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INTRODUCTION
Que comprendre globalement du droit de service public ?
Le service public se définit sous l’angle matériel et organique :
Dans le 1er cas, sous l’angle matériel donc, allusion est faite à toute activité, tout
besoin d’intérêt général ;
Dans le second cas, l’angle organique, le service public renvoie à toute structure, tout
organe créé en vue de s’occuper d’une mission d’intérêt général.
Il s’agit des structures créées par l’Etat ou ses démembrements. Il ne faut pas les confondre
avec les services d’utilité public, càd, les services créés par le particulier mais qui s’occupent
d’une mission d’intérêt général.
Le cours de service public est subdivisé en deux parties :
1. Théorie générale de service public : sous angle matériel et l’angle organique ;
2. L’étude approfondie de quelques services publics.
Que comprendre de la 1ère partie théorie générale de service public ?
Les deux sens de service public tel que dégagés en amont, permettent d’analyser les théories
générales applicables à tous les services publics, un service public doit être créé (c’est le
service public au sens organique) et le texte qui le crée, définit sa mission.
A tout service public au sens organique s’attache une activité d’intérêt général.
soit des fonctionnaires de l’Etat, qui se trouvent sous statut, soit les agents
publics de l’Etat régis par le code de bonne conduite.
En cas de litige entre ces personnels et les services publics (ex un DG d’un
établissement public est révoqué) l’affaire est portée devant le juge
administratif.
Aux SPIC on applique le droit Privé, en principe. Les SPIC (Services Publics
Industriels ou Commerciaux) font penser à tous les services créés par l’Etat, et
ayant un objet industriel ou commercial. Leurs personnels ne sont pas sous
statut, mais sous contrat (contrat de travail).
En cas de litige entre le personnel d’un SPIC et ce dernier, c’est le juge du
travail (judiciaire) qui est compétent.
NB. A l’étage actuel du Droit Congolais, tous les établissements publics sont des
SPA. Car ayant un objet soit technique (OVD), soit administratif (DGDP), soit
culturel (Fikin), soit social (Fond social de la République), soit scientifique
(UPN).
En principe, sauf le cas des établissements à caractère scientifique, le personnel
des établissements publics est un personnel sous contrat, quoi qu’on ait à faire
à des SPA.
Le troisième point est relatif aux Modes de gestion des services publics
Ici on parle de la gestion du service public considéré comme activité d’intérêt
général (aspect matériel).
Il y a deux catégories fondamentales de gestion d’un service public
1. Service public géré par les personnes publiques, cad, soit les activités
qu’une entité créatrice (l’Etat, province, ETD) gère elle-même (ex : la
présidence de la République, la gestion de l’administration publique avec
la primature d’un côté, et les ministères qui s’occupent d’un secteur.
La gestion du service public par une personne publique peut aussi consister au
fait pour l’entité de ne pas gérer elle-même l’activité, et de confier la gestion soit
à un service spécialisé, rattachée à elle, c’est lorsqu’il s’agit des activités
techniques qui relèvent d’une certaine spécificité. Ex : la collecte d’impôts
(DGI), collecte des douanes (DGDA), le renseignement (ANR).
Ces services sont dépourvus de la personnalité juridique. Ils n’ont qu’une
autonomie administrative et financière, et sont placés sous le contrôle
hiérarchique de l’autorité créatrice. Soit l’entité créatrice crée un établissement
Jeudi 07 – 09 – 2023
1ère Partie : THEORIE GENERALE DE SERVICE PUBLIC
Il est question ici de passer en revue les matières communes à tous les services publics, qu’ils
soient administratifs, commerciaux et industriels, qu’ils soient créés par le pouvoir central, par
la province ou par une ETD, ces théories se rapportent d’abord aux principes qui régissent
tous les services publics ; aux indications sur leurs créations à leur régimes juridiques ; à leurs
modes de gestion ; à leur contrôle et, à leurs suppressions.
Chap. I. LES PRINCIPES COMMUNS A TOUS LES SERVICES PUBLICS
D’après l’article 6 de la loi n°16/001 du 03 mai 2016 fixant l’organisation et le
fonctionnement des services publics du pouvoir central, des provinces et des ETD, les
principes régissant les services publics sont :
1. La continuité ;
2. L’égalité ;
3. L’adaptabilité ;
4. La neutralité ;
5. La spécialité ;
6. La légalité.
Au – delà de ces principes énumérés par cette loi, on peut regrouper d’autres principes à
travers d’autres textes à la seule condition que les principes soient libellés expressément.
C’est le cas du principe de la gratuité des services publics consacré dans certains cas précis.
De tous ces principes, il y en a qui sont fondamentaux ou principaux et les autres sont
subsidiaires car ils tirent leur raison d’être aux principes fondamentaux.
Les principes fondamentaux sont :
1. La continuité ;
2. L’égalité.
Ils sont fondamentaux car sans eux, il y aura disfonctionnement des services publics. De ces
principes dépendent le fonctionnement régulier du service public.
SECTION 1. CONTINUITE DU SERVICE PUBLIC
§1 : Portée et contenue du principe de continuité du service public
La continuité des services publics veut dire que « les services doivent fonctionner d’une
manière permanente, continue et régulière. En d’autres termes, il faut créer les services
publics là où il n’y en a pas, en assurant leur fonctionnement réel, régulier là où il y en a ».
Quelle est alors la conséquence juridique du disfonctionnement d’un des services publics ?
D’après l’alinéa 2 de l’art 10 de la loi sur les services publics, tout celui qui subit préjudice
du disfonctionnement d’un service public peut attraire ce service en justice, et solliciter de
lui la réparation dudit préjudice.
L’immunité d’exécution telle que consacrée à l’art 30 sus-évoqué, ne concerne pas le SPIC ;
leurs biens sont saisissables car au SPIC on applique le droit privé, celui applicable aux
particuliers.
4. Interdiction ou limite de l’exercice du droit de grève dans le cadre des certains
services publics
La grève se définit comme une cessation collective, complète, et concertée du travail en vue
de revendiquer l’amélioration des conditions de travail.
En cas de grève, dans le cadre d’un service public, il y a un arrêt momentané du travail, qui
risquerait de porter atteinte à la continuité du service.
D’après l’art 39 de la constitution, le droit à la grève est reconnu au niveau des particuliers, ou
dans le secteur public. Seulement, à propos de ce secteur, il est possible de limiter l’exercice
du droit de grève, ou de l’interdire carrément lorsqu’il est question des services publics
d’intérêt vital pour la nation.
Il en est ainsi, des services de défense nationale (FARDC), de sécurité (la Police Nationale,
l’ANR, la DGM).
Samedi 09 – 09 – 2023
5. L’admissibilité du service rendu par un administrateur bénévole ou occasionnel,
ainsi que la régularisation des actes accomplis par un fonctionnaire de fait
suivant la théorie de l’apparence ou des circonstances exceptionnelles
Par usagers des services publics, il faut entendre les utilisateurs des services
publics. Il ne s'agit pas ici de tout le monde. L'accent est mis uniquement sur les
usagers.
Au nom de cette égalité, il y a un autre principe qui s'impose à l'administration :
La neutralité du service public, c’est – à – dire, puisque tous les usagers du
service sont égaux, le service doit les traiter sans parti pris, sans discrimination,
la religion, la race, l'appartenance politique.
Kanku Tshibangu Pascal/+243 81 231 2003 – 85 48 43 309
L1 Droit Economique et Social/UPN
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Il y a une différence à établir entre l'égalité devant l'impôt et égalité par l'impôt.
Dans le premier cas, c'est le principe qui veut que tout celui qui a une matière
imposable (tous ceux qui ont des véhicules, parcelles, salaires, bénéfices), paient
l'impôt. Sauf exonération ou exemption.
L'égalité par l'impôt veut dire, on paie l'impôt en fonction de sa capacité
contributive. Plus on gagne, plus on paie. Moins on gagne, moins on paie.
Ex. Égalité des frais académiques.
C. Égalité dans le fonctionnement des services
Les services publics concourent à la satisfaction de l'intérêt général. Tous qu'ils
font doit être de nature à procurer un avantage aux usagers. Cet avantage doit
être égal.
L'art 58 de la constitution consacré à cet effet, le droit qu'ont tous les congolais
de jouir des richesses nationales (en espèce, c'est le droit de jouir de l'activité
qu'offre le service). Le même article oblige l'état (le service public en espèce) de
redistribuer équitablement les richesses nationales à tous les congolais.
Que faire au cas où, on dit souffrir de la violation par le service public du
principe de l’égalité de tous ? Quel contentieux mener ? Quel juge saisir, et à
quelle fin ?
C’est le cas du candidat au concours de recrutement au sein de l’Administration
Publique, qui dit avoir réussi d’après le corrigé publié, mais qui n’a pas été
retenu (Egalité d’accès aux fonctions et emplois publics) ?
C’est aussi le cas de l’étudiant qui est exclu de l’université publique sans motif
valable, en raison de son appartenance à une religion, à un parti politique
(égalité de tous les usagers).
C’est aussi le cas de ce fonctionnaire de l’Etat qui dit ne pas bénéficier de prime
octroyé à tous les autres agents de son département (égalité dans le
fonctionnement du service public).
En cas de violation du principe de l’égalité de tous, il faut tenir compte ou
distinguer selon que cette violation émane d’un acte administratif, ou d’une
mesure non écrite, un comportement, ou une attitude de l’administration.
a. Si l’inégalité découle d’un acte administratif
Le principe ici consiste à attaquer l’acte administratif en vue d’obtenir son
annulation. C’est ce qu’on appelle le recours en annulation ou excès de pouvoir.
Dans le cas d’espèce, l’annulation est fondée sur la violation du principe de
l’égalité de tous.
Il peut aussi arriver que l’acte administratif puisse, au – delà de la violation du
principe de l’égalité, causer un dommage au concerné.
Dans ce cas, il est possible d’attaquer l’acte pour obtenir son annulation, et
solliciter en même temps la réparation du préjudice devant le même juge. C’est
ce qu’on appelle le recours de plein contentieux ou de pleine juridiction.
Ces deux recours sont à mener devant le juge administratif.
NB :
Si l’acte administratif qui viole l’égalité de tous émane d’une autorité
relevant du Pouvoir Central, ou d’un organisme public (établissement
public placé sous tutelle du pouvoir central), la compétence revient au
conseil d’Etat ;
Il n’est pas question ici d’une décision administrative créant l’inégalité. Il peut
arriver que dans sa manière de faire, par son comportement ou son attitude,
l’administration cause une inégalité.
Ex. Un étudiant interdit d’accès à l’université sans qu’il y ait une décision
administrative à la base.
En droit administratif, si le comportement de l’administration cause préjudice à
autrui, alors qu’il n’y a pas un juge compétent au regard de la loi pour statuer sur
ce préjudice, on parle du préjudice exceptionnel. Et le juge compétent pour
connaitre du recours en réparation pour préjudice exceptionnel, est le conseil
d’Etat. Et ce, que la mesure ou le comportement émane d’une autorité centrale,
provinciale, urbaine, communale ou locale.
Le préjudice exceptionnel se conçoit chaque fois que le comportement de
l’administration n’est pas assorti d’un juge qui serait compétent pour le
connaitre. C’est pourquoi :
Il n’y a pas préjudice exceptionnel si l’on doit attaquer un acte
administratif pour obtenir son annulation ;
Il n’y a pas de préjudice exceptionnel, au cas où il faut attaquer un acte
administratif pour obtenir et son annulation, et la réparation du préjudice
qu’il entraine ;
Il n’y a pas préjudice exceptionnel, en cas d’une faute commise par
l’administration, et qui entraine un dommage. Ex. Un accident causé par
le véhicule de l’administration. Dans ce cas, la victime mène l’action en
réparation ou préjudice ordinaire, le juge compétent est le juge judiciaire.
Le préjudice exceptionnel n’a pas un juge ab initio (initialement). C’est en cela
qu’il est exceptionnel.
C’est notamment le cas où une décision verbale ou un comportement de
l’administration porte atteinte au principe de l’égalité sous ces trois variantes.
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Article 12 de la loi sur les services publics.
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L’adaptabilité est d’une importance capitale car un service public qui n’évolue
en fonction de l’intérêt général, va droit vers son disfonctionnement, sa
discontinuité, sa faillite.
L’adaptabilité appelle impérativement le changement, la mutabilité, l’évolution
suivant l’intérêt général.
L’Administration est responsable du changement que doit connaitre un service.
Et les usagers doivent accepter la situation précaire que nécessite ce
changement.
Quelles sont alors les implications immédiates du principe d’adaptabilité ?
Il y a 4 implications majeures :
1. Vis – à – vis de l’Administration elle – même ;
L’adaptabilité engendre une obligation car c’est à l’Administration d’identifier
le besoin, le manque le déficit, et tout faire pour adapter le service.
Si l’Administration n’adapte pas le service, elle court le risque d’engager sa
responsabilité conformément à l’art. 10 alinéa 2 de la loi sur les services publics.
2. Vis – à – vis des usagers
L’adaptabilité crée aussi une obligation : « accepter temporairement la précarité
qui découle des efforts entrepris en vue de l’adaptation du service ».
Un usager ne peut pas opposer à l’administration le droit au maintien du statu
quo. C’est – à – dire, le droit de conserver le service à son état initial.
3. Vis – à – vis des agents publics
L’adaptabilité s’impose à tout agent public qui est tenu, chaque fois que les
changements guidés par l’intérêt général s’opèrent, d’accepter momentanément
la situation dans laquelle l’Administration le place.
L’agent public ne peut pas opposer à l’Administration le droit au maintien du
service public.
Et au nom de l’adaptabilité des services publics, les agents publics doivent
respecter les mesures d’ordre intérieur en vue du bon fonctionnement du
service.
4. Vis – à – vis aux cocontractants de l’Administration
Tous ceux qui concluent des contrats avec l’Administration, soit en vue de la
gestion d’un service public (concession du service public, régie intéressée,
§3. Le Ministre
D’après l’art 93 de la constitution, les Ministères ont un pouvoir réglementaire
sectoriel.
Est – ce pour autant qu’ils ont la compétence de créer les services publics ?
Non, ils ne peuvent pas créer un service public.
Si donc un Ministre constate la nécessité et l’urgence de créer un service public
relatif à son secteur (un établissement public, une personnalité publique, ou
service déconcentré), il en informe le 1 er Ministre. C’est à ce dernier de créer ce
service par voie de décret.
Toutefois, dans deux cas, un Ministre peut créer un service public :
1er Cas : Exception tirée de la délégation du pouvoir (qui est forcément une
exception textuelle)
D’après l’art. 92 dernier al. de la constitution, le 1 er Ministre peut déléguer
certains de ses pouvoirs aux Ministres. Il peut aussi s’agir du pouvoir de créer
un service public.
Dans ce contexte, il faut fixer pour chaque service la manière dont il est organisé
(ses structures, les différents départements, son personnel, ses finances) ; sa
manière de fonctionner.
Ainsi, au niveau de la Province, le Gouverneur crée les services publics, c’est
aussi à lui qu’appartient la compétence de fixer, soit dans le cadre du même
arrêté qui crée les services, soit dans un arrêté séparé, l’organisation et le
fonctionnement desdits services.
Exemple
La Province du Haut Katanga entend créer un service public devant s’occuper de
la salubrité de la Province. Le Gouverneur vous consulte sur les points ci –
après :
Peut – on créer service public provincial ? si oui, sur base de quel
principe ?
NB. Ce qui vient d’être dit au sujet des services publics des ETD va totalement
s’appliquer après les élections urbaines, municipales et locales. Mais à
entendant, toutes les compétences sus-évoquées sont respectivement exercées
par le Maire, le Bourgmestre, le Chef de secteur et Chef de chefferie.
Section 4 : CREATION DES SERVICES PUBLICS PAR LES
ETABLISSEMENTS PUBLICS
L’établissement public est lui – même un service public. La question qui se pose
est de savoir : « Est – ce qu’un service public peut en créer un autre » ?
L’établissement public est donné de la personnalité juridique. Il dispose ainsi de
la capacité sur le plan du droit. Il est créé pour une mission précise (principe de
la spécialité).
Mais dans la mise en œuvre de sa mission, il peut avoir besoin des activités
connexes. Et dans ce contexte, il peut créer le service public en vue de voir ce
dernier s’occuper de l’activité connexe.
Qui crée alors le service public pour le compte de l’établissement public ?
D’après l’art 7 de la loi sur les établissements publics, c’est au conseil
d’administration qu’appartient le pouvoir de prendre les décisions pour le
compte d’un établissement public. C’est donc lui qui crée le service public
relevant de l’établissement public.
NB. Un établissement public ne peut pas créer un service public décentralisé,
tutelle sous tutelle ne vaut.
Les services publics qu’il crée sont concentrés, ou à la limite, déconcentrés ou
spécialisés.
Jeudi 05 octobre 23
Que conclure à propos de la création des services publics ?
1. La création des services publics est du domaine réglementaire en Droit
Positif congolais
Elle obéit notamment, au respect scrupuleux de l’approche diachronique (la
détermination des règles de compétence, de forme et de procédure dans
l’élaboration des actes administratifs).
Exemple
Supposons qu’une ordonnance Présidentielle datant de 991, portant création
d’un établissement public, cette ordonnance doit faire l’objet d’une modification
en 2023, portant sur l’organisation et le fonctionnement de cet établissement
public. Relevez dans le cas d’espèce le droit applicable en 2023.
Au nom de l’approche diachronique, point n’est besoin de contester la
compétence du Président de la République, en 1991, quant à la création
par voie d’ordonnance, d’un établissement public. Les textes en vigueur à
l’époque (constitution, loi), faisaient de Lui le détenteur du pouvoir
règlementaire général.
Toujours au nom de l’approche diachronique, il est à relever que, sous
l’égide de la constitution du 18 février 2006, la loi fondamentale
actuellement en vigueur, c’est le 1 er Ministre qui est le détenteur du
pouvoir règlementaire général, agissant par voie de décret.
De cette double observation, il s’observe que, si de nos jours, il faut
modifier l’ordonnance prise en 1991, par le Président de la République, la
compétence reviendra au 1er Ministre, agissant par décret.
NB. Si par contre, l’intervention à faire en 2023 porte sur une matière qui relève
de la compétence résiduelle du Président de la République, la compétence
reviendra à ce dernier.
Qu’en est – il alors de la création des sociétés commerciales qui sont, soit des
sociétés à capitale publique, ou des sociétés d’économie mixte ?
Lorsqu’une société commerciale a l’état (province, ville, commune, secteur ou
chefferie) comme seule associée (société à capital public), ou lorsqu’elle est
créée par l’Etat, et d’autres actionnaires (société d’économie mixte), on parle bel
et bien des services publics dans tous ces deux cas.
2. S’il faut créer une société commerciale ayant l’Etat comme associé, il faut
à la base les statuts sociaux
Mais qu’en est – il alors des sociétés commerciales de l’Etat ayant existées avant
la loi n°08/007 du 07 juillet 2008 relative à la transformation des entreprises
publiques ?
Cette loi marque un tournant très important dans l’évolution de la notion de
l’évolution des entreprises publiques en RDC.
Elle est venue corriger une erreur monumentale contenue dans la loi du 06
janvier 1978 sur les entreprises publiques, et restaurer une vérité scientifique
longtemps méconnue.
En quoi consistait l’erreur ?
D’après la loi du 06 janvier 1978, une entreprise publique était définie comme
toute structure créée par l’Etat, et dotée de la personnalité juridique, ayant un
objet scientifique, administratif, technique, social, culturel, industriel ou
commercial.
L’erreur a consisté au fait de confondre les entreprises publiques et les
établissements publics, de les mettre tous dans un même sac, comme s’ils ne
sont pas distincts.
Pourtant, une entreprise publique ne peut avoir pour objet que le commerce ou
l’industrie.
Donc, d’après la loi de 1978, les établissements publics étaient considérés
comme des entreprises publiques, alors que leur objet est social, culturel,
scientifique, technique, ou administratif.
La quantité et la fréquence d’achat d’un bien sont les deux éléments qui
justifient qu’un bien est acheté en vue d’être vendu.
Comment a – t – on alors restaurer la vérité en 2008 ?
La loi de 2008 a porté sur la transformation des entreprises publiques.
Transformer veut dire, quitter tel état pour un autre état. Il était question de
transformer les entreprises publiques selon la loi de 1978.
Le transformer en quoi ?
Les entreprises publiques qui ont mérité cette qualification, parce
qu’ayant un objet industriel ou commercial (SNEL, REGIDESO, SONAS,
ONATRA, …), sont transformées en sociétés commerciales.
Les entreprises publiques qui n’ont pas mérité cette qualification, car
ayant un objet social, culturel, administratif, technique, scientifique
(OVD), sont transformées soit en établissement public (services
décentralisés de l’Etat), soit en Service Public (service déconcentré de
l’Etat, services spécialisés dépourvus de la personnalité juridique, et dotés
d’une autonomie administrative et financière).
NB.
S’agissant des entreprises publiques transformées en sociétés
commerciales, l’Etat en est l’unique Associé. Et toutes ces sociétés ont
pris la forme de société anonyme.
Si de nos jours, l’Etat veut créer une société commerciale (un service
public), il peut être associé unique, ou s’associer à d’autres, et créer une
société pluripersonnelle. En plus, s’agissant de la forme de la société,
l’Etat n’est pas obligé d’adopter seulement la forme de société anonyme.
Elle peut prendre d’autres formes, à condition qu’il puisse s’agir d’une
société dans laquelle une personne morale peut être associée. C’est le cas
de la société à responsabilité limité (SARL) ; la société par action
simplifiée (SAS). L’Etat ne peut pas être associé dans une société à nom
collectif.
Avant cet arrêt, tous les services de l’Etat étaient considérés comme des services
publics administratifs, quel que soit leur objet, et on leur appliquait par
conséquent, le Droit Public.
En effet, très loin dans le passé, l’Etat ne s’occupait que de ses tâches
régaliennes, c’est – à – dire, des tâches exclusivement réservées à l’Etat, telles
que la défense nationale, la justice, les affaires étrangères, la diplomatie, le
budget national, les finances publiques.
Le commerce, l’industrie, et le social (enseignement, santé) étaient l’apanage
des particuliers.
Mais au fil des temps, après s’être rendu compte que les particuliers qui
s’occupaient de ces domaines, poursuivaient la recherche de bénéfice, sacrifiant
ainsi l’intérêt général, l’Etat s’est proposé d’intervenir dans les domaines
économique et social, soit comme entrepreneur (en créant les structures lui
permettant de faire aussi le commerce et l’industrie), soit comme Etat –
régulateur, c’est – à – dire, en prenant des mesures de nature à organiser le
secteur économique et social.
Jusqu’avant l’affaire du Bac d’Eloka, tous les services de l’Etat, qu’ils soient des
services chargés des tâches régaliennes, ou des services par lesquels l’Etat faisait
le commerce et l’industrie, étaient les SPA.
Lundi 16 oct. 23
§2. Les conséquences attachées à la classification de SPA
Dès lors qu’on identifie un service comme étant un SPA suivant les critères
textuels, ou à défaut suivant le critère jurisprudentiel, on se pose la question sur
le droit à lui appliquer.
Aussi, on s’interroge sur la situation des usagers vis-à-vis du service. En plus, il
est possible, et de manière exceptionnelle, qu’un SPA soit géré par une personne
privée.
Et enfin, la question du régime fiscal de SPA mérite d’être analysée.
A. Le droit applicable
De manière générale, aux SPA, on applique le Droit Public sous les 7 variantes
ci – après :
1. Les SPA sont soumis à une gestion publique
C’est – à – dire, ils sont gérés par une personne morale de Droit Public, soit par
l’entité qui les crée (l’Etat, la Province, une ETD), on parle ici de la régie directe
(cas des ministères et de tous les services déconcentrés de l’Etat).
Il peut aussi arrivé que l’entité créatrice délègue la gestion du SPA à un service
spécialisé doté simplement de l’autonomie administrative et financière, et
dépourvu de la personnalité juridique (on parle de la régie indirecte du service
déconcentré de l’Etat).
La gestion peut se faire au moyen d’un établissement public ou d’une autorité
administrative indépendante.
Dans tous les cas, c’est une gestion par une personne publique.
2. Le personnel de SPA est un personnel sous statut
Soit le statut général (statut du personnel de carrière des services publics), soit le
statut particulier en fonction de la particularité du service (le cas du statut de
magistrat, de militaire), soit les statuts spéciaux (le statut de membres de la Cour
Constitutionnelle, de membres de la cour de compte).
Le personnel sous statut est nommé par acte administratif, et sa carrière s’exerce
en fonction du statut le régissant (grade, droit, obligation, devoir, régime
disciplinaire, évolution de la carrière, les différentes positions par rapport à sa
carrière).