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DROIT DES INSTITUTIONS

INTERNATIONALES
Le droit des institutions internationales étudie le droit des organisations internationales
intergouvernementales. En effet, après les États, sujets originaires du droit international public, les
organisations internationales intergouvernementales constituent les principaux sujets du droit
international, en ce sens qu’elles sont titulaires de droits et d’obligations déterminés et sanctionnés
par lui.

Chapitre introductif : L’apparition des institutions


internationales
Pour apparaître, les institutions internationales doivent correspondre à la naissance d’une
société internationale.

Section 1 : La naissance de la société


internationale
§ 1 – L’ébauche d’une société internationale du 6e au
15e siècle

Jusqu’au 6e siècle, le monde est constitué de grands ensembles qui se succèdent les uns
aux autres et qui n’ont pas véritablement de relation entre eux. Tout d’abord, c’est la
période égyptienne, ensuite la domination grecque et puis la domination romaine. Ces
ensembles qui sont des empires se succédant les uns aux autres n’ont donc pas établi de
relations entre eux. Les seules relations qui apparaissent durant cette période vont se
situer à l’intérieur de ces ensembles.
Par exemple, sous l’antiquité grecque, il y a des relations entes des cités, parfois on voit
même apparaître des fédérations mais ce ne sont pas des relations internationales.

En effet, c’est la chute de l’empire romain au 5 e siècle qui va favoriser l’ébauche d’une
société internationale.

A. L’amasse d’une société internationale


A la chute de Rome, 3 nouveaux ensembles vont apparaître : A l’ouest, l’ensemble
romano-germanique, à l’est c’est l’empire byzantin et au sud c’est la formation de
l’ensemble islamique.
L’ensemble romano-germanique se constitue sur la base de deux types de pouvoir : Un
pouvoir incarné par le Pape et un pouvoir politique ou temporel incarné par l’empereur.
Autrement dit, cet ensemble connaît une certaine unité mais l’unité politique est très
fragile. Il y certes un empereur, mais on va voir apparaître pendant toute la période
féodale (jusqu’au 15e siècle) une multitude de principautés, même de monarchie qui sont
elles-mêmes divisées en seigneuries. Donc, l’unité existe mais elle est toujours très
fragile.

L’empire byzantin qui est naît au 5 e siècle va durer à peu près 1000 ans et il est
relativement uni et notamment il va être uni par la religion orthodoxe.

Au Sud, l’Islam apparaît au 7e siècle mais l’Islam ne sera jamais un véritable pouvoir.
L’Islam va se morceler en une multitude de dynasties locales qui vont exercer leurs
pouvoirs sur une partie de l’Islam.
La société internationale apparaît pour deux raisons.
Tout d’abord, à l’intérieur de chacun de ces 3 ensembles, on voit apparaître des relations
entre les éléments qui les composent.
Par exemple, dans l’ensemble romano-germanique, on va voir se développer des relations
entre les différentes monarchies, entre les principautés aussi avec l’empereur.
Il s’agit de relations qui correspondent à des unités politiques de beaucoup plus grande
taille que pendant l’Antiquité.
Deuxièmement, on voit apparaître également des relations entres les trois ensembles eux-
mêmes. Par exemple, l’empereur, les monarques et les princes ?? de l’ensemble romano-
germanique vont établir des relations avec les dynasties islamiques ainsi qu’avec l’empire
byzantin.
C’est donc une première forme de société internationale.

B. L’apparition des premières institutions internationales


Les premières institutions internationales correspondent aux moyens nécessaires aux
relations entre les ensembles et les unités politiques. Il faut développer des techniques qui
permettent de nouer des relations entre les unités politiques.
P.ex. la technique de l'ambassade. Une ambassade, c'est un type de relation entre deux
unités politiques qui est incarnée par un ambassadeur et cet ambassadeur va bénéficier
d'une protection particulière pour pouvoir représenter son monarque, son prince de
manière indépendante.
On voit apparaître un ensemble de règles visant à protéger la technique de l'ambassade.
P.ex. dès lors que les unités politiques veulent établir des relations suivies entre elles,
elles ont besoin de négocier des accords qui vont préciser leur coopération.
C'est donc l'apparition des traités qui sont donc une institution internationale.
Et d'ailleurs très vite, dès le 12/13e siècle, le mécanisme des traités va se perfectionner.
On va voir apparaître l'institution de l’arbitrage. Cela veut dire que, lorsque 2 unités
politiques ont conclu un traité et que ce traité n'est pas correctement appliqué, elles
prévoient de recourir à l'arbitrage, càd. à un tiers, qui va être chargé de régler leurs
différends.
Pour l'ensemble romano-germanique, c’est souvent le pape qui sera chargé des différends
(1ère justice internationale). Mais il arrive que ces unités politiques se fassent la guerre, et
on voit donc apparaître d'autres institutions internationales qui ont pour objectif d'essayer
de réglementer la période de guerre. C'est ce qu’on appelle le «ius in bello » (le droit
pendant la guerre).
P.ex. Il est prévu qu'on ne se bat pas pendant cette période. C'est l'église qui va imposer
ce type de règle, c'est ce qu'on appelle les trèves.
On voit également apparaître durant cette période les débuts du droit humanitaire. C'est
un ensemble des règles qui visent à empêcher des traitements trop inhumains pendant la
période de guerre.
P.ex. Accorder un certain traitement au prisonnier.
Le développement de nouvelles techniques va provoquer l'apparition de nouvelles
institutions internationales.
P.ex. Les progrès réalisés en matière de navigation obligent à créer des règles qui
concernent l'usage de la mer.
Dès le 14e siècle va apparaître la notion de mer territoriale. Cela signifie qu'un Etat
dispose non seulement de son territoire terrestre, mais d'une partie de la mer proche de
ces côtes.
Au-delà de la mer territoriale, la mer est d'utilisation libre c’est à dire que n'importe quel
bateau peut transporter des marchandises ou des hommes au-delà de la mer territoriale.

§ 2 - Apparition d'une société interétatique

A. Naissance de la société interétatique

Cette période va durer du 16e jusqu’à la fin du 18e siècle.


En Europe, cette période voit l'apparition des Etats modernes. Cela veut dire qu'on voit
apparaître de grandes unités politiques qui vont se substituer aux petites principautés et
aux seigneuries de l'époque féodale.
C'est l'apparition des grands royaumes que sont la France, l'Espagne, l'Angleterre,
l'Autriche, la Suède et les Pays-Bas. Ces unités politiques sont non seulement plus
important en taille, mais elles correspondent aussi à une transformation du pouvoir
politique.
Les monarques qui sont à la tête de ces unités politiques sont titulaires de la souveraineté.
La souveraineté est le pouvoir suprême de commander. Ce pouvoir est incarné par le
monarque, c'est le Souverain, mais ce pouvoir dépasse la propre personne du Souverain.
Le souverain est le chef d'un Etat et c'est à ce titre qu'il dispose de la souveraineté.
Autrement dit, sous la personne du Souverain, c'est en réalité l'Etat qui est souverain.
On voit donc apparaître en Europe plusieurs Etats souverains et donc égaux. La société
internationale qui se met en place en Europe à cette période est une société composée
d'Etats souverains et les institutions internationales vont donc avoir pour fonction de régler
les relations entre ces différents Etats souverains. Ce phénomène va au fur et à mesure
de cette période se propager en Europe. On verra apparaître de nouveaux Etats.
P.ex. Au 19e siècle, l'Italie et l'Allemagne se constitueront en Etats. Ces états ne sont plus
soumis à l'empereur.
Ce phénomène ne se produira pas de la même manière dans les autres ensembles
politiques.
En ce qui concerne l'empire byzantin, il va très vite donner naissance à un nouvel empire,
l'empire Ottoman, qui empêchera l'apparition de véritables Etats souverains dans cette
zone. Quant à l'ensemble islamique, il ne connaîtra pas véritablement le phénomène des
Etats souverains. Le droit international va être très fortement marqué par l'Europe.

B. La formation du droit international


L’apparition d’Etats souverains nécessite la création d’un véritable droit international. Il
s’agit de créer un ensemble de règles qui reconnaissent la souveraineté des Etats mais
cela ne signifie pas que les Etats peuvent faire tout ce qu’ils veulent. La souveraineté ne
signifie pas l’anarchie. Il faut réussir à combiner le fait que chaque Etat étant souverain ne
peut pas recevoir de commandements de la part des autres mais en même temps ceci ne
doit pas empêcher l’obéissance à certaines règles, sinon la société internationale serait
totalement anarchique.
Les premiers grands juristes de droit international vont développer l’idée qu’il existe un
droit naturel : Il existerait un droit qui serait d’origine soit religieuse soit rationnelle qui
imposerait des principes même au souverain. Les souverains perdraient leur légitimité s’ils
n’obéissaient pas à ces principes.
Exemple d’un traité conclu entre 2 ou plusieurs souverains :
Chaque souverain étant libre, c’est par sa liberté qu’il a le pouvoir de s’engager avec les
autres souverains par un traité. Donc un traité est un accord de volonté entre plusieurs
souverains. Mais une fois que le traité est conclu, les souverains sont tenus de le
respecter parce que le principe de bonne foi est un principe rationnel qui s’impose à eux.
Le traité est un acte volontaire/libre mais en même temps un principe supérieur le rend
obligatoire.
Evidemment l’apparition de grands Etats souverains va être aussi une source de conflits et
durant cette période on va voir apparaître des guerres entre ces Etats. Pour tenter de
limiter les guerres une nouvelle technique va apparaître. c’est la technique des traités
multilatéraux. Ca veut dire que dans un même traité, une pluralité d’Etats vont se mettre
d’accord sur des règles communes qu’ils appliqueront tous.
Exemple : Le traité de Westphalie en 1648 est un traité très important qui va être conclu
par tous les Etats d’Europe, y compris les principautés allemandes et qui prévoit que les
Etats ne pourront pas avoir des revendications territoriales de façon à éviter la guerre. Ce
traité de Westphalie vise à instaurer un certain ordre en Europe.
Les Etats modernes qui se constituent pendant cette période vont avoir l’envie de
coloniser des parties du monde qui sont particulièrement faibles c’est à dire qui ont un
pouvoir politique très faible ou même qui n’ont pas de pouvoir politique. C’est ainsi que la
France, l’Espagne puis le Portugal ou l’Angleterre vont se constituer en de véritables
empires coloniaux en Amérique du Nord et en Amérique du Sud et puis un peu plus tard
en Afrique et en Asie. Là ce ne sont pas les mêmes règles qui s’appliquent à ces situations
coloniales.
Les grands Etats européens se mettent d’accord sur certaines règles en matière
d’acquisition des territoires. Dès lors qu’un territoire n’est pas commandé par un véritable
pouvoir politique, celui qui le découvre et qui l’occupe a le droit de le posséder. C’est le
principe du territoire sans maître. On voit donc que le droit international qui apparaît durant
cette période a deux grandes caractéristiques :

1ère caractéristique : c’est un droit européen essentiellement parce que c’est en Europe
que se constitue la première société interétatique.

2ième caractéristique : C’est un droit qui est un droit de coopération entre les Etats
européens mais en même temps c’est un droit qui est un droit de domination sur les
autres parties du monde. Seuls deux empires résisteront dans une large mesure à cette
domination. Ce sont deux Empires qui sont millénaires : la Chine et le Japon (qui existent
depuis 1500 ans).

Section 2 : L’évolution de la société


internationale
§ 1 - La société internationale jusqu’à la première
Guerre mondiale
A. Une société dominée par l’Europe mais à dimension mondiale
Plusieurs phénomènes importants vont marquer cette période, pourtant le droit
international reste dominé par l’Europe.

1er phénomène : Une partie des régions colonisées vont connaître la première vague de
décolonisation. Dès 1776, les colonies anglaises et françaises d’Amérique du Nord vont
créer les Etats-Unis d’Amérique. Puis au 19 e siècle, les empires espagnoles et portugais
d’Amérique centrale et d ‘Amérique du Sud vont disparaître pour donner place à plusieurs
dizaines de nouveaux Etats.
Mais en même temps, la colonisation va reprendre dans d’autres zones du monde. Tout
au long du 19e siècle l’expansion coloniale va reprendre en Afrique et aussi en Océanie.
La France, l’Angleterre, mais aussi dorénavant l’Allemagne et l’Italie vont coloniser de
nouvelles zones. Une conférence va se réunir à Berlin en 1884 pour fixer de nouvelles
règles d’acquisition des territoires. La Chine et le Japon vont relativement résister à ce
mouvement de colonisation mais ils devront malgré tout céder certains avantages aux
Etats européens. Ces avantages sont appelés les comptoirs. Les comptoirs sont des
villes, généralement des ports, qui vont être gérées par les puissances européennes en
territoire chinois (Hongkong) ou en territoire japonais de façon à permettre de commercer
librement avec l’Asie.
Cette expansion de la colonisation montre qu’à cette époque c’est encore l’Europe qui
domine le monde et donc les relations internationales. Mais même le phénomène de
décolonisation ne remet pas en cause cette influence européenne parce que les Etats qui
se créent en Amérique du Nord et en Amérique du Sud se créent sur le modèle européen
et donc la société internationale qui se mondialise reste une société interétatique sous
influence du modèle européen.

B. L’évolution des institutions internationales


Le 19ième siècle va connaître un perfectionnement des grandes institutions internationales.
Par exemple, le statut des agents diplomatiques va être amélioré par la Convention de
Vienne de 1815. Le droit humanitaire c` est- à- dire le droit, qui régit la période de guerre,
va être codifié par les Conventions de la Haie de 1899 et de 1907.
Le droit maritime va lui aussi être réglementé par des conventions internationales. Mais
durant cette période, on va voir apparaître une nouvelle sorte d` institution internationale, à
savoir les premières organisations internationales. Ce sont des organismes permanents
qui sont crées par les Etats pour gérer des domaines d`activités particuliers.

P.ex., dès le milieu du 19ième siècle sont créées des commissions fluviales internationales,
c’est à dire des organismes qui sont chargés de gérer l`utilisation des fleuves
internationaux.
P.ex., est créée la Commission du Danube qui est donc une commission qui va gérer la
navigation et l` utilisation de ce fleuve qui traverse une dizaine de pays. Dans ce cas,
même si à l’origine, au départ ce sont les Etats qui créent ces organismes, ceci se voient
doter de pouvoirs qui leurs appartiennent. Et ce sont des organes propres à ces
organisations internationales qui prennent les décisions.
P.ex. s` agissant de la Commission de Danube, c`est un conseil créé par les Etats qui
prend les décisions d` utilisation du Danube et ces décisions s`imposent à tous les Etats et
toutes les personnes.
Autrement dit, les organisations internationales, même si elles sont créées par les Etats,
ont développé une activité qui leur est propre et donc elles développent une certaine
autonomie par rapport aux Etats.
En 1865 seront créée l’Union Télégraphique Universelle et en 1874 l`Union Postale
Universelle qui sont donc les premières organisations internationales qui ont vocation à
regrouper tous les Etats du monde pour réglementer un domaine de coopération
particulier. Ce monde va connaître un grand choque avec la première guerre mondiale.

§ 2 – La société internationale entre les deux guerres


mondiales
A. Société ou l’Europe s’affaiblit
2 événements vont avoir une grande influence sur l`évolution de la société internationale.
→ la guerre de 14-18
→ la révolution soviétique en 1917

La 1ère GM va avoir deux grandes influences sur la société internationale. La première


influence : l’Europe va sortir affaiblie de cette guerre. Les grandes puissances
européennes vont s’affronter et donc vont sortir affaiblie de cette guerre mondiale. L’autre
conséquence c’est qu’on va assister à une nouvelle vague de décolonisation notamment
dans les colonies allemandes mais également dans les colonies qui ont participé à la
guerre et qui vont en profiter pour acquérir leur indépendance. Une partie de l’Océanie et
spécialement l`Australie et la Nouvelle Zélande vont devenir indépendant, mais également
certaines colonies africaines (Afrique du Sud) ou encore au Proche Orient comme l’Irak.
On assiste à une vague de décolonisation.
La Révolution d’Octobre en URSS va contribuer à affaiblir l’Europe en la divisant et elle va
favoriser la décolonisation parce que les communistes vont défendre le principe du droit
des peuples à disposer d`eux-mêmes.
Dans les années 1920, le nombre d`Etats va être plus nombreux, se multiplier pour 2
raisons :
Certains Etats sont décolonisés mais aussi parce que 2 empires vont se disloquer à la fin
de la 1ère Guerre Mondiale. Il s`agit de l`Empire d`Autriche- Hongrie et de l’Empire
Ottoman. Sur cette base vont apparaître de nouveaux Etats ou bien certains vont
réapparaître. L’Europe étant affaiblie, les Etats- Unis vont commencer à acquérir une
certaine puissance. Autrement dit, la société internationale, après 1 èreGuerre Mondiale
devient une société beaucoup moins homogène qu’auparavant.

B. L’évolution des institutions internationales


Dans cette société qui vient de connaître une guerre mondiale, il apparaît qu`il est
nécessaire de renforcer les institutions internationales. Ceci va se faire de 2 manières.
Tout d’abord, on voit se développer un certains nombres de mécanismes qui essaient de
régler les conflits ou qui essaient de protéger les individus.
P.ex., en 1928 est signé l’acte général pour le règlement pacifique des différends
internationaux. Il s’agit de créer un mécanisme qui permet de régler un conflit entre les
Etats dès qu`il survient. Par ailleurs sont conclues plusieurs conventions internationales
qui viennent à améliorer le droit humanitaire mais aussi à protéger les minorités
nationales. Les nouveaux Etats qui apparaissent contiennent souvent sur leur territoire
des minorités nationales différentes et donc on va essayer de créer des mécanismes
permettant la protection de ces minorités.

2ième aspect : Est créé immédiatement après la 1ère Guerre Mondiale, la SDN c’est à dire
la Société des Nations. C’est le traité de Versailles en 1919 qui termine officiellement la
1ère GM, qui crée la Société des Nations. La Société des Nations (siège à Genève) est la
première grande organisation internationale universelle à caractère politique. Universelle
parce qu`elle vise à rassembler l`ensemble des Etats au monde. En 1938 la SDN
comportera 54 Etats. A caractère politique parce que son but est de maintenir la paix en
permettant aux Etats qui en sont membres de régler leur conflits et donc d`empêcher une
nouvelle guerre.
La SDN est créée par un traité qu`on appelle le pacte de la SDN. C`est le traité qui fixe
tous les moyens de fonctionnement de la SDN et c`est lui qui fixe également ses missions.
Ce pacte de la SDN met sur pied différentes organes qui vont servir de modèle
d`organisation internationale. Il y a tout d` abord une assemblée qui se réunit une fois par
an (assemblée de la SDN) et où sont représentés tous les Etats membres de la SDN. Il y
a ensuite un conseil (le conseil de la SDN) qui est un organe restreint qui est composé de
représentants des grandes puissances ainsi que d`autres Etats élus régulièrement par
l`assemblée. Le conseil se réunit régulièrement. Enfin il existe un secrétariat avec à cette
tête le secrétaire qui commande des fonctionnaires internationales. Ce secrétariat est un
organe permanent.
Lorsqu`un différend éclate entre 2 Etats- membres de la SDN, le conseil de la SDN va se
saisir du différend. Il va essayer de le résoudre.
Mais la SDN ne dispose pas de force armée. Par conséquent tout ce qu`elle peut faire
c`est de persuader les Etats en conflit d`arrêter leur conflit grâce à une médiation qu`elle
va opérer entre eux. La SDN ne sera pas inutile. Elle réussira à empêcher le
développement de conflits armés, notamment entre les Etats d`Amérique du Sud et elle
réussira à stopper en 1932 la guerre entre la Chine et le Japon. Mais dès le départ, elle
sera affaiblie pour plusieurs raisons. Tout d`abord les Etats- Unis refuseront de faire parti.
L`URSS ni entrera qu`en 1934. Et puis les Etats nazis ou fascistes sortiront de la SDN
dans les années 30, c’est le cas de l’Allemagne, de l’Italie et puis du Japon.

2ième raison : la SDN ne disposait pas de force armée pour imposer aux Etats de stopper
un conflit et donc elle ne pourra pas empêcher la survenance de la 2GM.

Section 3 : Les tendances de la société


internationale contemporaine

Se présentent deux tendances, d’une par tendance à la fragmentation, d’autre part, une
tendance à l’unification.

§1 - Tendance à la fragmentation

Résulte de deux phénomènes :

A. La décolonisation
La décolonisation qui avait débuté dans la première partie du 20 e siècle, s’accentue après
la 2ème Guerre mondiale. Les peuples colonisés prennent conscience de leur situation et
développent des mouvements de libération nationale.

Par ailleurs, les deux superpuissances qui sortent renforcées de la 2 ème Guerre mondiale,
c.-à-d. les USA et l’URSS, n’étaient pas des puissances coloniales et elles vont favoriser
le processus de décolonisation, n’y voyant aucun intérêt. Entre 1950 et 1970, tout le
Moyen-orient, l’Asie, toute l’Afrique anglophone et francophone se décolonisent. On passe
d’une soixantaine d’Etats à 160 Etats dans les années 1970. Cette fragmentation de la
société internationale n’est pas seulement quantitative, elle est également qualitative, c.-à-
d. que la société internationale est dorénavant composée d’Etats très inégaux. Certains
sont tout-petits alors que d’autres sont gigantesques (grande inégalité géographique). Sur
le plan économique, l’apparition des Etats décolonisés s’accompagne d’une très grande
inégalité. Le monde a comporté dans les années 70 1/3 d’Etats riches et 2/3 d’Etats
pauvres.

B. La « décommunisation »
Dans les années 1990, le communisme va s’effondrer. De nombreux Etats vont apparaître
suite à ce phénomène parce que le communise donnait en quelque sorte une unité
artificielle à un certain nombre d’Etats, en particulier l’Urss elle-même ainsi que la
Yougoslavie. L’effondrement de l’URSS ainsi que de la Yougoslavie est à l’origine de
l’apparition d’une trentaine de nouveaux Etats. Autrement dit, à la fin du 20e siècle, le
monde comporte environ 200 Etats.

§2 – La tendance à l’unification

Dès la moitié du 20ème siècle, on voit apparaître un certain nombre de problèmes


d’intérêts commun à tous les Etats (p.ex. l’environnement) et donc, l’interdépendance
entre les Etats s’est renforcée dans la 2ème partie du 20ème siècle. Mais ce mouvement va
franchir une nouvelle étape dans les années 1990 pour deux raisons. D’abord une raison
politique : La chute du communisme entraîne une modification des relations
internationales. Entre 1945 et 1990, le monde a connu la bipolarisation, c.-à-d. l’opposition
de deux systèmes politiques, économiques, idéologiques incarnés par les deux
superpuissances, l’USA et l’URSS. La chute de communisme modifie profondément les
relations internationales. Les Etats ne s’opposent plus bloc contre bloc et on voit plutôt
apparaître une « hyperpuissance », les Etats unis et un certain nombre d’Etats et en
particulier, les Etats d’Europe qui revendiquent une nouvelle pole de puissance. Le
deuxième phénomène est un phénomène technologique et économique. Les techniques
connaissent de grands progrès, en particulier les moyens de communication. L’économie
a tendance à s’unifier avec le triomphe du capitalisme libéral. Ce phénomène est appelé
la mondialisation et il oblige également les Etats à devenir de plus en plus interdépendants
et donc à créer de nouvelles institutions.
La mondialisation joue en faveur de l’apparition de nouveaux sujets de droit international.
Les droits de l’homme sont favorisés par la mondialisation et donc, les individus
deviennent de plus en plus des destinataires de droit international. D’autre côté, les
sociétés multinationales devenant plus puissantes dans ce mouvement de mondialisation
se voient également reconnaître un certain nombre de droits. Les organisations non
gouvernementales jouent un rôle de plus en plus important et sont associés au
fonctionnement de la société internationale.
Mais c’est la communauté mondiale elle-même qui apparaît en tant que nouvelle notion
juridique. On parle dorénavant de patrimoine commun de l’humanité. On parle aussi de
crimes contre l’humanité.

1ère PARTIE LA SOCIETE INTERETATIQUE

L’Etat est la principale institution internationale. Les Etats ont développés entre eux des
institutions qui leur permettent d’avoir des relations juridiques.

TITRE I L’Etat, institution internationale

Chapitre I La notion d’Etat en droit international


En droit international on peut dire que l’Etat est une collectivité organisée et c’est aussi
une collectivité souveraine.

Section 1 : L’Etat, une collectivité


organisée
L’Etat se présente comme une collectivité humaine qui répond à certaines conditions
posées par le droit international. Pour être un Etat en droit international il faut réunir trois
éléments : un territoire, une population et un gouvernement.

1- Un territoire
Le droit international s’intéresse au territoire de deux manières : Tout d’abord il en fait une
condition d’existence de l’Etat mais, deuxième aspect : Une fois qu’un Etat est formé, le
droit international va fixer les règles concernant le territoire.

A. Le territoire, condition d’existence de l’Etat


Le droit international fixe une condition minimale pour qu’une collectivité puisse être
considérée comme un Etat. Elle doit s’appuyer sur un territoire, c.-à-d. qu’elle doit prouver
qu’une portion d’espace lui est réservée. Autrement dit, la question qu’on puisse se poser,
le droit international impose-t-il certaines conditions et en particulier, est-ce qu’il y a une
taille minimale qui est imposée ? La réponse est que non, il n’y a pas de condition
particulière quant au territoire. Les îles Tuvalu, par exemple, ont un territoire de 26 km 2.
De même, un Etat peut avoir un territoire discontinu. Ainsi, l’Etat de Palestine sera
probablement composé de deux territoires discontinus, la Bande de Gaza et la
Cisjordanie. Enfin, un territoire peut être formé d’une multitude d’îles qui est le cas de
l’Indonésie.

B. Le régime juridique du territoire


En droit international, le territoire est ce qu’on appelle un titre juridique, ça veut dire que
l’Etat a un titre sur l’espace constitué par son territoire. Un titre juridique (droit civil) est le
pouvoir pour un sujet de droit d’exercer des droits mais aussi de subir des obligations.
L’Etat va en effet exercer des droits, mais aussi, va être lié à des obligations sur son
territoire.
1. L’étendue du titre territorial
Le titre territorial peut revêtir trois aspects. Tout d’abord, le territoire terrestre, deuxième
aspect, un espace maritime et troisièmement, un territoire aérien.
a. Le titre terrestre
Un Etat exerce ses droits sur le seuil de son territoire, c.-à-d., la partie du territoire qui se
trouve située entre ses frontières. Mais, le territoire terrestre comporte également le sous-
sol, ainsi que les fleuves, les canaux, les lacs et les mers intérieures. Les frontières font
l’objet le plus souvent, d’accords bilatéraux, c.-à-d. d’accords conclus avec les Etats
voisins. Elles peuvent aussi être fixées par un accord multilatéral. Par exemple, la
Belgique a été officiellement créée en 1830 et c’est une convention multilatérale qui réunit
plusieurs grandes puissances européennes qui vont fixer les frontières de la Belgique.
Depuis la création de l’ONU, exceptionnellement une résolution de l’ONU peut fixer les
frontières d’un Etat.
b. Le titre maritime
Pour qu’un Etat soit titulaire du titre maritime il faut évidemment qu’il y ait une côte. Dès
lors qu’un Etat dispose d’une côte maritime (2/3 des Etats), son titre territorial va
comporter plusieurs zones. Ces zones étant fixées par des conventions internationales. Et
tout d’abord, l’espace maritime territorial comprend les eaux intérieures. Ce sont toutes les
portions de la mer qui sont enclavées dans la terre, c’est le cas des ports, des estuaires et
aussi des baies. Les eaux intérieures ont exactement le même régime que le territoire
terrestre, l’Etat a la pleine souveraineté sur ces eaux intérieures.
Ensuite, on a la mer territoriale. Il s’agit d’une bande maritime qui suit le tracé des côtes
jusqu’à 12 mille marins. La mer territoriale est complètement rattachée à l’Etat côtier,
simplement les conventions internationales prévoient que les Etats doivent accorder un
droit de passage pour les navires étrangers qui ont un caractère inoffensif.
Au-delà de la mer territoriale, une zone de 12 mille marins qui s’appelle la zone continue.
Sur cette zone, l’Etat côtier dispose de pouvoirs de police, c.-à-d. qu’ils peuvent
éventuellement poursuivre des navires y compris des navires étrangers sur cette zone.
Au-delà de cette zone, on va être dans la zone économique exclusive qui va s’étendre
jusqu'à 200 mille marins. Cette zone est une création relativement récente qui a été
officialisée par la Convention de Montego Bay qui a été signée en 1982 et qui est aussi la
Convention internationale qui fixe les règles du droit de la mer. Cette zone de 200 mille
marins permet à l’Etat d’exploiter toutes les ressources naturelles, c.-à-d. à la fois la pêche
et surtout les richesses du sol et du sous-sol marin. Mais, dans cette zone économique
exclusive, les Etats n’ont qu’un pouvoir économique, ils n’ont pas un pouvoir de police, de
législation sur cette zone.
Au-delà de la zone économique commence la haute mer qui n’appartient à aucun
territoire.
c. Le titre aérien
Chaque Etat va régir l’espace aérien qui est surjacent à son territoire terrestre. Ces
enjeux économiques expliquent qu’il y ait encore aujourd’hui une certaine incertitude sur la
limite de l’espace aérien. Les Etats situés autour de l’équateur voulaient que l’espace
aérien aille jusqu’à 35 kilomètres de hauteur. Finalement, un compromis a été trouvé qui
situe en principe la limite entre l’espace aérien et l’espace extra-atmosphérique qui se
réfère à la quantité du taux d’oxygène. L’espace atmosphérique est régit par les Etats
terrestres. L’espace extra-atmosphérique est un espace de liberté. Dans son territoire
aérien, l’Etat est tenu de respecter un certain nombre de libertés pour les avions à
utilisation pacifique.
2. Les droits et obligations de l’Etat sur son territoire
Le territoire permet à l’Etat d’exercer la compétence territoriale. Ça veut dire que sur son
territoire, l’Etat va pouvoir réglementer les personnes mais aussi les biens et d’une
manière générale toutes les situations qui s’y déroulent. Ceci passe par une compétence,
notamment, normative, càd. le pouvoir de faire des lois ou des règlements qui s’imposent
aux personnes se trouvant sur son territoire. Cette compétence territoriale est exclusive,
c.-à-d. que les autres Etats ne peuvent pas intervenir. Ça ne veut pas dire que cette
compétence n’est pas illimitée. Tout d’abord, s’agissant des personnes qui se trouvent sur
leur territoire, les Etats aujourd’hui respecter un certain nombre de limites. En ce qui
concerne les nationaux, les Etats et particulièrement les Etats d’Europe doivent respecter
les droits de l’homme. Même en ce qui concerne des étrangers qui se trouvent sur leur
territoire, les Etats doivent respecter les droits de l’homme et ils sont aussi souvent liés par
des traités conclu avec d’autres Etats et dans ce cas ils doivent respecter les obligations
contenues dans ces traités. Par exemple, la France est lié avec un certain nombre d’Etats
par des conventions bilatérales qui régissent la situation des travailleurs immigrés. Ces
conventions fixent des règles qui s’imposent à la France sur son territoire. Enfin, il existe
un principe en droit international selon lequel l’Etat a une obligation de vigilance, c.-à-d.
qu’il doit veiller à ce que son territoire ne soit pas utilisé pour porter atteinte aux droits
d’autres Etats. Par exemple, si un acte terroriste est préparé sur le territoire d’un Etat et
qu’il est possible de prouver que ceci a été rendu possible parce que l’Etat n’a pas
surveillé suffisamment surveillé son territoire, il peut voire éventuellement sa
responsabilité engagée. Autrement dit, le territoire est la base juridique à la fois d’un
ensemble de droit mais aussi d’obligations qui ont leur base soit dans des conventions
internationales, soit même dans des principes de droit internationale qui s’imposent à tous
les Etats.

2 - Une population
A. La population, condition d’existence de l’Etat
Pour le droit international, il ne peut pas y avoir d’Etat s’il n’y a pas de population. Ça veut
dire s’il n’y a pas un groupe humain qui réside de manière permanente sur l’espace
territorial. Là encore, le droit international n’impose pas de condition particulière. Il n’est
pas nécessaire que la population soit importante en nombre, il y a des Etats qui ont une
population très faible.
On pourrait imaginer que le droit international exige que la population présente des
caractéristiques particulières, par exemple qu’elle constitue une nation, c.-à-d. un groupe
humain soudé par un sentiment appartenance culturel, linguistique à un même ensemble.
Ce n’est pas le cas, cependant, le droit international, à deux moments de son histoire, a
favorisé la création d’Etat, lorsque la population faisait preuve d’une certaine homogénéité.
Tout d’abord au milieu du 19e siècle est apparu le principe des nationalités. Ça voulait dire
que tous les individus appartenant à une même nation devaient avoir le droit de se
constituer en Etat. C’est ainsi que sont apparus au 19 e siècle, l’Allemagne et l’Italie et
après la 1ère Guerre mondiale, la Pologne ou encore la Tchécoslovaquie.

La Charte des Nations Unis reconnaît le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ça
veut dire qu’en réalité, les peuples colonisés ont le droit s’il en manifestent la volonté, de
se constituer en Etat indépendant. Sur la base de ce principe, les Nations Unies (ONU)
ont favorisé les luttes des mouvements de libération nationale.
Le droit international va donc simplement, en se référant à certains principes, favoriser
l’apparition de nouveaux Etats. Mais ce n’est pas une condition d’apparition d’un Etat.

B. Le régime juridique de la population


Le droit international fait distinguer plusieurs groupes de populations sur le territoire d’un
Etat.
1. Les nationaux
a. Les compétences de l’Etat sur ses nationaux
La nationalité est un lien juridique qui rattache une personne à l’Etat avec lequel elle a des
relations particulières. Lorsque les nationaux d’un territoire se trouvent sur leur territoire,
ils relèvent alors de la compétence territoriale, c.-à-d. que l’Etat va réglementer leurs
droits, leurs obligations et, généralement, l’Etat va réserver sa citoyenneté à ses
nationaux. Ça veut dire que les nationaux se verront accorder des droits qui tiennent à la
relation particulière qu’ils ont avec leur Etat (p.ex. : le droit de vote). À l’inverse, les
nationaux vont se voir imposer des obligations que n’auront pas les autres. Lorsque les
nationaux se trouvent à l’étranger, le lien de nationalité continu à exister et leur Etat
continue à exercer une autorité sur eux. Dans ce cas, cela ne vaut plus relever de la
compétence territoriale. Cela relève de la compétence personnelle. On dit que l’Etat
exerce sur ses nationaux une compétence personnelle, c.-à-d. une compétence liée à leur
personne et qui lui permet de les suivre lorsqu’ils sont en dehors du territoire. Par
exemple, l’Etat pourra continuer à exiger de ses nationaux se trouvant à l’étranger,
certaines obligations, telles que les paiements des impôts ou le service militaire. L’Etat
pourra par l’intermédiaire de ses ambassades et de ses consulats, continuer à administrer
ses nationaux à l’étranger, par exemple en produisant des actes d’état civil ou encore de
leur permettre de voter dans les ambassades.
Lorsque le national d’un Etat a des problèmes avec l’Etat sur le territoire duquel il réside, il
pourra demander à son Etat de nationalité d’exercer la protection diplomatique.
Évidemment, il s’agit tout d’abord de venir porter une assistance aux nationaux par les
ambassades ou les consulats (assistance diplomatique). La protection diplomatique a une
autre dimension. Elle permet à un Etat dont un national a des problèmes avec un autre
Etat de transformer un différend entre l’individu et cet Etat en un différend entre deux
Etats. Dorénavant, le différend est devenu un différend interétatique et les juridictions
internationales pourront être saisies pour régler le différend (affaire entre un individu et un
Etat devient affaire entre 2 Etats).
b. Les limites aux compétences de l’Etat sur ses nationaux
Lorsque les nationaux se trouvent sur leur territoire de nationalité, la seule limite en droit
international qui s’impose à l’Etat est de respecter les droits de l’homme tel qu’ils sont
régis par le droit international. Le droit international des droits de l’homme se trouvent
dans des conventions conclues dans le cas des Nations Unies mais aussi dans le cas de
l’Europe, le droit international des droits de l’homme se trouve dans la Convention
européenne des droits de l’homme.
Lorsque les nationaux se trouvent à l’étranger, les limites des pouvoirs de l’Etat sont plus
importantes. Par exemple, un Etat ne pourra administrer ses nationaux que si l’Etat
territorial a donné son accord. Lorsque par exemple les autorités de l’Etat veulent rapatrier
un de ses nationaux qui a commis un crime, il faut que l’Etat territorial donne son accord
pour une extradition. Lorsque l’Etat de nationalité veut exercer au profit d’un de ses
nationaux la protection diplomatique il ne pourra le faire que s’il s’agit d’un véritable
national. En effet, il y a des Etats qui accordent leur nationalité très facilement par
exemple pour des raisons fiscales. L’Etat qui se voit traîner devant les tribunaux
internationaux par un autre Etat pourra contester la protection diplomatique en prétendant
que la nationalité a été accordée à l’individu abusivement et donc qu’elle ne lui est pas
opposable.
L’affaire NOTTEBOHM a été jugée en 1965 devant la Cour internationale de justice.
Monsieur NOTTEBOHM était un ressortissant allemand qui au début de la 2 ème Guerre
mondiale. Le Guatemala se déclare en guerre avec l’Allemagne et applique à Monsieur
NOTTEBOHM la législation sur les biens ennemis. Ce qui veut dire que lorsqu’un Etat est
en guerre avec un autre Etat, il a le droit de réquisitionner une partie des biens des
individus ayant la nationalité de cet Etat. Monsieur NOTTEBOHM a obtenu avant la
Guerre la nationalité Du Liechtenstein et demande alors au gouvernement du
Liechtenstein d’exercer sa protection diplomatique en faisant un procès devant la Cour
internationale de justice au Guatemala. La Cour internationale de justice va estimer que
« la nationalité est un lien juridique ayant à sa base un fait social de rattachement, une
solidarité effective d’existence, d’intérêts, de sentiments. » Sur cette base, la Cour
internationale de justice estime que ce n’est pas le cas de la relation entre Monsieur
NOTTEBOHM et le Liechtenstein et donc le Liechtenstein ne peut pas exercer sa
protection à l’égard du Guatemala.

2. Les étrangers
a. Les pouvoirs de l’Etat territorial sur les étrangers.
Les étrangers qui veulent accéder au territoire d’un Etat et y séjourner dépend de la
compétence normative de cet Etat (cf. supra) et c’est l’Etat qui fixe les conditions d’accès
sur son territoire. Bien entendu, cette compétence est aujourd’hui limitée par les
conventions internationales que l’Etat a conclues avec d’autres Etats. Si on prend par
exemple les Etats de l’Union européenne, cette compétence est devenue très limitée. Les
Etats ne peuvent plus empêcher les nationaux des autres Etats membres d’accéder à
leurs territoires. Le Traité de Rome a pratiquement introduit une liberté de circulation des
personnes sur le territoire communautaire. Une fois que l’étranger a accédé légalement
au territoire de l’Etat, ça situation va alors être régie par l’Etat territorial. Il devra se
soumettre aux lois de l’Etat. Par exemple, si la législation réserve certaines professions
aux nationaux, l’étranger ne pourra pas y accéder. De la même manière, les droits de la
citoyenneté sont réservés généralement aux nationaux. Là encore, la compétence de
l’Etat va être limitée par les conventions internationales qu’il a accepté. Les Etats
membres de l’UE ont ouvert l’accès à toutes les professions aux nationaux des autres
Etats. Ils ont même ouvert certains droits de citoyenneté aux nationaux des Etats
membres de l’Union. Par exemple le droit de voter et d’être éligible aux élections
municipales est accordé aux nationaux des autres Etats membres qui résident sur le
territoire.
b. Les limites des pouvoirs de l’Etat sur les étrangers
Un Etat, lorsqu’il a conclut un accord avec un autre Etat qui concerne la situation de leurs
nationaux, l’Etat doit naturellement respecter cet accord. Certains accords prévoient que
les deux Etats vont appliquer le traitement national à leurs nationaux, ce qui veut dire
qu’ils vont accorder les mêmes droits aux nationaux de l’autre Etat se trouvant sur son
territoire.
Le droit international impose le respect de certains droits fondamentaux à tous les Etats
vis-à-vis des étrangers qui se trouvent sur leur territoire. Ainsi, ils ne doivent pas faire
l’objet de traitements contraires aux droits de l’homme et ils doivent pouvoir accéder à la
justice de l’Etat pour défendre leurs droits.

3. Les individus à statuts spéciaux


Le droit international reconnaît à plusieurs catégories d’individus un statut spécial que
doivent respecter les Etats.
Cat.1 : Les agents diplomatiques bénéficient d’un statut très particulier sur le territoire d’un
Etat.
Cat.2 : Le droit international a forgé un statut spécial pour les apatrides. A la suite de
certains événements (p.ex. : guerre), des individus ont perdu de fait leur nationalité.
Plusieurs conventions internationales leur reconnaissent un traitement favorable que
doivent respecter l’Etat sur lequel ils se trouvent.
Cat.3 : Les réfugiés sont des personnes ayant dû quitter leurs pays à la suite
d’évènements politiques ou de guerres. Hors, ils sont pourchassés par les autorités de
leurs pays et ne peuvent plus obtenir une protection de leur part. Un certain nombre de
conventions internationales leurs accordent un statut protecteur et il existe aussi des
organismes internationaux qui sont créés pour s’occuper des réfugiés. C’est le cas
notamment du Haut commissariat des Nations Unis pour les réfugiés.

§3 - Un gouvernement
A. Le gouvernement – condition d’existence de l’Etat
Pour qu’il y ait en droit international, il faut qu’une population soit soumise à un pouvoir
politique sur la portion d’espace considérée .Pour qu’il y ait état, il faut qu’un groupe
gouvernemental réussisse a se faire obéir par une population. Le droit international pose à
cet égard essentiellement une condition d’effectivité. Il faut qu’une autorité, un groupe de
gouvernants, assure une maîtrise réelle sur la population qu’elle prétend gouverner. Tout
d’abord, il faut que le gouvernement montre qu’il est capable de se faire obéir de façon
régulière sur l’ensemble du Territoire. Mais le droit international admet encore une certaine
relativité. Si l’autorité politique est contestée sur une partie du territoire, cela n’empêchera
pas de considérer qu’il y a un Etat. Par contre, si la contestation s’étend et devient
permanente sur une partie importante du territoire,(anarchie, l’état n’existe pas) le droit
international en tire les conséquences en considérant qu’un nouvel Etat est en train
d’apparaître par sécession, c.à.d. en se séparant du premier. Mais pour qu’un Etat
disparaisse il faut vraiment qu’il soit plongé dans une situation d’anarchie totale. Le droit
international impose-t-il une forme de gouvernement / exige-t-il d’autres types de condition
tel par exemple que le caractère légal du gouvernement. Si un Etat apparaît, à la suite
d’un coup d’Etat, doit on admettre la légalité du nouvel Etat ? La réponse est en principe
oui, sauf dans une situation. LE droit international peut condamner dans certaines
circonstances l’apparition d’un nouvel Etat du fait de l’illégalité du gouvernement. Deux
exemples dans l’histoire,
- Au moment de la décolonisation, certains Etats colonisés sont devenus indépendants
avec un gouvernement issu des colons. P.ex. la Rhodésie du Sud est devenue
indépendante en 1965 par un gouvernement issu de la population blanche. ET bien, les
Nations Unies (ONU) ont demandé à tous les Etats de ne pas reconnaître la Rhodésie du
Sud, parce qu’il s’agissait d’un gouvernement illégal qui s’était formé en contradiction avec
le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

B. Le statut du gouvernement en droit international


Le droit international ne s’occupe pas des caractéristiques d’un gouvernement. Les autres
états n’ont pas a s’intéresser a la forme du Gouvernement. Un etat peut être gouv. par un
régime pol tt a fait divers, il peut se doter des inst. pol. qu’il veut .Autr.dit, les états ont des
Gouvernements forts differents, certains etats sont gouv par des dictatures, d’autres e
sont gouv par des monarchies de type féodales.L’organisation du pouvoir politique est une
question qui relève de la compétence interne de chaque Etat. Cette question fait partie de
ce qu’on appelle le « domaine réservé. » ça signifie qu’il y a des questions dont n’a pas à
s’occuper le droit international. Autrement dit, un gouvernement peut être un régime
présidentiel, parlementaire ou toute autre sorte de régime, un gouvernement peut être une
démocratie mais pas nécessairement, Il revient à chaque Etat de choisir son mode
d’organisation constitutionnel et son régime politique. Pourtant on assiste depuis la fin de
la 2ième Guerre Mondiale, mais surtout depuis les années 90 à une certaine évolution. Tout
d’abord, les droits de l’homme reçoivent une certaine protection internationale et donc un
gouvernement doit respecter un certain minimum pour protéger les individus. La chute du
communisme a favorisé l’émergence de la démocratie comme modèle politique de
référence. Les Nations Unies ont dans un certain nombre de résolutions affirmer la
nécessité pour tous les Etats de respecter la démocratie, les droits de l’homme et des
minorités. - En 1931, au moment de la guerre entre la Chine et le
Japon, le Japon occupe une partie de la Chine, qui s’appelle la « Mandchourie » et le
Japon installe un gouvernement pour former un nouvel Etat, le « Mandchoukouo ». Donc
en réalité, le gouvernement de ce nouvel Etat est complètement dominé par le Japon. La
société internationale sous l’influence des Etats-Unis, a refusé de reconnaître ce nouvel
Etat. La sdn a demandé a ces membres de na pas reconnaitre ces etats parce quils
avaient un Gouvernement compl. fictif.

- Au moment de la décolonisation, certains Etats colonisés sont devenus indépendants


avec un gouvernement issu des colons. P.ex. la Rhodésie du Sud est devenue
indépendante en 1965 par un gouvernement issu de la population blanche. ET bien, les
Nations Unies (ONU) ont demandé à tous les Etats de ne pas reconnaître la Rhodésie du
Sud, parce qu’il s’agissait d’un gouvernement illégal qui s’était formé en contradiction avec
le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Finalement, ce Gouvernement échoua et la
Rhodesie deviendra un état indépendant un peu plus tard.
Plus pres de nous, la chute d u communisme dan les ann 90, apparition d’un modèle qui
serait le od de l’état démocratiques dans lequel les gouv ne seraient légitimes que s’ils
etaient issues d’élections libres( de la part de la population)
Les nations unies reaffirment chaque annee dans des resolutions le caractère de modèle
d’un gouv fonde sur des elections libres et régulières. Mais on ne peut pas dire que cela a
donné naissance à un nouveau principe selon lequel les gouv devr nécessair être
démocratiqu au sens de la démocr libérale , c.à.d. élu par une population dans le cadre
d’élections multi partistes et régulière. Il sagit dune aspiration au niveau international mais
ce n’est pas une obligation.

Section 2 : Une collectivité souveraine


§ 1 – La notion de souveraineté
Dès qu’une collectivité remplit les conditions pour être un Etat, le droit international va la
considérer comme souveraine. La souveraineté est en quelque sorte une qualité juridique
qui s’appuie sur une condition de fait, a savoir l’indépendance.

A. L’indépendance
Une collectivité organisée doit également être indépendante, ça signifie que l’autorité
politique qui gouverne l’Etat, doit non seulement exercer son autorité sur le territoire et sur
la population, mais elle soit aussi être capable d’être indépendante par rapport aux autres
Etats. Là encore le droit international peut admettre des nuances à l’indépendance.
Exemple 1 : Au moment du communisme, tout les pays communistes (états d’europe de
l’est) étaient reliés à Moscou(URSS) notamment par le rôle joué par les partis
communistes. On parlait d’ailleurs d’Etats satellites. Cela n’a pas empêché comme des
Etats indépendants en droit international.
Apres la décoloisation, les nouv états étaient sur le plan économique domines par leurs
anciennes colonies.
Si la dép d’un etat par rapp à un autre, on considère exceptionnellement qu’ol n’y a pas
véritablement état souverain.
La France a pratiqué le système du protectorat. Le maroc et la tunésie gardaient un
pouvoir local, mais ce pouvoi était très dominé par le gouv fr, qui était représente par un
gouverneur sur place qui contrôlait le pouv local. On a estimé qu’un etat protege n’était
pas vraiment un etat souverain.
Par contre dans certaines situations, le droit international refusera du fait du manque
d’indépendance totale de reconnaître un Etat.
Exemple : Lorsque l’Afrique du Sud a été mise sous la pression internationale, a été
amenée à répondre politiquement au demande de l’ONU, elle a imaginé un système, que
l’on appelait le système des « Bantoustan ». Il s’agissait de créer des mini états sur le
territoire de l’Afrique du Sud où seraient regroupées des populations noires. (4 Etats).
L’ONU a demandé que ces Bantoustans ne soient pas reconnus par la société
international, car on réalité, il n’y avait aucune indépendance par rapport à l’Afrique du
Sud. Les gouvernants qui étaient placés à la tête de ces Bantoustans, n’avaient en réalité
aucune autonomie par rapport à l’Afrique du Sud.
Politique qui separait des noirs des blansc, la pop noire ne pouvant pas participer a la vie
pol. face a cette pression, le Gouvernement sud-am. a mis en place des bantoustan, des
petits etats qui etaient des zones territoriales ou etaient regroupes des pop noires et qui
avaient une cert autonomie. Et le Gouvernement sud.af a essayé de faire reconn ces b
comme verit et souv. Les nat-unis ont contaste qu’il nefallait pas reconn ces etats car leur
autonomie était tre faible, entieremrnt dep du Gouvernement sud-afr.

B. La souveraineté
Une fois que l’Etat remplit la condition d’indépendance, le droit international lui reconnaît la
souveraineté. Ça signifie que l’Etat ne peut pas être soumis à une autorité supérieure,
c’est le contenu/aspect négatif de la souveraineté. Mais elle a aussi un aspect positif : elle
signifie que l’Etat peut exercer tous les droits reconnus par le droit international. L’Etat a
une personnalité juridique pleine et entière. Et bien, il peut faire des traités avec les autres
Etats, il est capable d’exercer tous les actes gouvernementaux reconnus par le droit
international. Il peut entrer en relation diplomatique avec les autres Etats. Il peut aller
devant les juridictions internationales. Il peut participer aux organisations internationales.

§ 2 – Les conséquences de la souveraineté


Le droit international tire deux conséquences de la souveraineté.

A. Le principe de non-ingérence
Puisqu’un Etat ne connaît pas d’autorité supérieure à lui, il ne pourra pas subir d’ingérence
de la part des autres Etats. L’ingérence est une intervention non voulue par l’Etat qu’il
subit. On distingue deux grandes sortes d’ingérence. Tout d’abord il peut y avoir une
ingérence militaire, c’est à dire une intervention militaire d’un ou plusieurs Etats sur le
territoire d’un autre Etat. Le droit international condamne ce type d’ingérence sauf
évidemment si certaines conditions sont réunies. Si l’Etat qui intervient militairement est
dans une situation de légitime défense, dans ce cas l’intervention peut être légale. Si c’est
le gouvernement lui-même qui a demandé l’intervention militaire, elle est en principe
légale.
L’autre type d’ingérence c’est une intervention d’un Etat dans les affaires intérieures d’un
autre, et notamment dans son domaine réservé. Le domaine réservé concerne toutes les
affaires dans lesquels le droit international n’a pas à intervenir. Si un Etat par exemple
intervient dans la composition d’un autre, il s’agit d’une ingérence.

B. Le principe d’égalité
Tout Etat étant souverain, il est juridiquement égal à tout autre. Ça veut dire que même s’il
est moins important sur un plan économique, sur un plan démographique, sur un plan
militaire, et bien le droit international le considère comme égal à tout autre.
Il a la même personnalité juridique internationale. Tous les Etats ont la même personnalité
juridique. Ils ont les mêmes droits de participer au système international. Lorsque des
Etats dont membres d’une organisation internationale, ils ont le même droit de vote dans
l’organe principal de l’organisation.
A l’assemblée générale de l’Onu, qui regroupe tous les Etats-membres, chaque Etat a un
droit de vote égal aux autres, quelque soit son importance. Mais exceptionnellement fera
parfois des différences entre Etats en tenant compte de leur inégalité réelle. Mais cette
différenciation peut jouer dans deux sens opposés.
Le droit international va consacrer les inégalités entre Etats en leur donnant des droits
proportionnels à leur importance.
Si tous les Etats ont le même droit de vote à l’assemblée générale à l’Onu, par contre au
Conseil de sécurité de l’ONU, les grandes puissances se voient reconnaître des pouvoirs
spéciaux. D’abord, elles en sont membres permanents et d’autre part elles ont un droit de
veto qui leur permet de bloquer les décisions.
A l’inverse, le droit international va parfois tenir compte des inégalités mais en faveur des
pays les plus faibles. Exemple : dans le domaine du commerce international, il est admis
dans le cadre de l’O.M.C (organisation mondiale du commerce), les Etats les moins riches
peuvent bénéficier d’avantages commerciaux qu’ils ne sont pas obligés d’accorder eux-
mêmes aux pays les plus riches. On appelle ce mécanisme le principe de l’inégalité
compensatrice.
Chapitre 2 : La concrétisation de l’Etat

Section 1 : L’apparition d’un Etat


Il faut distinguer deux aspects :

1er aspect : Lorsqu’un Etat remplit les conditions d’existence, il va apparaître selon
différents modes de formation.

2ième aspect : Pour pouvoir participer réellement aux relations internationales, il faut que
l’Etat soit reconnu par les autres Etats.

§ 1 – Les modes de formation de l’Etat


Lorsque le monde n’était pas entièrement découvert ni entièrement peuplé, un Etat
pouvait apparaître sur un territoire donné sans qu’il y ait disparition d’un autre Etat, ou bien
division d’un Etat existant. Au 20e siècle, cette situation n’existe plus. Un Etat nouveau va
nécessairement apparaître sur la base d’une réorganisation des Etats existants.

1er mode de formation : Sur un Etat existant, une partie de son territoire va se détacher
pour former un nouvel Etat. Alors le droit international va faite des différences entre
plusieurs situations. Lorsqu’une sécession se produit dans le cadre d’une décolonisation,
c’est à dire la partie colonisée se détache de la métropole, le droit international, le droit
international favorise ce type de sécession. Sur la base du droit des peuples de disposer
d’eux-mêmes, le mouvement de libération international pourra être aidé pour devenir un
Etat indépendant. Si la sécession se fait de manière négociée, le droit international ne va
que constater l’apparition du nouvel Etat. Exemple : Lorsque la Tchécoslovaquie en 1993
se sépare en deux nouveaux Etats, la république tchèque et la Slovaquie, cette séparation
se faisant par accord entre les deux parties, le droit international ne va que constater
l’existence des nouveaux Etats. Lorsque la sécession se fait de manière conflictuelle, c’est
à dire par recours à la force, le droit international va plutôt empêcher sur la base du
principe de l’intégrité territorial des Etats. Mais s’il apparaît que la sécession est voulue par
les populations concernées, le droit international le constatera. P.ex. la Yougoslavie dans
les années 90 s’est séparé en plusieurs Etats, les populations l’ayant immédiatement
confirmé l’indépendance des nouveaux Etats, le droit international a constaté l’apparition
de ces nouveaux Etats.
Exceptionnellement, un nouvel Etat peut apparaître par fusion d’Etats existants. Le droit
international ne fera que constaté ce phénomène dans la mesure où les populations
concernées sont d’accord, c’est à dire qu’il n’y a pas eu de domination d’un Etat sur un
autre. C’est ainsi que la Tanzanie a été par fusion de deux Etats existants.
§ 2 – La reconnaissance d’Etats
A. Signification de la reconnaissance d’Etat
Lorsqu’un Etat est apparu, c’est à dire lorsqu’une collectivité remplit les conditions
d’existence de l’Etat, c’est une réalité objective et qui est opposable à tous les Etats de la
société internationale. Mais la situation est un peu plus compliquée. Pour que l’Etat puisse
participer pleinement à la vie internationale, il doit être reconnu par les autres Etats. Les
autres Etats devraient en principe ne faire que constater le nouvel Etat. Puisque celui-ci
existe, la reconnaissance par les autres Etats devrait être une déclaration par laquelle on
ne fait que constater l’existence du nouvel Etat. C’est d’ailleurs pourquoi on dit que la
reconnaissance est un acte juridique déclaratif. Les autres Etats produisent un acte
juridique par lequel ils constatent l’existence de l’autre Etat et ceci ne crée aucun droit.
L’Etat nouveau n’a pas besoin des reconnaissances pour exercer tous les droits. La
reconnaissance par les autres est simplement une formalité qui n’ajoute rien au statut du
nouvel Etat. Mais la reconnaissance a cependant des effets politiques importants. Un Etat
qui est reconnu par les autres va pouvoir exercer tous ses droits, il va participer à la vie
internationale. Si la reconnaissance par les autres Etats ne crée pas de nouveaux droits,
elle permet cependant au nouvel Etat de les exercer réellement. C’est pourquoi lorsqu’un
Etat en reconnaît un autre, il va souvent en profiter pour mettre des conditions politiques à
sa reconnaissance. P.ex. s’il y a un différend territorial avec un nouvel Etat, il va
conditionner la reconnaissance de celui-ci par un règlement territorial. Autre exemple,
lorsque les Etats nouveaux sont apparus par sécession à partir de l’URSS (Ukraine) et
bien les Etats occidentaux ont conditionner leur reconnaissance de l’Ukraine à
l’acceptation par le gouvernement ukrainien de se séparer de ses armes nucléaires.
Autrement dit la reconnaissance, si elle est un acte déclaratif, compte tenu de ses effets
politiques, peut être accordés en exigeant le respect de conditions préalables. Lorsque les
Etats nouveaux issus de la sécession en Yougoslavie, et bien l’Union européenne à
conditionner leur reconnaissance par eux au respect de la démocratie des droits de
l’homme, des minorités ainsi que de la non remise en cause de leurs frontières.

B. Les formes de la reconnaissance d’Etat


La reconnaissance d’un nouvel Etat peut être plus ou moins solennelle. Un Etat peut en
reconnaître un autre par une déclaration officielle du chef de l’Etat. Mais un nouvel Etat
peut être aussi reconnu par un traité, p.ex. le traité de Versailles de 1919 après la 1 ère
GM, qui reconnaît la Tchécoslovaquie qui apparaît à ce moment-là.
La reconnaissance peut être implicite. Lorsque deux Etats décident d’avoir des relations
diplomatiques entre eux, si au paravent, ils ne s’étaient pas reconnus, l’établissement de
relations diplomatiques signifie qu’ils se reconnaissent.

Section 2 : La transformation d’un Etat


Un Etat peut évoluer au cours de son existence. Il peut subir des mutations territoriales
mais aussi des mutations politiques.

§ 1 – Les mutations territoriales


A. Les types de mutations territoriales
Lorsqu’il s’agit de petites mutations territoriales, le droit international ne va pas s’y
intéresser sauf s’il y a un conflit. Lorsque deux Etats rectifient leur frontière commune, si
cette rectification se fait en accord entre eux, il ne pose aucun problème. Par contre, si
cette rectification provoque un différend entre les Etats, une juridiction internationale va
être saisie pour tenter de régler le différend. Par contre, il y a des mutations territoriales
qui posent des problèmes parce qu’elles sont plus importantes. 2 exemples :
- L’annexion. L’annexion est un acte unilatéral par lequel à la suite d’opérations militaires
un Etat va incorporer une partie d’un autre Etat à son territoire. Le droit international
contemporain interdisant leur recours à la force a pour conséquence d’interdire une
mutation territoriale par annexion. Exemple : Lorsque l’Irak a en 1991 envahit le Koweït et
a décidé de l’annexer, l’ONU par résolution du Conseil de sécurité, a déclaré que cette
annexion était « nulle et non avenue ». Aucun Etat ne devait la reconnaître. Et finalement,
l’Irak maintenant continuant son annexion, l’ONU va décider une intervention militaire.
Au paravent, le droit international s’il interdisait l’annexion admettait au bout d’un certain
temps qu’une nouvelle situation pouvait être créée et qu’éventuellement une annexion
était acceptée. (Avant que le droit international a prohibé le recours à la force.)

- La cession. Il arrive qu’un Etat accepte de céder une partie de son territoire, p.ex. contre
une somme d’argent ou bien en échange d’un autre territoire. Cette cession était admise
dés lors que les deux Etats étaient d’accord. En droit international contemporain, une
cession n’est acceptable que si le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes est respecté.
Ça veut dire que la population qui est concernée par la cession, doit s’être prononcé. C’est
ainsi lorsque la Sarre qui était gouvernée par la France après la 2 GM a été rétrocédé à
l’Allemagne, ceci a été fait à la suite d’un référendum.

B. Les problèmes juridiques relevés par les mutations territoriales


Un Etat, même s’il connaît des mutations territoriales importantes est toujours considéré
comme le même après ses mutations. C’est le respect du principe d’identité. L’Eta étant
une personne juridique, un sujet de droit, cette personne reste juridiquement la même si
son territoire a changé. Ça signifie que le droit qui s’applique au territoire qui a changé,
c’est le droit qui dorénavant en est le maître. L’Etat a étendu son titre territorial, et c’est
donc son droit qui s’applique à ce territoire. Mais ceci peut créer des problèmes pour les
personnes vivant sur cette partie du territoire. P.ex. si le droit des contrats du nouvel Etat
n’est pas le même que celui de l’ancien d’Etat, la situation juridique des personnes risque
d’être modifiée. C’est pourquoi le principe d’identité doit être nuancé par le principe de
continuité. On va admettre que bien que les personnes ne soient plus régies par le même
ordre juridique, elles peuvent cependant conserver leurs droits.

§ 2 – Les mutations politiques


A. Les types de mutations politiques
Il y a des mutations politiques qui n’intéressent absolument pas le droit international. Elles
sont mêmes interdites au droit international. Lorsqu’un gouvernement change par des
élections, les autres Etats ne doivent pas intervenir dans cette question. Ils commettraient
alors une ingérence. Ou même lorsqu’un Etat adopte une autre Constitution ou change de
régime politique, les autres Etats n’ont pas à intervenir dans ce qui constitue les affaires
intérieures de l’Etat. Par contre il y a des mutations politiques qui vont concerner les
autres Etats car elles auront des conséquences dans les relations internationales.
Lorsqu’un coup d’Etat a lieu dans un Etat, ce coup peut avoir des conséquences sur les
relations internationales. Si les révolutionnaires s’emparent d’une partie du territoire, on
est alors face à un phénomène de sécession et donc les autres Etats vont s’y intéresser.
Mais même indépendamment de cela, lorsque le nouveau pouvoir décide de remettre en
cause toutes les relations de l’ancien, et remet en cause les traités internationaux, dans ce
cas, la société internationale est concernée.
Lorsque la révolution soviétique a triomphé, l’URSS a décidé q’elle n’était pas le
continuateur de l’empire russe et donc a décidé de remettre en cause toutes les relations
internationales. Dans ce cas, les autres Etats vont devoir réagir et vont prendre position

B. Les réactions des autres Etats


Lorsque la mutation politique aboutit à faire apparaître deux pouvoirs pour un même Etat,
en principe c’est le pouvoir légalement établit qui doit être considéré comme le
gouvernement officiel. Mais si la situation dure, les autres Etats devront tenir compte de la
mutation survenue. Ex : Lorsque la révolution maoïste a triomphée en Chine, l’ancien
gouvernement chinois s’est réfugié dans une toute petite partie de la Chine, l’île de
Taiwan. Pendant 20 années, le siège de la Chine à l’ONU a été maintenu par le
gouvernement du Taiwan parce que les autres Etats ne voulaient pas reconnaître le
gouvernement révolutionnaire. Finalement, le gouvernement de Mao Tsétung a été
reconnu par la plupart des Etats, et c’est lui qui a représente la Chine à l’ONU dans les
années ???.
Quand il y a un simple changement sans sécession, pour manifester malgré la rupture, la
reconnaissance de la nouvelle situation, il existe en droit international une institution qui
s’appelle la reconnaissance de gouvernement. Les autres Etats vont officiellement
reconnaître le gouvernement et donc cela signifie qu’ils acceptent la nouvelle situation
juridique.
Mais certains Etats ne connaissent pas du tout cette institution. P.ex. la France ne pratique
jamais la reconnaissance de gouvernement. Si la France n’accepte pas la nouvelle
situation, elle va rompre les relations diplomatiques. Lorsqu’elle acceptera de rétablir des
liens avec le gouvernement de l’Etat, elle renouera des relations diplomatiques.

Chapitre 3 : Les aménagements du modèle étatique

Certains Etats et certaines formes d’organisation politique ne correspondent pas au


modèle traditionnel de l’Etat (évoqué jusqu'à maintenant.)

Section 1 : Les groupements d’Etats


§1- L’Etat fédéral
Un Etat fédéral est un Etat qui regroupe lui-même plusieurs Etats. D’un côté il existe l’Etat
fédéral et d’un autre côté il est composé d’Etats membres qu’on appelle aussi les Etats
fédérés.
En droit international, seul l’Etat fédéral est considéré comme Etat. Pourquoi ?
Parce que c’est lui qui a la personnalité internationale. L’Etat fédéral va envoyer des
ambassadeurs dans les autres Etats et va également recevoir les autres ambassadeurs
des autres Etats. Les Etats membres (Etats fédérés) n’ont pas de représentation
diplomatique. Seul l’Etat fédéral peut en principe conclure des traités internationaux et
seul il peut participer à des organisations internationales. Exceptionnellement une
constitution fédérale peut reconnaître que les Etats fédérés ont dans certains domaines le
pouvoir de conclure des traités internationaux. Il s’agit néanmoins d’une compétence
limitée et d’une compétence qui est subordonnée à l’Etat fédéral. La constitution fédérale
peut être modifiée pour supprimer cette compétence.
Exemple : La Suisse est un Etat fédéral dont la constitution fédérale prévoit que les
cantons ont le pouvoir de conclure des traités internationaux avec les Etats dont ils sont
les plus proches. En Suisse les cantons de langue allemande peuvent conclurent des
traités avec les Etats fédérés d’Allemagne.
utrement dit, en droit international, seul l’Etat fédéral a la souveraineté nationale.

§2 - La confédération
Une confédération au contraire est un regroupement d’Etats dans lequel ce sont les Etats
qui participent qui sont les Etats souverains.
La confédération n’est pas un Etats au sens du droit international. Pourquoi ?
Une confédération repose non pas sur une constitution mais sur un traité international et
elle ne possède pas la personnalité juridique internationale. Ce sont les Etats qui
conservent la personnalité juridique internationale. On peut dire que l’Union européenne
est un peu a mi-chemin entre un Etat fédéral et une confédération. On parle actuellement
à propos de l’Union européenne de Traité constitutionnel, ce qui montre bien le caractère
mixte de l’Union.

Section 2 : Les Etats à statut juridique


spécial
Ce sont des Etats, mais ils vont être soumis à un régime juridique particulier.
Au début du XXe siècle, ce qu’on appelait le protectorat, entrait dans cette catégorie.
Certaines puissances coloniales, au lieu d’intégrer dans leur territoire certains pays
colonisés, lui accordaient un régime de protectorat.
Le protectorat était fondé sur un traité international conclu entre la puissance coloniale (la
puissance protectrice) et le pays colonisé (l’Etat protégé). L’Etat protégé acceptait que
certaines de ses compétences soient exercées par la puissance protectrice et notamment
la compétence internationale. Mais, en même temps, l’Etat protégé ne disparaissait pas. Il
conservait formellement sa qualité d’Etat en étant gouverné par des autorités politiques
locales, contrôlés par un représentant de la puissance protectrice.

Exemple : La France a instauré un protectorat en Afrique du Nord au Maroc et en Tunisie.


Bien souvent le protectorat dégénérait en une véritable colonisation de fait et dans ces
conditions, l’on peut considérer qu’on passait d’une situation d’un Etat protégé, soumis à
un régime juridique spécial à un Etat qui disparaissait parce qu’il n’était pas suffisamment
indépendant.

On a vu apparaître en droit international une situation nouvelle : Des Etats vont être
soumis à une restriction de leur compétences militaires. C’est ce qu’on appelle la
neutralité. La neutralité est une situation juridique qui se définie par le fait que l’Etat ne
pourra pas exercer toutes les compétences militaires d’un Etat normal.

§ 1 - La neutralisation
Dans ce cas la neutralité va être imposée à l’Etat à la suite de certains événements.
Lorsqu’un Etat est à l’origine d’une guerre, la guerre terminée, les puissances victorieuses
vont l’obliger à une limitation de ses compétences militaires. Après la 1 ère Guerre
mondiale le Traité de Versailles (1919) a obligé l’Allemagne à démilitariser ses parties les
plus proches de la frontière française. Sur la rive gauche du Rhin, l’Allemagne ne pourra
pas implanter des armées, disposer d’armes ni même implanter des dispositions militaires.
Après la 2e Guerre mondiale, l’Allemagne est soumise à un régime de neutralisation plus
sévère. Pendant plusieurs années l’Allemagne n’aura pas le droit d’exercer des
compétences militaires.

§ 2 - La neutralité permanente
Dans ce cas, c’est l’Etat lui-même qui de par sa propre volonté décide de limiter sa
compétence militaire. La neutralité peut être établi par un traité international auquel vont
faire partis l’Etat concerné ainsi que plusieurs autres Etats.

Exemples : La Suisse en 1815 se proclame neutre et cette neutralité est reconnue par un
acte international auxquelles participent les principales puissances européennes.
La Belgique et le Luxembourg, jusqu’en 1945, se sont déclarés neutres. La Belgique par
traité international, le Luxembourg par proclamation unilatérale.

À partir de ce moment-là, l’Etat neutre répond à un certain nombre d’obligations mais il


exerce également certains droits.
Un Etat neutre s’engage en cas de conflits armés ente d’autres Etats de ne pas y
participer et à ne pas y prendre partie. Cela a comme conséquence qu’un Etat neutre ne
peut pas participer à une organisation internationale à caractère militaire. (La Suisse ne
fait par exemple pas partie de l’OTAN) Même si l’organisation n’est pas militaire mais
qu’elle a une dimension politique, il faudra aménager un statut spécial pour les Etats qui y
participent. (L’Union européenne a progressivement mis en place une politique de sécurité
commune et de défense. Naturellement, les Etats neutres participant à l’Union ont obtenus
un statut spécial par rapport à cette politique (l’Irlande, l’Autriche et la Finlande sont des
Etats neutres).

§ 3 - La dénucléarisation
Le développement de l’arme nucléaire a fait apparaître une nouvelle forme de neutralité
qui est plus restreinte, à savoir que certains Etats vont accepter de ne pas se livrer à des
recherches pour fabriquer des armes nucléaires et/ou pour les déposer sur leurs
territoires.

Exemple : Un traité international du 14 février 1967 qui a été signé par quatorze Etats,
dénucléarise l’Amérique latine. Création d’une organisation internationale (l’OBANAL-
Organisation pour l’interdiction des armes nucléaires en Amérique latine) qui a comme
mission de veiller à ce que les Etats respectent leurs engagements.

Section 3 : Les territoires à statut


international
§ 1 - L’Etat du Vatican
Jusqu’en 1870, le Saint siège est un véritable Etat. L’Italie n’est pas elle-même encore un
Etat. Elle est formée de plusieurs petits Etats et le Saint siège correspond à un Etat qui
regroupe la partie centrale de l’Italie (qui est d’ailleurs assez important.) La création de
l’Italie en 1870 met fin à cette situation. Le Saint siège est annexé à l’Italie. On ne lui laisse
qu’un petit espace, le Vatican, qui n’est pas un Etat mais, une loi italienne reconnaît un
certain nombre d’immunités au profit des habitants du Vatican. Puis, en 1929, par les
accords de Latran conclu entre l’Italie et le Saint siège, accordent au Vatican le statut d’un
quasi-Etat. C’est-à-dire que le Vatican est gouverné par le pape et les cardinaux. Il
bénéficie d’une véritable indépendance territoriale. Par contre il utilise les services publics
italiens (poste etc.) et en même temps le Vatican peut dorénavant établir des relations
diplomatiques avec les autres Etats. Il peut conclure des traités internationaux et être
membre de certaines organisations internationales. Cependant on ne considère pas
généralement le Vatican comme une véritable Etat au sens du droit international parce
qu’il n’a pas une population comme les autres Etats. Les personnes vivant au Vatican
n’ont pas une nationalité vaticane. Elles sont nécessairement issues d’un autre Etat. C’est
pourquoi on parle à propos de la population du Vatican d’une population fonctionnelle. Les
personnes n’y résident que pour des raisons liées à certaines fonctions.

§ 2 - Les espaces internationalisés


Il existe aujourd’hui sur la planète des espaces qui auraient pu être des Etats mais qui ont
été soustrait par la Communauté internationale au statut de l’Etat. Le principal espace de
ce genre, c’est l’antarctique. L’antarctique est un véritable continent situé au pôle Sud.
Cette terre aurait pu faire l’objet d’appropriation d’Etats développés scientifiquement. Les
principales puissances ont décidé de régir l’antarctique sous forme d’un espace
internationalisé. Il a été décidé par un traité international conclu en 1959, que l’antarctique
ne pourrait pas être soumis à un régime étatique. L’antarctique, par ce traité, est divisée
en plusieurs zones qui sont à la compétence des Etats mais uniquement à des fins de
recherche scientifiques et les Etats ne peuvent envoyer dans ces espaces que des
missions scientifiques. Par ailleurs cette convention qui a été actualisée à plusieurs
reprises prévoit des règles très strictes en matière de protection de l’environnement.

TITRE II LES INSTITUTIONS


INTERNATIONALES INTERETATIQUES

La nécessité de faire vivre ensemble des Etats souverains a suscité l’apparition


d’institutions internationales spéciales.

Chapitre 1 : Les institutions diplomatiques et


consulaires

L’institution diplomatique est une des plus vieilles institutions internationales. Cependant,
elle a fait l’objet à l’époque moderne de grandes conventions multilatérales qui sont venus
en préciser l’objet et le fonctionnement. On doit distinguer à cet égard les relations
diplomatiques entre Etats des relations consulaires.

Section 1 : Les relations diplomatiques

Elles sont régies par la Convention de Vienne de 1961.

§ 1- Établissement et organisation des organisations


diplomatiques
A. L’établissement des organisations diplomatiques
Lorsque deux Etats se reconnaissent, ils vont (normalement) établir entre eux des
relations diplomatiques. Ceci passe par l’établissement de missions diplomatiques.
Chacun de ces Etats va envoyer une mission diplomatique, c’est-à-dire un ensemble de
personnes qui exerceront leur activité dans un lieu déterminé. Le chef de mission va être
proposé par l’Etat qui l’envoyé, c’est-à-dire l’Etat accréditant. Pourtant, il ne sera
qu’officiellement en fonction que lorsqu’il recevra l’accord de l’Etat accréditaire. Cette
procédure passe par les lettres de créance. Le nouvel ambassadeur vient présenter
auprès de l’Etat accréditaire une lettre du chef d’Etat accréditant. C’est lorsque le chef
d’Etat de l’Etat accréditaire accepte la lettre de créance que l’ambassadeur entrera en
fonction.
L’Etat accréditaire pourra exiger dans certaines circonstances exceptionnelles, le renvoi
de l’ambassadeur. Mais, cette procédure est évidemment dangereuse parce qu’elle va
ouvrir une crise politique entre les deux Etats. Le chef de mission diplomatique va être
entouré d’un certain nombre de personnes.
B. L’organisation de la mission diplomatique
Une mission diplomatique peut être plus ou moins importante. Càd. que ce sont les deux
Etats qui vont se mettre d’accord sur le nombre de personnes que comporte la mission.
Dans une mission diplomatique on va trouver trois catégories de personnes :
- Tout d’abord, les chefs de mission. En principe ce sont des ambassadeurs. Mais, si les
deux Etats n’ont pas de relations du meilleur niveau entre eux, ils se contenteront d’un
chargé d’affaire. L’ambassadeur est accrédité par les chefs d’Etats alors que les chargés
d’affaires sont accrédités par les ministres des affaires étrangères.
- La mission diplomatique comprend des agents diplomatiques, càd. des diplomates de
carrière qui ont à leur tête des conseillers diplomatiques et des attachés diplomatiques.
- Une mission diplomatique comporte du personnel administratif, du personnel technique
et même du personnel de service.

§ 2 - Le statut des missions diplomatiques

Il faut distinguer entre la mission elle-même (le lieu) et les personnes qui la composent.

A. Le statut de la mission diplomatique


Pour pouvoir représenter en toute indépendance son Etat sur le territoire de l’autre Etat, la
mission diplomatique en tant que telle va bénéficier d’immunité.
a. L’immunité opérationnelle :
Les locaux de la mission diplomatique sont inviolables. Ca veut dire que les autorités de
l’Etat territorial ne pourront jamais y pénétrer, sauf s’ils en ont l’autorisation de la part de
l’ambassade. Cette inviolabilité permet l’apparition d’une institution. C’est ce qu’on appelle
l’asile diplomatique. D’après cette institution, des personnes nationales de l’Etat territorial
sont persécutées et se rendent dans une ambassade, les autorités locales ne peuvent
intervenir dans l’ambassade pour les déloger. A ce moment une négociation va débuter
entre l’Etat territorial et l’Etat de l’ambassade. Ou bien l’Etat de l’ambassade décide de
restituer les réfugiés aux autorités locales, ou bien les autorités locales acceptent
d’accorder un sauf-conduit qui permet aux personnes de quitter le pays.
b. L’inviolabilité de la correspondance :
Toute la correspondance que l’ambassade envoie ou qu’elle reçoit est protégée par la
valise diplomatique qui ne peut être ouverte par les autorités locales.
c. Les archives de l’ambassade sont inviolables :
Et ce même s’il y a une guerre entre ces deux Etats ou même si ces deux Etats décident
de rompre leurs relations diplomatiques.

B. Le personnel de la mission diplomatique


Il faut distinguer ici les immunités selon la catégorie de personnel. Les agents
diplomatiques sont évidemment plus protégés que l’autre catégorie de personnel mais il
n’empêche que les autres catégories de personnel bénéficient aussi d’une certaine
protection. Et même les familles des agents diplomatiques bénéficient aussi d’une certaine
protection.
a. Une immunité d’exécution personnelle :
La personne de l’agent diplomatique ne peut subir une arrestation et à fortiori une
détention. Cette immunité est absolue. Les membres de la famille de l’agent diplomatique
bénéficient aussi à cette immunité.
b. Immunité d’exécution réelle :
L’agent diplomatique ainsi que sa famille ne peut pas faire l’objet d’une saisie dans son
domicile privé qui est inviolable. Les autorités locales ne peuvent donc jamais pénétrer
dans le domicile privé de l’agent diplomatique.
c. L’immunité de juridiction :
Les agents diplomatiques ne peuvent pas être traînés devant les juridictions territoriales. Il
s’agit, là encore d’une immunité absolue : Ils ne peuvent par exemple être traînés devant
une juridiction pénale, c.-à-d. même lorsqu’il commet un crime ou un délit, l’agent
diplomatique ne pourra pas faire l’objet d’une poursuite devant les juridictions locales. La
plupart du temps lorsqu’un agent diplomatique s’est rendu coupable d’un acte criminel ou
délictuel, il sera expulsé dans son Etat avec obligation pour les tribunaux de celui-ci de le
poursuivre. Mais, l’Etat territorial peut obtenir de la part de l’Etat accréditant de le
poursuivre devant ses tribunaux. Cette immunité de juridiction ne concerne que les agents
diplomatiques et il peut y avoir des discussions sur la question de savoir si on est face à
une personne qui fait partie des agents diplomatiques ou s’il fait partie du personnel
administratif.
d. Les agents diplomatiques et leurs familles sont exemptés des impôts et ils sont
exemptés aussi des contrôles douaniers.

§ 3 - Le rôle des missions diplomatiques

Les missions diplomatiques ont plusieurs fonctions.


- L’ambassadeur représente officiellement son Etat dans l’Etat d’accueil.
- Une fonction de négociation. L’ambassadeur est souvent amené à participer à la
négociation de traités entre son Etat et l’Etat d’accueil et il peut être désigné comme
plénipotentiaire pour signer un traité de la part de son Etat.
- Une fonction de protection. La mission diplomatique a aussi pour fonction de veiller à
protéger les intérêts de son Etat mais aussi de protéger les nationaux sur le territoire de
l’Etat d’accueil.
- Une fonction d’information. La mission diplomatique a aussi pour fonction d’informer son
Etat sur l’Etat d’accueil et inversement de donner des informations dans l’Etat d’accueil sur
son Etat.
Les missions diplomatiques ont un rôle moins important qu’auparavant. Ceci car le
progrès des moyens de communication a eu tendance de donner plus de pouvoir à l’unité
centrale de l’Etat, c’est à dire au ministère des affaires étrangères. Les ambassadeurs
sont ainsi soumis plus fortement à leur ministère des affaires étrangères.

On assiste à la fin du 20ième siècle à une certaine personnalisation des relations


internationales.
Les chefs d’Etats et les chefs de gouvernants ont de plus en plus de relations directes, ce
qui modifie le rôle des ambassadeurs.

Section 2 : Les relations consulaires

Ces relations font l’objet d’une autre convention de Vienne, la Convention de 1963.
Les relation consulaires ont une importance politique moins grande que les relations
diplomatiques et donc elles sont organisées d’une manière plus simple et elles sont un
peu moins protégées que les relations diplomatiques.

§ 1 - L’établissement et l’organisation des missions


consulaires

L’accord des deux Etats est nécessaire pour qu’il y ait établissement d’une mission
consulaire mais la procédure va être simplifiée. Le consul va être proposé par le ministre
des affaires étrangères et il va recevoir l’exequatur de la part de l’autre ministre des
affaires étrangères (c’est à dire celui de l’Etat territorial). Normalement, le consul ne fera
pas l’objet d’une mesure de revendication, sauf s’il commet des actes exceptionnels. Les
missions consulaires sont généralement établies dans plusieurs villes de l’Etat de
résidence. Là encore, les Etats vont se mettre d’accord sur le nombre des circonscriptions
consulaires.
Très souvent les Etats vont faire appel non seulement à des diplomates qui sont des
consuls généraux mais aussi à des consuls honoraires. Le consul honoraire est une
personne originaire du pays d’accueil qui exerce une activité professionnelle qui sera
désigner pour représenter les intérêts de l’Etat qu’il représente dans son propre pays et
bénéficiera ainsi du statut de l’agent consulaire.
§ 2 - Le statut des missions consulaires
A. La mission consulaire
La mission consulaire va recevoir une protection mais qui sera plus limitée que celle dont
bénéficie la mission diplomatique. Les locaux de la mission consulaire sont inviolables
mais d’une manière plus limitée que la mission diplomatique. Par exemple en cas
d’incendie, les autorités locales peuvent intervenir. La correspondance est inviolable mais
dans certains cas les autorités locales peuvent demander à ce que la valise consulaire soit
présence avec la présence d’un représentant de l’Etat. Par contre les archives bénéficient
d’une inviolabilité absolue

B. Le personnel consulaire
L’immunité d’exécution personnelle est plus limitée. En cas de crime grave, les autorités
locales peuvent intervenir sur les agents consulaires mais avec la présence d’un agent de
l’Etat qu’il représente.
L’immunité d’exécution réelle ne vise pas le domicile privé de l’agent consulaire.
L’immunité de juridiction ne concerne que les actes établis dans l’exercice de leur fonction
et donc pas les actes privés.
Par contre il bénéficie des mêmes immunités fiscales que les diplomates.

§ 2 - Le rôle des missions consulaires

Le rôle principal des missions consulaires est de protéger les nationaux qui vivent dans
l’Etat territorial et notamment de les aider lorsqu’ils ont un problème avec l’Etat de
résidence.
De même ce sont les consulats qui vont établir certains actes qui sont de la compétence
personnelle de l’Etat.
Le consulat a aussi l’obligation de donner des informations sur son Etat dans l’Etat
d’accueil et notamment en matières économiques, commerciales et culturelles.

Chapitre 2 : Les traités internationaux

C’est un procédé qui va permettre aux Etats de conclure des accords écrits qui seront
obligatoires pour eux.
Il y a différentes de traités internationaux. On distingue les traités d’après le nombre
d’Etats qui participent. Lorsqu’un traité concerne simplement deux Etats, ce sera un traité
bilatéral. Lorsqu’il concerne plusieurs Etats, ce sera un traité plurilatéral. Lorsqu’il
concerne une multitude d’Etats, ce sera un traité multilatéral. On peut aussi distinguer les
traités d’après l’objet sur lequel ils vont porter. Il y a des traités qui ont un objet temporaire
et ce genre de traité va prendre fin dés que l’objet a été réalisé. Par exemple, lorsqu’un
Etat emprunte de l’argent à un autre Etat le traité sera terminé lorsque l’Etat l’aura
remboursé. Par contre, lorsqu’un traité vise à protéger les droits de l’homme, il est conclu
pour une durée illimitée.
On va distinguer deux grands problèmes à propos des traités internationaux.
D’abord comment sont conclus les traités internationaux ?
Quels sont les effets de traités internationaux ?

Section 1 : La conclusion des traités


internationaux
§ 1 - La procédure classique
Dans la procédure classique, on va distinguer plusieurs Etats.

A. La négociation
Un traité va être négocié par des représentants des Etats. C’est ce qu’on appelle les
plénipotentiaires c’est à dire des personnes qui ont reçu officiellement de la part de leur
Etat les pleins pouvoirs pour négocier le traité.
Ces pleins pouvoirs leur ont été accordés soit par le chef de l’Etat, soit par le ministre des
affaires étrangères. Les négociations vont être plus ou moins longues selon l’importance
du traité et selon le nombre d’Etats. La négociation va se terminer par ce qu’on appelle par
l’authentification. Ca veut dire que les représentants des Etats vont authentifier le texte du
traité. Ceci se réalise par la signature de chaque représentant d’Etat. La signature a pour
conséquence que le texte ne pourra pas dorénavant être modifié. On parle d’un texte
authentique c’est à dire qui est maintenant officiel. Mais les Etats ne sont pas encore
engagés par la signature.

B. L’engagement des Etats


Les Etats signataires d’un traité ne seront engagés que lorsqu’ils auront ratifiés le traité,
c’est la phase de la ratification. La ratification va se réaliser dans chacun des Etats
signataires. C’est la Constitution de chaque Etat qui va déterminer la ratification.
Généralement la ratification est un acte solennel qui va être réalisé par le chef de l’Etat
mais après que le Parlement ou le peuple l’est autorisée. La Constitution peut prévoir une
autorisation de ratifier parlementaire et dans certains cas par le peuple, c’est alors un
référendum. Mais c’est le chef d’Etat qui officiellement engagera l’Etat. Lorsqu’un Etat n’a
pas fait partie des Etats signataires mais qu’il veut rejoindre les Etats partie au traité, dans
ce cas l’Etat va réaliser une adhésion. L’adhésion est donc un acte par lequel un Etat va
devenir partie à un traité alors qu’il n’était pas parmi les Etats signataires de ce traité. Mais
pour que cela soit possible, il faut que le traité soit ouvert c’est à dire qu’une de ses
dispositions prévoit que des Etats qui n’étaient pas partie à l’origine pourront le devenir par
la suite.

C. L’entrée en vigueur
Un traité entra en vigueur lorsqu’il aura publié et le plus souvent la publication se fera par
le secrétariat des Nations Unies. c’est à dire que chaque Etat va envoyer au secrétariat
des Nations unies sont acte de ratification. Et c’est la publication par le secrétariat des
Nations Unies qui va permettre l’entrée en vigueur du traité. Le traité peut prévoir que
l’entrée en vigueur sera immédiate mais il peut aussi prévoir qu’il faudra un certain nombre
de ratifications pour que le traité entre en vigueur.

§ 2 – Les procédures spéciales


A. Les accords en forme simplifiée
La procédure classique d’un traité international est assez longue et elle présente un
inconvénient, c’est que lorsque des Etats conclurent un traité, il faudra attendre parfois
longtemps avant que le traité entre en vigueur. C’est pourquoi on a vu apparaître la
procédure de l’accord en forme simplifiée. Dans ce cas, l’entrée en vigueur du traité sera
accélérée.
Lorsque les Etats qui ont négocié le traité signe celui-ci, cette signature ne sera pas
seulement un moyen de rendre le texte définitif, mais elle engagera les Etats qui ont signé.
Dans ce cas, on évite la phase de ratification.
Il faut bien entendu que la Constitution des Etats signataires leur permettent d’engager
l’Etat sans avoir besoin d’une autorisation du Parlement. Par exemple la Constitution
française n’interdit pas les accords en forme simplifiée mais elle limite leur domaine
d’application. La Constitution prévoit que chaque fois qu’une question si elle faisait l’objet
d’une loi serait de la compétence du Parlement et non de l’exécutif. Il ne peut pas y avoir
d’accord en forme simplifiée.
Si malgré tout l’exécutif signait un accord en forme simplifiée dans un domaine qui relève
du Parlement, il pourrait être sanctionné spécialement par le Conseil d’Etat. Le plus
souvent, les accord internationaux pour être appliqué doivent faire l’objet de décrets Le
conseil d’Erat jugerait que le décret est inconstitutionnel parce qu’il a été adopté sur la
base d’un traité qui lui-même est inconstitutionnel. Si l’accord en forme simplifiée
nécessite des dépenses, les dépenses sont votées par le Parlement dans le cadre de la
loi de finance. Le Parlement pourrait refuser de voter les dépenses. Dans ce cas, si le
gouvernement ne peut pas appliqué correctement l’accord en forme simplifiée, il est
responsable par rapport des autres Etats qui ont signé l’accord.

B. Les traités multilatéraux


La conclusion des traités multilatéraux va obéir à une procédure spéciale qui tient au fait
qu’on recherche à engager un maximum d’Etats. Donc la négociation va se dérouler entre
un grand nombre d’Etat et si on appliquait la procédure classique, elle serait beaucoup
trop longue et beaucoup trop lourde pour un traité multilatéral.
C’est pourquoi la conclusion des traités multilatéraux présente deux grandes particularités.
a. la négociation
La négociation d’un traité multilatéral concerne plus d’une centaine d’Etats. Il ne peut donc
pas être négocié de la même manière que les autres traités. Il faut organiser la
négociation pour qu’elle soit possible. Tout d’abord, le plus souvent, on va instituer une
conférence qui va être un peu organisé sur le modèle d’un Parlement, c’est à dire on va
désigner un bureau qui va fixer des règles de travail et les Etats vont participer aux
séances à la manière d’une séance parlementaire. Le texte du traité sera adopté
également selon des méthodes parlementaires. S’il fallait attendre que tous les Etats soit
d’accord avec chaque disposition du texte, la négociation serait trop longue voir
impossible. Et donc, on va le plus souvent appliquer la règle du consensus. c’est à dire le
texte du traité sera adopté sans vote s’il ne rencontre une forte opposition de la part de
certains Etats.
Ou bien on va recourir à un système de vote à la majorité des deux tiers. Naturellement, la
signature de chaque Etat après ce vote ou ce consensus ne signifie pas encore
engagement de sa part. Le risque est que l’Etat ne ratifiera pas. Les Etats qui sont dans la
minorité risque en quelque sorte de se rattraper après en ne ratifiant pas le traité. Et alors
l’inconvénient c’est que le traité risque de réunir un nombre d’Etat qui est inférieur à celui
qui est à chercher. C’est pourquoi a été introduite une deuxième technique spéciale, la
technique des réserves.
b. Les réserves

Cette technique permet à un Etat au moment où il va s’engager à un traité


multilatéral d’exclure de son engagement certaines dispositions du traité. Au moment de
sa ratification, l’Etat qu’on appelle l’Etat réservataire va faire une déclaration selon laquelle
il précise qu’il est engagé par le traité sauf par une ou plusieurs dispositions du traité. Les
autres Etats ont alors le choix entre deux possibilités. Soit ils acceptent les réserves de
l’Etat réservataire, et dans ce cas le traité va entrer en vigueur entre l’Etat réservataire et
les autres Etats moins les dispositions sur lesquelles portent les réserves.
2ième possibilité : Certains Etats qu’on appelle des Etats objectants refusent
les réserves et dans ce cas le traité n’entrera pas en vigueur entre l’Etat réservataire set
l’Eta objectant. Par ailleurs, la Convention de Vienne sur le droit des traités précise qu’une
réserve ne peut jamais être contraire à l’objet et au but du traité c’est à dire aux
dispositions essentielles du traité. Autrement dit, un Etat qui fait une réserve sur les
dispositions essentielles du traité ne pourrait pas devenir partie à ce traité. Un traité
international sauf s’il interdit toute réserve va en fait correspondre à plusieurs types de
situations juridiques.
1. Pour les Etats qui n’ont aucune réserve, le traité s’appliquera intégralement
dans leurs relations réciproques.
2. Pour les Etats qui ont fait des réserves et pour ceux qui ont accepté ces
réserves, le traité s’appliquera dans leurs relations réciproques sauf sur les dispositions
qui ont fait l’objet de réserves.
3. Pour les Etats qui ont objecté aux réserves de certains Etats le traité
n’entrera pas en vigueur en eux.
Pourtant cela n’empêche pas ces Etats d’être partie au traité international.
C’est la raison pour laquelle les traités multilatéraux qui créent des institutions
internationales prévoient le plus souvent qu’il n’y pourra pas être des réserves

Section 2 : Les effets des traités


§ 1 – Les effets des traités à l’égard des parties
Le principe est simple.
Art 26 de la Convention de vienne : Tout traité en vigueur lie les parties et doit être exécuté
de bonne foi.
Chaque Etat qui s’est engagé par le traité doit maintenant l’exécuter correctement sinon il
sera responsable vàv des autres Etats-parties. Chaque Etat doit prendre toutes les
mesures nécessaires dans son ordre juridique interne pour appliquer le traité. Il doit faire
respecter le traité par toutes les autorités concernées. c’est à dire par son administration,
par son législateur et en cas de litige par ses juridictions. Ceci implique que le traité doit
être supérieur à toutes les normes juridiques internes. Si le traité n’est pas supérieur aux
normes juridiques internes, lorsqu’un juge aura à choisir la règle applicable à un litige, il
aura tendance à faire primer la loi plutôt que le traité. Les Constitutions aujourd’hui
contiennent généralement une disposition qui prévoit la supériorité du droit international
sur le droit interne. P.ex. la Constitution française dispose dans son article 55 que les
traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont dès leur publication une autorité
supérieure à celle des lois. Lorsqu’un juge se trouve face à un traité et à une loi qui
contienne des dispositions contradictoires, il doit en principe faire prévaloir le traité sur la
loi. Mais ce principe peut connaître des difficultés dans son application. Le Conseil d’Etat
jusqu’en 1989 lorsqu’il était face à un traité et à une loi contradictoires, faisait primer la loi
sur le traité si la loi a été adoptée par le législateur après l’entrée en vigueur du traité. Le
dernier texte prévaut. Le Conseil d’Etat va changer sa jurisprudence par l’arrêt NICOLO du
20 octobre 1989. Dans cet arrêt pour la première fois il admet qu’une loi incompatible avec
un traité doit être écartée au profit du traité même si elle a été adoptée après l’entrée
vigueur du traité. A partir de ce moment là, le Conseil d’Etat accepte la supériorité des
traités sur les lois en toutes circonstances.
§ 2 – Les effets des traités à l’égard des Etats tiers.
Les traités n’ont qu’un effet relatif, c’est à dire qu’ils ne produisent des effets juridiques
qu’à l’égard des Etats qui les ont acceptés. C’est normal, c’est le respect de la
souveraineté des Etats. Les Etats ne peuvent être liés que par les traités auxquels ils sont
partie.
Il y a des situations qui ne sont pas véritablement des exceptions mais qui sont
particulières.
Et tout d’abord un traité peut indirectement produire des effets vàv d’Etats tiers. Par
exemple, lorsqu’un traité fixe la frontière entre deux Etats, cette situation va être respectée
par les Etats tiers, il vaut aussi pour les autres.
Autre exemple, lorsqu’un Etat se place sous un régime de neutralité par un traité conclu
avec d’autres Etats, en réalité ce régime de neutralité ne pourra pas être remis par tous
les autres Etats, par les Etats tiers.
Autrement dit ce genre de traité a pour objet de créer une situation objective qui va être
opposable à l’ensemble des Etats. Il faut donc distinguer la situation des Etats parties de
la situation des Etats tiers.
Pour les Etats parties ils sont directement liés par les obligations que crée le traité.
Pour les Etats tiers, en réalité le traité a créé une situation qui leur opposable parce qu’ils
n’ont pas de raisons juridiques de la remettre en cause.

2ième situation : Le droit international et en particulier la Convention de Vienne sur le droit


des traités prévoient que dans certains cas un Etat qui n’est pas partie à un traité peut se
voir créer des droits et des obligations par ce traité. La Convention de Vienne sur le droit
des traités prévoit que par un traité un Etat tiers peut se voir conférer des droits. Mais en
réalité cette situation ne produira d’effets juridiques que si l’Etat concerné par son silence
est considéré est présumé comme ayant consenti au bénéfice de ces lois.
P.ex. un traité vient régir la liberté de la navigation sur un fleuve international. Plusieurs
Etats riverains n’ont pas participé au traité mais une disposition de ce traité prévoit que
tous les Etats riverains de ce fleuve ont le droit de naviguer sur ce fleuve. Et bien, on va
considérer que sauf s’ils le refusent expressément, l’Etat concerné accepte le bénéfice de
ce droit. A l’inverse si un traité prévoit une obligation à l’égard d’un Etat tiers, il faudra que
celui-ci accepte expressément l’obligation pour qu’elle lui soit applicable.
P.ex. Une convention sur le trafic des stupéfiant prévoit un mécanisme de contrôle y
compris dans les Etats qui n’en sont pas partie mais ce mécanisme ne peut s’appliquer
que si les Etats donne leur accord.
Dans chacun des deux cas il y aura eu en réalité consentement de l’Etat tiers même s’il
n’est pas partie au traité et la preuve du consentement est plus stricte quand il s’agit de
créer une obligation que s’il s’agit de créer un droit.
Section 3 : L’extinction des traités
Un traité peut se terminer de deux façons, soit par volonté d’un ou plusieurs Etats, soit
parce que produisent des circonstances indépendantes de la volonté des Etats

§ 1 - L’extinction d’un traité du fait de la volonté.


Un traité entre Etats étant un accord de volonté, il est normal que par leur volonté les Etats
puissent y mettre fin, mais encore faut-il que cette volonté ne soit pas un abus de la part
de certains Etats par rapport à d’autres.

A. La manifestation d’une volonté commune


Dans ce cas, lorsqu’il y a une volonté commune de mettre fin au traité, il n’y pas de
problème juridique. On va distinguer deux situations.

1ère situation : Un traité était prévu pour durer une certaine période. Lorsque cette période
est écoulée, le traité se termine, c’est la volonté des Etats.
P.ex. Le traité créant la CECA s’est terminé en 2002, il avait était conclu pour 50 ans.

2ième situation : Lorsque tous les Etats partie à un traité décident d’y mettre fin, là encore il
n’a aura pas de difficultés juridiques. Cette manifestation de volonté peut se réaliser d’une
manière originale, tous les Etats partie à un traité concluent un nouveau traité qui
remplace le premier.

B. La dénonciation
La dénonciation d’un traité est une manifestation unilatérale de volonté. c’est à dire un Etat
déclare qu’il ne sera plus dorénavant tenu par le traité.

1er cas de figure : Si le traité prévoit une possibilité de dénonciation, il suffit que l’Etat
respecte la procédure qui a été prévue.

2ième cas de figure : Par contre si le traité ne prévoit pas une procédure de dénonciation, à
ce moment-là il peut y avoir une difficulté juridique.
-Ou les autres Etats sont d’accord avec la dénonciation et dans ce cas l’Etat pourra se
retirer.
- Certains Etats ne sont pas d’accord avec la dénonciation, et alors on se trouve face à un
différend international et c’est aux juridictions internationales qu’il reviendra de trancher.

§ 2 - L’extinction du fait de circonstances non prévues


« Rebus sic stantibus »
Un traité a été conclu dans certaines circonstances. Si ces circonstances viennent à
changer profondément, il est possible de justifier une extinction du traité. Mais
évidemment il ne faut pas permettre trop facilement aux Etats d’invoquer un changement
de circonstances pour mettre fin au traité. Il serait à ce moment-là rédestructeur des traités
internationaux. C’est pourquoi n’est admis que le changement fondamental de
circonstances qui ont constituées une base essentielle du traité.
P.ex. lorsque des Etats concluent qui régit l’utilisation d’un fleuve international et que ce
fleuve pour des raisons climatiques vient à s’assécher. Dans ce cas, on peut invoquer un
changement fondamental de circonstances pour mettre fin au traité.

2ième situation : La guerre est-elle une circonstances qui met fin au traité ? D’abord, elle ne
peut mettre fin au traité contre les belligérants. Les traités multilatéraux continuent à
s’appliquer entre les Etats qui ne sont pas belligérants. La guerre ne fait que suspendre
les effets de traités multilatéraux entre les autres Etats.

2ième limite : Certaine convention multilatéral au contraire ne sont pas suspendues entre
les Etats belligérants parce qu’elles ont justement pour objet de limiter les conséquences
de la guerre pour les individus. C’est le cas des conventions protectrices des droits de
l’homme et c’est le cas aussi des conventions humanitaires, c’est à dire des conventions
qui ont justement pour objet de protéger les droits de l’homme en temps de guerre.

Chapitre 3 : Les institutions régissant les relations


conflictuelles entre Etats

Le premier objectif (au niveau international) est de tenter d’éviter que les conflits ne se
dégradent et donc il existe un certain nombre de techniques qui vont s’appliquer selon la
gravité du conflit

Section 1 : Les procédures politiques de


traitement des conflits internationaux.

Avant de saisir les juridictions internationales, les Etats vont essayer de traiter leurs
conflits en recourant aux mécanismes politiques. Ils vont tout d’abord essayer de le faire
tout seul,
c.-à-d. en essayant de régler entre-eux leur conflit. Si cela ne suffit pas, ils vont avoir
recours à un tiers.
§1 - Les procédures sans recours à un tiers

A. La négociation

Lorsque des Etats ont entre-eux un différend, la solution la plus immédiate pour tenter de
le résoudre, c’est de rechercher la négociation. La Charte des Nations Unies prévoit
d’ailleurs dans son article 2 que les Etats ont une obligation générale de recourir aux
modes de règlement pacifique des différends. Les Etats, lorsqu’un différend surgit entre
eux, ont l’obligation de rentre en contact pour essayer de le régler. Si la négociation
échoue, les Etats devront recourir à d’autres modes de règlement des différends.

B. Les contre-mesures

Lorsqu’un Etat estime qu’un autre Etat a lésé ses droits ou ses intérêts, il va pouvoir
prendre des mesures qui ont pour objectif de faire pression sur le pays. On va distinguer 2
sortes de contre-mesures :
a. La rétorsion est une mesure qu’un Etat va appliquer à un autre Etat qui a lésé ses
intérêts (selon lui). Cette mesure n’est en elle-même contraire au droit international.
Par exemple : Lorsqu’un Etat reproche à un autre une conduite qui met en cause ses
intérêts, il pourra rompre les relations diplomatiques.
b. La représaille est une mesure qu’un Etat applique à un autre Etat qui a violé ses droits,
cette mesure étant en elle-même contraire au droit international.
Par exemple : Lorsque les Etats-Unis ont accusé les autorités iraniennes d’avoir facilité la
prise d’otages américains à l’ambassade des Etats-Unis en Irak, ils ont bloqué tous les
avoirs iraniens aux Etats-Unis. La mesure de représaille, même illégale en elle-même
devient licite parce qu’elle a pour objectif de répondre à une violation de la part d’un autre
Etat.
Autrement dit, la contremesure est faite pour que l’Etat victime de la part d’un autre Etat
fasse pression sur celui-ci pour qu’il mette fin à la violation. Ou la contremesure atteint son
but et le conflit sera terminé entre les deux Etats ou elle ne l’atteint pas et au contraire, elle
va aggraver le conflit et il faudra recourir à d’autres mécanismes pour régler le différend.

§2 - Les procédures de traitement des conflits avec


recours à un tiers
Un certain nombre d’institutions internationales sont apparues pour tenter de régler
pacifiquement les différends entre Etats.

A. Les Bons offices et la médiation


La technique des Bons offices désigne une procédure ou un tiers va intervenir de manière
discrète en respectant complètement les volontés de chacun des Etats partis au différend.
C.-à-d. les deux Etats qui ont entre-eux un différend choisissent soit une personnalité, soit
un Etat qui va tenter de résoudre leur différend. Par exemple, très souvent, le secrétaire
général des Nations Unis est choisi pour jouer le rôle de Bons offices. La personne ou
l’Etat va se contenter de provoquer les rencontres entre les Etats en conflit et d’essayer de
dégager une solution mais, de toute façon, les Etats vont rester les maîtres du jeu.

La médiation est une technique qui se distingue des Bons offices dans le sens que le
médiateur va intervenir un peu plus dans le différend. Les parties au différend vont choisir
un médiateur et vont lui donner un véritable mandat et le médiateur va essayer de
proposer des solutions après avoir fait se rencontrer les parties au différend. Mais, le point
commun avec la procédure des Bons offices, c’est que les propositions du médiateur n’ont
pas un caractère obligatoire. Il faudra que les parties acceptent formellement ses
propositions pour qu’elles deviennent obligatoires pour elles.

B. L’enquête et la conciliation

L’enquête est un mode de règlement pacifique des différends qui consiste d’abord à
rechercher les faits qui ont aboutit au conflit entre les Etats. Les Etats vont avoir recours à
une commission d’enquête qui va être chargée de présenter un rapport établissant les
faits à l’origine du différend. Sur la base de ce rapport, les Etats en conflit vont tenter de
trouver une solution.

La conciliation est une technique de règlement des différends entre Etats qui s’appuie sur
une enquête mais, qui va plus loin. La encore, les Etats partis au différend vont avoir
recours à une commission qui va être chargée d’examiner les faits mais aussi tous les
éléments du litige et sur cette base, la commission de conciliation va proposer une
solution aux parties pour régler leur différend. La solution que propose la commission de
conciliation ne sera obligatoire que si les Etats en conflit sont d’accord avec cette solution.

Le plus souvent, les commissions d’enquête et les commissions de conciliation sont des
organes ad hoc (pour la circonstance). Les Etats au conflit vont choisir chacun les
membres de la commission d’enquête ou de la commission de conciliation et lorsque ces
commissions auront terminé leur tâche, elles disparaissent. Mais, les Etats partis au conflit
peuvent aussi recourir à des commissions qui existent dans le cadre d’organisations
internationales. Par exemple, le Conseil de sécurité des Nations Unis ou l’Assemblée
générale peuvent être saisis par les Etats pour instituer des commissions d’enquête ou de
conciliation. Parfois même, ces organes existent de manière permanente.
Par exemple : Lorsque les Etats ont entre-eux un différend dans le cadre de l’aviation
internationale, le Conseil de l’aviation civile internationale qui est un organe de l’OACI
(organisation de l’aviation civile internationale) sera saisi pour régler le différend.
Plusieurs organisations internationales ont des organes qui sont compétents pour tenter
de régler les conflits entre Etats lorsqu’il s’agit d’un différend qui rentre dans le domaine de
l’organisation.

Section 2 : Les procédures


juridictionnelles des traitements des
conflits internationaux

Si les procédures politiques ne suffisent pas, les Etats en conflit vont avoir recours à des
procédures juridictionnelles
Mais là encore, on distingue deux sortes de procédés qui sont plus ou moins
contraignantes pour les Etats.

§ 1 – L’arbitrage
L’arbitrage est une procédure de règlement des conflits qui laisse aux Etats une grande
liberté.

A. Le recours à l’arbitrage
Le recours à l’arbitrage respecte la volonté des Etats pour différer. L’arbitrage peut résulter
de trois techniques.

1ère technique : Le compromis d’arbitrage

C’est la plus souple :


Un différend est déjà survenu entre Etats
Les parties décident de recourir à l’arbitrage en concluant entre elles un compromis qui
met en place un organe arbitral.

2ième technique : La clause compromissoire


Dans ce cas, deux Etats ou plusieurs ont conclus un traité dans un domaine précis. Et ce
traité contient une clause qui prévoit qu’en cas de différend entre Etats, ils recourant à
l’arbitrage.

3ième technique : Le traité d’arbitrage

Plusieurs Etats concluent un traité qui prévoit en cas de désaccord, quel que soit le
domaine du désaccord, les Etats recourant un arbitre qui est prévu par le traité d’arbitrage,
p.ex. l’acte d’arbitrage de la Haye de 1928 crée un mécanisme arbitral qui est à la
disposition des Etats lorsqu’ils auront entre-eux un différend quel que soit le domaine du
différend.

Dans les 3 cas, quelle que soit la technique, il y a toujours à la base de l’arbitrage la
volonté des Etats qui s’est exprimée par un acte conventionnel.

B. L’organe arbitral et ses fonctions


L’organe arbitral peut être soit un organe ad hoc soit un organe qui existe déjà. Dans le
premier cas, les Etats vont désigner les arbitres. généralement l’arbitre comportera trois
personnes, une personne nommée par chacun d’Etats partie au litige et le 3 ième qui sera
président du tribunal arbitral sera désigné par les deux arbitres. Mais le tribunal arbitral
peut être permanent et p.ex. l’acte d’arbitral de la Haye met à la disposition des Etats une
liste d’arbitres qu’ils vont choisir lorsqu’ils ont un différend entre eux.
Quel que soit le type d’organe, l’arbitre va être chargé de régler le différend sur la base du
droit international. Il va rendre une sentence arbitrale. Mais cette sentence respecte dans
une certaine mesure la volonté des Etats. Et là, la sentence a certes un caractère
obligatoire, mais elle n’impose aux Etats qu’une obligation de résultat. Les Etats vont être
obligés de régler leur différend mais ils gardent une certaine liberté dont le choix des
moyens d’exécuter les sentences. L’arbitrage est une forme de règlement juridictionnel
des différends internationaux mais qui respecte dans une large mesure la volonté des
Etats.

§ 2 - 2ième technique : la juridiction internationale


La première véritable juridiction internationale est la CPJI Cour permanente de justice
internationale qui a été créée par le pacte de la SDN et qui a rendue une trentaine d’arrêt
jusqu’en 1939. Après la 2ième GM va être créée la Cour internationale de justice (CIJ) dans
le cadre des Nations Unies. La CIJ va être elle-même accompagnée par d’autres
juridictions internationales qui sont soit des juridictions spécialisées soit des juridictions
régionales.
Il existe certaines jur. Inter. Qui ont été créées pour régler les différends entre Etats dans
un domaine particulier. Dans le cadre de l’OMC (organisation mondiale du commerce), il a
été crée ORD (organisme de règlement des différend) qui a pour objet de régler les
différends commerciaux entre les Etats. La convention de Montego bay a créée le tribunal
international du droit de la mer qui a pour objet de régler certains différends maritimes
entre Etats.
Par ailleurs, les grandes organisation régionales qui ont été crée après la 2 GM ont
également des juridictions compétentes pour régler les différends entre Etats. P.ex. l’Union
européenne dispose d’une juridiction spécifique, la Cour de Justice de la Communauté
Européenne. La Cour internationale de justice est certes une véritable juridiction
internationale mais elle respecte aussi dans une certaine mesure la volonté des Etats. La
Cour internationale de Justice a son statut annexé à la Charte des Nations Unies. Elle est
composée de 15 juges élus pour 9 ans par un vote concordant de l’Assemblée générale
des Nations Unies et du Conseil de sécurité. Les candidats son présentés par des
groupes d’Etats représentatifs des principaux systèmes juridiques du monde. Les juges
sont indépendants grâce à leur inamovibilité et parce qu’ils bénéficient du régime des
immunités diplomatiques.

A. Le recours à la Cour internationale de justice


La compétence de la CIJ pour régler un différend entre Etats dépens largement de la
volonté de ceux-ci. La CIJ peut être saisie d’un différend sur la base de plusieurs
mécanismes.

1er mécanisme : Le compromis juridictionnel

Un différend entre Etats existe déjà. Ils vont conclure un compromis, c’est à dire un acte
conventionnel par lequel ils décident de saisir la CIJ pour régler leur différend.

2ième technique : La clause de juridiction

Deux ou plusieurs Etats ont conclu entre-eux un traité dans un domaine particulier et ils
ont inclus dans ce traité une clause de juridiction. c’est à dire que si un différend surgit
entre les Etats dans l’application de ce traité, tout Etat concerné pourra saisir la CIJ. Et
celle-ci, lorsqu’elle sera saisie par un Etat va pouvoir régler le différend. Ce mécanisme
respecte la volonté des Etats puisqu’ils ont accepté au départ que la CIJ serait
compétente pour régler le différend. Il est possible sauf si le traité l’interdit, que les Etats
puissent faire une réserve à la clause de juridiction. Certains Etats ont pu accepter de
s’engager par le traité sauf en ce qui concerne la clause de juridiction.

3ième technique : La clause facultative de juridiction obligatoire

Elle représente indiscutablement un progrès dans la juridiction internationale. C’est une


clause facultative dans le sens que les Etats ne sont obligés d’accepter cette technique.
Lorsqu’un Etat adhère au statut de la CIJ, il doit faire une déclaration spéciale pour
accepter cette technique. Autrement, seuls les Etats qui ont par déclaration unilatéral
accepté l’article 36 paragraphe 2 du statut de la CIJ peuvent être concerné par cette
technique. Aujourd’hui environ la moitié des Etats partis au statut de la CIJ ont fait une
déclaration facultative par laquelle ils ont accepté la clause. Dés lors que les Etats ont
accepté ce mécanisme, la juridiction de la CIJ devient obligatoire pour eux. Si un Etat avec
lequel ils ont un différend quel que soit le domaine saisit la CIJ, l’autre Etat devra accepter
la juridiction de la CIJ. Ce mécanisme crée une juridiction dans le sens qu’il n’y a plus
besoin d’une base de compétence particulière. Naturellement, ce mécanisme comporte
des limites.

1ère limite : il ne joue qu’entre les Etats qui ont chacun accepté l’article 36§2.

2ième limite : Lorsqu’un Etat par déclaration unilatérale accepte ce mécanisme, il peut
assortir son acceptation d’une réserve. P.ex. il peut indiquer qu’un certain type de différend
ne rentre pas dans la compétence de la CIJ.
Exemple : La France avait accepté l’article 36§2. Et c’est grâce à cela que la Nouvelle
Zélande et l’Australie ont pu saisir le CIJ pour régler le différend relatif aux essais
nucléaires dans le Pacifique. La France a refusé la juridiction de la CIJ en prétendant que
sont acceptation ne valait pas pour les problèmes ayant un lien avec sa défense nationale.
La CIJ a cependant estimé qu’elle était pourtant compétente de répondre à la question et
elle a rendue un arrêt en 1974. Suite à ce jugement, la France a retiré son acceptation à
l’article 36§2.

B. La fonction de la CIJ
La CIJ rend des jugements qui ont la force obligatoire pour les Etats concernant. C’est une
différence avec les sentences arbitrales, les Etats ici non pas la liberté qui leur est laissé
en cas d’arbitrage. Les arrêts de la CIJ ont une force exécutoire, ils doivent être exécutés
par les Etats qui sont parties à l’instance.
Mais il n’existe pas dans la société internationale de mécanismes d’exécution forcée, c’est
à dire il n’y pas de techniques qui forcent un Etat à exécuter un arrêt au cas où il ne
l’appliquerait pas. La seule possibilité est prévue par la Charte des Nations Unies qui
permet au Conseil de Sécurité de prendre des sanctions contre un Etat qui n’exécuterait
pas un jugement de la CIJ. (n’était pas d’application jusqu’aujourd’hui.)

PARTIE 2 : LES ORGANISATIONS


INTERNATIONALES
Chapitre introductif : La notion d’organisation
internationale

On peut dire qu’une organisation internationale est une institution créée par plusieurs
Etats pour gérer de manière permanente leur coopération dans différents domaines.
Autrement dit, l’organisation internationale est une personne juridique qui est créée par les
Etats. Mais, elle va être dotée d’une certaine autonomie qui va lui permettre de se
détacher dans une certaine mesure des Etats qui l’ont créé.

Section 1 : L’autonomie des organisations


internationales

L’organisation internationale va obtenir son autonomie parce qu’elle est dotée d’organes
qui lui permettent d’exister indépendamment des Etats qui l’ont créée.

§1 - Des organes permanents

Une organisation internationale ne peut exister si elle ne comporte pas des organes
permanents. On distingue à ce sujet deux sortes d’organes permanents :

A. Les organes ayant une existence permanente

Toute organisation internationale a des organes qui sont permanents dans le sens qu’ils
existent de manière permanente même s’ils ne se réunissent pas de manière permanente.
Par exemple l’Assemblée générale des Nations Unies est un organe permanent, mais qui
ne se réunit qu’une fois par an. Le Conseil de sécurité est un organe permanent qui se
réunit fréquemment mais il ne fonctionne pas en permanence.

B. Les organes véritablement permanents

Toute organisation internationale dispose également d’organes qui eux sont véritablement
permanents. Par exemple le Secrétariat général des Nations Unies est composé par un
ensemble de fonctionnaires avec à leur tête le Secrétaire général des Nations Unis. Ces
gens assurent la permanence de l’ONU.

§2 - Des organes qui lui sont propres

Même si une organisation internationale est créée par les Etats et même si ce sont ceux-ci
qui composent certains organes, ces organes vont être juridiquement considérés comme
des organes propres à l’organisation internationale.

A. Les organes intergouvernementaux

Parmi les organes d’une organisation internationale, il y a toujours des organes qui
représentent spécialement les Etats et les gouvernements qui sont membres de
l’organisation. Les Etats vont être représentés par des diplomates qui ont pour rôle de
défendre les intérêts de leurs Etats. Par exemple, à l’ONU, l’Assemblée générale est un
organe plénier intergouvernemental. À l’Assemblée générale sont représentés tous les
Etats membres de l’organisation et ils sont représentés par des délégations qui ont pour
rôle de défendre les positions de leur gouvernement. Le plus souvent, leur activité va
consister à adopter des résolutions. Ces résolutions dès lors qu’elles sont adoptées sont
considérées comme un acte juridique de l’ONU et notamment même si une minorité
d’Etats a voté contre la résolution, cette résolution vaut comme une délibération de
l’Assemblée générale et non pas comme une délibération de la seule majorité. Si
l’application de cette résolution crée des dommages, c’est la responsabilité de l’ONU qui
sera engagée et non pas la responsabilité des Etats membres.

B. Les organes intégrés

Toute organisation internationale comporte également des organes intégrés. Les organes
intégrés sont à la différence des organes intergouvernementaux composés de personnes
qui ont pour tâche de défendre l’intérêt commun. Ils ne doivent donc pas être dépendants
de leur Etat de nationalité. Par exemple, le Secrétariat général de l’ONU, une fois nommé,
doit être indépendant de tous les Etats et en particulier de son Etat de nationalité. À l’ONU
sont organes intégrés le Secrétariat général mais aussi la Cour internationale de justice.
Dans l’Union Européenne, la Commission européenne est un organe intégré. L’existence
des organes intégrés, c.-à-d. d’organes chargés de représenter l’intérêt commun, renforce
l’autonomie des organisations internationales.
Section 2 : La personnalité juridique des
organisations internationales

Les organisations internationales ont une personnalité juridique, c.-à-d. qu’elles sont à
côté des Etats des sujets de droit international mais, ce sont des sujets qui, à la différence
des Etats, ne sont pas souverains, c.-à-d. que leur personnalité est limitée. Elle est limitée
d’une part par rapport aux Etats qui l’ont créé et aussi par rapport aux Etats tiers.

§1 - La personnalité juridique par rapport aux Etats


membres

A. Une personnalité spécialisée


L’organisation internationale va pouvoir exercer les activités uniquement dans les
domaines pour lesquels elle a été créée. C’est donc sa charte constitutive, c’est-à-dire le
traité qui la crée qui prévoit sa spécialité. Autrement dit, l’organisation internationale est
limitée par les Etats qui l’ont créée par le principe de spécialité. Elle ne pourra exercer des
pouvoirs et des droits que ceux qui sont prévus par sa charte constitutive. Donc, ce sont
les Etats fondateurs de l’organisation qui déterminent le domaine dans lequel elle pourra
exercer sa personnalité juridique.

B. Une personnalité internationale dépendante de sa charte constitutive


Toute organisation internationale a une personnalité civile, c.-à-d. qu’elle est considérée
comme une personne morale sur le territoire de l’Etat où elle a son siège et aussi vis-à-vis
des Etats membres de l’organisation et donc, elle pourra mener une activité juridique dans
l’Etat territorial et également passer des accords avec les Etats membres qui lui
permettent de fonctionner. En cas de problèmes, elle pourra défendre ses droits devant
les tribunaux de ces Etats. Mais, la personnalité internationale dépend de sa charte
constitutive, c.à-d. que l’organisation ne pourra conclure des traités internationaux et elle
ne pourra aller devant les juridictions internationales que si sa charte constitutive lui a
reconnue la personnalité juridique internationale. Cependant la personnalité internationale
peut lui être conférée de manière implicite. C’est le cas par exemple de l’ONU. Il n’y a pas
dans la charte de l’ONU une disposition qui lui reconnaisse explicitement la personnalité
internationale. Pourtant, la Cour internationale de justice en 1949 lui a reconnu la
personnalité internationale : « L’organisation ne pourrait pas répondre aux fonctions que
lui ont conférés ses fondateurs si elle n’avait pas la personnalité internationale. » C’est
donc l’application de la théorie des pouvoirs implicites à l’ONU.
§2 - La personnalité juridique vis-à-vis des Etats tiers
À la différence des Etats qui ne peuvent pas nier l’existence d’un nouvel Etat, les Etats
tiers d’une organisation internationale ne sont pas tenus de lui reconnaître la personnalité
juridique. Pour eux, la charte constitutive de l’organisation est un traité qui répond aux
principes de l’effet relatif des traités. Ils ne sont pas tenus par les obligations créées par ce
traité. Par exemple : l’URSS n’a jamais reconnu l’existence juridique de la Communauté
européenne. Un Etat tiers devra entrer en contact juridique avec l’organisation
internationale pour que celle-ci soit considérée comme un sujet de droit pour lui.

Chapitre 1 : L’organisation des Nations


Unies

L’ONU a été créée par la Charte de San Francisco en 1945.

Section 1 : Une organisation


internationale à spécialités plutôt
générales
En effet, l’ONU est une organisation multifonctionnelle, dont la sphère d’activité est assez
large.

§ 1 – La diversité des fonctions de l’ONU


Les Etats fondateurs de l’ONU lui fixent comme objectif d’assurer la paix. Ce qui signifie
créer les conditions de la paix mais la maintenir et la rétablir.
Créer les conditions de la paix consiste pour l’ONU de créer les relations entre les Etats, à
favoriser les progrès du droit international mais aussi à favoriser le développement
économique, social et le respect des droits de l’homme.
Donc cet objectif conduit l’ONU à intervenir dans un grand nombre de domaines. Le
maintien et le rétablissement de la paix se concrétisent par deux fonctions qui sont
normalement successives.
Le chapitre 6 de la Charte concerne le règlement pacifique des différends entre Etats et
l’ONU dispose d’un certain nombre de moyens pour tenter d’éviter qu’un conflit entre Etats
ne dégénère.
Par ailleurs, le chapitre 7 de la Charte donne à l’ONU des moyens pour réprimer tout acte
d’agression ou toute rupture de la paix par un Etat.

§ 2 – Les limites aux compétences de l’ONU


L’ONU applique tout d’abord comme toute organisation internationale le principe de
spécialité, elle ne peut donc pas intervenir dans des domaines qui ne sont pas prévus par
sa Charte. Par ailleurs, l’ONU est tenue par le respect du domaine réservé des Etats.
L’article 2 §7 de la Charte dit ceci : Aucune disposition de la Charte n’autorise les Nations
Unies à intervenir dans les affaires qui relèvent essentiellement de la compétence
nationale d’un Etat.

Section 2 : Une organisation à vocation


universelle
L’ONU a été créée à la fin de la 2ième GM pour réunir tous les Etats du monde. Mais sa
charte lui permet également de concerner les quelques rares Etats qui n’en sont pas
membre.

§ 1 - Les Etats-membres
A. L’admission à l’ONU
En 1945, l’ONU comporte 51 membres. Mais sa charte en fait une organisation ouverte.
La seule condition de fond pour pouvoir être membre de l’ONU est d’être un Etat
pacifique, capable de remplir les obligations d’un Etat-membre.
Pour pouvoir devenir membre de l’ONU, il faut d’abord une résolution adoptée par
l’Assemblée générale des Nations Unies à la majorité des 2/3 de ses membres mais sur
recommandation du Conseil de sécurité. La nécessité d’une recommandation préalable du
Conseil de sécurité permet aux membres permanents d’exercer un droit de véto. A
l’époque de la guerre froide entre les USA et l’URSS (années 50/60) ceci a empêché
l’admission de plusieurs Etats, les USA ou URSS imposant leur véto. Mais durant cette
période de la guerre froide, l’ensemble des Etats décolonisés est entré à l’ONU. Après la
chute du communisme, les nouveaux Etats apparus sur la scène internationale sont à leur
tour entrés à l’ONU. Aujourd’hui, l’organisation comporte 191 Etats-membres.

B. L’exclusion
Un Etat-membre de l’ONU peut être exclu de l’organisation s’il porte atteinte aux
principales obligations liées au statut d’Etat-membre, c’est à dire être pacifique, respecter
les droits de l’homme mais aussi respecter ses obligations financières. Une exclusion peut
être prononcée par l’Assemblée générale sur recommandation du Conseil de sécurité. En
réalité, jusqu’à maintenant il n’y pas eu de véritables exclusions de l’ONU. Pourquoi ?
Parce que l’ONU préfère garder en son sein un Etat car cela lui permet d’exercer plus
facilement des pressions sur lui.

C. La représentation des Etats de l’ONU


Chaque Etat-membre est représenté par une délégation composée de diplomates. Cette
technique peut poser des problèmes lorsqu’un Etat connaît une situation politique
exceptionnelle.
Lorsque l’ONU est créée, la Chine est gouvernée par le gouvernement qui va se faire
renverser en 1949 par Mao-Tsé-Toung. Le gouvernement renversé se réfugie à Taiwan,
une île, alors que Mao a conquis l’ensemble du continent chinois. Comme plusieurs Etats
dont les EU refuseront de reconnaître la Chine populaire jusqu’en 1970, c’est l’île de
Taiwan qui va représenter la Chine jusqu’à cette date.
Autre exemple : Lorsqu’une révolution avec guerre civile se déroule dans un Etat, cet Etat
peut pendant un certain temps être représenté par un gouvernement qui ont faite n’a plus
autorité réelle sur son pays. Lorsqu’en Cambodge une révolution a éclaté dans les années
80, jusqu’en 1990, le gouvernement de K’mer rouge, le gvt révolutionnaire va représenter
le pays à l’ONU alors qu’il ne représente qu’une petite partie de son pays…

§ 2 - Les Etats non-membres


A. Le statut d’observateur
La charte de l’ONU prévoit une forme de participation qui n’est pas pleine et entière sous
la forme du statut d’observateur. C’est un statut qui est fait pour des Etats particuliers,
p.ex. le Vatican, ou bien pour des mouvements de libération nationale qui ne sont pas
encore devenus des Etats.
Dans ce cas, l’observateur permanent participe aux travaux de l’ONU mais sans droit de
vote.

B. Les rapports avec les Etats non-membres


La charte de l’ONU prévoit qu’un Etat qui n’est pas membre de l’ONU peut cependant
utiliser certaines procédures, comme p.ex. les procédures de règlement pacifique des
différends du chapitre 6 lorsqu’il a un conflit avec un Etats.
L’organisation représentant l’immense majorité de la société internationale peut agir de
façon à ce que même les Etats non-membres respectent la paix internationale.
Et c’est ainsi que le chapitre 7 peut être utilisé même contre un Etat qui n’est pas membre
de l’ONU.
Section 3 : Les organes et les pouvoirs de
l’ONU
§ 1 – L’assemblée générale
A. Composition et organisation
L’Assemblée générale est l’organe plénier de l’ONU c’est à dire qu’elle se compose de
tous les Etats-membres de l’ONU. Chaque Etat-membre est représenté par une
délégation mais qui ne dispose que d’une voix quelque soit l’importance de l’Etat.
L’Assemblée tient une session ordinaire par an, elle peut se réunir aussi en sessions
extraordinaires à la demande du Conseil de Sécurité.

B. La procédure de vote
En règle générale, l’Assemblée générale adopte des résolutions à la majorité simple des
membres présents. Très souvent, les résolutions sont adoptées par consensus, c’est à
dire que dans ce cas, la résolution est adoptée sans vote si elle n’a pas rencontré
d’objections importantes lors de la discussion.
Les questions les plus importantes nécessitent une majorité des 2/3.

C. Les compétences et les pouvoirs


Les compétences de l’Assemblée générale sont très larges.
Elle a tout d’abord une compétence exclusive pour tout ce qui concerne la coopération
internationale, le développement du droit international et le développement économique et
sociale.
Elle a une compétence conjointe avec le Conseil de sécurité pour l’admission ou
l’exclusion d’un membre, pour l’élection du secrétaire général ou encore pour la révision
de la Charte.
Elle a une compétence parallèle à celle du Conseil de sécurité pour le règlement pacifique
des différends et pour certains aspects du maintien de la paix et de la sécurité
internationale.
Par contre les pouvoirs dont dispose l’Assemblée générale sont assez faibles. Elle
n’adopte des résolutions obligatoires que pour les questions de fonctionnement interne
p.ex. le vote du budget.
Pour toutes les autres questions, l’Assemblée générale n’adopte que des
recommandations, c’est à dire des résolutions qui ne sont pas véritablement
contraignantes pour les Etats-membres.

§ 2 – Le Conseil de sécurité (Conseil de sécurité)


A. Composition et organisation
Le Conseil de sécurité est un organe restreint qui se compose de 15 membres.
On distingue deux catégories.
- Il y a tout d’abord 5 membres permanents qui sont désignés par la Charte de l’ONU. Ce
sont les USA, la Russie, la Chine, le RU et la France. Il s’agit des Etats ayant créé l’ONU
et vainqueur de la 2nd GM.

- L’ONU comporte 10 membres non permanents qui sont élus pour 2 ans par l’Assemblée
générale. Ils doivent être choisit en tenant compte d’un critère de répartition géographique.
Actuellement un débat est en cour au Conseil à l’ONU pour augmenter le nombre de
membres permanents. Ceci viserait pour l’Europe l’Allemagne, pour l’Asie le Japon et
l’Inde, également 2 Etats d’Afrique, probablement Afrique du Sud et Nigeria et le Brésil.

Le Conseil de sécurité est un organe permanent dans le sens qu’il est susceptible de se
réunir à n’importe quelle moment.

B. La procédure de vote.
Une résolution au Conseil de sécurité suppose l’accord au minimum de 9 membres dont
tous les membres permanents. Autrement dit, les membres permanents se sont dus
reconnaître un droit de véto. Le droit de véto a été très fréquemment utilisé pendant la
période de bipolarisation, l’URSS ou les USA s’opposant alternativement à des
résolutions. Cette procédure qui a été prévu pour donner un plus grand pouvoir aux
membres les plus puissants, qui en réalité a bloquée le système.
On a essayé de trouver deux compensations, l’une acceptable légalement, l’autre qui l’est
beaucoup moins.
On a considéré que l’abstention ou l’absence d’un membre permanent n’empêchait pas
l’adoption d’une résolution.
Par contre les EU ont profité en 1950 d’une absence de l’URSS pour faire adopter par
l’Assemblée générale la résolution dite ACHESON qui prévoit que lorsque le CS dans le
domaine du maintien de la paix est bloqué par le véto d’un membre permanent,
l’Assemblée générale peut s’emparer de la question pour adopter une résolution, y
compris qui recommande le recours à force armée. Cette résolution Acheson a été
considérée comme contraire à la Charte.

C. Les compétences et les pouvoirs


Le Conseil de sécurité a certaines compétences conjointes avec l’Assemblée générale, il a
aussi certaines compétences parallèles mais il a une compétence exclusive pour ce qui
concerne le rétablissement de la paix. Les pouvoirs du Conseil de sécurité sont plus
importants que ceux de l’Assemblée générale.
Comme elle, il adopte des résolutions, mais ces résolutions peuvent avoir un caractère
obligatoire dans le domaine du maintien de la paix. Tout dépend du contenu de la
résolution. Si la résolution du Conseil de sécurité se consente d’inviter les Etats concernés
à prendre des mesures pour maintenir la paix, elle n’est pas très contraignante.
Par contre si le Conseil de sécurité rend des décisions contenant des mesures coercitives,
les Etats concernés ainsi que tous les Etats-membres de l’ONU doivent appliquer ces
résolutions.
P.ex. le Conseil de sécurité peut décider un embargo ou un blocus à l’égard d’un Etat. Il
peut aussi décider de recourir à la force contre un Etat qui a commis un acte d’agression.

§ 3 – Les organes intégrés


A. Le secrétariat général
Le secrétariat général de l’ONU est composé d’un ensemble de fonctionnaires
internationaux (+/- 5000) qui sont sous l’autorité d’un secrétaire général. Celui est nommé
pour 5 ans, renouvelable qu’une seule fois, par l’Assemblée générale sur recommandation
du Conseil de sécurité. …….xx
On peut dire d’une manière générale, il s’agit d’une personnalité qui fait partie d’un Etat
qui n’est pas une grande puissance. Son rôle nécessite qu’il ait un comportement impartial
et qu’il soit indépendant de tous les Etats et en particulier de son Etat de nationalité. Le
rôle du secrétaire général de l’ONU est triple.
- D’abord il est le chef de l’administration de l’ONU, il possède un pouvoir hiérarchique sur
ce personnel, il gère le budget de l’ONU.
- Son rôle principal correspond au but de l’ONU c’est à dire maintenir la paix internationale
et en cas d’intervention armée de l’ONU, veiller à la bonne exécution des décisions de
celle-ci.
A ce titre, il a le pouvoir de réunir le Conseil de sécurité lorsque la paix est menacée et
lorsqu’une action est engagée, il a le pouvoir de veiller à son application.
- Il a un rôle de représentation de l’ONU et également un rôle diplomatique important.

B. La Cour internationale de Justice


Voir avant…

§ 4 – Le Conseil économique et sociale


C’est un organe intergouvernemental restreint composé d’une soixantaine de membres
élue pour 3 ans par l’Assemblée générale en suivant là aussi une certaine répartition
géographique. Le rôle du CES est se s’occuper de la coopération en matière économique,
et matière sociale ainsi que dans la promotion des droits de l’homme.
Pour remplir ses activités, le CES va créer des organes subsidiaires p.ex. la Commission
des droits de l’homme.

Chapitre 2 : Le système des institutions


spécialisées
Lorsque l’ONU a été créée en 1945, les Etats en ont profité pour créer un certain nombre
d’autres organisations internationales, une vingtaine, qui vont former ce qu’on appelle la
famille des Nations Unies.
Il s’agit d’institutions spécialisées dans un domaine particulier. Ces institutions sont un
minimum coordonné par l’intermédiaire d’un comité qui réunit régulièrement leurs
secrétaires généraux autour du secrétaire général de l’ONU.

Section 1 : Les traits communs aux


institutions spécialisées
§ 1 – Leur autonomie
Chaque institution spécialisée est une véritable organisation internationale c’est à dire
qu’elle a la personnalité juridique qui la distingue à la fois de l’ONU mais aussi des Etats-
membres qui l’ont créée. Chaque institution spécialisée repose sur une charte constitutive
qui est la base de sa personnalité juridique. Chaque charte prévoit le mécanisme
d’admission à l’organisation. Si bien que un Etat peut être membre de l’ONU sans être
membre d’une institution spécialisée et à l’inverse, un Etat non membre de l’ONU peut
être membre d’une institution spécialisée. Chaque institution spécialisée dispose d’un
budget propre voté par son organe plénier.

§ 2 - La structure
Dans chaque institution spécialisée, on va tout d’abord retrouver un organe plénier
généralement appelé l’Assemblée générale où sont regroupés tous les Etats-membres de
l’institution. Cet organe se réunit périodiquement dans des sessions ordinaires qui peuvent
être plus ou moins espacées (1 an jusqu’à 5 ans pour certaines). Cet organe plénier
détermine la politique générale de l’organisation, il vote le budget, modifie la Charte,
adopte un certain nombre d’actes. Il existe un organe restreint généralement élu par
l’organe plénier, donc composé de certains des membres de l’organisation. Il se réunir
plus ou moins fréquemment, au maximum une fois par semaine (la Banque mondiale mais
il peut aussi se réunir seulement une fois par an. Le rôle de l’organe restreint c’est de faire
des propositions à l’organe plénier, mettre en œuvre la politique de l’organisation et de
contrôler le secrétariat.
Dans toute institution spécialisée existe un organe intégré, le secrétariat, avec à sa tête un
secrétaire général (UNESCO) ou un directeur (OMC) Il remplit des fonctions
administratives, il est le chef du personnel de l’organisation, il gère son budget, il
représente juridiquement l’organisation.

Section 2 : Les grandes particularités des


institutions spécialisées
§ 1 – Les domaines d’activités
Chaque institution spécialisée a été créée pour réglementer la coopération internationale
dans un domaine particulier.
On peut distinguer 3 grands domaines.

A. Les institutions à caractère économique et financier


On a la Banque mondiale (BIRD) qui a été créée pour dans un premier temps de
permettre aux économies des pays dévastés par la guerre de se reconstruire, puis dans
un deuxième temps elle a été utilisée pour aider les pays en voie de développement à
réaliser des investissements permettant d’améliorer leur économie. La Banque mondiale
va prêter aux Etats à des taux beaucoup moins élevés que les banques d’affaires. Ces
prêts ont pour objectif de réaliser des investissements structurels.
Le Fond monétaire internationale FMI a été pour stabiliser les relations monétaires
internationales. Lorsque des Etats ont des difficultés monétaires, il va les aides sous forme
d’assistance technique, soit sous forme de prêts qui vont les aider à rétablir leur balance
de paiement.
Les institutions à caractère économique et financier ont un fonctionnement spécial. Les
Etats-membres de ces organisations vont souscrire du capital et ils auront dans les
organes dirigeants de l’organisation un nombre de voix qui sera proportionnel au
pourcentage du capital qu’ils ont souscrit.

B. Les institutions à caractère social


L’OIT (organisation internationale du travail) a été créée au moment de la SDN. Son but
est d’améliorer les conditions de travail en développant une réglementation internationale
protectrice des travailleurs. Ceci se fait par l’élaboration de grandes conventions
internationales qui vont être reprises par les Etats sous forme de législation interne. La
structure de l’OIT est très originale. L’organe plénier, qui s’appelle la conférence de l’OIT
est composé de deux délégués par Etat, l’un représentant des employeurs et un des
employées. Donc chaque Etat peut disposer de deux voix qui peuvent même être
contradictoires.
L’organe restreint est un conseil d’administration composé de 56 délégués et enfin, le
secrétaire général de l’OIT est à la tête du Bureau international du travail (BIT).
L’OMS (organisation mondiale de la santé) a été créée en 1946 pour améliorer la santé au
niveau mondial notamment en luttant contre les épidémies en en encourageant la
recherche médicale. Elle adopte des règlements sanitaires qui sont obligatoires pour les
Etats.

C. Les institutions à caractère culturel


L’Unesco a été créée en 1945 pour favoriser la coopération culturelle et scientifique au
niveau mondial. Elle doit veiller au respect du patrimoine culturel. Elle adopte des
conventions ou aussi des déclarations.

D. Les institutions à caractère technique


Il s’agit d’organisation internationale qui ont un domaine d’activité très spécialisé en
veillant à contrôler certaines activités internationales p.ex. l’OACI ou l’AIEA ou l’UPU
(Union postale universelle).

E. L’organisation mondiale du commerce


L’O.M.C. a en 1994 pris la succession du GATT. Elle a pour objet de réaliser au maximum
la liberté des échanges commerciaux internationaux et à la différence du GATT, elle est
dotée de l’O.R.D. (organe de règlement des différends) qui a un véritable pouvoir quasi-
juridictionnel de régler les différends commerciaux entre Etats. L’O.M.C. doit aussi veiller à
favoriser les pays en voie de développement.

§ 2 – Les compétences et les pouvoirs


Les pouvoirs des institutions spécialisées sont différents selon ce que prévoit leur charte
constitutive. Elles ont toutes un pouvoir de recommandation c’est à dire que leurs organes
ont le pouvoir d’adresser aux Etats-membres un certain nombre de recommandations qui
n’ont pas un caractère obligatoire. Cependant, l’impact de ces recommandations peut être
important car bien souvent les Etats ont l’obligation de faire un rapport périodique à aux
organisations pour indiquer les mesures qu’ils ont prises dans leur législation pour suivre
les recommandations.
Certaines institutions spécialisées ont le pouvoir de prendre des décisions qui s’imposent
aux Etats-membres. P.ex. l’OIT ou l’OMS ont le pouvoir d’adopter des règlements qui
s’imposent aux Etats-membres en leur fixant des standards, c’est à dire des règles
communes qu’ils doivent adopter dans leur législation.
Certaines institutions spécialisées ont un véritable pouvoir d’investigation et de contrôle
dans les Etats-membres. L’OIT peut sur la base de plaintes émanant des syndicats mettre
en place des commissions qui vont examiner sur le territoire ces plaintes.
Autre exemple : L’agence internationale atomique AIEA a le pouvoir de vérifier par des
missions d’inspections que les Etats n’utilisent pas l’énergie nucléaire à des fins militaires.
Certaines institutions spécialisées ont en leur sein des organes chargés de régler les
différends entre Etats concernant le domaine d’activité d’institutions (3 exemples)
L’OMC dispose de l’ORD, l’OACI dispose d’un conseil des directeurs qui est un organe
quasi-juridictionnel et enfin la Banque mondiale a créé le centre international (CIRDI) pour
le règlement des différends des investissements internationaux.

Chapitre 3 : Les organisations européennes

Section 1 : Le conseil de l’Europe (CDE)


C’est une organisation internationale qui a été en 1949 après que ce se soit tenue une
grande conférence à la Haye en 1948. Au cours de cette conférence de la Haye, les
principaux hommes politiques européens veulent reprendre l’organisation de la
construction européenne. Certains préconisent même la création d’états unis de l’Europe.
Mais cette idée ne rassemble pas la majorité. Le Conseil de l'Europe va en réalité être une
organisation européenne qui reste classique mais une fonction du Conseil de l'Europe à
savoir la protection des droits de l’homme va en faire une organisation influente dans la
vie des Etats.

§ 1 – La structure du Conseil de l’Europe


Le Conseil de l'Europe est une organisation régionale qui a vocation à réunir tous les Etats
d’Europe. Après la chute du communisme, tous les Etats issus du communisme ont rejoint
le Conseil de l'Europe qui compte aujourd’hui plus d’une quarantaine de membres, c’est à
dire tous les Etats de l’Europe. La structure du Conseil de l'Europe est une structure
originale mais qui reste essentiellement intergouvernementale. Il y a trois grands
éléments.

A. Le comité des ministres


C’est un organe intergouvernemental classique qui se compose d’un représentant par
Etat-membre.
Il se réunit deux fois par an au niveau ministériel, c’est à dire la représentation de
l’ensemble des ministres des affaires étrangères des Etats-membres. Mais il se réunit
aussi plusieurs fois au niveau des hauts fonctionnaires représentants les Etats. Son rôle
est important, d’abord il examine des questions importantes et il va adopter des
conclusions où des recommandations, qui n’ont pas un caractère obligatoire pour les
Etats. Mais il est aussi un organe intergouvernemental qui va signer des conventions qui
entreront en vigueur pour les Etats qui ensuite les ratifieront.

B. L’assemblée européenne
Le Conseil de l'Europe est doté d’une assemblée parlementaire composée de
parlementaires de chaque Etat-membre. c’est à dire chaque Etat-membre a droit à un
nombre de parlementaire qui est en proportion de sa population. Cela va de 18
parlementaires pour les grands Etats jusqu’à deux pour les petits Etats. Les
parlementaires ne sont pas élus spécialement pour le Conseil de l'Europe. C’est chaque
gouvernement qui désigne ses parlementaires en les choisissant dans les parlements
nationaux en fonction des groupes politiques. L’assemblée européenne tient trois sessions
d’une semaine par an. Elle adopte des résolutions qui vont être notamment adressées au
Conseil des ministres. Ses résolutions supposent une majorité des deux tiers des
parlementaires.

C. Le secrétariat général
Le Conseil de l'Europe dispose d’un secrétariat général, c’est à dire d’environ un milliers
de fonctionnaires sous l’autorité d’un secrétaire général. Celui-ci est élu pour 5 ans
renouvelable une fois par l’assemblée européenne majorité des 2/3 sur recommandation
du comité des ministres.

§ 2 – Les fonctions du Conseil de l’Europe


A. La coopération politique et juridique
Le Conseil de l'Europe a été crée pour permettre aux Etats européens de disposer d’un
forum de coopération permanente. Il permet à tous les Etats européens de se réunir
régulièrement de discuter dans un grand nombre de domaines et de permettre ainsi une
coopération économique, politique et sociale. Cette coopération va se traduire sur un plan
juridique par un rapprochement des législations nationales dans un certain nombre de
domaines. Cela va des systèmes de sécurité sociale, aux questions culturelles ou bien
encore la lutte contre le terrorisme ou encore le développement de la coopération
transfrontalière. Le plus souvent, le rapprochement des législations nationales va se faire
par l’adoption de conventions si les Etats décident de les ratifier. Actuellement, il a plus de
200 conventions qui ont été conclues sous l’égide du Conseil de l'Europe.

B. La protection européenne des droits de l’homme


Dès 1950, le Conseil de l'Europe adopte la convention européenne des droits de l’homme.
Cette convention est obligatoire, elle doit être obligatoirement ratifiée par tous les Etats-
membres du Conseil de l'Europe. Aujourd’hui tous les Etats issus du communisme ont
ratifié cette convention. Cette convention à laquelle ont été ajouté un certain nombre de
protocoles additionnels consacre au niveau européen les droits fondamentaux des
individus. Mais surtout, elle met en place un mécanisme de protection de ses droits qui est
très original. Ce mécanisme a été modifié par un protocole (Protocole 11) qui est entré en
vigueur le 1er novembre 1998. Il prévoit que la CEDH qui est une juridiction spécialisée
statue sur les requêtes qui lui sont adressées directement. Tout individu qui se trouve sur
le territoire d’un Etat partie à la Convention, peut faire un recours direct devant la CEDH.
Naturellement, il existe des conditions de recevabilité, il faut que l’individu qui se plaint
d’une violation de ses droits fondamentaux dans un Etat et épuisé toutes les voies de
recours interne dans cet Etat. Par ailleurs, le requérant individuel qui sont personnes
physiques ou morales doivent établir leur qualité de victime. Un filtrage est organisé, 5
juges vont examiner si l’affaire soulevée pose une question en effet d’application de la
convention. La plupart des affaires seront déclarées irrecevables mais lorsque l’affaire est
déclarée recevable, la cour va alors siéger dans la formation d’une chambre composée de
7 juges. Lorsque la question soulevée présente un caractère général ou bien pose un
problème d’interprétation de la convention, c’est alors la grande chambre qui est
composée de 17 juges qui tranchera.
En effet, la CEDH comporte autant de juges que d’Etats. Chaque Etat proposant deux
candidats dans l’un est choisi par l’Assemblée européenne à la majorité des 2/3 sur
recommandation du comité des ministres. Les arrêts prononcés par la CEDH sont
obligatoires dans les Etats-membres. Naturellement le principe de l’autorité relative de la
chose jugée s’applique au jugement de la CEDH. Lorsque la Cour européenne a jugé qu’il
y avait violation d’un droit fondamental à l’occasion d’un litige, les autres Etats ont intérêt à
réformer leur législation sinon ils risquent d’être accusés de la même manière. En dehors
des requérants individuels, tout Etat partie à la convention peut saisir la CEDH pour mettre
en cause la législation ou le comportement d’un autre Etat. On peut dire que ce système a
donné une grande importance au Conseil de l'Europe. C’est la 1 ère fois qu’est institué un
véritable mécanisme de protection internationale des droits de l’homme.

2ième constatation : La jurisprudence de la CEDH est à l’origine de l’appariation d’un droit


pénal notamment d’une procédure pénale qui a tendance à s’harmoniser dans les Etats
européens.

3ième constatation : L’individu dans ce système devient un véritable sujet de droit.

Section 2 : L’union européenne


La construction communautaire part de l’idée qu’on ne pourra pas créer en Europe des
Etats-Unis de la même manière que les Etats-Unis d’Amérique. Il faut appliquer un
fédéralisme fonctionnaire. Ca veut dire que pour construire une Europe unie, il faut y aller
progressivement en partant de secteurs concrets, c’est à dire d’abord par l’économie. Si
l’intégration réussit dans le domaine économique, on pourra l’appliquer au domaine
politique.

§ 1 – Les étapes de la construction européenne


3 grandes étapes

A. De la CECA (communauté européenne du charbon et de l’acier) à la CEE


(communauté européenne économique)
1. La création de la CECA
Le 9 mais 1950, Robert Schuman, ministre des affaires étrangères français s’adresse au
gouvernement allemand pour lui faire une proposition, à savoir créer la communauté
européenne du charbon et de l’acier.
Les Américains et les Européens de l’Ouest craignent que le communisme qui a obtenu
l’Europe de l’Est grâce au partage de Yalta ne s’étende à toute l’Allemagne. En effet, à
Yalta il a été décider que l’Allemagne serait divisée en deux. L’Allemagne fédérale faisant
partie du camp occidental et l’Allemagne de l’est faisant partie du camp communiste. Les
EU proposent d’autoriser l’Allemagne à se réarmer, alors qu’en 1945 il avait été décidé
que l’Allemagne ne pourrait pas avoir d’armée. Les Français craignent ce réarmement,
c’est la raison pour laquelle il propose de réconcilier avec l’Allemagne de l’Ouest
notamment en créant une communauté ensemble une communauté dans deux domaines
stratégiques. Et notamment, dans le domaine de l’acier qui conditionne l’industrie de
l’armement. Mais derrière cet objectif immédiat Schuman et Jean Monet proposent à
l’Allemagne et aux Etats qui le voudront d’aller peu à peu vers une fédération européenne
en commençant par la CECA. La CECA est créée par le traité de Paris qui entre en
vigueur en 1952. Elle regroupe six Etats, la France, l’Allemagne et 4 autres, l’Italie, et les 3
états du Benelux. La CECA va très bien fonctionner, c’est dorénavant une haute autorité
supranationale qui fixe la politique en matière de charbon et de l’acier. Et les décisions de
cette haute autorité s’imposent aux Etats ainsi qu’aux producteurs dans ces Etats. Devant
ce succès, certains veulent continuer en proposant dès 1952 la création d’une nouvelle
communauté, la CED, la communauté européenne de défense. Il s’agirait de faire la
même chose en matière d’armement et même de défense. Les 6 Etats placeraient leur
armée sous un commandement commun ce qui permettrait de créer une défense
commune. Mais le traité créant la CED est finalement refusé par le parlement français.
Jean Monnet décide alors de renoncer la construction européenne en créant deux
nouvelles communautés.
2. La création d’EURATOM et de la CEE
Les 6 Etats membres de la CECA vont alors préparer deux autres traités, les traités de
Rome qui créent deux nouvelles communautés. Les traités de Rome entrent en vigueur en
janvier 1958.
Le traité créant l’EURATOM met en place une nouvelle communauté dans le domaine de
l’énergie nucléaire à des fins civiles, classiques. Mais surtout est créée la Communauté
économique européenne qui pour objectif de mettre en place un marché commun entre
les 6 Etats-membres. Un marché commun est un espace de libre concurrence sur lequel
aucun obstacle ni aucun discrimination se s’opposent à la libre circulation des personnes
agents économiques, des services, des marchandises et des capitaux. Concernant la libre
circulation des personnes, cela signifie que tout ressortissant d’un Etat doit pouvoir
exercer une activité professionnelle dans tout autre Etat-membre dans les mêmes
conditions que les ressortissants de ces Etats. La libre circulation des marchandises
signifie que tous les droits de douane et tous les autres obstacles de la circulation de
marchandises doivent être supprimé entres les Etats-membres et qu’il est mis en place un
tarif douanier commun vàv du reste du monde. La libre circulation des capitaux signifie
qu’à terme toutes les opérations financières doivent être possibles dans cet espace uni ?
Le marché commun suppose que certaines politiques soient dorénavant décidées
ensemble au niveau communautaire. Il s’agit principalement de la politique de
concurrence, c’est à dire dorénavant toutes les règles en matière de concurrence doivent
être communautaire.
L’agriculture présente des particularités qui font que dorénavant est mise en place une
politique agricole commune, c’est à dire que les mécanismes de fixation des prix agricoles
et des quotas de production doivent être décidé au niveau communautaire.
Un marché commun suppose au minimum une certaine coordination entre les politiques
monétaires des Etats. C’est ainsi qu’est crée le SME (système monétaire européen) qui
vise à surveiller l’évolution de chaque monnaie nationale, notamment lorsqu’une monnaie
veut être dévaluer ou réévaluer dans un Etat. La CEE va globalement être une réussite
puisque dès les années 70 une grande partie du programme est réalisée.
C’est alors que plusieurs autres Etats vont rejoindre la CEE. en 1972 l’Europe va passer
de 6 à 9 avec l’entrée du RU, du Danemark et l’Irlande. Dans les années 80, c’est autour
de la Grèce, de l’Espagne et du Portugal de rejoindre la CEE une fois que les dictatures
ont disparu dans ces Etats. Ces premiers élargissements provoquent certaines
perturbations dans le système, mais dans les années 85, le système se stabilise et on en
profite alors pour renforcer la construction européenne.

B. De l’Acte unique au Traité sur l’Union.


1. L’acte unique
En 1985, les 12 Etats membres de la CEE élaborent un nouveau traité qui va entrer en
vigueur en 1987. Ce traité vise à améliorer le marché commun en en faisant un véritable
marché unique. Sous la commission du Président de la CEE Jacques DELORS on décide
de supprimer tous les obstacles qui continuent à exister pour réaliser un véritable marché.
Sur cette base, dans les années 90, vont être adoptées 300 directives qui établissent
complètement le marché unique. On décide alors que la prochaine étape sera la mise en
œuvre d’une monnaie unique. Mais un événement politique majeur va se dérouler au
même moment, la chute du communisme. Et alors, on décide de ne plus seulement se
contenter d’une communauté économique, mais de commencer à réaliser une union
politique.
2. Le Traité sur l’Union
Càd le traité de Maastricht. La chute du communisme donne de nouvelles ambitions à la
construction européenne. Au départ, la construction européenne est une réponse à
l’ambition du camp communiste. Puisque le communisme s’effond, il faut donner une
nouvelle identité à l’Europe. C’est pourquoi les 12 élaborent un nouveau traité qui crée
l’Union Européenne rassemblant la CEE mais aussi l’Union politique. Le traité de
Maastricht est signé en 1992, il entre en vigueur en novembre 1993. La communauté
économique devient non seulement un marché unique, mais aussi union économique et
monétaire. Le traité de Maastricht prévoit que les Etats qui remplissent certaines
conditions vont être dotés d’une monnaie unique, l’euro, qui se substitue aux monnaies
nationales. L’Euro entre en vigueur en 2002 pour 12 des 15 des Etats-membres. Entre-
temps, l’Europe est passé en effet de 12 à 15 par l’adjonction de la Suède, de l’Autriche et
la Finlande.
Le traité de Maastricht commence à réaliser une union politique. Tout d’abord, le traité de
Maastricht la citoyenneté de l’Union. c’est à dire que les ressortissants des Etats-membres
de l’Union se voient reconnaître un certain nombre de droits nouveaux notamment le droit
de vote et d’éligibilité aux élections municipales dans l’Etat où il réside. Ainsi que le droit
de vote et d’éligibilité aux élections européennes dans l’Etat où il réside.
L’Union européenne se voit reconnaître une politique étrangère et de sécurité commune
(PESC). Les ministres de affaires étrangères pourrant adopter des positions communes
voire même décider d’action commune en matière de politique étrangère. L’UE peut
dorénavant s’occuper de nouveaux domaines que par exemple la politique de l’asile,
l’immigration ou encore la coopération en matière judiciaire ou policière. Autrement dit, le
passage de la CEE à l’UE marque un début de réalisation d’une union politique qui n’est
plus seulement économique.

C. Du Traité d’Amsterdam au traité constitutionnel


Les pays d’Europe centrale et orientale vont dès 1994/95 poser leur candidatures pour
entrer dans l’UE. Naturellement, la perspective d’un doublement des membres de l’Union
qui passerait de 15 à une trentaine d’Etats nécessite des réformes. C’est l’objet des trois
traités fondateurs suivants :
1. Le traité d’Amsterdam
Il est élaboré en 1997 et qui entre en vigueur 1999 vise à renforcer l’UE avant que les
nouveaux Etats ne soient devenus membres. Il lui donne de nouveau pouvoirs en matière
d’environnement, en matière sociale et dans quelques autres domaines.
2. Le traité de Nice
Il est élaboré en 2000 et entré en vigueur début 2003 réforme les institutions pour leur
permettre de fonctionner avec une trentaine d’Etats.
Réforme de la commission européenne, réforme du Parlement européen et réforme du
mode d’adoption des décisions du Conseil des ministres.
Mais le traité de Nice est jugé insuffisant pour permettre à l’UE de bien fonctionner lorsque
les autres Etats l’auront rejoint. L’adhésion au 1.5.2004 de dix nouveaux Etats précipite la
nécessité d’élaboration d’un nouveau traité-
3. Le traité constitutionnel
Une convention européenne se réunit pendant un an et demi (2003/2004). Elle est
composée de 105 personnes représentant les institutions européennes, les parlements
nationaux. Elle auditionne des milliers de personnalités et elle adopte par consensus un
projet de traité constitutionnel. Le 29 octobre 2004 à Rome, les chefs d’Etats et
gouvernements d’Europe signent ce traité constitutionnel. Il est ensuite soumis à la
ratification de chaque Etat membre de l’Union. Une dizaine d’Etats l’ont actuellement
ratifié. Ce traité constitutionnel révise de manière importante les institutions en prévoyant
notamment la création d’un président de l’Union ainsi qu’un ministre des affaires
étrangères de l’Union. Par ailleurs, il consacre une charte des droits fondamentaux de
l’UE. Enfin, il précise la répartition des compétences entre l’Union et les Etats-membres et
surtout il essaie d’améliorer le fonctionnement démocratique de l’Union.

§ 2 – Les systèmes institutionnels de l’Union


européenne
A. Le Conseil européen
C’est la réunion des chefs d’Etats et de gouvernements.
Il se réunit au moins deux fois par an et il est présidé deux fois à tours de rôle par chaque
Etat de l’Union. Il ne dispose pas sauf exceptions d’un pouvoir décisionnel. Il est chargé
de donner les grandes impulsions de la politique de l’Union. Mais ce sont les autres
organes qui vont adopter les actes juridiques mettant en œuvre cette politique

B. La Commission européenne
C’est un collège actuellement de 25 membres, chaque Etat présente un membre mais la
commission n’est officiellement nommée que si le Parlement européen lui accorde la
confiance. Elle peut d’ailleurs être renversée par le Parlement européen. Elle est présidée
par un président qui est proposé par le Conseil européen et qui est officiellement élu par le
Parlement européen. Le rôle de la Commission européenne comporte deux aspects
principaux. D’abord, c’est elle qui a le monopole de la proposition législative européenne.
Tous les projets de règlement et tous les projets de directive sont préparés par la
Commission. Ensuite, elle est chargée de mettre en œuvre toutes les politiques
communautaires, on peut donc dire qu’elle est l’exécutif européen.

C. Le Conseil des ministres de l’Union européenne


Le Conseil des ministres est composé d’un ministre par Etat-membre. Il se réunit en
différentes formations selon les questions qui sont à l’ordre du jour. Le principal rôle du
Conseil des ministres c’est d’être un colégislateur avec le parlement européen. C’est le
Conseil des ministres qui va adopter les règlements et les directives communautaires avec
le Parlement européen. La principale manière d’adopter une loi communautaire c’est le
système de la majorité qualifiée. c’est à dire que chaque ministre se voit attribuer un
certain nombre de voix. Actuellement les plus grands Etats de l’Union ont chacun 29 voix
et les plus petits deux voix. Pour être adopté, actuellement il faut environ 70% des voix.
Certains domaines ne peuvent faire l’objet de lois ou des textes qu’à l’unanimité c’est à
dire chaque ministre dispose d’une voix et il suffit qu’un seul pas d’accord pour qu’on ne
puisse pas adopter l’acte. Actuellement, c’est le cas en matière de politique étrangère ou
encore en matière de fiscalité.

D. Le parlement européen.
Il est élu depuis 1979 par les citoyens européens. Il est actuellement composé de 732
députés, chaque Etat ayant droit à un nombre de siège en proportion de sa population. Le
Parlement européen a 3 rôles principaux. Au fur et à mesure de la construction
européenne, il est devenu un véritable colégislateur. Un règlement et une directive que si
un majorité le votant est d’accord. Lorsque le Conseil des ministres et le Parlement ne
sont pas d’accord, s’ouvre alors une procédure de conciliation. Ou bien la conciliation
aboutit à un accord et le texte est adopté. Ou bien, au terme de trois lectures, il n’a pas
accord et le texte ne peut pas être adopté.

2ième rôle : Le Parlement européen a un rôle budgétaire, c’est lui qui chaque année adopte
le budget de l’union.

3ième rôle : Il contrôle la commission et il peut la renverser en adoptant un motion de


censure.

E. La Cour de justice
La Cour de justice de Luxembourg est composée d’un juge par Etat-membre qui sont
désignée d’un commun accord par les gouvernements. Elle est aidée par un tribunal de
première instance qui va juger les contentieux les moins importants. La Cour de Justice
peut être saisie par les institutions communautaires, par les Etats-membres ainsi que par
les particuliers dans certaines conditions. Elle est chargée de faire respecter le droit
communautaire à la fois par les institutions et par les Etats-membres. Elle peut annuler les
actes communautaires et elle peut sanctionner les Etats-membres qui ne respectent pas
le droit communautaire.

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