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CM - Histoire du droit et des institutions / L1 - Semestre 2

Histoire du Droit et des Institutions (Université Paris II Panthéon-Assas)

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CM - Histoire du droit et des institutions

Histoire : fait d’étudier l’ensemble des faits qui caractérisent le passé → et qui vont ensuite
être étudiés avec rigueur et méthode.

● Institutions : l’ensembles des règles créées par le droit

Ce cours a pour but de préciser comment a été élaboré le concept moderne “d’état”. Il va
falloir examiner comment les prérogatives du pouvoir politique se manifestent = étudier les
institutions administratives et judiciaires → approche multi-formes.

● État : nation organisée soumise à un gouvernement et à des lois communes.

Ce terme n’a pas été employé dans ce sens avant le début du 16ème siècle. La plupart des
nations européennes se sont formées entre le 16e et le 18ème siècle. France : un des pays
à avoir formé le plus tôt une unité étatique : 2ème moitié du M-A. La France occidentale est
le royaume que reçut le Carolingien Charles le Chauve lors du partage de Verdun, en 843 →
préfigure la France d’ajd.

I- L’étude des institutions de l’époque des Gaules (I au Xème siècle)

Cette première période de gestation du droit et des institutions se divise en deux périodes
distinctes :

1. La fin de l’Antiquité

On considère qu’elle commence avec l'apparition de l’écriture et s’achève pour les historiens
en 476 avec la chute de l’Empire romain d’occident. On va s’intéresser à la période de la fin
de l’Antiquité.

2. L’époque franque

Moment où les peuples francs s’installent au nord de la Loire et dans la frise chronologique
correspond au haut-MA. La période franque s'étend de la chute de l'Empire d'Occident en
476 après J.C et l'avènement de Clovis en 481 jusqu'à la chute des Carolingiens (987)

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Partie I : Les origines (I - Xème siècle)

TITRE I - Les origines romaines (I - Ve siècle).

Pour comprendre les origines romaines il va falloir d’abord s’intéresser à l’Empire romain.

Chapitre 1 : l’empire romain

Section 1 : les institutions politiques romaines

Paragraphe 1. Le régime politique romain de l’époque classique (27 AV J.C - Fin du


IIIe siècle après J.C)

Lorsque la Gaule est conquise par les Romains, Rome est encore une république mais il
faut dire qu’elle est gouvernée par une oligarchie et que ce régime est secoué par de
nombreux conflits et est sur la voie du déclin. Un homme a particulièrement bien compris
qu’il s’agissait d’un système politique dans l'impasse : César va œuvrer pour faire évoluer ce
régime et le transformer progressivement en monarchie qui, durant sa première phase, va
conserver un caractère hybride et qui ne deviendra absolue qu’au début du IIIe siècle.

A. De la république à l’Empire.

→ 44 : César parvient à se faire nommer dictateur à vie, après son assasinat sa succession
est difficile et c’est Octave (petit neveu et fils adoptif de César) qui va l’emporter sur son rival
Antoine. Il est coutume d’adopter un étranger ou un membre de sa famille pour lui permettre
d’hériter ensuite. Une fois que celui-ci est au pvr → va s’octroyer un pouvoir monarchique
mais va conserver les apparences de la république = va se contenter de “l’autorité” =
auctoritas. Dans la théorie il n’a pas plus de pvr qu’un autre magistrat, mais il surpasse tous
ces collègues par le biais de cette autorité et c’est ce qui va lui valoir le nom d’ "Augustus”.
Ses successeurs vont continuer dans cette dynamique et vont progressivement faire évoluer
ce régime vers une monarchie : pvr va devenir héréditaire. Antérieurement il fallait
l'investiture du Sénat et du peuple, à partir du IIème siècle, c’est l’hérédité qui domine. Les
descendants d’Auguste vont conserver le titre impérial jusqu'en 68, après quoi vont arriver
deux dynasties: les “flaviens” et les “antonins” → vont renforcer le caractère monarchique
du régime. Un empereur qui se distingue : Hadrien (règne de 117 à 138) va s’entourer de
juristes pour développer l’administration impériale, la renforcer. Au début du IIIème siècle :
nouvelle dynastie d’origine orientale, les Sévères. Avec cette dynastie la mutation arrive à
son terme, toute trace de république va disparaître.

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B. Vers un régime “absolu”

Avec les Sévères l’Empire devient une monarchie militaire absolue → période correspond
aussi à l’apogée de la matière juridique romaine, les juristes vont mettre leurs
connaissances au service du pvr. L’Empereur détient désormais beaucoup de pouvoir : il est
le chef de l’armée qui lui jure fidélité, il a le pouvoir de proclamer des “édits” (décision à
caractère général qui s’appliquent à tout l’empire), de rendre la justice (civile ou criminelle)
en 1ère instance et en appel, enfin il nomme les sénateurs alors qu’avant un collège
aristocratique pesait considérablement. Jusqu’au IIIème siècle l’empire n’est pas un
ensemble uniforme qu’on pourrait comparer à un état moderne.

C. La pluralité des statuts juridiques jusqu’au IIIème siècle

Empire romain qui couvre occident + partie de l’orient n’est pas un état = il ne possède pas
d’unité juridique : on peut distinguer 3 nvx principaux :

1. La cité de Rome : seule entité politique cohérente → seul les habitants de rome et
leurs descendants sont citoyens romains
2. Les provinces situées en Italie : sont les 1ères à avoir été conquises et ca leur
confère des privilèges particuliers : “ le droit italique”.
3. Le reste : les autres régions conquises = peut les comparer aux anciennes colonies :
Gaulle entre dans cette catégorie = bénéficie de moins de privilèges.

Paragraphe 2 : régime politique romain du bas Empire (IIIe - Ve)

À partir du milieu du IIIème siècle, Rome va rencontrer quelques difficultés, elle va subir ses
premières grandes défaites militaires, celles-ci vont déstabiliser considérablement l’ordre
politique. Ces premières défaites vont considérablement déstabiliser l’organisation politique.
Les armées vont faire et défaire les empereurs au gré des aléas guerriers → phase où
Rome doit incessamment se protéger des menaces aux frontières = fin de siècle marquée
par les guerres. Autre caractéristique de ce Bas Empire : apparition de persécution contre
les chrétiens = facteur d’instabilité → tous ces facteur cumulés donnent une série
d'empereurs éphémères sans envergures vont se succéder jusqu’en 284 → un officier
dalmate “dioclétien” est proclamé Auguste, il va dans le but d’administrer l’empire essayer
de rationaliser l'administration et entreprendre un certains nb de réformes politiques → va
donner une impulsion qui va entraîner un partage de l’Empire romain entre l’orient et
l’occident.

A. La Tétrarchie

Mise en place par Dioclétien qui pour gouverner va à partir de 285 prendre auprès de lui
l'officier Maximien → reçoit le titre de césar et Dioclétien va lui confier le front occidental de
l’Empire. L’année suivante Maximien reçoit aussi le titre d'Auguste et tous les éléments du
pouvoir impérial. Nous avons désormais deux empereurs, en 293 ils vont vouloir assurer

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leur succession et vont s’associer à deux collaborateurs : “Galère” et “Constance” = césars.


On a donc à partir de 293 un système de gvt à 4 qu’on appelle “tétrarchie”. En réalité à ce
moment là ce système est une organisation, construction empirique car l’empire n’est pas
juridiquement partagé = pvr politique pas officiellement divisé. Dans la théorie, les 4 sont
censés exercer collégialement le pvr → les deux césars ont été adoptés par les Auguste
pour pvr leur succéder. Dioclétien et Maximien abdiquent en 305, à partir de cette date
l’anarchie s’installe : lutte entre héritiers adoptés / héritiers par le sang. En 312 on revient à
une situation plus claire (élimination des différents concurrents) : 2 Augustes : Constantin en
occident et Licinius en Orient.

B. Le partage définitif de l’Empire

Constantin va d'abord chercher à rétablir l’unité de l'empire et va battre Licinius en 324 et


rétablir l’unité jusqu'en 337. Il va procéder à un certain nb de réformes qui vont préparer le
partage. En 326 Constantin fonde une nouvelle capitale à l’Empire dans la ville de Byzance :
Constantinople. À sa mort en 337, toutes les tentatives de réunification seront des échecs.
Après le règne de Valentinien III en occident (424-455) et le règne de Théodose II en orient
(408-450) les liens de parenté entre les empereurs sont rompus = tout désormais va séparer
les 2 empires, ils vont connaître un destin bien différent : invasions vont se succéder en
occident de manière ininterrompue et on voit que l’unité politique de l’empire occidental va
se dissoudre. L’orient va beaucoup mieux résister et se maintenir jusqu'à la fin du M-A.

Section 2 : Un empire chrétien

Paragraphe 1 : des persécutions à la religion d'État.

Au départ les chrétiens ne forment pas vraiment une communauté organisée, très
rapidement on voit dans les textes grecques apparaître le terme “d’ecclesia” pour les
désigner. En Grèce ce terme sert à désigner les citoyens d’une cité = témoigne d'une
volonté de la part des chrétiens de s’organiser structurellement. Ces communautés veulent
d’abord s’organiser en Orient (Damas) puis vont arriver jusqu'à Rome. Le Christiannisme se
diffuse à travers l'empire et va atteindre la partie occidentale. Dès son apparition le
christiannisme a été persécuté par l'État romain.

A. Les causes des persécutions chrétiennes

Dans les cités antiques la religion est un élément essentiel de la vie politique, les dieux
officiels de la cité apportent à l'État le salut et la puissance pc qu'ils viennent renforcer le
pouvoir et le rendre sacré. Loyauté et cohésion des citoyens passe par les cultes. Il s'avère
que le christiannisme va se distinguer complètement des religions païennes : il n’a pas
vocation à servir la cité et le pvr, au contraire le christ a opéré un strict partage entre affaires

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religieuses et profanes. Cette distinction va motiver les persecution (haine populaire + que
l’état romain), et les chrétiens vont servir de bouc émissaire, ceux-ci rejettent tous les cultes
païens et ils refusent de se plier au culte de l’empereur. Ce refus les met aux bancs de la
sté, les tient éloignés d’un grand nb de fonction publique. Renier le culte de l’empereur =
crime de lèse majesté. Donc toutes ces raisons, l’approche qu’ont les chrétiens de leur
religion et la manière dont ils entendent interagir ou pas avec l’empire sont autant de
justifications données aux persécutions des chrétiens. De plus, les païens accusent les
chrétiens de pratiquer des sacrifices humains : rites de la messe.

B. La politique de répression

C’est à partir du IIIème siècle, période à laquelle le christinanisme a fait des progrès et s’est
diffusé que les persécutions deviennent récurrentes : la + fameuse = celle ordonnée par
Dioclétien = en 304 des églises sont détruites, culte chrétien interdit, leurs biens sont
confisqués et des membres du clergé sont arrêtés. Persécution qui va mettre un terme aux
tentatives de l’empire romain d’extirper le christiannisme. En 312 l’empereur Constantin se
convertit au christinannisme, les persécutions cessent → le culte chrétien va être reconnu.

C. La reconnaissance du christiannisme

1. L’édit de Milan

Nous sommes à l’hiver 312-313 quand Constantin se réunit avec l’empereur d’orient Licinius
à Milan pour y tenir des conférences quant à la reconnaissance officielle du culte chrétien
qui devient une religion licite. Les biens confisqués sont restitués aux chrétiens et on
constate qu’une politique de tolérance va se transformer en politique de faveur qui se
caractérise par l’édit de Thessalonique

2. Édit de Thessalonique

En 380 l’empereur Théodose Ier d’orient prend un édit qui institue le christiannisme comme
seule religion officielle de tout l’empire = religion d’état → tous les autres cultes sont interdits
et toutes les tendances hérétiques sont pourchassées, les cultes païens sont interdits. Une
différence de poids : les païens ne sont pas persécutés . Voilà comment on passe d’une
situation de persécution à une situation de religion d’État.

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Paragraphe 2 : Les institutions chrétiennes

Au départ les chrétiens commençaient à se regrouper en communautés, progressivement


avec le développement du culte chrétien, vont s’organiser sur le plan hiérarchique et au
niveau du fonctionnement et du gouvernement de l’église.

A. L’organisation de la sté chrétienne

Initialement, première communauté chrétienne = grps informels de croyants. Certains vont


avoir des qualificatifs (docteurs, prophètes, évangéliques..) mais ce sont des titres informels.
À la fin du Ier siècle : apparition du terme “laïc” . Il est utilisé pour désigner ce qui est
commun, ordinaire que l’on oppose donc à une chose sacrée. À partir du IIe siècle on
applique ce terme à des individus qu’on oppose aux “clercs”. Première grande distinction,
ensuite formation d’une hiérarchie au sein des clercs.

1. Les laïques et les clercs

Assez rapidement on a l’idée que chaque chrétien remplit une fonction particulière : au
départ tout le monde participe à la célébration du culte mais certains vont exercer des
fonctions qui se distinguent.

- Les laïcs : tout chrétien est un laïc = entrée dans la communauté religieuse se fait
par un acte religieux : le baptême, on parle d’une “régénération” car emporte la
rémission des péchés, aussi un rite d'initiation → il introduit celui qui le reçoit dans la
communauté des chrétiens. La pratique se généralise au VIè siècle. Le statut du laïc
commence à se dessiner à partir du IVè siècle → c’est celui qui n’est pas revêtu de
ce qu’on appelle l’ordre. Autrement dit il n’est jamais "ordonné” : peut exercer des
fonctions → il est institué / le clerc est ordonné.
- La notion de clerc est plus tardive et ne va prendre son sens définitif qu’au IVème
siècle, ce sont ceux qui ont reçu l’ordination = c’est un rite de consécration toujours
opéré par un évêque. Quand un laïc reçoit l’ordination il rejoint l’ordre des clercs et
c’est un acte indélébile. L’ordre confère une fonction spéciale dans la société. Pour
être ordonné il y a des conditions :

- etre un homme grec ou romain


- conditions d'âge
- etre sain de corps et d’esprit
- ajout condition de foi
- conditions de moralité/de connaissance
- etre libre (exclusion esclave et ancien esclave)

Une fois que l’on a accédé au statut clérical, ça entraîne un certain nombre obligations : se
raser barbe, porter le vêtement du clerc (plus tard), n’a pas le droit de se marier, respecter
un esprit de pauvreté. Mais le clerc a aussi des privilèges. Exemple : Constantin les
exempte de toute charge fiscale, ou encore privilège du for = privilège juridique → les clercs

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dépendent de la justice étatique mais dépendent de leur propre tribunaux (tribunaux


ecclésiastiques). Ensuite apparaît une hiérarchie entre les clercs au IIIe siècle et s’affirme au
Ve.

2. Apparition d’une hiérarchie cléricale

Elle apparaît au IIIe siècle et se fixe vers le IVe-Ve siècle. On fait une distinction entre ordre
majeur/mineur.
Ordre majeur : 3 degrés

- Évêques : les chefs, procèdent aux ordinations, dispense le sacrement de l’ordre, ont
un pouvoir de juridiction sur la communauté. Communauté assez vaste, ne sont pas
en mesure d’assumer seul les fonctions, ils sont donc assisté de prêtres.
- Prêtres : ils vont essentiellement célébrer les offices et conférer le baptêmes dans les
différentes églises du diocèse.
- Diacres : ils sont voués au service de l'évêque.

Ordre mineur : on ne va pas entrer dans les détails parce qu'ils ont varié dans le temps.
On a toute une série de fonctions inférieures qui vont apporter leur contribution notamment
en matière liturgique.

B. Le gouvernement de l’Eglise

1. Les communautés locales

La figure centrale et essentielle : évêque → principe : c’est le seul chef de la communauté


locale, il ne peut y avoir qu’un évêque par ville mais toutes les villes ne sont pas pourvues
d’un évêque = le territoire sur lequel il exerce son autorité peut être vaste = cas du nord de
la Gaule → ces territoires prendront le nom de “diocèse”. L'évêque est initialement élu par
les clercs et les laïcs, progressivement il n’y aura plus que les laïques notables. Texte
juridique gaulois émerge à la fin du Ve siècle et qui fixe les règles d'élection de l'évêque → il
dit que l'évêque est aussi élu avec le consentement des clercs et des laïcs et avec l’accord
de tous les évêques de la province. Avec l’autorité et la Provence du métropolitain
(archevêque), il doit être consacré religieusement, et on sait qu’en Occident il faut au moins
3 évêques pour procéder à la consécration. Le rôle de l'évêque est triple :

1. rôle liturgique : administration des sacrements


2. rôle évangélique : répandre l’évangile et veille à la pureté de la foi
3. rôle pastorale/disciplinaire : guide le troupeau

C’est l'évêque qui recrute le clergé inférieur. Initialement celui-ci doit assister l'évêque →
pour ce faire, il vit donc avec lui. Les prêtres vont former autour de l'évêque un collège pour
l’assister, mais progressivement avec l’expansion du culte chrétien : nécessité de créer des

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églises dans les lieux +/- éloignés du lieu de résidence de l'évêque. On va avoir besoin
d’envoyer dans ces lieux de culte un desservant, en l'occurrence il s’agit d’une exigence qui
est particulièrement forte dans la gaule et la germanie qui sont des terres vastes → on y
envoie des prêtres. On a donc l’apparition d’entités locales qu’on va appeler des paroisses.

2. Les instances supérieures

Au IVème siècle, au-dessus de l'évêque vont apparaître les “métropolitains” et parmi eux
certains vont se distinguer encore davantage → on les qualifie de “patriarche” = patriarche
de Rome va devenir à la fin du IV siècle le Pape qui sera le chef de l’occident chrétien.

● Métropolitains : À partir du IVe siècle d’une manière globale puis du VIe siècle en
occident on les désigne sous le terme d'archevêques. Ce sont de simples évêques
qui vont être élus par leur pairs → le métropolitain reste tjr l’évêque de la ville dans
laquelle il a son siège. Les différents évêques appartenant à la province vont
désigner l’un d'entre eux pour être métropolitain, il est à la tête d’une province
ecclesiastique qui regroupe plusieurs évêchés. Rôle du métropolitain : élection de
l'évêque + il réunit de manière régulière les évêques de sa province pour orienter la
vie de la province ( assemblées nommées "conciles provinciaux” + métropolitain peut
être le juge de l'évêque et va statuer en appel des décisions rendues par l'évêque).

● Le Pape : certains sièges épiscopaux vont bénéficier d’une supériorité sur les autres
au IVe siècle par leur prestige ou ancienneté. Les titulaires de ces sièges sont
appelés les patriarches. En occident, c’est l’évêque de rome est placé au sommet de
l'édifice, pq ? S’explique par des raisons historiques. Rome = une des premières ville
qui a vu naître le christiannisme (saint pierre), les évêques de rome se présentent
comme les successeurs de saint pierre et considèrent qu'ils sont au sommet de la
hiérarchie des églises occidentales, on se réfère à eux pour trancher les conflits,
c'est ainsi que le titre de “pape” est attribué aux évêques de rome au IVe et Ve siècle
Le premier évêque qui va porter ce titre : Saint-Sirice, évêque de Rome entre 384 et
399. Il se distingue parce que c’est le premier à porter le titre de Pape mais aussi
parce que c’est le premier à légiférer dans l’Église.

Chapitre 2 : La Gaule au sein de l’Empire romain.

Section 1 : La conquête romaine

La Gaule a été conquise et il faut comprendre quel a été le cheminement, les étapes de
cette conquête. Cette conquête s’explique par l’expansionnisme de la cité romaine, Rome
veut étendre son territoire et asseoir son autorité sur ce territoire étendu.

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Paragraphe 1 : Rome, cité conquérante

Les celtes (peuple barbare) se sont installés dans le courant du IVe siècle avant J.C et ont
les y trouvent jusque dans le nord de l’Italie. Les romains vont alors désigner les celtes de 2
manières différentes :

1. “Gaule cisalpine" : les peuples celtes au nord de la péninsule italienne


2. “Gaule transalpine” : les peuples celtes de l’autre côté des alpes

Rome n’a cessé de croître au fil du temps, au point de devenir une puissance dominante en
Italie dès le IIIe siècle avant J-C, notamment parce qu'elle va se libérer de la menace que
fait peser le peuple celtes. Elle va progressivement les soumettre à son autorité, donc assez
rapidement la Gaule cisalpine devient une province romaine (elle fait administrativement
partie de la cité de Rome et des territoires soumis à son autorité). À la fin du IIIe siècle avant
J-C Rome domine déjà le nord de l’Italie et l’Espagne.

À la même période dans la gaule transalpine un certain nb de peuple qui viennent du nord
viennent s’installer → “les germains" = 1ère vague d’installation de peuples qui vont par la
suite donner leurs nom à certaines villes actuelles françaises (les “rènes” à Reims, les
“bellovaques” à Beauvais, plus tard les parisiens à Paris). Concernant la face sud de la
gaule sud-alpine, elle va perdre tout son accès à la méditerranée et au nord. Dans le
courant du IIe siècle, les germains vont se distinguer par un certain nb d’agressions au nord
de l’Italie, ce sont ces agressions répétées qui vont justifier la colonisation de la gaule
transalpine → rome colonise la gaule transalpine, la raison officielle est que c’est pour
protéger la région contre les agressions des barbares venus du nord. Rome pense aussi (à
tort) que la Gaule est un réservoir de métaux précieux. Mais ils ignorent les richesses
agricoles de ce territoire.

Paragraphe 2 : Une conquête progressive de la Gaule

Cette conquête s’est faite en 3 grandes étapes :

1. Rome procède à la conquête du sud de la Gaule (transalpine)


2. César procède à la conquête du reste de la Gaule celtique (gaule chevelue)
3. Les successeurs de César (Auguste et Tibère) achèvent cette conquête par la
soumission de provinces du nord-est, la “germanie”.

1. Conquête de la province transalpine

Cette conquête de la façade sud de la Gaule se termine dans les années 118 avant J.C.
Initialement ce sont les marseillais qui demande au romains d’intervenir, ils font face à
l’invasion du peuple des “Saliens”. Assez rapidement Rome outrepasse cette demande et
cherche a faire un pont entre l’italie du nord et l’espagne. Pendant plusieurs décennies les
pays conquis vont avoir un statut incertains : reste des districts militaires et seront parfois

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rattaché à la Gaule cisalpine ou le nord de l’espagne → instabilité qui dure jusqu'au Ier
siècle avant J.C, au moment où la Gaule transalpine devient une province à part entière.

Elle est secouée par de nombreuses révoltes provoquées par une administration qui a assez
peu de scrupules et qui a tendance à se livrer au pillage de ces territoires → révolte de
populations autochtones. Malgré ces incidents les échanges avec l'Italie se multiplient.
Rome envoie des citoyens romains sur ces terres confisqués pour s'établir en “colons” ,
d’autres font le choix de venir s’installer spontanément. Assez rapidement, l'Aristocratie
locale gauloise va se romaniser à tel point que certains notables gaulois vont acquérir la
citoyenneté romaine. Cette province va se pacifier et on va voir qu’elle va s’intégrer aux
colonies de l’Empire, elle va effectivement servir de barrière entre le monde romain et les
peuples du nord installés sur le reste de Gaulle. Donc cette Gaule transalpine va faire son
travail de pont entre Rome et les peuples germains installés dans le reste de la Gaule. Ça
dure un temps puisqu'en 58 avant J.C, César dit que ce n’est plus suffisant et va lancer la
conquête de l’ensemble des gaules jusqu'au Rhin.

B. La Gaule chevelue

À Rome on se lance dans des batailles donc il faut convaincre le Sénat, et pour justifier son
offensive César s’appui sur un prétexte : en -61 les Helvètes sont menacés par des peuples
venus de l’est et ils vont chercher à émigrer vers à l’ouest → mouvement de population qui
va entraîner des troubles et c' est le prétexte qui servait à César pour lancer sa conquête. Il
fait valoir devant le Sénat de Rome les risques que représente ce déferlement de population
de l’est et du nord qui vont troubler l’ordre de la Gaule, et qui va par un effet d'échiquier,
menacer la Gaule transalpine et donc Rome? La conquête va durer 8 ans (de 58 à 50 avant
J.C). La Gaule chevelue est conquise par Rome.

Entre 58 et 53 avant J.C, César va soumettre les régions périphériques. En 52 avant J.C les
peuples du centre de la Gaule se révoltent et à cette occasion le commandement de
l’insurrection est confié à un jeune aristocrate qui vient à peine de prendre la tête de la
royauté Arverne (peuple celte) → il s’agit de Vercingétorix. Ce dernier capitule à Alésia en
septembre 52 avant J.C et César n’a plus qu’à briser des foyers épars mais il a réussi à
mettre à bas les révoltes. C’est un boulevard qui s’ouvre à lui → en Hiver 51-50 avant J.C il
se retire et stationne des troupes dans ces territoires vaincus. La Gaule dite “chevelue” est
conquise par Rome qui étend son autorité sur ces territoires.

Une fois que ces Gaules sont pacifiées, il reste des troubles près du Rhin (est). Il reste un
territoire à soumettre : les germanies. C'est finalement Auguste qui va décider de conquérir
ce territoireet compléter la conquête de la Gaule.

3. Les germanies

Auguste commence cette conquête en 12 avant JC → il va y avoir des interruptions donc va


durer une 30aine d’années, et c’est Tibère qui va couronner cette conquête. L’ambition
d’Auguste au moment où il lance les hostilités est de soumettre toutes les régions entre le

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Rhin et l’Elbe. Officiellement Rome affirme sa souveraineté jusqu’à l’Elbe, mais en réalité, il
n’y a que les régions voisines du Rhin qui sont soumises à Rome et les places conquises les
plus à l’est sont Cologne et Mayence. Ces nouvelles régions conquises vont former 2
districts (germanies sup et inf. "Limes" frontière à l’est qui va servir à protéger le territoire
romain : va servir pendant 2 siècles. Ces deux régions ont tjr été gérées avec les Gaules

Section 2 : L’intégration de la Gaule au monde romain.

Paragraphe 1 : intégration politique et administrative

Gaule a un statut de province → administration spécifique.

A. Le statut de province

Après la conquête la Gaule est réunie en une seule immense province, puis en 27 avant J.C
la Gaule est divisée en 4 grandes provinces : narbonnaise (sud), lyonnaise, aquitaine
(centre) et belgique (nord). La narbonnaise se distingue par l’ancienneté de son annexion,
elle est gérée par le Sénat romain qui mandate un magistrat qu’on appelle “proconsul”. Les
3 autres provinces, qu’on appelle communément les “Trois Gaules” dépendent directement
de l’empereur qui nomme un “légat” = figure du gouverneur. Lyon = important centre
administratif et religieux → elle a le statut de capitale fédérale.

Pour ce qui est des deux germanies, elles sont gouvernées par des magistrats d’un rang
supérieur des Gaule “légats-consulaires”. Pourquoi ? Tout simplement parce que dans ces
deux territoires demeurent des troupes romaines très importantes et donc ça implique des
nécessités supérieures. Les capitales sont Cologne et Mayence.

B. L’administration provinciale

Chacune des provinces à une administration autonome qui va être placée sous la figure du
gouverneur, du procurateur et du conseil des 3 Gaules.

1. Les gouverneurs

Première fonction : administrer et rendre la justice au nom de l’empereur → compétences


judiciaires des gouverneurs sont importantes car ils connaissent en 1ere instance de toutes
les causes capitales et en appel de toutes les autres affaires jugées en première instance
par les magistrats des cités. Ils remplissent aussi des fonctions militaires et de police :
commandent les troupes cantonnées dans la province et sont chargés du maintien de l’ordre
dans la province → leurs pouvoirs sont donc considérables, dans les faits ils ne peuvent pas
les assumer pleinement sur l’ensemble des territoires. En outre, la plupart des services
administratifs sont concentrés dans les capitales provinciales, les gouverneurs doivent
s’appuyer sur les notables gaulois pour mettre en œuvre l'administration locale. Rome va
vite avoir le souci d’intégrer des élites locales (notables gaulois) au sein du travail

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administratif qui vont être utilisées comme relais du pouvoir central. Cette romanisation des
élites va se faire sans difficultés particulières.

2. Les procurateurs

Sont chargés de récolter l'impôt : d’abord le “tribut” : impôt spécifique aux provinces
conquises et va aussi lever le “cens” = impôt romain traditionnel. Ils exercent leur fonction de
manière indépendante du gouverneur. Ils sont aussi chargés des paiements publics et de la
gestion du domaine impérial (= territoires qui fructifient à la faveur de l’Empire).

3. Le conseil des 3 Gaules

Il réunit des représentants des trois provinces (aquitaine, lyonnaise, belgique) : fonction
officiellement religieuse, ce conseil a été mis en place en 12 avant J.C par Drusus, le fils
adoptif d’Auguste → but précis : fédérer les trois gaules pour préparer la conquête de la
Germanie. À Condate on va ériger un autel dédié à Rome et à Auguste, le but est
d’implanter, asseoir le culte impérial naissant et en même temps soin de ménager l'amour
propre des habitants de la Gaule : les noms des 66 cités composant la Gaule sont inscrits
sur cet autel. Les cérémonies à Condate sont régulières début août et à cette occasion les
notables des trois provinces vont élire pour un an le “sacerdos romae augusti” = prêtre de
rome et d’Auguste qui va présider le conseil. Il organise notamment les jeux à l’occasion des
célébrations.

Il assure aussi un rôle politique car il va émettre un avis sur la gestion des gouverneurs et
des procurateurs de provinces. C’est important parce que l’avis arrive à Rome et en fonction
de ces derniers ils peuvent jouer leur place. Ce conseil va servir de modèle pour les
provinces voisines. Exemple : Vespasien va doter la narbonnaise d'un conseil similaire.

Il va aussi être un agent de diffusion du culte impérial et permet de supplanter les anciens
cultes : notamment faire reculer le druidisme qui fait l'objet d’une lutte de la part du pouvoir
impérial car Rome est de l’idée que les druides ne sont pas étrangers à certaines tentatives
de révolte mais ils pratiquent aussi les sacrifices humains → interdits par Auguste et Tibère.
Par la suite la conquête de Bretagne (Angleterre) par Claude va réduire le druidisme à la
clandestinité puis va progressivement disparaître. On va le voir, dans le courant du Ier
siècle, le culte impérial aura tendance à se répandre dans les cités de la Gaule. Ça va
favoriser la romanisation de ces territoires. On verra que la culture romaine sous tous ses
aspects (culturel, administratif, juridique) va favoriser la romanisation. Le droit est lui aussi
un facteur d’intégration de la Gaule au monde romain.

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Paragraphe 2 : l’intégration juridique

A. Situation au cours des deux premiers siècles

La plupart des habitants des provinces conquises par Rome restent des étrangers : sur le
plan juridique le droit privé romain ne s’applique pas à ces populations. Quel est alors leur
régime politique ?

1. La conservation des usages locaux

Les coutumes locales tiennent une place non négligeable dans l'empire : les peuples
conquis par Rome conservent leur droit propre. Ces droits locaux sont admis à titre de
coutumes : usages ancestraux qui concernent essentiellement le droit de la famille.
Initialement ce sont des usages oraux, mais progressivement ces droits vont être reconnus
par les gouverneurs des différentes provinces qui vont reconnaître ces droits dans les édits :
vont progressivement être intégrés par le droit romain.

Un autre aspect de ce droit appliqué aux étrangers, lorsque les provinciaux non citoyens
vont à Rome, il y a un magistrat spécial qui leur est dédié : le préteur pérégrin qui va
s’occuper de litiges entre étrangers et citoyens romains → on parle de “droit prétorien” qui
va sanctionner un certain nb d’usages de ces peuples conquis par Rome. Enfin, on va voir
que Rome (le pouvoir impérial) va progressivement avoir tendance à légiférer pour tous : on
verra que ces règles dès lors qu’elles s’adressent à tous vont venir enrichir le “jus gentium"
= droit des gens, commun à tous.

2. Développement du “jus gentium”

Ce droit va se développer dès lors que les relations entre les romains et étrangers vont
devenir plus fréquentes, importantes. Développement de nouvelles règles juridiques dans le
domaine des affaires, contrats ou encore la responsabilité. Ces nouvelles règles ne sont
progressivement plus réservées aux citoyens romains et vont d'adresser à tout → “droit des
gens”. Originalité de ce droit = son domaine d’application, à la différence du “jus civile”. Jus
gentium a des caractéristiques qui lui sont propres :

1. Un droit entièrement laïc : fondé essentiellement sur les notions de bonne foie et
d’équité. S’adressant à tous, il ne peut pas s’appuyer sur des cultes qui soient
spécifiquement romains.
2. Droit peu formaliste : pour pouvoir être accessible à tous, il doit rester simple et
pratique.
3. Droit fondé sur ce qui est le propre de toutes les sociétés humaines : ne traitent donc
pas des spécificités de rome : ex esclavage relève du droit des gens → car se
recontrent dans toutes les sociétés.

C’est surtout par le biais de ce droit des gens que le droit tomain réussit à pénétrer dans les
provinces conquises comme la Gaule. La situation évolue avec l’édit de Caracalla.

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B. L’édit de caracalla

Cet édit va simplifier l’application du droit dans l’Empire romain. Ça va évidemment favoriser
une diffusion bcp + large de ce droit romain.

1. Unification juridique

Édit pris en 212 par l’empereur Caracalla → il sera le point d’aboutissement de la politique
menée par Rome à l’encontre des territoires conquis. Les termes de l’édit sont les suivants :
“je donne à tous les pérégrins qui sont sur la terre le droit de cité romaine (citoyenneté). Tout
genre de cité demeurant, exception faite pour les Déditices” Le principe de ce texte a une
portée générale : tous les étrangers habitant l’Empire ont la citoyenneté romaine. L’Édit
prévoir quand même deux exceptions :

● Lorsque l’édit indique “tout genre de cité demeurant” → veut dire que les différents
statuts urbains qui existaient avant l’édit sont maintenus. Cela signifie que toutes les
cités qui avaient conservé leurs institutions propres, antérieures à la conquête,
conservent leurs spécificités.
● Lorsque le texte dit “sauf les déditices” → on parle de 3 catégories d’individus exclus
de l’acquisition de la citoyenneté romaine :
- Les peuples vaincus par Rome auquel l'État romain a refusé d'attribuer un
statut juridique propre → ces peuples n’ont absolument rien en commun ac
Rome.
- Certains esclaves qui ont été affranchis mais dans des conditions qui ne
respectent pas les formalités légales.
- Étrangers qui s'installent dans l’empire après l’édit de Caracalla → l’édit
dispose pour le présent pas pour l’avenir.

Mais qu’est ce qui explique cela ? Sûrement des raisons fiscales. La levée de l’impôt se fait
différemment. Mais ça n’est pas le motif principal. En réalité, le motif principal est très
précisément juridique. L’idée est d’obtenir l’unification du statut juridique des habitants de
l’Empire.

2. Les conséquences

Tous les habitants de l’Empire ont accès au jus civile puisqu’ils ont droit de cité (en principe).
Mais en pratique le droit civil romain est en régression notamment en raison de son
formalisme et de sa complexité qui dans de nombreux domaines a été supplanté par le “jus
gentium” qui va devenir le droit universel pour tout l’empire. En réalité il n’y a pas
d’application universelle pour le droit → pas simple d’unifier le droit entre des peuples qui
ont des coutumes locales si ancrées et différentes. Les praticiens du droit continuent à
rédiger les actes de droits sous les formes traditionnelles. Il est difficilement concevable de
remplacer les anciens usages locaux par le droit romain car cela implique des
bouleversements juridiques. C’est d’autant moins possible que l’édit maintient les privilèges
accordés aux cités. Donc en façade on prône l’unification juridique, mais concrètement et
dans les faits il permet à un certain nb d’usages locaux de persister dans le temps.

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Donc cette unité territoriale, juridique, administrative (autorité de Rome), va être mise à rude
épreuve avec les bouleversements du IVème siècle. Notamment avec la pression croissante
des peuples barbares. Dès 376, on a les premières troupes wisigothiques qui traversent le
Danube et en 406, nous avons plusieurs peuples barbares qui vont passer le Rhin (les
vandales, les alains, les suèves). Puis en 410 le fameux sac de Rome par Alaric Ier qui est
un wisigoth, les Huns menés par Attila qui s'arrêtent à Troie. Tous ces évènements vont
clairement fragiliser l’Empire. Un statut de fédéré qui n’est pas qu’à la faveur de Rome mais
aussi des avantages aux peuples qui l’obtiennent. On confie la protection de l’Empire à des
peuples barbares au service de Rome → donc forcément fragilisation. Après des années
d’autorité impériale fragilisée, c’est Odoacre, roi du peuple des Hérules qui renvoie les
insignes impériaux à Byzance en 476. C’est la fin de l’Empire romain d’Occident. Les
différents peuples germaniques/barbares, vont occuper l’ancien territoire romain

Résumé de l’empire romain :

En 27 avant Jésus-Christ, Auguste transforme la République romaine en Empire. Un


demi-millénaire presque jour pour jour plus tard, l’Empire a vécu. Oh, n’imaginez pas une
guerre terrible ou une bataille sanglante pour autant. Il s’agit tout simplement de la
conclusion logique du déclin lent et inexorable de l’influence de Rome sous la pression des
Barbares. Il faut dire qu’en 395 le partage en deux parties de l’Empire – Empire romain
d’Occident d’un côté (dominé par Rome), Empire romain d’Orient (empire byzantin pour les
intimes, dominé par Constantinople) de l’autre – a sérieusement écorné le prestige de la cité
de Rémus et Romulus. C’est donc sans surprise que, le 23 août 476, le dernier empereur
romain Romulus Augustule est déposé par Odoacre, un chef de guerre à la tête d’une
coalition formée de Goths et d’Hérules.

TITRE II - LES ORIGINES FRANQUES

La royauté mérovingienne a duré environ deux siècles et demi. La date butoir est
l’avènement de Clovis en 481 jusqu’à l’avènement du premier Carolingien, en l’occurrence
Charles Martel en 714.

Section 1 : La Gaule sous la domination des roi Mérovingiens

Paragraphe 1 : Une royauté conquérante

A. L’implantation des Francs en Gaule

Initialement, on distingue deux tribus chez les Francs : les Francs saliens et les Francs
ripuaires. Au début du Vè siècle, les Francs ripuaires sont installés en dehors des frontières

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de l’empire. Ils servent de tampons entre la Gaule et le monde barbare étranger à l’Empire.
Les Francs saliens ont commencé à s’installer dans le Nord de la Gaule à la fin du IVe
siècle. Le pouvoir romain favorise cette installation pour que le peuple fasse barrage au
peuple germanique qui tente des incursions sur le territoire de l’empire. Les Francs saliens
vont combattre à l’échec d’Attila en 451. A partir du moment où les Francs saliens
participent à la guerre, ils vont considérer qu’ils sont déliés de toute obligation romaine. Au
milieu du Ve siècle, le roi de ces Francs saliens qu’on appelle Mérovée va choisir Tournée
comme capitale de l’endroit où est implanté son peuple. Après Mérovée, son successeur est
Childéric qui va régner de 457 à 481. Il va donner naissance à Clovis.

B. L’unification de la Gaule

En 481, Clovis succède à son père Childéric et hérite d’un royaume qui s’étend jusqu’à la
Somme. En 486, Clovis va renverser le dernier chef militaire gallo-romain en Gaule :
Syagrius. Il va ensuite achever la conquête de la partie nord de la Gaule. C’est une
conquête uniquement militaire qui va laisser en place toutes les institutions administratives
et fiscales qui vont être mises en place. Ensuite, il va progressivement descendre vers le
Sud. Plutôt que de lutter, les Gallo-romains vont préférer se rallier à Clovis. Ce phénomène
va être encore plus fort après le mariage de Clovis à une princesse catholique. Clovis va se
marier à Clotilde, la fille du roi des Burgondes.

À la suite de son mariage avec cette princesse catholique, Clovis va se convertir au


catholicisme. Aux alentours de 496, à la veille de la bataille de Tolbiac, Clovis aurait fait le
vœu de se convertir au christianisme si le Dieu de Clotilde lui donne la victoire. Cette
légende est racontée par Grégoire de Tours et est forgée sur l’histoire de Constantin qui a
reconnu le christianisme dans les mêmes conditions. Clovis, vainqueur, promet de se faire
baptiser le jour de Noel par l’évêque Rémi entre 496 et 499. Le baptême de Clovis est suivi
par le baptême collectif des guerriers francs. Cette conversion des Francs va assurer leur
intégration future à la civilisation gallo-romaine. Cela va permettre aussi une reconnaissance
de l’autorité et de la protection de Clovis par tous les Chrétiens de l’ancien empire. La
politique de conquête de Clovis continue, en 507, il bat définitivement les Wisigoths à
Vouillé.

La même année, Clovis prend la décision de faire de Paris sa capitale. Il choisit Paris parce
qu’elle est plutôt bien placée sur le territoire de la dernière région restée aux mains des
Romains et en raison des structures qui sont implantées dans la ville. Pour ce qui est de
Clovis, ses conquêtes s’arrêtent là. Ses descendants, malgré ces divisions, vont poursuivre
l’œuvre de Clovis pendant tout le VIe siècle.

C. La constitution d’un royaume

En quelques décennies, Clovis est parvenu à constituer un véritable royaume franc. Cette
unification est surtout politique, des territoires vont commencer à former l’Hexagone,
notamment en 534, lorsque les fils de Clovis vont annexer le royaume burgondes. Ce qui fait
la force du règne de Clovis, c’est d’être parvenu à affirmer l’existence d’une véritable royauté
franque. L’existence de cette royauté franque va être reconnue par l’empereur romain
d’Orient, qui s’appelle Anastase. Après la bataille de Vouillé, l’Empereur va reconnaître

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Clovis comme unique roi des Francs et il va lui accorder un ancien titre romain : consul. En
obtenant ce titre romain de consul, Clovis va acquérir les attributs romains du pouvoir, à
savoir la robe pourpre et le diadème des triomphateurs. Cette reconnaissance va permettre
à Clovis d’obtenir une véritable légitimité aux yeux du peuple gallo-romain. Il va acquérir une
véritable légitimité. Ses conquêtes militaires vont lui assurer le respect des autres peuples
barbares. Ainsi, Clovis se trouve dans une situation favorable à l’égard des autres peuples
et traditions. Sous les deux aspects, Clovis détient une véritable légitimité. Les liens qu’il a
noués avec l’Église favorisent aussi la cohésion du royaume. À bien des égards, le royaume
des Francs préfigure ce que sera plus tard le royaume de France. Dès cette époque, on a
imprimé l’idée et le concept de notre royaume de France, qui n’est que le royaume des
Francs (regnum francorum) pour l’instant.

Paragraphe 2 : Une royauté enracinée dans la tradition germanique

Elle est enracinée sous plusieurs aspects : le roi barbare est choisi selon des critères qui
vont favoriser la conception mérovingienne du pouvoir.

A. L’accession au trône

Cette accession obéit à plusieurs critères : avant tout, il faut bien avoir à l’esprit que le roi
barbare est un chef guerrier. Le talent déployé par Clovis l’illustre bien. Cela signifie qu’il doit
faire la preuve de sa valeur et de sa force physique. Une autre caractéristique était que les
rois mérovingiens étaient appelés Reges Criniti car leur force était représentée par le port
des cheveux longs. La perte des cheveux longs entraîne la déchéance : cela va marquer la
fin de la dynastie des Mérovingiens. Childéric III est déposé en 751 par Pépin le Bref, il est
tonsuré et envoyé au monastère de Sithiu. En lui ôtant ses longs cheveux, on caractérise la
perte par Childéric III de l’attribut symbolique de sa valeur guerrière.

On ne peut pas parler d’hérédité dans la succession des rois mérovingiens dans le sens
d’aujourd’hui : il faut que le futur roi soit choisi dans une famille qui possède le charisme. Il
n’est pas entendu dans le sens moderne. C’est plutôt entendu comme une aura divine qui
protège une famille. La famille des Mérovée possède ce charisme qui lui permet de régner.
Cette succession de pouvoir n’est cependant pas automatique face à ces différents critères.
Chez les mérovingiens, l’accès au trône est conditionné par l’élection de la part des fidèles.
A l’occasion d’une grande assemblée, les fidèles, guerriers proches du roi vont manifester
leur acceptation du nouveau roi. Il va y avoir un rythme d’approbation. On va procéder à
l’élévation du roi sur un pavois : le bouclier, et à l’acclamation des guerriers qui vont frapper
leur bouclier avec leurs épées.

B. L’autorité patriarcale du roi

Les pouvoirs du roi reposent à la fois sur son autorité, mais aussi sur les liens qu’il entretient
avec ses guerriers.

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1. La protection due par le roi

Les pouvoirs du roi franc reposent sur deux éléments d’origine germanique : le mundium et
le bannum.

● Le mundium, au départ, n’est pas propre à la royauté. C’est initialement un pouvoir


d’origine patriarcale : ce sont des prérogatives dévolues à un chef de famille.
Appliqué au roi franc, le mundium est un pouvoir qui vise à assurer la paix à ceux qui
se soumettent au mundium du roi : paix, justice, protection sont les trois éléments
principaux du mundium. Le roi franc accorde ou retire son mundium comme bon lui
semble. Ensuite, celui qui contrevient à ce pouvoir de mundium s’expose à des
sanctions qui sont essentiellement de nature pécuniaire qui répondent au nom de
Wergeld. C’est un système d’amende qui varie selon la qualité de la protection
accordée. Celui qui refuse de payer cette amende sera mis hors la loi, hors du
bannum.

● Le bannum est le pouvoir de commandement du chef. Les éléments fondamentaux


de ce bannum sont le fait d’ordonner, d’interdire, et de contraindre. En vertu du ban,
le roi légifère et c’est aussi en vertu du ban que le roi exige différents services : il
s’agit principalement des convocations à l’armée, ou des convocations aux tribunaux.
Celui qui refuse d’obéir se trouve placé hors du ban, mais les sanctions sont plus
sévères : il peut être mis à mort. Ces pouvoirs n’empêchent pas le roi d’avoir besoin
d’appui pour gouverner. Il va donc développer une série de liens personnels avec
ses fidèles.

2. La fidélité due au roi

Le roi mérovingien est entouré d’un cercle de guerriers proches, c’est une sorte
d’aristocratie guerrière. On la désigne sous le terme de leudes, qui vont être liés au roi par
un serment, on parle de Leudesamium. Ce serment est en principe unilatéral, qui n’implique
aucune contrepartie en principe. Le roi récompense ses engagements par des cadeaux.
D’une certaine manière, c’est un système qui favorise les plus offrants. Certains guerriers
vont passer d’une fidélité à une autre. Ce système de fidélité ne concerne pas que les
grands du royaume. Les rois mérovingiens exigent un serment de tous les hommes libres.
En cela, les rois mérovingiens reprennent une tradition romaine puisque les soldats fédérés
qui étaient des alliés de Rome prêtaient un serment à l’empereur de la part de tous les
hommes libres, et non pas seulement de cette aristocratie guerrière. Le serment est un acte
fort, qui engage. On promet sur des reliques, dans un lieu sacré. Il devient public, on va le
prêter devant un fonctionnaire. Cette pratique va tomber en désuétude. Le serment lui en
tant que tel ne disparaîtra pas et va connaître un essor considérable au Moyen Age.

C. Transmission égalitaire du pouvoir

1. La tradition du partage

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En 511 à la mort de Clovis, ses 4 fils se partagent le royaume franc. Thierry son fils ainé qui
est né d’un premier mariage va recevoir le Nord-Est et les 3 fils qu’il a eu de son mariage
avec Clotilde vont se partager le reste = Clodomir va recueillir le centre, Childebert l'Île-de
France + une partie de la Normandie et Clotaire le Nord. L’aquitaine en réalité va être
partagée entre tous étant l’ancien royaume wisigoth. Ceci dit, ces partages n’ont pas un
caractère patrimonial.

2. La nature du partage

Le royaume franc reste juridiquement un tout unitaire. Les descendants de Clovis vont
toujours avoir à cœur d’augmenter le regnum francorum, chacun d’entre eux porte le titre
de rex francorum (roi des francs). Les partages qui surviennent à chaque décès du roi ne
signifient pas que la royauté est un patrimoine, les descendants de Clovis sont une part de
royaume et non pas un royaume autonome. Parfois le royaume se reconstitue en un tout
unitaire, puis de nouveaux partages interviennent à chaque fois que le roi a de nouveaux
fils. Ce système va fragiliser le pouvoir et la dynastie.

Section 2 : L’évolution des institutions

Paragraphe 1 : Des institutions laïques fragiles

A. L’administration centrale

1. Le palais

Le palais = l’ensemble des familiers du roi (les dignitaires, conseillers, garde personnelle du
roi) qui suivent le roi dans ses déplacements : palais royal est itinérant car le roi se déplace
fréquemment entre ses différents domaines et les dignitaires et le trésor royal suivent le roi
dans ses pérégrinations. Cette façon de procéder n’est pas unique, cette habitude avait déjà
été prise par les derniers empereurs romain.

2. Les agents du palais

Figure importante : le mayor domus (le maire du palais) qui donnera plus tard le terme
majordome. Son rôle est de surveiller l’ensemble des serviteurs et il bénéficie de la
confiance du roi donc ses attributions vont s'accroître et prendre de plus en plus une
tournure politique. À tel point que dès la fin du VIIe siècle les maires du palais vont parfois
essayer de profiter de la minorité de certains rois pour s’accaparer le pouvoir (vont finir par
supplanter le roi). Il y a d'autres fonctionnaires dans le palais : on peut noter que la
chancellerie est directement héritée des traditions romaines et est dirigée par “le
référendaire”. En réalité on constate que l’organisation administrative est une synthèse entre
les traditions romaines et germaniques, ce qui illustre cette synthèse c’est l’usage de termes

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spécifiques → certains agents sont désignés avec un terme germanique et d’autres avec un
terme romain.

B. L’administration locale

Le premier représentant local du roi est le comte.

1. Le comte

Il est à la tête d’une circonscription “le pagus” qui correspond enft à l’ancienne cité romaine
qu’on appelée la “civitas”. Les comtes sont choisis indistinctement entre les francs et les
gallos romains. Le comte hérite des cadres de l’ancienne administration romaine. Son 1er
rôle est de faire régner la paix dans sa circonscription pour opérer ce rôle le comte
commande les troupes. Plus généralement les comtes sont des administrateurs et vont être
chargés de la perception des impôts et enfin ils remplissent une fonction judiciaire
importante à tel point que pour le désigner on emploi parfois le terme de "judex publicus” =
juge public.

2. La Justice comtale

À l’époque tribunal de droit commun s’appelait : “le mallus” : il est composé des “hommes
libres”, sachant que leur présence est obligatoirement requise et on attend d’eux qu’il
approuve le jugement (acceptent juste le jugement rendu par le comte) → leur rôle est donc
pratiquement symbolique puisqu’en réalité c’est le comte qui juge, il est entouré donc des
notables désignés pour chaque session : on les app “les rachimbourgs” ou bien en latin “les
boni viris” (prud’hommes). Ils sont choisis sur un critère d'âge et d'expérience → rôle est de
qualifier juridiquement le fait objet du jugement en se référant à la coutume applicable, c’est
ensuite au comte de trancher le litige. Le malus est compétent au civil et au pénal à l’égard
de tous les habitants du Pagus (francs ou gallos romains). Le roi se réserve quand même le
jugement de certaines affaires spéciales : trahison, crime de lèse-majesté, désertion. Il faut
noter qu’il n’existe pas à l'époque de hiérarchie judiciaires, pas de procédure d’appel, il
n'empêche qu’en cas de déni de justice ou de mauvaise application le plaignant peut
s’adresser directement au roi. Le procès est accusatoire : ne s’ouvre qu’en présence d’un
accusateur, la particularité des droits barbares c’est de faire reposer la charge de la preuve
sur le défendeur (accusé) : pour se disculper il peut avoir recours au serment purgatoire,
concrètement il prête serment assisté par des co-jureur (personnes garantes de sa
sincérité). L’autre option pour l’accuser est d’amener une preuve : l’ordalie = le jugement de
dieu. Troisième option : lorsque le jugement précité est taxé de faux on va avoir recours au
duel judiciaire : ordalie bilatérale qui oppose par les armes les deux plaideurs : une sorte de
duel.

Paragraphe 2 : des institutions ecclésiastiques relais de la romanité

A. Une papauté affaiblie

1. Une situation politique difficile

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On va assister à un déclin de la papauté expliqué par la disparition de l’Empire romain


d'Occident. L’émergence de cette primauté du pape au IV et Ve siècles s’expliquait par
l’ancienneté du siège épiscopale romain (de St Pierre) mais cette primauté était surtout
conditionnée par la position politique de Rome en Occident, et donc, dès lors que l’Empire
d’Occident disparaît avec les invasions barbares, cette situation privilégiée disparaît.
Pendant plusieurs siècles la papauté va vivre des heures sombres : papes déchirés entre
plusieurs influences

- D’une part un empereur byzantin d’Orient (empire romain d’orient) qui tente de
maintenir sa domination en Italie et va tenter d’influencer le siège épiscopal romain
- L’influence des rois barbares qui installent leur royaume dans la péninsule

Tiraillés entre les deux, les papes qui se succèdent n’ont pas les moyens d’affirmer leur
primauté sur l’Eglise d’occident et cela se manifeste avec son élection. Le principe veut que
l’élection du pape soit le fait du clergé et du peuple de rome, mais concrètement cette
élection est souvent soumise à des pressions politiques, qui en fonction des périodes et des
rapports de force,viennent soit des barbares d’Italie soit des empereurs byzantins, et qui
vont discréditer le pouvoir pontifical. Malgré cette faiblesse la fonction pontifical conserve un
certain prestige

2. Le prestige attaché à la papauté

Les papes vont continuer à se considérer comme les chefs de l’Eglise, certains vont oeuvrer
à défendre la primauté :

- Gélase Ier (492-496) : il affirme l’indépendance du pouvoir spirituel par rapport au


prince (pvr séculier) et va notamment écrire à Anastase d’Orient en lui rappelant qu’il
y a deux pouvoirs et que le pouvoir spirituel est supérieur au pouvoir temporel →
donc tous les chrétien doivent se soumettrent au pape, y compris l’empereur :
justification les prêtres sont responsables au jour du jugement dernier du salut de
tous devant dieu.

- Grégoire le grand (590 et 604) : Il va lui aussi avoir une certaine sensibilité de la
situation politique l’entourant et comprend l'importance acquise par les nouveaux
royaumes barbares d'Occident et va donc se tourner vers ces derniers et avoir des
rapports assez importants avec les franc, les wisigoth d’Espagne et surtout les
peuples lombards d’Italie (autre peuple barbare installé en Italie). Il va affirmer que
les princes tiennent leur pouvoir temporel de dieu, ils doivent donc honorer dieu et
par conséquent utiliser leur pouvoir pour défendre l’église.

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B. Des évêques influents

Les diocèses avaient tendance à utiliser les mêmes limites administratives des anciennes
cités romaines et on va voir alors que l’importance de l'évêque se manifeste dans ces
territoires à un triple niveau :

- rôle politique
- rôle pastorale
- rôle administratif

1. Des hommes proches du pouvoir

À l’époque mérovingienne on compte environ une centaine de diocèses dans la Gaule : les
évêques sont issus pour la plupart des familles aristocratiques implantés sur le territoire :
font partie de l'élite, sont lettrés et riches. Grégoire de Tours est l’exemple type → il est né
vers 540 dans une ancienne famille sénatoriale et va être nommé évêque de Tours en 572
et deviendra par la suite l’historien de la dynastie Mérovingienne. L'évêque est élu par le
clergé et le peuple de la cité mais progressivement les interventions royales vont se
multiplier. L’édit de Clotaire II précise en 614 que l’élection se fera par le clergé et le peuple
mais que l’élu sera aussi ordonné par l'ordre du prince. Cette intervention des rois
Mérovingiens s’explique notamment parce que le roi recrute souvent ses principaux
conseillers au sein des évêques. Le rôle principal demeure d’ordre pastoral même si
important en politique.

2. Des pasteurs veillant sur le peuple.

L'évêque célèbre le culte divin, prêche et évangélise son diocèse. La question de


l’évangélisation est importante car le christianisme a fait des progrès considérables mais les
campagnes gauloises ne sont pas encore totalement libérées du paganisme. Cette
évangélisation passe par l’implantation de nvx lieux de cultes dans les campagnes
gauloises, on y attache des desservants et un patrimoine qui va permettre l’entretien
desservants → on voit se dessiner les paroisses. Ce rôle pastoral s'accompagne de
fonctions sociales qui sont à la fois une œuvre d’assistance (soutien aux plus faibles) et
d’instruction (création d’écoles épiscopales et puis presbytérales). L’instruction part donc des
clercs et s’élargit progressivement aux simples laïques.

L’évêque remplit aussi une charge d’administration.

3. Des administrateurs aux fonctions élargies

L’évêque se charge d’abord du patrimoine de son diocèse qui tend à se multiplier grâce aux
donations et à des lègues pieux motivés car on donne à l’église locale pour se libérer de ses
biens terrestres et s’assurer le salut dans l’au-delà. L’évêque n’est que le dépositaire de ce
patrimoine, il le gère et l’enrichit mais il ne peut pas aliéner ce patrimoine sans l’aval du
conseil de son clergé. Il remplit aussi des fonctions administratives séculières, il sert

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d’intermédiaire entre le comte et le peuple d’abord et puis, à partir du VIIe siècle, on voit que
certains évêques vont peu à peu annexer ces droits propres aux comtes.

Certains sièges épiscopaux vont même recevoir la charge de gérer l’impôt public. Ce qui
motive les rois mérovingiens à attribuer cette fonction aux évêques = l’évêque est souvent
un meilleur garant de la justice fiscale et on verra que grâce à ces prérogatives, certains
évêques vont effectuer d’importants travaux publics comme des aqueducs ou des
infrastructures enrichissant le fonctionnement du royaume par exemple. L’évêque
mérovingien qui est à la fois un pasteur et un administrateur, un héritier de la culture
romaine, incarne la civilisation d’une certaine manière. Des fonctionnaires royaux vont
profiter de la faiblesse ??? Dès la moitié du VIIe siècle on va constater que leurs pouvoirs ne
cessent de grandir. Pépin II De Herstal par exemple va rendre la fonction de maire du palais
héréditaire = grand pas franchi → les membres de la famille de Pépin II qu’on va appeler les
pépinides désormais et Carolingiens plus tard, vont s’attribuer le titre de principatus en
essayant de se mettre dans la continuité des empereurs romains (princeps) et on voit que
l’ancienne dignité romaine va devenir un titre pour ces maires de palais car les textes de
l’époque commencent à parler de « gouvernements princiers de maires de palais ». Après la
mort en 714 de Pépin II, son fils Charles Martel (au départ un chef militaire connu pour ses
conquêtes et notamment célèbre pour avoir repoussé les arabes venant d’Espagne en
octobre 732 près de Poitiers dans une ville s’appelant Moussais) va se rendre maitre de
l’ensemble du regnum francorum. Il est aussi connu pour son œuvre politique et c’est le
pouvoir qu’il va acquérir sur le plan politique qui va permettre à l’un de ses fils, Pépin le Bref,
de devenir Roi des francs et qui créera la dynastie des Carolingiens.

Chapitre 2 : La royauté carolingienne (VIIIe - Xe siècle)

Section 1 : De la royauté à l’Empire

Paragraphe 1 : La légitimité des Carolingiens

A. Le chemin vers la royauté

1. La succession de Charles Martel

En réalité, à la mort de Charles Martel, ses deux fils (Carloman et Pépin) lui succèdent. Ils
prennent le titre de prince et de duc des francs. Cette dernière notion est synonyme de chef
des francs. C'est une période de transition. Le trône royal mérovingien est vacant depuis
737 (mort de Thierry IV). Dans un premier temps, les deux princes font le choix d'établir sur
le trône un cousin de Thierry qui s'appelle Childéric III, de manière symbolique. Eux
continuent les conquêtes militaires de leur père et ils vont ainsi finir de soumettre la Gaule.
Autrement dit, ils vont en partie restaurer l'unité du royaume franc. En 747, Carloman se
retire définitivement et donc il ne reste que Pépin à posséder l'autorité. C'est ce dernier qui

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va procéder au basculement de dynastie car avec l'appui de l'aristocratie et du clergé va se


faire élire roi des francs.

2. L’élection et le sacre de Pépin Le Bref (751)

Pépin le bref veut aussi le soutien de la papauté (de Rome) et pour obtenir ce soutien, il va
envoyer à Rome son chapelain (Fulrad). Celui-ci a posé une question bien précise au Pape
(Zacharie). Il lui demande : Les rois n'exercent plus le pouvoir dans notre royaume. Est-ce
un bien ? Est-ce un mal ?” Le pape, qui a bien compris la tournure des événements, répond
: “mieux vaut appeler roi celui qui exerce le pouvoir effectivement afin que l'ordre ne soit pas
troublé.” Donc par ces mots, le Pape Zacharie dit en substance à Pépin de faire ce qu'il y a
faire pour que celui qui détient le pouvoir soit celui appelé roi. Une fois le soutien du Pape
obtenu, le roi Childéric est relégué dans un monastère.

Ce qui forge l'autorité des mérovingiens c’est les cheveux longs → donc ce dernier est
tonsuré. Le dernier mérovingien est éliminé. En novembre 751, Pépin est élu roi. Malgré les
soutiens assez larges dont il dispose, sa prise de pouvoir a malgré tout des airs de coup
d'État, et pour effacer cet aspect négatif → il va avoir recours à une vieille tradition biblique :
le sacre. Il va être sacré par les évêques gaulois et c'est la première fois qu'un roi franc se
prête à cette cérémonie. Il va être sacré une deuxième fois, en 754, et cette fois-ci, le sacre
est opéré par le nouveau pape (Etienne II). À cette occasion, pour assurer la continuité
dynastique, Pépin va faire sacrer avec lui ses deux fils (Charles et Carloman). Le pape va
lancer l'anathème (la menace de l'excommunication) contre tous ceux qui prendrait le titre
de roi des francs sans être de la lignée de Pépin. On verrouille et on garantit la nouvelle
dynastie.

B. Le chemin vers l’Empire

1. La puissance montante de Charlemagne

Carloman meurt en 771 et laisse donc Charlemagne comme seul roi. Il va procéder à
d'importantes conquêtes militaires qui vont faire de lui le maître de l'Occident. Pourtant, il
reste officiellement le "rex francorum" (roi des francs). La consécration suprême ne va lui
être acquise qu'au hasard d’un événement historique car Charlemagne va profiter du soutien
de la papauté pour devenir Empereur.

2. La consécration : le couronnement impérial

a) Les circonstances politiques

En 799, à Rome, le Pape (Léon III) est attaqué au cours d'une procession par le peuple de
Rome car ils contestent l'élection du Pape qui a eu lieu en 795. Le pape est sérieusement
malmené mais arrive à se réfugier auprès de Charlemagne, et obtient son soutien et le

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renvoie à Rome accompagné d'une puissante escorte militaire. Après avoir renvoyé Léon III
à Rome, Charlemagne prépare son voyage et à la fin de l'année 800, il se rend à Rome pour
rétablir l'ordre. Il faut noter qu'en principe, ceux qui ont attaqué le Pape ne sont justiciables
que de l'empereur. Or, à ce moment-là, il n’y a plus que l'empereur romain d'orient et dans le
même temps à Byzance l'empereur Constantin VI vient à peine de se faire détrôner par sa
mère Irène. Donc, la nouvelle arrive que le trône impérial d'orient puisqu'il ne peut être
occupé par une femme, est vacant. Il n'y a plus d’Empereur en Orient → concours de
circonstances positives pour Charlemagne. Léon III va donc couronner Charlemagne
empereur au cours de la messe de Noël de l'année 800.

b) La portée du couronnement

Matériellement, le couronnement prend la forme d'une consécration épiscopale.


Charlemagne reçoit les acclamations du peuple de Rome qui joue un rôle important dans le
choix de l'évêque habituellement. Une fois qu'il accède à cette charge d'empereur, il va
condamner les coupables de l'attentat contre le Pape. Il va choisir de prendre une titulature
pour se faire reconnaître → assez similaire aux empereurs d'orient. Il devient « Charles,
sérénissime auguste, couronné par Dieu, grand et pacifique empereur, gouvernant l’Empire
romain” il ajoute à ce titre "par la miséricorde de Dieu, Roi des francs et des lombards".
On trouvera dans certains actes postérieurs, le terme de "renovatio imperii". En parlant de
rénovation, on place l'empire carolingien dans la succession presque directe avec l'empire
romain d'occident. C'est un empire qui sera politiquement éphémère mais un empire qui va
renouveler un certain nombre d'institutions, qui va laisser des traces profondes sur les
allemands et les français qui naîtront plus tard de cet empire

Paragraphe 2 : La métamorphose de la monarchie carolingienne

Les Carolingiens, après être parvenus à la dignité royale, ont réussi à restaurer la dignité
impériale. C'est un processus rapide et les caractères de la monarchie que les carolingiens
ont mis en place ont des aspects propres à leur dynastie.

A. L’alliance du trône et de l’autel

Cette alliance est matérialisée par le sacre et une fois que le roi est revenu de l'huile sainte,
il est investi comme un prêtre d'un véritable ministère.

1. La symbolique du sacre

Cet aspect symbolique n'est pas propre aux carolingiens. Ce lien entre le pouvoir laïcs et
l'Église est déjà connu comme avec Constantin à l'époque de l'empire romain ou lors du
baptême de Clovis. Avec les carolingiens, ce lien prend une nouvelle dimension.
En se faisant sacrer, Pépin et ses fils vont donner à la fonction royale un nouvel aspect. La
cérémonie du sacre consiste en une onction religieuse d'huile sainte. On va oindre le roi
d'huile sainte → il existe une légende qui prétend que l'huile sainte du sacre aurait été
amenée par le saint esprit sous la forme d'une colombe au moment du baptême de Clovis.

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L'idée, en disant que l'huile utilisée est la même que pour le baptême de Clovis, c'est de
faire un lien avec la dynastie mérovingienne.
Pépin Le Bref n'invente pas cette cérémonie du sacre, en réalité le sacre trouve son origine
dans l'Ancien Testament car les anciens rois d'Israël se faisaient sacrer. Pépin s'inspire
probablement d'une situation qui lui est temporairement plus proche car les rois wisigoths
espagnols avaient eux-même repris cette cérémonie. À partir du moment où le roi est sacré,
le roi est l’élu de Dieu.

2. La portée du sacre : la définition d’un “ministerium regis” (la fonction du roi)

Les penseurs politiques vont essayer de définir le ministerium regis. Hincmar de Reims,
archevêque de Reims et conseiller du petit-fils de Charlemagne (Charles le Chauve) est un
des plus grands juristes et penseur politique de son temps. On lui doit d'avoir superposé
l'ancienne fonction germanique de la fonction royale aux principes du christianisme. Pour
Hincmar, le roi n'est pleinement roi que si ses actes sont conformes à l'enseignement
chrétien. Le roi doit notamment être garant de la paix, protéger les faibles et puisqu'il a été
choisi par dieu et a donc une fonction religieuse, il doit mener le peuple chrétien vers son
salut. Cette vision des choses développée par Hincmar aura des conséquences car à partir
de 869, les rois au moment du sacre, vont faire la promesse de remplir ces obligations, sous
la forme d'un serment. Le premier à se soumettre à ce serment est Charles Le Chauve.
Dans l'idée des théoriciens, le gouvernement du roi carolingien ne sépare pas le politique du
religieux. C'est pour ça qu'on parle de théocratie (gouvernement d'inspiration divine). C'est
une conception du pouvoir qui s'inspire de Saint Augustin et de son ouvrage "La cité de
Dieu". Dans ce contexte, initialement cette pensée qui trouve son apogée avec Hincmar, il
est important de noter que le couronnement de Charlemagne va donc donner encore plus
de force à cette théorie.

B. La renovatio imperii

1. La symbolique du couronnement impérial

La notion d'empire s'oppose à celle de royaume car le royaume, par définition, est délimité
dans l'espace. Il a des frontières alors que l'empire, par essence, a une vocation universelle.
L'empire romain avait vocation à couvrir l'ensemble du monde. Là encore, l'influence de
saint augustin se fait sentir car il avait chanté les louanges des grands empereurs chrétiens
comme Constantin ou Théodose. Par son biais, le souvenir de Rome fascine les hommes
cultivés de Charlemagne. On retrouve donc l'expression renovatio imperii. On cherche à
restaurer la grandeur de l'empire romain. Pourtant on est dans le cadre d'une dynastie
franque et la tradition franque prévoit que le royaume soit partagé entre les fils à la mort du
roi. Mais quand Charlemagne meurt, il ne lui reste plus qu'un fils en 814, Louis Le Pieux. Le
territoire n'est donc pas partagé et l'unité se maintient provisoirement car il aura lui-même
plusieurs fils.

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2. La difficile succession à l’Empire

a) La sauvegarde provisoire de l’unité de l’Empire : l’Ordinatio Imperii


(ordonnance de l’Empire)

L'ordinatio imperii est un texte pris par Louis Le Pieux dans lequel il organise sa succession.
Il décide que seul son fils aîné, Lothaire, succèdera à la dignité impériale. Aux cadets on
donne l'Aquitaine et la Bavière. Avec ce partage, il espère que les deux autres, avec de
vastes territoires, ne contesteraient pas la dignité impériale. Seulement, c'est une
construction qui va s'effondrer car en 823, Louis Le Pieux se remarie avec une princesse de
Bavière et a un nouveau fils (Charle Le Chauve) et l'impératrice va exiger, au nom de son
fils, la remise en cause de l'Ordinatio Imperii. Résultat : à la mort de Louis Le Pieux, l'empire
sera partagé.

b) L’échec : le partage de Verdun

À la mort de Louis Le Pieux, il lui reste trois fils seulement. Après un certain nombre de
conflits entre les trois fils, ils se réunissent en août 843 à Verdun pour un Traité qui va diviser
l'empire. L'empire tel qu'il avait été acquis par Charlemagne va être démantelé entre ses
différents petits-fils. C'est un partage et un règlement de paix entre les différents rois.

- Charles le Chauve, le plus jeune → récupère la francia occidentalis


- Louis le germanique → récupère les terres situées à l’est du Rhin
- Lothaire Ier → récupère la longue bande de l’Italie à la mer du nord

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C. La généralisation des liens personnels

Les Mérovingiens avaient déjà mis en place un lien personnel avec leurs fidèles. Avec
l'époque carolingienne, se développe un nouveau type de rapport : la vassalité.

1. La multiplication des liens d’homme à homme

La vassalité carolingienne trouve sa source dans le leudesamium. Ce système est le suivant


: on a d'abord un individu, le vassal, qui se recommande au roi. C'est ce qu'on appelle la
commendatio.

● Commendatio : un vassal se recommande au roi. Le vassal va placer ses mains


dans les mains du roi et par ce geste se met sous sa protection et lui jure fidélité.

Les carolingiens ont beaucoup développé ces liens personnels. Le Roi concède
temporairement une terre à son vassal et récupère cette concession temporaire lorsque les
liens avec le vassal sont rompus. Ce bénéfice doit permettre au vassal de subvenir à ses
besoins. C'est destiné à lui permettre de s'armer et de combattre pour le roi.

2. L’exploitation politique de la vassalité

Les carolingiens ont poussé au maximum ce principe notamment pour s’assurer la fidélité
des comtes. Pour cela, ils vont les inciter à entrer dans la vassalité. Les comtes ont
eux-mêmes des vassaux qui s’engagent par serment. On est face à un système complexe.
Les comtes ont leurs propres vassaux et le Roi va inciter ses comtes à devenir des vassaux
royaux. C'est un système de lien de dépendance personnelle qui va se développer. De plus,
en 847, un document officiel "le capitulaire de Mersen" invite chaque homme libre à se
choisir un seigneur. On incite tous les hommes libres à devenir le vassal de quelqu'un.
D'autre part, Charlemagne doit faire face à des menaces d'insurrection et va donc remettre
en vigueur l'ancien serment public de fidélité que devait prêter chaque homme libre. Ce
serment est d'abord une fidélité négative (les hommes libres ne doivent causer aucun tort et
ne pas troubler le royaume). Après le couronnement impérial, on a une évolution de ce
serment et Charlemagne exige un aspect positif (les sujets doivent accepter d'exécuter
ponctuellement les ordres impériaux et notamment de participer à l'armée).
Le capitulaire de 802 va clairement poser les règles. Dès lors, le serment des hommes libres
implique les mêmes engagements pris par les vassaux à l'égard de son seigneur. Mais ce
système de vassalité va dégénérer.

Section 2 : L’évolution des institutions

Paragraphe 1 : Une nouvelle “res publica”

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Les institutions doivent évoluer car l’empire carolingien comprend des territoires
nouvellement conquis. L’ensemble faisait un million de km2. Le secret de la réussite du
gouvernement d'un tel territoire c'est l'articulation entre l'administration centrale et locale.

A. L’administration centrale

● L'ancien palais mérovingien demeure, il est toujours itinérant en revanche, le maire


du palais disparaît.
● Le comte du palais lui demeure en place et c'est désormais lui qui est placé au
sommet de la hiérarchie judiciaire. À côté de lui, on trouve un personnage qui était
placé en retrait à l'époque mérovingienne
● L’archi-chapelain : le principal conseiller ecclésiastique, il a une importance
considérable qui s'explique par l'imbrication étroite qui existe entre institutions
laïques et ecclésiastiques
● Le chancelier : a pour mission de rédiger les actes législatifs. Il rédige les lettres
royales, garde les archives et le sceau royal. Le personnel de la chancellerie est
presque exclusivement composé de clercs car ce sont les seuls lettrés. Cette activité
de la chancellerie illustre parfaitement l'institution. L'activité montre la politique
administrative car l'acte écrit va jouer un rôle de plus en plus central et témoigne de
l'activité de la chancellerie et de la croissance de la politique administrative.

B. L’administration locale

Elle est organisée par Pépin Le Bref (deuxième moitié du VIIIème siècle) et sera finie d’être
organisée au début du IXème siècle. La structure de base est le comte mais au-dessus
Charlemagne crée de nouvelles circonscriptions.

1. Les comté ou pagus

Les circonscriptions de ces comtés ne sont pas toutes identiques. Certains sont immenses,
d'autres toutes petites. Un comte peut cumuler plusieurs comtés. Au début du IXe siècle,
l’empire compte environ entre 600 et 700 comtés. En principe, le comte est nommé et
révoqué par le roi. Dans les faits, on constate que de véritables dynasties comtales vont se
former et ces familles souvent puissantes doivent être ménagées en raison du poids qu’elles
exercent au plan local. Fréquemment, les comtes sont choisis au sein de cette aristocratie
locale. Pour faire parvenir ses ordres au comte, le roi dispose de deux moyens principaux.

Chaque année, au moment du printemps, avant le départ de l'Ost (service militaire des
vassaux), le roi rassemble l'aristocratie laïque et ecclésiastique et à cette occasion, il peut
donner un certain nombre de directives. Seulement, la récurrence est assez large (une fois
par an) et donc pour remédier à cet inconvénient, Charlemagne va créer de nouveaux
fonctionnaires pour contrôler ce système : les Missi Dominici.

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2. Les missi dominici

À partir de 802, Charlemagne divise les vastes régions administratives en Missatica. On y


retrouve les Missi Dominici. Par circonscription on va trouver un duo : un ecclésiastique et
un laïc. L'ecclésiastique est l'archevêque de la circonscription et le laïc porte le titre de
comte. Ces deux agents vont surveiller l'administration des différents comtés et vont
s'assurer de la bonne transmission des ordres du Roi. On assiste à la mise en place
structurée de centralisation administrative. Aussi, on constate que cette surveillance
administrative s'applique surtout au territoire de l'ancien royaume franc et que les régions
conquises plus récemment sont dotées d'un régime spécial car elles font l'objet d'une
surveillance militaire accrue.

C. La justice

Il y a une continuité avec les structures mérovingiennes. Le tribunal ordinaire est toujours le
mallus comtal. Les affaires les plus graves sont toujours jugées par le tribunal du palais.
Ceci dit, un certain nombre de réformes vont rationaliser le fonctionnement de la justice et
vont avoir des conséquences.

1. Le mallus réorganisé et contrôlé

Les rachimbourgs disparaissent et sont remplacés par Charlemagne par des assesseurs
permanents : les Scabini (ou échevins). Ces échevins sont choisis par les plus riches
propriétaires du comté et on attend d'eux une réelle connaissance des usages juridiques. En
811 Charlemagne va faire une réforme importante et va tenter de réprimer les abus des
comtes. Par cette réforme désormais le comte préside le mallus pour les affaires
importantes : vol, incendie, crime… Pour les causes moins importantes, elles sont jugées
par les assesseurs. Cette nouveauté donnera plus tard la Haute et la Basse Justice. Les
comtes, dans l'exercice de la justice, sont aussi soumis au contrôle des Missi Dominici.

2. Les règles de procédure maintenues

Comme avec les mérovingiens c'est une procédure accusatoire et formaliste. La preuve
incombe toujours au défendeur, qui doit se disculper comme à l'époque mérovingienne par
le biais de serment purgatoire ou par le biais de l'ordalie. Charlemagne va parfois
encourager l'ordalie par esprit de piété. En effet, on pense que l'ordalie évite les faux
serments, on évite donc l'offense à Dieu.

Paragraphe 2 : Les institutions ecclésiastiques, alliées des autorités laïques.

A. L’alliance de la papauté et des Carolingiens

La papauté traverse des heures sombres mais se redresse à l'époque carolingienne au prix
d'une alliance qui aura des conséquences réciproques.

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1. Le soutien apporté par la papauté

Ce soutien accordé par la papauté à Pépin Le Bref n'est pas sans contrepartie puisque pour
se faire sacrer, Pépin a dû s'engager à restituer au Pape un certain nombre de territoires
situés en Italie, considérés comme appartenant à l'Église de Rome. En acceptant de
reconnaître le roi Carolingien comme l'élu de Dieu, la papauté en profite pour reculer une
partie de son pouvoir temporel. Or c'est important pour le Pape, parce qu'il doit s'affirmer
face aux puissances séculières. Pour justifier ses revendications sur les terres italiennes, le
Pape va faire rédiger un faux document. C'est ce qu'on appelle la "fausse donation de
Constantin" → ce texte reconnaîtrait au Pape des droits sur l'Italie et même sur la partie
occidentale de l'Empire. Il affirme la primauté de Rome sur tous les autres sièges
d'Occident. Le texte indique que ces prérogatives auraient été concédées par Constantin au
Pape de l'époque Sylvestre Ier.

2. La protection du trône pontifical

Les monarques Carolingiens se posent en protecteurs de la papauté. Lorsque Léon III est
malmené par le peuple de Rome, il s'en remet à Charlemagne qui lui apporte son soutien.
Ce qui explique cette faiblesse de l'institution pontificale c'est d'abord le poids de la noblesse
romaine dans l'élection des papes. Pour se libérer de ce poids, les papes vont avoir recours
aux Carolingiens mais non sans contrepartie. La conséquence sera la main mise sur le trône
apostolique. Cela va se concrétiser avec un texte qui s'appelle la "Constitutio Romana", qui
date de 824 que l'on doit à Louis Le Pieux et son fils Lothaire. Ces derniers affirment leur
autorité sur Rome. À partir de cette date, deux Missi impériaux vont représenter l'empereur
au moment de l'élection pontificale. Cette situation présente des inconvénients car la
papauté perd une partie de son autonomie et plus tard lorsque l'empire carolingien
s'étendra, le pape tombera sous la tutelle des empereurs allemands qui se veulent les
héritiers carolingiens. La situation ne manque pas davantage quelques avantages et
notamment les poncifs vont se trouver libérés des factions et oppositions de la noblesse
romaine. On va voir que certains papes vont accomplir une importante œuvre politique.
Notamment Nicolas Ier qui est pape entre 858 et 867 et aussi Jean VIII qui est pape entre
872 et 882. Tous les deux seront de grands papes législateurs et de grands défenseurs des
privilèges de Rome.

B. L’Église, clef de voûte de la société

Les progrès de la christianisation expliquent l'importance de l'Église, mais aussi la faiblesse


des structures étatiques de l'Empire.

1. La participation du pouvoir carolingien à la mission de l’Église

Les carolingiens se présentent comme des défenseurs de la foi chrétienne et des


défenseurs de l'Église. Pour cette raison, Charlemagne n'hésite pas à intervenir
personnellement dans les domaines les plus divers concernant l'Église parfois même dans

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des querelles théologiques. Le rôle éducatif de l'Église est aussi promu par les rois
carolingiens → les évêchés et les monastères vont se doter d'écoles qui vont former des
clercs qui pourront à leur tour enseigner, au sein des paroisses, l'écriture, la lecture, le
calcul, etc. Les cadres de l'Église sont aussi les cadres de la monarchie donc le pouvoir
politique a d'autant plus à cœur la formation des clercs.

2. L’Église, pilier du pouvoir

Elle l'est à plusieurs égards. Les évêques participent à la mission de Missi Dominici.
D'ailleurs l'évêque est considéré comme un délégué permanent de l'empereur dans son
diocèse et comme les évêques sont susceptibles d'avoir des postes importants dans
l'administration, les carolingiens contrôlent étroitement l'élection des évêques. Le roi sur
proposition de l’archi-chapelain refuse ou accepte le candidat élu. S’il accepte, le nouvel
évêque va recevoir le bénéfice en échange de sa fidélité et donc il devient un vassal du Roi.
L'évêque surveille la bonne répercussion des instructions royales par le biais du clergé au
sein de son diocèse. Plus généralement, les structures ecclésiastiques se constituent des
auxiliaires du pouvoir laïc que ce soit sur le plan administratif mais aussi sur le plan fiscal et
militaire.

Conclusion :

L'empire carolingien est assez éphémère puisqu'il sera victime des partages entre les
descendants de Charlemagne. Il sera aussi victime du développement des liens personnels
d'homme à homme parce que progressivement cette habitude de distribuer aux vassaux non
seulement des terres mais aussi des charges publiques, va se multiplier. Jusqu'au dernier
quart du IXème siècle, le roi conserve toujours le droit de révoquer les titulaires de ces
charges. Le basculement intervient avec une mesure prise initialement de manière
temporaire par Charles Le Chauve en 877 à Quierzy-sur-Oise. Cette année-là, Charles Le
Chauve prépare une expédition en Italie pour aider le Pape et il décide en accord avec les
grands du royaume, qu'en cas de décès d'un comte, c'est son fils qui lui succède. Cette
mesure prise pour maintenir une stabilité va entraîner l'hérédité des fonctions comtales et à
la même époque pour faire face à des menaces, Charles Le Chauve confie le
commandement militaire de vastes régions à des fidèles qu'il nomme "ducs". Par exemple,
la région d'Angers et de Bis sont confiées à un certain Robert Le Fort qui n'est autre que
l'ancêtre des capétiens. Face à la faiblesse des derniers carolingiens, ces ducs vont léguer
leur pouvoir à leur fils et donc en l'espace de deux générations ces grands personnages
vont se libérer de la tutelle du pouvoir royal, et on va voir apparaître de véritables
principautés territoriales au sein de la Francia Occidentalis qui vont à leur tour éclater et vont
donner lieu à la féodalité.

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Deuxième partie : La france médiévale (XI - XV)

TITRE I - LA PÉRIODE FÉODALE (XI - XIII)

Chapitre 1 - Un nouvel ordre politique

La féodalité renvoie à un type de sté bien déterminé, c’est ce qu’a connu l’europe
occidentale. Elles sont issues du démembrement de l’empire carolingien. 3 traits dominant
qui caractérisent la féodalité : développement poussé des liens de dépendance d’H à H, le
morcellement extrême du droit de propriété, et un morcellement du pouvoir public.

Section 1 - L’éparpillement de l’autorité

Paragraphe 21- Le morcellement territoriale : l’enchatellement

À la fin de l’époque carolingienne on constate que des places fortifiées s’élèvent dans les
campagnes pour faire face à une insécurité croissante et qui est accrue par différentes
invasions sur le territoire. Initialement ces châteaux s'établissent à l’initiative du roi ou au
moins sous son contrôle. Progressivement on constate que ces châteaux passent d’abord
sous la maîtrise des grands princes territoriaux puis aux contes et finalement ils échappent
aux contes et passent dans le nord aux mains d’anciens administrateurs carolingiens :
vicomtes, viguiers ou avoués. Dans le sud les châteaux passent plutôt aux mains des
grands propriétaires, ils vont constituer autour d’eux une bande d'hommes armés qu’on va
appeler les “milites”. Certains d’entre eux vont à leur tour bâtir de nvx emplacements
fortifiés. Ces territoires vont devenir ensuite ce qu’on appelle les “seigneuries”.

Paragraphe 2 : Les pouvoirs à l’intérieur de la seigneuries

A. Le seigneur “banal”

Au sein de la seigneurie le châtelains exerce pour son propre compte les droits qui était
auparavant dévolus à la puissance public : notamment le ban (d'où l'appellation banal).
Cette installation résulte de la nécessité de rechercher la protection d’un individu plus
puissant et c’est d'autant plus nécessaire qu'à cette époque l’État n’existe pas. + Souvent on
cherche à échapper à la violence d’un autre seigneur. Le seigneur administre la justice et
perçoit les amendes.

B. Les droits seigneuriaux

Les hommes placés sous la juridiction du seigneur on dit qu’ils sont : in potestate. En
contrepartie de la protection accordée par le seigneur ces hommes paient une taxe qu’on
appelle la taille et le seigneur peut aussi prétendre certains services de la part de ces
hommes : les corvées → construction de forteresse, route, chemin. Le seigneur perçoit
aussi pour lui et ses hommes un droit de gîte, s' il est particulièrement puissant il pourra

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frapper monnaie à son effigie. Il perçoit aussi les “banalités” → impôts qui consiste en des
droits de péage, transit et entrepôt sur les marchandises qui transitent par la seigneurie. Il
taxe aussi les étrangers de passage dans la seigneurie : “les aubins” → s' ils meurent dans
le territoire sans héritiers directs, le seigneur peut se saisir de leur bien : “droit d’aubaine”. Le
seigneur dispose d’un monopole : les paysans utilisent les instruments de production du
seigneur. À partir du 11e siècle on commence à parler des coutumes de la seigneurie puis
va émerger un ordre interne fondé sur un compromis entre le seigneur et ceux qui se sont
placés sous sa protection.

Section 2 - Les liens féodaux vassaliques

La façon dont s'établissent les rapports entre les individus est caractéristique de la période.
Il y a d'abord un élément personnel et un élément réel. La multiplication des liens entre ces
personnes, doublés par les liens réels, va poser le problème des rapports hiérarchiques
dans la société féodale

Paragraphe 1 : un lien personnel, la vassalité

Def : elle résulte d’un contrat par lequel un homme (vassal) s’engage dans la dépendance
d’un autre homme (le seigneur). Il existe une cérémonie d’engagement dont les formes sont
fixées au début du XIIe. Il y a deux étapes : l’hommage et le serment.

A. L’hommage

Fait référence à la "commendatio" → le vassal se donne à genoux les mains jointes dans
celles de son futur seigneur = la “datio manuum”. Une fois le rite accompli, les partis
échangent des paroles qui sont un engagement verbal. Le vassal dit "je deviens ton homme"
et le seigneur répond "je te reçois et prends comme homme". Le seigneur relève le vassal et
parfois il va lui donner un baiser de paix, c'est “l’osculum pacis".Ce rite engendre déjà à lui
seul des obligations → seigneur doit protéger celui qui s’est placé dans sa dépendance, il
doit aussi lui procurer de quoi subsister : soit en l'hébergeant ou en le casant = lui donner
un fief qui remplace l’ancien bénéficiaire. Les vassaux qui disposent d’un fief sont appelés
les “chasés”. En retour, ils doivent assister et servir le seigneur avec respect et loyauté dans
un dévouement total.

B. Le serment

Il jure sur la bible ou sur une relique sainte → s' il manque à son serment : il est félon mais
aussi parjure = voué à la damnation éternelle. Les engagements qui découlent du serment
sont essentiellement négatifs et sont définis par Fulbert de Chartres : “Celui qui a juré fidélité
doit s’abstenir de nuire à son seigneur, ne pas nuire c’est ne pas porter atteinte aux biens du
seigneur, à sa personne physique..”

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Paragraphe 2 : le lien réel, le fief

A. La concession du fief par le seigneur

Le mot "fief" vient du latin « fevum » ou « feodum ». Dans la germanie ancienne, ce terme
désignait les cadeaux échangés entre les clans pour renforcer la paix. À l'époque féodale,
ce terme va se substituer au terme de "beneficium".En général, le fief est constitué d'une
terre avec éventuellement les droits de puissance publique qui s'y attachent. Parfois, le fief
peut consister en une rente/revenu. Quelque soit sa nature, le fief est une concession à
charge de service. Le fief va progressivement devenir un véritable patrimoine pour le vassal.
La remise du fief se fait par un acte formaliste d'investiture. La remise du fief obéit à un
certain nombre de formes. L'acte qui confère au bénéficiaire la saisine du fief est le plus
souvent la "montré du fief". Autrement dit, le seigneur présente la terre au vassal. Si le
territoire n'est pas trop vaste, ils vont en faire le tour à cheval. Sinon, le seigneur va remettre
au vassal un objet symbolique qui représente la terre en question (bois, terre provenant du
fief). À partir du XIIème siècle, avec le formalisme qui va augmenter, on va ajouter un acte
écrit qui va décrire ce que comporte le fief en biens et en hommes. Cet acte a un nom
particulier : l'aveu et le dénombrement. Progressivement, le fief va devenir la véritable
contrepartie de l'engagement du vassal. Finalement, c'est le fief qui va obliger le vassal
envers son seigneur. Fulbert de Chartre dit : "pour mériter son fief, le vassal doit fournir
fidèlement à son seigneur aide et conseil".

B. Les obligations du vassal

1. L’aide

En latin "auxilium", l'aide comprend deux éléments.

● Aspect militaire : l’estage = un service de garde au château du seigneur / L’ost : aide


spéciale en cas de combat
● Aspect pécuniaire : vassal doit aider le seigneur dans 4 cas : payer la rançon du
seigneur prisonnier, payer les frais d’adoubement du fils aîné du seigneur, constituer
la dote de sa fille, aider pour que le seigneur puisse éventuellement partir à la
croisade.

2. Le conseil

C'est le "consilium". C'est un service de cour. Le vassal doit participer à la vie de la cour de
son seigneur. Si le seigneur lui demande son avis, le vassal devra renseigner le seigneur sur
la gestion des domaines ou le gouvernement de la seigneurie. La cour seigneuriale a aussi
une justice paritaire, on est jugé par ses pairs. Elle peut juger un vassal pour ce qui
concerne tout le contenu de ses relations féodo-vassaliques. Si le seigneur a manqué à ses
obligations à l'encontre du vassal, ce-dernier va pouvoir s'adresser aux seigneurs de son
seigneur. On parle du suzerain. Si le seigneur est fautif, la sanction sera le désaveu. Cela

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signifie que le lien féodal entre le vassal et son seigneur est rompu, ceci dit, le vassal
conserve le fief et devient à partir de ce moment, vassal du suzerain et plus du seigneur
initial. Si en revanche c'est le vassal qui manque à ses obligations, il est susceptible d'être
sanctionné sous deux formes. Il peut faire l'objet d'une confiscation temporaire du fief, c'est
la saisie. Ou alors, une sanction plus sévère car définitive, c'est la commise. Ceci dit, ces
procédures sont assez rares. Initialement, le fief est une concession strictement personnelle
donc en cas de rupture du lien de vassalité ou à la mort du vassal, le fief revient au seigneur.
Mais rapidement on va comprendre que ce n'est pas dans l'intérêt du seigneur de retrouver
son fief, ainsi les fiefs vont se transmettre de manière héréditaire.

C. Les progrès de la patrimonialité du fief

À partir du moment où le caractère héréditaire du fief se développe de manière directe, c'est


au début du XIIème siècle qu'il se développe aussi dans la ligne collatérale. Comment se
passe cette transmission du fief ? Initialement, à la mort du vassal, le fief revient
provisoirement au seigneur et celui-ci investit le fils du vassal qui lui prête hommage et
fidélité. Le nouveau vassal, à ce moment-là, offre un cadeau au seigneur. Le retour du fief
au seigneur permet de nouer un nouveau lien entre le jeune vassal et le seigneur. À partir du
XIIème siècle, cette procédure devient automatique entre le fils du vassal défunt et le
seigneur. Du coup le cadeau que remettait le néo-vassal se transforme en droit de mutation.
Il est possible que l'héritier du vassal soit mineur. S'il l'est, on organise une garde provisoire
jusqu'à sa majorité. Il est aussi possible que l'héritier soit une femme. Dans ce cas on dit
que "le fief tombe en quenouille". Initialement lorsque le fief devait revenir à une femme, elle
était écartée de la succession car elle était considérée comme inapte à rendre des services
militaires. Mais assez rapidement, c'est l'hérédité, quelque soit le sexe, qui va l'emporter. Si
la femme est mariée, c'est l'époux qui devient vassal et qui remplira les obligations propres.
Sinon, le seigneur peut lui présenter trois candidats entre lesquels elle devra se prononcer.
Si elle n'en choisit pas, elle se prête au risque d'une commise sur son fief (confiscation
définitive du fief). Si elle choisit elle-même son époux, le seigneur doit donner son agrément
à l'époux choisi.

Para 3 : Les difficultés nés de la hiérarchie féodale

À l'époque carolingienne, la règle est qu'on a un vassal et un seigneur. Le système va


dégénérer car pendant tout le Xe et le XIe siècle on assiste à une prolifération des liens
vassaliques qui vont s'entendre à tous les niveaux de la société et qui se développent sans
ordre précis. Donc, avec ce développement, il n'est pas rare qu'un seul vassal ait plusieurs
seigneurs. Cette multiplication des seigneurs pour un même vassal est le fruit des luttes
d'influence pour dominer telle ou telle seigneurie, c'est aussi le fruit du démembrement de
certaines seigneuries. Le phénomène de la vassalité multiple va se répandre. Un exemple :
au milieu du XIIe siècle, le comte de Champagne a prêté hommage a une dizaine de
seigneur (Roi de France, Duc de Bourgogne, Archevêque de Reims, etc) → quand on
connaît les obligations qui engagent le vassal à son seigneur, ce phénomène pose quelques
problèmes et donc rapidement les juristes vont tenter de concilier et d'organiser les
engagements multiples. Au début du XIe siècle, on voit apparaître la clause de réserve de
fidélité. Cette clause va être utilisée par Fulbert de Chartres en 1008 à l'encontre de ses

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vassaux. Cette clause prévoit que le vassal d'un premier seigneur ne devient l'homme d'un
second seigneur qu'en subordonnant son nouvel engagement au premier. Finalement, c'est
le premier engagement qui reste prioritaire. Mais cela ne va pas suffire car cette multiplicité
des engagements va être poussée à l'extrême. D'autres systèmes vont apparaître → vers le
milieu du Xe siècle, on va distinguer ce que l'on appelle "l'hommage lige" et "l'hommage
plane". Les vassaux vont prêter hommage mais il y a différentes qualités d'hommages.

● L'hommage lige implique au profit du seigneur un service prioritaire


● L’hommage plane, ayant des effets moindre, on organise une sorte de hiérarchie
entre les hommages mais cela sera insuffisant car les hommages liges vont se
multiplier. Du coup, les juristes vont se demander : lorsqu'un vassal est l'homme lige
de deux seigneurs, qui doit-il servir en premier ? Si on est l'homme lige de deux
seigneurs, pour certains juristes, l'importance va vers le seigneur le plus ancien. Pour
d'autres, ce qui prime c'est l'importance de la concession du fief. Tous ces efforts
pour dégager une hiérarchie compréhensible ont été des échecs et donc cela va
donner naissance à un certain nombre de conflits. La seule hiérarchie que l'on peut
mentionner est la hiérarchie judiciaire. Cette hiérarchie, en principe, remonte
jusqu'au Roi.

Section 3 : une société dominée par la féodalité

Paragraphe 1 : la hiérarchie des personnes

A. La diversité économique et sociale du monde féodal

Sté féodale se caractérise par une forte hiérarchie sociale, le premier clivage au sein de
cette sté s’opère entre les clercs et les laïcs . Les clercs détiennent l’instruction alors que
chez les laïques elle est rudimentaire si ce n’est complètement inexistante. Au sein des
laïques on distingue :

- Ceux qui commandent et détiennent le pouvoir militaire


- Ceux qui travaillent la terre (les paysans)

Au final 3 grps se distinguent : les clercs, les laïcs qui combattent et commandent et les laïcs
qui travaillent. Cette classification au sein de la société va être clairement mise en évidence
par les intellectuels dès le début du IXe siècle. Cela va aboutir à une classification juridique
entre les individus en fonction de leur statut : ceux qui prient, ceux qui combattent et ceux
qui travaillent. Cet ordre va durer jusqu'à la nuit du 4 août 1789.

B. La division tripartite de la société

1. Les oratores

Ils appartiennent à l’ordre clérical. On distingue deux grps : ceux qui ont reçu une ordination
sacerdotale (prêtres : séculiers) et ceux qui ont prononcé des vœux (les religieux :
réguliers).

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- Les séculiers : des hommes exclusivement qui obéissent à une stricte hiérarchie →
au sommet le pape à la tête de toute la chrétienté latine puis le collège des cardinaux
(rôle est d’élire le pape), ensuite on trouve les archevêques (à la tête des provinces
ecclésiastiques), puis les évêques (gouvernent les diocèses), ensuite les
archidiacres (auxiliaire directes des évêques), les doyens (archiprêtres, à la tête des
doyennés) et enfin la paroisse (la cure à sa tête les curés). Toutes ces figures sont
tous des prêtres (à part l'archidiacre). Ils peuvent donc tous dispenser, au sein de
leur circonscription, les sacrements. Ils détiennent la "cura animarum", le soin des
âmes

- Les réguliers : hommes ou femmes, ils vivent en respectant une règle et en retrait
du monde : ils font une profession religieuse et jure d’observer la pauvreté, la
chasteté, l'obéissance à la règle et à ceux qui sont chargés de surveiller la bonne
obéissance de la règle. À partir du moment où les religieux font cette profession, ils
considèrent qu’ils meurent au monde; Ils ne possèdent plus rien personnellement et
vivent en communauté. Le fonctionnement est moins hiérarchisé que chez les
séculiers = une communauté mère qu’ils gèrent, souvent une abbaye avec un abbé
ou une abbesse à sa tête. Il ou elle est aidé(e) par des auxiliaires pour gérer
l’abbaye. En dessous de l’abbé il y a le prieur et tous les autres en dessous sont
égaux hiérarchiquement. Quand des filiales sont ouvertes → on place des prieurs à
leur tête = plus des abbayes mais des “prieurés”.

2. Les pugnatores ou bellatores

Ce sont ceux qui combattent (les chevaliers). On y entre par une série d'événements comme
l'adoubement. Elles requièrent de réaliser un certain nombre d'épreuves militaires. À la fin
du XIe siècle, l'Église va christianiser ces rites et l'idée est d'opposer au guerrier brutal, le
guerrier bienfaisant qui met son épée au service de Dieu.
Au Xème siècle, on a une différence de terminologie de ces guerriers entre

- le Nord : on les désignait sous le terme de miles


- et le Sud : où on les appelait Cabalari

Ces guerriers ne se confondent pas encore avec les nobles. Les nobles sont ceux qui
détiennent à l'époque carolingienne les fonctions publiques (Ex : les comtes) et cette fusion
entre chevalerie et noblesse va intervenir au cours du XIème siècle pour deux raisons :

- Pour combattre, il faut détenir certains moyens financiers pour pouvoir s'armer et
- À l'inverse, pour être seigneur, il faut être en mesure de défendre un territoire. C'est
ainsi que s'opère la fusion qui permet l'apparition de la noblesse médiévale.

3. Les laboratores

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Ils ne sont ni clercs ni nobles → à l’époque (XIe et XIIe) ces laboratores se sont
essentiellement des paysans. À cette époque leur statut est variable et on peut opposer
deux catégories :

1. Les libres → les vilains ou roturier


2. Les non libres → les serfs : descendants des anciens esclaves de l’Antiquité ou
bien il peut aussi s’agir des descendants d’hommes libres qui ont fait le choix de se
placer sous la dépendance d’un seigneur. Ce qui caractérise les serfs c'est d'être
rattaché à la “glèbe” → la terre cultivée = à la différence des esclaves on ne peut les
vendre qu’en vendant la terre. Ils sont frappés de “mainmorte” : à leur mort leurs
biens reviennent au seigneur. Autre condition : le formariage : interdiction de se
marier hors de la seigneurie → éviter la fuite de la force de travail. Ils sont aussi
soumis à un impôt seigneurial plus fort : ils sont “taillables et corvéables à merci”. À
partir de la fin du XIIe siècle le statut serville tend à disparaître → on constate que
les conditions qui sont imposées au cerf sont rachetables = serf peut payer pour ne
pas y être soumis. Auront lieu des affranchissements massifs, parfois contre
monnaie.

Paragraphe 2 : la hiérarchie des terres

L’époque féodale se caractérise par un recul du concept romain de propriété : il se


décompose en 3 éléments

1. Usus → droit de jouir d’un bien


2. Fructus → droit d’en percevoir les fruits (revenus)
3. Abusus → droit de disposer d’un bien = pouvoir l’aliéner ou de le détruire

Dans le monde féodal la plupart des biens échappent à ce concept de propriété romaine →
autrement dit lorsqu’une terre est inféodée, les trois éléments n’appartiennent plus à la
même personne.

A. Les tenures féodales

1. Les origines des tenures

Elles remontent à la fin de l’Antiquité : IVe siècle l’organisation des grands domaines à
tendance à évoluer. Un partage se fait entre le grand propriétaire (conserve un droit
“éminent”) et ceux qui exploitent la terre, les tenanciers qui acquiert un “droit utile”. Les
grands domaines vont avoir tendance à se diviser en deux parts distinctes :

- Ce que le maître conserve pour lui et fait exploiter pour son compte
- Une partie concédée aux tenanciers qui exploitent la terre mais sont redevables de
services à l’égard du maître (les corvées).

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Ce système se complexifie : certains petits propriétaires indépendants vont se placer


volontairement dans la dépendance d’un plus grand dont ils recherchent la protection, ils
abandonnent leur pleine propriétés et entrent dans le système des tenures féodales. Ces
démembrement vont être le principe d’existence des terres → chaque seigneuries se divise
en 2 masses de terres :

- D’une part la réserve : part dont le seigneur se réserve l’exploitation direct


- D’autre part une tenure exploitée par les tenanciers

Dc sur ces terres concédées à des exploitants les seigneurs possèdent le domaine éminent
et les tenanciers possèdent le domaine utile → cet ensemble constitue le territoire du
seigneur.

2. La place des tenures dans la seigneurie

La réserve seigneuriale tend à disparaître : seigneur est un guerrier, il n’a plus le temps de
surveiller l’exploitation. Seigneurie constitué mtn exclusivement de tenures et les tenanciers
peuvent êtres soit serfs soit libres :

- La tenure servile : elle n’est pas héréditaire → mort du serf = elle revient au
seigneur
- La tenure roturière : exploitée par un homme libre mais elle est elle aussi concédée
à charge de service → homme libre s'engage à effectuer un certain nb de services.
Elle résulte d’un contrat qu’on appelle “bail à cens” → concession d’un bien
immobilier en échange d’une redevance fixe (argent ou denrées). L’homme libre doit
aussi un certain nb de corvées + si il ne respecte pas ses obligations il s’expose à
une saisie de sa terre qui sera remplacée au XIIIe siècle par une amende. Cela
s'explique parce qu' à partir du XIème siècle, la censive est devenue héréditaire. Les
enfants du tenancier lui succèdent.

B. Les alleux

1. Localisation des alleux

Alleux : des terres libres que l’on ne détient de personne si ce n’est de dieu. Des terres qui
appartiennent pleinement à une seule personne. Autrement dit, l'usus, le fructus et l'abusus
sont dans les mains d'une seule personne. Entre le IXème et le XIIème siècle, le nombre de
ces terres se réduit. La féodalisation du sol est plus radical au nord de la loire qu’au sud →
c’est là que l’on trouve le plus d’alleux

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2. Le régime juridique des alleux

Il est variable en fonction de la taille des alleux et de sa localisation, certains alleux sont
indépendants sur le plan fiscal mais reste soumis au ban d’un seigneur → ce sont
généralement les plus petis alleux. Les + grand alleux (alleux "banaux") emporte pour le
détenteur le droit de ban. Le nb d’alleux va être décroissant au cours du temps.

Les statuts juridiques de la terre comme celui des personnes se sont mis en place de
manière progressive → se sont à peu près fixés au début du XIIe siècle : va apparaitre un
véritable droit féodal et paradoxalement c’est au moment où ces règles vont commencer à
se fixer que la féodalité elle même va amorcer son déclin → cette décadence des institution
féodales s’explique par un facteur majeur : le pouvoir croissant du roi.

Chapitre 2 : les institutions politiques

Jusqu'au milieu du XIIe siècle le pouvoir féodal est essentiellement aux mains des
“feudataires” = les détenteurs de fiefs. Certains d’entre eux sont particulièrement puissants
et on peut dire qu’ils sont à la tête de véritables petits états. Une expression va se
développer : “principauté féodale” : ex les ducs de Bretagne, Normandie, comte d’Anjou, le
duché d’Aquitaine. Aliénor d’Aquitaine est divorcée du roi Louis et épouse en secondes
noces un prince angevin en 1158 Henri II Plantagenêt et l’aquitaine devient anglaise.
Néanmoins la royauté française n’est pas anéantie, il existe toujours un roi des francs. Cette
royauté va finir par regagner progressivement du pouvoir à partir de la seconde moitié du XIIe
siècle. Ce siècle est marqué par le développement des villes et un renouveau des institutions
ecclésiastiques.

Section 1 : La royauté

Para 1 : Le maintien de l’institution royale

Depuis la fin du Xe siècle la royauté française est au mains d’une nouvelle dynastie : les
capétiens. Si effectivement le roi en lui-même se caractérise par une certaine faiblesse, il
demeure que la dignité royale conserve un certain prestige. On verra comment les capétiens
avec une certaine obstination vont savoir utiliser le système féodal pour regagner un pouvoir
puissant.

A. L’installation d’une nouvelle dynastie sur le trône

1. L'avènement d’Hugues Capet

La transition entre les deux dynasties se fait par étapes. Il faut d’abord souligner un aspect
important qui caractérise la fin de la dynastie carolingienne : fin du IXe siècle la royauté
française est devenue élective, par le biais de cette élection on a deux dynasties qui
s'alternent sur le trône : Carolingien et les futurs Capétiens qu’on appelle sur le moment les

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“Robertiens”. Celui qui donne son nom à cette courte dynastie c’est Robert le Fort. En 888 le
fils aîné de Robert le Fort, Eude est sacré roi par l'archevêque de Sens, à sa mort le pvr
retourne aux Carolingiens et “Charles le Simple” retourne sur le trône. En 922 les grands du
royaume déposent Charles et mettent sur le trône Robert 1er qui est le frère d’Eude. La
couronne revient ensuite aux Carolingiens qui vont la conserver pendant une cinquantaine
d’années. En 987, Louis V monte sur le trône mais celui-ci meurt jeune et sans enfants. Son
plus proche parent est son oncle Charles de Lorraine et il prend sa succession.
L'archevêque de Reims de l’époque Adalbéron mène campagne en faveur d’Hugues Capet
qui est le petit fils de Robert 1er, pour défendre son candidat il va d'abord rappeler que la
royauté n’est plus héréditaire mais élective, ensuite il souligne que Louis V n’a pas d’héritier
en ligne directe et que si on donnait la royauté à son nom ca obligerait à remonter l’arbre
généalogique et choisir un collatéral. Or il s'avère qu'à cette époque la succession
collatérale n’est pas encore admise. La véritable raison de cette sponsorisation est sans
doute qu’Hugues Capet est certes un grand seigneur (dux in francia) mais il est loin d'être le
plus puissant des princes territoriaux et ne risque donc pas d'être une menace au pouvoir
des grands princes territoriaux. Les grands du royaume écoutent les arguments et
perçoivent la raison cachée et choisissent de désigner Hugues Capet comme le nv roi des
Francs. Il ne fait aucun doute que la fonction élective et le changement de dynastie
s'affaiblissent. Idée d’une indivisibilité du royaume qui commence à s’installer, indivisibilité
qui ne sera plus jamais remise en cause.

2. L’affirmation du principe dynastique

a) La restauration de l’hérédité

Cette hérédité va d’abord se coupler à l'élection. Noel 987 Hugues Capet prend la
précaution de faire élire et sacrer roi son fils Robert le Pieux. Pour justifier cette action, il
prend le prétexte d’un déplacement en Espagne. À partir de noël 987 Robert est donc
associé au pouvoir → nous avons deux rois ce qui va permettre à Robert de se maintenir en
place à la mort d’Hugues Capet. Cette procédure va se perpétuer jusqu’à Philippe Auguste
en 1180 ils vont systématiquement faire élire et sacrer leur fils. On parlera pour le roi en titre
de “rex coronatus” et de “rex designatus” pour le successeur officiel. L’habitude s'interrompt
à la fin du XII siècle à partir du moment où le pouvoir royal se sera affermi et que l’hérédité
sera devenue une habitude.

b) L’établissement de la règle de primogéniture

Dès lors qu'un roi a plusieurs fils il faut mettre en place une règle de primogéniture. Elle se
met en place dès le règne de Robert le Pieux : règle de l'aînesse. 3 fils : Hugues, Henri,
Robert → Hugues meurt avant son père et il faut choisir un autre fils → c’est l'aîné des fils
restants. Dans certaines régions on constate que c’est une règle déjà existante et qui est
donc reprise par les roi des Francs et va progressivement se transformer en règle
coutumière : règle de la primogéniture. Parfois difficile si à la mort du roi le fils aîné n’est pas
en âge d’exercer le pouvoir.

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c) La question de la minorité du roi

1060 → fils aîné d’Henri 1er n’a que 8 ans : il est placé sous la garde de son oncle Baudouin
V qui va exercer le pouvoir en son nom jusqu’en 1065. On va le désigner avec l’expression
Regni Procurateur Et Bajulus (procurateur et bailli du royaume). Jusqu’à ses 14 ans donc le
jeune roi est sous la garde d’un proche, l’âge est définitivement fixé au 13e siècle par des
ordonnances de 1270/1271. Par la suite, la régence sera souvent confiée à la mère ou à un
proche du roi (oncle). Dès le XIe siècles plusieurs règles de successions au trône vont se
mettre en place et demeurent inchangées jusqu'à la rev française. Dans le même temps, la
fonction royale commence à revêtir des caractères qu'elle ne perdra pas.

B. Le renforcement des caractères de la dignité royale

Le roi se distingue des autres féodaux : il est sacré et il est investi d’un ministère particulier
qui sera défini, détaillé par un certain nb d'intellectuels.

1. Le sacre

Hugues Capet est sacré → cérémonie a lieu le 1er juin 987 à Noyon. Depuis Henri 1er
(1027) le sacre doit se faire à Reims : dans une ville qui dispose d’un prestige important
remontant à l’époque carolingienne et dû essentiellement à un archevêque emblématique
Hincmar de Reims. On voit aussi qu’un grand canoniste à la fin du 11e siècle, Yves de
Chartres, considère que l’acte de sacrer est un privilège acquis à l’archevêque de Reims. Le
sacre et la ville de Reims sont liés au sacre de Clovis.

Cérémonie du sacre commence par une promesse et c’est une formalité qui avait été
introduite par Hincmar : le roi promet d’abord de conserver l'Église du royaume et maintenir
leur privilège, et d’employer son autorité à faire jouir de ces droits légitimes le peuple dont il
a la garde. Puis vient l'élection : évêque consécrateur qui élit le roi et le soumet ensuite à
l’approbation du clergé, des grands et du peuple présent. Après quoi vient l’onction du Saint
Chrême sur le front la nuque et les épaules, par cette onction le roi devient l’élu de dieu .
Ensuite on remet au roi les 4 insignes de la royauté :
- l’anneau qui symbolise l’union du roi et de son peuple,
- le sceptre qui symbolise sa toute puissance
- le glaive : qui lui servira à combattre les ennemis de la foi
- la main de justice qui symbolise son pouvoir judiciaire.

Depuis le règne de Louis le Pieux, le roi est couronné à la manière des empereurs de
Byzance. Toute cette cérémonie rapproche le sacre du roi à la consécration de l'évêque. Le
roi est investi d’une sorte de sacerdoce qui fait de lui un intermédiaire entre dieu et son
peuple. Roi peut guérir les écrouelles → pvr thaumaturgiques, il va faire l’objet d’une
dévotion populaire. Avec Robert le Pieux ou Louis VI, c’est un pouvoir qui se transmet d’un
roi à un autre sur le lit de mort, cela le fait comme une sorte de Saint et fait l’objet d’une
dévotion populaire. On va voir qu’en plus de ce qu’on pourra appeler son sacerdoce, le roi
est aussi investi d’un ministère.

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2. Le ministerium regis

L’expression prend une dimension développée dès l’époque d’Hugues Capet. On a un


canoniste “Abbon de Fleury" qui va rédiger une collection canonique dans laquelle il va
s’attacher à définir la fonction du roi et va parler du ministerium regis. Il va d'abord s’attacher
à distinguer l’autorité du roi de celle des autres princes → elle est la seule à être instituée =
elle est fondée sur des textes sacrés. Pour cette raison, selon lui, le roi doit régler les
affaires de tout le royaume. À ce moment de l'histoire, les propos d’Abbon sont audacieux et
visionnaires car le roi n’a pas vraiment d’influence sur les autres seigneuries. Mais parce
qu'il est roi, il surpasse quand même les autres princes. D’autres théoriciens vont oeuvrer
pour dégager 3 missions qui reviennent de droit au roi :

- La tuitio regni : la garde du royaume = roi a vocation à assurer la sécurité du


royaume sur le plan interne et externe.
- Le roi est un protecteur : à la fois des personnes et des biens ecclésiastiques mais
aussi plus généralement le protecteur de tous les habitants de son royaume.
- Le roi est un juge : fonction déterminante car c’est notamment par ce biais que les
Capétiens vont progressivement regagner du pouvoir.

Paragraphe 2 : la place du roi dans le monde féodal

Jusqu'au XIIe siècle le roi n’est concrètement pas grand chose de plus qu’un seigneur parmi
d’autres et progressivement il va parvenir par le biais de la théorie de la mouvance des fiefs
à se placer au sommet de la pyramide féodale.

A. Le roi, un prince féodal (fin Xe - milieu XIIe)

Lorsque Hugues Capet accède à la royauté en 987, le domaine royal est réduit à bien peu
de choses car on est arrivé à l’apogée du système féodal et le territoire a été distribué aux
vassaux = il ne reste plus rien. Les capétiens ont quelques seigneuries mais l’ensemble ne
constitue même pas un territoire unifié. C’est seulement sur ces territoires là que le Roi peut
exercer directement son pouvoir. Finalement ce territoire est assez faible comparé à d’autres
grands princes territoriaux. Les choses vont rester telles tout au long du XIe et du XIIe siècle
et les princes territoriaux en sont bien conscients. Jusqu'au début du XIIe les grands du
royaume témoignent clairement du désintérêt qu’ils ont pour la royauté → se déplacent très
rarement pour les événements. Les princes du Sud ne se déplacent jamais, ceux du Nord se
déplacent quelquefois, seront présents aux sacres par exemple mais pour le reste ne se
déplaceront que très peu. Sur le plan strictement féodal, le roi domine l’ile de france et par le
biais des liens vassaliques de nombreux seigneurs de la région parisienne sont attachés au
roi. Seulement il y a à l’époque féodale une règle : “le vassal de mon vassal n’est pas mon
vassal” → il n’y a pas de chaîne de vassalité. On va voir qu’à partir du 12e siècle, le roi
grâce aux juristes et théoriciens qui l’assistent, va utiliser le système féodal pour
progressivement recouvrer son pouvoir.

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B. Le roi, le suprême suzerain ( milieu XIIe - milieu XIIIe)

1. La théorie de la mouvance des fiefs

Les conseillers du roi vont mettre en place des raisonnements juridiques qui vont lui
permettre de récupérer son pvr. Le plus connu étant Suger : Abbé de Saint-Denis qui va être
le conseiller des rois Louis VI et Louis VII (milieu du XIIe) et il va apporter une pierre
déterminante à l’édifice de la réaffirmation de la puissance du roi Capétien, il va s’appuyer
sur les éléments constitutifs de la féodalité.

Le premier aspect de l’œuvre juridique de Suger = va s’attacher à l’élément réel de la


féodalité. Il va dire que chaque fiefs procède nécessairement d’un autre fief plus vaste dont il
a été démembré. On en revient à dire que tous les fiefs dépendent directement et
indirectement du royaume → le roi devient le suzerain suprême de tous les seigneurs du
royaume : il est le seigneur des seigneurs. Le roi n’est donc le vassal de personne = on
place le roi au sommet de la pyramide féodale et c’est important en matière de succession.
Le roi des Francs est susceptible de succéder à un fief → pb juridique le roi doit-il prêter
hommage au seigneur dont dépend le fief ? Évidemment Suger soutient que le roi est
dispensé de cet hommage :

- Il est illogique que celui qui est au sommet de la pyramide soit obligé de se
reconnaître le vassal d’un inférieur
- La prestation de l’hommage est incompatible avec la dignité royale.

Fort de cette théorie, dès la seconde moitié du XIIe les rois vont refuser de prêter
l’hommage à quiconque → va se dégager l’idée abstraite de couronne royale.

2. L’émergence du concept de couronne

C’est à l’époque des Carolingiens que pour la première fois un souverain est oint et
couronné dans la même cérémonie. Selon certains auteurs, il est probable que ce soit à ce
moment-là que la couronne devient en occident le plus essentiel symbole, objet de la
royauté. Progressivement cet objet va avoir une signification juridico-politique → objet va
représenter un ensemble de biens inaliénables et de droits imprescriptibles garant de la
continuité du pouvoir et de l’unité du corps politique. Progressivement dans la pensée
médiévale va apparaître une distinction entre la couronne matérielle et la couronne
immatérielle et celle-ci va être conçue comme une entité supérieure, une abstraction qui est
distincte de la personne physique et mortelle du roi et du royaume. Progressivement va se
dégager l’idée que c’est la couronne elle-même et non la personne physique du roi qui est la
véritable titulaire des pvrs, des droits et des obligations du Capétiens. Cette dissociation
entre la personne et la fonction prépare le terrain à ce que l’on appellera plus tard : l’état.
Début du déclin du système féodal.

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Section 2 : Le renouveau des institutions ecclésiastiques

L’Église du sommet à la base, a été l’une des premières victimes de la décadence des
institutions carolingiennes parce qu’il y avait une alliance étroite entre l’Église, la papauté et
le pouvoir royal, impérial donc l’un a entraîné l’autre. La féodalité, nouveau système post
carolingien, va se manifester par une usurpation privée des anciennes fonctions publiques
laïques mais aussi des fonctions et des biens ecclésiastiques. L’Église pendant près de
deux siècles est soumise au phénomène féodal puis elle va amorcer un mouvement de
réforme, qui part du sommet (de la papauté) qui va apparaître à partir du milieu du XIè
siècle, qu’on appelle la réforme grégorienne.

Paragraphe 1 : L’Eglise dans le monde féodal

A. L'Église aux mains des laïques

1. La simonie

Simonie = trafic des biens spirituels → à plusieurs nvx (empereurs, rois, évêques, abbés,
ducs) on n'hésite pas à vendre les charges d'évêques ou d’abbés dans le but de remplir les
caisses. Pratique courante c’est de donner un évêché ou une abbaye à un parent proche
d’un vassal dont on veut s’assurer la fidélité. Les monastères (leur direction) sont eux aussi
atteints par ce mouvement même s' ils ont mieux résister à l’emprise du système féodal. Par
exemple, l’administration des monastères va parfois être confiée à des abbés laïques, les
biens appartenant aux monastères sont alors exploités pour faire le plus d’argent possible.

2. Le nicolaïsme

Nicolaïsme : lorsque le mode de vie des clercs n’est pas respectueux des principes
chrétiens. À l'époque, certains avaient tendance à verser dans le luxe et la luxure →
notamment parce qu'un certain nombre d'entre eux sont devenus des seigneurs qui
exercent des prérogatives de puissance publique. Ils se retrouvent à être des clercs dans
une vie laïque. Certains sont mariés ou vivent en concubinage : souvent il y a des enfants et
on constate que souvent le fils de l'évêque/abbé succède à son père → phénomène
d’hérédité peut se rencontrer dans l’évêché ou l’abbaye donc aux antipodes de ce que
prévoient les principes chrétiens.

B. La résistance des milieu monastiques

Les monastères sont les seuls foyers de culture à l’époque → on y trouve des bibliothèques
et les moines sont les seuls intellectuels de l’époque, ils cultivent certaines idées qui vont à
l'encontre de l’emprise laïque sur l’Eglise. Ordre Bénédictins de Cluny (il suit la règle de
Saint-Benoît : bénédictin) développe une forme militante de monarchisme. La prière est
conçue comme une arme par les moines car ils se considèrent comme une sorte
d’avant-garde du peuple de Dieu → donc une sorte d’armée, de “milice du christe”.

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Vocabulaire guerrier. Le milieu séculier leur reproche leur approche guerrière, leur
combativité. Si leur approche est un peu contestée par certains, ils vont quand même
obtenir certains résultats → avènement des institutions de paix.

C. Les institutions de paix

Elles participent au redressement souhaité du royaume, elles participent à la lutte contre le


climat de violence qui sévit dans le royaume. Elles visent à pallier la carence du roi dans sa
fonction de justice

1. La paix de dieu

Mouvement promu par les moines de l’ordre de Cluny qui va être ensuite relayé par certains
évêques. La paix de dieu se propage d'abord dans le sud du royaume où l’autorité royale a
complètement disparu → on voit apparaître cette idée dans un premier concile au (réunion
d'évêque) en 987 qui se tient au Puy. À force de répétition on constate qu’au début du XIe
siècle le mouvement s’étend au nord du royaume et notamment dans le domaine royale. La
paix de dieu consiste à interdire sous peine de châtiment ecclésiastique de forcer l’enceinte
des églises (enceinte protégée et protectrice), d’enlever aux paysans leur bétail, de frapper
ou de saisir les clercs ou encore de s’attaquer aux marchands. L’Église essaie d’abaisser le
niveau de violence dans la société en visant plusieurs facettes. Les principaux fauteurs de
troubles sont les chevaliers et on va les inviter à jurer sur les reliques sacrées qu’ils
respecteront ces interdictions. Au début du XIè siècle, ce système va être complété par la
trêve de Dieu.

2. La trêve de dieu

Ce qu’on appelle la trêve initialement c’est une institution d’origine germanique, un serment
qui suspend pour un temps donné les hostilités de la vengeance entre les parentèles. Dans
la tradition germanique, loi du sang en vigueur donc différend réglé par le sang, la
vengeance donc trêve qui permettait d’interrompre les vengeances entre familles. À cette
origine germanique il faut ajouter une habitude selon laquelle le dimanche est un jour de
trêve obligatoire. Elle est apparue dans les années 1022-1023 dans les canons (textes
législatifs) du conciles de Beauvais et va se généraliser entre la Bourgogne et la Provence
dans les années 1040-1041. Son point de départ c’est le dimanche et on va voir que les
différents conciles qui vont se tenir vont progressivement étendre cette trêve à toutes les
grandes périodes des fêtes liturgiques de l’année : l’Avent et Noël, Pâques, Pentecôte. On
va aussi imposer des armistices certains jours de la semaine : le jeudi ascension du christ,
le vendredi la passion du christ, samedi sépulture du christ. Durant ces périodes, tout
combat et toutes violences sont interdits → contribue à pacifier le climat dans le royaume.
Phénomène de christianisation de la chevalerie s’opère à la même période. Au milieu du
XIè, les tendances réformatrices vont atteindre le sommet de l’Église

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Paragraphe 2 : la réforme grégorienne

On parle de réforme grégorienne parce que le mouvement va prendre le nom d’un de ses
acteurs : le pape Grégoire VII. Elle s'étale sur environ une cinquantaine d’années et va
déboucher sur un redressement remarquable de la papauté.

A. Le mouvement de réforme

En 1059 un prélat d’origine lorraine devient pape sous le nom de Léon IX, il est sensible à
un certain nombre d'idées qui vont dans le sens de la toute puissance du pape. Idée
principale = il faut absolument développer le rôle du pape dans l'Eglise si on veut lutter
efficacement contre les désordres du clergé et l'influence des puissances laïques.
L’affirmation de la suprématie du saint siège mais aussi la lutte contre l’investiture laïque.

1. Léon IX et l’affirmation de la primauté romaine

Lorsque Léon IX part pour Rome, il emmène avec lui un moine proche de Cluny : Humbert
de Moyenmoutier, il est chargé par le pape de trouver des arguments qui permettront
d’affirmer la primauté du pape dans l’église. Il va réunir une série de textes qu’on appelle “la
collection en 74 titres” → l’ouvrage fait de Rome le lieu d’élection choisi par le seigneur, on
place la ville de Rome et donc le clerc à sa tête, le lieu d’élection choisi par le seigneur et le
pape est présenté comme le successeur de l’apôtre Pierre (le premier des apôtres).

Première conséquence : schisme avec les églises d’orient le 16 juillet 1054. Humbert de
Moyenmoutier est envoyé comme légat à Constantinople pour affirmer la supériorité de
Rome, il excommunie le patriarche de Constantinople qui est aussi le chef des Eglises
d’Orient. En 1059 le pape Nicolas II réforme la procédure d'élection des papes → l’empereur
est écarté et confié aux seuls cardinaux de l’église romaine → le “sacré collège” et ensuite
acclamé par le clergé et le peuple. Le texte prévoit également que l'élection et l’intronisation
peut avoir lieu hors de Rome et porté sur un non romain. Le décret de Nicolas II interdit
aussi aux clercs de recevoir une église des mains d’un laïques + simonie et nicolaisme sont
condamnés. Il est préoccupé de la bonne application du contenu de son décret → va
envoyer des légats dans les différents royaume pour veiller à l’application de ces mesures.

2. Grégoire VII et la condamnation de l’investiture laïque

En 1073 un moine d’origine Lorraine, Hildebrand est élu pape sous le nom de Grégoire VII
et il va réaffirmer que quiconque recevra un évêché ou une abbaye d’un laïque ne sera pas
considéré comme un évêque ou un abbé. Querelle des investitures : empereur d’allemagne
va continuer à nommer certains évêque ce à quoi Grégoire VII va réagir immédiatement en
formulant un document de 27 propositions : dictatus papae → résume la position officielle de
l’église romaine qui se divise en deux axes :

- Propositions sur la primauté romaine


- Propositions à caractère politique : il y a notamment deux propositions d’une
importance politique majeure, la proposition n°12 qui permet au pape de déposer
l’empereur et la proposition n°27 qui permet au pape de délier les sujets de leur
serment de fidélité aux injustes → redoutable quand on sait l’importance du serment

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dans le système féodale. Certains vassaux n'attendaient que cela pour se détacher
de leur empereur. En janvier 1073 l’empereur organise un concile d'évêque
germanique et les réunis à Worms et le concile dépose le pape → riposte immédiate
de Grégoire VII excommunie l'empereur et le dépose. Il est forcé d’aller s’excuser
auprès du Pape en janvier 1077. Ce conflit se termine sur un compromis par Yves de
Chartres selon qui il faut faire une distinction entre la part spirituelle des fonctions
ecclésiastiques et la part temporel des biens qui sont attachés à ces fonctions.
Concordat de WORMS.

B. La théocratie pontificale

1. La supériorité du spirituel

Elle repose sur deux idées :

- Le pape est le successeur de Saint Pierre. Le christ a confié à Saint Pierre le peuple
de dieu (personne n’est exclu) et pierre exerce sur le peuple de dieu un pouvoir
universel d’origine divine. Or, il est indiscutable que le Pape est le successeur de
Pierre qui est selon la tradition le premier évêque de Rome et le premier pape. De
cette idée découle la seconde idée que l’empereur est dans l’Eglise → il n’y a pas
deux règles, deux morales (princes/sujets). L’empereur peut donc lui aussi être
sanctionné pour ses péchés et les théoriciens vont aller plus loin en disant que le
pape peut sanctionner l’empereur sur le plan temporel.

2. La subordination du temporel

Cette allégorie des deux glaives de Saint Bernard s’appuie sur le passage des Évangiles qui
relate l’arrestation du Christ. L’Évangile selon Saint-Matthieu : au moment où le Christ
s’apprête à être arrêté, Pierre qui a l’intention de résister à l’arrestation du Christ, celui-ci lui
dit de remettre son glaive au fourreau. Autre théorie dans l’Évangile selon Saint-Luc : christ
annonce aux apôtres que son sacrifice est proche, apôtres prêts à s’opposer à son
arrestation et crient « il y a ici deux glaives », et le Christ répond « c’est assez ». Saint
Bernard va donner un sens politique à ce passage puisque dans son interprétation, les deux
glaives mentionnés représentent les deux puissances, le pouvoir temporel et le pouvoir
spirituel. Les deux glaives sont en possession des apôtres, or, comme le pape est le
successeur du premier des apôtres, Saint Bernard en conclut que les deux glaives
appartiennent au pape. Après quoi, il va faire une distinction entre les deux glaives. Puisque
le glaive spirituel est conservé par le pape et le glaive temporel est délégué par le pape aux
rois et à l’empereur. La suite de l’interprétation, Saint Bernard s’appuie sur l’Évangile de
Page 50 sur 95 Saint Matthieu où le Christ ordonne à Pierre de rengainer son glaive au
fourreau en disant que ce n’est pas à Pierre de tirer l’épée, c’est-à-dire que pour lui, les
armes ne devaient pas être utilisées par Pierre mais pour Pierre. Il faut que quelqu’un
d’autre utilise les armes pour Pierre donc pour le pape donc le roi et l’empereur sont le bras
armé de l’Église.

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Dans cette conception, le temporel est l’instrument de l’Église, il est dans la subordination de
l’Église. Pour compléter cette approche, les juristes médiévaux vont faire référence à des
notions de droit romain, celles d’auctoritas et potestas. Ils vont considérer que le pape
conserve l’auctoritas, un pouvoir de direction générale qui implique de faire des
recommandations, d’approuver ou désapprouver des actions entreprises par une autorité
publique. Et la potestas est confiée aux rois et empereurs, le pouvoir de mettre en œuvre,
en application, des décisions prises par l’auctoritas, les orientations générales de la politique
prises par l’auctoritas. La politique pontificale vise à souligner l’infériorité des princes laïcs
qui va se matérialiser au XIIè et XIIIè siècle parce qu’à cette époque, certains rois, en
Angleterre, Pologne, Hongrie, vont reconnaître tenir féodalement leur royaume du pape. Ils
vont donc prêter l’hommage au pape. Cette réforme grégorienne dont le but était de
redresser les institutions ecclésiastiques et de renforcer le pouvoir du pape d’autre part a
plutôt atteint son but.

Section 3 : La renaissance des villes

Les villes se développent dans tout l’Occident à partir de la fin du XIe siècle. Cette
croissance des villes va donner lieu à un vaste mouvement d’émancipation.

Paragraphe 1 : Les causes du développement des villes

A. Un essor économique et social

Le développement est essentiellement dû à d'importantes mutations économiques. Le XIe


siècle connaît d’abord une importante croissance démographique qui s’explique par
plusieurs éléments : d’abord un arrêt des incursions étrangères, une stabilisation du régime
féodal, mais aussi les efforts de pacification. Politique de défrichage des terres : au départ
de simples élargissement des anciens territoires cultivables mais à partir du XIIe siècle
certains seigneurs vont prendre conscience du profit qu'ils peuvent tirer de nvx lieux de
cultures, et les défrichages vont devenir ncp plus systématiquement → défrichement
collectifs de territoire nettement + grands qui vont aboutir à la création de nvx lieux de
culture et d’habitation → tout ca sous l’égide du seigneur. Les gens qui vont effectuer ces
travaux vont bénéficier de privilèges (dispense de corvées, redevances allégées) →
mutation du modèle de la seigneurie banale : disparition de la réserve seigneuriale et début
de l’installation libre. Ceci dit la croissance démographique est telle que les campagnes ne
suffisent pas tjr à loger cette main d’oeuvre croissante → durant tout le XIIe siècle migration
vers des emplacements plus sûres : abords d’un riche monastère, barrages d’un château
important, alentours d’anciennes citées fortifiées qui abritent des hommes d’armes et des
clercs. Souvent cette agglomération naissante va rester distincte de l’ancienne cité, on va
parler de Foriburgus : un bourg extérieur. Ces nvx lieux de vie se caractérisent par une
intense activité commerciale et artisanale qui permet de favoriser le commerce avec l’orient
→ développement du commerce et reprise de la circulation monétaire. Les habitants du
Bourg vont rapidement prendre conscience de leurs intérêts communs et de la force qu’ils
représentent grâce à leur poids économique. Pour se défendre et être encore + fort il vont
prendre l'habitude de se réunir en association : développement des corporations de métiers
et des guildes de commerçant.

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B. Le mouvement d’émancipation urbaine

Les bourgeois vont s’associer et en fonction des cas, représentations accueillies de


différentes manières par les autorités seigneuriales. Dans certains cas, surtout au nord,
véritables insurrections qui éclatent parce que les autorités seigneuriales refusent le
compromis avec les habitants des villes, et les bourgeois s’insurgent.
Ailleurs le dialogue l’emporte entre le seigneur et les bourgeois, lorsque la collectivité
citadine soumet des requêtes au seigneur, il va en débattre et parfois va les accepter.
Certains seigneurs et princes territoriaux s'ouvrent à la discussion et vont comprendre assez
vite l'intérêt qu’ils ont à favoriser le développement économique de ces lieux. C’est par
exemple le cas du duc de Normandie ou du duc de Flandres. On constate que certains
seigneurs monnaient directement certains privilèges qu’ils concèdent et d’autres vont eux
même favoriser la création de nouvelles localités. Au 13e siècle des campagnes
d’urbanisation sont menées, notamment dans le Sud-Ouest où les Capétiens et les rois
d’Angleterre se rendent souvent.

Paragraphe 2 : les différents statuts urbains

Différents modèles en fonction du degré d’autonomie qu’elles acquièrent du seigneur. La


cité, dans certains cas et même si elle bénéficie de privilèges dérogatoires, elle demeure en
partie soumise à la tutelle du seigneur. Dans d’autres cas, elle parvient à se libérer
totalement du seigneur et devient une entité juridique.

A. Les villes sous tutelles seigneuriales ; les villes de privilèges

Malgré le mvmt d’émancipation des villes certaines vont rester soumises à la tutelle
seigneuriale : au nord on parle des villes de franchises ou de prévôté et dans le sud on parle
des villes de syndicat. Le seigneur leur reconnaît certains privilèges : privilèges de droit privé
(libertés des bourgeois, avantages commerciaux), privilèges de droit public (réduction des
obligations militaires, une fiscalité adaptée ou garantie judiciaire). Quelque soit les privilèges
accordés, ces villes demeurent juridiquement soumises aux seigneurs et d'ailleurs le
seigneur va se faire représenter dans les instances par un personnage nommé un prévôt.
Les habitants sont représentés par des mandataires qu’ils élisent : les prud’hommes ou
syndic. Rien n'empêche dans certains cas rares que certaines villes acquièrent une
autonomie presque totale dans les faits.

B. Les villes autonomes

1. Les communes et les consulats

Ces villes autonomes sont à la fois les plus vastes et les plus nombreuses : association de
bourgeois unies par un serment qu’on appelle conjuration. Ce serment entraîne l'émergence
d’une entité qui va se distinguer du groupe → la commune va obtenir du seigneur une charte
qui consacre son autonomie juridique qui généralement a été acquise après d'âpres luttes
entre la commune et le seigneur. Mise en place d’institutions propres à la ville :

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- Dans le nord la commune est dirigée par un collège d'échevins qui sont 30 au max et
à leur tête il y a un maire . Généralement ils sont cooptés pour une durée d’un an et
durant cette période ils représentent et administrent la ville. Dans le sud on parle de
consulat (droit romain) → charte leur permet d’acquérir un statut autonome.
- Dans le sud ce qu’on peut qualifier de petite noblesse participent activement au
développement des institutions urbaines. À la tête de ces villes : un collège de
consuls entre 4 et 12 renouvelés chaque année par cooptation. Ce sont les consuls
qui gouvernent la ville et président à ces relations avec l’extérieur, dans le sud, le
collège est assisté d’une assemblée de notables.

2. Contenu de la liberté urbaine

Communes et consulats sont des personnes juridiques à part entières (ajd on parlerait de
personnes morales) → Éléments qui témoignent de l’existence de cette autorité juridique :
sceau destiné à authentifier les actes de la ville + présence du beffroi + pouvoir de ban
qu’elles exercent pour elle même + pvr de justice. Sur le plan militaire, elles assurent leur
défense par le biais d’une milice. Elles s’inscrivent quand même sur le plan externe dans le
système féodal car parfois elles sont vassales de seigneurs supérieurs Les capétiens vont
profiter de ces mouvements urbains dans le domaine royale : les concessions ont
généralement des franchises = des villes sous tutelles royale. Mais les Capétiens vont
quand même favoriser le développement de villes autonomes pour déstabiliser les autres
grands princes féodaux.

Titre II - La restauration de l’état (XIIIe - XVe)

Chapitre 1 : la rénovation de l’autorité royale

Section 1 : L’affirmation de la souveraineté royale

Paragraphe 1 : Le roi de france en son royaume

Dès le milieu du XII le roi de france cherche à gagner du pouvoir et ne veut plus être un
seigneur parmis le seigneurs. Pour y arriver il va jouer des règles féodales et les juristes de
son entourage vont mettre en place la théorie de la mouvance des fiefs → il est placé à la
tête de la pyramide féodale “suprême suzerain”. À partir de 1180 le roi va entamer une
politique de plus grande envergure qui va d’abord passer par la réunion dans son domaine
les grandes principautés territoriales.

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A. Le rattachement des principautés territoriales à la couronne

Ce rattachement ne s’est pas fait par des conquêtes militaires, en réalité le roi a utilisé des
moyens légaux de droit féodal et de droit privé droit pour intégrer ces principautés
territoriales à son domaine.

Procédure Droit féodal :

La commise = lorsque le seigneur confisque le fief à son vassal en cas d’abus. Cette
commise est prononcée par la Cour féodale donc lorsqu'elle est utilisée par le roi c’est la
cour du roi qui prononce la commise. Le meilleur exemple de l’utilisation de cette procédure
: Jean sans Terre, fils d’Henri II plantagenêt et Aliénor d’Aquitaine. Il était à la fois duc de
normandie et d’aquitaine et il est entré en conflit avec son vassal. En 1202 le vassal se
plaint auprès du roi et donc le roi convoque Jean saner devant la cour, celui-ci ne se
présentant par devant la cour royale, le roi prononce la récupération de ses terres. Jean
santers perd donc tous ses fiefs français sauf la guyenne et les îles anglo-normandes.

Procédure de droit privé :

● Par le mariage : en 1180 Philipe Auguste acquiert les comtés de Boulogne et Artois
par sa femme.
● Par les droits de succession : en 1229 lorsque le frère cadet de Saint Louis,
Alphonse de Poitier épouse l’héritière du comté de Toulouse le contrat prévoit qu’en
l'absence d’enfants les terres du couple reviendront à la couronne.
● Par le rachat : 1340-1349 = Dauphiné cédé au petit fils de Philippe VI contre finance
= possible de racheter un territoire

⇒ Progressivement, Roi arrive par différents biais juridiques à rattacher à son domaine
différents territoires

B. L’appui théorique : le concept de souveraineté

1. La construction de la souveraineté par les légistes

Point de départ ; dès lors que le roi est placé au sommet de la pyramide féodale : “le roi ne
doit tenir de personne” → il n’est le vassal de personne, suzerain suprême. De plus par sa
fonction le roi exerce la juridiction la plus élevée sur l’ensemble des habitants du royaume.
Fort de ces éléments certains juristes vont commencer à construire cette notion de
souveraineté : Philippe de Beaumanoir juriste explique que le roi est “souverain par-dessus
tout. Les mots suzerain et souverain viennent tous deux du latin “superanus”. Le mot
suzerain est un concept purement féodal → le roi est suprême suzerain car il est le seigneur
des seigneurs. En revanche, si il est souverain c’est uniquement parce qu'elle est le roi.
Innocent III Puisque dans cette décrétal le pape écrit : “le roi de france ne reconnaît
personne qui lui soit supérieur au temporel" → les juristes vont utiliser ce texte comme
argument.

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2. L’apport pontifical, la décrétale per venerabilem

Au début du XIIIe siècle, le pape y énonce, pour la première fois et au profit d'un roi de
France, Philippe II Auguste, la sentence « rex superiorem non recognoscens » selon
laquelle “Le roi de France ne reconnaît personne qui lui soit supérieur au temporel” →
juristes utilisent ce texte comme argument. Les attributs de son pouvoir sont ceux qui lui ont
été conférés au moment du sacre: protection et gouvernement du royaume.

Para 2 : Le roi de france face aux autorités universelles

Questions se pose à l’égard de deux grandes puissances.

A. L’indépendance vis-à-vis de l’empereur germanique

1. Les prétentions de l’empereur germanique

Il se considère comme le successeur des empereurs romain et fort de cette prétention il va


prétendre dès le XIIe siècle à la souveraineté sur tous les royaumes occidentaux. Les
canonistes vont contester ces prétentions → sur le plan juridique à l’époque ils ont une
grande influence et vont au contraire affirmer la parité entre les droits des rois et ceux de
l’empereur. Les canonistes sont soucieux d’affaiblir la puissance de l’empereur allemand
face au pape et donc de promouvoir l’importance des royaumes occidentaux et notamment
du roi de France.

2. La réponse française

Les juristes français vont dès le XIIe siècle s’appuyer sur les travaux des canonistes pour
dégager le roi de l’emprise impériale → vont donc eux aussi utiliser le droit romain et
notamment utiliser le concept de “princeps” qui est une notion utilisée par les juristes
romains. Vont s’appuyer sur un texte d’Ulpien qui dit “ce qui plaît au prince a force de loi” →
en affirmant le pouvoir législatif du roi les légistes royaux affirment par la même occasion
"l'auctoritas" du roi. Va se dégager l’idée que le roi de France est empereur en son royaume
→ juriste de l’entourage de Saint Louis qui exprime cette idée pour la première fois : Jean de
Blanot et de cette manière on a affirmait que le roi de France est indépendant de l’empereur
allemand.

B. L’indépendance vis-à vis de la papauté

1. La remise en cause de la théocratie pontificale

On va opposer au pape aussi cette maxime car il va s’intéresser à certaines affaires internes
au royaume de france. On constate qu'à partir du XIIIe siècle commence à poindre ce qu’on
appellerait ajd “l’esprit laïque". La théocratie pontificale commence à être contestée,
initialement cette contestation vient à l'intérieur de l'Église elle-même : les ordres mendiants

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(franciscains) commencent à se scandaliser de la richesse de certains prélats. D'autres


réguliers comme les dominicains (intellectuels) vont commencer à dissocier société laïque et
religieuse, il y a évidemment un grand penseur dominiquain : Saint Thomas d’Aquin qui va
développer une théorie et reprendre la pensée d'Aristote : l’état ne se fonde pas dans
l’église car les deux ordres sont différents → distinction entre spirituel et temporel. Il va
écrire : dans les matières qui concernent le bien civil, il vaut mieux obéir à la puissance
séculière plutôt qu’à la puissance spirituelle.

1. Le conflit Boniface VIII et Philippe le Bel

En 1295 Philippe Le Bel a besoin d’argent et va lever des subsides sur les clergés de
France sans l’accord du pape. En février 1296 Boniface VIII condamne cette attitude et les
légistes royaux vont riposter en invoquant le droit rpmain et la philosophie d’aristote : “le
pouvoir politique est antérieur au pouvoir spirituel raison pour laquelle il en est indépendant”.
Le conflit va rebondir à cause d’un incident : l’évêque de Pamiers s’est laissé aller à
quelques excès de langage contre le roi, raison pour laquelle il est arrêté et jugé par la cour
royale en octobre 1301. Réaction immédiate de Boniface VIII qui invoque le privilège de
For→ pape en profite pour affirmer sa supériorité sur le roi et annonce son intention de
convoquer un concile à Rome pour juger le roi. Philippe le Bel va d’abord commencer à
s’appuyer sur l’opinion publique pour riposter : le 16 nov 1302 une assemblée de prélats, de
barons et de représentants des villes est convoquée à Notre Dame de Paris → première
réunion de ce qu’on appellera plus tard les “états généraux”. Le chancelier de France Pierre
Flote fait un discours et affirme “le roi ne tient son royaume que de dieu” → ajoute que c’est
plutôt le pape qui opprime l’Église de France. Roi va s’adresser à l’assemblée et l'interroge
par ordres : de qui tenez-vous vos évêchés / de qui tenez-vous vos ordres ? Réponse : le
roi. Apparition du Gallicanisme = Église de France → le pape conteste en rappelant que
l’Église est une et indivisible. Dès novembre 1302 il va promulguer la bulle “unam sanctam”
dans laquelle il condamne les prétentions de Philippe le bel.

Celui-ci réfute la bulle et passe à l’offensive. Un de ses légistes, Guillaume de Nogaret,


organise en septembre 1303 une expédition contre le pape à Anagani, Boniface échappe à
cette expédition mais meurt à la suite. Les successeurs de Boniface VIII et notamment
Clément V → va installer la papauté en Avignon et va donner gain de cause à Philippe le Bel
→ roi de France est désormais reconnu indépendant du Pape sur le plan temporel → Église
de France lui est complètement soumise.

Section 2 : Les caractères de la dignité royale

A partir du règne de Philippe Auguste (début 13ème), il est acquis que la couronne se
transmet de façon héréditaire dans la maison capétienne. Cette transmission obéit à
certaines règles, qui vont considérablement se préciser. A partir du XVe siècle, le statut de la
couronne va être plus clairement défini.

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Para 1 : La couronne

A. La dévolution de la couronne

Dès le XIe siècle une coutume émerge elon laquelle le fils aîné du roi défunt succède à son
père, à partir de Philippe Auguste l’élection disparaît → hérédité de la couronne et principe
de primogéniture sont acquises. Jusqu'en 1314 le système fonctionne sans difficulté car tous
les rois ont un fils pour leur succéder → “miracle capétien” : fait qu’il y ait tjr un fils aîné pour
hériter pendant 11 générations. Problèmes surviennent avec les enfant de Philippe IV le Bel,
la successions successives des fils de philippe le Bel vont poser deux question :

- Que se passe-t-il si le roi meurt en laissant une fille unique ?


- Les enfants garçons d’une fille du roi peuvent-ils accueillir la couronne ?

1. L’exclusion des filles

Philippe IV le Bel meurt en 1314 et c’est son fils ainé Louis X qui lui succède, seulement en
1316 il meurt à son tour. Lors de sa mort il laisse une fille de 4 ans : Jane et son épouse qui
est enceinte. L'aîné des frères restant Philippe V va assumer la régence jusqu’à
l’accouchement de la reine : un fils Jean Ier → devient roi. Seulement il meurt quelques
jours après la naissance. Deux avis vont s’opposer : en faveur de Jane on va faire valoir le
droit féodale → une fille peut succéder au fief de son père (on invoque le cas de la régente
Blanche de Castille) / le frère du roi va lui invoquer la fragilité physique des femmes et le
jeune âge de Jeanne + précise qu’une régence n’est jamais très stable (Il insinue le doute
dans les esprits puisqu’il demande ce qu’il se passera si Jeanne épouse un roi étranger) =
fragilisation du royaume. En dépit des oppositions, Philippe V prend le titre de roi et il est
sacré le 9 janvier 1317. Il prend une sorte de sacerdoce. Nouveau principe établi : les filles
ne peuvent accéder au trône de France. Malchance s’acharne puisque Philippe V ne
laissera lui-même que des filles en mourant et le trône passe à son frère cadet Charles IV.

2. L’exclusion des descendants par les femmes

Loi salique. Au XVe siècle certains juristes vont créer autour de ce texte un véritable mythe
→ c’est une "constitution royale”.

Le neveu du roi défunt, Edouard III, a un concurrent à la succession. Le deuxième candidat


est le cousin germain du roi. Si on s’en tient au système classique de succession, Edouard
III devrait succéder au roi de France car il est le parent le plus proche (par sa mère).
Seulement, Edouard III est roi d’Angleterre, et il n’est pas envisageable que le roi
d’Angleterre puisse monter sur le trône de France. Les juristes vont réfléchir au moyen
d’exclure Edouard III de la succession. Ils vont remarquer qu’Edouard III peut prétendre au
roi de France par le biais de sa mère, qui étant une femme est exclue de la succession au
trône.
Les juristes vont tenter d’exclure Edouard III de la succession car il est un descendant par
une femme : sa mère ne possède pas le droit de succession elle meme. Dès lors qu’elle
même ne le possède pas, elle ne peut pas le transmettre à son fils = “personne ne peut
donner ce qu’il n’a pas”. Assemblée de prélat et de barons va trancher le conflit au profit de
Philippe VI = cousin du dernier roi. Depuis le principe est acquis que les descendants par les

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femmes sont exclus de la couronne. Seulement Edouard III va continuer de revendiquer la


couronne de France → casus belli de la guerre de 100 ans. Les juristes et historiens vont
toujours oeuvrer pour justifier les choix faits → en 1358 un moine de Saint-Denis, Richard
Lescot redécouvre un manuscrit traitant de la loi salique, or celle-ci dans son titre 59 exclut
les femmes de la “terra salica" (terre des ancêtres) → c’est une exclusion relative car il est
possible d’y déroger par acte privé + ne concernait que les successions privées.

Désormais pour parler de l'exclusion des femmes et de leur descendant de la succession au


trône on parle donc de loi salique. Selon certains juristes, la loi salique est une constitution
royale édictée par un des premiers rois des francs.

B. Le statut de la couronne : l'indisponibilité

1. L’ “honteux traité de Troyes “

Événements qui se sont déroulés dans les années 1420. Le roi régnant est devenu fou,
cette démence survient en pleine guerre civile puisque c’est l'époque où s’affrontent les
armagnacs et les bourguignons. La reine : Isabeau de Bavière a pris le parti bourguignon,
alliés de l’Angleterre, dont le roi est Henri V → elle va convaincre le roi de signer le traité de
Troyes qui prévoit que Charles VI exhérède (déshérite) son fils légitime et le roi Henri V
d’Angleterre est marié avec la fille de Charles VI mais il est aussi adopté comme fils et
devient successeurs officiel au trône de france.

2. La théorie statutaire de Jean de Terrevermeille

Jean de Terrevermeille nous explique d'abord que les différentes règles de succession à la
royauté française sont des règles coutumières. Ces règles sont sécrétées par la
communauté politique tout entière = elles sont supérieures à toute volonté individuelle.
Personne, pas même le roi, ne peut y déroger de sa propre initiative. Il affirme que la
coutume va organiser la succession au royaume de france de telle manière qu’elle n’a rien
avoir avec la succession de droit privé. La succession au royaume de France ni patrimoniale
ni héréditaire au sens où on l'entend ordinairement → dans une succession du droit privé le
défunt peut exprimer une volonté par le biais d’un testament et il peut modifier l’ordre légal
des successeurs. Dans le cas des rois de France, le statut coutumier va fixer un mécanisme
auquel personne ne peut déroger : ni le roi ni son successeur.

- Il possède un droit légitime à succéder qui ne s'appuie que sur sa filiation.


- Quel que soit son degré de parenté, le successeur est nécessairement le plus
proche parent mâle par les mâles.
- De plus, la succession au trône est instantanée. Autrement dit, il n’y a pas
d'inter-règne. Avant qu’il ne soit atteint de démence Charles VI l’avait d'ailleurs
rappelé dans deux édits de 1403 et 1407. Roi toujours présumé majeur : si régence
jusqu’à ce qu’il soit effectivement majeur, régent passe tous les actes au nom du Roi

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et ø en son nom propre → Si une régence est mise en place, les actes placés sont
sous le nom du roi et pas du régent.

Ce principe de l’indisponibilité on parle aussi pour le désigner de “théorie statutaire” : on y


retrouve que la succession au trône est nécessaire, le roi ne peut en aucune manière
exhéréder son successeur, le successeur n’a aucun moyen de refuser la succession
(l’abdication est impossible), la succession au trône est instantanée.

Le traité de Troyes va donc être considéré comme invalide et ne sera jamais appliqué.
Quelques adages vont apparaître : “les rois ne meurent pas en France” ou encore “le
royaume n’est jamais sans roi “, “le roi est mort, vive le roi”→ ils illustrent les règles de la
théorie statutaire.

Paragraphe 2 : Le domaine

A. L'expansion du domaine royal

Depuis le XIIe siècle le domaine royal ne cesse de s'accroître et les moyens utilisés par les
rois capétiens sont essentiellement légaux. Depuis le 13e siècle, le domaine royal ne cesse
de s'accroître, les moyens utilisés sont essentiellement légaux, le roi va arrondir son
patrimoine par achat, mariage, succession, donation → Il va œuvrer comme un propriétaire
privé.

Seulement à partir du XIVs une idée va apparaître selon laquelle le domaine n'appartient
pas au roi mais à la couronne. Lorsqu’un monarque concède une partie du domaine en
apanage au profit de l’un de ses frères ou de ses fils, on va alors introduire une clause de
réversion → le territoire réintègre le domaine si le dauphin meurt. En 1357 les états
généraux interdisent au dauphin Charles d’aliéner le domaine, quand il monte sur le trône en
1364, Charles V réitère sa promesse de ne pas aliéner le domaine et et l’introduit dans le
serment du sacre. À partir de là, chaque roi promet de ne rien faire qui pourrait diminuer le
domaine → règle d’inaliénabilité du domaine.

B. La règle de l’inaliénabilité du domaine

L'inaliénabilité du domaine est une règle théorisée là encore par Terrevermeille en 1419. Il
va relier le principe d’inaliénabilité et la théorie statutaire. Il nous dit : “pas plus qu’il ne peut
disposer de la couronne, le roi ne peut aliéner une portion du royaume ou un droit de la
couronne” → principe acquis et précisé au XVIe siècle par un édit publié à Moulins en 1566.
Il va régler de manière législative la règle de l'inaliénabilité : interdiction d'aliéner le domaine
royal mais il va aussi faire une distinction entre le domaine fixe et le domaine casuel.

- Domaine casuel : comprend les acquisitions faites par le roi depuis moins de 10 ans
= il reste aliénable.
- Domaine fixe : tous les autres biens sont inaliénables et font partie du domaine fixe.

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Le texte prévoit quand même 2 exceptions :

1. Le roi peut toujours constituer un apanage pour les cadets de la maison royale : si
les cadets meurent sans descendance mâle l’apanage fait retour à la couronne
2. Le cas de guerre où le roi en cas de besoin extrême peut aliéner une partie du
domaine mais toujours sous un droit de reprise perpétuel.

Alors au XVIe siècle ces différentes règles vont être considérées comme une véritable
constitution coutumière et on désignera ces différentes règles sous le terme de “lois
fondamentales” → ces lois sont coutumières, intangibles, au sommet de la hiérarchie des
normes et qui s’imposent aux rois eux même. L’existence et l’apparition de ces règles ont
contribué à l'apparition d’une unité nationale et tout ceci va favoriser la naissance de l'État +
l’apparition de structures institutionnelles.

Chapitre 2 : La mise en place d’institution étatiques

Entre la fin du XIIIe et la fin du XVe, temps long. Quand on crée une institution, cela met
beaucoup de temps + met du temps aussi à se renouveler mais se renouvelle sans cesse. À
la fin du Moyen-Age, un nouvel appareil administratif se met en place. Cette administration
naissante apparaît grâce à la portée centralisatrice des capétiens. La monarchie va évoluer
de féodale à administrative. Cette mutation de la monarchie va se traduire notamment par la
mise en place d’un véritable gouvernement et d’une justice royale.

Section 1 : Le gouvernement royal

En affirmant leurs pouvoirs sur l’ensemble du royaume, les Capétiens organisent d’abord un
nouveau gouvernement central et vont mettre en place une administration locale.

Paragraphe 1 : L’administration centrale

Dès l’époque féodale, curia regis (= cour du roi) et ce qu’on appelle l’hôtel-le-roi.

A. L'hôtel-le-roi

A l’époque moderne, à partir du XVIe, on appellera cela la maison du roi. C’est le groupe de
personnes qui vit en permanence dans l’entourage du roi et qui suit ses déplacements. Il est
entouré d’un groupe de personnes, les domestici, qui donneront le mot domestique. Mais ce
sont les « membres de la maison » étymologiquement. Ce personnel, à partir du XIIIe siècle,
est composé de ceux qu’on appelle les légistes ou chevaliers ès lois (donc les chevaliers en
lois), ce qui signifie les juristes, formés au droit romain.

1. Les grands officiers

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Comme durant le Haut MA, on trouve dans l’entourage royal, ces grands officiers :

● Le sénéchal : Son rôle est de remplacer le roi quand il est absent, de commander l’armée, la
justice et l’administration des domaines. C’est une fonction qui se maintient jusqu’à la toute fin
du XIIe siècle, en 1191, lorsque Thibaut de Champagne, le titulaire de cet office, meurt. Et alors
Philippe Auguste considère ses pouvoirs disproportionnés et il décide donc de ne pas le
remplacer. Figure importante mais elle disparaît parce qu’un peu menaçante pour le roi.

● Le connétable : initialement le garde des écuries royales et qui devient dès lors le chef des
armées. Sous ses ordres, on trouve les maréchaux, initialement chargés de ferrer les chevaux
du roi et désormais, titulaires de commandements militaires.

● Lorsque la royauté commence à se doter d’une flotte, au XIIIe, va apparaître la figure de


l’amiral.

● Le chancelier → une figure de premier plan, le plus important des grands officiers : C’est le chef
des services d’écriture c’est-à-dire que c’est sous son autorité que sont rédigés les actes
royaux (ce qui est un rôle déterminant, d’autant plus que l’écrit voit son importance augmenter
continuellement et de plus en plus au fur et à mesure que l’administration se développe → rôle
du chancelier qui croit). A partir de Philippe le Bel, fin du XIIIè début du XIVè, le chancelier,
toujours issu des milieux ecclésiastiques, est désormais choisi parmi les légistes. Évolution
dans le mode d’exercice de ce rôle. Si dans les deux cas, ce sont des personnes formées au
droit, les légistes sont davantage pénétrés de l’esprit gallican, du gallicanisme. Par exemple,
Pierre Flotte, qui a joué un rôle déterminant entre le roi et Boniface VIII. Le chancelier, dans le
cadre de sa mission, est chargé du grand sceau de France et progressivement, le chancelier
tend à devenir une sorte de chef du gouvernement royal. Cela implique qu’il va suppléer le roi
en son absence et il parle en son nom à l’occasion des états généraux (quand le roi est
absent). Lorsque apparaît le Parlement, c’est le chancelier qui le préside. Pour cette raison,
grâce à cette présidence, il est en quelque sorte le chef de la justice. D’ailleurs, il est le chef de
la justice et le garde du grand sceau, et c’est de là que vient le terme « garde des sceaux ». En
l’absence du roi, il va notamment présider le Conseil du roi. Ce qui explique qu’aujourd’hui
encore, le garde des sceaux soit le président officiel du Conseil d’État (qui dérive du conseil du
roi).

2. Les officiers ordinaires

● Les maîtres des requêtes de l'hôtel-le-roi : ils ont pour fonction d’examiner les
nombreuses demandes adressées au roi et en fonction de l’importance des affaires,
soit ils statuent eux- mêmes, soit ils renvoient au conseil.

● Les notaires : placés sous l’autorité du chancelier ou bien sous l’autorité des maîtres
des requêtes ou sous l’autorité directe du roi. Donc figure multiple, sous différentes
autorités. Leur rôle est de rédiger les actes. Sur les notaires soumis à l’autorité du

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roi, ils vont prendre le nom de notaires secrétaires du roi et entre le XIVè et le XVè,
ils vont prendre une importance considérable. Finalement, ce sont eux qui vont se
charger d’expédier tous les ordres directs du roi. Ces ordres directs sont désignés
sous l’expression d’expéditions en commandement. Au XVIè, leur titre évolue, on
parle désormais de secrétaires d’État.

B. Les organes dérivés de la curia regis

Ils sont au nombre de trois : la cour des pairs, le conseil du roi, les États généraux.

1. La cour des pairs

En réalité, est une institution éphémère qui n’a existé qu’au XIIIè siècle. Marque le passage
d’une monarchie féodale à une monarchie administrative. Elle est composée de 12
membres, 6 laïcs et 6 ecclésiastiques. Dans chaque catégorie, on trouve 3 ducs et 3
comtes.

➢ Sur les pairs laïcs, on trouve les ducs de Normandie, de Bourgogne et d’Aquitaine
ainsi que les comtes de Flandres, de Champagne et de Toulouse.
➢ Sur les pairs ecclésiastiques, on trouve l’archevêque – duc (à la période féodale, rien
n’empêche d’être les deux) de Reims, et les évêques ducs de Laon et de Langres.
On trouve aussi les comtes – évêques de Beauvais, de Noyon et de Chalon.

Le rôle de cette cour des pairs est juridictionnel. Rôle qui est limité aux affaires des vassaux
du roi. Cette Cour correspond à la période transitoire durant laquelle le roi utilise son rôle de
suzerain suprême pour gouverner. Lorsque la souveraineté l’emporte sur la suzeraineté, la
cour des pairs entre en désuétude, elle est donc directement liée au roi comme suzerain
suprême.

2. Le conseil du roi

Ce conseil ne cesse de gagner de l’importance. Origine informelle pour le Conseil du roi, on


parle initialement de curia regis in consilio, « cour du roi en conseil ». Le roi réunit quelques
proches pour recueillir leurs avis pour certaines affaires. On y trouve les princes de sang
(c’est-à-dire les membres de la dynastie capétienne) donc organisation familiale.
Progressivement, le rôle de ces princes de sang va s’amoindrir au profit du rôle des légistes
qui ne cessent d’augmenter en nombre. Le conseil du roi va vraiment prendre de
l’importance à partir de la fin du XIIIe siècle. D’ailleurs, certains juristes comme Beaumanoir
gouverne en conseil, ce qui va caractériser le mode de gouvernement du roi.

Les attributions de ce conseil sont de trois ordres :

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● Attributions gouvernementales : par exemple, c’est en conseil que le roi décide de la


guerre ou de la paix, qu’il reçoit les ambassadeurs ou qu’il prépare ses ordonnances.
● Attributions administratives : c’est par exemple en conseil que sont nommés les
baillis. On constate aussi que le conseil surveille la gestion financière du royaume.
● Attributions judiciaires : c’est par exemple en Conseil que le roi exerce directement
son pouvoir de justice. Donc le Conseil est une institution très importante parce que
les réunions du conseil vont finir par marquer le rythme du fonctionnement ordinaire
de la monarchie.

3. Les États généraux

Ils procèdent eux aussi de la Cour du roi (la cour du roi va être démembrée, c’est-à-dire que
progressivement, des éléments vont se détacher pour avoir une entité administrative
autonome). Si on regarde la période féodale, le roi appelait ses principaux vassaux laïcs ou
ecclésiastiques à participer à sa cour. On voit qu’à partir du XIIIe, en raison des évolutions
du monde féodal, le roi va aussi faire appel à des bourgeois qui représentent les villes.
Initialement, des laïcs qui correspondent aux futures nobles, et les ecclésiastiques et
désormais, ajout de bourgeois. Exemple : en 1263, Saint Louis prend l’avis des bourgeois
de cinq villes avant de promulguer une ordonnance sur la monnaie.

Jusqu’à la fin du XIIIe siècle, les trois ordres ne sont jamais réunis simultanément. La
première réunion a lieu en 1302 lors du conflit entre Philippe le Bel et Boniface VIII. Après
cela, les causes des réunions des états généraux sont politiques et financières. La réunion
des états ne dépend que du bon-vouloir du roi dans le sens où il n’y a ni permanence ni
périodicité. Pas de sujet qui implique systématiquement de réunir les états généraux. Deux
thématiques qui l'entraînent généralement mais rien de systématique.

Initialement, l’assemblée est typiquement féodale : le roi convoque ses vassaux, des
vassaux des trois ordres distincts, et donc il ne fait pas appel à l’ensemble du royaume,
seulement ses vassaux. Les attributions des états sont marquées par ce caractère féodal.
Elles doivent apporter aide et conseil (devoir typique de la vassalité). C’est une situation qui
tend à évoluer parce qu’à la fin du XVe, les états généraux sont devenus une véritable
assemblée représentative des trois ordres. Comment sont- ils devenus représentatifs ?
Dans chaque bailliage (= circonscription), on va élire un représentant du clergé, un de la
noblesse et un de ce que l’on va appeler le tiers-état. Donc états généraux composés
d’individus représentant les trois ordres.

À la même époque apparaissent les cahiers de doléance dans lesquels on retrouve les
adresses au roi des différents membres des états généraux, ce sont des demandes ou des
suggestions (qui ne lient pas le roi). La notion d’aide et de conseil s’est donc
considérablement élargie. Élargie puisque les états généraux participent désormais
ponctuellement au gouvernement de la nation et notamment, ils sont censés donner le
consentement à l’impôt.

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Paragraphe 2 : L’administration locale

A. Les baillis et sénéchaux

1. La mise en place des baillis et sénéchaux

A l’époque féodale, les seuls agents locaux du roi sont les prévôts. C’est par leur biais que
le roi exerce l’autorité seigneuriale sur ces domaines, ils n’ont pas de spécialisation, ils
représentent le roi pour les affaires judiciaires, financières, militaires et la gestion domaniale.
Seulement, au fur et à mesure que les pouvoirs du roi augmentent, les fonctions des prévôts
vont se révéler insuffisantes. Le roi tend à les faire surveiller par de nouveaux agents. Ces
agents sont les baillis et les sénéchaux. Époque où les termes sont distincts entre nord et
sud : on parle de bailli dans le nord et de sénéchal dans le sud. Initialement, ce sont des
agents temporaires envoyés en mission.

Dans la 2ème moitié du XIIIe siècle, ils deviennent des représentants permanents du roi. Ils
vont donc avoir une circonscription administrative précise : le bailliage ou la sénéchaussée.
Les baillis et sénéchaux sont nommés par le roi en conseil, on constate qu’ils appartiennent
à la petite noblesse ou la bourgeoisie. La plupart du temps, on constate qu’il s’agit de
juristes. L’un des plus célèbres, c’est le cas de Beaumanoir qui a rédigé les Coutumes de
Clermont en Beauvaisis. Il illustre une des caractéristiques de cette fonction : les baillis et
sénéchaux sont mobiles parce qu’il va occuper cinq postes différents donc va voyager, 4 de
baillis et un de sénéchal (rien n’empêche de voyager sur de grandes distances et d’être en
postes dans des endroits éloignés les uns des autres).

Initialement, les baillis et sénéchaux sont largement rémunérés par des gages en argent,
poste intéressant. Au XIVe siècle, la rémunération de ces agents n’est pas revalorisée et
pour compenser cet appauvrissement, la fonction va avoir tendance à se stabiliser. Agent
temporaire → permanent qui vont se stabiliser. C’est ce qui explique cette évolution : le bailli
/ sénéchal devient un officier, c’est-à-dire un agent titulaire d’une charge stable.

2. Le rôle des baillis et sénéchaux

Ils représentent le roi et en tant que représentants du roi, ils agissent en son nom. On est à
l’échelle locale et donc leur fonction est d’assurer la police au sens large du terme, ils
doivent donc tout autant veiller à la tranquillité publique mais aussi s’assurer de l’entretien
des infrastructures ou réglementer le commerce.
➢ Sur le plan militaire : c’est au bailli qu’il revient d’assurer la mobilisation → ils
convoquent les vassaux à l’ost (le service militaire dû) et qui va lever le ban et
l’arrière ban. C’est lui qui est chargé de mobiliser les troupes pour le roi.

➢ Sur le plan financier : il est chargé d’encaisser les ressources royales.

➢ Sur le plan judiciaire : il rend la justice au nom du roi. La mission est large et touche
de nombreux domaines.

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Ces tâches multiples entraînent la multiplication des commis, des personnes présentes pour
aider le bailli à assurer sa mission. Par exemple, dès la fin du XIIIe siècle, apparaissent les
receveurs. Ils sont chargés d’administrer les finances du bailliage. Ces receveurs vont
rapidement échapper, dès le milieu du XIVè, à la tutelle des baillis.

Vers le milieu du XIVè siècle, va apparaître une nouvelle figure, le procureur du roi. Sa
mission est qu’il est chargé de défendre les intérêts du roi lorsqu’il y a une affaire judiciaire
qui les met en cause. La figure du procureur est à l’origine de notre actuel ministère public
(qui défend les intérêts de l’État). Premier commis dans le domaine judiciaire.

Autre figure du domaine judiciaire : devant le nombre croissant des affaires que le bailli doit
régler, il va s’attacher un mandataire judiciaire, le lieutenant de justice. Au XVe siècle, ces
lieutenants sont nommés par le roi dans chaque bailliage. On constate que dans certains
lieux, lieux à l’activité judiciaire intense, deux figures se distinguent : un lieutenant civil et un
lieutenant criminel, chacun ayant deux catégories d’affaires.

B. Les commissaires extraordinaires

Pour remédier aux abus des agents locaux (baillis, sénéchaux, prévôts), le roi va envoyer
des agents extraordinaires pour les surveiller. C’est le même processus que pour les baillis
et sénéchaux à l’origine, c’est-à-dire surveiller les juridictions déjà en place (à l’origine). Ces
agents sont initialement temporaires, leur titre va évoluer avec le temps, on parlera
d’enquêteurs royaux sous Louis IX, au XIVe : lieutenants généraux, donc ils ont une
existence fluctuante au gré des circonstances.

Au XVIe siècle, de nouvelles série de circonstances oblige les rois à faire appel à des
commissaires enquêteurs (désignation de l’époque) qui ont pour mission de faire respecter
l’autorité et les droits du roi. On est en 1553 et Henri II charge 6 maîtres des requêtes de
tournées d’inspections, on les qualifie de « chevauchées ». Ils sont plutôt bien accueillis par
la population et progressivement, ces chevauchées deviennent stables, vont se dérouler
avec régularité, décidé par leur roi (tous les x mois ou années et de manière régulière).
Ils deviennent des éléments efficaces de contrôle dans les provinces, efficaces parce qu’ils
disposent d’une délégation de l’autorité royale, c’est ce qui leur permet d’exercer leur
mission avec efficacité. Ils partent avec une délégation de l’autorité royale.

On voit aussi que dans le même temp que le roi envoie des commissaires chargés de
missions plus particulières sur des thématiques spécifiques : sur des questions, religieuses,
judiciaires ou fiscales. Ces missions particulières sont désignées sous le titre d’intendants
de justice ou de finance ou d’armée sous Henri IV. La fonction va avoir tendance à se
stabiliser et dès lors, on les désignera sous le terme d’intendant de province.

Section 2 : La justice

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On voit que la justice royale va se mettre en place et s’affirmer aux XIVe et XVe siècles
contre les institutions judiciaires existantes sur le royaume.

Paragraphe 1 : La justice royale face aux anciennes institutions judiciaires

Le roi retrouve les mêmes opposants que dans l’affirmation de sa souveraineté puisqu’il va
d’abord devoir avoir affaire à la justice seigneuriale puis à la justice ecclésiastique.

A. La lutte contre les justices seigneuriales

1. L'archaïsme des justices seigneuriales

A la fin de l'Ancien Régime, le pouvoir monarchique est devenu très puissant, mais il ne faut
pas oublier que les justices seigneuriales ont existé jusqu’à la Révolution Française, même
si dans une mesure très résiduelle. La justice seigneuriale vient donc du seigneur, et on dit
que « le vent est couchant dans les limites territoriales de la seigneurie » (?). Justice ancrée
dans le système seigneurial et qui varie beaucoup, qualitativement, d’un territoire à l’autre.
Justice multiforme : bonne justice, justice médiocre, ... Engluée dans un système complexe
lié à la mouvance féodale . Système complexe parce que dépendant et intégré à la
mouvance féodale. Résultat → un réseau judiciaire inextricable (hommages multiples, saisie
de fief, ...). Cela donne lieu à de très nombreux conflits de compétences. Le tribunal du
seigneur fait l’objet d’une installation matérielle plutôt rudimentaire, parfois elle est rendue en
plein air ou à l’auberge de la seigneurie. Ce ne sont pas des gages extérieurs de « sérieux
». Tous ces éléments soulignent l’archaïsme de cette justice.

2. Les moyens employés par la royauté

Les juristes royaux vont développer et mettre en œuvre plusieurs moyens pour réduire les
affaires qui relèvent des justices seigneuriales et de donner toujours plus d’alternatives
(c’est-à-dire les juridictions royales) aux justiciables.

● Premier moyen : ce qu’on désigne sous le terme d’appel hiérarchique. Cela s’appuie
sur la hiérarchie féodale des seigneurs justiciers. Avec la théorie de la mouvance des
fiefs, le roi est toujours compétent en dernier ressort.

● Deuxième moyen : la théorie de la prévention ne va cesser de prendre de l’essor


dans le courant du XIIIe siècle. Elle consiste en ce que les officiers royaux vont se
saisir des affaires normalement de la compétence des juges seigneuriaux. Ils vont
s’en saisir sur la base de deux justifications, en raison de la négligence des juges
seigneuriaux ou en raison de l’importance de l’affaire. Ce sont eux qui évaluent et
décident en prenant le motif de la négligence ou de l’importance de l’affaire, de la
récupérer. La théorie de la prévention se fait au cas par cas mais progressivement,
cela augmente la quantité des affaires soustraites aux juges seigneuriaux.

● Troisième moyen : les cas royaux. Ce sont les cas qui relèvent directement du roi et
on constate que ces cas royaux ne vont cesser de se multiplier. Exemple, en matière
financière : au XIIIe siècle, dans la thématique de la falsification monétaire il n’y a

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que la falsification de la monnaie royale qui relève de la justice royale. Au XVe siècle,
la fabrication de fausse monnaie seigneuriale relève aussi de la justice royale. On
voit apparaître au XVe siècle aussi, le concept d’abus de justice. Cela consiste en ce
que lorsque le roi considère un cas, une affaire comme mal jugée, le roi peut retirer
le cas qui appartient au seigneur normalement. Cette théorie a été d’abord élaborée
à l’encontre des justices ecclésiastiques.

B. La lutte contre les justices ecclésiastiques

1. La justice ecclésiastique

À partir du XIVe siècle, le roi commence à prendre ombrage du succès des juridictions
ecclésiastiques auprès de la population. Qu’est-ce qui caractérise les tribunaux épiscopaux
(que l’on appelle les officialités) ? Supériorité technique, efficacité et gratuité. Donc trois
raisons de s’en remettre à elles plutôt qu’aux juridictions royales. Et donc elles drainent un
grand nombre d’affaires. Elles n’ont pas à proprement parler, une compétence en matière
civile, mais par le biais d’aspects religieux, on raccroche beaucoup d’affaires. Elles sont
compétentes pour juger les affaires relatives au mariage parce qu’à l’époque, il est
seulement un sacrement et donc il est de la compétence des tribunaux ecclésiastiques. Les
officialités vont donc être progressivement amenées à juger toutes les clauses relevant de la
famille : mariages, successions..

De la même manière, dans le domaine du droit des contrats, l’emprise des tribunaux
ecclésiastiques est considérable parce que les particuliers ont pris l’habitude de garantir
l’exécution des conventions qui passent par serment. Or le serment a une valeur religieuse
et donc, tout litige qui porte sur la valeur d’un serment, sur le fait qu’un particulier respecte
ou pas un serment, relève des officialités. Une bonne partie du droit du contentieux tombe
dans les mains des juridictions ecclésiastiques. Elles ont donc par ces différents biais une
compétence très large. Quels vont être les moyens employés par la royauté ?

2. Les moyens employés par la royauté

Début au moment de l’apparition du gallicanisme et du conflit entre le roi et Boniface VIII.


Les moyens de la royauté sont mobilisés à l’encontre des juridictions pontificales. XIIIe
siècle : la papauté crée une procédure extraordinaire, la procédure d’inquisition (vient du
verbe inquirere qui signifie rechercher et enquêter). Procédure d’enquête créée par la
papauté pour lutter contre certaines hérésies, notamment l’hérésie cathare. Cette procédure
d’inquisition laisse une grande marge d’investigation au juge qui peut se saisir d’office et
utiliser tous les moyens pour réunir des preuves. Elle relève directement du pape donc
échappe au contrôle local de l’évêque. En d’autres termes, cela signifie que le pape peut
procéder directement à des enquêtes sur le territoire du royaume.

Philippe le Bel ne supporte pas cette ingérence du pape et il décide donc de placer
l’inquisition sous le contrôle des évêques. Ils en profitent pour introduire des enquêteurs
royaux à la procédure. Les légistes du roi expliquent que l’hérésie cathare constitue un

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trouble à l’ordre public et que pour cette raison, le pouvoir royal est fondé à la réprimer.
Progressivement, on va voir que le pouvoir royal va s’attaquer aux officialités (juridictions
épiscopales) et pour se faire, les juristes vont établir la théorie des cas privilégiés. Elle
consiste à dire que tout ce qui touche à la souveraineté royale doit relever des juges royaux.
Par exemple, un clerc qui se rendrait coupable de crime de lèse-majesté ou de fausse
monnaie relève du juge royal et pas des juridictions ecclésiastiques. Progressivement, on va
aller en élargissant ces cas royaux. Tout ce qui touche à l’ordre public relève des tribunaux
royaux. Sur le domaine des obligations (droit des contrats), on va considérer que les
contrats passés devant un officier royal doivent relever de la justice royale. Par petites
touches, ils vont grappiller des éléments de compétence enlevés des juridictions
ecclésiastiques

À partir du XVe siècle le pouvoir royal va développer une nouvelle procédure : l’appel
comme d’abus. A chaque fois qu’un particulier jugé par une officialité considère le jugement
comme abusif donc n’en est pas satisfait → il peut appeler son roi en son conseil ou le
Parlement. C’est un système qui va connaître un grand succès et qui à terme va finir par
vider de sa substance la juridiction ecclésiastique.

Paragraphe 2 : L’organisation de la justice royale

A. Les juridictions royales

→ Au plus bas degré de la hiérarchie judiciaire, on trouve les prévôts. Ils ont compétence
pour toutes les affaires civiles et criminelles sauf celles qui concernent les nobles ou qui
relèvent des cas royaux. Ensuite, ils connaissent en appel des causes civiles jugées par des
tribunaux seigneuriaux.

→ Au-dessus, on trouve les tribunaux des bailliages et des sénéchaussées. Compétents


pour juger en première instance les causes concernant les nobles, les officiers royaux, les
bénéfices ecclésiastiques et les affaires criminelles soustraites aux juges seigneuriaux par
les moyens énoncés précédemment. En appel, ils examinent les sentences rendues par les
prévôts et les affaires criminelles rendus par les juges seigneuriaux.

→ Enfin, sous Henri II vont être créées ce qu’on appelle les présidiaux. Promotion
consentie. Ils ont une compétence de dernier ressort pour les causes civiles dont l’objet est
inférieur ou égal à la valeur de 250 livres et pour les causes criminelles « vagues »,
c’est-à-dire les plus simples ou qui concernent les personnes les moins importantes. Cette
création va permettre que le nombre d’appels portés au parlement diminue. Les affaires en
question vont donc éviter l’encombrement des parlements.

B. Les juridictions supérieures

1. L’origine des parlements

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Au sommet de la hiérarchie judiciaire. Initialement, il s’est détaché de la cour du roi vers le


milieu du XIIIe siècle. À l’origine, le parlement n’est qu’une formation restreinte de la cour du
roi. On parle de curia regis in parlamento. Le terme de parlement signifie le lieu où l’on parle.

L’apparition du parlement est une volonté personnelle de Saint-Louis qui se voit avant tout
comme un roi justicier. Sa fonction de roi justicier est pour lui très importante, il y est très
attaché et on peut dire que l’image populaire du roi qui rend personnellement la justice sous
le chêne traduit une certaine réalité. Le roi exerce vraiment directement et personnellement
la justice (va évoluer avec l’accroissement des affaires). Sous le règne de Saint-Louis, le
Parlement va se fixer à Paris près du palais royal et rapidement, va se former un personnel
spécialisé composé de légistes, pour moitié laïcs et clercs.

Au début du XIVe siècle, le Parlement se divise en 4 chambres :

● La grand’ chambre (ou chambre des plaids parce qu’au sein de celle-ci se nouent les
affaires et que les avocats plaident + arrêts rendus) : le cœur du Parlement. Elle juge
en appel les sentences des juridictions inférieures de son ressort. Les cas de crime
de lèse-majesté lui sont soumis, ainsi que les procès concernant les pairs, les
apanages, les parlementaires et les affaires de la régale.

● La chambre des enquêtes : c’est elle qui instruit les affaires que lui envoie la grand’
chambre.

● La chambre des requêtes : juridiction chargée de juger les personnes bénéficiant de


lettres de Committimus (privilège de juridiction) et les établissements ecclésiastiques
bénéficiant de lettres de « garde gardienne ».

● La Chambre de la Tournelle : ou chambre criminelle, créée en 1515, chargée des


affaires de grande criminalité entraînant la peine de mort, la condamnation aux
galères ou le bannissement.

2. La compétence

a) Une compétence judiciaire

Il faut commencer par dire que la compétence du parlement est universelle jusqu’au XVe
siècle. A partir du XVe, on va commencer à créer des parlements en province. A la suite de
la guerre de Cent Ans, on va créer plusieurs parlements. Toulouse (1443), Grenoble (1453),
Bordeaux (1463), Dijon (1477), Aix (1501), Rennes (1515). En première instance le
parlement juge seulement quelques grands vassaux du roi ou quelques personnalités avec
des privilèges spéciaux. La compétence essentielle du Parlement est une compétence
d’appel. Il est compétent en appel de toutes les affaires qui reviennent au roi en raison de sa
suprême suzeraineté. Le Parlement reçoit en appel ultime de toutes les juridictions
seigneuriales, qui reviennent en dernier ressort au roi parce qu’il est le suprême suzerain.
Ensuite, le Parlement sera amené à juger en appel de toutes les affaires jugées par les
baillis, ou sénéchaux ou par tout autre juge royal délégué.

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Le Parlement constitue le degré ultime juridiction mais il reste une dernière voie de recours :
la proposition d’erreur. Cela fonctionne ainsi : un justiciable, par l’intermédiaire d’un maître
des requêtes, peut demander au roi de casser l’arrêt du parlement. Soit le roi en son conseil
soit son conseil lui-même, va alors prendre l’habitude de casser l’arrêt sans juger l’affaire au
fond et donc le renvoie au parlement, qui va devoir tenir compte de la cassation du premier
arrêt donc faire un nouveau jugement. On a là, l’origine de notre système actuel.

Les justiciables se font généralement représenter par des juristes qu’on appelle les
procureurs. On voit l’influence du droit romain et du droit canonique. Et puis on verra qu’à
partir de Philippe le Bel le roi va lui aussi se faire représenter par un procureur, assisté par
des substituts. Son rôle est de sauvegarder les droits du roi. C’est ainsi que va apparaître la
distinction entre le siège et le parquet. Distinction qui s’installe notamment à la faveur de la
procédure criminelle.

b) Une compétence extrajudiciaire

Le Parlement enregistre les ordonnances royales et à ce moment effectue une vérification


de légalité. Vérifie que le texte est conforme à la législation et il peut alors adresser au roi
des remontrances. Lorsque cela arrive, le roi n’est pas tenu d’accueillir ces remontrances. Il
peut ordonner l’enregistrement en envoyant au Parlement des lettres de jussion. Rien
n’empêche le parlement de procéder à des remontrances répétées. La question de
l’enregistrement est déterminante → si les deux continuent de s’opposer, le roi peut
renouveler ses lettres et si le parlement s’obstine, le roi se déplace personnellement pour
procéder lui-même à l’enregistrement, c’est ce qu’on appelle le lit de justice parce que le
trône est placé sur un siège de lit. Le roi reprend le temps de l’enregistrement le pouvoir qu’il
délègue au parlement en demandant au greffier d’enregistrer l’acte. Les parlements seront
ce qui provoquera la crise de l’Ancien Régime parce que les parlementaires vont refuser
d’enregistrer les textes législatifs par lesquels le roi tente de réformer le royaume (blocage
du parlement qui veulent préserver leurs privilèges).

TROISIÈME PARTIE : LA FRANCE MODERNE (XVI - XVIII)

Chapitre 1. Les caractères de l’état monarchique

Section 1 : Une monarchie réglée par les lois fondamentales

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On parle de monarchie légitime pour désigner la monarchie d’ancien régime dans la mesure
où le régime politique de la monarchie française se présente comme un état de droit.

Paragraphe 1 : La définition des lois fondamentales

Jusqu’au XVIe les juristes n’utilisaient pas de termes spécifiques pour désigner l’ensemble
des règles régissant la dévolution et le statut de la couronne. Jusque là il faut bien voir que
ces règles qui se sont mises en place progressivement de manière empirique, elles ne sont
pas conçues comme formant un tout organique, on ne fait pas de liens entre elles → elles
existent de manière indépendante. Les choses commencent à changer à partir de l’époque
du “honteux traité de Troyes” → règle d'indisponibilité de la couronne se précise, les juristes
commencent à faire un lien entre les différentes règles qui ont à faire avec la dévolution et le
statut de la couronne. À cette époque, les juristes commencent à prendre conscience que
ces règles ont un caractère extraordinaire et commun : elles sont exorbitantes du droit
commun (elles sont parties dans l’organisation juridique). Initialement ces règles prennent la
forme de coutumes, seulement il faut noter que ce ne sont pas des coutumes ordinaires car
personne, pas même le roi ne peut y déroger, dès lors que personne ne peut y déroger elles
sont alors différentes. En outre, ces règles ne peuvent pas tomber en désuétude, elles sont
imprescriptibles. Pour ces différentes raisons à partir du XVIe siècle on constate que les
juristes ne parlent plus de coutumes pour désigner ces règles, mais ils parleront de lois du
royaume. Et c’est en 1575 que pour la première fois apparaît l’expression de “loi
fondamentale”. Les juristes distinguent très nettement les lois fondamentales des lois
ordinaires qui sont promulguées par le roi. Jean Bodin par ex explique que les lois
fondamentales sont “annexées et unies à la couronne” → ce sont des règles intangibles qui
concernent l’état et qui sont placées au-dessus de tous y compris du roi. Cette place
privilégiée dans la pyramide des normes va faire que l’on va considérer que ces règles
forment une véritable “constitution coutumière” du royaume de france. En 1723 une
déclaration royale emploie le terme de constitution pour désigner les lois fondamentales.
Ces lois fondamentales constituent bien les règles organiques de l'État monarchique. Il
convient d'être précis et de dire qu’il s’agit d’une constitution coutumière, à l’anglaise.

Paragraphe 2 : le contenu des lois fondamentales

A. La dévolution de la couronne

1. Le maintien des règles anciennes

Les juristes de l’ancien régime ne font que reprendre les règles déjà établies au Moyen-Age
et les formaliser.

- L’hérédité de la fonction royale dans la famille Capétienne (établie depuis Hugues


Capet et qui est devenue définitive avec la disparition de toute trace d'élection à
partir de Philippe Auguste) .
- La primo-géniture : aîné des fils du roi défunt, établie depuis Robert Le Pieux.

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- Règle de la masculinité établie en deux étapes : d’abord exclusion des femmes de la


couronne en 1316. Puis exclusion des descendants par les femmes en 1328. À partir
de 1358 cette règle va être désignée sous l’expression de “loi salique” et elle va être
solennellement réaffirmé en 1589 à la mort du roi Henri III qui est le dernier
descendant mâle de Philippe VI et il meurt sans descendant, pour lui succéder on va
aller chercher un lointain cousin Henri IV. À cette occasion va etre précisée une
nouvelle loi fondamentale

2. L’apparition d’une règle nouvelle : la catholicité

Elle constitue une nouveauté dans le sens où jusqu'à ce moment-là de l’histoire car la
question de la religion du roi ne s’était jamais posée. Seulement au début du XVIe siècle se
produit une profonde rupture : la Réforme avec l’apparition du protestantisme. Et il s’avère
qu’une partie des princes européens vont se convertir avec leur sujets au protestantisme :
c’est le cas des rois de Navires (issus des Capétiens). À la même époque, une idée se
répand notamment grâce à Luther : un prince et ses sujets doivent nécessairement partager
la même religion → “une même religion pour un même royaume”. Cette doctrine contribue à
exacerber les querelles entre catholiques et protestants. Peu avant la mort d’Henri III le parti
a réussi à faire signer au roi en 1588 un texte qualifiant l'édit d’union qui affirme
solennellement que le roi doit être catholique. Ce texte est par la suite ratifié par les États
généraux réunis à Blois. Pour faire respecter cette édit le parti propose d'écarter Henri de
Navarre et de le remplacer par une nièce d’Henri III : Claire Isabelle d'Espagne. Quelle règle
doit-on alors privilégier ? principe de masculinité ou la règle de catholicité ? Ce sont les
circonstances politiques qui vont donner la solution : il s’avère que l’infante d’espagne est
fiancée à l’archiduc Albert d'Autriche, devant la menace de voie monter sur le trône un
Habsburg, le parlement de Paris décide de réaffirmer la règle de masculinité par un arrêt de
1993 : arrêt Lemaistre. Henri de Navarre a donc dû abjurer la foi protestante et devenir
catholique → il a été solennellement sacré par l'archevêque de Reims.

B. Le statut de la couronne

1. La réaffirmation du principe d'indisponibilité de la couronne

Là encore cette règle s’est fixée à la fin du Moyen Age et est réaffirmé sous l’Ancien régime.
Cette règle a été théorisée par Jean de Terrevermeille à l’occasion du traité de Troyes, elle
va être rappelée fermement à trois reprises.

➢ Événement de 1525

François Ier est roi et il est prisonnier à Madrid et il est contraint par les espagnoles à
abdiquer or, le parlement de paris et les états généraux refusent en expliquant que le roi de
france ne peut pas abdiquer car cela reviendrait à abdiquer en faveur de son successeur.

➢ Événement du début du XVIIIe

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À cette époque un prince français petit fils de Louis XIV est appelé à succéder à son oncle le
roi Charles II d'Espagne mort sans enfants. Il s’agit de Philippe d’Anjou qui devient Philippe
V roi d'Espagne et il est contraint à renoncer à ses droits à la couronne de France. Cette
renonciation est formalisée dans un traité : le traité d’Utrecht qui met fin à la guerre dite de
succession d'Espagne. Seulement les juristes français vont considérer cette renonciation
comme nulle en raison de la règle d'indisponibilité.

➢ Événement de la même époque

Louis XIV a vu mourir la plupart de ses descendants directs et il ne lui reste plus qu’un
arrière petit fils âgé de 5 ans : Louis XV. Il décide par un édit pris à Marly de reconnaître
comme prince de sang deux bâtards qu’il a eu de l’une de ses maîtresses : la marquise de
Montespan. Les deux bâtards sont l’un Duc de Maine, l’autre Comte de Toulouse → Ils sont
reconnus comme aptes à succéder au roi. Seulement après la mort du roi l’édit de Marly est
annulé et le 2 juillet 1717 le conseil de Régence rend un jugement en form d’édit qui annule
les mesures prises par Louis XIV et le texte prévoit notamment qu’en cas d’extinction de la
famille Capétienne se serait aux états généraux de choisir une nouvelle dynastie pour la
france. L’édit en question déclare que « puisque les lois fondamentales de notre royaume
nous mettent dans une heureuse impossibilité d’aliéner le domaine de notre couronne, nous
faisons gloire de reconnaître qu’il nous est encore moins libre de disposer de notre domaine
même ».

2. La fixation définitive du statut du domaine : l’édit de moulin de 1566

La règle d’inaliénabilité est apparue à la fin du MA et a été précisé en 1566 dans l’édit de
Moulin qui a été rédigé par le chancelier de Charles IX : Michel de L’hospital. Cet édit
distingue désormais officiellement deux types de bien composant le domaine :

- Les biens que le roi a acquis depuis moins de 10 ans : domaine casuel, il reste
disponible = le roi peut en disposer
- Les biens que le roi possède depuis plus de 10 ans : le domaine fixe, il est
inaliénable et imprescriptible “qui mange loi du roi s’entend après en rang les
plumes.

Deux exceptions à l'inaliénabilité : la concession d’apanage à un prince de sang avec une


clause de révision (revient au domaine à la mort) et la mise en gage d’une partie du
domaine pour fournir des subsides → aliénation temporaire avec clause de rachat.

Toutes ces règles forment les lois fondamentales de la monarchie française. Ces lois
forment une véritable constitution coutumière et font de la monarchie d’ancien régime un
état de droit, c’est la raison pour laquelle on parle de monarchie légitime.

Section 2 : Une monarchie absolue de droit divin

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Paragraphe 1 : Le triomphe de l’absolutisme

A. Le développement de l'absolutisme

1. Les causes

L’absolutisme se développe dans plusieurs pays d’Europe à partir du XVII et surtout au


cours du XVIII. Il s’avère que plusieurs états européens (France, espagne, prusse) ont
connu un système de monarchie absolue. Ce terme vient du latin absolutus qui vient du
verbe absolédéré qui signifie délier, détacher. On reprend une notion des juristes romains
qui dit que le prince est délié des lois, il n’est pas lié par les lois des autres princes et il peut
les modifier à sa guise. Au XVIII les théoriciens de l’absolutisme vont reprendre ces idées et
ils vont dire qu’un monarque absolu est un monarque délié de tout autres pouvoirs → c’est
d'abord dire qu’il est délié des anciens pouvoirs féodaux. Les monarchies absolues se
construisent en liquidant les anciens pouvoirs féodaux qui passe par une forte centralisation
de l'État. Dans un premier temps la royauté française s’est appuyé sur certains contre
pouvoirs comme l’Eglise ou les communautés urbaines. C’est seulement au XVIe siècle que
celles-ci vont aussi être absorbées par l’extension de la souveraineté royale. La monarchie
absolue élimine d’abord la féodalité puis le pouvoir de l’Église et des villes → monarchie
absolue.

2. La construction d’une doctrine de l’absolutisme

Pour justifier la souveraineté du roi, certains juristes vont œuvrer pour construire une
doctrine de l’absolutisme. Jean Bodin est un des premiers à le faire, pour lui le premier
attribut de l’état est la souveraineté : “la puissance absolue, perpétuelle et indivisible de
l’état”.
- Absolue : le souverain ne dépend de personne et il est notamment absolutus de la
puissance des lois qu’il fait et défait comme il l’entend
- Perpétuelle : la monarchie se caractérise par sa continuité, en France le roi ne meurt
jamais.
- Indivisible : car selon Bodin la souveraineté est indivisible elle ne peut pas se
partager, il est opposé à toutes formes de gouvernement mixte.

3. Les facteurs d’ascension de la monarchie absolue en france

On peut considérer qu’ils sont au nombre de 5.


→ La guerre : facteur le plus déterminant pour renforcer l’appareil de l’État. Si on regarde
l’histoire, depuis l’époque de la guerre de Cent Ans, il n’y a eu de paix véritable qu’entre
1715 et 1740. Le reste du temps, le pays est perpétuellement en guerre civile ou extérieure.
La guerre est continue et caractérise la période. Qui dit guerre dit gouvernement de guerre
qui nécessite, entre autres, une administration centralisée, une fiscalité importante et une
législation d’exception.

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→ Facteur économique : grand développement économique caractérisé par la multiplication


des échanges, or celle-ci implique une stabilité des conditions de production et aussi une
sécurité des échanges commerciaux. Incite l’état à légiférer et encadrer le commerce va
passer par : une politique de modernisation du réseau de communication et mise en place
d’un protectionnisme

→ Facteur territorial : parce que la France est un grand État, même s’il reste marqué par le
particularisme de ses provinces. Les principautés ont été progressivement raccrochées au
domaine royal mais les différentes provinces ont conservé de nombreux particularismes et
donc, le roi doit à la fois respecter les droits acquis mais il doit aussi imposer son autorité
dans le même temps. Autorité centrale (tout est ramené à lui) et unitaire. C’est dans le sens
où certes le droit doit respecter un certain particularisme mais en même temps, il veut faire
valoir ses droits de roi sur le territoire. Œuvre dans le sens de la monarchie absolue.

→ La religion : Après les guerres de religion, on constate que la fin du XVIe siècle est
marquée par une période de tolérance à l’encontre des protestants avec la reconnaissance
d’une liberté de conscience, mais c’est temporaire. Rapidement, le pluralisme ne convient
plus et Louis XIV est persuadé que l’unité de son royaume passe par l’unité de foi et par
conséquent, il va interdire la théologie protestante en 1685 (édit de Fontainebleau).

→ Facteur social : facteur globalisant dans le sens où l’on peut considérer que c’est un
facteur plutôt social puisqu’on constate à cette époque, une prise de conscience nationale,
on voit se développer une forme de patriotisme. Cela a tendance à créer une cohésion de la
population derrière son représentant : le roi.

B. Caractères de l’absolutisme

1. Les attributs du monarque absolu : la confusion des pouvoirs

On peut dire que l’absolutisme est l’aboutissement ultime de la doctrine de la souveraineté


royale. Le roi concentre entre ses mains tous les pouvoirs : exécutif, législatif et judiciaire.
Concrètement, il a toujours le dernier mot. Jusqu'à la fin de l’Ancien régime, il n’y a que le roi
qui puisse promulguer une loi → monopole législatif. C’est le roi qui est à la tête de
l’administration tant sur le plan civil que militaire. Il a un pouvoir de police général, il est
aussi le chef de l’armée et de la diplomatie. Par ailleurs, le roi à l’époque du MA est avant
tout un roi justicier, reste le juge suprême en dernière instance. Cette concentration des
pouvoirs est la marque de l’absolutisme, cet absolutisme connaît quand même certains
tempéraments.

2. Les limites de l’absolutisme

Ces limites ont été posées par les théoriciens même de l’absolutisme.

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● La première barrière est de droit divin dans le sens ou on oblige le roi à respecter la
loi divine : les préceptes de la religion chrétienne. C’est une barrière morale mais les
juristes de l’Ancien Régime admettent que dans le cas où le roi violerait la loi divine,
cela autorise d’une certaine manière, les sujets à se révolter. Les théoriciens de
l’absolutisme ont donc envisagé des cas où les sujets se révoltent vis-à-vis du roi.

● Deuxième limite : ce sont les lois fondamentales, il ne peut pas les modifier ou
abroger les lois fondamentales constitutives de la monarchie.

● Troisième limite : le caractère organique de la monarchie française, l’état


monarchique ne constitue plus un tout unitaire comme peuvent l'être les états
contemporains. À l’époque il existe entre le roi et les sujets des corps intermédiaires,
ils sont dotés de privilèges que le roi doit respecter. Le plus important de ces corps
c’est l’Eglise, elle bénéficie de privilèges fiscaux et de juridiction. Il y a aussi les
provinces (principautés territoriales) elles disposent de privilèges auxquelles elles
sont très attachées et que le roi respecte. Le troisième corps intermédiaire, ce sont
les cours souveraines qui sont principalement les parlements qui disposent d’une
délégation directe de justice par le roi.

Trois corps intermédiaires, il faut noter que ces différents corps font que le roi, tout en étant
monarque absolu, ne peut pas gouverner seul. Ces différentes forces font que le roi en
réalité ne peut pas gouverner seul, ils constituent un frein à l’absolutisme.

Paragraphe 2 : Une royauté de droit divin

A. Un roi sacré et sacralisé

L'idée d’une royauté de droit divin trouve sa source dans le sacré, à partir du moment où
l'hérédité (une des lois fondamentales) est établie (Philippe Auguste), le sacre perd de son
importance politique mais il en acquiert sur le plan juridique. On voit notamment que le roi de
France est appelé roi par “la grâce de dieu”. À la fin du MA cette expression est
exclusivement réservée au roi. Comme la plupart des règles de l'époque, cette règle est
affirmée à l’occasion d’une circonstance politique : en 1445 Charles VIII interdit au comte
D'armagnac de s'intituler comte par la grâce de dieu. Seul le roi peut porter ce titre car il est
le seul à être sacré. Le roi par le sacre est investi d’un pouvoir légal de droit humain et d’un
pouvoir légitime de droit divin. La prochaine étape c’est la sacralisation du roi qui passe par
un certain nb de rites et une symbolique, on a notamment 4 cérémonie qui se succèdent
dans le règne de chaque roi pour former l’expression de la majesté royale :

- Le sacre
- L’entrée triomphante dans Paris
- Les lits de justice (lorsque le roi se rend au sein d’un parlement pour le forcer à
enregistrer l’ordonnance royale faite)
- Les funérailles à Saint Denis

Quatre cérémonies riches de rituels et de symboliques.

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B. La portée du concept de droit divin

Le sacre confère au roi un charisme spécial et donc à part. Grâce au sacre le roi ne tient son
pouvoir que de dieu, il est donc un véritable représentant de dieu sur terre. Le roi n’a donc
de comptes à rendre à personne, sauf à dieu. À partir du XVII cette doctrine devient le
véritable fondement de l'État et elle va trouver sa consécration suprême dans la pensée de
Bossuet puisqu'il va distinguer de véritables fondements théologiques à la monarchie
française. Selon lui c’est dieu qui donne des rois à la terre → obéir aux rois est une
obligation aussi sacrée qu'obéir à dieu. La personne des rois est sacrée on doit obéir aux
princes par principes de religion et de conscience. Les rois doivent donc respecter leur
propre puissance et ne l’employer qu’au bien public. Cette théorie du droit divin va donc
nourrir, justifier l’absolutisme notamment par le biais de ces structures de gvt.

Section 3 : Les moyens d’action de la monarchie absolue

Paragraphe 1 : La spécialisation de l’appareil gouvernemental

L’absolutisme est une doctrine politique ou un principe juridique plutôt qu’une réalité
matérielle car dans les faits le roi ne gouverne pas seul sous l’ancien régime → il est
entouré d’un certain nb d'auxiliaire : il “gouverne par conseil”.

A. Le maintien d’anciennes institutions

Un groupe de grands officiers : l'hôtel-le-roi est devenu “maison du roi”, il existe toujours
mais il s’est réduit et il a perdu de son importance. Il est composé des princes de sang et
d’anciens grands officiers. La charge de connétable à été supprimé par Richelieu et on
constate qu’à partir de Louis XIV la maison du roi va surtout servir à assurer le service de
cour qui devient très important à cette époque → Louis XIV a vécu dans son enfance la
dernière grande révolte féodale (la fronde) et il a tendance à attirer dans son entourage
proche le plus grand nombre possible de membres de la noblesse (pour mieux les
contrôler). Il les attire et les charge de missions honorifiques → maison du roi perd son rôle
politique. Le seul grand officier qui va conserver un rôle politique important c’est le
chancelier qui sera intégré au groupe des ministres du roi.

B. Les ministres du roi

Sous l’Ancien Régime il n’y a en réalité que quelques personnes qui portent le titre de
ministre et celles-ci sont membres d’une formation spéciale du conseil du roi → “conseil
d’En-Haut”. Quelques personnages ayant occupés la fonction de principal conseiller du roi
qui portent le titre de “principal ministre” ex Richelieu ou Mazarin. Ce que les historiens
appellent “ministres du roi” ce sont en réalité des agents très proches du roi qui remplissent
sous l’Ancien régime des fonctions comparables assez similaires à certains des ministres
actuels.

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Au 1er rang on trouve le chancelier qui occupe une place déterminante : il est nommé à vie
et depuis le milieu du XVI (1551) il est inamovible. Il a un rôle important dans le domaine
législatif : il prépare les textes de loi et exerce un contrôle sur celle-ci avant de l'identifier en
la scellant puisqu’il possède la garde ordinaire des sceaux. Si un texte ne lui parait pas
conforme il peut adresser au roi des remontrances, rien ne l’empêche de passer outre →
éventuels conflits et désaccord pb car il ne peut pas le démettre mais il peut lui retirer les
sceaux qui seront confiés à un agent spécifique révocable. C’est un moyen de pression
entre les mains du roi : entre 1551 et 1790 il y a eu 24 garde des sceaux alors qu’il n’y a eu
que 17 chancelleries différentes. Le chancelier est aussi le chef de la justice du roi, justice
déléguée : c’est lui qui dirige et surveille toutes les juridictions du royaume + il est le chef du
parquet. Concernant la justice retenue : il administre la cassation qui se développe au sein
d’une formation restreinte du conseil du roi et qu’on appellera le conseil d’état privé.

Avec le chancelier il y a 4 autres ministres qu’on appelle “secrétaires d’état” → vient du nom
de certains clercs → les “clercs du secret” à partir du XIVe sont chargés de rédiger les
procès verbaux du conseil du roi. On va voir apparaître des domaines de compétence
commencer à se détacher du fonctionnement des administrations : 4 axes

- Un secrétaire d’état des affaires étrangères


- Un secrétaire d’état de la guerre
- Un secrétaire d’état à la marine
- Un secrétaire d’état de la maison du roi : maison du roi + affaires religieuses + ville
de paris + toutes les provinces intérieures du royaume
- Une dernière figure : le contrôleur général des finances, au MA il n’existe pas
d’administration unique pour les finances royales, elle ne se met en place qu’au XVIe
et pour la diriger on va créer en 1562 la fonction de surintendant des Finances, c’est
l’ordonnateur de tous les paiement → prend rapidement une importance
considérable et les abus commis par le dernier surintendant conduisent Louis XIV à
supprimer cette charge et en 1665 on crée la fonction de contrôleur général des
finances (1er à occuper cette fonction Colbert) il est librement révocable, n’est plus
l'ordonnateur de tous les paiement → en soit n’est que le conseiller financier du roi.
Le contrôleur dirige l’administration des finances et c’est lui qui gère le budget.

A côté de ces ministres proches du roi, il est aussi entouré d’une série d’agents regroupés
au sein d’un conseil.

C. Le conseil du roi

1. La composition du conseil

Les membres du conseil sont librement choisis par le roi, on a quand même quelques
membres de droit = princes de sang et grands officiers mais ils n’ont qu’une fonction
honorifique et il ne siège pas pour les questions des affaires gouvernementales. Les
véritables membres sont de 3 types

● Les conseillers d'État : au nb de 30, choisis par le roi et révocable. Parmi eux, 3
conseillers d’église, 3 conseillers d’épée et pour le reste ce sont des "conseillers de

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robes” → ce sont les membres les plus importants du conseil, ils siègent en rotation
½ années.
● Les maîtres de requêtes : apparus au XIII et titulaires d’un office (càd d’une charge
stable) → leur rôle est d’étudier les dossiers soumis au conseil et de suggérer des
solutions

● Les avocats au conseil : ils détiennent le monopole des plaidoiries et des instructions
devant le conseil lorsque celui-ci traite d’affaires contentieuses. On en compte 170
sous Louis XIV puis 70 sous Louis XV et leur figure persistent ajd puisqu' il serait
l’équivalent des avocats au Conseil d'État et à la Cour de cassation.

2. L’organisation et les attributions des conseils

a. Les conseils de gouvernement

Ils siègent tjr en présence du roi et dont les compositions sont réduites. Il en existe 4
principaux :

1. Le conseil d’En-Haut : ils sont convoqués oralement par le roi, il n’y a qu’eux qui
portent officiellement le titre de ministre. Ils se réunissent 2 fois par semaine pour
régler essentiellement de la politique étrangère et des affaires de guerre.
2. Le conseil des dépêches : secrétaires d’état lisent toutes les dépêches de l'intérieur,
y participent secrétaires d’état et le chancelier. Il traite toutes les questions
intérieures sauf financières. Il est le régulateur de l’administration et de la police du
royaume.
3. Le conseil royal des finances : y participe le dauphin pour s’initier au gvt, le
chancelier, le contrôleur général des finances, deux conseillers d’état et un chef
nommé ad hoc. Sa mission est de régler l’administration des finances et gère l’état
estimatif (budget)
4. Conseil royal de commerce : créé par Louis XIV en 1664, il n’existait que par
intermittence pour s’occuper de la régulation en matière commerciale. À partir de
1762 il est concurrencé par un bureau du commerce.

b. Le conseil d’état Privé, Finances et Direction

Spécialisé dans les affaires contentieuses, il repose sur la présence d’un personnel
professionnel : conseillers d'État et maîtres de requêtes. Particularité : le fonctionnement de
ces conseils reposent sur la présence d’un personnel professionnel composé de conseillers
d'État et de maîtres des requêtes. Aussi le roi ne préside jamais ces formations et leurs
arrêts ne sont pas soumis à son approbation. Ces conseils ne rendent que des arrêts
simples.
Les différents conseils :

❖ Le conseil d’état Privé

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C’est la continuation du conseil du roi tel qu’il existait auparavant mais limité au contentieux
judiciaire. On parlera aussi de conseil des partis. Sa mission est d’exercer, au dernier
niveau, la justice entre particuliers en matière civile et criminelle. Il intervient aussi pour
trancher les conflits entre cours souveraines ou entre tribunaux d’ordre différents. Le Conseil
peut casser les arrêts des cours souveraines. Il se réunit plusieurs fois par semaine. Le roi
n’y est jamais mais son fauteuil vide symbolise sa présence fictive. En réalité, la présidence
effective de ce conseil revient au chancelier. Dans ce conseil, il y a un certain nombre de
membres de droit : chancelier, princes du sang, ministres d’État, secrétaires d’État mais ils
sont rarement présents (sauf le chancelier). L’essentiel de l’assemblée est constituée de
conseillers d’État et de maîtres des requêtes. Il est composé en moyenne d’une quarantaine
de membres.

❖ Conseil d’état et des finances

La composition est identique au précédent, les jours de réunions varient seulement. C’est en
réalité un ancien conseil de gouvernement et il a été cantonné depuis le milieu du XVIIè au
règlement du contentieux administratif et fiscal. Il a notamment un pouvoir de cassation des
cours souveraines à caractère financier, donc spécialisé dans les affaires financières.

❖ Direction des finances

On distingue la grande et la petite direction.

- Grande : sont gérées les finances du royaume


- Petite : comité d’une dizaine de spécialistes qui préparent le travail de la grande.

À partir du XVII elles sont cantonnées dans des tâches contentieuses.

Para 2 : Le contrôle des villes et des états provinciaux

Au début le roi réunissait territoire à sa couronne → y installe ses représentants mais


conservation statut local. En réalité, il faut attendre Rév fr pour avoir une véritable unification
de la nation, le Roi a qd même mis en place certaines institutions au niveau local pour mieux
les maîtriser.

A. La réduction de l’autonomie urbaine

Le point commun des villes c’est d'être munis de chartes qui sont constitutives des privilèges
et de l’organisation des villes, le roi n’a jamais révoqué ces chartes et elles sont en réalité
progressivement vidées de leur substance.

1. Les attributions municipales

Les villes après qu’elles aient obtenu leur liberté au MA exercent une triple fonction de
défense, justice et administration du bien commun.

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❖ La justice : la juridiction exercée par l’échevins à été supprimée par l'ordonnance de


moulin qui date de fév 1566, puis l’édit de Saint-Maur enlève au ville la justice
criminelle → elles conservent uniquement la juridiction de police qui est gratuite,
c’est-à-dire la connaissance de toutes les infractions de voiries, de police
économique ou de petits criminels.
❖ Les finances : constituent l’attribution principale des villes. Confection et exécution du
budget municipal → le tout est placé sous la surveillance de l’autorité royale
notamment de nombreux mouvements financiers : aliénations de domaine, dépenses
des revenus issus des impôts → tout cela est rigoureusement contrôlé.
❖ L’administration générale : elle porte sur les services classiques : voirie, salubrité,
questions d’approvisionnement (hôpitaux / Église) et sécurité assurées de concert
avec autorité royale.
❖ La défense : il en reste peu de choses, le droit de guerre a disparu. Et les milices
urbaines ont été transformées en trou d’apparat. D’ailleurs, les villes fortifiées et
munies de canons ont été démantelées parce qu’elles représentaient un risque en
cas d’opposition au roi.

→ Les attributions municipales ont toutes été diminuées et les pouvoirs récupérés par le
pouvoir royal mais tout cela n’a pas empêché l’accentuation de la tutelle royale.

2. La tutelle administrative

Plusieurs raisons expliquent cette tutelle royale sur les affaires communales :

● Situation financière des villes : sont pour bcp mal gérées et endettées. L’intervention
royale est guidée par l'intérêt des sujets mais surtout elle ne veut pas assumer devoir
en cas la banqueroute des villes + elle veut freiner la tendance des villes à lever de
nvx impôts et évidemment c’est autant de marge de manoeuvre fiscale en moins
pour le roi
● Volonté de progrès et de coordination économique de l’ensemble du royaume.

Le régime de la tutelle : cette tutelle elle s’inspire des modalités de la tutelle en droit privé,
elle est organisée dans un édit rédigé par Colbert. Le rôle de tuteur est assumé par
l'intendant. Le principe qui domine le fonctionnement de ce régime c’est le principe de
l’autorisation préalable : tout doit préalablement passer par l’intendant. Cette tutelle a quand
même permis un assainissement des finances des villes et a permis d’orienter les villes vers
de grands travaux.

B. La réduction des compétences des États provinciaux.

1. L’emprise du roi sur les provinces

Elle s’est exercée progressivement. Pendant tout le XVIe la royauté a œuvré à renforcer ces
institutions centrales et elle procède à la surveillance de l’administration locale. On parle
d’un gouvernement au nom du roi. Pour ce qui est des XVIIe et XVIIIe se sont deux siècles
marqués par la centralisation : autant à l’encontre des États provinciaux que des cours

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souveraines et c’est le temps du “gouvernement du roi”. Cette centralisation s’explique par 3


motifs

● Politique : royauté a souvent été ébranlé au XVI et XVII s par l’indépendance des
parlementaires et de certaines provinces/villes. Elle entend concentrer les pouvoirs
et surveiller les affaires publiques.
● Militaire : l’armée de type féodale est révolue, le roi est le chef des armés et pour
cette raison il se place naturellement à la conduite des opérations → centralisation.
● Motif économique : on aspire à l’unification du marché national → amélioration des
réseaux de communication favoriser l’échange de richesse mais aussi bénéfique à la
transmission d’informations et ordres

La centralisation est la garantie de l’unité politique du royaume sans pour autant impliquer
son uniformité.

2. Les représentant du roi en province

Le roi a tjr eu la nécessité d’assurer une unité de direction dans les provinces du royaume
en y envoyant différents agents qui parlent en son nom et qui ont la charge de
l’administration générale. À la période précédente étaient apparus les baillis et les
sénéchaux, ils sont remplacés par des nouveaux agents :

- Le gouverneur : institution apparue en temps de crise et qui a un caractère militaire


très fort qui s’explique par les circonstances de l’apparition de cette institution. Elle
est apparue au XIVe pour être envoyé dans certaines régions pour rétablir l'ordre /
mener la guerre / redresser l’administration après des troubles. Ils sont munis des
pleins pouvoirs, ce sont des chefs militaires chargés de conduire des opérations
armées donc par nature leur mandat est de courte durée, fonctions qui prennent fin
avec le rétablissement de la paix. Les gouverneurs vont se stabiliser dans le courant
du XVe dans des régions frontalières et vont donner naissance à des gouvernements
qui ne sont rien d’autres que des nouvelles divisions territoriales. Sur le plan
administratif, les gouverneurs sont des commissaires → envoyés dans un lieu avec
des lettres de commissions qui institue le commissaire auprès des institutions
locales. Ces lettres insister surtout sur leur pouvoir militaire mais comprenaient aussi
svt, les gouverneurs doivent agirent “comme nous ferions si nous même nous y
étions en personne” → blanc seing remis par le roi. Ils feront l’objet de nombreuses
critiques en raison de leurs pouvoirs étendus, les rois eux mêmes auront du mal à
endiguer l’omnipotence des gouverneurs et au XVIIe les rois finira par cantonner leur
mission à un simple rôle militaire + va leur adjoindre un lieutenant général chargé de
les surveiller. Il disposait donc de nombreux pouvoirs et a fini par être trop menaçant
pour le roi qui a fini par les cantonner au rôle militaire donc il va avoir besoin d’un
nouveau relais régional.
- L’intendant : tjr le meme role contrôler l’admin, surveiller la fiscalité, contrôler les
abus. Au départ c’est aussi un commissaire temporaire puis il devient une figure
permanente. Cette figure apparaît au XVIIe sous Richelieu, ils ont des pouvoirs en
matière de justice, police et finance, qui lorsqu’ils vont acquérir un caractère de

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continuité et généralité, cela va faire de l’intendant le relais privilégié du roi et


l’administrateur régional par excellence.

Ses pouvoirs :

❖ Justice : il a le droit d’entrer au parlement et a droit de présidence des autres


juridictions royales ce qui permet la lutte contre les abus judiciaires, il a aussi un
pouvoir de justice directe dans les cas de rébellion et de sédition.
❖ Police : englobe tout ce qui concerne le bien public, en réalité il est amené à
intervenir dans à peu près tous les domaines de l'administration.
❖ Finance : il contrôle et dirige les questions relatives aux finances, il est un
administrateur financier qui va contrôler et diriger les questions relatives aux
finances.

L’autorité de l’intendant est fortement dépendante du pouvoir central → quand pvr royale est
fort et respecté = ca se répercute sur ses agents donc l’intendant. À partir des années 1750
le pouvoir royal devient plus hésitant à soutenir l’intendant en toutes circonstances. Sous
Louis XVI le pvr royale les désavoue fréquemment, ce qui les met dans des positions
difficiles.

Chapitre 2 : La fragilisation de l’état monarchique

Pour certains historiens, l’absolutisme monarchique apparaît comme une volonté autoritaire
de moderniser l’État et la société. Le problème est qu’à partir du milieu du XVIIIè, on va
avoir des changements dans la société, dans les esprits et la monarchie absolue va entrer
dans une crise qui lui sera fatale.

Section 1 : La crise de l’Ancien régime

L’expression Ancien régime désigne en réalité les 3 derniers siècles qui précèdent la rev de
1789.

Para 1 : La modernisation limitée de l’état et de la société

L’absolutisme a pour projet de rendre plus efficace le fonctionnement de l'État et d’améliorer


le fonctionnement de la sté et c’est sous le règne de Louis XIV que l’absolutisme commence
à s’identifier à la modernité.

A. La modernisation contrariée de l’état

S’il y a un point de départ incontestable, c’est que l’État hérité du MA manque d’efficacité.
Donc l’absolutisme va tenter des choses mais se heurter à des limites.

1. L’effort de modernisation

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Cet effort se rencontre dans de nombreux domaines, plusieurs pistes pour moderniser l’État.
Par exemple, on va créer une armée permanente dès le XVè siècle. Et cette armée est
considérablement renforcée sous le règne de Louis XIV : dans la marine, dans l’artillerie,
dans l’effectif, effort pour en faire une armée solide. On voit aussi que sous le règne de
Louis XIV, on va créer un lieutenant de police à Paris et la police au sens où on l’entend
aujourd’hui, commence à être organisée. Donc deux exemples qui montre les efforts de
modernisation de l’État.

2. Les limites de la modernisation de l’état

L’une des limites les plus importantes a été l’incapacité de la monarchie à substituer de
nouvelles institutions à celles qui existent déjà. Le pb c’est qu’on crée de nvelles institutions
mais on ne supprime pas celles qui existent déjà → complexification de l’administration : ex
typique c’est l’intendant. Dans la fonction publique d’Ancien régime on a deux sortes de
fonctionnaires :

- Les commissaires : qui sont nommés et révocables par le roi


- Les officiers : sont majoritaires, il est titulaire d’un office. Pour chaque office on
distingue le titre et la finance. Le titre c’est la nomination par le roi à une fonction, la
finance c’est la possibilité pour le titulaire de cette fonction de la vendre ou d’en faire
bénéficier un héritier. Progressivement la finance va devenir plus importante que le
titre, le roi va finalement voir la situation lui échapper et il va essayer d’en profiter →
en 1604 on institue la paulette = un impôt = le fait pour un officier de reverser chaque
année un impôt au trésor royal → lui permet de vendre ou de faire hériter son office.
Pour des raisons fiscales, le roi renonce à son pouvoir de nomination des
fonctionnaires. L’immense majorité des fonctionnaires ne dépendent plus du roi pour
leur nomination. La plupart des fonctionnaires se sentent donc mtn déliés de
respecter le roi. Le roi parvient à faire rentrer de l’argent ailleurs. Mais pose un
problème que les fonctionnaires ne soient plus nommés par le roi → fonction
publique peu efficace ou les fonctionnaires se concentrent plus sur le fait de tirer un
profit de leur fonction que de remplir correctement leurs devoirs. Pose une limite à la
modernisation de l’État.

B. Le blocage de la sté

Ce qu’il faut dire c’est que la société d’Ancien Régime n’a pas faire le même effort de
modernisation que l’État. On constate que la société française à la même époque, accuse
un certain retard, par rapport à la société anglaise par exemple : développement commercial
et industriel anglais plus avancé.

1. Les grands traits de la société d’Ancien régime

Premier trait : elle est très majoritairement paysanne → 90% de la pop vit à la campagne. Il
n’y a que quelques villes qui dépassent 30 000 habitants (Paris,Marseille, Lyon, Bordeaux,
Rouen). Deuxième trait : on ne reconnaît pas beaucoup d’importance à l’individu → ils sont
pour la plupart englobés dans des corps ou des communautés : famille, corporation pro.

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Dernier grand trait : aussi, cette société est divisée en trois ordres : clergé, noblesse,
tiers-état et personne n’échappe à cette classification.

2. Les éléments de blocage de cette société

On en retient 3

● L’existence des privilèges : les ordres privilégiés (clergé, noblesse) bénéficient avant
tout de dispenses fiscales → plus grand privilège. Le clergé est le plus grand
propriétaire foncier du royaume et il ne paie pas d'impôt, de la même manière la
noblesse ne paie pas l'impôt principal du royaume : “la taille” → on justifie ça car la
noblesse sert le roi militairement.
● Les corporations professionnelles : on fait une distinction entre d’une part les métiers
libres (qui ne nécessite pas d’appartenir à une corporation, métier d’avocat par ex) et
d’autre part ceux qui passent par une corporation → majorité des métiers sont des
métiers “réglés” = nécessité de passer par des corporations → c’est un frein à la
liberté d'entreprendre (multiplication des richesses).
● Le refus des dissidences : refus multi-facettes, d’abord refus de dissidences
idéologiques, càd la société d’Ancien Régime est exclusivement catholique donc qui
laisse assez peu de place aux autre religions + elle est hostile à toute idée qui
n'aurait pas l’approbation du pouvoir monarchique. D’une manière générale on a un
refus de toute forme de dissidences, pour contenir celles-ci il y a une censure très
forte qui s’exerce sur toutes les publications, on appelle ca la “librairie” → un ouvrage
ne peut paraître qu’avec l’approbation du roi. Pour ce qui est de la presse, au début
du XVIIIe elle n’en est qu’à ses début, c’est donc une presse officielle qui est
élaborée par les officiers du roi (contenu en adéquation avec les idées de la
monarchie. Refus de la dissidence = un frein au débat d’idée, ne permet pas à la
société d’évoluer.

Para 2 : Les facteurs de changement à l’origine de la crise

A. Le changement dans la société

1. Croissance et mobilité

On a d’abord une croissance démographique : début du XVIII population de 20 000 000


d’habitants. En 1789 nous en avons 26 000 000 → raisons : baisse de la mortalité infantile,
moins de guerres, améliorations du système de santé… Cette croissance démographique
signe la montée de la jeunesse, il ne faut pas se surprendre de voir que l’immense majorité
des acteurs de la révolution auront moins de 35 ans → jeunesse élément fort de la
révolution. Croissance économique → révolution industrielle française avec 50 ans de retard
sur les UK : production minière qui augmente pour le charbon et le fer, l’industrie textile se
développe intensément et on verra que la production agricole va non seulement permettre
de faire face à l’augmentation de la population mais qui certaines années va aussi dégager
un surplus non négligeable. On voit aussi à partir du milieu du XVIII que les individus

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paraissent moins attachés à leurs familles et leur terres d’origines, la mobilité se développe
→ croissance urbaine, près de 40 villes qui dépassent les 30k habitants, exode des
campagnes vers les villes.

Enfin, on voit aussi que la bourgeoisie va devenir plus active sur le plan économique (elle
était surtout présente dans l’administration, la justice). À tel point qu'il va finir par obtenir à la
fois les leviers de l’activité économique et les leviers de l’activité administrative de l'État →
place privilégiée qui explique que la bourgeoisie sera l’élément le plus actif dans la
Révolution.

2. Le durcissement social

Dans une période de croissance économique chaque groupe veut tirer profit des fruits que
porte la croissance, seulement cela peut porter à une opposition des différents groupes
sociaux. Dans ce contexte, le durcissement social est particulièrement perceptible dans la
noblesse → provoque le mécontentement de la paysannerie. Dans la deuxième moitié du
XVIII la campagne est encore organisée de manière féodale et notamment la noblesse tire
une part importante de ses revenus des droits féodaux. La noblesse est d’autant plus dans
la nécessité de réclamer ses droits féodaux qu'elle est dans une situation économique peu
florissante et pour maintenir leur train de vie à la cour, certaines familles se sont endettées
au point de finir complètement ruinées. → Cela va donner lieu à des conflits et des procès
avec les paysans → une des raisons qui explique pourquoi de nombreux avocats seront
élus au EG au près du Tiers-État.

B. Le changement dans les esprits

XVIIIe siècle = siècle des lumières, des philosophes, siècle porteur d’idées nouvelles mais
surtout ce qui est le plus nouveau c’est la diffusion à un large public de ces idées nouvelles.

1. Les idées

De façon arbitraire et générale on en retient 3 :

● Idée de nature : utilisée par de nombreux philosophes qui s’opposent à tout ce qui
serait hérité d’une histoire trop compliquée si l’on se fonde sur les besoins naturels
de l’humanité. De cette idée de nature va découler le principe d’égalité entre les
Hommes, ainsi que le principe d’une organisation sociale et politique qui aurait pour
seul objet la satisfaction des besoins naturels des Hommes.

● Idée d’individu : on va changer l’approche sur l’individu et on ne le verra plus comme


le membre d’un corps ou d’une communauté (famille, corporation). On appréhende
les individus en eux-même, l’individu a une existence et un sens par lui-même :
signifie que l'individu a des droits qui lui sont propres et qui ne dépendent pas de son
appartenance à tel ou tel groupe.

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● Idée de loi : elle s’explique car pour avoir une référence commune à tous les
individus, il faut qu’il y ait une loi commune qui ne soit pas différenciée en fonction de
votre appartenance à tel ou tel groupe → loi identique à tous les individus.

2. L’impact des idées nouvelles

Entre 1715 et 1789, il y a 6 fois plus de personnes qui savent lire et écrire. Autrement dit, le
XVIIIe siècle est un siècle de grand progrès de l’instruction. Cela implique la multiplication
des ouvrages mais surtout va avoir un impact fort sur la presse → multiplication des
journaux et apparition des cercles ou salons de discussion de politique, littérature,
philosophie → lieux d’échange d’idées. Dans un tel contexte, la censure devient inefficace,
on ne peut pas maîtriser tous ces espaces d'échange. La libraire (organe de censure) ne
suffira plus pour faire face à ces idées nouvelles, elle est inopérante et même
contre-productive : sanctionner un ouvrage contribue à le rendre plus célèbre. Contexte
favorable au développement et à la popularisation des idées nouvelles.

Section 2 : L’absolutisme face aux changements

Monarchie absolue n’est pas aveugle et est consciente des changements qui affectent la
société et les esprits → elle va tenter de mettre en œuvre un certain nb de réformes qui
n’auront pas vraiment les effets escomptés et n’arriveront pas à contenir cet élan d’idées.

Paragraphe 1 : Le vent de la réforme

La volonté de réforme n’est pas propre à la monarchie française, ce mouvement on le


retrouve dans la plupart des monarchies européennes : on parle de despotisme éclairé →
suppose que le roi conserve tous ces pouvoirs, reste un souverain absolu mais va introduire
dans l’État et la société des réformes qui ont pour but de moderniser → ne fonctionnera pas
très bien en France.

A. Les réformes de l’État

Monarchie va opérer des réformes dans trois domaines :

1. La réforme de la justice

Ces réformes sont nécessaires en raison d’un double impératif :

- La justice est longue, coûteuse et compliquée


- Impératif d’ordre politique : Monarchie veut se débarrasser du foyer d’opposition des
parlementaires.

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❖ Première réforme qu’on doit au Chancelier Maupeou en 1771 et il fait adopter une réforme
considérable du Parlement de Paris : il fait supprimer la vénalité des charges, désormais
les Magistrats sont des commissaires nommés par le roi et révocables par lui (ce ne sont
plus des officiers qui achètent leur charge). Réforme prévoit également la division du
ressort du Parlement de Paris pour une plus grande proximité avec le peuple. Tout cela ne
plaît pas particulièrement aux parlementaires mais Louis XV n’hésite pas à les exiler sur
leur terre d’origine (forme de punition). Dans les Parlements de provinces on supprime
aussi la vénalité des charges. Il s’agit d’une réforme qui bénéficie du soutien d’une partie
de l’opinion publique et qui sera mise en oeuvre pendant 3 ans, seulement à la mort de
Louis XV, Louis XVI abroge la réforme Maupeou et décide de rappeler les anciens
parlementaires en leur rendant leur statut → tentative d’apaisement qui a échoué.

❖ Seconde réforme en 1788 : réforme Lamoignon du nom du Garde des Sceaux de l’époque.
Deux aspects dans cette réforme :
- Création sur tout le territoire de nouveaux tribunaux d’appel “les grands bailliages" →
allègement du travail des parlementaires mais on leur retire aussi de la compétence.
- Deuxième aspect : on ne fait plus appel au Parlement pour enregistrer les lois
royales → plus de droit de remontrance. On crée une Cour plénière constituée de
personnalités (certains pourront être parlementaires mais seront toujours en
minorité).

C’est une réforme qui va complètement déplaire à l’opinion publique → elle ne voit que la
manœuvre politique contre le Parlement.

2. La réforme fiscale

Le Royaume de France est un pays riche et qui a largement profité de la croissance


économique. Seulement l’État lui est pauvre et il y a plusieurs raisons à cette pauvreté : les
dépenses du roi, le mode de perception de l'impôt et surtout le faible rendement de l'impôt.
Cette faiblesse s'explique par l’existence des privilégiés mais aussi parce que l’assiette et le
taux d’imposition sont très mal calculés. Une réforme fiscale s’impose car l’État est en
banqueroute et vit de l’emprunt en permanence. On est en 1749 et on met en place un
import “le vingtième” et qui doit normalement être payé par toute la population, seulement on
retombe dans les travers du système et le roi accorde des privilèges à tel et tel groupes →
ce nouvel impôt souffre rapidement des maux habituels. On imagine alors un nouveau
système d'impôt, à l’époque la réflexion économique est influencée par les “physiocrates” →
école de pensée économique qui mise tout sur la libre circulation des produits, ils
considèrent que la seule source de richesse c’est ce qui provient du sol → conséquence : il
faut taxer la terre et non plus les individus. On met en place la "subvention territoriale” et qui
prévoit que tous les propriétaires de terre du royaume (qui qu’ils soient) doivent payer un
impôt → idée qui ne plait pas trop aux ordres privilégiés car clergé est le principal
propriétaire foncier. Cet impôt implique d’abord un grand travail de cadastrage qui est réalisé
dans les années 1786-7 → ministre des finances Calonne qui s’en occupe, mais il va se

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heurter aux ordres privilégiés et l’opposition est telle qu’il va être remplacé par Brienne qui
aboutit aux même conclusions et fait une proposition à peu de choses identiques à ce qu’à
proposer Calonne. La réforme fiscale est un échec pour la royauté.

3. La réforme administrative

Une réforme motivée par le fait que la monarchie prend conscience qu’elle a poussé trop
loin la centralisation → influence des physiocrates, “Dupont de Nemours” va rédiger en 1775
un mémoire sur les municipalités qui inspire la décentralisation et qui prévoit une
réorganisation des structures politiques de la nation française. C’est une réforme qui a été
mise en place dans la dernière année de l’Ancien Régime et dont les résultats semblent
satisfaisants. C’est la seule réforme qui a plutôt été acceptée par la population et qui donne
l’impression que le roi laisse les sujets participer davantage à la vie politique du royaume.

B. Les réformes relatives à la société

1. Un début de tolérance religieuse

On avait avant un véritable blocage idéologique, on va voir émerger quelques signes


d'ouverture du pouvoir royal à l’encontre des autres religions.
- Concernant le peuple juif le roi ne va pas abolir l’interdiction aux juifs d’habiter le
royaume mais il va supprimer la taxe de péage corporelle que les juifs devaient
payer lorsqu’ils traversaient le royaume et il faut noter que dans les mois qui
précèdent la révolution un texte est en préparation pour abolir l'interdiction qui est
faite aux juifs de vivre dans le royaume.
- Concernant les protestants, la liberté de culte ne leur est toujours pas reconnue,
mais on leur fixe un statut de façon beaucoup plus libéral. Signe d’ouverture.

2. L’échec de la libéralisation économique

Louis XVI lorsqu'il accède au trône veut assouplir le fonctionnement de l’économie et c’est
son contrôleur des finances (Turgot) qui va mettre en oeuvre ses réformes : elles passent
par 6 édits qui datent de 1776 → ce sont des réformes qui de manière général visent à
encourager la liberté d'entreprendre : suppression des corporations par ex. Ces réformes
vont soulever beaucoup de protestations à tel point que Louis XVI va renvoyer Turgot et
revenir sur ces réformes. On peut quand même dire que ces différents échecs dans la
libéralisation du royaume révèlent les limites de la volonté réformatrice de la monarchie qui
n’aura jamais véritablement le courage de s'opposer aux privilèges → le roi n’ira jamais
au-delà des oppositions des privilégiés. Progressivement le royaume va emboîter le pas de
la révolution.

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Paragraphe 2 : La marche vers la Révolution

Louis XVI a comme principale préoccupation d’éviter tout bouleversement car il est quand
même conscient que son pouvoir pourrait ne pas en ressortir intact. À défaut de réussir à
imposer ses réformes, il va tenter d’autres manœuvres.

A. La montée des mécontentements

En 1788 nous avons deux types de mécontentements :

- Le mécontentement des privilégiés, des notables qui redoutent toutes ces réformes
que tentent de faire le roi car elles tendent à amoindrir leur positions
- Le mécontentement populaire qui s’explique par l’ augmentation du coût de la vie et
se nourrit également de la colère des paysans qui ne supportent plus les derniers
éléments de féodalité qui pèsent encore sur leurs finances.

Sur le fond ces deux contestations sont opposées. Seulement on verra que le
mécontentement populaire, à défaut de trouver un autre moyen d'expression , viendra en
appui aux mécontentement des privilégiés malgré les divergences de contestation. En juin
1788 trois parlements (parlement de Bretagne, parlement de Navarre, parlement du
Dauphiné) sont opposés à la réforme de la justice et qui vont entrer en dissidence → le roi
réprime les parlementaires en les exilant, seulement ces derniers vont trouver un soutien
inattendu chez la population : à grenobles le 7 juin 1788 une émeute a lieu (journée des
Tuiles). Le roi comprend que la situation est grave et qu'elle commence à lui échapper. Le
Parlement de Paris fait savoir au roi qu’il n’a pas l’intention d’enregistrer sa réforme fiscale “il
n’y a que les états généraux qui sont à même d’accepter ce nouvel impôt." Le Roi va
convoquer les EG et cela permet de déplacer l’enjeu : jusque-là c’est le roi et les ministres
qui canalisent les mécontentements, il espère donc avec la convocation des EG revenir à
une situation plus classique : les ordres privilégiés vont s’opposer au Tiers-État.

B. La convocation des États-Généraux

Dans un premier temps le roi se met en retrait, renvoie son ministère et va rappeler comme
principal ministre Jacques Necker puis il va fixer les formes dans lesquelles vont se réunir
les EG.

1. Les formes des EG

Les EG ne se sont plus réunis depuis 1614 (montée de l’absolutisme). En 1788 se posent 2
questions :

- Est-il encore possible d’avoir des EG dans lesquels le Tiers-États aurait le même
nombre de députés que le clergé et la noblesse, sachant que le TE représente + de
90% de la pop.

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- Est-il encore possible que les trois ordres se réunissent de façon séparée, en
exprimant chacun leurs opinions sans que l’on puisse recueillir une opinion
commune.

Le roi va d'abord soumettre ces deux questions au Parlement de Paris qui répond qu’il faut
maintenir les formes qui avaient été suivies en 1614 (statu quo). Pour le clergé et la
noblesse il faut maintenir les formes traditionnelles qui sont avantageuses à leur encontre.
Le Tiers-État souhaite que son nombre de députés soit doublé et il demande à ce que le
vote se fasse non pas par ordre mais par tête. Le roi tranche par un arrêt du 27 décembre
1788, il décide de doubler le nb de représentant du Tier-État → c tout, on ne fixe pas de
réponse sur la question du vote par tête. Fixe la date des EG au 1 mai 1789.

2. L’élection des députés et l’état des opinions

Les modalités d'élection ne sont pas les mêmes pour les ordres privilégiés et le Tiers-État.

- Ordres privilégiés : élection au suffrage direct (électeurs bcp moins nombreux),


grande majorité des clercs et des nobles ont participé à l’élection. On a même vu des
femmes votées par l’intermédiaire d’un procureur.
- Tiers-États : suffrage indirect qui peut aller jusqu'à 4 ou 5 niveaux d'élections. On
estime qu'environ 5 millions de membres du TE ont participé aux votes → environ
6/10 de cette population masculine est allé voté = proportion plutôt importante. La
majorité sont des juristes, membres de l’administration, commerçants → se sentent
vraiment représentatifs de la population dans son ensemble.

En même temps qu’on désigne les représentants, on demande aux membres des trois
ordres de faire état de leur opinion dans les “cahiers de doléances” → permettent de
connaître l’état de l’opinion en 1788-89. En les consultants on remarque que d’une manière
générale il y a quand même un grand attachement au roi, personne ne conteste la fonction
royale, en revanche on réclame régulièrement une constitution écrite. Sans surprise les
cahiers de doléances demandent la fin des privilèges + l'abolition de la féodalité dans les
campagnes + fiscalité plus équitable + justice plus rapide et impartiale.
Cahier de doléance du clergé et noblesse reste quand même favorable aux privilèges mais
on voit apparaître une certaine influence de la philosophie des lumières : on demande le
respect des droit individuels et la fin d’un certain arbitraire anarchique.

Outre les cahiers de doléance, le roi a décidé que la censure de s'exerçait pas dans les mois
qui précèdent les EG → effervescence intellectuelle + de 2000 brochures et ouvrages
publiés pendant cette période. Celui qui va avoir le plus d’impact chez l’opinion publique :
celui du député ecclésiastique du Tiers-État Emmanuel Sieyès → rédige une broche qui
s’intitule “qu’est-ce que le Tiers-État ?”, on la résume par une phrase « Qu’est-ce que le
Tiers-État ? Tout. Qu’a-t-il été jusqu’à présent dans l’ordre politique ? Rien. Que
demande-t-il ? À y devenir quelque chose » → le Tiers-État n’est rien, mais il veut devenir
tout. Les EG s’ouvrent le 5 mai 1789.

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Exam 1h30 questions de cours

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