imperium est emprunté à
la monarchie étrusque par exemple.
Ce pouvoir ne se partage pas. Il a une
double nature : l’imperium
dominum (civile) et militiae
(militaire). Il est donc inscrit dans la
gestion de la cité et de ses relations
extérieures.
Il y a deux étapes dans la
détermination de cet imperium. Les
comices curiates votent une loi
dénommée lex curiata de imperio. Dans sa signification politique et juridique ne suppose pas pour le
peuple de nommer les magistrats. Ceux-ci sont nommés en avance. Cette lex curiata ne permet pas de
nommer ou de destituer un consul. Elle ne signifie pas que la souveraineté populaire existe et qu’elle est
confiée, disons par délégation, aux magistrats. Le peuple n’est pas dépositaire de l’imperium. Cette
loi est pourtant fondatrice et fondamentale et survit à l’arrivée de l’Empire. Elle est l’autorisation
populaire qui permet aux magistrats d’obtenir des dieux la collation auspiciale de ce pouvoir.

§2: Les caractères du nouveau pouvoir


Pour éviter l’accaparement de ce pouvoir pas les magistrats un certain nombre de
caractéristiques vont être créées.
- Principe d’annualité : Originellement, les
consuls sont choisis et nommés par accord du
Sénat sur choix des deux précédents consuls en
charge. S’est posé alors la question de la
cooptation. Ce système changea au Vème siècle
av. J.-C. Les comices centuriates participaient
alors au choix des candidats. Cette procédure se
nomme la creatio.

- Principe du roulement de pouvoir :


L’imperium domi ou l’imperium militiae n’est
exercé que par un seul consul à la fois. Lorsqu’un
l’utilise, il est absolu et l’autre magistrat voit ses
pouvoirs momentanément neutralisés.

- Principe de la dualité : Il préside à


l’instauration de cette nouvelle magistrature pour
éviter le pouvoir royal.

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§3: Les conflits pour le pouvoir : la lutte entre les patriciens et les plébéiens
L’accès au pouvoir est souvent source de conflits. Il y a dès le début de la République les fastes
consulaires qui témoignent de la présence de plébéiens dès le début de l’institution. De -509 à -486 on
dénombre 12 consuls plébéiens dont SPURIUS CASSIUS (502, 493 et 486) qui occupa le pouvoir trois
fois de suite. De -485 à -470 c’est la gens des Fabii qui prend le pouvoir et verrouille pour les
patriciens le système.

A - Typologie des catégories sociales


Les pérégrins jouèrent un rôle déterminant dans le système juridique romain. Avec l’expansion
de Rome, le droit romain va puiser dans des sources extérieures des procédures ou des principes qui
offrirent un nouveau souffle au Droit Romain. Les trois traités romains avec Carthage en sont des
exemples.
1. Le patriciat
Le mot patriciat vient du terme patres qui désigne le chef de famille ou les premières familles
de Rome. Le patriciat est un groupe de familles assez puissantes pour avoir acquis le privilège d’être
représentée de manière héréditaire au Sénat de Rome. Il est tiré du Sénat Royal qui était composé des
chefs de clans Romains. Le Roi Servius Tullius avait largement rabaissé ce pouvoir.
Deux sortes de tributs ont été crées pour différencier les 35 : les rustiques et les urbaines. Le
patriciat se constitua en un petit groupe de 43 familles qui concentrent à Rome, une richesse et des
pouvoirs héréditaires.

Cicéron contre Catalina au Sénat


2. La plèbe
Il s’agit de tous les citoyens qui n’appartiennent pas à l’aristocratie sénatoriale. Elle ne doit pas
être confondue avec le populus et avec les couches inférieures de la population. Au Vème siècle avant
J.-C., elle est composée des petits propriétaires ruraux qui ont subit les conséquences des guerres avec
les peuples immédiats.
Avec les TARQUINS, une politique de grands travaux a permit de constituer un ensemble de
commerces qui favorisèrent cette plèbe. Cette caste n’a pas accès au pouvoir. Sa place institutionnelle

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est insuffisante et s’oppose avec le patriciat. La conscience politique est importante et les luttes naissent
de ce déséquilibre et de ce climat de frustration délétère.
3. La classe servile
Les esclaves ont existé à Rome depuis les Royauté étrusque puisque le terme servus est apparu
alors. Les étrangers sans droits prévus par un traité de droit international, ont été réduit en esclavage tout
comme les peuples vaincus à Rome.
Le statut d’esclave n’est pas très enviable. L’esclave n’a aucun droit. Son enfant est rattaché à
la condition de sa mère. Si la mère est esclave alors son enfant n’accèdera pas à la liberté. En étant
citoyen, la possibilité de devenir esclave est existante. Une peine pénale, ou une insolvabilité pour dette
peut condamner un homme à perdre sa citoyenneté. Initialement donc l’esclave est objet de droit. Il
n’est rien juridiquement. La personne enfermée dans ce statut ne peut pas exercer la puissance paternelle
sur ses enfants, il ne peut se marier, il ne peut pas posséder ce qu’il gagne. Cette dernière condition
changea du fait de la conjoncture politique et économique internationale ; l’avènement du commerce
permit une certaine libéralisation de statut. Au départ, il n’avait pas de capacité de transmettre un
héritage ou d’en recevoir. Il n’a pas non plus de pouvoir sur sa vie ou sa mort et subit les choix de son
maître.
La République nuança et améliora les droits et le statut juridique de l’esclave. Au cours du
IVème et IIIème siècle avant J.-C., l’esclave peut avoir à disposition un pécule qui reste la propriété du
maître et qui lui permet d’agir au nom de son maître. L’esclave peut se voir
confier l’exploitation d’un domaine agricole ou le fonctionnement
temporaire d’une boutique à Rome ou encore la gestion d’un comptoir
lointain (le pécule est alors bien plus important et le régime juridique
simple : tous les actes de l’esclave rendent son maître propriétaire,
créancier ou débiteur.)
4. Les affranchis
Les affranchis sont d’anciens esclaves qui ont obtenus ce
statut sur volonté unilatérale du maître. Des conditions très formelles
sont établies. Il y a plusieurs modes pour cela :
- L’affranchissement vindicta : (affranchissement par la
baguette). Il faut procéder à des rites pour qu’une action
prenne de la valeur juridique. Le maître et l’esclave doivent se
présenter devant le magistrat organisateur du procès (le préteur)
et une formule rituelle s’engage. Le maître touche l’esclave avec
la vindicta (une baguette de bois) et le maitre donne un soufflet à
l’esclave et le fait tourner sur lui-même pour que le magistrat prononce
ensuite la liberté.

- L’affranchissement par le testament : Lorsque le maître rédige ses dernières volontés et


répartit ses biens, il est possible qu’une clause soit créée pour affranchir l’esclave au moment
de l’ouverture de ce testament.

- L’affranchissement par le cens : Il s’agit d’inscrire l’esclave sur la liste des citoyens au
moment des recensements (-508 à -27 = 38 recensements). Ce mode d’affranchissement est
simple et rapide.

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Le maître devient le patron de l’affranchi. Il prend le nom de la gens dont fait partie le maître.
L’esclave ne quitte pas le foyer de son ancien maître puisqu’il n’a pas encore de patrimoine et demeure
dans la maison de son ancien maître envers lequel il va avoir trois types d’obligations :
- Obséquium : (Sequor : suivre) les services. Le patron conserve un pouvoir coercitif sur
l’affranchi et peut l’emprisonner. L’affranchi ne peut poursuivre en justice son patron sans
l’autorisation d’un magistrat. Il a un devoir de service envers son patron.

- Operae : Il s’agit d’assister le patron. Cette obligation repose sur un serment. L’esclave prend
l’engagement de contracter après l’affranchissement un nouvel engagement. Le premier serment
est religieux. Le second engagement consiste en des travaux ou en des journées de travail pour
son patron en dehors des horaires de travail pour lui-même.

- Bona : Si l’affranchi n’a pas d’héritier, est reconnu au patron la propriété de la moitié des biens
de ce dernier.

B - Les sécessions de la plèbe et leurs conséquences


1. Les crises et l’aggravation de la situation de la plèbe
Ce contexte de crise et de guerre permanente, entraina des conséquences négatives vers Rome.
La construction et l’urbanisme subissent ce contexte qui accapare tous les fonds à la guerre. Les classes
laborieuses se tournent alors vers les campagnes qui sont aux mains d’une aristocratie qui refuse de s’en
séparer. Ce besoin d’argent ou de financement développa la pratique des prêts. Les patriciens
s’enrichirent donc sur ces prêts. Le nexum : le débiteur fournissait comme garantie du prêt, son
propre asservissement. Cet accaparement du pouvoir par les patriciens permit une prise de conscience
politique de la plèbe qui fit sécession.
2. La première sécession (494 avant J.-C.)
Cette crise est économique et est lié à la détention du pouvoir injuste. Les paysans-soldats qui
participaient aux combats refusent de rentrer dans Rome. Il se réfugie sur l’Aventin ou sur le Mont
Sacré (ou les deux). Cette première colline reste le symbole de la grève de la guerre. Les patriciens ne
peuvent rester sourds à cette demande puisque leur avenir est en jeu.
Obligé de céder, les patriciens se plient à la plèbe unie par une conscience politique nouvelle.
Des organes propres leurs sont accordés : les tribuns de la plèbe (2), les édiles.

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- Les tribuns : En -471, ils deviennent 4 puis 10 en -467. Leur élection est confiée aux comices
curiates jusqu’en -471 date à laquelle les concilium plebis prennent le pas. Chaque tribun
possède autant de pouvoir que ses collègues. Il n’y a pas de roulement comme dans les consuls.
Cela permet à un tribun de s’opposer à un autre (Prohibitio : pouvoir préventif ou Intercessio :
pouvoir a posteriori qui casse). Celui qui s’oppose à l’autre l’emporte toujours sur celui qui
veut agir. Ces tribuns n’ont pas l’imperium, ni la puissance du consul. Toutefois ils peuvent
bloquer le fonctionnement de Rome. Ils ne peuvent s’opposer aux décisions du peuple et leur
action est limitée au périmètre de la cité plus un mille romain (1, 479Km). Les tribuns ne peuvent
se voir imposer l’imperium des consuls.

- Les édiles : protègent le temple de Cérès. Ils poursuivent les personnes recherchées par le
tribun.
Est créée aussi l’assemblée de la plèbe. L’assemblée de la plèbe ou concilium plebis fonctionne
différemment des comices. Le cens (fortune), le tribut (impôt) ou le critère militaire discriminaient les
représentations. Ici les voix sont comptées par tribus. Elles fournissent à l’assemblée ses conditions
d’accès, la qualité de citoyen. Tous les citoyens mâles de plus de 17ans font de droit partie de cette
assemblée selon le domicile. Cette assemblée a une fonction électorale (tribuns de la plèbe et édiles) et
législative. Elle vote des textes appelés plébis scita (plébiscite) distincts de la loi (lex) du fait qu’il
exprime l’idée d’une délibération prise au terme du concertation (scitum). C’est une volonté de la plèbe
exprimée que le tribun représente ensuite. La Lex est un ordre exprimé sous l’impératif du
commandement. Le plébiscite n’a pas la force d’une loi. Le plébiscite transcende la masse alors que la
loi exalte le titulaire de l’imperium.
3. La seconde sécession (451 avant J.-C.)
A partir de -462, TERENTILIUS HARSA (tribun) aurait milité pour avoir des lois écrites. Les
patriciens se sont opposés immédiatement à cela. Il fut suspendu à la fois les tribuns de la plèbe et les
consuls tant le conflit est important. Le pouvoir exécutif est confié aux décemvirs en -455 qui est
composé de 10 magistrats d’origine patricienne. Ils sont chargés de créés de lois pour rétablir l’équité.

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En -450, leur œuvre n’est pas totalement achevée et un second décemvirat est élu cette fois-ci avec des
plébéiens.
APPIUS CLAUDIUS président du second décemvirat à des vues sur une fille VIRGINA qui
est tuée par son père pour la protéger. C’est dire l’ambiance qui régnait peu avant l’édiction définitive
des Douze Tables. Elle prévoit que les comices centuriates ont le pouvoir de prononcer la mort contre
un citoyen. L’assassinat, le sortilège, l’incendie volontaire et le faux témoignage ayant entrainé la mort,
sont des crimes publics qui donnent lieu à des poursuites publiques. Elle retire aussi aux consuls leur
pouvoir de juridiction capitale avec la provocatio ad populum. Le tribun peut avoir recours au peuple
pour protéger à partir -449. Sa seule limite de ce droit intangible est son application géographique.
De nouvelles magistratures sont créées pour contenter les plébéiens : censeurs et questeurs.

C - Le compromis licino-sextien de -367


1. Une ultime crise
La crise débute en -377, au moment ou deux tribuns de la plèbe se sont fait renouvelés dix fois
de suite dans leur charge. La cité tombe alors dans l’anarchie. CAÏUS LICINIUS STOLO et LICIUS
SEXTUS sont les deux tribuns de la plèbe. STOLO était un plébéien très riche qui s’est allié à SEXTUS
le patricien. Ils ont systématiquement boycotté les élections en empêchant les consuls de consultés les
comices centuriates pendant plus de 5 ans Rome a vécu sans magistrat. Le Sénat a tenté d’enrayer cela
en appelant aux dictateurs. Cependant la crise perdure et le Sénat finit par donner force au plébiscite
licino-sextien.
2. Le contenu du compromis
Il finit par y avoir un consul sur deux
qui fut plébéiens.
- Le préteur urbain est créé, c’est une
nouvelle magistrature. Il exerce la justice
civile et militaire. Il a un imperium civil et
militaire et est placé juste sous les consuls.
Cette magistrature est ouverte en -336 aux
plébéiens.

- Les édiles curules : Ils sont deux et


ont en charge la police qui surveille les
échanges des marchés et l’approvisionnement
de la cité. Cette charge est ouverte 3ans après
en -364 aux plébéiens. C’est une nouvelle
magistrature.
En -356 dictature, Censure -351,
Grand Pontificat (contenus des actions en
justice) -300, ces charges s’ouvrent aux
plébéiens.

D- Le recul du Sénat patricien


Le Sénat est en retrait lors de cette période. QUINTUS PUBLILIUS PHILO est un dictateur
plébéien qui fait voter en -339 des mesures (leges publiae) qui établissent l’idée que le Sénat n’a plus
de position dominante par rapport aux assemblées. Le Sénat qui donnait sont auctoritas pour valider et
ratifier les lois des magistrats. Ces mesures établissent aussi qu’une des deux charges de censeur doit
être attribuée à un plébéien. Les privilèges héréditaires des patriciens sont ici remis en cause et reniés.

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Les censeurs ont pour mission de faire les recensements de classe, de répartir la population mais aussi
de délimiter les personnes au rang sénatoriales (et donner accès à des plébéiens à ses rangs). En -318 et
-313 est reconnu dans cette ligne le pouvoir au censeur de choisir les meilleurs des citoyens
anciennement magistrats qu’ils soient plébéiens ou patriciens. Entre e milieu du IVème et le Ier siècle,
il n’y a plus de création de magistrature. Il faut attendre -172 pour voir deux plébéiens.

§4: L’appartenance à la cité


Aristote présentait la cité comme des grenouilles assemblées auprès d’une fontaine. Appartenir à
la cité de Rome est un graal. La citoyenneté offre des possibilités de carrière fortes. Les protections
juridiques sont elles aussi très importantes.

A - L’entrée en citoyenneté
1. Par la naissance
Est citoyen Romain l’enfant qui nait en justes noces d’un père citoyen au moment de la
conception. Le mariage à Rome ne permet pas à l’épouse d’accéder à la citoyenneté.
2. Après la naissance
Accéder à la citoyenneté peut se faire par
- La concession : Elles sont rares sous la République mais s’accélère au Ier siècle avant J.-C.
- Remplir certaines conditions qui permettent de remplir la citoyenneté (ceux qui s’installent à
Rome). Jus migrandi.
- L’affranchissement

B - Le régime juridique de la citoyenneté


1. Droits et obligations du citoyens
Le citoyen a deux droits :
Le Droit civil :
- Tria Nomina (Prenomen, Gentilis (Nomen), Cognomen).
- Conobium droit de se marier et de pouvoir exercer la patria potestas. La structure à Rome est
la domus.
- Commercium : droit de faire du commerce.
- Testimonium : faculté d’agir en justice. A Rome l’action précède le droit.

Le Droit politique :
- Jus suffragii : Droit de voter dans les assemblées.
- Jus honorum : droit de faire un cursus.
- Droit d’aller dans l’armée.
- Droit de saisir l’intersessio d’un tribun pour que celui casse une décision prise par un autre
magistrat.
- Provocatio ad populum (-300) Protection du citoyen par le peuple contre la coercition des deux
consuls puis contre toute condamnation ou forte amende d’un magistrat. C’est un recours et non
un procès.

Les Devoirs du citoyen :


- Devoir de protection.
- Devoir d’honorer les dieux.

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2. La perte de la citoyenneté
La citoyenneté romaine est perpétuelle et ne peut être perdue qu’indirectement.
- Changement de condition juridique : capitis deminutio. Elle peut être de trois degrés : maxima
(Changement de status libertatis => découle du fait d’être prisonnier, d’être citoyen débiteur
qui n’honore pas ses dettes), media (Changement de status civitatis.), minima. Théorie du
postliminium : Il faut que Rome ne reconnaisse pas l’assignation en esclavage de la personne (il
ne faut pas qu’il soit vendu par Rome), il ne faut pas qu’il est capitulé, elle ne joue que si le
citoyen revient dans la cité.

Section 2: La vie économique dans la Rome archaïque


§1: L’héritage royal
L’importance de la terre est fondamentale pour Rome. Le commerce reste aussi crucial. La
royauté étrusque a apporté de nombreuses choses à Rome.

A - Les deux piliers de la Rome royal : Agriculture et Elevage


La Rome première est bergère. Quelques indices transparaissent : les fêtes religieuses et les noms
portent des noms d’animaux. Pecunia. A l’origine les fortunes étaient évaluées en têtes d’animaux. Le
territoire de Rome devient très vite trop exigu, et il faut prendre les armes pour agrandir le territoire vers
le Nord (Albe). Rome obtient des droits de passage et des droits de pâture pour les élevages.
La Rome seconde est agricole : figues, noix, pommes sont le met commun de cette population.
Deux propriétés se développent alors : la propriété qui date des premiers rois de Rome (Romulus
aurait distribué des lots héréditaires d’un demi-hectare de terres à ses compagnons : heredium. Une
répartition se fait entre les 100 familles des 30 curies, soit 3 000 hectares.). Les gentes exploitent le
reste : la propriété collective. Sinon elles sont libres d’accès pour la ville : ager romanus. Les gentes
exploite aussi énormément à l’extérieur de Rome sur les conquêtes. La hiérarchie sociale est donc
conservée. Les gentes dès -509 s’éloignent de ces propriétés collectives pour donner de l’importance
aux propriétés privées.

B - L’industrie et le commerce
A l’époque royal, ils sont balbutiants. Chaque famille (famillia) construit son habitation et se
vêtit rudimentairement. Le Latium n’a pas de mines et Rome est dépendante de ses importations de
métaux. Le commerce se réunit sur des réunions publiques qui font office de marchés. Chaque neuvième
jour les travaux des champs s’arrêtent pour que les cultivateurs vendent leurs produits et effectuent leurs
achats.
Au-delà de ces marchés, il y a des grandes assemblées religieuses et commerciales qui réunit
les Romains et leurs voisins pour commercer avec eux. Cette circulation des biens est déterminante. Ces
réunions permettent aux Romains d’acquérir des objets d’armes : vases grecs, armes de luxes et bijoux.
Ils viennent majoritairement de la Grande Grèce et des Etrusques.
Les échanges se font par le biais du troc. Puis la nécessité de créer des éléments de références
oblige l’introduction de la mesure en tête de bétails, des lingots d’étain puis enfin de bronze, poinçonnés
par l’Etat (SEVRIUS TULLIUS en -535). L’économie pastorale devient commerciale et s’ouvre
doucement vers le monde.

C - Les évolutions dues aux Etrusques


Les Etrusques sont les maîtres de l’hydraulique. Ils réussissent à tirer le maximum de leur sol
du fait d’une excellente irrigation contrôlée. L’Étrurie se situe dans les plaines de la Toscane. Ce sont
les terres les plus fertiles de l’époque. La principale cause de prospérité des Etrusques résident dans la
découverte de métaux sur la côte pyrénéenne.

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Les Etrusques ont aussi une puissance maritime qui les rapproche presque des Phéniciens. Ils
avaient une réputation de pirate ce qui faisait trembler la Mer Egée entière. Ils participent ainsi à l’essor
de l’économie romaine.
Les terres, les animaux attelés à la charrue et les esclaves sont considérés comme les éléments
déterminants pour la mesure de la richesse des Romains. Ils sont res mancipi : ils peuvent faire l’objet
d’une circulation entre personne selon une procédure formaliste et spéciale : la mancipation.
L’heredium se transforme en fundus. Les rois étrusques cherchent à agrandir les terres de Rome.
Sont créées 16 tribus rurales à côtés des 4 urbaines. Dans l’esprit des Etrusques, l’économie ne doit pas
être sacrifiée à la ville (à la différence de la Grèce). La maitrise de l’hydraulique permet un fort
développement à Rome. Les Etrusques communiquent aux Romains le goût du luxe et leur apprennent
les procédés de fabrication souvent empruntés aux Grecs.
Les Etrusques apportent aussi les techniques de construction. La première sera un véritable mur
d’enceinte, un égout. Les premières rues et corporations apparaissent. Ces dernières sont au nombre de
8 : cordonniers, forgerons de bronze, joueurs de flûte, tanneurs… L’essor du commerce est marqué et
Rome se structure notamment autour d’une place. De nombreuses boutiques fleurissent donc sur le
forum.

§2: Le développement économique de la jeune République


A - Une économie centrée autour de la guerre
Tout Romain est avant tout un guerrier. La volonté permanente des citoyens est de défendre coûte
que coûte la patrie. La citée de Rome a pour mission de dominer le monde et ils vont y parvenir comme
en témoigne l’Empire. A la fin du IIIème siècle Rome fait 130 000 km² et Rome même fait 1M
d’habitants. La guerre est une source d’enrichissement collectif mais aussi individuel. Les Romains
saisissent et redistribuent la terre (Ager publicus). Rome utilise la guerre pour tirer un profit social. Des
carrières militaires sont bâties sur la guerre puis deviennent ensuite administratives. Le butin meuble
fait l’objet d’une vente auprès des marchands qui accompagnent l’armée et le produit de cette vente est
ensuite distribué entre les soldats et Rome.
Ossium est le temps du loisir et le negocium est le temps des affaires. L’ossium est reservé à celui
qui a guerroyé et s’est enrichit. Un mépris pour l’enrichissement par le travail non noble s’est installé à
Rome.

B - L’essor du commerce
La terre en -509 reste l’élément principal du travail à la chute des Rois Etrusques. Cependant
Rome veut traiter avec Rhodes et Carthage pour s’insérer dans des réseaux de commerces. Rome fonda
deux temples celui de Cérès et celui de Mercure en 495 avant J.C.
1. La difficulté des communications terrestres
Les voies romaines ne se développèrent pas dès le début. Et les voies primitives étaient le plus
souvent difficiles ce qui ne rendait pas le commerce facile.
2. Les difficiles rapports des Romains à la mer
Pour les Romain, la mer est grecque, la mer est ennemie. C’est le lieu de la mort sans sépulture.
L’attitude vis-à-vis de la mer est compliquée mais les Romains sont obligés de prendre la mer pour
commercer ailleurs que sur la péninsule. L’appât du gain et le désir de conquêtes sont donc les deux
facteurs de ce « mal nécessaire ».

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3. L’apparition tardive de la monnaie


La monnaie est apparue à Rome au IVème siècle avant J.C. La monnaie devient un attribut de
la puissance de Rome. Cent livres de bronze = une tête de bœuf. Le Sénat décide de la monnaie frapper.
Lorsqu’ils décident de l’émission, ils nomment des magistrats spécialisés dans le suivi et le contrôle de
l’émission : les Triumvirs monétaires. Ils font leur apparition en – 289. Pour fabriquer la monnaie est
créé un atelier d’Etat situé sur le Capitol. L’économie romaine se met en place de manière assez lente.
L’économie de guerre est contrainte et bénéficie de l’internationalisation de la fin de la république.

Section 3: La religion romaine archaïque


§1: La thèse de Dumézil
De cette époque ne nous sont parvenu que des fragments de textes.
La religion a trois buts identifiés par Georges Dumézil. Sacré, guerrier, fécondité. Jupiter, Mars
et Quirinus. Triade pré capitoline.

§2: L’organisation de la religion archaïque


C’est le roi Numa qui met en place les institutions religieuses et qui organise les rituels et les
calendriers religieux. Il met en avant la figure et surtout la fonction de chacun des dieux.

A - Le culte envers Jupiter


Les cultes du premier des dieux se font en forêt ou à ciel ouvert. C’est le dieu du ciel lumineux.

B - Mars, le dieu protecteur


Il assure la défense du territoire romain. Il connait un double culte : le privé pour le terroir
familial et public pour la défense de la cité. Il est vital pour la communauté.

§3: Les apports étrusques à la religion


Les Etrusques imposent un formalisme religieux qui commence par la transformation des lieux
de cultes. Des édifices permanents avec un même modèle de structure sont battis ave un haut
soubassement sur lequel est bâtie une chapelle. Il s’agit de protéger l’image ou la statue du dieu et de
permettre que les fidèles viennent apporter des offrandes. Les Rois étrusques créent une nouvelle triade
avec Jupiter, Junon, Minerve. C’est la triade capitoline.

Section 4: Le Droit Romain


Le Droit Romain est un droit des actions. L’action précède le droit.
- La première période jusqu’en – 509.
- La période classique jusqu’en 250.
- La période post classique jusqu’au VIème siècle.

§1: Les sources du droit romain


La première source est la coutume. La science du droit commence à émerger.

A - L’importance de la coutume
La coutume des ancêtres et les lois pseudo-royales.
1. Les coutumes des ancêtres
Rome se compose d’une fédération de villages gouvernée par des gentes dirigées par des pater
ou des princeps (premier parmi). Ils sont chefs de clan, chefs religieux et juges. Il rend des decreta.
Réunis ils forment les patres qui deviennent le Sénat et qui élisent ensuite le roi qui est prêtre et juge.

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Mos majorum sont les coutumes des ancêtres. Les coutumes d’abord intérieures au groupe
deviennent générales à la cité.
2. Les lois pseudo-royales
PAPIRIUS serait un juriste légendaire qui aurait réuni les lois royales. Cependant ce
regroupement ne fut fait qu’à la fin de la République. Ce sont des prescriptions qui datent d’avant la loi
des Douze Tables et qui concernent le droit et la religion.

B - La loi ou la lex
1. La loi comme première expression du droit
Il n’y a eu que 800 lois à Rome entre le Vème siècle p.C. et la chute de l’Empire. Cette lex est
la première expression du droit. A l’origine, le terme jus a deux sens distincts : il désigne la prospérité
accordée par les dieux, il désigne aussi une formule douée d’efficacité.
Pour prêter le serment, les paroles sont prononcées sur l’ordre impératif. Le Romain en jurant
donne un ordre au dieu. Le jus devient impératif. Il est une formule impérative qui opère un effet de
plein droit et immédiat. Le jus se sépare ensuite des dieux.
2. Typologie et caractère des lois
Deux types de lois sont à distinguer : les lois votées, les leges rogatae. Les conciones sont des
réunions qui ont pour but de discuter la loi. Elles sont officieuses et le magistrat n’en tient pas forcément
compte. Le jour du vote le magistrat lit publiquement la rogatio et ensuite les citoyens votent.
La loi est ensuite conservée dans le temple de Saturne. Elle comporte trois parties : préambule :
praescriptio (Raison, magistrat, date, premier votant…) ; rogatio (contenu de la loi) ; la sanction (pour
la répression si elle est violée.
Il existe aussi des lois données qui n’ont pas fait l’objet d’un vote mais qui ont été octroyées
dans des circonstances exceptionnelles. Le cas le plus courant est celui du général victorieux qui au
terme de la conquête organise la province et fonde une colonie et par le biais d’une loi donnée présente
l’organisation et l’administration du nouveau territoire.
La loi ne peut tomber en désuétude même si on ne l’applique pas pendant 100 ans.

C - La science du droit
Les liens religion et droit étaient assez fort pour que ceux qui connaissent le droit soient réunis
dans le Collège des Pontifes (patriciens). Ils connaissaient les formules rituelles des procès et des actes
juridiques les plus simples.
Malgré la Loi des Douze Tables, la plèbe avait encore besoin des patriciens pour les formules.
Il faut attendre -304 pour que APPIUS CLAUDIUS rédige un répertoire et ouvre cette connaissance à
la plèbe. TIBERIUS CORUM CAILIUS pontife d’origine plébéienne ouvre les formules à la discussion.
Il est suivi et les candidats aux magistratures les plus importants se constituent un électorat à qui il donne
des consultations juridiques.
Les juristes commencent à rédiger des traités et des analyses juridiques du droit qui deviennent
publiques. Ces analyses de techniques transforment le droit en science exploitable et régulant la cité.

§2: La sanction du droit


A - Les premiers éléments de l’organisation judiciaire
Quand il n’y a pas de justice publique, la justice privée est présente avec la vengeance privée. Le juge
examine les faits et rend sa décision, sa sentence. Cette dualité de la procédure se perpétue à travers
l’histoire. Il existe un calendrier judiciaire. Les actions doivent être engagés les jours fastes (40) puis en
plus les jours comiciaux qui étaient au nombre de 200.

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B - La procédure des actions de la loi des Douze Tables


Phase in jure : S’il y a reconnaissance de tort, la sentence est rapide. A l’inverse il s’engage un
débat sur la qualification des faits pour reconnaître s’il relève de la loi. Le magistrat passe ensuite à la
fixation définitive du procès (litis contestatio).
Phase apud judicem : (devant le juge) Ce juge n’est pas professionnel. Ce n’est pas un juriste mais
un citoyen romain choisi sur une liste de sénateur qui joue le rôle de juge dans la deuxième phase. LE
juge peut condamner ou absoudre.

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Partie 2 : Rome en crise

La morte di Caio Gracco,

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CHAPITRE I: L’ENTREE EN CRISE DE LA


REPUBLIQUE (-133 A – 79)
Section 1: La crise agraire et les tentatives de réformes
§1: Le problème agraire

Le peuple romain à chaque conquête s’est toujours réservé des terres. 1/3 étaiet confié à des
citoyens romains. La terre est devenue un enjeu majeur à Rome et les Ager publicus grandissaient. Les
difficultés de répartition causèrent des problèmes de justesse et d’équité. Les plus riches romains virent
dans la terre un investissement durable pour stabiliser la position sociale et la fortune. Ager datus ad
signatus : terres données, lot distribué à titre individuel. Le reste, reste au contrôle des censeurs. Les
censeurs font l’inventaire mais la gestion dépend du Sénat et des magistrats supérieurs : consuls.
Vectigale : impôt payé sur la superficie des terres cultivées. Il faisait parti d’un affermage donné à des
sociétés de publicains. L’Etat créa un système économique pour y trouver son compte et autorisa les
particuliers à faire paître leurs troupeaux contre redevance. L’Etat reste propriétaire de ces territoires
(Usus, fructus et abusus).
Cependant, progressivement ces possesseurs temporaires constituèrent de très grands domaines
qui attirèrent des masses d’esclaves. La situation crée des disparités et de nombreuses terres restent en
jachère. La crise débute en – 133.

§2: Les réformes initiées par les Gracques


TIBERIUS SEMPRONIUS GRACCUS est issu d’une famille noble. Son père a été consul et sa
mère est la fille du vainqueur d’HANNIBAL, SCIPION L’AFRICAIN. Il est influencé par les Stoïciens
(Courant 1 : loi et propriété, individualisme ; Courant 2 : égalité entre les hommes et la priorité du tout
sur l’individu.) Il est influencé par le deuxième courant. Il propose en tant que consul, la Rogatio
Sempronia qui a pour but de changer la situation radicalement. Il propose de créer un collège spécial de
trois membres chargés de vérifier les répartitions et les quotas en surface. Agris judicendis adcinendis :
collège triumvirat.
Inaliénabilité des terres : Rogatio qui fait immédiatement l’objet d’une intecessio de la part
d’OCTAVIUS tribun de la plèbe. GRACCUS fait une loi pour faire destituer un tribun et fait déposer
OCTAVIUS et fait adopter la Rogatio Sempronia qui devient lex. Le jour du vote la commission
triumvirat est immédiatement mise en place. Il commet une erreur en faisant nommer dans cette
commission son beau-père et son frère. Elle fut considérée comme partiale et contreproductive. Cette
commission obteient un pouvoir de juridiction ce qui implique l’imperium pour faire exécuter les
positions qu’elle soutient.
Pour pérenniser son œuvre, il décide de se représenter au Sénat ce qui est contre traditionnel. La
République est considérée comme en danger et TIBERIUS SEMPRONIUS est vu comme hors-la-loi et
n’est plus citoyen. SCIPION NASICA intime l’ordre au second consul LUCIUS SCAEVOLA d’arrêter
son collègue. GRACCUS est tué.

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De nombreuses populations, des alliés italiens se sont accaparés de nombreuses terres autour de
Rome et trouvent des alliés dans le Sénat ce qui leur permet de se maintenir contre l’impôt et contre la
loi de GRACCUS.
Le frère du premier GRACCUS (CAÏUS SEMPRONIUS GRACCUS) fait voter une loi
frumentaire qui permet au blé provincial d’être distribué à bas prix : Loi sempronia frumenteria. Le but
est de lutter contre la pauvreté. Il sait mieux emporter les foules par ses discours. Chaque citoyen
habitant Rome peut recevoir un boisseau de blé (40L) à bas prix. L’Etat s’organise et fait construire des
silos. Il fait venir le blé de loin et cherche à éviter la spéculation. L’Etat fait baisser le pouvoir des plus
riches et impose un tribut supplémentaire aux provinces conquises. L’Etat Romain justifie son
impérialisme grâce à ses mesures populaires. L’Etat Romain se reconnait un devoir d’assistance.
Une colonie est fondée sur l’ancien site de Carthage et un mouvement de romanisation
s’organise dans les colonies. CAÏUS rejoue la même partition que son frère mais se garde le Sénat de
son bord car il laisse au Sénat les riches terres de la Campanie. Il fait voter une loi dite loi des proviciis
de consularibus qui affaiblit le pouvoir du Sénat en l’obligeant à attribuer les provinces aux Consuls
avant les élections ce qui a pour effet de limiter les pouvoirs du Sénat face aux Consuls. Il réduit aussi
les écarts de statut entre les pérégrins et les Romains, entre les provinciaux et les Italiens au détriment
des anciennes familles patriciennes.

§3: L’ascension de MARIUS – 121 à -120.


Le Sénat veut reprendre la main et détricote les lois des Gracques et remettent en cause le
principe de l’inaliénabilité des lots remis aux pauvres. Ces parcelles ne sont plus protégées
juridiquement. En -118, la commission est supprimée. En -111 tout vectigale est supprimé et l’Ager
publicus est renvoyé à la propriété privée. Le blé remonta brutalement et il resta seulement un parti
populares qui avait comme ligne d’affrontement l’approvisionnement de Rome.
MARIUS, chevalier voué à la carrière des armes, tribun en -119, préteur en -116 et consul en -
107. Il se fait réélire cinq fois de suite de -104 à -100 contre toutes les lois et les traditions. MARIUS
ouvre les légions aux plus modestes et réorganise l’armée sur le plan tactique et crée une armée de métier
en prévoyant un traitement pour les militaires.

§4: La guerre sociale et la domination de SYLLA (dès -104)


Rome a pris l’habitude de romaniser et de dominer les peuples conquis ce qui n’est pas du goût
de ses anciens alliés qui finissent par se révolter : Guerre sociale : -91 à -88. Les Italiens se trouvent
comme adversaire commun Rome qui ne peut pas s’opposer à une population trois fois plus nombreuse.
Tous les Italiens deviennent citoyens et obtiennent des droits civiques. Le droit romain se diffuse dans
la péninsule italique.
MARIUS accède don au pouvoir. Il a été préteur en -97, propréteur en Silice. Il a dû régler des
problèmes de piraterie et est connu pour la réduction de ce fléau. Il a conclu un accord international avec
les Parthes en Asie Mineure. Il accède en -88 au Consulat. Il est étrange car il méprise les institutions et
déteste les hommes bien qu’il soit aristocrate attaché aux traditions. Fin politique et stratège, il est
déloyal, cruel et sans état d’âme. Sentant son pouvoir vaciller, il envoie ses troupes dans Rome et brise
un principe fondamental qui interdit à des troupes de franchir le pomerium et ouvre la voie à dess
violences qui durèrent près d’un siècle.
CORNELUIS SINNA s’est reconduit au Sénat deux fois de suites. SYLLA décide de mettre
une politique de terreur en place. C’est la proscription Syllanienne. Dictature reipublicae constituanda
est instaurée pour sauver Rome. C’est une dictature qui n’est pas temporaire. Il se retrouve au sommet
de la hiérarchie et des institutions romaines. Il a le pouvoir de redessiner les frontières et les provinces,
il réduit le pouvoir des tribuns de la plèbe, rend au Sénat sa fonction de juge, passe à 600 le nombre des

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sénateurs et multiplie les magistratures pour les affaiblir. Il abdique en -81 pensant avoir rétablit
l’ancienne République et sauvé Rome.

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