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Institutions internationales

Examen : oral (début janvier) tirage au sort d’une question et y répondre en 10mins (de façon organisée).

Le droit s’internationalise de plus en plus (par exemple l’Union Européenne). Il est réellement d’actualité car il prend part aux
débats médiatique. Il est intéressant car il concerne le droit de l’homme, cependant, il est un peu plus complexe car il regroupe le
droit formel et la politique internationale qui sont presque opposés (beaucoup d’exceptions). Il permet de comprendre l’actualité
et il est utile pour le parcours de juriste. Pour réussir il faut lire les manuels à la BU, la presse (le monde diplomatique) et des
sources internet. Se renseigner sur l’ONU, la cours internationale des droits de l’homme etc.

Chapitre d’introduction
Le droit international est très évolutif, très changeant. Il y a une perpétuelle oscillation entre la
puissance des états et le respect du droit international.
En effet, il existe un paradoxe car le droit international est produit par les états mais il les limite
dans leur puissance.
Par conséquent, il y a des fois où la puissance de l’état l’emporte mais parfois c’est le droit
international qui domine.
Il y a une coexistence entre les états souverains (qui sont sensés être tous égaux).
Egalement, il y a une coopération entre les états. Effectivement, ils peuvent décider de se réunir.
Aussi, il existe une communauté internationale car la coopération entre les états peut
déboucher sur une véritable communauté.
Nous verrons dans un premier temps les acteurs du droit international (qui sont de plus en plus
diversifiés) comme les états, les ONG, les habitants, les organisations internationales.
Puis, nous verrons les relations qu’ils lient entre eux car elles peuvent être très variable en
fonction de la zone géographique, des sujets de coopération et en fonction de la puissance du
droit international qui va les régir.

Section 1. Eléments de définition


§1. Le champ sémantique
Les institutions internationales sont l’ensemble des institutions destinées à régir la société
internationale, à entretenir entre elles des relations internationales, à produire du droit
international et à s’y soumettre.

La théorie de l’institution de Maurice Hauriou est qu’une institution est :


- une organisation sociale collective qui possède une autonomie pour poursuivre un but,
qui est capable d’action dans le milieu social.
Par exemple : l’état (objectif : satisfaire l’intérêt général) ou l’ONU (objectif : assurer la paix dans
le monde).
- une organisation sociale qui dure et qui cherche l’équilibre par l’action d’un pouvoir de
domination.
Si l’institution veut durer dans le temps, il faut que le pouvoir de domination soit accepté par les
membres qui la composent.
- une institution se dote d’organes qui permettent à l’institution d’agir et de durer.
Ces organes vont agir en son nom. Par exemple l’état va agir par le biais de ses fonctionnaires.
- une institution constitue une organisation sociale particulière capable de générer du
droit.
Par exemple, l’état va générer des lois, l’ONU va générer des directives.
I. Institutions internationales et société internationale

Les institutions internationales (états, organisations internationales, nouveaux acteurs


collectifs) peuvent se définir comme étant les organismes collectifs qui composent la société
internationale.

Donc la société internationale est l’ensemble des acteurs de la scène internationale.


Cette société est permise par la mondialisation, la globalisation et l’interconnexion entre les
différents acteurs.
Cependant, il faut savoir que chaque acteur a des pouvoirs différents donc ils sont inégaux entre
eux.
La société internationale regroupe différentes nations et états nations, elle est internationale.
Également, elle devient de plus en plus transnationale car les relations sont de plus en plus
denses et les acteurs ne sont plus forcement des états. Par exemple l’ONU qui regroupe 193
états, représente l’ensemble des états du monde.
Aussi, il y a les ONG, elles sont complètement indépendantes des états mais elles représentent
un acteur essentiel des relations internationales.
Nous pourrions également prendre l’exemple des organisations terroristes qui n’ont pas
forcément de nationalité donc elles sont transnationales.

Il y a un essor de ces institutions car il y a une « institutionnalisation » des relations


internationales, on leur a donné un cadre, des règles…

II. Institutions internationales et relations internationales

Les institutions internationales sont les cadres permanents de la société internationale au sein
desquelles les relations internationales prennent place.

Une institution ne peut pas rester enfermée sur elle-même, elle a besoin de relations avec
l’extérieur, de nouer des liens qui vont l’alimenter et la reconnaître.
Les états pour exister et perdurer on besoin de liens avec autres états, les ONG…
De plus, deux états peuvent avoir des relations politiques, cependant, elles peuvent devenir
plus étroites et fortes en passant par des organisations internationales comme l’Union
européenne.
L’Union européenne est un ordre juridique international très intégré car tous les états membres
sont soumis à cette institution et aux règles qu’elle crée.
Également, ces relations peuvent être variables. Elles peuvent être pacifiques ou avoir des
rapports de force militaire, économique etc. Le recours à la force militaire pour le droit
international doit être seulement dans les cas extrêmes.
Pour finir, les institutions internationales vont donner des cadres juridiques.

III. Institutions internationales et droit international

Le droit international est le droit applicable aux rapports entre les différentes entités qui
agissent dans l’ordre international.
Elles entrent en relations. Ces relations peuvent générer des règles juridiques qui peuvent
devenir contraignantes pour les acteurs internationaux.
Les institutions créent le droit mais le droit soumet les institutions.
Le droit international est celui qui va concerner tous les rapports juridiques entre les états,
ONG, etc.
Il est composé de différentes normes : les coutumes internationales, les traités, les conventions
internationales et différentes sources.

§2. Le champ théorique


I. La dialectique de la guerre et de la paix « jus ad bellum » (guerre juste) et
« jus in bello » (réglementation des conflits)

De tout temps il y a eu des conflits. Il y a eu des relations entre amis et ennemis.

Clausewitz (1780-1831) disait que la guerre était le prolongement de la politique par d’autres
moyens. Par conséquent, la guerre est un pouvoir qui appartient aux états. La politique, si tout
se passe bien, est pacifique cependant, si cela se passe mal elle peut employer la force. Pendant
longtemps, la guerre était considérée comme des relations normales entre les états.

A) La distinction guerre juste/ guerre injuste

La doctrine de la guerre juste est un modèle de pensée définissant des règles et une conduite
morale pour rendre la guerre acceptable.
La guerre est permise mais elle doit être juste, il y a une certaine manière de la faire, il y a une
réglementation des conflits.

Voici comment définissaient certains auteurs les règles de la guerre pour la rendre acceptable :

Saint-Thomas d’Aquin (1224-1274) disait que pour qu’il y ait une guerre juste il faut 3
conditions :
1. la guerre ne peut être déclenchée que par une autorité publique (sinon elle devient
criminelle).
2. il faut une cause, une raison juste à la guerre.
3. il faut une intention droite qui conduise la guerre dans le but de faire triompher
l’intérêt général.

Francisco de Vitoria (1480-1546). Il reprend les 3 conditions de Saint-Thomas d’Aquin mais il les
précise. La seule cause juste pour déclencher une guerre serait qu’un état ne respecte pas le
droit naturel. Egalement, pendant la guerre il faut protéger les blessés, les prisonniers de guerre
et les populations civiles.

Grotius (1583-1645) a écrit le droit de la guerre et de la paix. Il est le fondateur du droit de la


guerre à l’époque moderne. Il va préciser les motifs valables :
- la protection de la vie humaine
- devoir acquérir des ressources nécessaires à la survie d’un peuple.
Il va poser les règles des relations diplomatiques comme la création d’ambassades.

Rousseau (1712-1778) disait que les rapports d’état à état ne concernaient que eux. Il précise
également qu’il faut protéger les populations. La guerre n’est pas une relation d’homme à
homme mais d’état à état.
B) La paix comme finalité du droit international

Didier Erasme (1469-1536) pensait qu’il y avait une nécessité absolue de la paix pour la survie
des peuples. Il disait « le monde est notre patrie à tous », donc il trouvait la guerre illogique.

Thomas More (1478-1535) reprenait la pensée humaniste. Il a écrit le livre : Utopia. Dans le
livre, il critique beaucoup l’impérialisme anglais et son esprit de conquête.
II. La recherche de l’équilibre des souverainetés

Ce principe d’équilibre possède deux voies : l’égalité absolue entre les puissances souveraines
ou la création d’un équilibre en instituant un supérieur hiérarchique qui domine les deux
structures.

Emmanuel Kant (1724-1804). Pour lui il faut créer un droit cosmopolite et universel.
Les états souverains doivent se réunir sous une nation commune et ils doivent avoir des organes
de direction commune pour assurer l’équilibre.

Victor Hugo a lancé les premières réflexions sur l’Union européenne. 1849 il a présidé un
congrès sur la paix qui réunissait la plus part des pays européens. Lors de ce dernier, il a appelé
à créer une organisation nouvelle : les états unis d’Europe.
Victor Hugo prend en exemple l’idée du fédéralisme américain, une union entre plusieurs états.
Cela permettrait d’assurer une paix permanente.

Joseph Proudhou (1809-1865). Il a développé le fédéralisme et le modèle américain car pour


lui, ce système assure la paix et la liberté du peuple. Par conséquent, il souhaite le même
principe pour l’Europe afin d’amener la paix, la démocratie et la liberté.

III. Interétatique et supra-étatique

Il y a plusieurs types de relations comme des relations d’égal à égal ou de dominant à dominé.
Le fédéralisme consiste à l’union d’états qui existent dans une nation plus grande, c’est à dire
dans l’état fédéral.

A) Les théories volontaristes (étatistes)

Dans ce cas le droit international public repose nécessairement sur la volonté de l’Etat.

Nicolas Machiavel (1469-1527). Il est le premier penseur de l’état moderne. C’est un philosophe
italien qui a écrit le prince. Dans ce livre, il explique que pour bien gouverner il faut un prince
fort et efficace, qui soit capable de maitriser le peuple et de gérer les relations diplomatiques
avec les autres états.

Jean Bodin (1530-1596). C’est un théoricien de la puissance publique. Il a expliqué la


souveraineté de l’état. Cette souveraineté a deux facettes :
- une interne, c’est à dire le roi souverain sur son territoire
- une extérieur, c’est à dire dans les relations avec autres états

Hobbes (1588-1679). C’est un philosophe anglais dont l’ouvrage est: le Léviathan.


Le Léviathan est un monstre tout puissant qui va représenter ce que doit être le gouvernement
d’un état. Il faut qu’il domine l’ensemble des gouvernés et qu’il maitrise les relations avec les
autres états.
Il expose la théorie du contrat social. Il dit que l’état, la nation sont des choses qui ont été
convenus entre le peuple et l’état.
Sans le contrat social, les hommes vivraient dans un état de nature et de guerre permanente car
ils se battraient pour augmenter leur territoire. Pour sortir de cet état de il faut que l’homme
accepte de remettre ses pouvoirs à un gouvernant qui va s’occuper de tout cela pour lui. Ce
gouvernant étant le Léviathan.

Le courant géopolitique : il considère que les états sont tributaires de plusieurs choses : leur
localisation géographique, leur environnement et de leur territoire.
Cela va déterminer leur puissance. Par conséquent, pour être le plus puissant possible, il faut
posséder le meilleur territoire, la meilleure géolocalisation donc il faut s’agrandir. Cela explique
les théories de conquêtes comme l’expansionnisme de napoléon.
Cette thèse peut être critiquée car la puissance d’un état ne dépend pas forcement de
géographie, il a d’autres facteurs : l’idéologie, la finance et les nouvelles technologie.

Le courant réaliste : il considère que les relations internationales sont fondées sur la puissance
des états donc elles sont variables. Cette thèse est défendue par les diplomates venant des pays
puissants comme les USA car ils pensent que seuls les pays puissants peuvent maitriser les
relation internationales.

B) Les théories du droit des gens (jus gentium)

Dans cette théorie, ce qui domine c’est le droit des gens.


A Rome ce droit était applicable à l’ensemble du genre humain. Il s’opposait au droit civil qui ne
s’appliquait qu’aux citoyens romains.
Avec le temps, il a changé de sens mais il continue à s’appliquer à l’ensemble du genre humain
dans les relations internationales.

Qui va créer ce droit ?

Francisco de Vitoria (1480-1546). C’est un théologien espagnol, il considère que le droit des
gens est tout simplement l’œuvre de la volonté humaine qui découle de la volonté divine.
Ce droit divin s’attache surtout à régler de façon pacifique les relations entre les états et les
populations.
Par exemple, le droit naturel de communication c’est le droit de passer librement d’un pays à un
autre pour tout homme car tous les territoires appartiennent à l’homme.

Francisco Suarez (1548-1617). Il va penser la même chose en la précisant:


- le droit des gens naturel, il est lié à la nature humaine, il est commun à tous les hommes
- le droit des gens positifs, il n’est pas commun à tous les hommes mais résulte des différentes
coutumes et traditions.
Le droit des gens naturel doit être supérieur au droit des gens positifs.

Grotius (1583-1645). Il considère que le droit des gens est commun à la nature humaine mais
qu’il n’est pas d’origine divine. Il est issu de la raison humaine. Ce droit des gens rationnels va
devenir un droit universel qui doit s’imposer à toutes les puissances étatiques. Il est crée par la
coutume, par des usages répétés et rationnels.

Georges Scelle (1884-1961). Il appartient à l’école de droit sociologique.


Pour lui, le droit n’est pas crée par la volonté des états mais par la norme. La règle de droit
provient d’un ordre social, c’est à dire du rapport continu entre les individus d’une même
société.
Egalement, c’est la pratique et le comportement des états entre eux qui vont générer le droit
international mais pas leur volonté.
Les états malgré eux vont produire du droit international qui va être imposé à ces mêmes états.
C’est la primauté du droit international sur les volontés étatiques.

Le courant tiers mondiste (années 1970) : il dénonce l’impérialisme de certains états


(essentiellement d’anciens états coloniaux). Pour échapper à cet impérialisme, les adeptes de ce
courant voulaient répartir les puissances entre les différents états pour une répartition plus
justement des richesses. Cette théorie a donné naissance au le bloc des non alignés (environs
120 états comme Naser en Egypte et Castro à Cuba) qui veulent échapper à l’impérialisme des
grandes puissances économiques comme les USA.

Le courant de l’interdépendance : Il concerne les relations entre les états et les nations.
Le droit international n’est pas crée par la volonté des états, il est générer par un réseau de
communication entre des états qui ne peuvent pas être indépendant. Les états sont
interdépendants et de cette interdépendance va naître le droit international. En effet, pour se
défendre les états doivent s’organiser entre eux et à force d’échanger et de coopérer, ces
derniers vont être soumis à un droit international qui va finalement leur échapper.

Section 2. Repères historiques


Date importante : 1945 avec la création de l’ONU et la fin de la 2nd guerre mondiale (c’est le
début d’une aire plus ‘pacifique’).

§I. la préformation du droit international avant l’apparition de l’état


moderne
I. les empires d’orient

Dans les 1e empires d’Orient on a retrouve les traces d’un droit international : le Code
d’Hammourabi.
Il s’agit d’un code de conduite à tenir en cas de guerre entre les peuples. Il précise comment
doivent se conduire les opérations militaires. C’est l’un des plus anciens traités de droit
international.

II. La Grèce antique et les balbutiements du droit international

La période s’étend de 800 à 300 avant J-C. La Grèce était organisée en plusieurs cités (les micro-
états) qui étaient parfaitement organisées entre elles.
Elles étaient en relations et possédaient un droit qui était applicable à l’ensemble des cités.
Pour le reste du monde, un autre droit devait s’appliquer, très diffèrent du droit des cités
grecques. Le droit propre aux cités grecques était le droit fécial.
Ces cités grecques se sont organisées entre elles et ont fait des alliances : militaire pour se
défendre, pour protéger des sanctuaires et économique. Cela était la ligue des cités, c’était la
première organisation internationale.

A) Le droit international

L’empire romain : politique expansionniste très forte. Cet empire est l’un des premiers à se fixer
des règles très précises pour les relations à l’étranger. Elles étaient fixées par Rome et elles vont
être imposées aux autres pays.
Il y a les règles des citoyens romains et celles pour le reste du monde donc il y a une
cohabitation juridique.

B) Les traités internationaux

Rome va aussi développer la pratique des traités internationaux en matière de commerce entre
les pays conquis et Rome en assurant leur protection.

C) La pax romana :
C’est une politique d’expansion territoriale pour assurer la survie du pays car si tous les pays
sont conquis, Rome n’aura plus besoin de faire la guerre.
Edit de Caracalla (212) est une politique d’assimilation pour tous les hommes libres, il permet
d’élargir la citoyenneté romaine.

IV. Le Moyen-Age et les germes de la société internationale (476-1648)

A) la Respublica christiana

Il y a deux puissances : la papauté et l’empire. Le pouvoir spirituel est remis au pape et le


pouvoir temporel à l’empereur.
Tout d’abord c’est l’église chrétienne qui va oeuvrer dans le but d’unifier les nations, c’est le
temps des croisades. C’est les premières tentatives de contrôle des sociétés civiles.
A la fin des croisades, il y aura le développement de la diplomatie entre les états et la création
d’ambassades.
Puis, un droit dans la guerre va apparaître pour règlementer les conflits.
Egalement, les droits de la mer vont permettre de règlementer l’accès aux ressources maritimes
et va essayer de définir les frontières maritimes.
En effet, le problème est de savoir si la mer appartient à tous ou à un territoire. 
Il existe les 2 : la mer internationale dont l’accès est libre et certaines zones maritimes
appartiennant à des états.

B) L’Europe des monarques (XVe et XVIe siècle)

La fin du Moyen-Age marque une nouvelle aire, celle de l’Europe des monarques.
L’empire s’est divisé, il y a alors la création de plusieurs états, plusieurs nations donc plusieurs
royaumes.
C’est la fin du pouvoir mondiale de l’église. Il y a une réorganisation de la société internationale.
Les nouveautés à cette époque sont les grandes découvertes qui vont générer une politique
d’expansion territoriale et d’évangélisation spirituelle.

§2. La formation du droit international avec la naissance de l’Etat


moderne
Cette époque est mouvementée avec une multitude d’états, la domination des grandes
puissances européennes ainsi que l’exploitation et la colonisation de nouveaux peuples.
Cependant, de nouveaux états vont réclamer leur indépendance suite au principe du droit des
peuples à disposer d’eux-mêmes, ils veulent créer leur nation, avoir leur état. C’est une
génération de conflits.
Sur la scène internationale, différents états, plus ou moins puissances, vont cohabiter.
Ils vont devoir coopérer, agir de manière collective, d’où la naissance des premières
organisations internationales et du droit international moderne.

I. la création de la société interétatique (1648-1815)

C’est une société internationale composée d’états souverains qui vont coopérer pour mettre fin
aux conflits qui vont naître entre les diffèrent états.

A) Les traités de Westphalie du 24 octobre 1648 

Ces traités mettent fin à la guerre de 30 ans. Cette guerre concernait surtout l’Allemagne puis
elle est devenue internationale. Ces traités signent le premier accord de paix entre des états et
va donner un nouvelle organisation au continent européen : c’est le règlement général de
l’ordre européen.
Ce règlement va reposer sur plusieurs principes :
- la souveraineté des états.
- l’égalité entre les états. Il s’agit d’une égalité juridique, ils sont égaux en droit mais pas en fait.
- régler les différents le plus passivement possible et en signant des traités.

B) Le traité d’Utrecht de 1713

Ce traité va générer un nouvel ordre politique européen, il est signé entre les grandes
puissance : France, Angleterre et l’Espagne pour partager le continent européen.
Il va introduire de nouveaux procédés diplomatiques comme la création des diplomates pour
négocier et limiter les conflits militaires.

Les états vont signer de plus en plus de traités qui vont règlementer :
• la répartition d’une population après un conflit
• les réparations que doit un état après un conflit
• les répartitions d’un territoire après un conflit

Egalement, ils vont règlementer le commerce international :


• le tarif douanier
• en matière d’esclavage

Ce traité va poser de nouveaux principes sur lesquelles vont être fondés la société
internationale :
• le principe d’équilibre entre les puissances souveraines. Si un état revendique plus de
pouvoir que les autres, ils pourront lui faire la guerre pour permettre de garder
l’équilibre.
• le principe des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes. Il vient de la fin des colonies
anglaises qui déclarent leur indépendance et revendique ce principe pour devenir un
état indépendant.
• le principe d’humanisation du droit de la guerre. Il faut règlementer les conflits pour
assurer la protection des populations, le secours porté aux blessés de guerre. Il y a
certains principes qui deviennent inviolables comme les hôpitaux de guerre, des
populations civiles qui doivent être préservées.
• la notion de frontière. Les états sont délimités par des frontières qui vont devenir de
plus en plus fixes et définies dans des traités.

Pour l’appartenance de la mer, on décide d’un principe de libre accès à la mer tout en donnant
des frontières à la mer territoriale, elle est définie par la portée du boulet de canon à l’époque.
Elle repose sur la puissance des états.

II. Le concert des Nations et l’émergence de la société internationale (1815-1919)

A) L’évolution formelle du droit international

De grandes nations sont crées et de nouvelles vont se former. Pendant toute une période, ces
nations vont tenter de s’équilibrer et de coopérer. C’est la création des premières organisations
internationales. La communauté internationale va donner des cadres et elle se réunira lors de
conférence ou de congrès international.
Le congrès de Vienne a duré presque un an (de 1814 à 1815). Il réunit les grandes puissances de
l’époque dans l’objectif d’instaurer une paix durable entre les grandes nations.
Il va déboucher sur la création d’une alliance : la sainte alliance qui rassemble la Russie,
l’Autriche, l’Angleterre, la France et la Prusse. Elle est entre les grandes puissances chrétiennes
qui vont coopérer ensemble pour se soutenir contre les révolutions populaires qui sont
nombreuses à l’époque et qui revendiquent leur indépendance.
C’est la première coopération militaire entre des états.

Le congrès de Berlin de 1885 qui va règlementer le partage des territoires qui sont découverts
et qui sont colonisés par les grandes puissances.
Avant ce congrès, pour revendiquer un territoire il suffisait de le découvrir mais cela a entrainé
des rivalités entre les états.
Pour arrêter ces rivalités, le congrès a décidé que l’acquisition d’un territoire doit être sa
découverte et son occupation effective.

Le traité de Londres en 1841 est l’un des premiers à imposer un principe fondamental du droit
international : l’idée du droit de l’humanité et de la morale universelle qui va permettre de
proclamer l’abolition de l’esclavage.
Ce n’est qu’un traité symbolique donc tous les états ne vont pas appliquer immédiatement cette
abolition. Les traités vont modifier les pratiques, les coutumes des grandes puissances, ils vont
soumettre le comportement des états sur la scène internationale.

La convention de Genève de 1864 est signée par toutes les grandes puissances.
Elle est consacrée à la pratique de la guerre sur des principes humanitaires : la protection des
blessés, des prisonniers de guerre et des hôpitaux militaires.
Cette convention va s’imposer à l’ensemble des états.

Les conventions de la Haye de 1899 et de 1907 vont réunir les nouveaux acteurs sur la scène
internationale comme la Chine, les USA, le Mexique…
Elles vont renforcer la règlementation de la pratique de la guerre, comme la possibilité de régler
les conflits de façon pacifique avec des diplomates.
Egalement, elles vont règlementer la question de désarmement des états et certaines armes
vont être interdites comme les poisons et les gaz asphyxiants.
On va règlementer le déclanchement des conflits et leur fin.
Jusque là, les états étaient libre de déclencher des conflits de la manière qu’ils souhaitaient,
désormais, ce déclenchement est codifié.
Avant de déclencher d’un confit il faut une déclaration préalable de guerre, la force militaire va
être conditionnée à un état de nécessité et pour la fin du conflit il faut signer un armistice.
Il va suspendre les opérations militaires et va organiser la paix entre les puissances
belligérantes.
Il y a aussi le principe de neutralité qui va être opté par certains états (ils ne feront jamais la
guerre).

La société internationale va créer les premières organisations internationales.


La première est la Croix Rouge en 1863, c’est une organisation internationale à caractère
humanitaire et d’organisation des conflits.
Il y a également la création de l’union télégraphique internationale et l’union postales
universelles en 1878 dans un but de coopération technique.

B) L’évolution matérielle du droit international

Ce concert des nations va commencer à s’organiser et il va donner naissance aux grands


principes du droit international que nous connaissons aujourd’hui.
Tout d’abord, il va réaffirmer certain principe :
- d’équilibre. Il va conduire à des alliances militaires entre les états.
- de légitimité des états. Il est en pleine transformation car le principe de la nationalité va le
dominer. – de nationalité qui est le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Ce principe va devenir un élément de construction important de la scène internationale car c’est
un facteur :
• d’intégration quand des peuples vont vouloir se réunir pour former un seule peuple.
• de désintégration quand plusieurs peuples habitent sur un même territoire et réclament
leur indépendance.
• de supranationalité. Il est au dessus du principe des nationalités, il va pousser les états à
former des coalitions (économique, idéologique et militaire). Cela va conduire à la triple
entente (France, Royaume-Unis et Russie) et la triple alliance (Allemagne, Italie, et
Autriche-Hongrie). Ces deux blocs vont devenir ennemis et cela va déboucher sur un
conflit mondial, la 1e GM.

III. La Société des Nations et l’institutionnalisation des relations


internationales

Suite au premier conflit mondial, la première guerre mondiale, il y a la création de la Société


Des Nations (la SDN).
En 1919, on organise une conférence de la paix qui va réunir 30 états.
Elle donnera lieu à l’armistice et à la création d’une organisation internationale à caractère
politique qui vise à dominer la puissance des états. Le but est d’assurer une paix durable.
C’est la signature du traité de Versailles qui va régler le sort de l’Allemagne (état vaincu) et créer
la SDN.

A) Les compétences de la SDN

Les compétences de cette société des nations sont nombreuses.


Elle exécute les traités de paix et s’assurer que chaque état le respecte.
Elle va garantir la sécurité mondiale et va prononcer des sanctions contre les états qui
violeraient le principe de souveraineté.
Il y a également l’idée de désarmer les états pour éviter qu’il y ait à nouveau un conflit mondial.

B) Les institutions de la SDN

Elle est composée d’une assemblée qui va siéger à Genève où tous les états sont représentés et
égaux (ils vont tous disposer d’une voix).
Egalement, il y a un conseil de 5 membres permanents dont le Royaume-Unis, la France, l’Italie,
le Japon et l’Allemagne.
Aussi, il y a une juridiction, la cour permanente de juridiction internationale qui est changée de
trancher les litiges entre les états.

C) Les failles de la SDN

La SDN a échoué car très vite il y a l’apparition d’un 2e conflit mondiale, la 2nd GM.
D’abord, elle est censée représenter toutes les puissances or il n’y a pas les USA (qui ont refusé
d’y adhérer). Autre absent, l’URSS. Puis des états se retireront de la SDN pour s’occuper de leur
propre nation.
Egalement, elle n’a pas de force militaire pour garantir l’exécution des décisions.
Elle veut garantir la paix dans le monde mais elle ne condamne pas le recours à la force.
En effet, la guerre est toujours possible en cas de légitime défense et si les négociations entre
les états échouent.
Elle ne va pas pouvoir empêcher la violation du principe des nationalités car l’Allemagne nazi va
annexer l’Autriche et l’Italie va annexer l’Ethiopie, tout cela va déboucher sur la 2nd guerre
mondial.
Toutes ces lacunes ont conduit à son échec.

§3. Vers l’effectivité du droit international : les institutions


internationales depuis 1945
Depuis 1945, le droit international s’est transformé et est devenu plus contraignant et effectif.
La société internationale va être transformée par plusieurs facteurs :
• la création de l’ONU
• la multiplication des sujets internationaux (il y a de plus d’états, d’ONG et de firmes
transnationales)
• l’apparition d’un nouveau sujet : les individus doivent être protégés par la droit
international
• la multiplication des convections internationales dans le domaine aérien, maritime,
économique, d’environnemental, de droit humanitaire etc.
• les conventions transforment leur nature car elles deviennent des traités de droit. Elles
ne concernent plus les relations entre 2 états mais les relations entre les états et les
individus. Elles vont imposer aux états de plus d’obligations contraignantes. C’est le
mécanisme de la responsabilité internationale.

I. Le système onusien

La création de l’ONU et ses conséquences :

L’ONU est créée en juin 1945 à San Francisco pour remplacer la SDN.
Il va y avoir la création d’autres organisations internationales qui vont être plus spécialisées
comme l’Unesco et l’Unicef.
Les objectifs de l’ONU sont les même que la SDN : assurer la paix dans le monde et la sécurité
collective.
Mais elle a un autre but, assurer le développement économique, social, et culturel de tous les
pays.
Effectivement, l’ONU a remarqué qu’une des grandes causes des conflits était le sous
développement.
Cependant, l’ONU n’est pas parfaite et possède des échecs dus à la composition de son conseil
de sécurité et la formation de deux blocs qui se livreront la guerre froide, les USA et l’URSS.
En effet, la guerre froide a entraîné l’échec de l’ONU car elle a empêché une paix internationale
avec l’établissement d’une paix armée entre ses deux blocs, avec pour le bloc ouest la création
de l’OTAN en 1949 et pour le bloc est la signature du pacte de Varsovie en 1955.
L’équilibre reposait sur la dissuasion militaire avec la course à l’armement par exemple.

Egalement, il y a les pays des non ligués qui réclame une part de la puissance mondiale.
Leur 1ere conférence à lieu en 1961, au moment de la décolonisation, il y a alors l’apparition de
tensions entre le nord et le sud.
La chute du mur de Berlin en 1989 a provoqué la fin de la guerre froide en entrainant la
dissolution de l’URRS. Le monde devient multipolaire.
Des foyers de puissances étatiques vont naître partout dans le monde comme au Brésil et en
Allemagne.
Cependant, l’ONU va avoir du mal à trouver sa place dans ce monde multipolaire.
Elle va réussir à la trouver pendant la guerre du golf en s’opposant à l’Irak, mais ce n’est pas
réellement l’ONU le commanditaire, mais plutôt les USA.
En effet, les USA vont devenir le premier contributeur de l’ONU en apportant de nouvelles
doctrines diplomatiques mondiales comme le peace keeping, le peace making et le peace
building.
L’objectif est de maintenir la paix entre les états, de rétablir la paix en cas de guerre et d’aider à
la reconstruire des pays touchés.
Par la suite, la doctrine américaine a décidé d’un nouvel ordre mondial :
• le principe de la liberté garantie
• imposer partout les droits de l’homme

II. Le nouvel ordre mondial après le 11 septembre 2001

L’impérialisme de la puissance américaine connaît un échec suite aux attentats. Cependant, elle
va redoubler d’effort pour maintenait son hyper puissance.
Depuis, on assiste à une complexification des relations internationales, les alliances entre les
pays sont beaucoup plus complexes.
Il y a la naissance d’une nouvelle doctrine au sein de l’ONU et de l’OTAN avec le principe de
défense mutuelle, si un état de l’alliance est attaqué, les autres doivent le défendre.
Par exemple, l’OTAN interviendra de manière collective en Afghanistan en 2003.

La notion de terrorisme international est difficile à cerner car elle est ambiguë et dépend de la
manière dont on l’utilise et dont on s’en sert.
Le terrorisme fait référence à des crimes contre la vie humaine, qui s’en prend à la fois aux civils
et aux forces militaires, tout cela dans une finalité politique.
Autrement dit, c’est l’idée d’influencer la politique d’un état en terrorisant la population civile.
Cependant, il est plus complexe aujourd’hui car il s’est internationalisé, il a perdu son encrage
territorial.
Pour finir, il y a le terrorisme d’état où les terroristes prétendent se défendre d’un terrorisme
pratiqué par l’état.

III. Les révolutions arabes

Les révolutions du printemps arabe sont l’ensemble des contestations et des soulèvements
populaires générés par un besoin de liberté politique, économique et du respect du droit des
peuples.
Ces états étaient essentiellement des régimes autoritaires et dictatoriaux, ils étaient corrompus.
Le terme de printemps fait référence au printemps des peuples, il s’agit d’un ensemble de
révolutions que connaît l’Europe en 1848.
Le printemps arabe de 2008 a commencé en Tunisie, puis en Egypte, en Syrie, en Lybie, au
Maroc…
Cependant, ce soulèvement n’a toujours pas débouché sur la liberté.
Mais il nous donne deux leçons :
• il faut compter avec l’opinion publique qui a été renforcée et diffusée par le numérique
• l’échec de ce printemps arabe prouve qu’il y a des sources de conflit qui devrait être une
priorité pour le maintient de la paix

Désormais nous allons nous demander s’il existe réellement une communauté internationale ?
C’est à dire une entité collective unie par des valeurs. Puis nous nous demanderons s’il existe un
ordre juridique supra-étatique ? C’est à dire un ordre de droit qui s’imposerait à la volonté des
états.
Partie 1.diversification
Les acteurs duetdroit international :
évolutions
Chapitre 1 : les états, institutions à base nationale
ou territoriale
« L’Etat est communément défini comme une collectivité qui se compose d’un territoire et d’une
population soumis à un pouvoir organisé. Il se caractérise par les souverainetés, c’est à dire la
reconnaissance par les autres états. Elle a des effets purement déclaratifs : l’existence ou la
disparition de l’état est une question de fait. »

Ce qui différencie l’état des autres acteurs, c’est qu’il a le monopole de la violence légitime.
En effet, seul l’état a le droit de faire usage de la violence au nom de la sécurité collective.

Il y a sur la scène internationale beaucoup d’entités que l’on caractérise d’état.


Cependant, certains n’en ont que le nom comme celui de la cité du Vatican (qui représente
environs 900 habitants). Le Vatican est en réalité le support territorial accordé à l’église en 1929.
Il n’est même pas un état membre de l’ONU, il a seulement un statut d’observateur comme une
ONG.
Il y a d’autres états particuliers comme l’état palestinien ou l’organisation de l’état islamique.

Les éléments constitutifs de l’état sont posés par la convention internationale : il faut qu’il soit
gouverné par un état politique indépendant avec un territoire.

Section 1 : les éléments constitutifs de l’état


I. le territoire
Il n’y a pas d’état sans territoire.
En effet, le territoire est l’espace concret sur lequel va s’exercer l’imperium de l’état.
Le territoire étatique est l’espace de validité des actes pris par l’état.
Au cours de l’histoire, la notion de frontière a remplacé le lien de féodalité, c’est à dire les
seigneuries.
Aujourd’hui, le territoire va remplir plusieurs fonctions :
-il concrétise, matérialise et unifie l’état
- il est la condition de l’indépendance de l’état parce qu’il représente son cadre de compétences
- il représente son indépendance avec le principe du respect de l’intégrité du territoire étatique.
En effet, s’il y a le non respect du territoire, l’état peut décider de le défendre par la force
militaire.
- il est un moyen d’action pour l’état. Sur ce territoire vont vivre des habitants et c’est sur eux
que va s’adresser le pouvoir. Donc, il permet de saisir les populations (surtout que maintenant
elles sont essentiellement sédentaires).
- il permet de comptabiliser la population et de savoir où elle vit pour mieux exercer le pouvoir.
C’est le seul acteur du droit international qui a une vraie assise territoriale.
Les caractéristiques de ce territoire importe peu car elles n’influencent pas sur la puissance de
l’état, par exemple Monaco.
Aussi, le territoire peut être discontinu avec des états archipels.

a. la composition de ce territoire
• le territoire terrestre

Il regroupe le sol et le sous sol, les fleuves, les rivières, les lacs et les cours d’eau.

• le territoire maritime

La convention de Montegro Bay du 10 décembre 1982 est la convention des USA qui dictent le
droit de la mer.
Chaque état le délimite mais les zonages sont règlementer par le droit international.
L’espace maritime comprend différents espaces :
- les eaux intérieures sur lesquelles l’état va exercer toute sa souveraineté comme les mers
fermées, les ports et la partie de mer qui s’étend du rivage jusqu'à la ligne que la mer trace à
marée base
- la mer territoriale qui est l’espace la ligne de marée base à 12 mille nautique, l’état va pouvoir
exercer son entière souveraineté à condition d’accepter la navigation pacifique.
- la zone contiguë, elle s’étend de 12 mille à 24 mille nautique. Alors, l’état va juste exercer des
compétences de contrôle douanier, sanitaire et d’émigration.
- le plateau continental est le prolongement du territoire terrestre sous la mer qui va constituer
une zone économique exclusive. Dans cette zone, l’état peut seulement disposer de
compétences économiques en matière d’exploitation et de recherches scientifiques.

• le territoire aérien

L’espace est un espace qui n’appartient à personne et à tout le monde.


L’espace atmosphérique surjacent d’un l’état est sa propriété mais il doit autoriser les vols
pacifiques.

b. Acquisition du territoire
• mode originaire d’acquisition

Le mode de la contiguïté et de la continuité :


C’est le mode le plus naturel d’acquisition territoriale. Les états vont réclamer un territoire car il
est contigu avec leur territoire. Par exemple, les USA ont réclamé le plateau continental (qui
était une importante ressource en pétrole) sous prétexte qu’il faisait parti du prolongement de
leur territoire.
La Cour International de Justice en 1969 a statué sur le cas du plateau continental de la Mer du
Nord en déclarant que les états pouvaient revendiquer légalement un territoire si ce dernier
prolongeait naturellement leur territoire terrestre.

L’occupation de territoires sans maîtres :


C’est la colonisation des territoires sans maitre, où il n’y a pas d’état revendiqué.
A l’époque, les puissances coloniales se disputaient l’acquisition de ces nouveaux territoires.
Puis, il y a eu des problématiques suite à la décolonisation.
Par exemple, le Sahara occidental était considéré comme un territoire sans maître. Or, quand il
a été conquis par l’Espagne était-il réellement sans maître ?
La cour internationale de justice a donné un avis consultatif sur cette question en 1975. Pour
eux, tout dépend si à l’époque le Sahara occidental était une zone inhabitée ou si des
populations nomades y vivaient (alors la question devient plus complexe).
La CIJ en 2002 a statué sur la frontière terrestre et maritime entre le Cameroun et le Nigeria.
L’état peut-il revendiquer une parcelle de territoire car il a un titre juridique particulier ou car ce
dernier l’occupe. La cour donnera priorité à l’état qui possède un titre juridique.

• mode dérivé d’acquisition

De façon conventionnel :
Un état décide de céder un territoire à un autre état. Cependant, il faut le consentement des
populations. Par exemple : D’abord, l’alsace-lorraine a été cédée à l’Allemagne puis rétrocédé à
la France en 1919, suite à la guerre entre France et Allemagne.

Suite à une défaite militaire :


Il s’agit d’une méthode moins contractuelle, suite à une conquête militaire.
Un pacte international est intervenu sur le sujet : le pacte Briand Kellogg de 1928.
Il va énoncer une règle internationale clair : l’interdiction du recourt à la force pour acquérir un
territoire. Puis les USA vont réaffirmer cette règle dans la résolution 2615 AG ONU de 1970 sur
les relations amicales et la coopération entre les états.
La résolution est claire, aucune acquisition territoriale ne peut être obtenue par la force ou la
menace de l’emploi de la force.
Certes, le droit international ne le considère pas comme légal mais certains états ne le
respectent pas. Par exemple, quand Israël fait une annexion par la force, elle reconnut comme
inégale par USA.
La CIJ donnera un avis consultatif en 2004 sur les conséquences juridiques de l’édification d’un
mur dans le territoire palestinien occupé, elle considère que la Palestine a édifié un mur pour se
protéger.
La cour va considérer que les territoires ainsi annexés sont occupés de manière illégale par
Israël, car il n’a pas respecté les frontières précédemment établies dans l’accord international.

c. délimitation du territoire
Cette délimitation génère deux problématiques :
- savoir concrètement comment on va procéder pour délimiter sur le terrain le territoire d’un
état.
En latin, l’état signifie stable. Pour durer, l’état a besoin d’une stabilité territoriale.
Il faut savoir les délimiter précisément et pour cela il faut :
- délimiter sur les cartes internationales le tracer des frontières.
- procédure de démarcation sur le terrain. Il y aura une procédure d’abornement, on
posera des bornes pour matérialiser les frontières.
Cependant, comment aborner sur le terrain :
- en suivant le relief naturel d’un état, en utilisant les donnés naturelle comme les cotes
maritimes, les montagnes.
- de façon beaucoup artificiel, sans se fier au relief.

- pour les pays issus de la décolonisation. Pendant la décolonisation, les états ont tracé les
frontières pour se partager les territoires cependant certains états contestent ce tracer.
Le droit international a fixé un principe pour garantir la stabilité des états : le principe de l’uti
possidetis. Il s’agit de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation pour éviter
l’instabilité territoriale.
Cependant, la CIJ en 1986 a statué sur l’affaire du diffèrent frontalier entre le Burkina Faso et la
République du Mali. Elle va reprendre ce principe uti possidetis pour garantir la stabilité
internationale.
Beaucoup de litiges entre les états frontaliers africains sont encore en cours devant la cour
internationale de justice.

d. mutations territoriales et succession d’états


L’état est une institution vivante qui évolue comme son territoire.
D’abord, il évolue par les mutations territoriales car des états peuvent décider de fusionner
ensemble par exemple la république fédérale d’Allemande (RFA + RDA).

Egalement, les pays issus de la colonisation car une fois devenus indépendants, un nouvel état
se crée, c’est une mutation territoriale.

Les états peuvent se séparer en plusieurs états : comme la dissolution de l’URSS qui donnera
naissance à 13 états indépendants.

Cette mutation peut aussi être une séparation d’une partie d’un territoire d’un état sans que ce
dernier disparaisse.
Par exemple la Crimée s’est séparée de l’Ukraine pour se rattacher à la Russie.

Ces mouvements de séparation ne sont pas appréciés par le droit international car cela
provoquerait de l’instabilité et porterait atteinte au principe du respect de l’intégrité territoriale
des états.
Cependant, ces mouvements sont souvent le fait de populations qui revendiquent une
indépendance pour des raisons historiques et économique. Dans ce cas c’est le droit des
peuples à disposer d’eux-mêmes. Par conséquent, deux principes du droit international
s’opposent.

Dans certains cas, ces mouvements de séparation peuvent être reconnus légaux par la cour
internationale.

Ces différentes mutations territoriales : la décolonisation, la sécession… vont générer des


problèmes de succession.
Quand un état remplace un autre état, va-t-on entièrement remplacer le pouvoir antérieur ou
aura-t-on un héritage ?
Le droit international pose le principe de la continuité. Le nouvel état hérite de tout pour
permettre la stabilité des relations internationales, il va hériter des droits et des biens de
l’ancien état.
Cependant, est-ce que ce nouvel état va hériter des dettes ? Il s’agit d’une source de
complications pour le droit international.
Egalement, est-ce que le nouvel état va hériter des traités qui avaient été conclus par l’état
antérieur ?  Le droit international va poser une règle : le nouvel état n’hérite pas des traités
antérieurs, et il n’est pas obligé de poursuivre les traités internationaux sauf si cet ancien traité
concerne une question de territoire.

II. la population :
a. définition et composition de la population
Une population est l’ensemble des personnes présentes ou non (nationaux à l’étranger) sur le
territoire étatique constitué de nationaux et d’étrangers qui ont la nationalité d’un autre état.
Parmi la population d’un territoire, il faut distinguer les nationaux de la population estrangère.

• le statut juridique des nationaux

Les états ont une entière liberté pour établir les règles concernant les nationalités.
On peut utiliser plusieurs critères  comme la filiation, le lien du sang (jus sanguinis), le lieu de
naissance (jus soli)…
Il y a aussi l’acquisition de la nationalité par les étrangers par mariage ou naturalisation.
La CIJ en 1955 à Nottebohm va rappeler que les états sont totalement libre pour accorder leur
nationalité, ils peuvent utiliser les critères qu’ils veulent.
Une fois attribuée, ce lien de nationalité doit être effectif, il doit impliquer une solidarité, une
prise en charge des individus auxquels on accorde la nationalité.
Le lien de nationalité permet de rattacher une personne à un état de manière effective.
• le statut juridique des étrangers

Ils ont une entière liberté pour attribuer la nationalité donc il n’y a pas de droit acquis à
l’acquisition d’une nationalité ni au droit d’accueil sur son territoire.
L’état choisit tout, il peut émettre des critères économiques, politiques…

Cependant, le droit international oblige les états à respecter certains principes pour les
apatrides.  
Les apatrides ont perdu la nationalité de leur état d’origine (guerre, disparition de leur état…)
sans acquérir pour autant la nationalité d’un autre état. C’est une situation complexe car aucun
Etat ne les protège.
La convention de NY de 1954 et 1961 statue sur les apatrides : il y a obligation d’accorder la
nationalité aux personnes apatrides de notre territoire.

La situation des personnes refugiées. La convention de Genève de 1951 définit le statut des
réfugiés : un réfugié est une personne qui est persécutée et qui craint pour sa vie dans le pays
dont elle a la nationalité en raison de sa race, sa religion, de son appartenance à une minorité
ou de ses opinions politiques. Les états qui ont signé cette convention deviennent des états
d’accueil.
Ils doivent accorder un droit de séjour afin de protéger les réfugiés.
Donc, la liberté des états en matière d’accueil et de nationalité est de plus en plus règlementée.

b. la non coïncidence entre état et nation


Etat et nation ne coïncident pas tout à fait. Chaque état a un territoire et une nation.
L’état est libre de déterminer qui constituera sa nation.
Sur le plan plus théorique il y a deux conceptions de la nation qui vont s’opposer :

- une conception plus subjective qui a été conceptualise par Renan : une nation est un ensemble
d’individus qui voulaient vivre ensemble. C’est une conception volontaire de la nation.
Malraux disait que la nation était une communauté de rêve, un ensemble d’individus avec les
mêmes projets pour l’avenir.

- une conception objective de Herder, Fichte : la nation n’est pas choisie mais fondée sur des
donnés objectives : avoir la langue, religion, ethnie, partager la même culture…

La nation au sens moderne est un croisement entre ces deux conceptions.


L’état au sens moderne du terme est associe étroitement à la nation car on considère que l’état
est la personnification juridique de la nation.

L’état nation est l’idée moderne de l’état, elle est très rependue dans le monde.
Il existe des situations plus compliquées comme des états multinationaux et des nations
partagées entre plusieurs états.

Plusieurs notions : état national, état territorial, la nation au sens juridique de l’idée de peuple.

Le principe de droit des peuples à disposer d’eux-mêmes a pris sa forme juridique dans la
Charte ONU. L’un des objectifs est de développer des échanges amicaux entre les nations avec
des peuples égaux.

La résolutions AG ONU 1514 et 1541 de 1960 : « déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux
peuples et aux pays coloniaux ». Le peuple et le gouvernement doivent prouver leur
indépendance et leur souveraineté. Soit il s’associe librement avec d’autres états indépendants,
soit il peut s’intégrer à un autre état indépendant.

La résolution AG ONU 2625 de 1970 est relative aux principes des relations amicales et de la
coopération entre les Etats. Pour que le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes soit respecté
il faut que l’acquisition de l’indépendance soit choisie par le peuple.

La résolution AG ONU 1803 de 1962 est relative au droit des peuples à disposer de leurs
ressources naturelles. L’objectif est que les peuples indépendants ne subissent pas des
colonisations économiques. Ils ont une entière maîtrise des ressources naturelles de leur pays.

Les conséquences de ce droit :


- les états ont le droit à l’indépendance politique, éco et militaire à condition que cette
indépendance ait été voulue par le peuple.
- les titulaires de ce droit sont définis car il concerne les peuples qui ont été placés sous
domination coloniale. Il faut qu’il s’agisse d’une colonie physiquement détachée de la
métropole et qui a un statut dérogatoire et discriminatoire. Il y a des revendications à
l’indépendance qui ne sont pas toujours acceptées car elles ne représentent pas ses critères car
l’ONU ne peut pas les reconnaître.

III. Le pouvoir politique indépendant et effectif


a. Les modalités d’organisation de l’Etat
• Indifférence du droit international par rapport à la forme de l’état (états unitaires et
états composés)

Ce que retient le droit international c’est que le gouvernement doit être indépendant et effectif
car le droit international est indiffèrent de la forme que prendra l’état, il peut être un état
unitaire ou fédéral.

• Indifférence du droit international par rapport au régime politique de l’Etat

Le droit international est également indifférent du régime politique choisi. L’état peut
s’organiser politiquement comme il le souhaite, il peut être présidentiel, dictatorial ou
parlementaire.
De plus en plus le droit international va condamner les états qui ne remplissent pas certain
critère démocratique, politique et économique.

b. L’indépendance et l’effectivité du gouvernement de l’état


Un état doit avoir un territoire sur lequel exercer un pouvoir politique indépendant.
Le gouvernement doit pouvoir maitriser son autorité sur la population.

c. L’existence et la reconnaissance de l’état


L’existence politique de l’état est indépendante de la reconnaissance par les autres états.
Il y a eu la déclaration de Montevideo de 1933 sur les droits et devoirs des états.

• l ‘existence de l’état

La CIJ de 2010 dépose un avis relatif à la déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo.


Elle constate simplement que le Kosovo a déclaré son indépendance et qu’il existe.
L’existence d’un état est de fait, il en est de même pour sa disparition.
La disparition peut être militaire, suite à la dissolution d’un gouvernement ou à la séparation
d’un territoire.

• la reconnaissance de l’état

La reconnaissance d’un état est l’acte unilatéral par lequel un état reconnaît un autre état et
s’engage à entretenir avec lui des relations internationales pacifiques. Cette reconnaissance ne
constitue pas un état.
La reconnaissance n’est pas que déclarative, elle va créer un certain type de rapports entre les
états qui se sont reconnus, des relations de confiance mutuelle par rapport à l’exécution du
droit international, des traités... Ces relations vont créer des liens juridiques comme les
ambassades, les accords de coopération économique, militaire…
Il y a un constat, un état qui n’est pas reconnu a du mal à survire sur la scène internationale, la
reconnaissance d’état est un élément qui permet de durer.
Il y a des liens de plus profond entre les états et l’idée d’une communauté internationale
apparaît.
La reconnaissance d’un état peut être un acte individuel ou collectif (par une organisation
internationale comme la communauté européenne dans son ensemble).
De plus en plus la reconnaissance d’un état va être encadré. Par exemple, il y a un devoir de non
reconnaissance d’un état s’il a violé les règles internationales (coup d’état, violation d’un
territoire).

La doctrine Stinson est apparue suite à l’annexion de la Mandchourie par le Japon (qui est l’un
des actes déclencheur de la 2nd GM). Elle déclare qu’un état qui a été constitué sur un acte
illégal ne peut être reconnu.

La résolution de 2625 de 1970 est relative aux principes du droit international touchant les
relations amicales et la coopération entre Etats. Par conséquent, il y a une interdiction du
recours à la force pour constituer un état.
Par exemple, le conseil de sécurité de l’ONU a voté la résolution 662 qui refuse l’annexion du
Koweït part l’Irak, il y a un refus reconnaître cet état.

Il y a une différence entre la reconnaissance d’état et de gouvernement :


- la reconnaissance de l’existence de l’état se joue sur la scène internationale.
- la reconnaissance de l’existence d’un nouveau gouvernement dans un état qui excitait déjà.
Les changements qui affectent le gouvernement ne devraient pas affecter les autres états, il
s’agit du principe de continuité.
Cependant, des jugements de valeurs vont s’introduire.
En effet, certains états sont conduits à ne plus reconnaître le nouveau gouvernement d’un état.

Deux doctrines s’opposent :

Doctrine Estrada : la reconnaissance de gouvernement doit se fonder sur les critères


d’effectivité du gouvernement.

Doctrine Tobar : la reconnaissance d’état ou de gouvernement dépend du respect de la


démocratie.

L’exemple de la Palestine :

1917, déclaration de Balfour : les anglais sont vainqueurs contre les turcs sur territoire
palestinien. Ils vont créer un foyer juif. Le territoire palestinien passe sous la forme d’un mandat
britannique sous l’égide que la société des nations. A la fin de la 2nd GM, l’Angleterre va remettre
son mandat à l’ONU.
L’ONU va voter la résolution 181 qui va partager la Palestine en deux états et en faisant de
Jérusalem en territoire séparé.
En 1948, il y a la création et la proclamation de l’état d’Israël. Va s’en suivre des conflits.
Suite aux conflits, il y aura un nouveau partage du territoire, de nouvelles frontières. La
Palestine va être occupée par l’Egypte et la Jordanie.
Cette colonisation va donner naissance à l’OLP (organisation de libération de la Palestine).
Avec la déclaration d’Alger en 1988, l’état palestinien déclare son indépendance, avec Jérusalem
comme capital. Il y a également l’apparition du Hamas.
Il s’agit d’une situation complexe sur le plan de la reconnaissance et du territoire.
Ensuite il y aura les accords Oslo qui ont permis la reconnaissance mutuelle entre Israël et l’OLP.
Dans l’Onu, il y a des avis très partagés, beaucoup ne reconnaissent pas l’état Palestinien.
En 2004, la CIJ donne un avis relatif aux conséquences juridiques de l’édification du mur dans les
territoires palestiniens. Pour eux, ce mur est illégal car cette occupation est illégale (par la
force).
Ensuite, il y a une poursuite du conflit et les accords d’Oslo ne sont plus respectés. Le
gouvernement palestinien est partagé.
En 2011, il y a une demande officielle de la Palestine d’adhérer à l’ONU. Pour cela, il faut un
accord collectif mais le conseil de sécurité refuse (les USA). En compensation, l’OLP obtient un
statut d’observateur.

Section 2 : Le statut juridique international de l’Etat


I. La souveraineté de l’état
La souveraineté est le premier attribue juridique.
Avoir une personnalité juridique permet d’avoir des droits et des devoirs, être responsable sur
le plan international.
Egalement, être souverain permet de disposer du degré de puissance et de liberté le plus haut,
« d’avoir la compétences de sa propre compétence ».
La vieille doctrine de souveraineté disait qu’elle devait être perpétuelle, absolue,
inconditionnelle et indivisible (et cela crée de plus en plus débat sur le plan du droit
international).
Pour finir, la souveraineté est parfois limitée car on peut retirer à un état le droit de lever une
armée.
Le principe de non-ingérence régit les relations entre les états.

a. Le contenu de la souveraineté
• La souveraineté interne

La souveraineté interne est le fait pout l’état d’avoir le monopole du droit et de la contrainte
légitime (weber).
Seul l’état souverain a le droit de produire du droit et d’user de la force.
La souveraineté est exercée par l’état sur son territoire.

• La souveraineté externe

La souveraineté est le fait pour l’état de n’être soumis à personne, d’être indépendant.
L’état n’est subordonné à aucun autre état.
Si l’état se retrouve subordonné à un autre état, s’est par un accord donc une volonté.
Les états ont le droit d’appartenir ou non à des organisation internationales, à des alliances
militaires… Tout dépend de leur souveraineté.

b. Les implications de le souveraineté dans l’ordre


international : le principe de non-ingérence
• Le principe

Le principe de non-ingérence est basé sur l’égalité et la protection de la souveraineté des états.
La résolution AG ONU 2625 de 1970 est relative aux principes du droit international touchant
les relations amicales et la coopération entre états. Pour l’ONU, tous sont des membres égaux
sur le plan économique, politique, territorial… L’égalité est de droit.
Le principe de non ingérence fait que les états ne peuvent pas se mêler des affaires politiques
des autres états. Il maintient à distance les états sur la scène internationale.

Par conséquent, les autorités d’un état ne peuvent pas se rendre dans un autre état pour se
livrer à des actes de contrainte.
Par exemple, si une personne a des problèmes avec la justice de son état d’origine et décide de
s’enfuir dans un autre pays, l’état de sa nationalité ne pourra pas la poursuivre dans son
nouveau pays sans son autorisation. Il faut demander une convention d’extradition.
Les états sont isolés les uns des autres, ils ne peuvent pas s’initier dans le territoire des autres
états car le principe est absolu.
La résolution AG ONU 2131 de 1965 est la déclaration sur l’inadmissibilité de l’intervention dans
les affaires intérieures des états et la protection de leur indépendance et de leur souveraineté. 
Ce principe de non-ingérence a donné lieu à des contentieux :
La CIJ en 1986 a statué sur des activités militaires et paramilitaires au Nicaragua. En effet, le
pays était en guerre civile. Il s’agissait d’une affaire intérieure à l’état, or, les Etats-Unis ont
soutenu un partie en lui donnant de l’argent, des armes etc.
Alors, le Nicaragua a porté plainte contre les USA car ils s’étaient occupés des relations
intérieures.
Pour finir, la CIJ a rappelé que le principe de non-ingérence interdit à tout état d’intervenir
directement/indirectement dans les affaires d’un état. Chaque état doit rester souverain.

• Les exceptions

- L’intervention sollicitée. Quand un état est victime d’une agression, il fait appel à un autre état
pour obtenir une défense mutuelle. L’ingérence qui va être causé est voulu par l’état lui même.

- L’ingérence humanitaire. Elle n’est pas décidée par l’état et intervient économiquement ou
militairement sur un état pour défendre un droit reconnu par le droit international.
Elle se fait contre l’accord de l’état dans lequel on va intervenir.
Il faut le distinguer de la protection de populations civiles qui est la résolution AG ONU 43/131
de 1988. Elle est relative à l’assistance humanitaire aux victimes de catastrophes naturelles et
situations d’urgence. Les états et des ONG ont le devoir d’intervenir dans les états qui sont
défaillants.
C’est un droit d’aide des ONG qui viennent soutenir les états en cas de catastrophes mais les
états doivent recevoir les ONG convenablement sur leur territoire.

Les troubles vont être causés par les situations conflictuelles.


La résolution 770 CS de 1992 parle de l’intervention en Bosnie Herzégovine. Dans cette
résolution, le conseil de sécurité va autorise une intervention militaire armée pour assurer la
sécurité des interventions de secours menées par les ONG sur place.

- du droit d’ingérence à « la responsabilité de protéger ». 


Ce principe a émis une nouvelle responsabilité aux états : protéger les populations en détresses.
La responsabilité de protéger est un nouveau principe international en cas de génocide, de
crime de guerre, de nettoyage ethnique et de crime contre l’humanité.
Cette responsabilité est fondée sur trois piliers :
- la protection des populations revient à l’état lui même.
- si l’état est défaillant pour protéger sa population, il faut lui apporter une aide
international.
- il faut que la communauté internationale oblige l’état à faire et à accepter l’assistance
internationale.
Cette assistance va venir essentiellement du conseil de sécurité de l’ONU. S’il s’aperçoit qu’un
état est défaillant, il doit agir et le contraindre à l’aider, il peut mettre en œuvre la force militaire
(en dernier recours). Il s’agit du rapport de Kofi Anane.
La résolution AG 63/308 en 2009 va reprendre ce rapport. Il va être adopté par l’assemblée
générale de l’ONU. Il a autorisé une intervention armée pour protéger les civils en Lybie avec
l’aide de l’OTAN.
En 2012, l’ONU a autorisé le déploiement d’une force internationale pour protéger les
populations maliennes.

c. la protection de la souveraineté de l’état en territoire


étranger
• l’état souverain en territoire étranger : exemptions et immunités

Il est souverain car il y est représenté. En effet, les représentants de l’état dans un autre état
vont bénéficier des exemptions et des immunités.

Une exemption est peut être une dispense du payement d’un impôt, des règles du droit du
travail différentes… En conclusion, on ne va pas appliquer les mêmes règles à un étranger qu’à
un national.
Par exemple, c’est le cas des employés d’ambassade.

L’immunité est le fait qu’ils ne peuvent être soumis sans l’accord de leur état aux règles de
contrainte d’un autre état. On ne peut pas traduire un justice un étranger dans notre état.
Par exemple, l’Italie a lancé des procédures juridictionnelles contre les représentants de
l’Allemagne du 3e Reich. Or, l’Italie utilise une voie de contrainte pour traduire l’état allemand
devant ses tribunaux. Alors, l’Allemagne revendique le principe de non-ingérence de son état.
La CIJ va statuer en 2012 en déclarant l’immunité juridictionnelle de l’état. : elle va réaffirmé
qu’elle est indispensable à la protection d’un état donc l’Italie ne peut pas s’ingérer dans l’état
allemand.
Ce principe est réduit pour des causes de crimes contre l’humanité, de génocide…
• Espaces étatiques en territoire étrangers : inviolabilité

Les locaux des ambassades, des postes consulaires, les locaux qui sont affectés à une
organisation internationale, les bases militaires dans d’autres territoires, les navires de guerre
qui sont situés dans les eaux territoriales d’un autre état, sont des état étatiques souverains
qu’il faut protéger.
Il s’agit d’asile diplomatique et politique car les personnes réfugiées dans ces espaces ne
peuvent pas être poursuivies par les autorités territoriales.

II. la personnalité juridique internationale de l’état


L’état est une collectivité organisée composée d’organes qui vont mettre en œuvre ses volontés,
agir en son nom. L’état est un sujet du droit international, il va être titulaire de droit et
d’obligations.

a. l’état comme sujet de droits


L’état est d’abord un sujet de droits. Il a des droits sur le plan international car il est souverain.
Ces droits internationaux représentent ses compétences, ce qu’il a le droit de faire. Ils vont
s’exercer sur un territoire et sur l’ensemble de ses nationaux.

• les compétences territoriales

Le territoire appartient à l’état, c’est sa propriété, son dominium.


Ce territoire représente le cadre des compétences juridiques de l’état. Sur ce territoire vit une
population qu’il faut diriger, l’état exerce son impérium. Ces compétences sont générales et
exclusive.
Générale car elles sont universelles, totales, l’état va pouvoir se saisir de toutes les activités qui
se déroule sur son territoire.
Exclusive car l’état est souverain donc il a des compétences sur son territoire.

Il y a des exceptions :
- l’occupation militaire : occupation armée part un autre état
- le protectorat : accord entre un état protégé et un état protecteur. Par exemple, la France sur
la Tunisie et le Maroc.
- condominium : il est rare aujourd’hui, il s’agit de la coexistence de deux états souverains sur un
même territoire par un accord.
- mandat : par la société des nation
- tutelle : sous l’ONU. C’est le fait pour un état souverain d’exercer ses compétences sous
surveillance de l’ONU. Cela favorise le progrès économique et social d’un état.
- administration internationale de territoire : l’ONU charge un administrateur international
d’exercer certaines compétences à la place de l’état souverain de manière provisoire,
transitoire, c’est une nouvelle forme de tutelle dans un but de retour à la paix.

• les compétences personnelles

L’état va être rattaché à ses nationaux et à certains de ses biens patrimoniaux (comme les
aéronefs), c’est l’opposabilité internationale de la nationalité.
Ce lien permet aux états d’exercer ses compétences sur les personnes et les biens rattachés par
un lien personnel de nationalité qu’importe où ils se trouvent. Il s’agit de compétence
extraterritoriale.
La CPIJ en 1927 s’est prononcé sur l’affaire du lotus. Un navire français a coulé un navire turc en
mer territorial turc. Alors, cette affaire concernait-elle la justice française ou la justice turque ?
La cour a donné raison à la Turquie.
Cependant, depuis, il y a eu des conventions internationales et désormais, la mise en justice
revient à l’état propriétaire du navire, il ne dépend plus du lieu où il se trouve.
Egalement, la compétence extraterritoriale est présente avec les services publics fonctionnant à
l’étranger comme les forces militaires, les ambassades…
Ces services restent soumis à la loi de l’état dont ils ont la nationalité.
Il existe aussi la protection diplomatique pour les individus, les personnes physiques vivant à
l’étranger. En effet, si un individu est victime d’un dommage dû à un état dont il n’a pas la
nationalité, alors, il peut demander à l’état de sa nationalité d’engager la responsabilité
internationale de l’état dont il a reçu le dommage. L’état a le droit ou non d’exercer cette
puissance diplomatique.
La CIJ en 1970 avec la déclaration de Barcelona Traction, réaffirme que l’état doit être le seul
maitre pour accorder ou non sa protection diplomatique.

b. l’état comme sujet d’obligations


Tout d’abord, l’état a l’obligation de respecter le droit international.
Par conséquent, le droit international serait un ordre juridique supérieur.
En effet, l’état ne peut exercer la plénitude de ses compétences que dans le respect du droit et
de ses engagements internationaux. Cette obligation fait que sa responsabilité internationale
peut être mise en jeu.

Au début, il y avait un droit coutumier. Alors, l’ONU a essayé de l’officialiser dans la résolution
56/83 AG ONU en 2001 afin de mettre en jeu la responsabilité de l’état.
- il faut un fait générateur, c’est à dire un acte international illicite, contraire à une règle
du droit international
- il faut un manquement important du droit international
- Cependant, le caractère illégal peut disparaître si l’état victime de cet acte international
illicite est consentant ou en cas de légitime défense.
- il peut disparaître en cas de force majeur, si l’état auteur de l’acte illicite va préférer la
protection de ses intérêts fondamentaux personnels.
- il faut que cet acte soit dû par un fait généré par un état, que l’on puisse ramener cet
acte illicite au comportement d’un état.
- il faut que cet acte émane d’un représentant de l’état, c’est à dire d’un de ces organes.
En effet, tous les faits internationaux illicites réalisés par des agents de l’état vont être
considérés comme illicites.

1° Il y a une complication dans les systèmes fédéraux. 


En effet, les états fédérés ont une souveraineté intérieure mais pas extérieure, donc s’ils
commettent un acte international illicite, le coupable sera l’état fédéral.
2° L’état peut être tenu comme responsable des actes illicites commis par ses nationaux quand
un national agit sous l’ordre de l’état.
En effet, un individu sous le contrôle de l’état agirait par prérogative de puissance publique.
La CIJ en 1986 a statué sur les Activités militaires et paramilitaire au Nicaragua. Elle estime que
les USA sont responsables de l’action illégale de ces personnes physique car elles étaient sous le
contrôle politique et financier des USA.
3° L’état est responsable des agissements de personnes privées s’il n’a pas pris les mesures
nécessaires pour empêcher ces agissements illégaux.
La CIJ en 1980 s’est prononcée sur l’affaire du personnel diplomatique et consulaire américain à
Téhéran. En effet, l’ambassade américaine a été attaquée par une insurrection civile en Iran. Il y
a eu des dégâts matériels et physiques. Donc, l’état américain est responsable car il n’a pas su
prendre les mesures nécessaires pour éviter ces attaques.
- le préjudice doit être réparé. Il peut s’agir d’une atteinte à des biens matériels, moraux
ou des personnes physiques. Si la responsabilité d’un état est mise en œuvre, il a obligation de
réparer. La réparation n’est pas considérée comme une sanction pénale mais comme une
sanction internationale. La réparation peut se présenter en nature (avec la reconstruction des
bâtiments qui ont été détruits), par équivalent ou compensation (avec versement d’une somme
d’argent), par satisfaction en particulier pour les dommages moraux (avec des dommages et
intérêts, des excuses, l’obligation de prendre des sanctions à l’encontre de ses représentants, la
cérémonie de salut au drapeau de l’état offensé).

L’état était un pouvoir souverain, inconditionné mais sa souveraineté devient de plus en plus
conditionnée par les relations et le droit international qu’elle génère.
Sa souveraineté fonctionnelle est au service de l’intérêt générale, de sa population et de ceux
de la communauté internationale.

Chapitre 2: les organisations internationales


intergouvernementales : institutions transnationales
ou extranationales
Une organisation internationale intergouvernementale est :

- toute organisation instituée par un traité ou par un autre instrument régi par le droit
international et dotée d’une personnalité juridique internationale propre.

- une association d’états qui décident, par un traité international de créer une institution
permanente destinée à accomplir des missions particulières sur la scène internationale.

Elles sont crées par des états et deviennent parfois de plus en plus instituées et finissent par
soumettre leur créateur. Les états les organisent, leur donnent des compétences précises. Elles
sont des sujets secondaires de la scène internationale.
Elles représentent un collectif donc elles ont une force juridique propre, elles pourront parfois
générer elles-mêmes des institutions.

Section 1 : les organisations internationales intergouvernementales : des


organisations instituées
§I. La formation des OII
I) le traité constitutif

Les organisation II sont crées par un traité constitutif qui va :


- créer un lien entre les états qui s’associent
- créer un lien entre les états associés et l’organisation internationale
Il peut y avoir parfois, des organisations II qui sont créées de manière empirique, lors de
conférence internationale.
Par exemple, au début, l’organisation internationale du commerce était un simple accord
international puis il s’est doublé par une institution officielle.

Egalement, l’exemple de l’ONU qui a été fondée par la conférence de San Francisco du 25 avril
au 26 juin 1945.  L’adoption de la charte de nations unies concernées 51 états.

Cependant, une fois le traité constitutif signé, il faut prévoir de le réviser, de le transformer et
de l’élargir.

II) la révision du traité constitutif

A) selon les dispositions de l’acte constitutif

La modification est adoptée par un organe membre de l’organisation. Si la modification ne


convient pas à tous les membres, les états minoritaires vont être contraints à la révision.
En effet, la révision du traité se fera à la majorité et elle s’appliquera à l’ensemble des membres.
Par exemple, l’article 108 de la charte de l’ONU donne pour condition à la modification que 2/3
de l’assemblée générale l’approuve et la ratifie.

B) selon les règles coutumières

L’acte constitutif ne peut pas prévoir toutes les règles. Alors, les traités peuvent évoluer sans
qu’on révise officiellement le traité constitutif.
Par exemple, l’article 27 de la charte de l’ONU : «Les décisions du Conseil de sécurité sur des
questions de procédure sont prises par un vote affirmatif de neuf membres ». 
Les membres du conseil de sécurité doivent quand il y a un vote se prononcer affirmativement
(oui ou non), selon l’article, ils ne peuvent pas l’abstenir. Or, dans les faits, le conseil de sécurité
accepte l’abstention. Pour la CIJ, la pratique de l’abstention ne signifie pas un acte négatif mais
nul.

§2. La structure et le fonctionnement des organisations internationales


I) les membres

A) acquisition et conséquence de la qualité de membre

Les états originaires sont ceux à l’origine de la signature du traité constitutif.

Les états admis postérieurement ont une procédure d’admission :


- la ratification aux règles du jeu
- l’acceptation par les autres états membres

L’exemple de l’ONU :

Aujourd’hui il y a 193 états membres (le dernier est le Sud Soudan), à l’origine il y en
avait 51.
Il n’y a aucune différence entre les originaires et les postérieurs.
Pour devenir membre l’article 4 de la charte qui pose les conditions : « Peuvent devenir
membres des nations unies, tous les autres états pacifiques qui acceptent les obligations de la
présente charte et, au jugement de l’organisation, sont capables de les remplir et disposés à le
faire »
L’admission se fait sur recommandation du conseil de sécurité et une décision à la
majorité de 2/3 de l’assemblée générale.

Il y a 4 états reconnus par l’ONU mais qui n’ont pas la qualité de membre :
- l’état du Vatican qui a le statut d’observateur permanent
- les îles Cook
- l’état du Niue qui a le statut d’état associé à la nouvelle Zélande
- l’état de Palestine qui a le statut de membre observateur depuis 2012.
Egalement, certains états dans le monde ont déclaré leur indépendance, ils n’ont pas été
reconnus par l’ONU mais par d’autres états. Par conséquent, ils ne peuvent pas être membres
de l’ONU comme Taiwan, le Kosovo (indépendance en 2008).

L’acquisition du statut de membre de l’ONU donne des droits et des obligations.


Le droit d’être représenté au sein des Nations Unies est assuré par des délégués
gouvernementaux (désignés par les états). Ils prendront par aux débats et aux votes des
assemblées.
Par conséquent, l’état possède un droit de vote à l’ONU qui lui permet de participer à toutes les
séances.
Comme obligation, l’état doit s’engager à contribuer à la réalisation des buts que les
nations unies se sont fixées.
Egalement, il doit contribuer financièrement au budget de l’ONU.
Cette contribution est établie par un système de cote part réalisé en fonction d’une estimation
du produit national brut. Elle est corrigée par la dette extérieur et le revenu moyen par
habitant.
Cette contribution ne peut pas dépasser 22% du budget de l’ONU.
Il y a une grande inégalité au niveau de la contribution des états au budget de l’ONU. Le plus
grand monnayeur est les USA.
Aussi, il y a une contribution spéciale pour participer à des opérations de maintient de la
paix dans les pays mais elle concerne essentiellement les 5 membres du Conseil de Sécurité.
Cette contribution alourdit la charge de certains états alors que ces états contributeurs ne
décident pas toujours de la politique de l’ONU.

B) perte de la qualité de membre

- le retrait volontaire. Les états s’engagent volontairement donc ils sont libres de s’en retirer. Il
s’agit d’une garantie de la liberté et de la souveraineté de l’état.
C’est différent pour l’Union Européenne. En effet, dans l’article 50 de la charte
européenne il y peut y avoir le retrait volontaire de l’état mais à condition qu’il y ait un accord
entre l’union européenne et cet état.
Ce retrait volontaire peut représenter un moyen de pression pour influer sur les
décisions internationales. Par exemple, la menace du retrait des USA dans l’organisation
internationale du travail dans les années 70.
- l’exclusion de l’organisation. Elle peut avoir lors d’une non application des obligations ou la
violation de la charte des nations unies. Cependant, cette exclusion est problématique car après
l’organisation ne pourra plus contrôler et faire pression sur cet état.
Pour l’ONU, l’exclusion est une sanction très rarement utilisée et il faut la
recommandation du conseil de sécurité et un vote à la majorité de 2/3 de l’assemblée générale.
Cette exclusion s’appuie sur l’article 6 de la charte des Nations Unies : « Si un Membre de
l’Organisation enfreint de manière persistante les principes énoncés dans la présente Charte, il
peut être exclu de l’organisation par l’assemblée générale sur recommandation du Conseil de
Sécurité ».
C) diversité des membres

- les observateurs : ils peuvent assister aux travaux mais n’ont pas le droit de vote.
- les consultants peuvent être invités à donner leur expertise dans une organisation
internationale. - - les organisations intergouvernementales par exemple, l’union européenne
est membre de l’ONU. - les mouvements de libération nationale peuvent être admis dans les
organisations internationales mais avec un statut d’observateur.
- les ONG sont des membres non-étatiques comme la croix rouge.
Il y a des observateurs permanents qui assistent aux travaux, prennent part aux discussions,
font des expertises mais ils n’ont pas de droit de vote.

II. Les organes (autonomie organique)

Les organisations internationales vont fonctionner grâce à des organes qui vont lui donner une
autonomie de fonctionnement. Il y a plusieurs types d’organes :
En fonction de leur membre :
- les organes pléniers qui sont la représentation de tous les membres de l’organisation.

- les organes rétreints regroupent quelques membres qui ont un pouvoir de décision


plus important comme le Conseil de sécurité de l’ONU.

- les organes intégrés.

En fonction de leur création :

- les organes principaux qui sont prévus par le traité constitutif.

- les organes subsidiaires qui sont créés par la suite par les organes principaux.

En fonction de leur fonction :

- les organes de décision.

- les organes d’administration qui représentent la gestion interne et exécutent les


décisions.

- les organes de juridiction qui règle les litiges internes à l’organisation.

Ces organes vont mettre en œuvre des mécanismes de prise de décision avec des règles de vote
:
- à l’unanimité des membres, il est très démocratique mais inefficace
- à la majorité, il s’agit de la moitié des voix +1 ou la majorité des 2/3
- procédure de consensus, il n’y a pas de vote formel mais on considère qu’une décision
va être appliquée par manque d’opposition

L’exemple de l’ONU :

Les organes principaux :

- l’assemblée générale (tous les états) :


Fonctionnement : une session ordinaire au mois de septembre et sessions extraordinaires à la
demande du CS ou de la majorité des membres.
Règles de vote : séance plénière à la majorité des deux tiers ou à la majorité simple. Chaque
état a une voix.
Compétences : vote le budget de l’ONU, examen des rapports, délibération et adoption des
résolutions sur toutes les questions qui entrent dans la compétence de l’organisation, y compris
les questions de paix et de sécurité.

- le conseil de sécurité :
Fonctionnement : 5 membres permanents avec la Russie, la Chine, la France, la Grande-
Bretagne et les USA avec droit de veto. 10 membres non permanents élus tous les 2 ans selon le
principe d’une répartition géographique équitable et renouvelable par moitié chaque année.
Règles de vote : pour les questions de procédure comme l’admission d’un nouveau état
membre, l’exclusion et la modification de la constitution, il faut un vote affirmatif de 9 membres
sur les 15. Pour les autres questions vote affirmatif de 9 membres dans lequel sont comprises
les 5 membres permanents. Cela donne le droit de véto aux membres permanents.
Compétences : le maintient de la paix et de la sécurité internationale.

Pour une réforme du CS :

Il y a des problèmes avec le droit de véto (anti-démocratique) qui contredit le principe


d’égalité des états au sein de l’ONU. Certains considèrent qu’il génère une inégalité de
puissances car il permet au 5 membres d’avoir une arme de guerre diplomatique.
Par exemple, en 2014 il y a eu 93 vétos des USA et 130 de la Russie.
Ce droit de véto contredit le besoin d’efficacité du système de l’ONU car il empêche le CS de
réaliser son but. Par exemple, l’intervention des USA en Irak n’a pas été décidée par le CS de
l’ONU. Egalement, le véto de la Russie bloque la possibilité d’une intervention collective en
Syrie.
Cela pousse les états à agir de manière unilatérale ou à agir avec d’autres organisations
internationales.

Par conséquent, il y a une urgence de le réformer pour lui donner une meilleure
légitimité et efficacité dans les décisions.
- Le groupe des 4 : il s’agit des nouveaux gros contributeurs de l’ONU avec Japon, l’Allemagne, le
Brésil et l’Inde. Ce groupe a proposé une réforme afin d’augmenter les membres et pour
représenter l’Afrique, l’Amérique du sud et l’Asie dans le CS. Cette réforme a été refusée par les
membres du CS.
- Le groupe unis pour le consensus regroupe le Mexique, l’Argentine, le Pakistan et l’Italie.
Ils souhaitent supprimer l’existence de membres permanents au profit des membres non-
permanents mais cette proposition a été rejetée.
- Projet de réforme de Kofi Annan en 2005. Le secrétaire général de l’ONU a lancé un grand
débat pour réformer le conseil de sécurité. Il voulait élargir le conseil de sécurité de 15 à 24
membres en ajoutant 6 nouveau membres permanents sans droit de véto et en ajoutant 3
membres non permanents. Cette proposition a été débattue lors du sommet de l’ONU mais il y
a eu une absence de majorité.

Il y a eu des évolutions coutumières car désormais l’abstention d’un membre n’est pas
considérée comme un droit de véto.
Le blocage des réformes est du à la procédure de modification de la charte des nations unies qui
demande la majorité des 2/3 et un accord de tous les membres permanents des membres du
conseil de sécurité.

- Le secrétaire général de l’ONU :


Il s’agit de M. Ban Ki Moon depuis 2007. Il est nommé par l’assemblée générale sur proposition
du conseil de sécurité pour 5 ans. Il doit exercer son pouvoir de façon indépendante car
représente le plus haut fonctionnaire de l’organisation.
Fonctions : - il représente l’ONU et exerce le pouvoir exécutif (art98) en dirigeant son secrétariat
et en assurant l’enregistrement et la publicité des traités...
- il a un rôle politique et d’initiative (art 99) car il donne des propositions politiques
avec des missions diplomatiques pour rétablir la paix. Il peut également attirer l’attention du
conseil de sécurité sur une situation.
- il dispose d’une force de réalisation matérielle en nommant le commandant
militaire de chaque opération et en dirigeant l’action militaire de l’ONU sur le terrain.
Il a un rôle très important car il est un lien entre les organes et a souvent des rôles politiques.

- Le conseil économique et social :


Fonctionnement : l’article 61 précise qu’il y a 54 membres élus par l’assemblée générale pour 3
ans.
Compétences : elles sont relatives à la coopération économique et sociale (article 62).
En effet, il peut faire des études et des rapports sur des questions internationales dans le
domaine de la culture, de l’économique, du sociale, de l’éducation…
Il peut faire des recommandations sur le respect des droits de l’homme dans le monde.
Il a essentiellement un rôle d’expertise et de critique.

- Les organes de juridictions

Tout d’abord il y a la justice interne des NU qui règle les conflits internes à l’organisation.
 Le tribunal du contentieux administratif des NU
 Le tribunal d’appel des NU

Egalement, il y a les organes de justice externe des NU qui ont une compétence « universelle ».
Il tranche les litiges entre les états membres de l’ONU.
 La cour internationale de justice (article 92 de la charte des NU).
La CIJ est composée de 15 juges indépendants élus pour 9 ans renouvelables par tiers tous les 3
ans parmi les personnes jouissant de la plus haute considération morale et possédant une
compétence notoire en matière de droit international. Ils représentent les grandes formes de
civilisation et les principaux systèmes juridiques du monde (art 2 et 9 du statut CIJ).
Ces juges sont élus à l’assemblée générale et au Conseil de Sécurité, et siègent à la Haye.
Elle se réunit soit de manière permanente ou temporaire pour donner un avis sur une situation
urgente. Elle a un rôle consultatif car elle rend des avis et contentieux car elle tranche.
Elle a été critiquée car elle ne dispose pas assez de pouvoir et ne peut pas contrôler la légalité
des actions du conseil de sécurité.

Organes subsidiaires (article 7 de charte la ONU) :

Ces organes supplémentaires sont créés en cas de nécessité par l’assemblée générale, le conseil
sécurité ou le conseil économique et social. Ils sont non autonomes car ils n’ont pas de budget
propre. Ils cherchent à réaliser un consensus entre les organes de ONU, font des rapports et des
avis, ils sont une force de proposition.

- Les commissions des NU :

 La commission de consolidation de la paix créée en 2005


 La commission du désarmement

 La commission de la fonction publique Internationale

 La commission du droit international

 La commission pour le droit commercial international

 La commission de conciliation des Nations unies pour la Palestine

- les conseils des NU :

 Le conseil des droits de l’homme

 Le conseil d’administration du fond des nations unies pour l’enfance

 Le conseil d’administration du programme alimentaire mondial

 Le conseil d’administration du programme pour l’environnement

- le programmes et fonds des NU :

 La conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED)

 Le programme des nations unies pour le développement (PNUD)

 L’institut des Nations Unies pour la recherche et le développement (UNITAR)

 Le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR)

 Le fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF)

- les institutions spécialisées (article 57 de la charte ONU) :


Il s’agit de coopérations économique et sociale créées par des accords intergouvernementaux.
Ils seront reliés à l’ONU par des accords internationaux qui seront fixés par le conseil
économique et social.

 L’organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture UNESCO en 1945
lutte contre l’alphabétisation

 L’organisation pour l’agriculture et l’alimentation FAO en 1954 lutte contre la faim.

 L’organisation mondiale de la santé OMS en 1946 contre les endémies.

 Le fonds monétaire international FMI.

 La banque mondiale.

 L’organisation internationale du travail (OIT).

Elles sont autonomes, extérieures mais rattachées à la famille des nations unies.

Section 2 : Les organisations internationales : les organisations


instituantes
§I. La personnalité juridique des organisations internationales
L’enjeu est important pour une organisation internationale car cette personnalité va lui
permettre d’exister réellement. Il s’agit d’une conquête récente car au commencement on
assimilait les organisations internationales aux états. Elle sera dotée de personnalités juridiques
différentes des états.
En 1927, la CPIJ a rendu un avis sur la nature juridique de la commission européenne du
Danube. Pour elle, cette commission n’est pas un état mais une organisation internationale.
En 1949, la CIJ donne un avis consultatif en réparation des dommages subis au service
des NU. En Palestine, il y a eu l’assassinat d’un médiateur de l’ONU par l’état d’Israël. Alors,
l’ONU demande réparation et réclame des dédommagements auprès de la CIJ.
Cependant, l’ONU avait la qualité pour présenter une réclamation internationale ?
La CIJ affirmera l’indépendance de l’ONU par rapport aux états membres. L’ONU est une
organisation placée en face de ces membres.
Elle est le type le plus élevé d’organisation internationale donc elle ne pourra répondre
aux attentes de ses fondateurs que si elle a une personnalité juridique. La charte des NU lui a
donné des organes et un but. Il s’agit d’une véritable personnalité juridique. Grâce à leur
personnalité juridique, les organisations internationales vont pouvoir agir de façon
interdépendante dans le plan interne et externe.

I) La personnalité juridique interne


Cette personnalité va générer du droit disciplinaire interne.
Par exemple, l’article 104 de la charte de l’ONU : « l’organisation jouit, sur le territoire de
chacun de ses membres, de la capacité juridique qui lui est nécessaire pour exercer ses fonctions
et atteindre ses buts ».
Egalement elle bénéficie d’une capacité juridique donc elle peut :

 Etablir un budget

 Avoir un personnel de fonctionnaires internationaux

 Faire des contrats


Elle va doter l’organisation d’un statut juridique spécifique.
N’ayant pas de territoire, sa capacité juridique va s’exercer sur les territoires des états membres.
Il faut l’accord de siège avec l’état d’accueil. Par exemple, avec les USA pour s’établir à NY. Aussi,
elle a l’inviolabilité, des privilèges et l’immunité de ses locaux et fonctionnaires dans l’état
d’accueil.

II) la personnalité juridique internationale

A) la reconnaissance et les conséquences de la personnalité juridique

La reconnaissance explicite est écrite dans les chartes constitutives.


La présomption de personnalité sera présumée et non écrite.
Les conséquences sur le plan international sont qu’elle va bénéficier de droits et de capacité
juridique, elle pourra prendre des actes internationaux.

Les droits et obligations des OII :

Capacités juridiques :
- droit de conclure des traites qui peut être passé avec des états tiers et
d’autres organisations
- droit de légation passive et active comme la diplomatie permanente dans le territoire de
certains états. - droit de présenter des réclamations internationales comme des réclamations,
des enquêtes, des médiations, des arbitrages…
La contrepartie de ces capacités est la responsabilité.

La responsabilité internationale des OII :

Tout acte illicite commis par une OII engage sa responsabilité.


Il s’agit d’une responsabilité-écran car le comportement d’un état membre mis à disposition
d’une organisation internationale va être imputé à l’organisation internationale elle-même à
condition qu’elle exerce sur cet état un contrôle effectif.

Par exemple la CEDH en 2011 dans l’affaire Al-Jedda. Il s’agissait de mesures


d’internements prises par les autorités militaires britanniques en Irak. Qui de la Grande-
Bretagne ou de l’ONU était responsable ? La Grande-Bretagne avait agi sous l’égide de l’ONU
cependant, dans ce cas, c’est le Royaume-Uni qui a été imputable car l’ONU ne faisait pas de
contrôle effectif.

B) l’opposabilité de la personnalité juridique aux Etat tiers

L’effet relatif des traités constitutifs ne concerne que les états membres. Il s’agit du
principe de l’inopposabilité de la personnalité juridique des OII aux états non membres.
Il y a une exception : l’ONU.
La CIJ a rendu un avis consultatif en 1949 sur la réparation des dommages subis au
service des NU. La cour a décidé que l’ONU a une personnalité juridique et qu’elle est opposable
à tous les états, c’est une personnalité objective.

§2. les compétences des organisations internationales


Ces compétences ne sont pas territoriales car l’organisation ne possède pas de territoire.
Il y a une absence de compétences territoriales qui est exclusivement fonctionnelle car
l’organisation a un but à remplir.
Il y a des exceptions :
- l’ONU quand elle exerce une tutelle sur territoire comme au Cambodge et au Kosovo.
- certaines organisations chargées de surveiller par exemple le droit de la mer.
- l’union européenne revendique une citoyenneté européenne et un territoire.

Les OII sont gouvernées par le principe de spécialité. Leurs compétences sont limitées à leur
fonction. En 1949 : les droits et devoirs de l’ONU doivent dépendre de ses buts et fonctions.
Arrêt de 1996 sur l’utilisation de l’arme nucléaire. La cour ne se prononce pas car cette ne rentre
pas dans le champ de mes compétences.
a. compétences déclarées et compétences implicites
Compétences explicites ou déclarées qui sont prévues par le traité constitutif.
Compétences implicites qui sont issues d’une interprétation du traité constitutif, elles
apparaissent avec le temps.

L’exemple de l’ONU (compétences flexibles) :

Il y a le partage des compétences entre assemblée générale et conseil de sécurité :


- la charte dit que le conseil de sécurité a une mission précise et exclusive : le maintient
de la paix et de la sécurité international
- l’assemblée générale a une mission floue : discussions et délibérations sur les questions
de l’ONU, y compris sur le problème du maintient de la paix uniquement si le conseil de sécurité
lui demande et si la question n’a pas été traitée par le conseil de sécurité.
Or, le conseil de sécurité fait des blocages. Pour y remédier, en a interprété la charte
pour faire un transfert de compétence du conseil de sécurité à l’assemblée générale en cas de
paralysie du CS.

Résolution AG 377 en 1950 qui concerne « union pour le maintient de la paix ». Il s’agit
de la guerre de Corée, il y a eu un blocage de CS (véto URSS) donc solution pour agir a été l’AG.
Désormais, l’AG peut être mobilisée par 9 membres du CS. Il y a une extension des pouvoirs de
recommandation en matière de paix de l’AG.

Ensuite, il y a la création de nouveaux organes juridictionnels qui vont être créés par les organes
de l’ONU eux-mêmes.

La création de tribunaux pénaux internationaux :


La résolution CS 827 de 1993 entraîne la création d’un tribunal pénal international
chargé de juger les responsables de crimes contre l’humanité dans l’ex Yougoslavie.
La résolution CS 955 de 1994 entraîne la création d’un tribunal pénal international pour
le Rwanda.

b. Typologie des compétences des OII


• les compétences normatives

Les sociétés internationales ont le pouvoir de créer des normes, du droit qui est censé
être obligatoire pour tout le monde. Cette compétence concerne la capacité d’édicter des actes
juridiques.
Il y a 2 types de droits :

- le droit primaire est le droit issu du traité constitutif. Par exemple, la charte de l’ONU.

- le droit dérivé est issu des organes créés par la charte constitutive. Par exemple, les
résolutions du conseil de sécurité de l’ONU.

Le droit dérivé a deux portées normatives :

- le pouvoir normatif interne, il s’agit d’un pouvoir d’autorégulation. C’est un droit pour
son propre fonctionnement, un règlement intérieur (règle de vote, de présence…).
Elles sont obligatoires pour l’ensemble des membres et des organes.

- le pouvoir normatif externe est le pouvoir normatif général ou relatif. Il s’agit de


décisions qui vont s’adresser à l’extérieur. On pensait qu’il aurait une portée générale pour tout
le monde or, il est très peu fréquent et très peu d’organisation internationale le possède à cause
de la souveraineté des états.
Certaines organisations internationales à vocation technique le possèdent comme l’organisation
mondiale de la santé, de navigation aérienne…
Le pouvoir normatif est relatif car il ne va être obligatoire que pour les états membres de
l’organisation internationale.
- le pouvoir paranormatif se développe de plus en plus avec les organisations. Il s’agit de
recommandations qui vont être édictées par les organisations. Elles n’ont pas de force
obligatoire mais elles vont harmoniser les comportements entre les états. On va codifier le droit
international en le rendant écrit et plus transparent. Il organise le droit international et le rend
plus visible.
Par exemple, la commission du droit international créée par l’ONU en 1947 qui regroupe
les coutumes du droit international et les officialise. Elle a permis de faire adopter la convention
de Vienne en 1969 relative aux traités internationaux.

Les actes pris par l’ONU :

Les organes de l’ONU peuvent prendre plusieurs types de normes :


- les résolutions : acte qui peut être obligatoire s’il est adopté par le conseil de sécurité.
Les résolutions de l’assemblée générale n’ont pas de force obligatoire, il s’agit de simple
recommandation. Les résolutions donnent un certain titre juridique pour permettre aux états
d’agir.

- les recommandations : acte à avaleur rarement obligatoire. Le conseil de sécurité peut


en adopter dans le cadre du règlement pacifique d’un diffèrent entre les états. Il va pouvoir
inviter les états à adopter telle ou telle solution à un litige.

- les déclarations : acte à valeur purement déclaratoire. Le conseil de sécurité peut en


adopter pour rappeler les exigences du droit international. La déclaration de l’ONU de
1980 constatait la nullité de certains actes adoptés par certains états.

• les compétences de contrôle et de sanction

Compétence de contrôle :
Les états doivent accorder que les organisations les contrôlent pour que la mission soit affective.
La mission de l’ONU est la paix dans le monde.
Le CS ONU a des compétences en matière de règlement des différents entre les Etats
membres (charte 6 des NU) :

 Il s’agit d’un pouvoir d’arbitrage entre les états qui ont un litige. On leur donne des conseils, la
procédure à suivre pour régler de façon pacifique leur conflit.
Par exemple, on peut designer un médiateur, envoyer le conflit à la cour internationale de
justice.

 Il s’agit également d’indiquer un ensemble de principes devant servir de base au règlement


d’un conflit

 Prononcer des mesures provisoires comme des cesser le feu, le retrait des forces militaire d’un
état dans un autre état.

 Mise en place d’enquêtes pour vérifier la situation sur le terrain. Cependant, elles doivent être
acceptées par le territoire sur lequel elle doit avoir lieu.

Pouvoir de sanction :
Il s’agit de la question de l’effectivité. Il y a des organes qui contrôlent le respect des
règles. Les sanctions sont difficiles car elles remettent en cause la souveraineté de l’état. La
sanction appartient à l’organe plénier qui représente la totalité  des états.
La sanction peut être privative de droits ou de qualités des états membres. En effet, des
états peuvent être privés de services, de leur droit de vote, des privilèges du statut de membre
ou l’exclusion de l’état en dehors de l’organisation internationale.
Le pouvoir coercitif du CS de l’ONU :
« Toutes mesures nécessaires au maintien ou au rétablissement de la paix » (chapitre 7
de la charte des NU). L’ONU a un rôle de contrôleur du maintien de la paix

 Article 41 : les mesures non militaires avec des mesures économiques (rupture de relations
commerciales) ou politiques (rupture des communications terrestres).
Par exemple, les embargos sur les exportations et importations de l’Irak.

 Article 42 : les mesures militaires par déploiement de forces aériennes, navales ou terrestres
avec l’aide du Comité d’état major.
C’est une décision compliquée car le conseil de sécurité ne possède pas d’armée propre.
Par conséquent, elle dépend des états membres qui vont prêter des contingents militaires qui
seront dirigés par le Comité d’état major. Ce comité n’est pas un état membre de l’ONU mais la
réunion de tous les états qui ont donné les militaires.
Alors, d’autres organisations internationales vont agir comme l’OTAN ou un groupe état
va établir des forces pour rétablir la paix.
Il y a un comité des sanctions qui est chargé de veiller à l’application effective des
mesures.
Il y a de nouvelles actions (actions de paix) dont le fondement juridique est plus incertain (chap
6 ou 7). Il s’agit d’action décidé par conseil de sécurité il va pouvoir intervenir dans l’ordre
juridique de certains états comme l’assistance humanitaire ou électorale pour permettre le
déroulement régulier des opérations de vote. Egalement, la possibilité de faire parvenir des
secours, de la nourriture, de veiller au rétablissement d’un état sur le plan politique.

Exemple 1 : résolution CS 1973 de 2011 en Libye.

Exemple 2 : Forpronu en Yougoslavie

Exemple 3 : la crise du golfe de 1990 à 199. La résolution du CS de 1995 « pétrole contre
nourriture ». Le conseil de sécurité va autoriser certaines ventes de pétrole pour atténuer les
effets dévastateur de l’embargo qui a été prononcé et pour permettre aux peuples irakiens
d’obtenir de la nourriture.

• les compétences opérationnelles

Il s’agit d’un pouvoir d’action, de concrétisation des normes générales avec une


assistance économique et financière, administrative, militaire ou humanitaire.
Cependant, elles coutent très chères donc les USA rechignent à payer de plus en plus.
Egalement, sans armée propre, c’est un frein à l’action.
Cela a poussé le conseil de sécurité à agir indirectement par le biais des états. Il va
inviter les états à utiliser la force. Par exemple, la guerre du Golfe en 1991, où le conseil de
sécurité a autorisé le déploiement force militaire aux USA.
Ce compromis entre les états et le conseil de sécurité va permettre aux états d’utiliser la force
par principe de légitime défense.

• le pouvoir de juridiction ou juris dictio

Les organes juridictionnels des OII contribuent à la formation des règles substantielles du droit
international.
La cour internationale de justice de l’ONU :

Le pouvoir consultatif :

- la procédure consultative article 65 du statut de la cour : la CIJ peut être saisie d’une
demande d’avis consultatif par un organe des Nations-Unies ou par une autre organisation
internationale.

La CIJ ne rend qu’une opinion juridique qualifiée. Ce n’est qu’un avis consultatif qui n’a pas force
obligatoire. Elle se penche sur les normes du droit international sur lesquelles elle peut
s’appuyer.
La CIJ en 1996 a été saisie sur la Licéité de la menace ou de l’emploi d’armes nucléaires :
« la cour dit le droit existant et ne légifère point. Cela est vrai même si la cour, en disant et en
appliquant le droit, doit nécessairement en préciser la protée et, parfois, en constater
l’évolution. »
La réponse de la Cour est maligne car elle se veut rassurante pour les états, elle ne crée pas du
droit international mais l’interprète.
Pour elle, au regard de l’état actuel du droit international sur l’arme nucléaire, rien ne permet
de dire si son emploi est licite ou non. La Cour incite juste les états à poursuivre leur négociation
concernant l’arme nucléaire.

Le pouvoir contentieux :

La CIJ va prononcer des arrêts qui auront une forme compétente. Elle ne peut être saisie
que par les états (non par les individus, les organisations internationales et elle ne peut pas
s’autosaisir).
Tous les états membres de l’ONU sont des membres de la Cour internationale de justice.
Les états non membres de l’ONU peuvent devenir membre du statut de la cour internationale
de justice
La CIJ est compétente pour trancher les litiges entre les états par des arrêts qui ont une
portée obligatoire pour les parties à l’instance et pour le litige particulier (art 94 Charte).

L’article 93 : Tous les Membres des Nations Unies sont ipso facto parties au Statut de la
Cour internationale de Justice. Les conditions dans lesquelles les Etats qui ne sont pas Membres
de l’Organisation peuvent devenir parties au Statut de la Cour internationale de Justice sont
déterminées, dans chaque cas, par l’Assemblée générale sur recommandation du conseil de
sécurité.

Le principe fondamental est celui du consentement de l’état à la juridiction.


Il peut s’exprimer de trois façons :

- un compromis : deux ou plusieurs états en désaccord sur une question déterminée


peuvent convenir de la soumettre conjointement à la Cour et conclure à cette fin un compromis.
Il s’agit d’une acceptation ponctuelle.

- une clause dans un traité : plus de 300 traités comportent des clauses (dites clauses
compromissoires) par lesquelles un état partie s’engage d’avance à accepter la compétence de
la Cour si un différend surgit avec un autre état partie quant à l’application ou à l’interprétation
dudit traité.
Il s’agit d’une acceptation matérielle.

- une déclaration unilatérale : les états parties au Statut de la Cour ont la faculté de faire
une déclaration unilatérale reconnaissant comme obligatoire la juridiction de la Cour à l’égard
de tout autre état acceptant la même obligation. Elle concerne 60 pays.
Il s’agit d’une acceptation générale.

La procédure devant la CIJ:

- le 1er arrêt rendu par la CIJ est appelé « arrêt compétence et recevabilité ». La Cour
regarde si elle peut répondre à la question.
- le 2e arrêt porte sur la décision de la CIJ par rapport à l’affaire, c’est son jugement dit
« arrêt de fond ».

Les effets de la décision de la CIJ :

L’arrêt est obligatoire pour les parties en cause donc pour toutes les parties de l’affaire à
trancher. Par son jugement, elle constate la violation du droit international d’un des deux états.
Sa condamnation est forte sur le plan du droit international et 90% des arrêts de la Cour sont
respectés.

L’article 94 de la charte des nations unies stipule que « chaque membre des nations
unies s’engage à se conformer à la décision de la cour… dans tout litige auquel il est parti »
Si un état ne respect pas la décision de la Cour, le conseil de sécurité peut se saisir de
l’affaire et décider d’une sanction à l’égard de l’état qui n’a pas respecté la décision de la cour.

Conclusion : Les OII sont créées par les états mais elles finissent par échapper à leur créateur.
L’état leur donne des compétences et des organes qui vont l’autonomiser, la rendre
indépendante des états qui l’ont créé.
D’abord, il y a une coopération des états pour créer une organisation internationale. Les
états restent souverains mais peu à peu, les OII vont permettre le conditionnement des
souverainetés.
En effet, elles vont devenir des instances particulières car les états, à force de se fréquenter et
de coopérer vont se sentir observé les uns par les autres. Cela va les pousser à exercer leur
souveraineté dans le respect du droit international.
Chapitre 3 : Les nouveaux acteurs du droit
international
Section 1 : les individus
Ces nouveaux acteurs sont de plus en plus diversifiés et nombreux. Ils sont des objets du droit
international mais pas toujours des sujets et des acteurs directs de ce droit. D’ailleurs, c’est
rarement eux qui le créent. Les acteurs premiers sont les états et les OII.
Les acteurs indirects sont les droits et les obligations internationales des individus, c’est par leur
intermédiaire qu’on va pouvoir soumettre les états au droit internationale.

Le volontarisme consiste à penser que l’ordre international est essentiellement un ordre


étatique. En effet, le droit international est le rapport entre les états.

Le solidarisme consiste à penser que derrière la société internationale étatique, il y a une autre


société plus puissante : la société des individus. En effet, les individus sont au premier plan, les
objets et les sujets du droit international.
Quand l’état agit s’est en tant qu’individu physique. Elle veut effacer l’état derrière l’individu en
mettant en avant les obligations et les droits de l’individu.

La CPIJ a rendu un avis consultatif en 1928 sur affaire de la compétence des tribunaux de
Dantzig.
Un traité international peut créer des droits et des obligations à l’égard des individus et ces
droits et obligations pourront être appliqués par tous les tribunaux. C’est un nouveau droit
international qui devient un droit des individus.

Ce droit a deux dimensions depuis 1945, il efface l’état en donnant à l’individu :


- des droits comme les droits de l’homme
- en le rendant responsable
L’individu va pouvoir être protégé et sanctionné, on va le sortir de sa protection étatique pour le
rendre responsable.

§I. La responsabilité pénale internationale des individus


On ne peut pas prononcer de sanctions pénales contre un état car il est souverain. Par
conséquent, on peut le saisir à travers les individus qui vont agir en son nom ou vivre sur son
territoire.

Toute personne, coupable d’actes illicites portant atteinte au DI se trouve dans


l’obligation de répondre de ses actes en subissant une peine.

L’état et l’individu sont liés. En effet, les infractions commissent par un individu sont
souvent commisses dans le cadre d’une fonction étatique.
La CIJ dans « l’affaire des otages américains à Téhéran » elle avait déclaré l’état iranien
responsable car il n’avait pas suffisamment agi pour protéger les ressortissants américains. Or,
les dommages causés aux ressortissants américains avaient été causés par des groupes privés
terroristes.

I) la reconnaissance

Il faut des crimes internationaux reconnus, certains existent depuis longtemps comme
les faits de piraterie, le crime de la traite des esclaves, le trafic de stupéfiants, de matières
nucléaires, les actes de terrorisme etc.
Il y a des crimes qui ont fait l’objet de conventions particulières comme les génocides ou les
violations du droit international humanitaire.

Les crimes internationaux peuvent être réprimés par les états eux-mêmes mais souvent
il y a une absence de volonté des états à réprimer ces crimes donc la justice internationale va
s’en saisir.

Par la responsabilité internationale des individus, on va contourner l’immunité étatique et le


principe de non-ingérence. Le principe de non-ingérence interdit aux OII de siniser à l’intérieur
des affaires des états mais la responsabilité internationale des individus est une exception.

Les deux premières tentatives pour organiser cette responsabilité pénale des individus ont été :

 Traité de Versailles de 1919 à la fin 1e GM. Une des clauses prévoyait de mettre Guillaume II en
accusation devant la justice pour le condamner d’avoir déclenché la guerre. Cependant cette
disposition n’a pas suivi des faits.

 Traité de Sèvre en 1920 entre la Turquie et les alliés à propos du génocide arménien perpétré
par le gouvernement turc. La Turquie devait livrer les responsables du génocide mais le traité a
été sans effet car il n’a pas été ratifié.
En 1923, les alliées vont signer le traité de Lausanne et qui apportera l’amnistie de tous les
crimes de la 1e GM.

La création d’une juridiction spéciale et interdépendante des états arrive surtout après 2 e GM.

II) la mise en œuvre

A) les juridictions pénales internationales ad hoc

Elles sont créées pour un espace donné/un événement donné/une période donnée.
Ces juridictions sont de nature très spécialisées.

De nature conventionnelle :

Avec l’accord de Londres en 1945, il y a la création du tribunal militaire international de


Nuremberg par un traité. Il est chargé de punir les grands criminels de guerre des pays
européens de l’axe. Il y aura la condamnation à la peine de mort pour 12 personnes et 12 à la
prison à vie.
Ces condamnations seraient aujourd’hui interdites par le droit international.

Le Tribunal militaire international de Tokyo a été créé par proclamation spéciale du


commandant suprême des puissances alliées Mac Arthur en 1946, conformément à l’autorité
qui lui avait été conférée à la conférence de Moscou en 1945.
L’objectif était de punir les criminelles de guerre du Japon et de ses alliés condamnés pour crime
de guerre, crime contre la paix et contre l’humanité.

La subordination hiérarchique d’un état peut constituer une circonstance atténuante


mais pas absolue.

« Les obligations internationales qui s’imposent aux individus priment leur devoir
d’obéissance envers l’état dont ils sont ressortissants. Celui qui a violé les lois de la guerre ne
peut, pour se justifier, alléguer le mandat qu’il a reçu de l’état, du moment que l’état, en
donnant ce mandat, a outrepassé les pouvoirs que lui reconnaît le droit international ».

Ces juridictions sont critiquées car faites par les alliées elles sont donc partiales.
C’est la justice des vainqueurs qui ne prend pas en compte les bombes atomiques américaine au
Japon. Egalement, cette justice est partielle car on ne juge que les principaux responsables, elle
est limitée.

L’ONU va reprendre cet acquis dans la résolution AG ONU 95 de 1946. L’assemblée


générale va proclamer son attachement aux principes du droit international qui sont reconnus
par le principe de la cour de Nuremberg.

De nature non-conventionnelle :

Elles ne sont pas créées par des traités mais par les organes des organisations
internationales.
Par exemple, il y a eu les tribunaux internationaux ad hoc pour l’ex Yougoslavie et le Rwanda.
Ces tribunaux ont été créés par des résolutions dans le cadre du chapitre 7 de l’ONU car les
résolutions sont plus rapides que les traités internationaux.

Ces tribunaux sont ad hoc :


- ils sont pour un territoire précis (rationae loci)
- ils sont compétents pour une durée limitée (rationae temporis)
- ils peuvent juger certaines personnes (rationae personae)
- ils jugent certains crimes (rationae materiae)
Ces crimes sont divers, ils concernent la violation du droit international humanitaire.

Ces tribunaux ont été relativement efficaces car ils ont permis la condamnation du
président de l’ex Yougoslavie, l’inculpation du chef militaire des Serbes accusée du massacre de
Srebrenica…

Cependant, cette justice a des limites et elle est critiquée car pour pouvoir mener des
enquêtes il faut la coopération des états. Ces tribunaux n’ont pas de forces policières propres, il
est très difficile d’établir les preuves, des procédures coutent chères, la place de la victime et de
ses ayants droits qui doivent obtenir une réparation et une protection est souvent oubliée.
Egalement, la justice est partiale car les chefs d’inculpations ne prennent pas en compte tous les
paramètres. Ils sont très éloignés des citoyens, des populations, c’est l’inverse d’une justice de
proximité.

De nature mixte :

Il s’agit de traités entre un état et l’ONU (coopération juridictionnelle).


C’est un mélange entre la nature conventionnelle et non-conventionnelle. Elle se base sur un
traité entre l’état et l’ONU pour mettre en place une coopération juridictionnelle.
Les procès vont être réalisés par l’état lui-même car son code pénal mais l’état demande une
assistance de la part de l’ONU.

On va chercher à faire une justice de proximité et une réconciliation nationale. C’est pour
cela que les procès sont conduits par l’état lui-même, pour une meilleure mise en œuvre du
mécanisme national et une justice moins couteuse. Elle reste rattachée à la cour pénale
internationale.

L’accord entre l’ONU et le gouvernement de Sierre Leone relatif à la création d’un


tribunal spécial pour Sierre Leone, signé en 2002, pour condamner la violation du droit
international. Les juges seront nationaux et internationaux.
L’accord passé entre l’ONU et le gouvernement cambodgien créant les chambres
extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens en 1999. L’objectif est de traduire en justice
la violation du droit international et cambodgien.

Le statut du tribunal spécial pour le Liban en 2007 : il y avait des juges nationaux et
internationaux. Il avait une compétence très spécialisée car il jugeait les personnes responsables
de l’attentat de 2005 qui a entraine la mort de l’ancien 1er ministre.

B) les juridictions pénales internationales permanentes à vocation universelle

La convention de Rome en 1998 portant sur la création de la Cour pénale internationale


va lui permettre d’exercer une justice internationale, opérationnelle et universelle. Elle est créée
de manière conventionnelle.

La France a signé cette convention. Cependant, la constitution française prévoyait


l’irresponsabilité totale du président de la république pendant ses fonctions.
Or, pour ratifier cette convention de la cour pénale internationale, il aurait fallu violé la
constitution française donc on a révisé la constitution française. Désormais, le président est
irresponsable sauf s’il commet un crime passible d’être jugé par la cour pénale internationale.

Les compétences de la Cour :

- compétences rationae loci. 


Il y a eu des débats au moment de sa création entre une compétence illimitée pour juger tous
les crimes internationaux et une compétence limitée aux états qui ont ratifié cette Cour pour
préserver la souveraineté étatique.
Alors, on a décidé que la Cour ne peut exercer sa compétence que si l’état de nationalité des
auteurs du crimes ou l’état du lieu où s’est produit le crime ont adhéré au statut ou l’ont
accepté.
Il s’agit de l’article 12 du statut de Rome.
En tout, environs 120 états qui ont adhéré mais il y a des absents comme la Chine, la Russie et
les USA.

- compétence rationae materiae


Il s’agit des crimes internationaux passibles d’une sanction prévue par le droit internationale.
Ils regroupent un élément matériel et une élément psychologique énoncés dans l’article 30 du
statut de Rome : l’intention et la connaissance.

Chefs d’inculpation :

- crime de Génocide. Il est défini par l’article 6 et est commis dans l’intention de
détruire en totalité ou en parti un groupe (national, ethnique, religieux, racial…). Il concerne
également la privation de moyen de subsistance, le meurtre, les actes entravant les naissances…

- crimes contre l’humanité. Il est défini par l’article 7 du statut de Rome. Il s’agit
d’une attaque généralisée lancée contre une population civile. Les actes peuvent être des
meurtres, la réduction en esclavage, la déportation, la torture, le viol, la prostitution ou la
grossesse forcée.

- crime de guerre. Il est défini par l’article 8 et consiste en une violation au droit
international humanitaire et du droit international de la guerre. Par exemple, la violence contre
des prisonniers de guerre et des populations civiles.

- crime contre la paix ou d’agression. Ils sont définis par la résolution de l’AG en
2011 par l’article 8 bis du statut de Rome. Ce crime a été rajouté plus tard car il y avait
beaucoup d’opposition. En effet, les états voulaient garder la possibilité de se défendre et ce
crime aurait pu limiter leur capacité à faire la guerre.
Désormais, les individus qui commettent un crime contre la paix peuvent relever de la cour
pénale internationale. Le conseil de sécurité va intervenir pour déterminer s’il y a eu un crime
contre la paix.

- compétence rationae personae


C’est une compétence relative aux personnes qui vont pouvoir être accusées par la Cour.
Alors, pourront être poursuivis par la Cour toute personne (représentant officiel ou non d’un
état) qui a commis directement les crimes ou qui a encouragé et sollicité la commission d’un
crime.
A l’exception du crime contre la paix qui ne concerne que les personnes contrôlant l’action
militaire d’un état.
Comment faire pour les personnes qui exécutées un ordre ? Si l’ordre peut être considéré
comme légal, la personne ne peut pas être poursuivit par la cour. Cependant, lorsqu’un ordre
est donné de commettre un crime, cet ordre ne peut jamais être considéré comme légal.

Par conséquent, la personne qui comment le crime est celle qui l’ordonne, le sollicite ou
l’encourage, le facilite ou y contribue de manière intentionnelle.

- conditions rationae temporis. Le statut est entré en vigueur en 2002 et


l’imprescriptibilité des crimes est énoncée dans l’article 29.
La cour va se limiter aux crimes qui ont été commis depuis juillet 2002 (date à laquelle la Cour
pénale internationale est entrée en fonction). En effet, il ne peut pas y avoir de compétence
rétroactive. Cependant, les crimes commis à partir de 2002 sont imprescriptibles pour les états
qui ont adhéré dès le début au statut de Rome.
Ensuite, d’autres se sont rajoutés comme la Palestine en 2015. Désormais, elle pourra saisir la
Cour pour des crimes commis postérieurement à son adhésion.

Le fonctionnement et la composition :
Fonctionnement : siège à La Haye.
Composition : elle est composée de 18 juges élus par l’assemblée des états parties pour une
durée de 9ans (pour mener à bien les procès qui durent longtemps). Ils représentent les
principaux systèmes juridiques du monde. Egalement, chaque état ne possède qu’un juge
représenté.
Article 36 du Statut de Rome : « Les juges sont choisis parmi les personnes jouissant d’une
haute considération morale, connues pour leur impartialité et leur intégrité et réunissant les
conditions requises dans leurs Etats respectifs pour l’exercice des plus hautes fonctions
judiciaires ».
Cette Cour est divisée en plusieurs sections : les premiers instances et les cours d’appel (voie de
recours).
Elle possède un bureau du procureur choisi par l’assemblé des états membres. Désormais, il
s’agit de Fatou Bensouda.
Qui va pouvoir saisir cette Cour pénale internationale ?
Au début, certains voulaient que le seul compétent pour la saisir soit le conseil de sécurité,
d’autres voulaient que la cour puisse se saisir elle-même.

Elle peut être saisie de 3 façons :

- par un Etat membre (article 14 du Statut de Rome) quand le problème a lieu


sur sont territoire ou à l’encontre d’un de ses ressortissants.

- par le conseil de sécurité de l’ONU (article 13 du Statut de Rome)

- par auto saisine par le Procureur (article 15 du Statut de Rome). En effet, il va


notifier la décision de mener cette enquête aux états concernés et il pourra mettre en œuvre
une enquête judiciaire. Cette enquête doit rendre une décision sur l’admissibilité de l’affaire qui
sera rendue par la chambre préliminaire.

La cour ne va pas agir tout le temps car elle est soumise au principe de complémentarité.
En effet, elle ne doit agir qu’en complémentarité avec les états car ces derniers sont compétents
pour juger les individus.

L’admissibilité de l’affaire par la chambre préliminaire :

La requête irrecevable est définie par l’article 17 du Statut de Rome :

- la poursuite a déjà été engagée par un état

- la décision d’un état de ne pas poursuivre la personne concernée

- le principe non bis in idem : nul ne peut être jugé par la Cour pour des actes
constitutifs de crimes pour lesquels il y a déjà été condamné ou acquitté.

- l’absence de gravité

L’exception est lorsque la Cour pénale internationale prend le rôle de l’état lorsque ce


dernier manque de volonté ou est incapable de mener à bien les poursuites et l’enquête.
Par exemple, quand l’état veut soustraire l’accusé à la Cour pénale internationale ou quand
l’état est incapable de protéger les victimes et la famille des victimes pendant les poursuites
pénales.
Cependant, la Cour ne possède qu’un rôle complémentaire, elle intervient en second lieu et
contrôle la volonté et la capacité des états à juger un crime international.

L’article 18 du Statut de Rome va lui permettre de prendre une décision préliminaire sur
la recevabilité de la demande et se déclarer compétente ou non pour poursuivre l’affaire.
Egalement, un état peut demander à mener l’enquête lui même (sursis à enquêter).

Au final, 4 états ont saisi la Cour, le conseil de sécurité plusieurs fois (par exemple pour le
Soudan et la Lybie) et enfin autosaisie a eu lieu pour le Kenya et la Cote d’ivoire.

Le déroulement du procès :
La procédure orale, contradictoire et publique car les procès sont très longs. La
protection des victimes est prise en compte (l’intérêt supérieur des victimes).

Les sanctions sont définies par l’article 77 du statut de Rome :

- peine d’emprisonnement de 30 ans au plus

- emprisonnement à vie

- amende

- confiscation des profits, biens et avoirs tirés directement ou indirectement du


crime

Egalement, il y a une réparation en faveur des victimes (article 75 du statut de Rome) par la


restitution, l’indemnisation ou la réhabilitation.
Il y a une exclusion de la peine de mort même si certains états parties la prononcent sur leur
territoire.

C) le problème de la compétence universelle

Sa compétence est limitée car dépendante des états qui doivent coopérer avec elle car
les états mènent l’enquête et assurent les arrestations nécessaires. Par conséquent, la Cour a
besoin d’eux pour que la justice soit effective.

Le premier jugement a eu lieu en 2012 et concernait un ancien chef de milice armée du


Congo. Il a été condamné à 14 ans de prison pour crime de guerre.
Le deuxième jugement a condamné un ancien chef militaire à 12 ans d’emprisonnement.

Egalement certains états vont se charger eux-mêmes de mettre en œuvre cette justice
universelle par :
- l’application du critère de territorialité. Les crimes ont eu lieu sur leur territoire
donc c’est à eux de juger les auteurs de ce crime.

- l’application du critère de la personnalité. Les personnes qui ont commis les


crimes sont leurs propres ressortissants donc c’est à eux de les juger.

- l’application du critère de la nationalité de la victime. Les crimes ont été commis


contre ses propres ressortissants.

Ces critères sont insuffisants et les états recherchent à mettre en œuvre une
compétence universelle basée sur des valeurs à protéger.

La recherche d’une compétence universelle : il est obligation pour tous les Etats de juger
n’importe quelle personne sur la base du principe de compétence universelle,
indépendamment du fait que le crime ait été commis par leurs citoyens, sur leur territoire ou
contre leurs propres ressortissants car le crime viole des valeurs universelles.

Par conséquent, du à cette compétence universelle, il y a l’obligation de poursuivre ou


d’extrader.
Si cette compétence universelle devenait réellement effective, elle aurait des
limites comme la présence du suspect sur le territoire, le respect des règles d’immunité et de
prescription, le principe non bis in idem…
Par exemple, l’état ne peut poursuivre quelqu’un qui n’est pas sur son territoire.
Egalement, l’état est obligé de respecter les règles relatives à l’immunité qui concerne les
représentants politiques et militaires d’un état.
Pour finir, l’état ne peut pas juger une personne qui a déjà été jugée pour le même crime.

L’affaire Pinochet : un juge espagnol demande au Royaume-Uni d’extrader le général


Pinochet. En effet, il demande à pouvoir le juger pour des actes de tortures et de meurtres
organisés odonné par l'anciens chefs d'états. Cependant, le juge espagnol et le Royaume-Uni
n’ont pas tenu compte des règles de l’immunité de cet ancien chef de l’état car il a été livré et
jugé au Chili. Mais ce procés n'a pas eu lieu car pinochet n'a pas été extradé

Autre exemple, l’affaire un juge belge qui a émis un mandat d’arrêt à l’encontre d’un ancien
ministre du Congo pour non respect du droit immunitaire. La cour internationale de justice a été
saisie, on lui a pose la question de savoir si cet ancien ministre devait être extradé contre son
immunité due à sa fonction.
La réponse a été : on ne peut pas car le crime a été commis pendant sa fonction officielle.

§2. la protection internationale de l’individu


Ces droits vont permettre aux individus de saisir des juges nationaux et internationaux.
L’Onu a pour mission de protéger les droits de l’homme qui sont reconnus à l’individu. Cette
mission a été officialisée par la déclaration universelle des droits de l’homme adoptée par l’AG
de l’ONU en 1948.
Cette déclaration est universelle car elle reconnaît des droits à tout individu, qu’importe son
état et sa nationalité. Cette déclaration s’est basée sur la déclaration des droits de l’homme et
du citoyen française.
Cependant, cette déclaration est inefficace. En effet, sa valeur universelle n’est qu’une valeur
déclarative donc elle ne possède pas de valeur contraignante.

Egalement, il y a la convention de sauvegarde des droits de l’Homme et des Libdertés


fondamentales de 1950 sous l’égide du conseil de l’Europe. Il s’agit d’un gouvernement
européen dont l’objectif était de construire un espace juridique de protection. Cependant il est
différent de l’Europe. Il a un organe : la Cour européenne des droits de l’Homme qui siège à
Strasbourg.
Elle possède une valeur contraignante et obligatoire pour les états qui l’ont ratifié.
En effet, elle rend des arrêts tous les jours qui condamnent et sanctionnent la politique des
états européens.

Aussi, il y a la convention de Rome de 1950 sous l’égide du conseil de l’Europe.


Puis il y a eu en 1966 le pacte International sur les droits civils et politiques et la même année il
y a eu le pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.
Ils concernent des droits plus précis et politique comme le droit de vote, de la liberté
d’association…
Pour l’économie, il y a la culture, le travail, le droit de subsistance…
Ils possèdent une valeur plus ou moins contraignante car certains juges les estiment
contraignants et d’autres non.

Ensuite, il y a eu la convention américaine relative aux droits de l’homme en 1969. Il


s’agit d’un système juridictionnel avec une Cour internationale américaine.
Aussi, il y a la charte africaine des droits de l’homme et des peuples adoptée par
l’organisation de l’union africaine en 1981. Il s’agit également d’un système juridictionnel avec
une Cour africaine des droits de l’homme.

La déclaration islamique universelle des droits de l’homme en 1981 qui possède des
fondements religieux.

Pour finir, la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne adoptée en 2000
puis modifiée en 2007. Elle a été adoptée dans les textes contraignants de l’union européenne.
C’est un instrument à valeur contraignante et son respect est garanti par la Cour de justice de
l’Union européenne.

Ces textes internationaux reconnaissent les droits de l’Homme, ils sont nombreux et
illustrent la diversité des aires géographique.

I) La reconnaissance internationale des droits de l’homme

A) la singularité des droits de l’homme dans l’ordre juridique international

On va officialiser l’existence de certains droits qui vont être attribués à certains individus.
L’ordre juridique international est singulier car contrairement aux traités internationaux, les
droits de l’homme vont créer des obligations à l’égard des états qui vont limiter leur
souveraineté dans leur rapport aux individus. Le droit international va détacher les individus des
états.
Egalement, les droits de l’homme ont une place particulière car on ne peut pas y déroger. En
effet, lorsqu’un état ratifie une déclaration des droits de l’Homme, il peut très difficilement y
apporter des réserves.

La règle en matière de traités internationaux est la réciprocité des états. En effet, quand
des états signent ensemble un traité et qu’un état ne le respecte pas, cela libère les autres états
des obligations. Cependant, pour les traités des droits de l’homme, cela ne marche pas, il n’y a
pas de réciprocité.

Par conséquent, dans le cas des traités internationaux il y a une absence de dérogation
et une absence de condition de réciprocité entre les états. Une fois engagé dans un traité des
droits de l’Homme, on peut difficilement s’en retirer.

L’universalité pose des problèmes comme des problèmes de coordination entre les


textes, de divergence idéologique et d’entrave technique.
En effet, la multiplication des traités pose des problèmes de coordination car souvent les
mêmes droits sont reconnus dans ces textes mais avec des interprétations différentes en
fonctions des juges et des aires géographiques.
Il y a des conceptions Marxistes, libérales, mais sous l’égide de l’ONU on tente une
uniformisation des valeurs.
Egalement, les différentes aires géographiques créent des priorités différentes avec parfois plus
le droit des peuples que des individus ou plus de droits sociaux que de droits individuels etc.
Ces textes de plus en plus nombreux connaissent des obstacles car beaucoup sont signés mais
pas forcement ratifiés.

B) le contenu des Droits reconnus aux individus

Les droits individuels : il concerne l’individu physique en tant que tel, la personne
même.
Il y a 2 générations de droit.
1° génération : les droits de nature politique et civil comme la liberté, le recours juridictionnel,
le droit de vote, la liberté d’expression, de croyance, le principe d’égalité…
Il s’agit de la liberté d’action de l’individu.
2° génération : les droits sociaux et économiques. Ils sont apparus après la 2GM. Par exemple,
en France dans le préambule de la constitution de 1946 (droit à faire, à obtenir quelque chose
de la part de la collectivité). Egalement, il y a eu le droit au mariage, à la nationalité, à la santé, à
un logement, au travail…
Ils permettent à l’individu d’obtenir quelque chose de l’état, c’est un droit créance.

Les droits collectifs : ils sont reconnus à des groupes très différents comme un peuple, la
famille, une ethnie, un groupe religieux.
Cette reconnaissance pose des problèmes car les états n’aiment pas trop reconnaître des droits
à des groupes collectifs.
Cependant, le pacte des Nations Unies sur des droits civils reconnaît des droits aux minorités
mais des états ont émis des réserves à ce sujet comme la France car il est impossible de faire
des discriminations donc de reconnaître des distinctions entre les citoyens. Pour la France, la
nation est une et indivisible donc il ne peut pas y avoir de distinction entre les nationaux.

Les droits de solidarité :


Il s’agit des droits de la 3e génération, ils regroupent plein de droit comme l’environnement, la
paix, le droit au patrimoine commun de l’humanité…
Le point commun est dans la reconnaissance de l’Humanité.

Y-a-t-il une hiérarchie dans ces droits ?


Certains énoncent la présence de droit mère comme le principe de dignité de la personne
humaine et d’autres pensent qu’ils sont indivisibles.
Cependant, dans la réalité, les juges rendent des décisions qui indiquent une certaine
hiérarchie.
Par exemple, la CIJ en 2010 va rendre l’arrêt Diallo où elle considère que l’interdiction de la
torture fait partie des règles du droit international que les états sont obligés de respecter en
toutes circonstances et en dehors même de tout engagement conventionnel.
Ce serait un droit supra conventionnel qui viendrait reconnaître des principes et qui
s’imposerait à tous.

II. les procédures de protection des droits de l’homme

Il y a une nécessité à l’effectivité des droits de l’homme. En effet, il faut que les individus
puissent les invoquer devant le juge.
Ces textes des droits de l’homme vont prévoir des procédures des droits de l’homme, certaines
sont plutôt de nature administrative et d’autre politique.

A) les procédures administratives ou politiques

Certaines vont chercher l’efficacité dans la confidentialité et d’autres vont favoriser la pression
de l’opinion publique mondiale.
Il y a plusieurs mécanismes :

- droits de pétition. En effet, certains organismes prévoient pour les individus de mettre
en œuvre un droit de pétition pour revendiquer la protection d’un droit. Ce droit existe par
exemple devant la commission des droits de l’homme de l’ONU, permet aux individus de
dénoncer les violations qu'ils ont subi par les états. PERMET AUX INDIVIDUS D4ACCEDER 0
TRIBUNE MONDIALE POUR D2NONCER LE COMPORTEMENT DE CERTAINS 2T2TA.
- contrôles administratifs. Par exemple, le conseil des droits de l’homme créé par la
résolution de l’AG ONU en 2006. Il est chargé d’examen périodique des droits de l’homme au
sein des états de l’ONU. Ce rapport est rendu public donc permet de rendre public la situation
des droits de l’homme dans tous les états membres de l’ONU. Organe internationaux
spécialement chargé pour faire des enquetes et rapport sur le comportement de certains états.
Conseil des droits de l'homme

- contrôles politiques avec le Haut Commissariat des NU. Il est plus confidentiel car il
s’agit d’un contrôle interétatique (un état qui va faire pression sur un autre état) ou un contrôle
trans-étatique (les ONG qui peuvent dénoncer le comportement de certains états et l’opinion
publique mondiale).

Dans l’ONU, il y a des organismes capables de faire pression comme le haut commissariat des
nations unies aux réfugiés, des droits de homme... Ils exercent une pression morale et publique
en organisant des conférences mondiales, fait des contrôles politiques.

B) les procédures juridictionnelles

Elles sont plus efficaces car un juge va condamner un comportement. Cependant, elles
sont plus développées sur le plan régional qu’universel. La cour internationale de justice ne peut
pas être saisie par les individus. Le juge va etre spécialement chargé de contrôler que l'état
respecte bien le droits de l'homme et encourir des sanctions s'il le faut.

L’exemple du système de protection de la CEDH :

rédigé en 1950 et dessuite accompagné d'un systeme de protection juridictionnelle siege à


strasbourg. Créé par le conseil de l'Europe dans le but de maintenir la paix en europe par la
création d'un espace démocratique. Il est le plus performant et est chargé de garantir la
convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Cette Cour
européenne possède un juge par état. Juge élu pour 9 ans.

Il y a deux types de recours :

- interétatique : tous les états membres peuvent saisir cette cour. Par exemple, la
Géorgie a saisie la Cour pour dénoncer le comportement de la Russie et l’Ukraine a saisie la cour
pour le comportement belligérant de la Russie.

- recours individuel : il existe depuis 1998. Tous les individus européens ont la possibilité
de saisir la Cour Européenne des droits de l’Homme (les personnes physiques et les groupes).
Elle peut être saisie à partir du moment qu’un individu se dit victime de la violation de la
convention par un des états membres. Cependant, il faut pouvoir le prouver et on ne peut la
saisie qu’après épuisement des droits de recours au sein de son état.

Les condamnations représentent des obligations négatives et positives à la charge des


états. Il s’agit de réparation par indemnité sous le contrôle du conseil de l’Europe. Elle peut
obliger l'état à agir libérer un individu ou à ne pas agir.
La Cour peut condamner un état à payer des dommages et intérêts pour réparer les dommages
subits. Cependant, ce n’est pas parce que l’état est condamné qu’il va respecter la décision donc
le conseil de l’Europe va exercer une pression et un contrôle sur ces états membres.
La Cour s’applique aux membres du continent européen qui l’ont ratifié. Cependant, la Cour a
rendu certains arrêts qui montrent que la convention peut avoir un champ d’action
extraterritoriale.

Le champ d’application extraterritoriale de la CEDH :


- La CEDH en 2001 : Barkovic contre Etats membre de l’OTAN
Il s’agit d’une victime yougoslave de bombardement de l’OTAN. Il a saisi la Cour pour condamner
ces bombardements. Cependant, la Cour ne peut pas l’accepter car l’OTAN n’est pas signataire
de la convention.

- La CEDH en 2003 Ocalan contre Turquie


L’Ocalan est un parti terroriste. Dans cet arrêt, Ocalan a été arrêté en dehors du territoire Turc
et il saisit la Cour pour se plaindre de cette arrestation. La CEDH ne peut pas s'appliquer. Mais la
Cour va accepter car c’était sous le contrôle des autorités turques.

- La CEDH en 2011 Al Skeini contre Royaume-Uni


Il concerne le comportement des forces armées du RU pendant la guerre en Irak contre des
irakiens et des prisonniers de guerre. Cela s’est déroule en Irak mais elle concerne les forces du
RU qui ont emporté la convention.

- La CEDH en 1989 Soering contre Royaume-Uni

- La CEDH en 2010 Al Saddon et Mufdhi contre Royaume-Uni


Il y a un problème d’extraction car des personnes devaient être jugées et condamnées à la peine
de mort dans leur pays. Cependant, la Cour européenne a précisé qu’on ne peut extrader en
dehors de la zone de sauvegarde une personne sans la certitude qu’il bénéficiera des garanties
de l’article 3 de la convention qui interdit la torture, les traitements inhumains et dégradants
(donc la peine de mort).
Par conséquent, la Cour donne à la convention un champ extraterritorial car les personnes
concernées n’étaient pas européens et les autorités des RU avait le choix de l’extradition ou
non.

Les arrêts n’ont d’une autorité relative de chose jugée donc ils n’ont un effet qu’entre les
parties. Cela limite la portée de ces arrêts car ils ne sont obligatoires que pour l’état concerné
donc la Cour a inventé un système qui a allongé ses compétences.
Il s’agit du système de l’arrêt pilote : elle va rendre des arrêts qui vont traiter d’un contentieux
de masse et qui concernent plusieurs états.

L’arrêt pilote : CEDH en 2013 Canali contre France


La cour condamne la France pour les conditions de vie dans les prisons françaises (traitement
inhumain et dégradant) car il faut au minimum de 9 m2 par individu, des sanitaires individuels
et une source de lumière naturelle.
Cela concerne essentiellement la France mais aussi d’autres d’états.
Délai de jugement tres long car beaucoup d'enquete. Traitement d'une requete 5 à 8ans

Section 2 Les autres acteurs collectifs


§1. les organisations non gouvernementales
Les organisations non gouvernementales ne représentent pas les états. En effet, elles
sont indépendantes et vont représenter des intérêts de la société civile et des individus.
Il s’agit d’entité fondée par l’initiative privée et qui se compose essentiellement de personnes
privées poursuivant un but non lucratif, dans des domaines qui touchent les relations
internationales comme les droits de l’Homme, l’environnement et la libre circulation.
Ces organisations se sont démultipliées sur la scène internationale et la transforment. En
effet, leur nombre leur donne du pouvoir et leur permet d’influence sur la scène internationale.

I) la personnalité juridique des ONG


La personnalité juridique interne : En effet, ces organisations sont des organismes
collectifs organisés avec leur règlement et leur discipline. Elles ont des buts, des missions et des
moyens pour y parvenir. Il faut qu’elles soient établies quelque part, donc qu’elles siègent à
l’intérieur d’un état. Alors, elles vont pouvoir être déclarées sur ce territoire et ce territoire les
reconnaît en tant ONG.

La personnalité juridique internationale : En effet, ces organisation vont jouer une


fonction au sein des relations internationales car elles vont dialoguer, échanger et coopérer
avec les états et les organisations intergouvernementales.
On va souvent reconnaître les ONG de façon implicite donc les états acceptent d’avoir des
échanges avec elles.
La reconnaissance explicite est plus rare. C’est le cas de la croix rouge (une des premières), cela
lui donne un pouvoir important. En effet, cette personnalité leur donne une indépendance.
Cependant, il faut le relativiser car elles sont dépendantes des états et des organisations
intergouvernementales en ce qui concerne leur financement et leur moyen d’action.

II) le rôle des ONG sur la scène internationale

Les ONG sont à l’origine de traités internationaux. En effet, elles sont à l’origine ou à la
rédaction de certains traités internationaux. Par exemple, le traité relative aux désarmements.

Elles représentent un moyen de pression par l’opinion publique. En effet, sur la scène
internationale, elles ont une capacité de dénoncer et de diffuser cette dénonciation. Cela agit
sur l’opinion publique.

Elles ont un rôle de contrôle permanent des états. Cela constitue une pression car un
contrôle permanent est réalisé par des enquêtes et des témoignages pour dénoncer les
violations du droit international.

Les ONG ont un rôle d’amicus curiae auprès de juridictions internationales. En effet, dans
les procès internationaux, elles sont invitées à témoigner pendant des procès qui visent à
sanctionner le comportement d’un état, elles soutiennent les victimes.

Egalement, elles ont un rôle consultatif énoncé dans l’article 71 de la charte de l’ONU :


« Le conseil économique et social peut prendre toutes mesures utilisées pour consulter les ONG
qui s’occupent des questions relevant de sa compétence ». Les ONG ont un rôle d’expert et
donnent des propositions de réforme. Aussi, elles sont de plus en plus important au sein de
l’ONU.

Elles ont un rôle technique d’assistance. Par exemple, la résolution AG 43-131 de 1988
relative à l’assistance humanitaire pour les victimes de catastrophes naturelles et de situations
d’urgence. En effet, cette mission est facilitée par les décisions de l’ONU car les ONG doivent
bénéficier d’une liberté d’accès aux victimes. C’est une sorte de droit d’ingérence humanitaire.

§2. diversification des acteurs collectifs


I) les mouvements de libération nationale

Les mouvements de libération sont des groupes de personnes plus ou moins organisés
qui se livrent à une lutte dans l’objectif de parvenir à la création d’un Etat indépendant et visent
à la représentation d’un peuple.
Pour exister, ces mouvements ont besoin d’une légitimité et de la reconnaissance d’états
et OII. Cependant, ils possèdent un statut problématique car ils ne sont pas encore des états
mais ils n’auront une pleine légitimité que lorsqu’ils auront la reconnaissance des états.

Leur statut juridique prévoit qu’ils sont reconnus des Etats, qu’ils possèdent une
personnalité juridique fonctionnelle et transitoire, puis qu’ils ont la possibilité de signer des
accords internationaux. Cette personnalité juridique doit être fonctionnelle pour leur permettre
d’atteindre leur but.
Ces mouvements ont une certaine existence sur la scène internationale car ils peuvent signer
des accords internationaux comme le FLN (front de libération nationale de l’Algérie) qui a signé
un accord avec la France pour indépendance de l’Algérie accord d'évian signé en 1962.
Ce statut est renforcé au sein de l’ONU par le statut d’observateur.

La qualité d’observateur :

Cette qualité permet d’être représenté au sein de l’ONU, il permet aux peuples disposer d’eux-
mêmes. Ils sont comme un état de l’ONU sans le droit de vote.

- Résolution AG 2918 de 1972 questions des territoires administrés par le Portugal


Cette résolution a donné le droit à des mouvement d’indépendance de participer aux débats et
aux travaux sur les territoires administrés par le Portugal.

- Résolution AG n° 3210 de 1974, invitant l’OLP à participer aux délibérations sur les
questions de la Palestine

- Résolution AG ONU 3237 en 1974, confère à l’OLP le statut d’observateur

- Résolution AG ONU en 1988 : la désignation d’OLP est remplacée par celle de la


Palestine

- Résolution AG 67/19 de 2012 de la Palestine devant Etats non membre de l’ONU


Cela confère à la Palestine le statut d’un véritable état grâce au statut d’observateur. Elle aura
plus de droit comme être membre de l’ONESCO qui pourra apporter des aides pour le
développement économique et culturelle et elle pourra ratifier le traité relatif à la cour pénale
internationale.

II) les entreprises multinationales

Les entreprises multinationales ont de plus en plus de pouvoir sur la scène


internationale et cela pose des problèmes.
Une entreprise multinationale est un groupe de sociétés privées opérant sous un régime de
propriété ou de contrôle commun, et dont les membres sont constitués conformément à la loi
de plus d’un Etat avec un but lucratif dans certains secteurs économiques et industriels et qui
exercent leurs activités sur le territoire de plusieurs Etats par le biais de leurs filiales ou
succursales.
Elles ont un régime juridique compliqué dû au plusieurs états et sociétés.
Puis, exerçant leurs activités sur plusieurs états, elles échappent souvent à la souveraineté
étatique.

Il y a une société mère qui siège sur un territoire déterminé donc il n’y a pas la
dispersion des actions de la société et les financements sont contrôlés par la société mère.
Mais l’activité de cette société mère va se dérouler ailleurs, sur le territoire de plusieurs états.
En effet, chaque filiale est implantée sur le territoire d’un état déterminé et soumise aux règles
cet état.
Donc elles sont soumissent à un droit hétérogène.

Critiques :

- remise en cause la souveraineté des Etats en raison de leur poids étatique. En effet,
elles peuvent décider d’échapper à la réglementation des états car elles peuvent se déplacer.

- développement d’un droit international (normes internationales) parallèle. En effet, par


leur poids financier, elles peuvent prendre des décisions qui peuvent avoir un rôle essentiel sur
le droit international, ces normes rentrent parfois en contradiction avec le droit international
classique

- violation des droits de l’Home sans responsabilité :

 la fourniture de biens et de services aux auteurs de crimes en subventionnant des affaires


illégales en matière de droit international comme la société qui a fourni le gaz ziclon B pour
l’extermination des juifs. Le procès de Nuremberg a tenté de poursuivre en justice ces firmes.

 « sécurisation » de l’entreprise. En effet, pour protéger leurs locaux, elles ont recours à des
para militaire qui permettent aussi d’éviter les revendications syndicales.  

 les chaines d’approvisionnement où il y a la pratique de traite des êtres humains, le travail des
enfants…

 des partenariats d’affaires avec des organismes plus ou moins illégaux qui peuvent appartenir
à des groupes terroristes, mafieux, des mouvements de rébellion, des milices privés.

 elles portent atteintes à l’environnement

Elles peuvent difficilement être tenues comme responsable sur la scène internationale car il est
difficile d’identifier l’auteur d’un dommage. Elles sont difficiles à poursuivre en justice car elles
échappent aux réglementations du droit international.

Tentatives de réglementation internationale :

- la responsabilité sociale des entreprises avec l’intégration volontaire par les entreprises
de préoccupation sociale et de préoccupation environnementale. Cela donne une image de
marque plus vendeuse.

- l’adoption de codes de conduite comme la commission des sociétés


transnationales mise en place par l’ONU et le pacte mondial des nations unies qui a certains
principes directeurs comme respect des droits de l’homme, du droit international du travail et
du droit de l’environnement.
Il s’agit de déclaration d’intention mais l’essentiel est de pouvoir les poursuivre en justice.

- vers une responsabilité juridique des firmes multinationales.


En effet, il y a une application de normes pénales aux dirigeants. Cela est compliqué car le statut
des tribunaux ne prévoit pas que l’on puisse juger des organismes collectifs et il est difficile
d’identifier un individu physique car il s’agit d’un groupe, d’une société. Ex: Monsanto, certains
évoquent un écocide → procès international pour juger Monsanto, c'est un procès symbolique

- les normes des nations unies sur la responsabilité des sociétés transnationales et
autres entreprises commerciales en matière de droits de l’homme en 2003. Elle est à l’initiative
des USA.
Ces normes ont été adoptées mais elles ne sont pas contraignantes.

US alien tort Claims act (ACTA) : les tribunaux des USA peuvent être saisis de tout délit commis
en violation du droit international qu’il soit commis sur le territoire des USA ou à l’étranger.
Cet acte va permettre aux victimes d’une violation du droit international de demander
réparation devant les tribunaux américains. Cependant, il faut que la société soit
économiquement active sur le territoire américain.

Partie 2. Les relations internationales :


systèmes d’intégration variables des
Deux manière de voir la scène internationale : L’universalisme représente le village
mondial, une utopie. Au contraire, le relativisme considère que l’on est tous isolés et
indépendant.
L’équilibre est représenté par Mireille Delmas-Marty dans le « pluralisme ordonné ».
Dans le pluralisme, il y a plusieurs états et ordres juridiques. Il n’y a pas d’uniformisation mais
ces différents états finissent par s’harmoniser et se coordonner.
Il y a beaucoup de systèmes juridiques mais les juges de chaque système dialoguent entre eux.

Entre les états, il y a différente vitesse d’intégration. En effet, les états ont des relations
plus ou moins proches et intégrées. Par exemple, l’Union Européenne possède une relation très
intégrée et l’ONU possède une relation beaucoup moins intégrée avec des états nombreux et
différents.

Il y a 2 types de variations sur les relations d’intégrations des états. Tout d’abord,
spatiales et fonctionnelles, en fonction des lieux géographiques, des domaines comme
l’économie, le social…
Puis, les relations juridiques entre les états avec les règles de droit qui relient les états entre
eux.

Chapitre I : les variations d’intégration spatiales et


fonctionnelles
Section 1 : les variations d’intégration spatiales
Les relations entres les états sont plus ou moins intégrées avec un mouvement qui va du
régional à l’universel. Par exemple, pour le régional, il y a l’Europe avec des relations fortes et
intégrées et pour l’universel, il y a l’ONU avec des relations moins intégrées.
La protection des droits de l’homme peut être faite dans le cadre universel et dans le
cadre régional avec de multiples protections des droits de l’homme. Le cadre régional relativise
l’universalité des droits de l’homme car ils ne possèdent pas forcement les mêmes droits et
n’ont pas forcément les mêmes définitions.
Malgré les variations régionales, il y a de plus en plus des mouvements d’universalisation
comme au niveau du travail des juges des différents pays car ils font des études comparatives
des jurisprudences, ils s’imitent et cherchent des solutions similaires.
En matière de protection des droits de l’homme, il y a un mouvement vers l’universalisation.

L’Onu est une tribune mondiale où l’on réfléchit à l’universalisation de certaines règles.
En effet, il y a un certain modèle universelle qui semble imposé par l’ONU à destination des
états.
Il s’agit du modèle de la démocratie pluraliste. Effectivement, idéalement, un état doit être une
démocratie libérale avec un principe de liberté du commerce et des échanges. Ce modèle est
développé par l’ONU et tend à être imposé à l’ensemble du monde.

Par exemple, la résolution 940 du CS de 1994 autorisant une intervention militaire en Haïti.
Cette intervention militaire repose sur l’idée d’imposer à Haïti l’organisation d’élections libres
pour qu’Haïti puisse devenir un état démocratique. Le but est la démocratie pluraliste.

Cependant, l’universalisme c’est assez inefficace et les regroupements d’états régionaux


sont plus efficaces grâce à leur proximité. En effet, dans un cadre régional, les états partagent
les mêmes cultures juridique et politiques, la même économie avec des PIB ressemblant et des
échanges depuis plus longtemps. Le cadre régional offre des intégrations d’états plus réussies
que le cadre universel.

§1. Les relations dans un cadre universel


I) la famille des NU : ONU et institutions spécialisées

L’Onu est composé de multiples organisations spécialisées qui lui sont rattachées par un
lien juridique.
Tout d’abord, les organes subsidiaires sont prévus par article 7 paragraphe 2 de la charte de
l’ONU.
Ils peuvent être créés par l’AG, le CS et le conseil économie et social. Ils sont très nombreux et
possèdent différentes formes comme des commissions, des comités, des conseils, des groupes
de travail et d’experts.

Le Haut commissariat des nations unies aux réfugies (HCR)

Il est créé par l’AG de l'ONU en 1950, dès le début de l’ONU. Il est créé dans l’urgence pour venir
en aide aux nombreux réfugiés européens qui ont été déplacés pendant la 2GM. L’AG lui confit
un mandat de 3ans.

Les origines : la résolution 428 AG de 1950.


Puis, la convention des nations unies relative au statut des réfugies est adopté en 1951.

Ses missions : conduire et coordonner l’action internationale pour la protection des


réfugiés à travers le monde et la recherche de solution à leur problèmes.

- la protection du droit d’asile donc le droit d’être réfugié sur un autre territoire
- la recherche des solutions durables aux problèmes des réfugiés en les aidant à rentrer
chez eux ou à s’installer dans un autre pays quand le retour au pays d’origine est impossible

- l’aide aux apatrides, ceux qui n’ont pas de nationalité donc pas de pays d’origine

- les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays pur des raisons de sécurité,
économique ou climatique

- la prévention des déplacements forcés de population en intervenant de façon


diplomatique avec les états pour les encourager à créer des conditions propices au
développement économique et pour que les états règlent de manière pacifique leur conflit

- la réintégration des rapatriés dans leur pays d’origine pour éviter les situations
d’instabilité

Au début le HCR n’était prévu que pour 3 ans mais en 2003, il existait encore donc on lui a
donné un mandat illimité.

Les structures et le fonctionnement : le HCR est placée sous la direction de l’AG et du


conseil économique et social des NU (ECOSOC).
Les missions ont lieu sur le terrain donc son administration est complexe. Il possède un
personnel nombreux qui a besoin de sécurité, d’être approvisionné en matériel et de circuler
librement.

Sa composition : étant placé sous la direction de l’AG et du conseil économique et social,


il n’est pas un organisme autonome. Il va être doté d’institutions qui vont lui permettre d’agir et
d’accomplir sa mission.

- le comité exécutif du HCR avec les représentant des états membres des NU et des
représentant désignés par l'AG. Ce comité va prendre les mesures d’exécution pour que le HCR
assure ses missions et il va déterminer son budget.

- le haut commissaire qui est actuellement M ; Antonio Guterres nommé par l’AG de
l’ONU. Il représente le HCR à travers le monde et dépose un rapport annuel.

- des départements spécifiques sont basés à Genève et vont s’occuper de domaines


précis comme la finance, des relations extérieures, des opérations sur le terrain…

- des bureaux régionaux situés dans de nombreux pays et qui permettent une liaison
entre le siège et l’étranger.

- le bureau de l’inspecteur général qui est chargé du fonctionnement du HCR, assure une
mission d’audit interne, de vérification de la qualité de la gestion, qu’il n’y a pas de corruption,
de détournement d’argent. Il va s’assurer de la réputation du HCR et protéger son personnel
contre d’éventuelles attaques.

La première année de sa création, son budget était de 300 000 $ et aujourd’hui il est de
5,3 milliards $. Selon le HCR, il y avait en 2014, 50 millions de personnes déplacées à travers le
monde. Ses actions sont très liées à l’ONU car il assure le maintient de la paix, de la sécurité
internationale et le développement des relations amicales entre les pays.

Le programme des nations unies pour le développement (PNUD)

Les origines : les résolutions 2029 en 1964 intitulées « au service du progrès »qui
fusionne deux instruments existants : le programme élargi d’assistance technique de 1949 et le
fonds spécial de 1958 pour fonder le PNUD.

Ses missions : le programme d’aide internationale au pré-investissement pour aider les


états à développer leurs ressources, leurs infrastructures, leurs technologies, leurs recherches
pour être plus performant sur le plan économique. Il s’applique surtout pour les pays en voie de
développement.

- une gouvernance démocratique. Par exemple, assurer des élections régulières, éviter
les conflits internes…

- la réduction de la pauvreté

- la prévention des crises et le relèvement d’un état après une crise

- l’environnement et le développement de nouvelles énergies

- le VIH/ le sida

Ce programme dispose d’un fonds budgétaire : le fonds d’équipement des NU (UNCDF)


ainsi que le programme des volontaires des nations unies (VNU, son personnel).

Le PNUD se dote d’un plan stratégique. Par exemple, pour 2014-2017 il s’agit d’ « évoluer
avec le monde ».

Sa structure et son fonctionnement : ils sont sous contrôle de l’AG et conseil économique
et social.

- le conseil d’administration qui gère le budget. Ce conseil est en comité restreint et les
membres sont élus par le CS de l’Onu. Il y a un lien fort entre le maintient de la paix et le
développement économique.

- un administrateur qui exécute les décisions prises par le conseil d’administration et les
programmes d’assistance aux états.

Les institutions spécialisées définies par article 57 de la charte de l’ONU, sont interétatiques
mais elles sont reliées à l’ONU par un accord signé entre elles et le conseil économique et social.
L’organisation internationale du travail (OIT)

Les origines : elle est fondée en 1919 par le syndicaliste français Albert Thomas et est
intégrée en 1919 de la SDN. Puis, elle est devenue une institution spécialisée par un accord de
1946. Il s’agira d’une des premières institutions spécialisées reliées à l’ONU.

Sa mission : promouvoir la justice sociale et le respect des droits de l’homme dans le


monde du travail. Elle est apparue suite à la révolution industrielle qui a amené beaucoup de
question pour les ouvriers.
Alors, l’organisation va préparer des textes qui sont destinés à régler les problèmes posés par le
monde du travail comme la règlementation des heures de travail, le recrutement de la main
d’œuvre, le salaire convenable, la protection des travailleurs, la liberté syndicales…
L’adoption de nombreux textes a influencé les états. En effet, le code français du travail est
influencé par les textes de l’OIT.

Sa structure et son fonctionnement : il s’agit de la seule organisation dont les organes


sont composés paritairement de représentants des patrons, des salariés et des états. Elle donne
lieu à un dialogue social.

- le conseil d’administration est un conseil exécutif de l’organisation composé de 56


membres. Il y a toujours 10 sièges pour les représentants des états dont l’importance
industrielle est la plus considérable.

- le bureau international du travail (BIT), siege à Genèvec’est le secrétariat avec à sa tête


un directeur général élu par le conseil d’administration et qui doit représenter l’OIT à travers le
monde.

- le directeur général, actuellement Guy Ryder ancien syndicaliste

II) l’organisation mondiale du commerce (OMC)

Elle fait partie des 3e piliers de l’ordre international économique qui a été créé après la 2GM
(autres pilliers : FMI et banque internationale).

Les origines : l’organisation est issu de la GATT (général agreement on tarifs and trade)
qui est un accord international sur le commerce signé en 1947 à Genève dans l'idée d'éviter la
guerre.
Il s’agit d’un simple accord mais sur la base de cet acte va se constituer une véritable
organisation internationale intergouvernementale. L’OMC apparaît réellement en 1994 avec
l’accord de Marrakech. Aujourd’hui, il y a environs 160 états membres dont la Russie en 2011.

Les principes :

- principe du consensus donc tous les membres ont les mêmes droits

- principe de non-discrimination dans les échanges commerciaux

- ouverture des marchés et diminution des tarifs douaniers. L’objectif est la libre
circulation des biens et des services.

- système de la clause de la nation le plus favorisée selon laquoelle les avantages


commerciaux consentis à un pays signataire doivent également bénéficier aux autres.

Sa missions : l’unification des règles commerciales et les libéraliser.

- mise en œuvre des accords commerciaux multilatéraux (obligatoire pour tous les états),
ex : accord états-unis, canada, france

- compétence étendue sur les accords plurilatéraux (pour les états qui l’ont accepté, dans
un secteur précis du commerce)

- extension de la compétence vers le domaine de la santé et de l’environnement.


L’objectif est d’englober l’ensemble des activités humaines, des biens et des services dans un
logique de marché.

- système de règlement des différents du commerce international (régler les litiges)

Sa structure et son fonctionnement :

- conférence ministérielle réunie tous les deux ans les ministres de l’économie des états
membres

- conseil général réuni une fois par mois avec les représentants des états

- conseils spécialisés dans chacun des accords annexés

- le secrétariat et directeur général Roberto Azevedo

- organe de règlement des différents avec tous les représentants des gouvernements et
recherche des solution aux litiges par la voie du consensus

L’OMC est très complexe et délicate car il y a une difficulté à uniformiser les zones
commerciales car les seules zones de libre échange se font à l’échelle régionale (union
européenne) et cela est impossible à l’échelle mondiale.
Egalement, les USA ont tendance à vouloir complexifier les échanges commerciaux en créant
des accords seulement avec UE, « le marché transatlantique ».

§2. Les relations dans un cadre régional


Ces relations sont plus intégrées et plus efficace, moins distendues car les états sont plus
proches sur le plan économique, culturel…elles ont donc une meilleures compréhension des
contexte regionaux Cependant, ce n’est pas toujours le cas, parfois des relations très
conflictuelles.

• Afrique :
- union africaine (UA) :
- communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en 1975 

• Amérique :
- association des Etats de la Caraïbe en 1994 (AEC)
- accord de libre échange Nord-américain en 1994 (ALENA)
- MERCOSUR ou marché commun des pays d’Amérique du sud en 1991
- OEA en 1948 pour la paix, la sécurité, la démocratie et le développement économique, social
et culturel
- pacte andin en 1969

• Asie
- association des Nations du sud est asiatique (ASEAN) en 1967
- l’association sud-asiatique pour la coopération régionale (SAARC) en 1983

• Europe
- conseil de l’Europe en 1949
- l’Union Européenne en 1957
- OCDE
- OTAN

• Moyen Orient et Afrique du Nord :


- ligue arabe fondée le 22 mars 1945
- organisation de la Coopération islamique en 1969
- Union du Maghreb arabe en 1989

L’Union pour la Méditerranée (processus de Barcelone ou EUROMED initié en 1995) : l’Union


Européenne et Algérie, Autorité palestinienne, Égypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Syrie,
Tunisie, Turquie, Albanie, Mauritanie, Bosnie-Herzégovine Monaco et le Monténégro. Processus
récent et complexe. Elle vise une coopération du bassin méditerranée avec des éléments très
hétérogènes.

I) l’union africaine
Origines :

L’OUA créée en 1963 (après la décolonisation) par 32 Etats avec l’adoption de la charte
africaine des droits de l’homme en 1981. L’objectif était d’être plus fort sur la scène
internationale.

L’Union Africaine est créée en 2002, à Durban, en application de la déclaration de Syrte


en 1999 par 54 membres. L’Union Africaine va plus loin dans la coopération car renforce le
processus d’intégration économique des états membres.

Missions :

• l’unité et la solidarité des pays africains

• la défense de la souveraineté, le l’intégrité Tale et de l’indépendance des pays membres


(cela est important car il s’agit d’états issus de la décolonisation)
• condamne les coups d'états

• la paix et la sécurité sur l’ensemble du continent (le plus difficile à l’heure actuelle)

• la promotion de la démocratie et des droits de l’homme

• favoriser la coopération internationale : faire de l’Afrique un acteur majeur des échanges


mondiaux

Structure et fonctionnement :

• conférence de l’union : il s’agit d’un organe plénier composé de tous les chefs d’état et
de gouvernement des 54 membres de l'union africaine, chaque état a une voix. Décision
prise par consensus ou par majorité des 2/3

• conseil exécutif : organe plénier, composé de l’ensemble des ministres des affaires
étrangères des pays membres, il exécute les décisions prises par la conférence de l’union

• commission : le secrétariat

• parlement panafricain : composé de députés désignés par l’ensemble des parlements


des pays membres, c’est un organe consultatif, il donne des avis, des recommandations

• comités techniques spécialisés : fait des études, des rapports, des expertises, il est
composé de membres de gouvernement et de hauts fonctionnaires
• conseil économique et social : composé de représentants des milieux économiques et
sociaux professionnels cad la représentation de la société civile, c’est un organe
consultatif
• institutions financières : banque centrale africaine, fonds monétaire africain, banque
africaine d’investissement, elles donnent un budget et une politique monétaire et
économique

• cour de justice : règle les litiges entre les états membres

Il y a des critiques sur l’inefficacité de l’Union Africaine. Elle serait défaillante en matière
de politique économique et militaire. Par exemple, au Mali et en Cote d’Ivoire, une aide
extérieure des grandes puissances a été nécessaire.
Egalement, l’Union Africaine a du mal à faire appliquer ses décisions par l’ensemble des états
membres. Cela est dû à l’absence d’une armée et une politique de défense commune, ainsi que
la difficulté à mettre en place des infrastructures économiques communes.

Néanmoins il y a eu des réussites avec la mise en place de la Cour africaine des droits


des peuples et des hommes en 1998. Cette Cour peut être saisie par états membres pour porter
plainte contre le comportement d’un autre état membre.
Les individus n’ont pas encore le droit de saisir cette Cour africaine.

Également, le conseil de sécurité et de paix en 2004. Il s’agit du principe de non-


indifférence qui permet d’écarter le principe de non ingérence et d’intervenir dans chacun des
états membres en cas de violation grave des droits de l’homme. Cela permet une prévention
des conflits dans l’espace africain et une consolidation les processus de paix et de
reconstruction.
Elle est composée de 15 membres dont 5 avec un mandat de 3 ans, 10 avec un mandat de 2ans.
Il n’y a aucun membre permanent mais un roulement entre les états au sein de ce conseil de
sécurité. Sans droit de véto.

II) l’organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE)


Origines :

En 1973 : « processus d’Helsinki ».


En 1975 : signature de l’acte final d’Helsinki
Il y a alors un dialogue entre le bloc Est et Ouest.

Il y a l’adoption du « décalogue » qui représente l’adoption de normes contraignantes à


destination des états qui ont signé ce processus.
Il contient : égalité souveraine, respect des droits inhérents à la souveraineté ; non-recours à la
menace ou à l’emploi de la force ; inviolabilité des frontières ; règlement pacifique des
différends ; non-intervention dans les affaires intérieures ; respect des droits de l’homme et des
libertés fondamentales ; égalité des droits des peuples et autodétermination ; coopération
entre les Etats ; exécution de bonne foi des obligations assumées conformément au droit
international public.

Au début il n’y avait qu’un texte puis il y a eu :


En 1990, la charte de Paris pour une nouvelle Europe qui va donner des institutions concrètes
permanentes.
En 1995, la CSCE devient l’OSCE : l’organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.
Elle compte 57 membres : Paneuroépeanisme (USA et Canada), Etats d’Europe occidentale et
orientale, d’Europe du Sud-Est, d’Asie centrale et d’Amérique du Nord.
Missions :

L’OSCE développe une approche globale en traitant des 3 dimensions de la sécurité :

- la dimension politico-militaire
- la dimension économique et environnementale
- la dimension humaine

L’OSCE est un :

- instrument de diplomatie préventive car elle permet une médiation entre les chefs
d’état et les gouvernements

- enceinte de réflexion sur la sécurité

- respect des droits de l’homme et renforcement de la démocratie


En 1999, il y a la signature de la Charte de sécurité européenne à Istanbul qui pose les principes
fondamentaux comme le respect des droits de l’homme et de la démocratie.

- enceinte de négociation pour les mesures de confiance et de sécurité militaires, le


désarmement et la maitrise des armements

- promotion, aide au développement et coopération économique qui pousse vers une


économie libérale et de marché. En effet, elle a assuré la transition de certains états de
l’économie communiste vers l’économie de marché

Structure et fonctionnement :

• sommet des chefs d’état et de gouvernement a lieu tous les 2 ans pour définir les
grandes orientation politique de l’organisation

• conseil ministériel composé des ministres des affaires étrangères qui se réunit une fois
par an

• conseil permanent qui est plus efficace avec un présentant de chaque état membre. Il se
réunit une fois par semaine pour adopter les décisions politiques qui visent à mettre en
œuvre les grandes orientations décidées par le sommet

• comité des hauts fonctionnaires qui prépare les réunions du conseil permanent

• le président qui est le ministre des affaires étrangères du pays à qui l’on a confié la
présidence annuelle

• assemblée parlementaire qui se réunit 2 fois par an et a un rôle consultatif

• secrétaire général qui met en œuvre les décisions sur le terrain

• le bureau des institutions démocratiques et des DH qui est chargé de surveiller et de


contrôler la liberté des élections sur le territoire européen. Surveiller le processus
démocratique

• le haut commissariat aux minorités nationales

• le représentant pour la liberté des médias

• la cour de conciliation et d’arbitrage qui règle les litiges entre les états membres

Cette organisation serait inefficace car elle est essentiellement consultative. En effet, son
action en terme de sécurité est bloquée par l’absence de consensus et manque de coordination
militaire.
Également, elle n’a pas pu éviter certains conflits comme en Asie centrale.
Aussi, elle est de moins en moins respectée. Par exemple, lors des événements en Ukraine, son
statut de neutralité n’a pas été respecté car les représentants de l’organisation ont été expulsés
de la Crimée.

Bilan mitigé sur les deux organisation. D'autres fonctionnent mieux comme l'Union Européenne

Section 2 : les variations d’intégration fonctionnelles


§1. Sécurité et maintien de la paix
I) le droit de la guerre à l’époque moderne
L’ONU a redéfini le droit de la guerre :
L’article 2, paragraphe 4 de la charte de l’ONU : « les membres de l’organisation s’abstiennent,
dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force, soit contre
l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout Etat, soit de toute autre manière
incompatible avec les buts des Nations Unies »
Par conséquent, le principe est l’interdiction de la guerre.

La résolution 2625 de l’AG de l’ONU de 1970 est relative aux principes du droit international
touchant les relations amicales entre Etats. Elle pose également l’interdiction de faire la guerre.

La CIJ en 1986 s’est prononcée sur les activités militaires et paramilitaires au Nicaragua car les
USA avaient financé un groupe armé au Nicaragua pour s’emparer du pouvoir.
La Cour énonce que l’interdiction de faire la guerre est une coutume internationale. Ayant une
force coutumière, cette dernière dépasse le cadre de l’ONU et s’impose à tout états, même à un
état non-membres de l’ONU.

A) La guerre licite 

- une action militaire décidée par le conseil de sécurité de l’ONU en vertu du chapitre 7
de la Charte de l’ONU (articles 41 et 42). Dans ce cas, la guerre est faite dans l’objectif de
maintenir la paix.

L’action militaire peut être décidée par le conseil de sécurité de l’ONU, cette guerre doit être
menée pour mettre fin à une autre guerre. Cependant, cela est difficile à mettre entre œuvre
car il faut l’accord des membres du conseil de sécurité.

La résolution de l’AG de l’ONU 377 du 3 novembre 1950 énonce que lorsque le conseil de
sécurité ne parvient pas à se mettre d’accord, l’assemblée générale ne se substituer au conseil
de sécurité et recommander la force armée. Cependant, cela n’est pas obligatoire, il s’agit d’une
recommandation.

L’ONU n’ayant pas d’armée, elle dépend de l’armée des états membres. Cependant, des
opérations de maintien de la paix peuvent être menées par l’AG ONU avec les casques bleus. En
effet, les casques bleus sont sous l’autorité du secrétaire général de l’ONU.
Par exemple, les casques bleus permettent d’assurer la circulation de certaines personnes par
des corridors sanitaires ou humanitaire.
Leur mandat a évolué : au début, ils avaient un rôle de surveillance avec le respect du cesser le
feu, des règles de désarmement des belligérants. Désormais, ils sont chargés de protéger les
populations civiles et d’assistance militaire.

- la guerre reposant sur la légitime défense définit par article 51 de la charte de l’ONU :
« aucune disposition de la présence Charte ne porte atteinte au droit naturel de légitime
défense, individuelle ou collective, dans le cas où un membre des NU est l’objet d’une agression
armée, jusqu’à ce que le conseil de sécurité ait pris les mesures nécessaires pour maintenir la
paix et la sécurité internationales. Les mesures prises par les membres dans l’exercice de ce droit
de légitimé défense sont immédiatement portées à la connaissance du conseil de sécurité et
n’affectent en rien le pouvoir et le devoir qu’à le conseil, en vertu de la présente charte, d’agir à
tout moment de la manière qu’il juge nécessaire pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité
internationale ».

Cependant, il y a une invocation très extensible de cette disposition comme


l’intervention armée des USA en Irak suite à l’échec des contrôles de destruction des armes de
destruction massive.
En effet, cette intervention était fondée sur un droit de légitime défense préventif et les USA ont
agi contre l’ONU.

Par exemple, dans la constitution du Japon qui date de la fin de la 2GM et qui a été
dictée par les vainqueurs de la guerre (surtout USA), il y a une règle de pacifisme. En effet, le
peuple japonais renonce à la guerre, il refuse d’exercer leur droit le plus souverain.
Cependant, récemment, le Japon souhaiterai adopter une loi de sécurité nationale pour
autoriser la constitution d’une force armée.

La CJI en 1986 s’est prononcé sur les activités militaires et paramilitaires au Nicaragua et
énonce que l’interdiction de la guerre est un principe coutumier, mais le droit d’invoquer la
légitime défense est aussi un principe coutumier à condition que la riposte soit proportionnelle
à l’attaque.

- droit à l’intervention armée à des fins humanitaires est l’ultime recours pour un état
afin de protéger ses ressortissants dans une situation grave d’atteinte aux droits de l’homme.
On peut y recourir quand il n’y a aucune autre solution et que les dommages causés sur les
populations risquent d’être irréversibles.

II) le jus in bello et la question de l’armement et du désarmement


Le jus in belle s’est concrétisé avec la convention de la Haye de 1899 et 1907 et les 4
conventions de Genève de 1949.
L’objectif est de définir la manière de faire la guerre, la règlementer et lui donner des repères
internationaux. Il faut définir comment elle commence, comment elle se déroule et se termine.

- réglementation relative aux combattants : occupation digne des territoires ennemis ;


proportionnalité de l’emploi de la force ; traitement digne des prisonniers de guerre (Cour
suprême de USA en 2004 dans l’affaire Rasul vs Bush).
Cette règle fait qu’on ne peut pas violer les populations, les déplacer, les piller, il faut un emploi
de la force proportionné à la menace et un traitement digne des prisonniers de guerre.

- règlement relative aux victimes civiles : clause de Martens alors de la conférence de la


paix en 1999. Il faut protéger le plus possible des effets de la guerre les civils.
En effet, il ne faut pas qu’ils soient pris pour cible dans les conflits et il y a l’interdiction de
réquisitionner certaines personnes pour en faire des combattants (enfants, femmes, et
vieillards).

- règlementation relative à la neutralité.


Il peut y avoir une neutralité permanente : l’état renonce définitivement à toute participation à
un conflit. Il n’a plus le droit de participer à un conflit mais les états neutres ont leur territoire
protégé par les autres états car il est inviolable.
Ou la neutralité qualifiée : l’état est neutre donc il s’interdit de participer à une intervention
militaire direct mais il peut y participer par moyen pacifique avec des aides financières (souvent
dans le cadre de l’ONU).

- droit du désarmement : règles juridiques qui encadrent les processus de diminution


des armes existantes. L’objectif est de réduire au maximum l’ensemble des armes existantes et
de stopper leur prolifération.
Egalement, il faut diminuer des armes de destruction massive (biologiques, chimiques et
nucléaires).

• réglementation ONU

Commission des armes classiques de l’ONU créée à l’initiative de l’AG en 1946 afin de
parvenir à l’élimination de toutes les armes de destructions massives existantes.
Cependant, la question nucléaire appartient au domaine de souveraineté de l’état pour une
question de souveraineté économique (le nucléaire a un poids économique important).

La CIJ en 1996 rend un avis sur la licéité de la menace ou de l’emploi d’armes nucléaires.
Elle énonce qu’il n’y a pas d’exclusion possible du recours à l’arme nucléaire en cas de légitime
défense. Cependant, les états doivent s’engager à poursuivre de bonne fois la signature des
traités relatifs à l’armement.

La résolution CS 1540 en 2004 obligeant les états à adopter des législations pour
interdire à tout acteur non étatique de fabriquer des armes nucléaires.
La résolution CS en 2009 appelle à l’instauration d’un monde dénucléarisé invitant tous les états
à ratifier le traité de non prolifération.

• Traités bilatéraux entre USA et URSS sur la limitation des armes nucléaires :

Traité de Moscou de 1972 (traité ABM) 


Traité de Moscou en 1991 Start I
Traité de Moscou en 1992 Start II 
Traité de Prague en 2010 Start III
• conventions multilatérales sur le désarmement nucléaires :

Protocole de Genève de 1925 (gaz asphyxiants) 


Traité de non prolifération nucléaire de 1968 
Traité de New York de 1996 : les états qui n’ont pas l’arme nucléaire ne doivent pas chercher à
l’obtenir

• conventions multilatérales sur les autres armes

Convention du 10 avril 1972 sur l’interdiction des armes biologiques


Convention sur l’interdiction des armes chimiques du 13 janviers 1993
Convention d’Ottawa du 14 décembre 1997 sur l’interdiction des mines antipersonnel

• multiplication des contrôles internationaux

Il y a une multiplication des contrôles pour vérifier que les états ne fabriquent pas l’arme
nucléaire et ne l’utilisent pas.
Agence Internationale de l’Energie Atomique créée en 1957 (institution spécialisée de l’ONU qui
est chargée de mener des inspections sur les sites nucléaires pour vérifier que les états les
utilisent de manière pacifique)
Résolution du CS de l’ONU 1441 du 8 novembre 2002 envoie d’inspecteurs en Irak

III) Les OII militaires


Le droit de la guerre à l’époque moderne est composé d’organisations internationales
militaires dont la mission est spécifiquement militaire.

IV. La lutte contre le terrorisme


Le droit de la guerre à l’époque moderne concernait la sécurité et le maintien de la paix
mais il concerne également la lutte contre un phénomène nouveau : le terrorisme.
L’ONU a pris en charge la gestion contre ce phénomène à partir des années 1990 car il va
s’intensifier et se mondialiser. Les États vont utiliser le principe de légitime défense pour
pouvoir faire des actions de guerre contre le terrorisme.

Convention internationale pour la répression des attentats terroristes du 15 décembre


1997 signée au sein de l’ONU  sanctions pénales pour les auteurs d’attentats terroristes

Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme du 9


décembre 1999  réprimer les organisations qui vont aider, soutenir et financer les
organisations terroristes

Le CS, malgré certaines mesures, n’a pas toujours été efficace car il n’a pas pris de
mesures dans le cadre du chapitre 7 qui permettent une intervention militaire armée.

Résolution CS ONU 1368 du 12 septembre 2001  reconnaît que le terrorisme constitue


une menace pour la paix et la sécurité internationale 
 le terrorisme devient un nouvel objet du droit international 
 Création du comité contre le terrorisme (ensemble d’experts et de représentants du CS, il va
donner une aide aux états qui luttent contre le terrorisme par une assistance technique et une
coordination des états)
Dans cette résolution, le CS fait le constat d’une transformation du phénomène terroriste avec
l’hyper-terrorisme. Il s’agit de la destruction de masse avec l’utilisation de nouvelles
technologies et de l’esprit apocalyptique de ces organisations dont le but est de tuer.
Alors, les moyens « classiques » de la guerre ne sont pas adaptés. Par exemple, la riposte armée
conventionnelle n’est plus adaptée car il n’y a pas d’assise territoriale au phénomène terroriste.

Résolution CS ONU 1373 du 28 septembre 2001 reconnaît le droit à la légitime défense


individuelle ou collective.
Les états membres peuvent mettre en œuvre un certain nombre de mesure pour lutter contre
les actions terroristes comme :
 sanctionner pénalement le financement du terrorisme
 refuser de donner l’asile à des auteurs d’attentat terroriste
 obliger les états à échanger leurs renseignements sur les groupuscules terroristes
Cependant, certains états comme les USA interprètent cette résolution comme une carte
blanche qui autorise à réaliser des actions extérieures sans passer par le CS. C’est ce que feront
les USA en Irak et en Afghanistan en interprétant de manière très large la résolution pour qu’elle
autorise les états à se passer de l’autorisation du CS.

Résolution CS ONU 1624 (2005) rappelle l’interdiction de l’incitation au terrorisme (lutter


contre l’idéologie terrorisme).

Résolution AG ONU du 8 septembre 2006 stratégie antiterroriste mondiale avec la


création du Centre des NU pour la lutte contre le terrorisme où tout les états sont censé
condamné le terroriste quelque soit les auteurs, lieux, but visé. Centre des NU pour lutter
contre le terrorisme est institué pour mettre en œuvre les mesure nécessaires.

Résolution CS ONU 2249 du 20 novembre 2015 visant à autoriser « toutes mes mesures
nécessaires » pour lutter contre l’organisation Etat islamique (qui est une menace mondiale sans
précèdent contre la paix et la sécurité internationale).
C’est une résolution à l’initiative de la France et adopté à l’unanimité des membres du CS (dont
la Russie et la Chine). Cependant, elle demeure problématique car elle est ambiguë et laisse une
grande marge d’interprétation mais elle n’a pas été adoptée dans le cadre du chapitre 7 donc
elle ne donne pas une autorisation légale d’agir militairement en Syrie et en Irak.
Cette résolution vise le terrorisme mondial et surtout Daech en invitant les états à éliminer le
sanctuaire de cette organisation en Syrie et en Irak. Également, elle vise le front Al-Nostra et
l’organisation Al-Qaïda.
Désormais, elle s’adresse à un ennemi nommé et déterminé et rappelle que l’action des états en
matière de lutte contre le terrorisme doit se faire dans le respect de la charte de l’ONU et de la
souveraineté des états.

Il y a une difficulté à saisir et à définir le phénomène terroriste car il ne s’agit plus de


guerre déclarée.
Pour certains, le terrorisme concerne les méthodes de combat utilisées par des mouvements de
libérations nationales (comme le FLN en Algérie).
Pour d’autres, ce qui compte sont les modalités des actes terroristes qui visent à terroriser la
population civile et les représentants de l’état. Le terrorisme serait défini par ses moyens
d’action qui sont violents et frappent sans distinction.

La définition du terrorisme donnée par la Convention internationale pour la répression


du financement du terrorisme en 1999 : « tout acte destiné à causer la mort ou des dommages
corporels graves à toute personne civile, ou à toute autre personne qui ne participe pas
directement aux hostilités dans une situation de conflit armé, lorsque cet acte est destiné à
intimider une population ou à contraindre un gouvernement ou une OII à accomplir ou à
s’abstenir d’accomplir un acte quelconque ».

§2. les solidarités économiques et financières


Suite à la 2GM, il y a eu la mise en place de solidarité militaire, politique, économique et
financière.
Il y a une volonté de construire un nouveau système économique internationale : FMI, Banque
internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) qui est devenue la banque
mondiale, GATT qui devient l’OMC. Le but est de prospérer tout les états du monde. Il faut donc
créer le principe du libre-échange.Les relations économiques et financieres ont un impact direct
sur les relations militaitres et les conflits entre les états.

I) Le Fonds Monétaire International (FMI)


Créé en 1944 par la conférence de Bretton Woods pour la stabilité du système monétaire
et financier international. Il devient une institution spécialisée de l’ONU par un accord en
novembre 1947. Cet accord va résoudre les crises financières et monétaires et contribuer à
l’expansion du commerce internationale (idéologie libérale).
Au FIM, chaque état membre doit verser une quote-part en fonction de sa position dans
l’économie mondiale. En effet, plus l’état a une position forte, plus sa quote-part est importante
et plus son pouvoir de décision sera important.

A) Rôle monétaire :

il émet un code de conduite monétaire pour stabiliser le système monétaire.

 A la création, il y a avait le système de l’étalon change or. Alors, une ou plusieurs monnaies
fortes peuvent jouer le rôle de l’or. L’étalon est fixe et fort donc il permet une stabilité de toutes
les monnaies qui se réfèrent à lui. Cependant, il y a un écroulement de ce système en 1971  car
le président Nixon a décidé de suspendre la convertibilité du dollar en or. Alors, le dollar devient
une monnaie flottante.

 Alors, on a inventé un nouveau système monétaire en 1978 : la croissance ordonnée, pour


maintenir la stabilité raisonnable du prix et en stabilisant les prix on espère que le taux de
change sera égal. Ce système est délicat à mettre en place dans la pratique.

Dans ce nouveau système, le FMI va avoir un rôle de surveillance avec des contrôles a postériori
(le FMI va envoyé des experts qui vont regarder comment les états applique t-il leur taux de
changes, comment stabilise t-il les prix etc?) et a priori en donnant des approbations sur le taux
de change.
Egalement, il peut émettre des sanctions financières (privation des ressources du FMI) et
statutaires (suspension du droit de vote et expulsion). Ses sanctions sont rarement utilisées. Le
FMI a un rôle de surveillant général en matière de monnaie.
Au sein du FMI, il y a un groupe d’état très puissant : le G20 qui regroupe les membres du G8 et
les pays émergeant comme le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud. Ces pays sont les plus gros
contributeurs du FMI.
On dit que le G20 devient le « nouveau CS » mondial. Les pays du G20 font partie du conseil de
sécurité

B) Rôle financier :

prête des devises étrangères aux états en ayant besoin et fournit des crédits au PED et leur
demande, en contrepartie, des réformes structurelles et économiques.

Il y a le système des crédits confirmés : lorsque le FMI accord une aide, il fixe une ligne de crédit
et l’état va devoir remplir certaines obligations car le FMI va lui préciser la politique monétaire
et financière à suivre. Alors, le FMI va pouvoir superviser la politique économique interne des
états auxquels il prête de l’argent.
Egalement, il y a une aide financière supplémentaire : l’aide conjoncturelle à court terme et
l’aide structurelle à long terme. Cette aide peut répondre à l’urgence des pays dans le besoin à
court terme en cas de crise (catastrophe naturelle, guerre ou inflation du prix des matières
premières) ou à long terme pour aider l’état à résoudre des défauts de payements si l’état est
trop endetté et pour permettre une transformation économique. Par exemple, le plan d’aide de
la Grèce qui exige de la part de l’état une certaine politique financière de stabilisation. Plain
d'aide qui vient de l'UE aussi

C) Fonctionnement et structure :

- Le conseil des gouverneurs : gouverneurs des banques centrales et des ministres des finances
des pays membres.

- Le conseil d’administration : 24 administrateurs qui vont appliquer et exécuter les décisions


prises par le conseil des gouverneurs.

- le directeur général : représente le FMI.

Le FMI a un fonctionnement inégalitaire : la participation du vote pondéré (le nombre de voix


d’un état dépend de l’importance de sa quote-part).
La quote-part détermine également le montant maximal de l’aide financière dont pourra
bénéficier l’état. Il y a au sein du FMI un pouvoir politique important pour les états puissants sur
plan économique. Cependant, ces états n’ont pas besoin des aides du FMI.
Il y a eu des tentatives de réformes de fonctionnement pour améliorer son efficacité avec le
dédoublement des quotes-parts.
En effet, après la crise mondiale de 2010, on réforme le conseil des gouverneurs. Il y a eu une
remontée des quotes-parts vers certains pays émergents. On élargit le système des quotes-parts
et de nouveaux états : BRICS, japon, chine, Allemagne etc. vont donner plus de quotes-parts.
Également, il y a eu une amélioration de la représentativité du CA : tous les administrateurs sont
désormais élus.

b. la banque internationale pour la reconstruction et le


développement (BIRD) ou banque mondiale
Créée en 1944 à Bretton Woods et devient une 1e institution spécialisée de l’ONU par un
accord du 15 novembre 1945. C’est une banque interétatique.
Mission : promouvoir la reconstruction et le développement en facilitant
l’investissement international à des fins productives (industriel, commercial ou autre).
Cette institution représente un intermédiaire entre ceux qui possèdent les capitaux (les fonds
privés) et les états.
Depuis 1980, il y a une nouvelle politique de prêt : prêts d’ajustement structurel ou sectoriel
pour aider les économies des PED. L’objectif est d’aider l’éconmie des pays et de mettre en place
le développement.

La banque mondiale (organisation multidimensionnelle) depuis juin 2007 regroupe 5


institutions internationales : la banque internationale pour la reconstruction et le
développement (BIRD), l’association internationale du développement (AID), la société
financière internationale (SFI) , l’agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) et
le centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI).

Cette banque représente un système financier fort qui vise à maitriser l’ensemble des
politiques d’investissement à travers le monde. Il tend à uniformiser les pratiques sur le plan des
investissements.

3. les solidarités humaines


Les solidarités humaines renvoient à l’humanité dans son ensemble, la protection des individus
et des collectifs ainsi que la protection de la santé ou de l’environnement.

a. le droit humanitaire et les droits de l’homme


L’humanitaire représente la protection des individus pendant les périodes de conflits
(convention de Genève de 1949). Il s’agit de la protection accordée aux individus en tout temps
pour la Cour européenne des droits de l’homme.
La tendance de la protection des droits de l’homme est apparue après 2GM avec les différentes
conventions des droits de l’homme qui se voulaient universelles.

Désormais, il y a des conventions de plus en plus sectorielles (droits de l’homme


spécifique à certains domaines) :
 convention pour la prévention et la répression du crime de génocide (1948)
 convention de Genève de 1951 sur le droit des réfugiés
 convention de New-York de 1954 sur les apatrides
 convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale de 1966
 convention de New York sur les droits des enfants de 1991
 convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants
de 1984
 convention de 2006 relative aux droits des personnes handicapées
 convention pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées de 2006

b. les nouveaux droits de l’humanité


Il s’agit de droits reconnus plus tardivement et qui concerne l’humanité dans son ensemble.
La protection de la santé :
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) créée en 1947 et devient une institution spécialisée
de l’ONU le 10 juillet 1948 par un accord avec le CES. Son objectif est d’amener tous les peuples
au plus haut niveau de santé.
La santé est un état de complet bien être physique, mental et social. Par conséquent, il ne s’agit
pas seulement de la santé physique, mais d’un état d’ensemble.
Pour atteindre ses objectifs, elle a adopté des conventions et des règlements obligatoires pour
les états membres dans les domaines suivants : mesures sanitaires et de quarantaine,
nomenclature des maladies, des méthodes d’hygiène publique et de standards sur les
méthodes de diagnostic, sur les produits pharmaceutiques et biologiques.

La promotion de l’éducation et culture :


L’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) créée en
1945 et devenue une institution spécialisée de l’ONU par un accord du 12 décembre 1946.
Sa mission est de favoriser la paix en resserrant les liens entre les nations par le biais de
l’éducation et de la culture.
L’ONESCO effectue des actions contre l’illettrisme, pour l’amélioration des livres scolaires et le
développement des enseignements civiques. Egalement, une coopération internationale en
matière culturelle et une mise en place de programmes de sauvetage des sites culturels en péril.

La promotion du développement :

La préambule de la Charte des NU énonce 2 objectifs : maintien de la paix et favoriser le progrès


économique et social de tous les peuples. C’est une mission essentielle dès le début.

Art 55 charte NU : relèvement des niveaux de vie, le plein-emploi et des conditions de progrès
et de développement dans l’ordre économique et social. En effet, le maintien de la paix passe
par le développement économique et social.

L’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) créée en 1945 et
devenue une institution spécialisée de l’ONU par un accord du 14 décembre 1946. Sa mission
est de contribuer à l’amélioration des pratiques agricoles, forestières et halieutiques, à la mise
en place de réseaux de recherche et d’assistance technique et au développement des
ressources agricoles pour élever le niveau de nutrition de tous les peuples.

Le sommet du millénaire à New York en septembre 2000 : déclaration du millénaire des nations
unies adoptant les objectif du millénaire pour le développement (OMD).

Les objectifs étaient:


 d’assurer à tout enfant un cycle scolaire complet
 réduire le taux de mortalité infantile
 limiter la propagation du virus du sida
Ces objectifs devaient être atteints avant fin 2015.

En septembre 2015, l’adoption d’un nouveau programme de développement durable, articulé


autour de 17 objectifs de développement durable. Ce programme prolonge l’action de façon
indéfinie.

La protection de l’environnement :
La protection de l’environnement est devenue un problème essentiel des relations
internationales.
Dans l’ONU, ce problème va être traité dans les sommets de la terre.

Les sommets de la terre sont des rencontres décennales entre dirigeants mondiaux organisées
depuis 1972 par l’ONU.

Conférence des NU de Stockholm de 1972 : écodéveloppement pour concilier croissance et


préservation des ressources naturelles.
Création du programme des NU pour l’environnement.

Création du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) en 1988 qui
dépend de l’ONU. Il s’agit d’une conciliation avec une croissance économique et une
préservation des ressources naturelles.

Sommet de la terre de rio de 1992 : réunion de 171 états pour un plan de la protection de
l’environnement par des conventions multilatérales.

Le développement durable est la solidarité entre les générations et entre les peuples.
Modèle de développement répondant aux besoins de la génération actuelle, en commençant
par ceux des plus démunis, sans compromettre la possibilité pour les générations futures de
satisfaire leurs propres besoins.

Le principe d’action : principe de précaution (comme ne pas recourir à une activité économique
ou industrielle si on a des doutes sur la capacité de nuisance environnementale de cette
dernière), principe pollueur/payeur (une activité industrielle pollue, cela va causer des
dommages environnementaux, alors, cette activité sera taxée au profit de la protection de
l’environnement), principe de prévention et de participation.

La convention-cadre (qui peut être renouvelée, modifiée) des NU sur le réchauffement


climatique et le protocole de Kyoto en 1997 qui impose aux états d’organiser des programmes
nationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Cependant, les états les plus pollueurs ne l’ont pas ratifié comme les USA et la Chine.

Sommet de la terre à Johannesburg en 2002 qui a été un échec sans convention cadre.

Sommet de la terre à Rio en 2012 (Rio +20) : établissement d’objectifs du développement


durable

Accord de Copenhague en 2009 : engagement à limiter à 2°C la hausse de la température


terrestre d’ici à 2050 (les états sont libres de procéder comme ils veulent pour atteindre
l’objectif)

Sommet sur le climat à Doha en 2012

Conférence mondiale sur le climat en décembre 2015 à Paris (COP21)

Une préoccupation première des relations internationales est de protéger l’environnement.


Cependant, cette urgence est difficile à faire accepter car on voit réapparaitre un clivage fort :
nord/sud. En effet, les états pauvres voient d’un mauvais œil ces nouvelles obligations car leur
urgence est le revenu minimum de leur population.
Conclusion :
Les droits de l’humanité ont des domaines de plus en plus spécifiques et variés.
Alors, il y a un risque de conflits entre les OII internationales et les OII régionales.
Il y a un risque de complexification au droit international ce qui pourrait nuire à son efficacité.

Chapitre II : Les variations d’intégration juridiques


Le cadre des relations entres les états est assez variable. En effet, il est plus ou moins
contraignant, formalisé et touche à des degrés variables la souveraineté des états.
Parfois le cadre n’est pas du tout contraignant, il est complètement libre, parfois il est très
contraignant et s’impose aux états, alors, l’intégration juridique est très forte.

Section I : les relations juridiques interétatiques


(politiques)
Il s’agit du cadre le plus libre avec des relations où seuls interviennent les états
librement.
Alors, il s’agit de relations essentiellement de nature politique qui repose sur la volonté des
états.
Cependant, depuis la fin de la 2GM et la création de l’ONU, on essaie de contraindre les états à
avoir un certain type de relation entre eux : pacifique et amicale.
Par exemple, la résolution AG ONU 2625 de 1970 sur les relations amicales et la coopération
entre les états.

1. les relations interétatiques informelles


a. le cadre informel de la coopération et de la négociation
Les échanges informels sont des rencontres entre chefs d’état et de gouvernements dans
l’objectif de coopérer et de négocier dans certains domaines par des réunions, des appels
téléphoniques ou des sommets internationaux.
Alors, les chefs d’états peuvent signer entre eux des instruments concernés.

Les instruments concernés non conventionnels sont des documents non publiés et non
enregistrés au secrétariat des NU (traité d’amitié, communiqués communs, déclarations
conjointes, gentelman’s agreements, il s’agit d’actes qui vont engager les responsable politiques
sur leur honneur sans forcement engager leur pays). Ces instruments sont parfois d’importance
capitale dans la formation des états.

Les actes unilatéraux étatiques en relation avec les relations internationales. Ces actes ne sont
pas pris dans un cadre de négociation, ils sont pris seuls mais vont avoir un impact sur les
relations internationales : la reconnaissance d’un autre état.

b. le principe du règlement pacifique des différends


Art 2 paragraphe 3 Charte ONU « les membres de l’organisation règlent leurs différends par des
moyens pacifiques, de telle manière que la paix et la sécurité ainsi que la justice ne soient pas
mises en danger ».

Art 33 charte ONU : recherche des solutions pacifiques par la négociation, l’enquête, la
médiation, la conciliation, l’arbitrage, le règlement judicaire…

Déclaration AG du 10 décembre 1982 relative au règlement pacifique des différends.

Le règlement des différends par voie juridique : arbitrage international.

Le règlement des différends par voie politique : négociation, médiation, les bons offices,
commission d’enquête (à la suite d’un conflit : matérialité des faits selon une procédure
contradictoire, doit être acceptée par les états), conciliation (concerne les litiges liés à
l’application d’un traité).

2. les relations diplomatiques


Le droit de légation : droit discrétionnaire d’entretenir des relations avec les autres états et de
les rompre (actif qui envoie (représentant de son état dans cet état), passif qui reçoit (recevoir
les représentants d’un état dans son état)).

a. les ambassades
Les ambassades permettent la représentation politique permanente d’un état auprès d’un autre
état.
Alors, les ambassades représentent un état dans son ensemble.

La convention de vienne de 1961 a codifié les règles coutumières qui existaient en la matière.
CIJ 24 mai 1980 : Personnel diplomatique et consulaire des USA à Téhéran souligne l’importance
de ce corpus juridique pour la sécurité et le bien-être d’une communauté internationale aussi
complexe que celle d’aujourd’hui.

L’établissement des relations se fait sur consentement mutuel (relation pacifique).


En effet, il faut un agrément de l’état accréditaire d’un chef de mission (ambassadeur) d’un pays
accréditant sur présentation des lettres (va lui permettre de s’installer dans le pays accréditaire)
de créance à l’état hôte. Il y a une procédure d’installation formalisée et réglementée.

La rupture des relations se fait par une rupture unilatérale car pour rompre la
représentation politique il faut une rupture unilatérale.
Il y a une échelle de degrés dans ces ruptures de relations diplomatiques avec le
refroidissement, la suspension (rappeler les missions diplomatiques) et la rupture (les états
entre en conflit).
Ces ruptures peuvent être individuelles ou collectives.
Une rupture collective peut intervenir dans un contexte de sécurité internationale.

Art 47 charte de l’ONU : possibilité de rompre les relations diplomatiques avec certains états qui
ont violé les règles du droit international.
C’est une sanction rarement prise par le CS car l’état pourrait par la suite échapper à la
surveillance du CS.

Il y a eu des précisions par la Convention de Vienne de 1969 sur le droit des traités


(art63) qui a codifié les règles coutumières des traités.
Elle énonce que la rupture est sans effet sur l’application d’un traité international. Le traité
prime sur les relations diplomatiques entre les états.

Les missions diplomatiques sont la représentation et protection des intérêts de l’état


d’envoi, la protection des ressortissants, la conduite de négociations, les informations sur la
situation du pays hôte et le développement des relations amicales.

Les obligations sont le devoir de réserve par rapport à l’état accréditant et devoir de non
ingérence par rapport à l’état accréditaire.
En effet, l’état accréditaire doit respecter le droit de réserve en ne critiquant pas publiquement
le contenu des relations diplomatiques qu’il entretient avec cet état.
L’état qui envoie son ambassadeur doit respecter le droit de non-ingérence.

Les droits spécifiques aux ambassades :

- immunités diplomatiques accordées aux représentants et aux locaux par l’inviolabilité et à la


valise diplomatique que l’état qui reçoit ne peut pas pénétrer.
 il s’agit d’une exception accordée aux personnels et aux locaux
 la valise diplomatique est les documents officiels de l’ambassade (il y a une liberté de
communication et le secret des correspondances)
 l’immunité de juridiction (dans les actes commis dans sa fonction) peut s’étendre à la
famille de l’ambassadeur, à son personnel administratif et aux familles de ce personnel.

- privilèges diplomatiques : exemption d’inspection en douane des bagages, facilités de


déplacement et de séjour, exemption de taxes. Il s’agit de règles de courtoisie entre les états.
b. les postes consulaires
Ces postes consulaires peuvent exister indépendamment des relations diplomatiques
(ambassades). Il s’agit de la représentation administrative permanente d’un état dans un autre
état.
La Convention de Vienne de 1963 a codifié les règles coutumières qui existaient.

L’installation se fait par une lettre de provision du consul présentée à l’état hôte et reçoit
une autorisation ou exequatur.

La mission du poste est l’assistance administrative des ressortissants installés à l’étranger


(délivrance de passeports et de visas, conservation des actes d’état civil, surveillance des
navires, aéronefs, protection des ressortissants) et des relations amicales dans le domaine
culturel et scientifique.

Les immunités et les privilèges sont que les membres du poste consulaire disposent de
l’immunité pénale et civile mais seulement pour les actes accomplis dans l’exercice de leurs
fonctions. Par conséquent, l’immunité ne concerne que le personnel et non sa famille, le lieu
n’est pas inviolable, alors, l’état qui reçoit peut y pénétrer pour des raisons de sécurité et la
valise consulaire peut être fouiller en douane.

Par ailleurs, certaines OII bénéficient de représentants diplomatiques comme l’ONU et


l’UE.

Cette coopération entre les états fait que les états restent les premiers acteurs. Cependant, à
force de coopérer entre eux, les états vont créer du droit international qui va leur échapper et
s’imposer à eux.

Section 2 : les relations juridiques internationales


Les relations transétatiques ou transnationales vont au delà des relations interétatiques,
elles vont dépasser les états. Alors, elles sont plus fortes et intégrées mais avec des degrés de
variation.
Egalement, les états vont créer des organisations internationales. Parfois, les organisations
internationales sont de simple coopération mais elles peuvent aussi s’imposer et contraindre les
états membres.

§1. Internationales de simple coopération ou d’intégration


Les organisations internationales peuvent aider les états à se coordonner entre eux. Il
s’agit d’un lieu de discussions. Il peut s’agir d’un lieu de simple coopération ou de véritable
intégration.

A) les variations de l’intégration des états au sein des OII


Au sein de ces organisation, la représentation des états et leur poids effectif vont rendre
les organisations plus ou moins autonome.

• les règles de représentativité

Lorsqu’on crée une organisation internationale, il y a un équilibre assez compliqué et


difficile à mettre en œuvre. En effet, il faut mettre en place une représentativité des états avec
un organe capable de représenter tous les états membres (organe plénier). Par exemple,
l’assemblée générale de l’ONU. Puis, des organes non-pléniers qui représentent l’organisation
internationale elle-même.

Tout d’abord, la représentativité consiste à confier les pouvoirs à un organe plénier qui


représente tous les états. Cette représentativité est variable en fonction des organisations.
Aussi, il y a l’égalité qui consiste à répartir également le droit de vote entre états
membres.
Par conséquent, il faut que 1 état = 1voix. Alors, on génère une forme d’égalité formelle, sans
tenir compte du poids démographique et économique.
Pour une véritable égalité, il y a certains organes qui vont réaliser des variations du droit de
vote. Par exemple, le CS de l’ONU avec le droit de véto des 5 grandes puissances. Egalement, au
sien du FMI, la pondération du droit de vote en fonction de la quote-part économique dont
l’état dispose au sein de cette organisation internationale.

Pour finir, l’efficacité qui concentre les pouvoirs dans un organe restreint.
En effet, les organes pléniers qui assurent une représentation de tous les états par un vote égal
ne sont pas des organes efficaces. Alors, il faut concentrer les pouvoirs dans un organe restreint
et ne pas donner le droit de vote à tout le monde ou le pondérer. 

Plus la représentativité des états est grande et moins l’organisation est intégrée puis plus
l’efficacité des organes est grande et plus l’organisation internationale est intégrée.

• le processus décisionnel

Il y a une variation entre les votes à l’unanimité où tout le monde doit être d’accord (cela
est presque impossible à obtenir) et les votes à la majorité où une minorité se voit imposer la
décision de la majorité. Alors, il faut qu’elle accepte de se plier à la majorité.

D’abord, la majorité peut être renforcée ou qualifiée. Alors, la décision sera prise au 3/5
des voix. Egalement, il y a la règle de la pondération des voix.
Enfin, il a la pratique du consensus : alors, les décisions vont être adoptées par simple absence
d’opposition. Cette pratique est de plus en plus courante au sein de l’ONU, elle est mise en place
pour éviter la règle de la majorité. Cependant, cette pratique est difficile à mettre en œuvre car
elle revient à une sorte de renonciation au droit de vote. Le consensus est utilisé pour voter le
budget de l’ONU.

Plus des règles de décision sont prises à la majorité, plus l’organisation est intégrée.
Egalement, plus les règles de décision sont prises à l’unanimité et au consensus, moins elle sera
intégrée.

Les états à force d’avoir des relations juridiques et diplomatiques vont créer du droit
international. Alors, un ordre juridique international va se mettre en place.
Cependant, est-ce que cet ordre est international ou supra national ?

§2. les variations de la portée des normes de l’ordre juridique


international
L’art 38 du statut de la CIJ. Dans ce statut, l’article 38 indique de la mission de la Cour est
de régler les litiges conformément au droit international dans son ensemble. Pour les régler, elle
peut appliquer toute une série de norme. Ces normes sont les différentes normes du droit
international :

• les conventions internationales ou traités internationaux

• la coutume
Ce sont les deux premières normes en thermes de qualités et de quantités.

• les principes généraux du droit international


• les décisions juridictionnelles et la doctrine internationaliste : l'ensemble des
décisions rendues par les juges

• l’équité : si la cour ne trouve pas de norme, elle va statuer en équité pour qu’il n’y ait
pas de déni de justice

Aujourd’hui, on peut rajouter un autre type de norme qui n’est pas dans l’article 38 : les
actes adoptés par les OII. Cela regroupe le droit primaire avec les traités constitutifs (la charte
de l’ONU, statut de la CIJ, la convention européenne des droits de l'homme) et le droit dérivé
qui est dérivé des organes de l’organisation (résolution de l’ONU, les décisions de justice de la
CIJ). Une fois que l'organisation international est crée, il va produire du droit.
Deux types de normes : écrite (volonté des états à être contraint par ces normes écrites)
et non écrite (la volonté des états est moins importantes).

A) les normes classiques du droit international (article 38 CIJ)


1) les traités internationaux

1.1) Définition :

Le traité est l’expression de volontés concordantes émanant de sujets de droit dotés de


la capacité requise (morale et juridique), en vue de produire des effets juridiques régis par le
droit international.

La convention de Vienne sur le droit des Traités de 1969 est en équilibre entre le
volontarisme (faire ce qu'ils veulent) et le formalisme (l'exigence de certaine condition pour que
les traités puissent être valable). Récemment l'UE et la Russie (ou turquie) ont signé un accord
de manière totalement informel, sans respecter le droit international. Il est difficile de
considérer que cet accord est un traité international. Or c'est accord est mise en œuvre comme
un traité international. En effet, elle rappelle que le traité international est la loi des parties et
qu’il repose sur la volonté et l’autonomie des états. Egalement, il s’appuie sur certaines
exigences de forme. Effectivement, pour considérer un traité international comme valide, il faut
respecter certaines formalités.

La CIJ, 1 juillet 1994, affaire de la délimitation maritime et des questions territoriales


entre Qatar et Brahreim. Cet arrêt de la Cour énonce qu’un accord international peut prendre
des formes très variées et se présenter sous des dénominations diverses.

Les règles de forme et ce formalisme sont assez libre car les formes sont très variées, ce
qui compte est l’accord, la volonté des états.

Les variations terminologiques :

- selon le champ sémantique : (en théorie ils sont tous synonyme)

 traité qui se développe oralement et par des négociations

 convention qui est l’action de se rencontrer, de se réunir. Il s’agit de traités avec un


grand nombre d’états

 pacte qui a des obligations serrées et un engagement très fort


 protocole est un accord conclu sur des sujets très techniques : la navigation, la
finance…

 charte renvoie à une notion du Moyen-Age : la magna carta en 1215. Il s’agit d’un
texte juridique qui définit un objectif à atteindre et l’ensemble des règles déontologique que
va respecter une institution. Sa déontologie est écrite pour être plus forte et
diffusée à l’ensemble des personnes conservées

 accords sont des traités bilatéraux entre 2 états. En France, ils sont ratifiés par une
autorisation départementale

 déclarations ne sont pas forcément obligatoires. Il s’agit de principes énoncés

- selon le nombre de parties :

 bilatéraux avec 2 états, condition de réciprocité

 multilatéraux avec plus 2 états, la condition de réciprocité ici ne marche pas

 fermés : il regroupe plusieurs états mais ne pourra pas s’ouvrir par la suite à d’autres
états

 ouverts : il est signé entre plusieurs états mais reste ouvert à la signature d’autres états

 semi-ouverts : il est ouvert mais sur sélection, par exemple, le vote des états membres
(ex : UE)

- selon la forme, c’est à dire, la manière dont il a été adopté :

 en forme solennelle avec une procédure complexe

 en forme simplifiée avec une procédure plus rapide, adoptée dès qu’il est signé

- selon l’objet :

 traités institutionnels qui a pour but de créer des institutions…

 traités qui créent des situations objectives comme des accords de neutralité militaire
(ex : Suisse), de délimitation de frontière.

 traités humanitaires qui ont pour objectif la protection des droits et des libertés de
l’homme

- selon la portée :

 les accords-cadres qui sont un cadre général qui va servir de référence pour tout un
cadre de de traités ultérieurs.

 traités supplétifs qui remplace la coutume internationale qui existait jusque là. Ex: la
convention de Vienne.

 traités supérieurs ou traités institutif qui institue/crée une organisation international


 traités-contrats qui ne vont concerner que les parties entre elles et les états peuvent
se défaire de ce traité. Ce sont des engagements qui peuvent être rompus.

 traités lois qui concerne les états du traité et les individus comme la convention de
sauvegarde des droits de l’homme qui s’adresse aux états et aux individus qui vont disposer
d’un droit de recours. Un fois signé les états ne peuvent pas faire marche arrière. La charte de
l'ONU, les états peuvent librement s'en désengager. Mais c'est compliqué. Un état qui s'enlève
de l'ONU serait un état mal vu, on ne fera plus d'échange commerciaux avec etc. Le droit
primaire de l'UE sont des traités de lois. On peut s'en retirer difficilement. Le Brexit en est une
illustration.

Les parties au traité :

- les états qui peuvent être fédéraux (état composé d’états et seul l’état fédéral a la capacité de
signer un traité) ou unitaires (un seul centre d’impulsion politique et une seule autorité capable
de signer un traité)

- les OII qui ont des compétences implicites car elles possèdent la capacité juridique pour
pouvoir signé un traité

- les accords conclu par d’autres entités : les mouvements de libération nationale qui aspirent à
devenir de véritable état et les personnes privées. Ils peuvent signer avec des États et
organisation international. Ex : les accords d'Evian, FLN et la France et les entreprises
multinationales.

La conclusion des traités :

La procédure de conclusion :

- phase de négociation qui est la plus importante car les états vont véritablement se
mettre d’accord, cette phase peut être très longue comme en ce moment avec le traité
transatlantique. En France, le président de la république à la compétence pour négocier les
Traités internationaux.

- rédaction qui permet de mettre à l’écrit ce qu’on vient de négocier, cela a lieu en
comité plus restreint puis en envoie le texte aux différents états. Cela est fait par les ministres
des affaires étrangères et par les diplomates.

- l’adoption où les états doivent procéder à manifester leur accord. En France, l'adoption
est faite par le président de la république. Dans le cadre des organes internationales, c'est
l'assemblée pléniere qui s'en charge avec souvent la majorité qualifiée

- la signature qui consiste à authentifier un texte et prouver qu'il existe. En droit


international, la signature ne suffit pas à engager les états, à les contraindre à respecter les
traités. Cette signature n'est pas suffisante pour que le traité entre en vigueur. Par exemple, la
déclaration universelle des droits de l’homme a été signée par la France mais non ratifiée

- engagement ou expression du consentement à être lié par :


 des accords en forme simplifiée (signature du gouvernement, du chef de l'Etat) → signature
entre la Turquie et l'UE pour l'entrée de la Turquie.
 une ratification (acte solennelle de l’état qui va le contraindre à respecter le traité, en France,
il émane du président de la république et du parlement)
 une approbation (ratification seulement par le président de la république)
 la consultation référendaire (ratification par le peuple). Ils sont des fois obligé en princie avec
une cession, un échange etc. de territoire de consulter le peuble

• adhésion concerne les états qui n’ont pas participé à la négociation du traité mais
qui veulent la ratifier (les états tiers)

Il peut y avoir des disparités liées à cette procédure de ratification


Les traités instituant

Les réserves :

La force normative va aussi dépendre des réserves. En effet, cela va créer des variations
de force normative car plus il y a de réserve, moins il y a de force normative.
Les réserves sont une déclaration unilatérale d’un état émise au moment de l’engagement en
vue de modifier pour lui-même les effets juridiques de certaines dispositions d’un traité à
l’égard duquel il s’apprête à s’engager.
Les réserves permettent à l’État de manifester sa souveraineté, alors, un traité est un choix à la
carte.

Parfois les réserves sont prévues par le traité. Cependant, il peut arriver que les réserves
émises ne soient pas prévues par le traité, elles sont émises par les États directement.
Les réserves sont-elles possibles si elles sont non-prévues ?  
La CIJ a donné un avis en 1951 dans un arrêt qui porte sur les réserves énoncées lors de la
ratification de la convention pour la répression du crime de génocide.
Alors, les réserves non prévues sont possibles car elles permettent une participation plus large.
Cependant, la Cour émet un condition : les réserves sont possibles si elles sont compatibles avec
l’objet du traité.

L’application des traités :

L’entrée en vigueur :

L’entrée en vigueur nécessite une signature et une ratification.

- le dépôt : remettre les copies conformes au traité et remise au secrétariat des Nations
Unies.

- l’enregistrement auprès du secrétariat des NU pour que tout le monde est


connaissance du traité en question

- date d’entrée en vigueur : soit les Etats ont décidé ensemble, soit on précise que
l’entrée en vigueur aura lieu quand l’ensemble des états l’auront signé et ratifié.

- disparités d’intégration temporelles liées à la procédure de ratification. Dans ce cas, les


états peuvent retarder l’entrée en vigueur, par exemple, la France a signé en 1950 la Convention
de Sauvegarde des droits de l’Homme et elle a attendu 1975 pour la ratifier.

Les effets du traité :

La Pacta sunt servanda : les traités doivent être respectés.


Cette règle est fondatrice du droit international. Elle est rappelée par l’article 26 de la
Convention de Vienne de 1969 : «  tout traité en vigueur lie les parties et doit être
exécuté par elles de bonne foi ».

A l’égard des parties il y a l’application de bonne foi. Cela est dû aux conditions de
réciprocité, dans ce cas, l’exception est l’inexécution : la violation substantielle d’un traité par
l’une des parties (dénonciation ou méconnaissance) entraîne pour un traité bilatéral la
possibilité pour l’autre partie de suspendre elle-même l’exécution du traité ou d’y mettre fin.
Sauf pour les obligations intégrales et les traités-lois.

A l’égard des tiers, le principe est l’absence d’effet direct. En effet, ils ont un effet relatif
avec la formule du « res inter alios actua »  cela ne concerne que les parties.

Cependant, il y a des exceptions aux effets absolus pour les traités territoriaux qui


délimitent les frontières pour préserver la stabilité des frontières ; la création d’un statut
politique international ; traités qui établissent des voies de communication internationales ;
traités qui codifient la coutume internationale ; traités qui instituent une OII (CIJ 11 avril 1949
avis sur la réparation des dommages subis au service des NU).

La modification, la suspension et la fin des traités :

La modification :

La modification collective peut avoir lieu par un vote ou un consensus.

Pour la procédure il y a :

 la procédure unanimitaire qui est difficile à obtenir

 majorité simple

 majorité qualifiée

 vote pondérée, pour les 3 derniers, il y a plus de possibilités de modification du traité

Les protocoles additionnels ont pour objectif de compléter. Ils sont comme des nouveaux
traités qui viennent compléter le traité de base.
Ces protocoles ne sont pas forcément adoptés par tous les états membres du traité initial. Alors,
il y a une double vitesse entre les états qui sont là depuis le début et qui ont adhéré à tous les
protocoles et d’autres, arrivés plus tard et qui n’ont que certain protocole.

La suspension pendant un temps déterminé :

La suspension peut être provisoire, totale (l’ensemble de l’application du traité) ou partielle


(seulement une partie du traité) du fait de l’accord de toutes les parties (les états se mettent
d’accord) ou tacitement (des conditions extérieurs ne permettent plus d’appliquer le traité).

La fin des traités :

- dissolution décidée par les parties d’un commun accord, alors, ils sont d’accord pour mettre fin
définitivement à un traité

- clauses du traité qui prévoient une date d’expiration ou la possibilité d’une dénonciation
unilatérale par une partie

- caducité en raison de circonstances nouvelles qui empêchent l’application de ce traité


- l’inexécution par l’une des parties. Cela renvoie à la réciprocité des engagements
internationaux. Cependant, la condition de réciprocité n’intervient pas pour les traités
multilatéraux.

• la coutume

Définition :

La coutume est une pratique générale acceptée comme étant le droit, elle n’est pas
écrite donc difficile de l’identifier.
C’est essentiellement le juge international qui va identifier la coutume internationale et préciser
cette définition.

Tout d’abord, il y a un double fondement possible :

Le droit objectif qui est supérieur à la volonté des états. En effet il y a quelque chose de plus fort
que la volonté des états, la coutume fait partie de ce fondement supérieur. Ce fondement peut
être lié à l’idée de droit naturel qui est une idée assez mystérieuse.
La CIJ en 1971 a rendu un avis consultatif sur la Namibie : la coutume internationale tire sa force
d’un fondement objectif supérieur aux états : les nécessités de la vie internationale, l’idée d’un
ordre des choses qui s’impose aux états.

Pour la théorie volontariste, la coutume tire sa force de la manière dont se comporte les états.
Cependant, ils se comportent comme ils le veulent comme l’énonce l’arrêt du comportement
des états de la CIJ. Il s’agit de l’arrêt du plateau continental (Libye/Malte) 1985 : la coutume
internationale tire sa force dans la pratique et le comportement des états.

La coutume internationale est un sujet sensible car elle peut porter atteinte à la souveraineté de
l’état ou la renforcer.

Elément matériel : il faut une pratique imputable aux états, constante, cohérente et générale.
Cette pratique est fondée sur le comportement de l’état, les actes qu’ils prennent sur la scène
internationale. Cette dernière doit être constante et répétée dans le temps avec une certaine
cohérence et il ne faut pas de contradiction dans le comportement des états.

Elément psychologique : l’opinio juris est la conviction de l’existence d’une règle de droit
obligatoire.
En effet, il y a la conviction pour les acteurs juridiques qu’ils existent une règle de droit et qu’elle
est obligatoire pour ces acteurs.

La CPIJ en 1927 Affaire du lotus : lié par une règle de droit selon un élément psychologique.

La CIJ 1969 Plateau continental de la mer du nord : rappeler que la coutume internationale doit
être fondée sur une répétition mais aussi sur la conviction qu’ont les états d’être en face d’une
règle de droit contraignante.

L’opposabilité de la coutume :

La coutume internationale s’oppose à tout le monde, elle a une force contraignante pour
tout le monde. La coutume est opposable à l’ensemble des états et des acteurs juridiques mais
pour préserver la volonté des états, on va considérer que pour être opposable à tout le monde,
il ne doit pas avoir d’objection de l’état. Il s’agit de la thèse de l’objecteur persistant.

La CIJ de 1951 affaire des pêcheries : les pêcheurs anglais pêchaient près des côtes
norvégiennes. Alors, la Norvège a interdit aux britanniques de pêcher près de ses côtes. La
Grande Bretagne a saisi la CIJ en considérant que la délimitation du territoire maritime de la
Norvège avait été faite contrairement à la coutume internationale.
La CIJ va considérer que la Grande Bretagne n’a formulé aucune objection sur la manière dont
avait été délimité le territoire maritime de la Norvège donc « qui ne dit mot, consent ». La
Norvège avait raison.

La CIJ en 1962 Temple de Préah-Vihéar : concerné le litige au sujet d’un temple. Deux
états contestaient la propriété de ce temple (la Cambodge et la Thaïlande). Historiquement, le
Cambodge a annexé ce temple et la Thaïlande n’avait jamais manifesté son opposition donc le
temple appartient au Cambodge.
• les principes généraux du droit international

Définition :

Ces principes sont non-écrits donc ils sont plus difficiles à identifier.
Il s’agit de principes dégagés par le juge à partir de règles conventionnelles ou coutumières du
droit international ou de règles communes aux états.
Le but est de combler les lacunes du droit international car le juge peut être confronté à des
situations nouvelles. Or, il doit trancher le litige, alors, il va s’inspirer des traités qui existent, de
la coutume et il va révéler un principe général de droit.

Les deux types de principes généraux :

Les principes généraux du droit reconnus par les nations civilisées art 38 du statut de la
CIJ.

Elément matériel : présence généralisée dans les systèmes juridiques existants.

Elément psychologique : reconnaissance comme étant des règles de droits obligatoires

La CIJ avril 1955 Nottebohm : en matière de nationalité. Il y a une lacune dans le droit
international donc le juge s’est inspiré des différents systèmes juridiques existant et à considérer
qu’il existait un principe général du droit. Il s’agit d’une fonction supplétive : il faut compléter le
droit international existant.

Domaine d’application : responsabilité internationale.

Les principes généraux du droit international public : données générales et


fondamentales qui dominent l’ordre juridique international assurant sa cohérence et sa
complétude.
Ces principes n’ont pas à être reconnus par les états et le juge ne va pas forcement s’inspirer des
systèmes juridiques existants.
Il va s’inspirer des données fondamentales qui dominent l’ordre juridique international. Le juge
va essayer de rendre tout cohérent et harmonieux.

La CPIJ en 1927 affaire du lotus : elle se base sur la coutume et sur les principes
généraux du droit international.

La CIJ en 1986 activités militaires et paramilitaires au Nicaragua : « l’obligation de


respecter les conventions de Genève de 1949 dans les conflits qui n’ont pas un caractère
international ne découle pas seulement des conventions elles-mêmes mais des principes
généraux du droit humanitaire, dont les conventions ne sont que l’expression concrète ».
Ces conventions s’appliquent bien aux conflits non-internationaux car c’est un principe général
du droit international qui le dit. Les conventions de Genève ne sont que l’expression concrète
des principes généraux du droit et le principe général du droit est supérieur.

Les domaines d’application : interprétation de la règle de droit (principe de bonne foi,


pacta sunt servanda) et fonctionnement des OII (rapports entre l’OII et ses membres).

b. les moyens auxiliaires de détermination des règles de droit


international
• la jurisprudence et doctrine

La jurisprudence est l’effet relatif de la chose jugée mais identification, interprétation et


harmonisation du droit international.
C’est une source relative car quand le juge rend une décision, elle est relative car elle ne
concerne que les parties en litige.
Le juge qui se prononce sur un litige est amené à appliquer des règles de droit donc il doit les
interpréter et même parfois les identifier.
Alors, le juge qui interprète les normes, il leur fait dire ce qu’il veut. Dans ce cas, cela constitue
une source de droit.

La doctrine est la transformation du droit international vers plus de cohérence.


Il s’agit de l’ensemble des juristes qui écrivent sur le droit international. Ils analysent le droit
international existant, le critique donc ils l’interprètent et en donnent une certaine signification.
Effectivement, ils peuvent donner des avis, proposer des réformes : c’est une source indirecte
du droit internationale.

• l’équité

Elle permet au juge d’écarter ou d’atténuer la rigueur d’une règle dont l’application au
litige serait inéquitable, ou d’énoncer lui-même une règle en l’absence de règles positives.
S’il n’y a pas de règles, il va pouvoir rendre une décision en statuant en équité, selon l’intime
conviction du juge.

c. les nouvelles normes du droit international : les actes des


organisations internationales
Il s’agit de nouvelles catégories de normes : les recommandations qui peuvent être
indicatives ou contraigne et les résolutions, des décisions qui sont plus contraignantes.
• la diversité des actes

La typologie la plus courante est les recommandations qui sont indicatives et les


décisions qui sont contraignantes.

• l’autorité des actes

La CIJ en 1971 conséquences juridiques pour les états de la présence continue de l’Afrique
du sud en Namibie.
Cet arrêt donne une interprétation assez large du rôle du CS. En effet, les décisions prisent par
le CS en dehors du chapitre 7 sont obligatoires. Cela donne une interprétation large de l’autorité
normative des actes des OII.

Les effets internes à l’organisation :

Les actes pris par l’organisation ont une autorité normative à l’intérieur de l’organisation.

Les effets à l’égard des états membres :

Il s’agit de l’hypothèse générale de l’absence de force obligatoire.


En effet, les états restent souverains même au sein de l’organisation internationale.
Par conséquent, il y a une absence de force obligatoire des actes car on ne peut pas contraindre
les états.
Cependant, il y a des effets indirects car l’assemblée générale crée un titre juridique qui va
permettre aux états d’agir. Par exemple, les recommandations de l’AG des NU peuvent fournir
un titre juridique à l’action des états.

La sentence arbitrale de 1977 texaco-calasiatic contre gouvernement libyen : les


conditions de vote (unanimité, majorité des deux tiers, consensus) et les dispositions énoncées
(degré de précision, indices de vocabulaire). Le peuple conteste le fait d’avoir était nationalisé.
La Lybie a dit que l’AG l’avait dit dans une de ses résolutions. Alors, la Lybie utilise une résolution
pour en faire une règle obligatoire.

L’hypothèse de force obligatoire : obligations spécialement acceptées par les intéressés


(résolutions interprétatives de la charte, décisions du CS fondées sur le chapitre 7 charte NU, les
actes juridictionnels).

Les effets à l’égard des tiers :

Il y a une contribution indirecte de certains actes unilatéraux des OII à la formation du


droit international. Les résolutions du CS ou de l’AG de l’ONU car ils sont adoptés au sein d’une
organisation mondiale qui représente presque tous les états du monde.
Par exemple, la résolution AG 217 de 1948 déclaration universelle des droits de l’homme : cette
résolution n’est pas contraignante mais depuis 1948, beaucoup d’états font comme si elle était
contraignante. C’est un effet normatif indirect.

3. Variations des rapports entre droit interne et droit


international
Ces rapports ne sont pas les mêmes en fonction des états : certains vont penser que le
droit international n’a pas de pouvoir et seul compte droit interne et d’autre états vont penser
que le droit internationale à une place essentielle. Ces rapports dépendront de plusieurs
facteurs.

Tout d’abord, l’autorité d’une norme, c’est à dire sa place dans la hiérarchie des normes.
Egalement, l’application directe d’une norme : self executing, qui se suffit à elle-même et n’a pas
besoin d’une norme qui vienne l’appliquer ou la préciser en droit interne.
Puis, il y a l’invocabilité d’une norme qui la possibilité pour les individus de se prévaloir d’une
norme de devant un juge. C’est un effet direct.

En droit international, les normes sont peu invocables par les individus car souvent, les
traités signés entre états ne s’adresse qu’aux états. Par conséquent, il ne s’adresse pas
directement aux individus.
Cependant, de plus en plus on considère que les traités s’adressent aussi aux individus car de
plus en plus de traité concerne les droits et les libertés fondamentales.
Il y a aussi des traités aux effets directs qui peuvent être applicables directement et être
invocables par les individus.

a. la réception du droit international dans les ordres juridiques


nationaux
La CIPJ en 1930 question des communautés gréco-bulgares : « c’est un principe
généralement reconnu du droit des gens que (…) les disposition d’une loi interne ne sauraient
prévaloir sur celles du traité ». Alors, la loi interne aux états est supérieure à celle des traités
internationaux. Effectivement, il y a une supériorité du droit interne par rapport aux traités
internationaux.

La CIPJ avis consultatif en 1932, affaire du traitement des nationaux polonais dans le
territoire de Dantzig : « d’après les principes généralement admis, un état ne saurait invoquer vis
à vis d’un autre Etat sa propre constitution pour se soustraire aux obligations que lui impose le
droit international ».
Alors, il y a un revirement de décision, le droit international est prioritaire sur la constitution
étatique. En effet, le droit international a une autorité supérieure aux constitutions des états
membres.

Art 27 Convention de vienne en 1969 : « une partie ne peut invoquer les dispositions de
son droit interne comme justifiant la non exécution d’un traité ».
L’état ne peut pas se prévaloir de son propre droit interne pour ne pas exécuter un traité
international.

Le système dualiste

Système de juxtaposition de deux ordres juridiques distincts sans points de contact, le


droit international ne peut donc s’appliquer dans le droit interne que si une norme interne le
réceptionne et le transpose.
Le droit international ne pourra pas s’appliquer directement dans le droit interne sans qu’une
norme de droit interne ne vienne le transposer. Il faut qu’une norme interne le constate.
Le système moniste

Système dans lequel il y a une unité de principe entre l’ordre interne et l’ordre
international. Les règles internationales sont self executing c’est à dire directement applicables
dans l’ordre interne sans que soit requis une norme intermédiaire de réception ou de
transposition.
Dans ce cas, le droit international a une applicabilité directe. C’est l’état qui accepte cette
applicabilité. Par exemple, article 55 de la constitution Français prévoit que les traités
internationaux sont d’autorité supérieure à la loi mais la constitution reste supérieure.

Cependant, il s’agit d’un choix constitutionnel souverain. Il y a deux possibilités :


- monisme à primauté du droit interne : conception constitutionnaliste (la constitution reste au
dessus)
- moniste à primauté du droit international : conception internationaliste (le droit international
est supérieur à la constitution et aux lois internes)

b. question : existe-t-il un ordre juridique international ?


• une hiérarchie des normes ?

L’article 103 Charte de l’ONU : en cas de conflit entre les obligations des membres des
nations unies en vertu de la présente Charte et leurs obligations en vertu de tout autre accord
international, les premiers prévaudront.
Cependant, l’ordre juridique international n’est pas un système de hiérarchie des normes mais
un système d’équivalence des normes. Parfois, il se développe donc des ensembles normatifs
contradictoires.

Après le 11 septembre 2001, les états doivent sanctionner les personnes qui financent le
terrorisme international et faire des listes des personnes suspectées pour les sanctions.
C’est une résolution du CS doit il y a une obligation de l’appliquer.
Cependant, l’Union Européenne oblige à respecter des droits fondamentaux, il y a une
contradiction entre le CS et l’Union Européenne.

La CJUE en 2008 Yusuf et Kadi : la cour de justice va énoncer que le droit de l’UE doit
prévaloir dans cette affaire. Alors, on oublie l’article 103 qui dit le contraire.
En effet, même si les résolutions du CS ont une portée générale et obligatoire, l’UE est
autonome, donc son droit va primer.
Les sanctions adoptées par les états membres vont être annulées par la cour de justice de l’UE.

Cependant, le droit tend de plus en plus à être coordonné ou harmonisé avec


l’apparition d’un ensemble coordonné de normes grâce à la commission du droit international
qui est chargée de codifier les règles du droit international. C’est un organe subsidiaire de l’ONU
créée en 1947.
Les rapports entre les traités et la coutume :

Normalement, il y a une égalité donc un traité international peut modifier et supprimer


un coutume et vice-versa. Les traités manifestent la volonté des états mais la coutume dépasse
la volonté des états, elle est plus objective. Alors, la coutume est peut être plus forte que les
traités car elle s’impose avec plus d’autorité.

Il peut également y avoir la cristallisation d’une règle coutumière par un traité, alors, elle
devient encore plus forte.

La CIJ affaire du plateau continental de la mer du nord en 1969 :


 la disposition doit être normative 
 elle ne peut pas faire l’objet de réserves 
 participation très large et représentative à la convention 
 pratique fréquente et uniforme des états
Ces règles coutumières s’appliquent à tous les états du monde, elles ont une portée générale et
vont contraindre les états qui n’ont pas ratifié la convention.

• le jus cogens ou droit impératif

Le droit impératif s’impose aux états. Alors, il y a une atteinte forte à la souveraineté des
états.

Art 53 convention Vienne de 1969 : nullité des conventions en conflit avec une « norme
impérative du droit international général » c’est à dire « une norme reconnue et acceptée par la
communauté internationale dans son ensemble, en tant que norme à laquelle aucune
dérogation n’est permise et qui ne peut être modifiée que par une nouvelle norme du droit
international général ayant le même caractère ».
C’est le juge qui va décider des normes impératives.

La CIJ en 2006 activités armées sur le territoire du Congo, RDC contre Rwanda :
l’interdiction de génocide relève du jus cogens, c’est une norme de droit impératif.

Le Tribunal pénal pour l’ex-Yougoslavie en 1998 dans l’affaire Furundzija déclare que
l’interdiction de la torture est une obligation erga ommes (qui s’applique à tous) et une norme
du jus cogens.

b. un système juridictionnel ?
Le juge est capable de dire où est le droit international. Egalement, une norme de droit
n’existe que quand elle est interprétée.
Problème : la scène internationale est composée d’états qui ont leurs juges, d’organisations
internationales qui possèdent leurs juges etc.
Alors, est-ce que cette multitude de juges du système juridique est organisée ? Non car il y a des
interprétations contradictoires des normes rendues par les différents juges.
Alors, comment fait un juge pour interpréter une norme ?

Les principes d’interprétation :

-textualité : qu’est-ce qui est écrit ?

- intentionnalité : l’intention des auteurs de la norme

- finalité ou méthode téléologique développée par la CIJ (effet utile) : le but, la finalité

Le pouvoir d’interprétation assez large donc les interprétations de tous les juges de la scène
internationale peuvent être très différente.

Egalement, les décisions rendues par les juges doivent être obligatoires : la jurisdictio
(dire le droit) et de l’imperium (décisions obligatoires).

La CEDH sanctionne la France car il y a dans les prisons françaises une surpopulation.
Cependant, la France va-t-elle pour autant reconstruire toutes ces prisons ? Non…

La CIJ, Lagrand, Allemagne contre Etats-Unis d’Amérique en 2001 : deux ressortissants


allemands sont condamnés à mort aux USA. L’Allemagne porte plainte car il n’y a pas d’accès à
l’assistance consulaire.
La cour demande une suspension des exécutions (mesure provisoire). Or, les usa ont exécuté
ces deux personnes. Alors, la cour internationale n’a pas été efficace, son jugement n’est pas
obligatoire.

c. l’efficacité du droit international en question


• contestation de l’efficacité du droit international

- absence de légitimité et de contrainte de la norme


CPJI en 1927 affaire du lotus : « les règles de droit liant les états procèdent de la volonté de ceux-
ci ».

- le droit international est un droit incantatoire et inefficace

• la réfutation de ces arguments

- la violation de la règle ne prouve pas son inexistence ou son ineffectivité

- la réalité et l’effectivité du droit international sont attestées tous les jours

- sentiment d’obligation des états. Il y a un système de comparution des états les uns par
rapports aux autres. En effet, les états s’observent les uns les autres.

- le recours juridictionnel des individus

Conclusion générale :
 solidarité institutionnelle organique (intérêts communs)
 représentative (organisations et codes communs)
 de conduites (comportements communs)

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