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FICHE MÉMORISATION - SUJETS ET SOURCES DU DROIT INTERNATIONAL PUBLIC

DÉFINITION ET ÉVOLUTION DU DROIT INTERNATIONAL PUBLIC


- Droit applicable à la société internationale. Ce droit permet de reconnaître
l’existence d’une société internationale différente de la société interne d’un
État et de délimiter les champs d’application du droit international et du droit
interne.
- Le droit international public règle les rapports entre les états souverains.
Comment peut-on - Le droit international privé règle les relations entre les personnes privées
définir le droit physiques ou morales de nationalités ou pays différents.
international public ? - Se compose de règles générales ( normes applicables à tous les pays) et de
règles particulières ( traités internationaux conclus de manière bilatérale ou
multilatérale, non applicables à tous les pays.)
- La Cour Internationale de Justice récapitule les sources du droit international
public et la jurisprudence internationale.
- Les normes internationales sont d’origine coutumières.
Pas de droit international sans Etat.
Expression « droit international » : l’anglais Jérémy Bentham en 1750.

1) La naissance.
- Traités de Westphalie, signés les 14 et 24 octobre 1648.
- Traités bilatéraux entre la France, l’Allemagne et la Suède.
- Traités mettant fin à la Guerre de Trente Ans.
- Légalisation de la création de nouveaux Etats.
- Reconnaissance de la la souveraineté et de l’égalité des Etats.
- Reconnaissance de l’organisation d’un principe d’équilibre empêchant l’une
des puissances de l’époque d’acquérir sur les autres une véritable suprématie.
Quelles sont les grandes
2) L’expansion.
étapes de la
- Croissance du nombre d’Etats : décolonisation, éclatement des Empires,
construction du droit effondrement de l’URSS, …
international public ? - Développement de traités multilatéraux entre ces Etats.
- Pendant un temps, la société internationale = une juxtaposition d’Etats
égaux et dépourvus de hiérarchie entre eux.

3) L’institutionnalisation.
- Volonté de mettre une hiérarchie entre les Etats. D’abord c’est la puissance
militaire ou économique qui déterminent la place de l’État.
- Création d’Organisations internationales gouvernementales ( ONU par
exemple).
- Mise en place d’une Cour de justice pour régler les différends entre Etats et
ne pas laisser les Etats se faire justice eux-mêmes entre eux, selon l’arbitraire
de leur puissance militaire ou économique.
L’EXISTENCE DU DROIT INTERNATIONAL PUBLIC
Il s'est développé un courant doctrinal qui refuse au droit international toute
existence. Pour eux, la société internationale, composée d’Etats souverains est
intrinsèquement anarchique et il n’y a pas de hiérarchie entre les Etats
Pour quelles raisons souverains. Dés lors, le droit international manquerait d’organes supérieurs
aux Etats. Il n’y aurait pas de législateur, d’exécutif, et de gendarme au niveau
certains réfutent
international pour les défenseurs de cette doctrine.
l’existence d’un droit Les règles du droit international seraient de simples règles de morale
international public ? internationale, dont la violation engendrerait certes une réprobation mais pas
de conséquences matérielles notables ; ou de simples règles de forme
(bonnes manières) ; ou bien enfin de simples règles de droit public externe :
une sorte de droit constitutionnel spécialisé .
La référence au droit international est quotidienne. Le droit international
manifeste son existence matériellement. Certes, il n’existe pas d’organes
spécialisés dans l’élaboration des normes internationales mais il y a des
Pourquoi peut-on tout procédures à respecter. De plus, tous les pays ont, au sein leur exécutif des
bureaux où travaillent des juristes internationaux. Il est reconnu par les États
de même dire qu’il y a
qui y sont assujettis et par les juges qui prennent en charge son application. La
un droit international ? Cour internationale de Justice assumer la fonction de dire et de juger le droit
international public. La sanction se manifeste surtout par le biais de la
réprobation ou de la condamnation par les pairs. La marque d’efficacité de ce
droit est plutôt le sentiment d’obligation, la conscience d’être lié.
Les théories formalistes
1) Le volontarisme.
Les règles de droit sont le produit de la volonté humaine.
Le respect du droit international par un Etat dépend de la volonté de ce
dernier à le respecter.
Les volontaristes défendent la théorie de l’auto-limitation : dans ses relations
avec les autres, l’État accepte de s’auto-limiter en créant le droit international.

2) Le normativisme
Théorie notamment développé par Kelsen. Si les Etats acceptent le droit
international c’est parce qu’ils reconnaissent l’existence d’une force
obligatoire supérieure au droit interne. Kelsen a établit une pyramide des
normes et il a placé le respect du droit international en dessous de la
Constitution d’un Etat mais au dessus des normes internes.

Comment la doctrine Les théories non formalistes


explique t-elle le respect 3) Le droit naturel ( jusnaturalisme).
du droit international Fondées sur l'idée qu'il existe un ordre naturel antérieur et supérieur. C’est
public par les États ? une théorie développée par Grotius notamment. Pour lui, il existe entre les
états un droit rationnel issu des données de la conscience, des principes
d’ordre et de justice qui ont été édictée par la nature raisonnable ou sociale
de l’homme. Ainsi selon cette théorie, la raison naturelle imposerait certaines
règles aux relations humaines en dehors de toute autorité sociale.
Selon Grotius, le droit international qui est lié au droit naturel n’est pas créé
par les états, mais que c’est un ensemble de règles objectives, inhérentes à la
nature. Ainsi, les états ne font pas naître le droit international d’un acte de
volonté mais le découvre par un acte d’intelligence.

4) L’objectivisme.
Notamment théorisé par George Scelle. Pour les objectivistes, l’existence des
règles de droit procède des nécessités sociales, sans elles, la vie commune est
impossible. Les nécessités sociales s’étendent au-delà des limites de l’État et
c’est ainsi que se forme le droit international. Le droit international est pour
les objectiviste une société universelle des peuples.
FICHE MÉMORISATION - LES ÉTATS SOUVERAINS, SUJETS PRIMAIRES
DU DROIT INTERNATIONAL PUBLIC

DÉFINITION DE L’ÉTAT EN DROIT INTERNATIONAL PUBLIC


Quelles sont les Le droit international public considère l’existence de l’État comme un fait.
conditions de la La définition la plus largement accepté est celle issue de la convention de
reconnaissance d’un Montevideo « l’État, comme personne de droit international, doit réunir les
État en droit conditions suivantes : a) population permanente, b) territoire déterminé et c)
gouvernement effectif ».
international ?
L’État ne peut exister sans population. En cas de disparition de population,
disparition de l’État.
En droit international, la population est généralement définie comme
Comment le droit l’ensemble des individus qui sont rattachés à un État par un lien juridique
stable : la nationalité.
international public
Cela n’empêche pas les États d’accorder aux étrangers certains droits
définit-il la notion de
( exemple : droit de vote et d’éligibilité des citoyens de l’UE aux élections
population municipales en France).
permanente ? Plusieurs nations peuvent cependant vivre au sein d’un Etat ( Russie, Chine).
La nation s’entend selon des critères objectifs ( géographie, langue, religion,
idéologie, race commune...) ou des critères subjectifs ( volonté de vivre
ensemble, souvenirs communs, intérêts économiques...)
L’État ne peut exister sans territoire. La disparition du territoire de l’État
entraîne la disparition de l’État. La taille de ce territoire importe peu par
contre.
Le territoire est déterminé par les frontières mais ces frontières peuvent
Comment le droit demeurer imprécises.
international public Au sein de ce territoire, un pouvoir stable doit être établi car ce pouvoir doit
définit-il la notion de contrôler le territoire sur lequel il est. La possession du territoire doit alors
territoire déterminé ? précéder l’établissement d’un gouvernement. Inversement, le territoire est
définit comme l’espace à l’intérieur duquel l’État exerce l’ensemble de son
pouvoir.
Ce territoire comprend : le sol, le sous-sol, la surface, l’espace maritime et
l’espace aérien.
Sans gouvernement l’État ne peut exister juridiquement. L’État a en effet
besoin d’organes pour le représenter et exprimer sa volonté. Le droit
international retient une acceptation large de la notion de gouvernement. Il y
regroupe les autorités exécutives de l’État et l’ensemble des pouvoirs publics.
Le gouvernement doit aussi être effectif, c’est-à-dire que le gouvernement
Comment le droit doit avoir la capacité réelle d’exercer des fonctions étatiques. Cela inclus le
international public maintient de l’ordre et de la sécurité intérieur ou encore la capacité à exécuter
définit-il la notion de des engagements internationaux.
gouvernement effectif ? En cas de guerre civile au sein d’un État reconnu internationalement, la
défaillance de l’État sera cependant considéré comme temporaire.
La Charte des nations unies dispose dans son article 4 alinéa 1 que « peuvent
devenir membres des nations unis tous États pacifiques qui acceptent les
obligations de la présente charte et au jugement de l’organisation sont
capables de les remplir et disposer à le faire ».
La question de la reconnaissance de l’État nouveau par un autre Etat
Le cas particulier de la souverain se pose parfois comme condition à la reconnaissance d’un Etat en
reconnaissance d’un État droit international. Certains ont en effet souhaité que la reconnaissance de
l’état nouveau soit considéré comme un quatrième élément constitutif de
l’État, en plus des trois précédents.
Des juristes comme Triplek ou Jelinek considéraient ainsi que l’existence d’un
nouvel Etat dépend de sa reconnaissance par les autres Etats de la
communauté internationale. Mais aujourd’hui cette conception n’est pas
suivie. On considère que dès lors que les trois éléments constitutifs
précédents sont réunis, l’État existe.
Néanmoins, l’État nouveau ne peut pas contraindre les autres Etats à le
reconnaître. Les autres Etats peuvent refuser de rentrer en relation juridique
avec lui aussi longtemps qu’il ne le reconnaissent pas en tant qu’Etat
souverain. L’État nouveau non reconnu ne peut alors conclure de traités
internationaux avec les Etats qui ne l’ont pas reconnus et il ne peut pas non
plus entretenir de relations diplomatiques formelles avec ces Etats qui ne le
reconnaissent pas.
Cette reconnaissance a un caractère discrétionnaire : la décision revient à
chaque Etat, individuellement. Cette non reconnaissance dépend souvent du
contexte dans lequel l’État nouveau est venu à exister.
Ex : en 1932, Henry Stimson, secrétaire d’Etat des EU, refuse de reconnapitre
les conquêtes japonaises en Mandchourie aux motifs que ces conquêtes a été
faites par les armes et donc en contradiction avec le pacte Briand-Kellogg,
ou pacte de Paris, de 1928, un traité signé par soixante-trois pays qui
« condamnent le recours à la guerre pour le règlement des différends
internationaux et y renoncent en tant qu'instrument de politique nationale
dans leurs relations mutuelles »
Aujourd’hui, l’existence d’un devoir de ne pas reconnaître une situation né
d’un emploi illicite de la force est indubitable.
Le principe de souveraineté est à la base des relations internationales. Selon
la Charte des nations unies « l’organisation est fondée sur le principe de
l’égalité souveraine de tous ses membres » (article 2). Cela garantit
l’indépendance des états souverains et leur égalité les uns par rapport aux
autres.
La souveraineté n’est pas remise en cause par l’existence d’obligations
internationale.
Conséquence de cette souveraineté, les Etats souverains ne sont subordonnés
à aucun autre Etat. Un Etat ne serait pas considéré comme souverain s’il est
dépendant d’un autre Etat.
Le droit international est indifférent à la façon dont s’exerce la souveraineté
La souveraineté, au sein de l’État. Chaque Etat est libre de l’organisation politique interne tant
caractéristique que ces institutions internes ont la capacité d’engager l’État dans les relations
indispensable à la internationales. « Aucune règle de droit internationale n’exige que l’État ait
reconnaissance de l’État une structure déterminée comme le prouve la diversité des structures
en droit international étatiques qui existent actuellement dans le monde » ( affaire du Sahara
occidental, avis consultatif de 1975)
Chaque Etat est libre de déterminer l’existence et l’étendue de ses relations
internationales avec d’autres Etats ainsi que de choisir ses partenaires.
Mais la souveraineté des Etats est limitée :
- obligation de respecter le droit international pulblic.
- interdiction de s’immiscer dans la gérance d’un autre Etat souverain.
- seul le droit international délimite l’étendu des compétences
discrétionnaires des Etats.
- interdiction de recourir à la force ou à la menace envers un autre Etat
membre et obligation de régler pacifiquement les différends ( article 33 de la
Charte des nations unies).
LES COMPÉTENCES DE L’ÉTAT EN DROIT INTERNATIONAL PUBLIC

La compétence internationale peut être définie comme le pouvoir juridique


conféré ou reconnu par le droit international à un Etat de connaître une
Définition
affaire, de prendre une décision, de régler un différend…
L’établissement d’une frontière se fait par étapes.
1) La délimitation : c’est une opération juridique et politique par laquelle les
Etats fixent l’étendue de leur pouvoir souverain.
2) La démarcation : opération technique de marquage au sol de la frontière.
Comment se passe 3à L’abornement : opération par laquelle on marque la frontière sur le sol par
l’implantation de repères.
l’établissement d’une
Les Etats scellent leur accord de délimitation par traité.
frontière entre deux Parfois, les frontières sont à la sources de contentieux internationaux. Le
Etats ? principe de l’uti possidetis ou de l’intangibilité des frontière joue le rôle de
règle générale. Il consiste à fixer la frontière en fonction d’anciennes limites
administratives internes à un État préexistant dont les nouveaux Etats
accédent à l’indépendance sont issus. Cela évite la mise en danger de
l’indépendance et de la stabilité des nouveaux Etats.
Compétences dégagées par Max Huber dans l’affaire de l’île de Palmas en
1928. Dans cette affaire, l’île indonésienne de Palmas est revendiquée comme
possession de deux Etats : les Pays-Bas et les Etats-Unis, qui avaient obtenus
cession de cette île par l’Espagne en 1898. Le gouvernement néerlandais
rétorque qu’il exerce depuis plus de 200 ans son autorité sur l’île de Palmas.
Max Hubert tranchera en faveur des Pays-Bas. Cette affaire va habiliter les
Eats titulaires de la souveraineté à repousser toute atteinte portée à leur
assise spatiale, au nom du droit à l’intégrité territoriale et consacre aussi
l’idée que chaque Etat à la compétence exclusive en ce qui concerne le
développement de son territoire.

Deux principes sont particulièrement consacrés :


1) La plénitude de compétence.
C’est le fait que le droit international reconnaît à l’État le droit d’exercer de
manière discrétionnaire toutes les fonctions de commandement destinées à
Quelles sont les
favoriser les activités licites qui se déroule sur son territoire. Le souverain
compétences de l’État
territorial est compétent pour exercer son pouvoir à l’égard de toutes les
sur son territoire ? personnes se trouvant sur son territoire, qu’il s’agisse des nationaux ou
étrangers. L’État définit le statut des nationaux et détermine les conditions
d’entrées sur le territoire des étrangers.

2) L’exclusivité de compétence.
C’est le fait que chaque Etat exerce par ses propres organes souverain son
autorité sur le territoire. L’État a le droit de s’opposer aux activités des autres
Etats sur son territoire. Seule la police étatique peut exercer des actes de
contraintes sur le territoire de l’État.

En combinant plénitude et exclusivité, la souveraineté territoriale laisse à


l’État la pleine maîtrise des activités sur son territoire et inversement de cette
souveraineté territorial découle les principe d’intégrité territoriale et de non
ingérence ou non intervention dans les affaires intérieures d’un Etat par un
autre.
Quelles sont les 1) Des compétences territoriales mineures :
compétences de l’État • L’occupation militaire sans transfert de souveraineté : présence de
hors de son territoire ? troupes sur le territoire d’un autre Etat. L’État occupant se conduit
comme s’il était une autorité territoriale vis à vis des biens et
personnes se trouvant sur le territoire occupé.
Ex : Namibie, Afghanistan, Koweït…
• Protectorat : Un Etat (le protecteur) contrôle un Etat protégé
(seulement sur le plan extérieur : diplomatie, défense car ce dernier
garde son autonomie politique intérieure). Les protectorats sont
inégalitaires et d’inspiration coloniale. Ils sont établis par traités.
• Le mandat : compromis entre l’État colonial et l’accession immédiate
à l’indépendance d’un Etat sous protectorat.
• La tutelle : c’est le même principe que le mandat avec cependant un
contrôle plus fort des Etats chargés de l’administration de ces
territoires. Les peuples sous mandats reçoivent dans le cadre de
cette tutelle la garantie du respect des droits de l’homme et de
l’accession à l’indépendance après un certain temps. Cela appartient
maintenant à l’histoire car il n’y a plus de tutelles.

2) La compétence personnelle
La compétence personnelle repose sur le lien d’allégeance particulier qui
subordonne une personne donnée à son Etat de nationalité.
La détermination de la nationalité d’une personne physique ou morale
dépend de l’État lui-même et est une compétence exclusive de ce dernier
( sauf si les décisions d’attribution de cette nationalité sont subjectifs, auquel
cas le droit international interviendra. Il faut qu’il y ait un lien effectif pour
qu’une nationalité soit attribué.). Par contre, le retrait de la nationalité
( déchéance ) est l’affaire du droit international.
Ce lien de nationalité autorise l’État à suivre son ressortissant à l’étranger. Si
les étrangers sont soumis au droit du territoire sur lequel ils se trouvent, l’État
d’origine peut atteindre ses nationaux dans leurs activités à l’étranger.
Cela a été consacré par l’affaire du Lotus en 1927.
Dans cette affaire, un paquebot français ( le Lotus) naviguait vers
Constantinople quand il aborde un navire turc. Sous le choc le navire turc se
brise en deux et sombre. Au cours de l’abordage, 8 marins turcs meurent et
10 sont sauvés. Lorsque le Lotus arrive en Turquie, le capitaine français est
arrêté et condamné par les tribunaux turcs en raison des dommages subis par
les marins turcs. La France proteste en faisant valoir que le capitaine est
français et sous pavillon français. Par conséquent la Turquie ne disposerait pas
de la compétence objective pour juger les actes. La Turquie plaidait qu’elle
pouvait juger cette affaire du fait de la nationalité des victimes.
La CIPJ tranchera en disant que chacun est livre « d’adopter les principes qu’il
juge les meilleurs et les plus convenables » à la situation.

Pour que cette législation produise des effets, il faut que d’autres Etats
acceptent sa mise en œuvre sur le territoire et en facilitent l’efficacité, en
concluant, par exemple, des conventions d’extradition.

A l’inverse, l’État peut protéger ses ressortissants à l’étranger contre


d’éventuelles atteintes à leurs droits individuels commises par les autorités
étrangères. C’est la protection diplomatique.
FICHE MÉMORISATION - LES ORGANISATIONS INTERNATIONALES, SUJETS SECONDAIRES
DU DROIT INTERNATIONAL PUBLIC

DÉFINITION ET ASPECTS HISTORIQUES


Selon la Convention des Nations Unies l'organisation internationale s'entend
Qu’est-ce qu’une
d'une association d'Etats constituée par traité, dotée d'une constitution et
organisation
d'organes communs et possédant une personnalité juridique distincte de celle
internationale ? des Etats membres.
Le développement des organisations internationales est une réaction au
désordre provoqué par les conflits internationaux. L’enjeu est d’intégrer tous
les Etats du monde dans un système unitaire doté d’institutions capables de
résoudre les conflits d’intérêt.

La création d’organisations internationales telles que nous les connaissons


s’est faite par étapes.
1) Organisations techniques et administratives à partir du XIXeme siècle.
Ex : Commissions fluviales internationales du Rhin (1831), Union
télégraphique internationale (1865), Union postale universelle (1878)…
Quelles ont été les 2) Société des Nations ( SDN)
Après le choc de la 1GM. Créer un pouvoir international garant de la paix
étapes de la mise en
mondiale. Mis en place par le Traité de Versailles ( 28 juin 1919 ). 54 membres
place des organisations et création d’une Cour Permanente Internationale de Justice.
internationales ? 3) L’ONU
Mise en place par La Charte des Nations unies. Dépasser les échecs de la SDN
après le choc de la 2GM. La Charte confère un vrai pouvoir de décision à ses
organes.
4) Nombreuses organisations internationales.
Depuis la Charte des nations unies, multiplication des organisations
internationales.
Ex : Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), Organisation pour
l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), OMS, OTAN…
Nombreuses solidarités régionales aussi : Union Européenne, Union Africaine,
Association des Nations d’Asie du Sud-Est (ANAS)...
CONSTITUTION ET STATUT JURIDIQUE DES ORGANISATIONS INTERNATIONALES
Une organisation internationale est créé par un traité multilatéral entre plus
de deux états. Le traité institutif est un accord de volonté entre Etats. Il se voit
appliquer le droit classique des traités c'est-à-dire la Convention de Vienne de
1969. Les Etats membres rédacteurs ou adhérant au traité ne sont liés qu'en
fonction de leur acceptation des règles. Les Etats membres décident de
l’apparition d’un nouveau sujet du droit international, car celui-ci aura des
implications sur l’exercice ou le contenu de leurs compétences étatiques.
L’initiative de la conférence internationale où le traité sera élaboré peut
revenir à un groupe d’Etats, à un seul Etat ou à une organisation
Comment se créer une
internationale déjà existante.
organisation
Les Etats ont obligation d’accepter le traité tel quel et sans réserve.
internationale ? Le traité constitutif contient les dispositions relatives au but de l’organisation,
des structures instituées et des compétences attribuées.
Seuls les Etats souverains sont représentés au sein des organisations
internationales. Leur volonté s’exprime par des représentants désignés par
leur gouvernement respectif.
Au sein de chaque organisation on distingue :
- les pays membres : ils échangent et ont le droit de vote.
- les pays associés : ils échangent mais n’ont pas le droit de vote.
- les observateurs : peuvent parfois participer.
La question de l’admission ne se pose pas pour les membres originaires. Elle
est de droit. L’admission ne se pose pas non plus quand un Etat succède à un
autre comme la Russie après l’URSS.
Un Etat n’est pas contraint de participer à des organisations internationales.
Une candidature = acte discrétionnaire.
Les critères d’admission à l’organisation international sont définis dans le
Comment se passe traité constitutif. Par exemple pour la Charte des nations unies il faut que
l’admission dans une l’État soit pacifique, accepte les obligations de la charte et soit capable de les
organisation mettre en place.
internationale ? Parfois, l’adhésion peut être condition à l’appartenance préalable à une autre
organisation internationale. Ex : être membre de l’ONU pour participer aux
organisations internationales qui découlent de l’ONU.
Parfois il n’y a pas de critères objectifs mais des négociations. C’est le cas pour
entrer dans l’UE. Pour entrer à l’ONU, il faut une recommandation favorable
du conseil de sécurité + un vote majoritaire de l’assemblée générale.
Les candidatures font l’objet d’une procédure du contrôle.
Les Etats sont libres d’adhérer ou se retirer d’une organisation internationale,
selon les conditions de retrait fixées par chaque traité constitutif.
Comment se passe le On peut quitter ainsi l’ONU.
retrait d’une Le retrait d’une organisation peut aussi prendre la forme d’une éviction,
organisation expulsion ou exclusion de l’organisation. L’expulsion est la sanction la plus
internationale ? grave. Elle est prévue par l’article 6 de la Charte des nations unies.
Il est aussi possible de priver un Etat du droit de vote. C’est les articles 5 et 19
de la Charte des nations unies.
Toute organisation internationale est dotée de la personnalité juridique
internationale. La personnalité juridique est très souvent précisée dans le
traité constitutif, mais elle peut aussi résulter implicitement des besoins
même de l'organisation. Cette personnalité est plus réduite que celle des
Etats. On la définit en termes de « fonctionnalité ». Les organisations
répondent à un principe de spécialité : elles n'ont que les compétences
nécessaires à l'accomplissement de leur mission.
Quel est le statut Puisque les organisations internationales n’ont pas de territoire propre, elles
juridique des doivent exercer leur compétence sur le territoire d’un Etat et entretenir des
organisations rapports juridiques avec des personnes morales ou physiques sur le territoire
internationales ? de ces Etats.
Financièrement, plus les organisations internationales développent leurs
activités, plus il importe que leurs moyens financiers ne dépendent pas de la
seule volonté de leurs membres. Leur autonomie financière est gage
d’indépendance et d’effectivité de leur personnalité juridique. La procédure
budgétaire dépend de chaque organisation. A l’ONU, l’assemblée générale est
la principale autorité budgétaire. Elle vote le budget à la majorité des 2/3 en
vertu de l’article 17 de la Charte des nations unies.
Les organisations internationales disposent de toutes les compétences
Quelles sont les nécessaires à la réalisation de leurs buts et objectifs.
compétences des
organisations Le principe de spécialité
Les organisations internationales sont régies par le principe de spécialité. Cela
internationales ?
veut simplement dire que l’organisation internationale possède uniquement
les pouvoirs ou compétences qui lui sont conférés par les États membres en
principe dans l’instrument constitutif. Le principe de spécialité implique que
les organisations internationales ne peuvent pas sortir de leurs activités
attribuées et intervenir dans l’organisation interne des Etats.
Les compétences implicites
Parfois, on essaie d’établir des compétences supplémentaires par voie
d’implication. On parle alors de compétences implicites. Il est important
d’avoir ce principe et d’avoir des pouvoirs implicites, car on ne peut décrire
tous les pouvoirs de l’organisation dans l’acte constitutif, si on dresse des listes
interminables l’acte constitutif devient illisible. De plus, il faut de la flexibilité à
l’organisation afin d’agir dans la nécessité de l’instant. Face à une situation
nouvelle, les pouvoirs implicites permettent de palier pendant un certain
temps et donnent une certaine marge de manoeuvre à l’organisation pour
que celle-ci puisse répondre à ses fonctions. Enfin, les instruments des
organisations internationales sont des instruments vivants, ce sont des
instruments qui ressemblent un tout petit peu à des constitutions, il faut donc
pouvoir les interpréter avec une certaine souplesse parce qu’elle touche à des
Quelles sont les phénomènes politiques.
compétences des
organisations Les compétences normatives
internationales ? Ce sont celles qui autorisent l’adoption de normes, c’est-à-dire de règles
(suite) juridiques de portée générale ou individuelle. La compétence normative des
organisations consiste aussi dans le droit de participer à des conventions
internationales.

Les compétences opérationnelles


Ce sont celles qui consistent en des activités de gestion ou de conseil dans le
domaine administratif, économique, technique ou financier. Il peut s’agir du
pouvoir de participer à des procédures de règlement des différends,
d’apporter une assistance administrative ou technique à ses membres, de
contrôler la régularité d’opérations électorales…

Le contrôle des compétences


C’est à que organisation qu’il revient d’interpréter sa charte constitutive et
donc de déterminer les cadres dans lesquelles doivent s’exercer leurs
compétences. Les Etats ont aussi compétence pour interpréter la charte
constitutive. Ils peuvent saisir la Cour Internationale de Justice pour avoir un
avis.
STRUCTURE ET FONCTIONNEMENT DES ORGANISATIONS INTERNATIONALES
Typologie des On distingue :
- Les organes composés de représentants gouvernementaux.
organisations - Les organes composés d’agents gouvernementaux.
internationales - Les organes de représentation politique / économique / sociale
Les représentants sont désignés par leur gouvernement. Ils s’engagent à se conformer
aux indications reçues.
L’unanimité n’est pas requise pour qu’un projet soit adopté. Souvent, majorité des 2/3
Comment fonctionnent des Etats membres. Mais aussi recours au consensus. L’objectif est de s’assurer qu’une
fois la décision prise, elle sera mise en œuvre.
les organes composés de
Ils interviennent au sein d’un :
représentants - Organe plénier (assemblée) : tous les Etats participe, plus démocratique.
gouvernementaux ? - Organe restreint (conseil) : Il n’y a pas tous les Etats. Cela pose la question de
l’inégalité de représentation.
Plus les tâches de l’organisation sont complexes, plus elle devra recourir à des organes
à composition restreintes.
La plupart des traités constitutifs prévoient la création d’un secrétariat composé
Comment fonctionnent d’agents internationaux. Ils ont une fonction précise comme : établir un bureau de
liaison, faire des rapports, produire des études, préparer des décisions…
les organes composés
L’indépendance des agents internationaux est essentielle. Les Etats partis s’y engagent
d’agents à ne pas influencer dans l’exécution de leur fonction. Ils ne dépendant plus des ordres
internationaux ? juridiques internes des Etats dont ils ont la nationalité mais s’en remettent aux
procédures établies dans l’ordre juridique interne de leur organisation.
FICHE MÉMORISATION - LES PERSONNES PRIVÉES, SUJETS INDIRECTS ET DIRECTS
DU DROIT INTERNATIONAL PUBLIC

LES PERSONNES PRIVÉES COMME SUJETS INDIRECTS DU DROIT INTERNATIONAL PUBLIC


1. Les organisations non gouvernementales.
On définit l'ONG comme une « association privée qui exerce ses activités
à but non lucratif sur le plan interne ou dans le cadre international » . Le
premier critère qui caractérise l'ONG, c'est l'initiative privée. L'ONG n'est pas
instituée par un accord intergouvernemental. Le second critère c'est l'aspect
international des activités non lucratives, qui résulte soit des nationalités des
différents participants, soit de l'intérêt international du but associatif .
Pour ce qui est de leur statut juridique, les ONG sont considérées d'abord par
les Etats comme des associations comme les autres, assujetties au droit
national . Elles ne bénéficient pas vraiment d'un statut de droit international
même s'il existe une Convention de Strasbourg du 24 avril 1986 (non encore
ratifiée) sur la reconnaissance de leur personnalité juridique.
Citez les catégories de
personnes privées en 2. Les sociétés transnationales.
droit international privé Une société transnationale (STN) est une entité économique ou un ensemble
et leurs caractéristiques d'entités économiques opérant dans plus d'un pays. Elles sont donc,
respectives. contrairement aux ONG, a but lucratif. La plupart du temps, ses sites de
production et/ou de contrôle sont répartis dans plusieurs pays, une partie de
son chiffre d'affaire est réalisé à l'étranger et son orientation stratégique se
discute à une échelle régionale ou globale.
La société mère se définit comme étant l'entreprise qui contrôle tout ou une
partie des sous-entreprises situées à l'étranger (notamment via des parts de
capital).
Le statut légal d'une société transnationale (STN) dans le cadre de ses activités
commerciales est complexe. Les STN sont fondées sur la base du droit d'un
État; de ce droit national découle leur personnalité juridique. Chaque
subunité de cette société peut toutefois avoir une «nationalité propre». Les
sociétés doivent respecter le droit national du pays où elles exercent leurs
activités.
La place des personnalités privées dans l’ordre international a fait l’objet de
controverse doctrinale importante. En effet, elle découle de la conception
faite de l’ordre international lui-même.
1) La société internationale est avant tout une société d’individus. Le droit des
gens s’y applique directement.
Quelle est la 2) Les individus n’ont aucune place dans l’ordre international.
Dans les faits, le droit international comporte de nombreuses règles qui ont
personnalité juridique
vocation à s’appliquer aux personnes privées. Elles accordent avantages ou
internationale des obligations. Pourtant souvent l’État fait écran entre les personnes privées et le
personnes privées ? droit international Le droit international est en effet souvent applicable aux
personnes privées à travers le droit interne des Etats.
Mais parfois la séparation est moins forte. Des personnes privées peuvent se
prévaloir devant le juge international des règles du droit international qui leur
sont applicables.
Ex : droits de l’homme.
La participation des personnes privées à l’élaboration des normes
Comment les personnes internationales est peu fréquente dans l’ordre international du fait des modes
privées peuvent-elles de formation de ce droit international. Néanmoins, les personnes privées
influencer le droit peuvent agir et influer.
international ?
- sur l’élaboration des traités : cette influence doit être comprise comme une
contribution matérielle à formuler les normes qui seront édictées par le traité
sous la forme de règles juridiques précises. Cela se matérialise par des retours
d’expériences ou la volonté de faire prévaloir ses intérêts.
Ex : une ONG visant la protection animale n’accordera pas le même poids aux
normes de protection de l’environnement qu’entreprise de production
alimentaire.
La participation des personnes privées est réduite à une autorisation de
Comment les personnes proposition. L’accueil des personnes privées dans la discussion dépend du
privées peuvent-elles sujet traité et de son caractère plus ou moins ouvert à une transparence.
influencer le droit
international ? - sur les actes des organisations internationales : les personnes privées
(suite) peuvent parfois être amenées à participer aux travaux de certaines
organisations internationales. Elles peuvent apporter des connaissances
techniques sur un sujet précis.
Mais dans la pratique, les Etats membres restreignent les liens entre les
organisations internationales et les ONG.
Un exemple de coopération cependant avec l’ONU existe. C’est la résolution
de 1926 , complétée par celle de 1996, qui règle les relations de l’ONU avec
les ONG. 3000 ONG travaillent avec l’ONU. L’influence de certaines d’entre
elles est plus sensibles dans certains domaines comme le droit humanitaire ou
les droits de l’Homme.
LES INDIVIDUS COMME SUJETS DIRECTS DU DROIT INTERNATIONAL PUBLIC
Si un individu est soumis à la compétence territoriale et personnelle de l'Etat,
il jouit à travers lui d'une protection possible, une protection par l'Etat ou
protection diplomatique. De plus le XXème siècle a considérablement
développé des mécanismes directs de protection contre l'Etat : c'est le droit
international des droits de l'homme. Les organisations internationales
peuvent aussi protéger non pas des ressortissants mais leurs agents en
engageant la responsabilité internationale des Etats qui leur ont porté tort.
Cette protection est limitée par les compétences de l'organisation en cause.
On l'appelle protection fonctionnelle, car elle repose sur le rapport de
fonction qui unit l'organisation à son agent .

La reconnaissance des droits des individus est relativement récente (Charte


des Nations Unies, Préambule, article 1 §3, articles 55 c, 13, 62, 68).
Auparavant, la situation de l'individu était de la compétence exclusive de l'Etat
dont il relève.

C’est notamment les droits de l’homme qui sont protégés par le droit
Comment le droit
international. Cette protection est à un double niveau.
international protège
t-il les individus ? 1) Niveau universel
Il n’y a pas d’organisation internationale unique spécialisée en matière des
droits de l’homme. L’ONU, l’OIT et l’UNESCO exercent ainsi chacune des
responsabilités importantes dans ce domaine.
Le noyau dur de la protection des droits de l’homme est la Charte
International des Droits de l’HOmme qui contient notamment la DUDH
( Déclaration Universelle des Droits de l’Homme) et des pactes internationaux
relatifs aux droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels.
La DUDH n’a pas de caractère obligatoire. Ce sont des recommandations pour
tous les états membres. 50 États sur les 58 participants devaient adopter
cette charte universelle. Aucun État ne s'est prononcé contre et seuls huit se
sont abstenus.
Au dela, l’ONU a présidé à l’adoption de différentes conventions de protection
des droits de l’homme ( prévention et répression des génocides en 1951,
abolition de la traite des êtres humains, en 1950, de l’esclavage en 1953…)
2) Au niveau régional
Comment le droit Plusieurs initiatives :
- Convention Européenne des droit de l’Homme dans l’UE depuis 1953.
international protège
- Protection des droits fondamentaux par la Cour de Justice Européenne
t-il les individus ?
- Convention interaméricaine de San José de Costa Rica depuis 1969.
(suite) - Charte africaine des droits de l’homme et des peuples depuis 1986.
De la même manière que les personnes privées peuvent être considérées
comme des sujets directs du droit international des droits de l’homme, elles
sont des sujets directs du droit international pénal. Les infractions pénales
internationales sont des infractions définies et réprimées dans l'ordre interne,
pour lesquelles le problème pénal concerne un ordre juridique étranger du
fait par exemple de la nationalité étrangère de l'auteur ou du caractère extra
territorial de l'infraction.
Derrière la question d'un ordre pénal international, se profile la question
d'une procédure pénale adéquate. Normalement toutes ces infractions
devraient être poursuivies devant les tribunaux internes du fait de leur
compétence territoriale ou personnelle mais aussi parce que l'Etat a voulu
étendre sa compétence. Ce principe s'appelle la "compétence universelle" des
Qu’est-ce qu’une
juridictions et présente des limites.
infraction pénale en
L'idée est alors née d'internationaliser ce droit pénal dans ses moyens, par la
droit international ? naissance de tribunaux ad hoc et par l'institution d'une Cour pénale
internationale.
L'adage "Ubi te invenero ibi te judicabo" (littéralement : où je t'aurai trouvé, je
te jugerai) démontre que le principe de la compétence universelle est ancien
et repose sur l'idée que les infractions seront d'autant mieux réprimées
qu'elles pourront être sanctionnées partout. Ce principe est valable pour la
piraterie de façon coutumière. Dans les autres hypothèses, la compétence
universelle est prévue au cas par cas, conventionnellement. Encore faut-il que
les législations pénales internes prévoient les incriminations et les juges
nécessaires à l'accomplissement de ces missions.
Généralement on exige que le criminel, la victime ou les moyens de
l'infraction aient un lien avec le pays où sera tenu le jugement.
Comment le droit Il faut distinguer :
international sanctionne - Les actes commis par des personnes privées pour leur propre compte.
t-il les individus ? - Les actes commis par des personnes privées en tant qu’agents publics.

1) La piraterie en haute mer.


Ex : Affaire du Lotus.
2) La traite des esclaves.
1890 : acte anti-esclavagiste qui pose le principe qu’en droit international la
Quels sont les actes traite des esclaves est interdite. Suivront des traités sur la traite des enfants et
commis par des personnes des femmes.
privées pour leur propre 3) La trafic de stupéfiants.
compte, retenus par le Conventions de la Haye en 1912 et de Genève en 1936 sont les premières à
droit international ? considérer le trafic de stupéfiants au niveau international.
4) L’interférence illicite dans l’aviation civile internationale.
Régie par la convention de la Haye de 1970.
5 ) Le terrorisme.
Depuis la 1GM, de nombreux instruments internationaux ont été développés.
Situation apparue à la suite de la 2GM et des crimes commis par des individus
Comment sont jugées les en tant qu’agents publics de l’Allemagne Nazie.
personnes privées ayant Evocation pour la première fois des notions de crime de guerre, crime contre
commis des infractions la paix, crime contre l’humanité + génocide.
pénales en tant qu’agents En droit international, le principe est qu’il appartient aux Etats de poursuivre
publics ? les crimes de leurs agents et que leur immunités n’a pas d’effet. Les Etats
doivent ainsi prendre toutes les mesures nécessaires pour réprimer les
infractions punissables. C’est le principe « aut dedere aute judicare »
( obligation d’extrader ou de poursuivre). L’efficacité est garantie par la
possibilité d’élargir ce jugement à un tribunal international.

La justice pénale internationale peut ainsi s’exercer à travers :


- Les tribunaux ad hoc
- La Cour pénale internationale
- Les juridictions pénales internationalisées.
Les tribunaux internationaux existent depuis que le système international
moderne a été mis en place, et leur rôle est de régler les différends entre
États ou parfois entre d'autres acteurs internationaux. Toutefois, c'est
essentiellement à partir des procès de Nuremberg qui ont suivi la Seconde
Guerre mondiale que des tribunaux ad hoc devant juger des individus accusés
de crimes ont été créés pour que soient poursuivies les infractions pénales qui
sont au cœur du droit international, à savoir le génocide, les crimes de guerre
et les crimes contre l'humanité. Abstraction faite des procès de Nuremberg et
de Tokyo, les premiers tribunaux pénaux internationaux ont été mis en place
dans les années 1990, pour que les atrocités perpétrées en ex-Yougoslavie et
les tueries en masse commises au Rwanda soient jugées. Depuis, des
tribunaux spéciaux ont également été institués pour poursuivre des auteurs
Qu’est-ce qu’un de crimes relevant du droit national et international. Les arguments avancés
tribunal ad hoc ? en faveur de la tenue d'un procès à l'issue d'un conflit, lorsque des
accusations de génocide, de crimes de guerre ou de crimes contre l'humanité
ont été formulées, sont inspirés par le besoin de prévenir de nouveaux
crimes, le besoin des victimes et de la communauté d'obtenir justice, et le
besoin d'établir la vérité des faits pour permettre une future coexistence
pacifique.
Il n'est pas possible, à ce stade, d'évaluer l'effet dissuasif des tribunaux ad hoc
et leur capacité de prévention.Il en va de même de leur capacité à établir la
vérité. Leur rôle consistant à rendre la justice est plus clairement perçu par la
population, mais encore doit-on identifier et traduire devant ces tribunaux les
auteurs présumés des crimes.

La situation en Yougoslavie et au Rwanda a précipité la création d'une « Cour


criminelle internationale » en projet depuis 1994 et qui est entrée en vigueur
le 1er juillet 2002 sous le nom de Cour Pénale Internationale, son statut est
défini par Traité de Rome du 17 juillet 1998. La Cour pénale est autonome et
dispose d’une personnalité juridique propre.L’institution de la cour pénale
internationale promet une répression plu systématique des crimes
internationaux. Certains Etats n’ont cependant pas reconnu sa compétence
comme les EU et la Russie.
La Cour est compétente pour les infractions mentionnées dans son statut. Elle
ne peut être saisit que si l’État concerné refuse de poursuivre l’intéressé ou
est dans l’incapacité de le faire. A l’inverse, elle peut être saisie par l’État
Qu’est-ce que la Cour concerné par le crime commis ou si l’auteur du crime à la nationalité de l’État
pénale internationale ? où le crime a été commis. Les articles 5 à 8 lui permettent de réprimer le
génocide, le crime contre l'humanité les crimes de guerre et d'agression. Elle
peut être saisie par un Etat partie à son traité insitutif (ou prévoyant de
l'être), par son Procureur (pour des faits commis sur le territoire d'un Etat
partie ou par un de ses ressortissants ou avec un engin immatriculé chez lui)
ou par le Conseil de Sécurité par une résolution votée selon les règles du
Chapitre 7.
Il n'est pas question d'immunités devant elle. Le Conseil de sécurité pourrait
néanmoins imposer un sursis aux poursuites.
Les Etats doivent donc livrer les suspects et exécuter les peines. La Cour est
juridiquement autonome
Il existe aussi des tribunaux mixtes, que l'on appelle tribunaux pénaux
internationalisés qui sont composés de juges internes et de juges
internationaux. Le plus souvent ils résultent d'un traité entre une Etat et une
organisation internationale ( ONU Union africaine) qui fournit un appui
logisitique. Cinq juridictions pénales internationalisées ont vu le jour :
- Le tribunal spécial pour la Sierra Leone créé par l'accord entre l'ONU et la
Qu’est-ce que sont les Sierra Leone en 2002.
juridictions pénales - Les chambres extraordinaires établies au sein des tribunaux cambodgiens
internationalisées ? créés par une loi de 2001 et un accord de coopération avec l'ONU en 2003.
- Les chambres spéciales pour les crimes graves du Timor-Leste créées par
l'administration transitoire de l'ONU au Timor-Leste en 2000.
- Les cours internationalisées du Kosovo créées par l'administration de l'ONU
au Kosovo en 2001.
- Le tribunal spécial pour le Liban créé par l'accord entre l'ONU et le Liban et
entériné par le conseil de sécurité des nations unies
FICHE MÉMORISATION - LE TRAITE ET LA FORMATION VOLONTAIRE
DU DROIT INTERNATIONAL PUBLIC

LES ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DU TRAITE


Quelle est la place du
- 1er source.
traité parmi les sources
- Les traités sont des normes d’origine conventionnelles et ils sont la source
formelles du droit formelle du droit international public.
international public ?
Accord conclu entre 2 ou plusieurs sujets du droit international public, destiné
à produire des effets de droit et régie par le droit international.
Le traité est une source écrite mais le droit des traités est très ancien, régit
Définition par des normes essentiellement coutumières. Ces normes coutumières l’ONU
les a codifié à partir des années 1950. Presque 20 ans plus tard, en 1969, ce
processus de codification a abouti à l’adoption de l’instrument de référence
en matière de droit des traités : la Convention de Vienne.
1) Accord de volonté entre les parties et consensualisme de cette volonté
entre les parties.
Quels sont les quatre 2) La conclusion des traités n’est pas le monopole des Etats. Tout sujet du
éléments constitutifs de droit international peut conclure un traité.
la nation de traité 3) Le traité est un réel engagement juridique. La forme n’a pas d’importance (
international ? cela peut être un simple échange de lettres entre 2 chefs d’État par exemple)
mais il faut que ce soit écrit.
4) Le traité doit être soumis au droit international.
LA MANIFESTATION DE L’ACCORD DES PARTIES
Toutes les étapes de conclusion d’un traité ne sont pas régit par le droit
international public car certaines relèvent du droit interne de chaque interne.
Seules les deux dernières étapes qui suivent relève exclusivement du droit
international public. Par contre, toutes les étapes de la conclusion du traité
Comment sont conclus sont susceptibles de donner lieu à des contestations en droit international.
les traités ? Les 4 étapes sont :
1) L’élaboration et l’adoption d’un texte authentifié ( = définitif)
2) La décision de l’État de s’engager par traité.
3) La notification internationale de cette décision.
4) L’entrée en vigueur du traité ( le traité va alors produire des effets de droit).
Les règles internes interviennent à plusieurs niveaux :
1) Régir la capacité pour conclure un traité : déterminent qui peut agir au nom
des sujets du droit international. Mais le droit international présument parfois
cette compétence au bénéfice par exemple des chefs d’états, des premiers
ministres ou ministres des affaires étrangères. Il est impossible d’invoquer la
violation du droit interne de compétence pour contester la validité du traité,
sauf si cette violation est flagrante.
2) Régir l’élaboration et la signature du traité :
Quel est la place du • Le traité sera élaboré par accord entre les parties ou au sein d’un
droit interne dans la organe d’une organisation international, par des votes successifs. On
conclusion des traités parle de la phase de négociation.
internationaux ? • L’arrêt du texte définitif conduira à ce que l’on nomme
l’authentification du traité, c’est sa signature matérielle.
La signature n’est pas codifiée : simples initiales, paraphe, signature ad
referendum ( c’est-à-dire sous confirmation étatique – aux EU, les traités
doivent être acceptés par le Congrès ), signature différée…
3) Régir sa ratification : normalement le traité a un effet obligatoire toutefois
cet effet n’est pas total. Un État peut avoir signé un traité et ne pas s’engager
pour autant. Il n’y aura pas de sanction. Mais parfois la seule signature
équivaut au consentement à être lié et la ratification n’est pas obligatoire.
Le droit international a vocation à régir exclusivement les 2 dernières phases
de la conclusion des traités ( notification internationale et entrée en vigueur).
Quels sont les règles Ainsi, les traités doivent être enregistrés au secrétariat des Nations Unies sous
peine de voir ce traité devenir inopposable. Parfois les organisations
internationales relatives
internationales ont même des journaux officiels. C’est le cas, par exemple, de
à la conclusion des l’UE.
traités ? L’entrée en vigueur du traité est défini par les conditions d’entrée en vigueur
du traité. Si ces conditions ne sont pas indiquées, le traité entre en vigueur
par l’expression du consentement à être lié de tous les états partis.
Les procédures d’élaborations des traités multilatéraux s’institutionnalisent
Le particularisme de généralement par la tenue de grandes conférences multilatérales. Il s’agit de
l’élaboration des traités grande conférences internationales réunies sous l’égide d’une organisation
multilatéraux. internationale et qui travaillent en général sous forme d’assemblée où chaque
État a un représentant doté d’une voix pour la prise de décision.
Une réserve est une déclaration unilatérale qu’un sujet de droit formule au
moment de se lier à un traité ou bien avant d’exprimer son consentement à
Qu’est-ce qu’une réserve ? être lié. Cette déclaration unilatérale vise à modifier la portée du traité en ce
qui concerne le signataire.
C’est donc une acceptation du traité, mais modulée.
Quelles difficultés posent - Heurtent le principe de l’unité ou indivisibilité du traité.
les réserves ? - Risquent de faire naître un traité à géométrie variable.
- L’émission des réserves est de nature discrétionnaire.
- Encadrement par l’article 19 de la Convention de Viennes.
- La réserve ne doit pas être interdite par le traité.
- Le traité ne peut pas limiter l’émission de réserves à certaines questions ou
certains thèmes.
- La formulation des réserves n’est pas illimités.
Comment sont
- L’État qui émet la réserve est dit l’état réservataire.
encadrées les réserves ? - L’absence d’objection dans un délai d’un an par les autres partis du traité
vaut acceptation. Plus la réserve est de portée générale, plus les autres Etats
réagiront néanmoins.
- L’émission de réserves n’a pas pour effet de bloquer la participation de l’état
réservataire au traité. Le traité entre le réservataire et les états ayant acceptés
la réserve entre en vigueur dans les terme que l’état réservataire a fixé.
FICHE MÉMORISATION - LA COUTUME ET LA FORMATION « SPONTANÉE »
DU DROIT INTERNATIONAL PUBLIC

LA FORMATION DE LA COUTUME ET SES CONSÉQUENCES


- La coutume est un mode de formation spontané du droit international.
- Elle résulte d’une pratique suivie pendant une période de temps long.
- Cette pratique est répétées par les sujets de droit international.
Définition
- Cette pratique est généralisée.
- Ce comportement est accompagné de la conscience d’une obligation
juridique du respect de cette pratique : l’opinio juris.
Une fois admise l'existence de la coutume sur quoi faire reposer son autorité
juridique? La doctrine répond principalement de deux manières :
• Soit en se fondant sur l'accord tacite des sujets du droit
international. C'est la vision positiviste classique.
On admet que la coutume procède de la volonté des Etats qui l'ont
Sur quelle autorité formée ou du moins acceptée. En conséquence elle ne s'applique
juridique faire reposer la qu'aux sujets qui ont raisonnablement pu participer à l'élaboration du
coutume ? processus coutumier (école volontariste).
• Soit en se fondant sur la théorie de la formation spontanée (ou droit
spontané), dans une approche sociologique.
La coutume résulte alors d'une nécessité logique ou d'un besoin de la
société internationale Elle revêt alors une validité erga omnes car elle
est extérieure à la volonté des Etats (école objectiviste).
La coutume a vocation à régir les relations entre tous les sujets du droit
international public. Mais dans la réalité on distingue :
Quelle est la portée - La coutume universelle, qui s’appliquent à tous les Etats.
de la coutume ? - La coutume régionales : leur force obligatoire ne lie qu’une zone
géographique précise.
- La coutume locale : elles ne lient qu’un très petit nombre de pays.
1) Si les Etats qui y font objection y ont toujours fait objection. Cette objection
persistante nécessite de la part de l’État l’adoption de mesures de réactions
Dans quels cas, la systématiques dès la naissance du processus coutumier et sans exception.
coutume est-elle 2) Les Etats nouveaux considèrent parfois que, dans la mesure où il n’ont pas
opposable ? pu participer à l’élaboration des coutumes internationales, elles ne devraient
pas leurs êtres opposables. Mais les états nouveaux peuvent rarement nier la
coutume internationale.
ÉVOLUTION DE LA COUTUME EN DROIT INTERNATIONAL CONTEMPORAIN
La coutume est souple mais elle est souvent critiquée :
Les critiques de la - reproche de son caractère empirique et complexe.
coutume - reproche de son côté de plus en plus sauvages ( ralentissement très net du
temps du processus coutumier)
Depuis le XIXème siècle on tente de codifier les coutumes internationales.
Comment le droit
On a voulu rédiger les coutumes.
coutumier a t-il été
La commission du droit international s’occupe activement de la codification
peu à peu codifié ? des coutumes.
La codification représente une tendance à la cristallisation de la coutume.
Mais il ne faudrait pas réduire la coutume à sa version codifier. En effet, les
codifications ouvrent souvent la voie à la génération de nouvelles coutumes,
Quels sont les effets de de coutumes sauvages.
la codification ? Les règles coutumières continuent, en l’absence d’acceptation
conventionnelle, à lier les États qui ne les ont pas ratifiés. Mais également,
elles continuent d’évoluer parallèlement aux normes conventionnelles qui
résulteraient d’une codification.
FICHE MÉMORISATION - LES RELATIONS ENTRE LES NORMES INTERNATIONALES

L’IMPORTANCE DU VOLONTARISME CLASSIQUE DANS LES RAPPORTS ENTRE LES NORMES


- Il n’y a a priori pas de hiérarchie entre les normes produites par le
droit international. Cela repose sur le fait qu’il n’y a pas d’autorités
supérieures en droit international public. Les Etats sont les seuls juges
car leur souveraineté est consacré au sein du droit international. Seule
leur volonté et leur autolimitation peut limiter leurs compétences.
Principe
- Le consentement étatique est direct en ce qui concerne les traités et
indirecte en ce qui concerne la coutume, puisque les états peuvent s’y
opposer par la voie de l’objection persistante.
- Les normes des organisations internationales ne sont pas inférieures à
celles établies par les Etats.
- Tout d’abord : en cas de conflits de traités successifs portants sur la
même matière, on applique les règles de compatibilité des traités afin
de déterminer leur opposabilité. On tente ensuite de mettre en œuvre
une approche objective qui prétend trouver dans l'ordre juridique
international lui-même les solutions aux conflits en dehors de la
volonté des Etats. Les parties peuvent chacune prévoir et hiérarchiser
leurs engagements, selon deux possibilités :
Quelles sont les règles
1) Par le biais de déclarations de compatibilité incluses dans les
qui s’appliquent dans le
traités eux-mêmes et précisant qu'ils n'affectent pas ou sont
cas d’un conflit de
compatibles avec tels autres.
normes conventionnelles
2) Dans le cas où le traité pose en principe sa supériorité vis-à-vis des
en droit international ?
autres, le problème majeur serait la préservation des droits des tiers.
- Par ailleurs : Le traité antérieur ne s'applique que s'il est compatible
avec le traité postérieur à condition qu'ils aient le même degré de
généralité sinon, on applique la norme la plus spéciale.
- Enfin : Si les deux traités sont compatibles, articles 41 §1, les relations
entre les Etats parties aux deux traités sont régies par une priorité au
traité postérieur.
La sauvegarde du droit des tiers dans le cadre des traités successifs est
assurée par le principe de l’effet relatif des traité. Ainsi l’article 30 de la
Que se passe t-il pour les
Convention de Vienne dispose que dans le cas où un état souscrit un
traités successifs qui
engagement ultérieur incompatible avec une autre partie, l’État victime
seraient préjudiciables à
d’une inexécution peut le sanctionner par la suspension ou la fin
un tiers ?
unilatéral de l’application de ses obligations. Une action en
responsabilité peut aussi être faite car l’État défaillant.
- Pour le conflit traités / normes : on fait prévaloir la source valide au
regard du consentement de l’État. Ainsi, un Etat qui aurait accepté
d’être lié par une règle conventionnelle portant sur la même matière
que la règle coutumière sera lié par la règle conventionnelle en vertu
Quelles sont les règles
du principe selon lequel la règle spéciale prime sur la règle générale. En
qui s’appliquent dans le
cas d’égalité ou d’impossibilité du recours à ce principe, c’est la source
cas d’un conflit entre la
la plus claire qui primera.
coutume internationale
- Entre deux coutumes : c’est la coutume la plus récent qui doit en
et d’autres normes du
principe l’emporter. Ou alors la coutume la plus spéciale qui l’emporte
droit international ?
sur la coutume la plus générale sauf si une des deux coutumes
appartient au Jus Cogens.
- Entre la coutume et l’acte unilatéral : primauté de la coutume, en tout
état de cause.
LE DÉVELOPPEMENT DE RÈGLES IMPÉRATIVES : LE JUS COGENS
Le Jus cogens se sont des normes impératives, qui contredisent le
principe de non hiérarchisation des normes internationales. Une règle
devient impérative parce que son origine est supérieure à la volonté
Définition des Etats. La contrariété de certains traités avec une norme de jus
cogens a pour effet de les rendre nuls. L’existence du Jus cogens est
souvent justifié par la nécessité de traduire une morale propre à la
société internationale.
- L’article 53 de la Convention de Vienne pose le principe de la nullité
absolue des traités conclus à l’encontre du Jus Cogens, c’est-à-dire une
norme impérative du droit international.
- Tous les Etats peuvent considérés comme ayant un intérêt juridique
que certains droits soient protégés. Les obligations dont il s’agit sont
Comment le Jus Cogens
des obligations erga omnes, c’est-à-dire qui bénéficient et sont
a t-il été consacré ?
invocable par l’ensemble des États membres de la communauté
internationale.
- L’existence d’une possible violation d’une règle de Jus Cogens ne suffit
pas pour permettre à un Etat de saisir la Cour internationale de justice,
si l’autre Etat n’a pas accepté cette compétence.
Les normes du Jus Cogens doivent être acceptées et reconnues. C’est la
communauté internationale dans son ensemble qui sera amenée à
assurer ce rôle puisque le droit international ne dispose ni de
juridictions obligatoires, ni de législateur.
Il est établi qu’il n’est pas nécessaire que l’unanimité des Etats
reconnaissent la norme : il suffit d’une large majorité. Le refus de
certains Etats ne peut pas affecter l’acceptation et la reconnaissance du
Comment se forme le
caractère impératif de cette règle par la communauté internationale
Jus Cogens ?
dans son ensemble.
Quelques exemples de traités jugés comme contraire au Jus Cogens :
- Traité envisageant le recours à la force.
- Traité organisant l’esclavage, la piraterie, le génocide…
Mais pas de numération limitative : établissement au coup par coup.
Une chose est cependant sûre, l’établissement de normes impératives
doit être limité aux questions les plus graves.
FICHE MÉMORISATION - LES RELATIONS DIPLOMATIQUES ET CONSULAIRES

LES RELATIONS DIPLOMATIQUES


Jusqu’au congrès de Vienne de 1815, toutes les règles applicables aux
relations diplomatiques étaient d’origine coutumière. A cette date, les
monarchies européennes décidèrent de leur substituer un droit écrit.
Histoire
Mais ce n’est qu’en 1961, avec l’établissement de la Convention de Vienne de
1961 que les relations diplomatiques et consulaires entre états furent
réellement fixées.
- Application du droit de légation qui se définit en deux branches :
1) Droit de légation active : droit d’envoyer des représentants diplomatiques
auprès d’états tiers.
2) Droit de légation passive : droit de recevoir des relations diplomatiques de
Comment sont établies la part d’état tiers.
les relations Le droit de légation est non contraignant : un état n’est pas en droit d’exiger
diplomatiques ? qu’un autre état reçoive ses représentants.
En revanche, dés qu’un état à décidé d’entretenir des relations diplomatiques
ou consulaires avec un autre état, il ne peut manquer de reconnaître les
obligations impératives codifiées dans les Conventions de Vienne de 1961 et
1963.
De même que leur établissement, la fin des relations diplomatiques est un
acte discrétionnaire de l’état. Elle dépend de la décision unilatérale de l’état
Comment se déroule la de fermer sa mission diplomatique, imposant à l’autre état la même
rupture des relations fermeture en raison du principe de réciprocité.
diplomatiques ? D’autres mesures, moins radicales sont préférées en cas de différents :
expulsion de diplomates, rappel du chef de mission…
La rupture est automatique en cas de guerre entre les deux états.
Il y a des missions permanentes et des missions spéciales.
Les missions permanentes sont établis par consentement mutuel. Le chef de
mission ne peut entrer en mission qu’avec l’accord du gouvernement étranger.
Il obtient un agrément.
Quelles sont les La mission de tous membres de la mission diplomatique prend fin dès lors que
missions des relations la personne est déclarée personna non grata par l’état accréditaire qui
diplomatiques ? demande son rappel par l’état accréditant.
Les missions spéciales désignent des missions formées de manière ad hoc :
par exemple lorsque l’état accréditant souhaite être représenté à une
conférence diplomatique ou envoie des missions auprès d’un état à des fins
limitées.
Quels sont les privilèges Plusieurs raisons expliquent que les personnels diplomatiques aient droit à
et immunités des privilèges :
du personnel 1) L’agent diplomatique n’a pas quitté le territoire de l’état accréditant.
diplomatique ? 2) Caractère représentatif de l’agent diplomatique et de la mission : il faut
respecter leurs dignités et indépendances.
3) Nécessités de l’exercice indépendant de la fonction diplomatique.
Le but des immunités n’est pas d’assurer un avantage individuel mais de
permettre l’accomplissement efficace des missions diplomatiques en tant que
représentant des Etats.

Les privilèges et immunités de la mission diplomatiques sont :


- Liberté des communications officielles et inviolabilités de celle-ci.
- Protection des communications diplomatiques sur tout le territoire.
- Immunité de la valise diplomatique qui ne peut être ni ouverte, ni retenue.
Elle ne doit contenir que des documents officielles.
- Interdiction de porter atteinte aux locaux et aux biens de la missions. Des
mesures de protection doivent donc être prises.
- Les locaux, biens meubles, archives et documents de la mission sont
inviolables. Ils ne peuvent être perquisitionnés ou contrôlés sans l’accord du
chef de la mission.

Les privilèges et immunités des agents diplomatiques sont :


- Inviolabilité personnelle des agents : sécurité totale assurée.
- Aucune arrestation ou détention.
- Empêcher toute atteinte à sa personne, sa liberté, sa dignité.
- Liberté de circulation sur tout le territoire sauf raisons de sécurité nationale.
- Immunité juridictionnelle, valable en matière pénale - que l’agent soit ou
non dans l’exercice de ses fonctions ( sauf crimes internationaux) – et civile
( sauf si cela touche sa situation personnelle )
- L’État accréditant à toute compétence pour juger l’agent.

Les privilèges et immunités du personnel de la mission sont :


Les membres du personnel administratif, technique et de service n’ont pas le
statut de diplomate mais peuvent bénéficier de privilèges et immunités, s’ils
ne sont pas ressortissants de l’état accréditaire. Cela n’est valable que pour les
actes accomplis dans le cadre de l’exercice de leur fonction.
Les Etats entretiennent des relations diplomatiques permanentes auprès des
organisations internationales. Parfois, les organisations internationales
envoient des représentants dans leurs états membres mais dans cette
hypothèse il est difficile d’assimiler cet envoi à l’entretient de relations
Le cas particulier des diplomatiques.
relations diplomatiques La Convention de Vienne de 1975 reconnaît aux états membres
entre Etats et d’organisations la possibilité d’établir des missions d’observations auprès
Organisations d’une organisation internationale.
internationales Dans le cas des représentants des organisations internationales, ces
fonctionnaires internationaux bénéficient de privilèges et immunités attachés
à leurs fonction. Leur statut est généralement fixé par des accords spéciaux
concluent avec l’organisation et ont quelques similitudes avec celui des
diplomates.
LES RELATIONS INTER CONSULAIRES
Les postes consulaires sont des services publics relevant de leur état national et
installé de manière exceptionnel sur le territoire d’un autre état par
consentement mutuel. Ce sont essentiellement dans le secteur administratif que
Comment sont établies ces relations sont établies.
les relations L’ouverture d’un poste consulaire est indépendant de l’établissement de relations
consulaires ? diplomatiques. La rupture de relations diplomatiques n’entraîne d’ailleurs pas
automatiquement la rupture des relations consulaires.
Chaque chef de postes consulaires est muni d’une lettre de provision par son état
d’envoi : l’exequatur.
Les Consuls ne sont pas chargés de rôle de représentation politique.
Les fonctions consulaires ont pour but de protéger les intérêts de l’état d’envoi et
de ses ressortissants dans l’état de résidence. Il facilite les relations commerciales,
Quel est la fonction économiques, culturelles et scientifiques entre les deux états. Il gère aussi les
d’un Consul ? question d’état civil, d’assistance judiciaire, passeport… des ressortissants
nationaux. Ils accordent les visas aux personnes qui souhaitent se rendre dans le
pays d’envoi. Ils surveillent les bateaux, aéronefs et équipages qui proviennent
des pays d’envoi et en assure la protection.
Ils sont similaires aux privilèges et immunités diplomatiques.
Quels sont les privilèges Les locaux consulaires sont invilables et les communications consulaires doivent
et immunités êtres libres et protégées par l’état de résudence. La valise consulaire est protégée
consulaires ? mais peut être ouverte. Le personnel consulaire est inviolable pour les actes
commis dans l’exercice de ses fonctions.
FICHE MÉMORISATION - LE PRINCIPE DE RÈGLEMENT PACIFIQUE
DES DIFFÉRENTS INTERNATIONAUX

Le règlement pacifique des différends internationaux est une obligation


internationale. Celle-ci est affirmé dans l’article 2 de la Charte des Nations
Unies. Le recours à la force est proscrit dans les relations internationales. Le
recours aux différents mode de règlement des différends doit être réalisé de
Principe
bonne foi et les moyens d’y parvenir sont libre.
L’article 33 de la Charte des Nations unies établie une liste non limitative des
instruments disponibles, qu’ils soient ou non de nature juridictionnelle.
Plusieurs moyens peuvent aussi être combiné.
LES MODES NON JURIDICTIONNELS DE RÈGLEMENT DES DIFFÉRENTS
1) Les procédés inter-étatique
On distingue
2) Les procédés reposant sur l’ONU → Le conseil de sécurité.
1) La négociation diplomatique entre les parties
C’est une obligation du droit international coutumier. La négociation s’impose
dès lors que deux sujets du droit international sont en litige. Elle est applicable
en toute circonstance. La négociation intervient souvent comme un élément
d’un processus de règlement des différends plus complexe, en amont d’une
procédure d’arbitrage ou en aval d’un règlement juridictionnel, par exemple.
L’obligation de négocier doit se poursuivre autant que possible jusqu’à
Quels sont les différents l’obtention d’un accord.
moyens de règlement Les parties doivent dans le cadre de ces négociations se montrer ouverte à la
proposition, ne pas rester cantonnées sur leurs positions.
des différends non
juridictionnels 2) La négociation diplomatique avec un tiers au différend.
inter-étatique ? Les parties à un litige peuvent toujours faire appel dès le début de la
négociation ou en cours de négociation à d’autres états ou organisations
internationales, pour faciliter ces négociations.
L’intervention des tiers permet aussi d’apaiser les tensions, de préparer les
conditions d’ouverture de la négociation ou d’assurer le respect de la solution
négociée. Il existe trois modes de règlement non juridictionnels des différends
qui font appel au tiers :
1) Les bons offices et la médiation
2) L’enquête internationale.
3) La conciliation internationale
Les bons offices renvoient à l’intervention d’une puissance tierce qui juge bon
d’offrir son entremise pour faire cesser un litige. C’est le moyen d’intervention
le plus faible car l’état utilise seulement son influence morale ou politique pour
établir le contact entre les 2 parties. Il ne prend pas part aux conversations et
sa mission est terminée quand les adversaires acceptent de se rencontrer.

La médiation est aussi faite dans le but de réunir les parties au litige mais elle
va plus loin que les bons offices. En effet, le médiateur proposera les bases de
Qu’est-ce que la négociation et interviendra dans le déroulement de la négociation pour
les bons offices favoriser le rapprochement des positions des parties au litige. Il ne cherchera
et la médiation ? pas pour autant à imposer une solution.

Les bons offices et médiations sont confiés à des représentants de


gouvernement tiers, à des personnalités indépendantes comme le secrétaire
général de l’ONU ou des représentants d’organisations non gouvernementales.
Les bons offices et médiations peuvent être refusées par l’une ou l’autre
partie.
L’enquête internationale consiste à rechercher les faits présentés comme étant
à l’origine du différend, dans le but de constater leur matérialité, leur nature,
les circonstances qui les accompagnent...aboutissant ainsi à la fourniture d’un
rapport à l’autre partie.
Généralement l’enquête est confiée à un organe collégial : la commission
Qu’est-ce que
d’enquête. L’enquête est un mode facultatif tant en ce qui concerne son
l’enquête
déclenchement que sa portée.
internationale ? La commission d’enquête est constituée par accords spécifiques entre les
parties au litige. Cet accord précisant également la composition, la mission de
la commission et l’objet de l’enquête.
Le rapport de la commission d’enquête n’a pas de caractère obligatoire et les
parties demeurent libres des suites à lui donner.
La conciliation consiste à faire examiner le différend par un organe
préconstitué ou accepté par les parties. Cet organe leur fera des propositions
en vue de la résolution du différend.
Qu’est ce que la La conciliation repose toujours sur un accord express des parties, formalisé
conciliation dans un engagement conventionnel.
internationale ? La commission de conciliation a pour mission d’élucider les questions en litige,
de recueillir toutes les informations utiles à cette fin.
La solution proposée par la conciliation demeure néanmoins facultative.
Depuis 1945, le recours à la conciliation est fréquent.
L’ONU est l’unique organisation universelle qui existe en droit international.
C’est notamment à travers trois institutions que l’ONU peut intervenir dans la
Quels sont les différents résolution de différends sans recours juridique :
moyens de règlement 1) Le Conseil de sécurité
des différends non 2) L’assemblée générale
juridictionnels 3) Le secrétaire général
reposant sur l’ONU ? Seuls les situations graves sont de la compétence de l’ONU. Le différend doit
aussi être international. Les Etats non membres de l’ONU peuvent aussi être
impliqués.
Le Conseil de sécurité découle de l’article 24 de la Charte des Nations Unies.
Il a pour responsabilité principale le maintien de la paix et de la sécurité
internationale.
L’article 35 de la Charte des Nations Unies détaille les possibilités de saisine du
Conseil de sécurité. Elles sont triples :
1) La saisine par les membres de l’ONU → tous état membre peut saisir le
conseil de sécurité et attirer son attention sur une situation, qu’il soit ou non
impliqué.
Quel est le rôle du 2) La saisine par un état non membre de l’ONU → sous conditions strictes.
Conseil de sécurité dans L’état non membre doit accepter les obligations de règlement pacifique.
la résolution des 3) La saisine par certains organes de l’ONU : assemblée générale, secrétaire
différends entre états ? général…
Dans le cas où les modes de règlement des différents inter-étatiques non pas
fonctionné, le Conseil de sécurité peut aussi être sollicité.
Le Conseil de sécurité peut recourir à différents moyens de règlement des
différends : recommandations, enquêtes internationales, enquêtes spéciales
(l’enquête spéciale va établir la matérialité des faits mais aussi leurs
qualification juridique)…
Le Conseil de sécurité peut proposer une solution au différend. Il sera alors
médiateur.
Organe plénier, elle a davantage vocation à servir de forum, de tribune
Quel est le rôle de politique plutôt que d’instance de règlement des différends.
l’assemblée générale Pourtant son intervention peut être utile dans la mesure où son caractère
dans la résolution des plénier garanti l’égalité des Etats.
différends entre états ? Elle peut attirer l’attention du Conseil de Sécurité sur une situation et peut
recommander des mesures pour résoudre le différend.
Quel est le rôle du Le secrétaire général peut attirer l’attention du Conseil de sécurité sur une
secrétaire général ? affaire qui pourrait mettre en danger la paix et la sécurité internationale.

LE RÈGLEMENT JURIDICTIONNEL DES DIFFÉRENTS DEVANT LA COUR INTERNATIONAL DE JUSTICE


La Cour internationale de Justice (CIJ) est l’organe judiciaire principal de
l’Organisation des Nations Unies (ONU). Elle a été instituée en juin 1945 par la
Charte des Nations Unies et a entamé son activité en avril 1946.
La Cour a son siège au Palais de la Paix, à La Haye (Pays-Bas).
La mission de la Cour est de régler, conformément au droit international, les
différends d’ordre juridique qui lui sont soumis par les Etats et de donner des
avis consultatifs sur les questions juridiques que peuvent lui poser les organes
et les institutions spécialisées de l’Organisation des Nations Unies autorisés à
le faire.
La Cour se compose de quinze juges, qui sont élus pour un mandat de neuf ans
renouvelable au tiers tous les 3 ans, par l’Assemblée générale et le Conseil de
Présentation
sécurité des Nations Unies.
Ces juges doivent assurer la représentation des grandes formes de civilisations
et des principaux systèmes juridique au monde.
La CIJ peut acceuillir des juges ad hoc, c’est-à-dire des juges spécialement
désignés pour un litige donné. L’intervention des juges ad hoc permet de
protéger la souveraineté des états ainsi que d’assurer une bonne
administration de la justice internationale.

La CIJ a double fonctions :


1) Une fonction contentieuse.
2) Une fonction consultative.
Les Etats peuvent saisir la CIJ ( par les organisations internationales).
En premier lieu les membres de l’ONU peuvent saisir la CIJ mais les non
membres aussi s’ils acceptent les obligations fixées par l’assemblée générale
des Nations Unies.
Les individus ou sociétés peuvent être représentés à la CIJ par l’intermédiaire
de leur état de nationalité.
Les organisations internationales peuvent parfois coopérer avec la CIJ.
Les Etats ne sont soumis à la CIJ que dans la mesure où ils y ont consenti : c’est
le principe de juridiction obligatoire. Ainsi, chaque Etat ayant accepté la
juridiction obligatoire de la Cour a le droit de citer devant celle-ci, en lui
soumettant une requête, un ou plusieurs Etats ayant accepté la même
obligation et, inversement, s'engage à se présenter devant la Cour au cas où il
serait cité par un ou plusieurs de ces Etats.
La teneur matériel du litige porté devant la cour est d’acceptation large
Comment s’exerce la
puisque l’article 36 de la CIJ prévoit que cette dernière est compétente pour
fonction contentieuse
connaître toutes les affaires que les parties lui soumettent.
de la CIJ ? La CIJ peut alors intervenir sur les différends ayant pour objet :
- L’interprétation d’un traité.
- Le droit international public
- La réalité de tout fait qui constituerait une violation d’un engagement
international.
- La nature ou l’étendue de la réparation due pour la rupture d’un tel
engagement.
La CIJ est seule juge de sa compétence dans un litige. Mais un des états parties
peut contester cette compétence par voie d’exception préliminaire. Ces
exceptions préliminaires touchent soit l’incompétence du juge, soit
l’irrévocabilité de la requête. La CIJ statue sur ces exceptions préliminaires
avant d’examiner les questions au fond.
La CIJ est aussi compétente pour interpréter les conclusions des parties afin de
déterminer l’objet de le requête.
La Cour peut adopter des mesures conservatoires, le plus souvent par voie
d’ordonnance sauf situation d’urgence où les mesures sont effectives
Comment s’exerce la directement.
La CIJ doit statuer conformément au droit internationale ( article 38 de son
fonction contentieuse
statut ), sauf exceptions.
de la CIJ ? Les arrêts de la CIJ sont adoptés à la majorité des juges présents. En cas de
(suite) partage des voix, c’est le Président de la Cour qui décidera. L’arrêt de la CIJ a
une portée obligatoire et définitive. Il jouit de l’autorité relative de la chose
jugée, c’est-à-dire qu’il ne lit que les parties au litige et pour le seul cas
d’espèce tranché ( article 59 de son statut ).
L’exercice de cette fonction consultative est définie par l’article 96 de la Charte
des Nation Unies et le chapitre 4 du statut de la CIJ.
Cette fonction consultative n’est pas ouverte aux états mais seulement aux
organisations internationales.
La demande d’avis peut porter sur toute question juridique si elle émane de
Comment s’exerce la l’assemblée générale ou du conseil de sécurité de l’ONU tandis que les autres
fonction consultative organes et institutions doivent limiter leur question à celle qui se pose dans le
de la CIJ ? cadre de leur activité.
Ma CIJ n’est pas obligée, en théorie, de répondre à cette demande
consultative.
L’avis consultatif n’est pas un acte juridictionnel. C’est non une décision mais
une opinion de la Cour, destiné à éclairer l’organe qui la consulte. Il peut
acquérir une force obligatoire si cet avis est accepté par les parties.
FICHE MÉMORISATION - L’EXCEPTIONNEL RECOURS A LA CONTRAINTE
EN DROIT INTERNATIONAL PUBLIC

Le corollaire du principe de souveraineté de l’État est celui selon lequel il n’y a


pas d’autorité hiérarchique sur laquelle les membres de la société
internationale, Etat ou organisation internationale, pourraient se reposer.
Pour mettre en œuvre le droit international, les Etats peuvent d’abord avoir
recours à certains procédés diplomatiques et politique qui sont efficaces que si
leurs interlocuteurs sont de bonne volonté et de bonne foi.
Principe En cas d’échec de ces démarches, les Etats n’ont pas d’autres choix que de
renoncer à l’exécution du droit ou mettre en œuvre, dans la mesure de leurs
possibilités, des moyens de contraintes.
Mais tout acte de contrainte constitue potentiellement une menace pour la
paix et la sécurité internationale. Il faut donc limiter les cas de recours à la
force, préciser les moyens de contraintes non militaires et empêcher par tous
moyens l’éclatement d’une guerre.
L’INTERDICTION DU RECOURS A LA FORCE ARMÉE
1) Liberté de faire la guerre.
Pendant longtemps le droit international classique ne restreignait pas le droit
des Etats de faire la guerre. Cela était considéré comme normale.

2) La convention Drago Porter


L’utulisation abusive de la force dans les relations internationales a généré un
effort particulier au début du XXème siècle pour les réguler. En 1907 :
Convention Drago Porter qui déclare « les puissances contractantes sont
convenues de ne pas avoir recours à la force armée pour le recouvrement de
dettes contractuelles réclamées au gouvernement par le gouvernement d’un
autre pays ». C’est le premier jalon.

3) Le pacte de la Société Des Nations


Après la 1GM, les Etats membres ne sont pas prêts à renoncer juridiquement
et totalement à leurs compétences de faire la guerre. Mais ils acceptent une
limitation de leurs compétences. Certaines guerres sont déclarées licites et
d’autres illicites : c’est l’article 16 de la charte de la SDN.

4) Le Pacte Briand-Kellogg
C’est ce pacte qui met la guerre hors la loi. Il s’agit d’abord d’une convention
Histoire bilatérale entre la France et les Etats Unis, conclue le 26 août 1928. Briand,
ministre des affaires étrangères français proposa d’insérer une disposition
dans un traité d’arbitrage entre ces deux pays, où ils renoncent au recours à la
guerre dans leurs relations mutuelles.
Kellogg, secrétaire d’État américain, proposa d’élargir la portée de cette
disposition à d’autres Etats. 15 signèrent et en 1939, ils étaient 63.
Le pacte Briand-Kellogg a mis fin à la compétence discrétionnaire des Etats en
matière de guerre et interdisait le recours à la force autre que dans le cadre de
la légitime défense. Mais son efficacité n’était pas garantie car il n’y avait
aucun mécanisme de contrainte collective destiné à réprimer les violations du
pacte.

5) Charte des Nations Unies.


Consécration du principe d’interdiction du recours à la force dans les relations
internationales dans l’article 2 de la Charte des Nations Unies. Mais il y aura
tout de même deux limites :
- La légitime défense
- L’usage collectif de la force dans le cadre des nations unies pour le
maintien de la paix et de la sécurité internationale.
L’article 51 de la charte des nations unies reconnaît le « droit naturel de
légitime défense, individuelle et collective, dans le cas où un membre des
nations unies est l’objet d’une agression armée ».
C’est donc dans le cas d’une agression que la légitime défense est autorisé. La
L’exercice de la légitime définition d’agression n’a pas été donnée en 1945 ( les Etats n’arrivaient pas à
se mettre d’accord) mais en 1974. « L’agression est l’emploi de la force armée
défense au sein de la
par un Etat contre la souveraineté, l’intégrité territoriale ou l’indépendance
Charte des Nations politique d’un autre Etat » ( ex : invasions, mercenaires…)
Unies Le Conseil de sécurité des nations unies joue un rôle décisif dans l’application
de l’article 51. En effet, le droit de légitime défense ne peut être invoqué que
tant que le conseil de sécurité n’a pas pris les mesures nécessaires au maintien
de la paix. Le droit de légitime défense ne peut être exercé que lorsque l’État
est immédiatement agressé.
Les conditions de l’execice du droit de légitime défense ne sont pas précisées
par l’article 51 de la charte des nations-unies. Un accord de légitime défense
collective doit être librement consentit et prévoir en substance que les parties
L’exercice de la légitime
considèrent que l’agression armée dirigée contre l’une d’elle est une agression
défense collective contre toutes les autres parties au traité. Cet accord de légitime défense
collective autorise ainsi toutes les parties, et pas seulement l’État agressé, à
réagir à l’agression dans les conditions de la légitime défense.
LE MÉCANISME DE SÉCURITÉ COLLECTIVE DE LA CHARTE DE L’ONU
La sécurité collective c’est l’engagement de chaque Etat d’apporter son soutien
à une décision collective de s’opposer à tout Etat coupable selon le jugement
de la majorité d’une agression ou d’une menace à la paix.
La sécurité collective est exclusivement défensive.
Chaque membre permanent du conseil de sécurité des nations unies ( France,
Présentation Chine, Etats6unis, Russie, Royaume Uni) dispose d’un droit de véto. Les 10
autres membres sont élus pour 2 ans. Sur les 15 membres, la majorité est
obtenue, sauf véto, avec 9 voix sur 15.
Pendant la guerre froide, le conseil de sécurité des nations unies a souvent été
empêché d’agir. Mais depuis 1990 et la chute de l’URSS, l’activité du conseil de
sécurité des nations unies a cru de manière significative.
1) La constatation.
L’activation du mécanisme de sécurité collective nécessite une constatation
préalable par le conseil de sécurité des nations unies. L’article 39 de la charte
des nations unies prévoit ainsi que le conseil de sécurité constate une menace
à la paux, d’une rupture de la paix ou d’une agression. Cette constatation est la
première décision que doit prendre le conseil de sécurité pour déclencher
l’activation du système de sécurité collective.
Quelles sont les Le conseil de sécurité peut saisir aussi l’assemblée générale pour la tenue
conditions d’activation d’une réunion extraordinaire chargée d’examiner la situation. Mais l’assemblée
du mécanisme de générale peut aussi se saisir elle-même de cette constatation.
sécurité collective ?
2) L’adoption de mesures provisoires.
L’article 40 de la charte des nations unies prévoit que le conseil de sécurité
peut adopter des mesures provisoires avant toute constatation afin de
préconiser toute solution qui pourrait éviter l’aggravation de la situation
( cesser le feu, armistice, tracé de lignes de démarcation…). Ces mesures ne
sont pas obligatoires, ce sont des recommandations avant le déclenchement
de mesures coercitives.
Le conseil de sécurité, après avoir constaté une constaté une agression, une
Quelles sont les menace à la paix ou une rupture à la paix, peut adopter des mesures non
mesures coercitives militaires sur le fondement de l’article 41 de la charte des nations-unies.
non militaires ? Les mesures adoptées s’imposent à tous les membres de l’ONU qui doivent
alors les exécuter.
Le conseil de sécurité des nations unies est libre de décider la substance des
mesures qu’ils adoptent. Il peut s’agir de mesures de pression économique ou
politique. Il s’agit surtout généralement de mesures qui touchent à l’économie
de l’État visé que l’on soumettra à un embargo ou à un boycott.
En cas de constatation d’une agression d’une menace à la paix ou d’une
rupture de la paix, le conseil des nations unies peut également adopter des
mesures coercitives militaires sur le fondement de l’article 42 de la charte des
nations unies. Les mesures coercitives militaires peuvent compléter ou non des
mesures non militaires déjà adoptées. L’article 42 de la charte des nations
unies dispose que le conseil de sécurité peut étendre « au moyen de forces
aérienne, navales, ou terrestres, toute action qu’il juge nécessaire au maintien
ou au rétablissement de la paix et de la sécurité internationale.
Toutefois, cette solution ne serait satisfaisante que si l’organisation universelle
Quelles sont les disposait de moyens militaires propres qui seraient de nature à décourager
mesures coercitives toute agression. En l’état actuel de la pratique, les forces disponibles ne sont
militaires ? que l’addiction de force nationales placées sous la coordination du conseil de
sécurité.
Concrètement, la pratique du conseil de sécurité en matière de mesures
militaires peut prendre deux formes :
- le conseil de sécurité décide du déploiement d’une force internationale et
parallèlement il entre en contact avec les membres de l’ONU en sollicitant la
fournitures de troupes pour la constitution de la mission militaire sous
commandement de l’ONU.
- Le conseil de sécurité autorise une coalition d’États déjà formés à utiliser la
force à l’encontre d’un État qui aurait fait l’objet d’une constatation.

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