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par l’autorité publique et agissent toujours en vue d’un intérêt
public. Inversement les personnes morales de droit privé sont
issues d’une initiative privée et peuvent poursuivre des buts
variables.
A. L’Etat
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2 de cet article qui retient l’attention car il dispose que les "
collectivités s’administrent librement par des conseils élus et
dans les conditions prévues par la loi ". Ainsi, si c’est au
législateur de déterminer le statut des collectivités territoriales, il
doit le faire en respectant ce principe de libre administration.
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publics ; les établissements publics administratifs et les
établissements publics industriels et commerciaux. Très
sommairement, on peut dire que les premiers assurent les
missions traditionnelles de l’Administration, tandis que les
seconds sont le fruit de l’interventionnisme croissant de
l’Administration dans l’économie. Cette distinction issue de la
jurisprudence a de profondes implications sur le régime des
établissements publics. Ainsi les établissements publics
administratifs sont profondément imprégnés par le droit public.
En revanche, les établissements publics industriels et
commerciaux sont en raison de leur activité marqués par un
régime mixte qui allie règles de droit public et règles de droit
privé.
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l’administration étatique est organisée en plusieurs niveaux
locaux qui sont autant de relais du pouvoir central.
L’administration est alors fortement hiérarchisée, car il s’agit de
transférer certaines attributions de la capitale vers des
administrations déconcentrées formées d’agents de l’Etat et
obéissant à l’autorité centrale. Comme le résume M. JACQUE, " la
déconcentration consiste à insérer entre le centre et l’administré
une cascade d’autorités étroitement hiérarchisées auxquelles on
confiera l’exercice de certaines attributions de l’Etat sur les
instructions et sous le contrôle des autorités centrales ". En
France l’exemple le plus explicite de la déconcentration est le
préfet : nommé par le 1er ministre, le préfet est dans le cadre du
département le dépositaire de l’autorité gouvernementale. Il doit
obéir aux ordres du gouvernement sans pouvoir les modifier sous
peine d’être révoqué car c’est un emploi à la discrétion du
gouvernement (autre ex. Recteur d’académie). La déconcentration
est donc un système dans lequel l’Etat unitaire gouverne et
administre au moyen d’agents qui lui sont entièrement
subordonnés tout en étant disséminés dans les circonscriptions
administratives du territoire. En résumé, ce qui caractérise donc
le plus la déconcentration, c’est l’existence d’un pouvoir
hiérarchique c'est-à-dire une relation d’autorité entre l’échelon
central et les échelons locaux.
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liberté en ce qui concerne certaines prérogatives qui leur sont
confiées par l’Etat. Pour être effective et se différencier de la
déconcentration, la décentralisation doit présenter plusieurs
caractéristiques :
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Ce contrôle que l’on qualifie très souvent de tutelle est vital pour
garantir la forme unitaire de l’Etat. La tutelle ne doit pas être
confondue avec un quelconque pouvoir hiérarchique : il ne s’agit
pas pour l’Etat d’user d’un quelconque pouvoir hiérarchique mais
de s’assurer que les lois sont respectées par les collectivités
décentralisées et que celles-ci ne vont pas au des pouvoirs que
l’Etat leur a transférés. En France depuis 1982 cette surveillance
s’exerce a posteriori, c'est-à-dire après l’édiction de l’acte par la
collectivité locale. Ce n’est plus un contrôle sur l’opportunité de la
décision mais seulement sur sa légalité. En effet les collectivités
décentralisées ont l’obligation de transmettre au préfet leurs
décisions. Le préfet, autorité de tutelle doit, s’il estime l’acte de la
collectivité illégal, saisir le juge administratif afin que celui-ci
annule l’acte : il s’agit du déféré préfectoral. L’autonomie de la
collectivité locale est donc bien garantie puisque seule une
illégalité suscite l’intervention de l’autorité de tutelle, et encore
celle-ci ne dépend pas du représentant du gouvernement mais
d’un juge.
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beaucoup d’auteurs (notamment par les tenants de l’Ecole de
Bordeaux du Doyen DUGUIT) comme étant le fondement du droit
administratif, ou du moins comme étant le principal facteur
explicatif des multiples dérogations du droit public au droit
commun. Cependant, si nul ne nie le rôle essentiel de la notion de
service public, sa définition est des plus délicates.
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secondaire car le Conseil d’Etat et le Tribunal des Conflits ne le
mentionnent pas systématiquement.
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Principe de l’adaptation constante du service public (dit aussi
principe de mutabilité) : ce principe signifie que le service doit
constamment s’adapter aux évolutions susceptibles d’affecter
l’intérêt général. En effet, l’intérêt général n’est pas figé : dès lors
le service public doit s’adapter à ses nouvelles exigences.
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ou une collectivité territoriale peut transférer une mission de
service public à une personne privée. Cette délégation peut
résulter d’un acte unilatéral, mais le plus souvent elle découle
d’une convention : on parle alors de convention ou de contrat de
délégation de service public. On peut en identifier de plusieurs
types :
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rétribution de la personne publique. Cette rétribution qui est
fonction d’éléments variables (comme par exemple le chiffre
d’affaires, la bonne marcher du service…) explique que le
régisseur ne subit pas les risques et charges de l’exploitation du
service.
Ces critères ont été définis par le Conseil d’Etat dans un arrêt du
16 novembre 1956, Union syndicale des industries
aéronautiques : la haute-juridiction ne propose pas un critère
unique mais un faisceau d’indices. Ces indices sont
respectivement l’objet du service, le financement du service et
enfin les conditions relatives à l’organisation et fonctionnement
du service : autant de critères qu’il convient de développer.
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domaine où il existe une concurrence privée, il est probable que le
service public soit industriel et commercial. Inversement quand
l’activité s’exerce à titre gratuit et que le gestionnaire du service
ne cherche pas à réaliser des profits, il s’agit probablement d’un
service public administratif. Tel est le cas des activités
correspondant aux missions traditionnelles de l’Etat.
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En pratique quatre grandes hypothèses peuvent être distinguées :
SPA géré par une personne publique ; dans cette hypothèse, le
régime applicable relève exclusivement du droit administratif.
SPA géré par une personne privée ; bien qu’on soit en présence
d’un service public administratif, le régime laisse une place
importante au droit privé. En effet, les relations individuelles
entre le service et ses agents sont régies par le droit privé. De
même, les rapports entre la personne privée exerçant le service et
les usagers sont des relations de droit privé. En revanche, les
actes administratifs unilatéraux adoptés par les personnes
privées gérant un service public administratif sont de la
compétence du juge administratif et obéissent donc au droit
administratif.
SPIC géré par une personne publique ; dans cette hypothèse, les
relations entre le SPIC et les usagers relèvent du droit privé. Il y a
toutefois deux exceptions : le directeur du service et le comptable
public sont toujours des agents de droit public. S’agissant des
usagers du SPIC, ils sont dans une situation contractuelle de
droit privé.
SPIC géré par une personne privée ; en pareil cas, presque tout le
régime applicable au service relève du droit privé. C’est
notamment le cas des relations entre le service et les usagers.
C’est également vrai des relations entre le service et ses agents :
par exception cependant, le droit public reparaît lorsque la
personne privée adopte un règlement touchant à l’organisation du
service public.
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A : La notion de police administrative
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éléments comme l’immoralité et la dignité humaine. En effet, le
juge a interprété largement le terme d’ordre public puisqu’il
dépasse considérablement le triptyque originel. Cependant, le
juge fait toujours attention à distinguer la police générale de
l’ordre public des polices spéciales.
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Section 2 : Les actes de l’administration
A : Définition
Les actes unilatéraux sont avant tout des actes juridiques, c'est-
à-dire des manifestations de la volonté de la puissance publique
destinées a faire grief aux administrés en créant des droits ou des
obligations. En d’autres termes l’acte unilatéral modifie
l’ordonnancement juridique ce qui permet de le distinguer de
nombreuses autres mesures de l’administration qui n’ont pas
cette propriété (actes préparatoires, mesures d’ordre intérieur,
circulaires…). Parce qu’ils sont administratifs, ces actes se
distinguent d’autres mesures unilatérales telles les lois ou encore
les décisions de justice. L’adjectif administratif joue ici le rôle de
critère organique qui permet d’exclure les actes du parlement ou
des juridictions.
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insusceptibles d'un recours en excès de pouvoir et ne sauraient
être soumis au même régime que les actes administratifs
unilatéraux.
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particulières d'un cas déterminé sont invoquées et d’autre part
lorsque l’intérêt général l’exige. En d’autres termes, l’autorité
administrative pourvue d’un pouvoir discrétionnaire peut poser
des règles générales relatives à l'exercice de ce pouvoir, " à
condition qu’il ne leur confère pas un caractère impératif et se
réserve la possibilité d'y déroger ". Cette possibilité de dérogation
explique que le juge refuse de faire des directives un acte
administratif unilatéral. Toutefois le juge administratif attache
tout de même certains effets juridiques à ces codifications de
motifs : les administrés ont le droit d'exiger de l'administration
qu'elle se conforme aux orientations générales figurant sans ses
directives. En effet, le refus d'appliquer une directive à un
particulier, alors que celui-ci satisfait aux critères posés par cette
directive, est illégal sauf si l’intérêt général ou une situation
particulière justifiaient une pareille dérogation.
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A : L’élaboration des actes administratifs unilatéraux
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motivation de l’acte. Traditionnellement l’administration française
n’était pas tenue de motiver ses décisions. Cependant, la loi du
11 juillet 1979 l’oblige dorénavant à motiver les décisions
individuelles défavorables aux intéressés et les décisions
dérogeant aux règles générales fixées par la loi ou le règlement. Le
texte précise notamment que doivent être motivées les décisions
qui " restreignent l’exercice d’une liberté publique, ou de manière
générale constitue une mesure de police ", les décisions qui "
infligent une sanction ", les décisions qui " retirent ou abrogent
une décision créatrice de droits ", les décisions qui " opposent une
prescription, une forclusion ou une déchéance ", les décisions qui
" refusent un avantage dont l’attribution constitue un droit pour
les personnes qui remplissent les conditions légales pour l’obtenir
" et enfin les décisions " qui refusent une autorisation ". Dans ces
hypothèses, la motivation constitue une formalité substantielle
dont le défaut entraîne l’illégalité de l’acte pour vice de forme.
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manifestation de volonté de son auteur d’y mettre fin : la sortie de
vigueur de l’acte requiert lors soit une décision d’abrogation, soit
une décision de retrait.
1. L’abrogation
L'abrogation est une décision qui met fin aux effets de l’acte
administratif initial pour l'avenir : il s’agit soit de le remplacer par
un acte différent, soit de le supprimer purement et simplement.
Les règles concernant l’abrogation sont relativement simples mais
varient selon qu’il s’agit de faire disparaître un acte réglementaire
ou une décision individuelle.
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concilier respect du principe de légalité et sécurité juridique.
2. Le retrait.
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d’office.
1. Le privilège du préalable
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saisir le juge : par sa nature même, cette prérogative de
l’administration est exorbitante du droit commun. Toutefois, ce
recours à la force ne constitue pas le droit commun ; il reste
subsidiaire puisqu’aux termes d’un arrêt du Tribunal de Conflits
du 2 décembre 1902, l’exécution d’office n’est possible que dans
trois hypothèses.
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Parallèlement aux actes administratifs unilatéraux,
l’administration peut recourir à un procédé moins exorbitant du
droit commun : le contrat. Cependant le particularisme de
l’activité administrative, tant le but de service public que ses
prérogatives de puissance publique, ont forcément engendré des
altérations du droit privé.
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