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Université sidi Mohamed Ben Abdellah

Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales


Fès

Cours de l’organisation
administrative
S2 : B

Droit français

Fadma Toufik : Professeur en droit public

2020-2021
Introduction :
Le Droit administratif est la branche du Droit public qui régit
l’administration.
L’administration revêt une double signification :
Au sens Matériel, l’administration est réduite à une simple
fonction administrative, une activité.
Au sens Organique, l’administration se définie comme étant un
ensemble d’organes chargés de cette fonction administrative.
Dès lors, l’administration signifie l’ensemble des organes
exerçant des activités administratives.
L’administration est différente de l’activité des particuliers :
Le moteur normal de l’action de l’administration est la recherche
de l’intérêt général (c’est le bien commun ou l’utilité publique).
Exemple, le maintien de l’ordre public.
Tandis que l’activité des particuliers est dictée par la recherche
d’un avantage personnel, du profit matériel ou la réussite humaine.
En plus de cette différence de but, il existe une autre différence
au niveau des moyens de l’action administrative :
Le rapport entre l’administration et les particuliers ne se situent
jamais s sur le même pied d’égalité, c’est- à- dire qu’elle dispose des
prérogatives de puissance publique.
Parfois, l’administration oblige les particuliers sans obtenir leurs
accords. C’est la décision unilatérale de l’administration. Exemple :
l’expropriation pour cause d’utilité publique.
Par contre, le rapport entre les particuliers est fondé sur l’égalité
juridique. Aucune volonté n’est supérieure à l’autre. De ce fait,
l’accord de volonté caractérise ces rapports, c’est-à-dire le contrat.
En somme, l’administration peut être définie comme étant
l’activité par laquelle les autorités publiques pourvoient à la
satisfaction des besoins de l’intérêt général, en usant des prérogatives
de la puissance publique.
C’est toute la relation administration/ particuliers, qu’en est-il du
rapport entre l’administration et le droit ?
L’administration est soumise au droit : en effet, il est à distinguer
deux systèmes de cette soumission selon les pays :
Ou bien l’administration est soumise au droit commun (pays
anglo-saxons), ou bien, elle est soumise à un droit spécial, qui est le
droit administratif, appliqué par un juge spécial, le juge administratif.
C’est le système appliqué en France et au Maroc.
Dès lors, le droit administratif est l’ensemble des règles
différentes du Droit privé, qui régissent l’activité administrative des
personnes publiques (Etat, collectivités territoriales et Etablissements
publics) et sont appliquées par le juge administratif, du fait de la
spécificité des buts (intérêt général) et des moyens dont use (la
puissance publique).
Bien évidemment, le droit administratif et d’inspiration
française. Il a été appliqué dans les autres Etats, dont le Maroc.
Historiquement, la formation du Droit administratif s’est
accélérée à partir de la révolution française de 1789. Deux événements
ont marqué cette histoire :
- En1790, il y avait une organisation judiciaire séparant les
fonctions judiciaires et administratives.
- En 1873, l’arrêt Blanco du 8 février avait consacré
l’autonomie du Droit administratif, c’est-à-dire qu’il y avait
des règles spéciales différentes des règles de Droit privé.
Dans le premier cas, l’administration possède des prérogatives
de coercition à l’encontre des particuliers par voie unilatérale,
exemple, la réquisition.
Tandis que dans le second cas, les prérogatives n’existent pas.
Ces règles de Droit privé sont dominées par l’égalité.
Seulement, le contenu de cette autonomie peut être limité et
comporte certains degrés. Celle-ci est relative. En effet, le Droit
administratif emprunte au Droit privé certaines notions et techniques,
mais qui ont un contenu différent. Exemple, la théorie du contrat
administratif, la responsabilité administrative.
Cela dit, il existe deux administrations au Maroc : d’Etat
(Première partie) et territoriale (Deuxième partie).
Première partie : L’administration d’Etat :
L’administration d’Etat est constituée par l’administration
centrale et les représentants du pouvoir central (le gouverneur et aussi
les services extérieurs des différentes administrations centrales
(équipement, santé…).
L’administration d’Etat gère les intérêts communs à l’ensemble
des citoyens selon les principes posés par le gouvernement.
Tandis que l’administration locale est constituée par les autorités
élues et satisfait seulement les besoins de la collectivité concernée
(région, province ou préfecture et commune).
L’activité administrative relève en principe des personnes de
droit public qui possèdent la personnalité morale : ces personnes
morales administratives ou publiques sont : l’Etat, les collectivités
territoriales et les Etablissements publics :
L’Etat a une vocation administrative générale, c’est-à-dire qu’il
intervient dans tous les secteurs de l’activité administrative et exerce
une compétence géographique nationale.
Les collectivités territoriales (région, province/préfecture et
commune) sont limitées géographiquement à la circonscription
concernée.
Les Etablissements publics ont une vocation spéciale. Ils
exercent leurs activités dans un domaine déterminé, soit au niveau
national (l’ONEE), soit au niveau local (RADEEF).
L’administration centrale est constituée par les autorités dont la
compétence s’étend à l’ensemble du Maroc. Il y a lieu de distinguer
les organes centraux (chapitre premier) et l’administration
territoriale d’Etat (chapitre Deuxième).
Chapitre premier : les organes centraux :
Les organes centraux sont des autorités qui jouissent des
compétences générales à savoir le Roi (section première), le chef du
gouvernement et les ministres (section deuxième). Ces compétences
sont fixées par la constitution de 2011.
Section première : Les compétences Royales :
Le Roi est le chef de l’Etat, garant de la pérennité (continuité) de
l’Etat et de l’intégrité territoriale (article 42 de la constitution).
Le Roi exerce le pouvoir de nomination. En effet, il nomme le
chef du gouvernement en vertu de l’article 47.
L’article 57 dispose aussi que le Roi approuve par Dahir la
nomination des magistrats.
En période exceptionnelle, le Roi est doté de certains pouvoirs :
l’article 59 de la constitution sus indiquée de 2011 précise que le Roi
peut proclamer l’état d’exception lorsque l’intégrité du territoire
nationale est menacée ou que se produise des évènements qui
entravent le fonctionnement régulier des institutions
constitutionnelles.
Le Roi est également le commandeur des croyants en vertu de
l’article 41de la constitution. Il veille au respect de l’Islam.
Section deuxième : Les attributions du chef du
gouvernement et des ministres :

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