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Introduction :

Le droit administratif est une branche de droit public interne qui régit
l’administration. Il constitue le prolongement du droit constitutionnel. M.
Rivero définit le droit administratif comme « l’ensemble des règles juridiques
dérogatoires au droit privé qui régissent l’activité administrative des
personnes publiques ».

Sur le plan juridique, l’administration obéit à une double signification,


la définition matérielle ou fonctionnelle et la définition organique : Dans le
premier cas, le terme administration signifie une activité, une tâche ou une
fonction. Le but de cette activité administrative est la satisfaction des besoins
d’intérêt général.

Dans le second cas, le mot Administration désigne une organisation, un


ensemble de personnels, d’agents et d’organes chargés d’exécuter l’activité
administrative. Exemple, X est entré à l’administration des finances.

Le concept de l’administration doit être précisé par rapport à l’action


des particuliers :

Le moteur de l’action de l’administration ou de l’action administrative


est la poursuite de l’intérêt général ou encore l’utilité publique ou, dans une
perspective philosophique, du bien commun. Alors que l’action des
particuliers a pour but la poursuite d’un avantage personnel. Il s’agit du profit
matériel et de la réussite humaine.

Toutefois, le but poursuivi et le bien de tous peuvent coïncider. Par


exemple, le boulanger assure la satisfaction du pain, fondamentale aux
Marocains, mais ce n’est pas le souci désintéressé de nourrir les affamés qui a
dicté sa vocation, c’est plutôt l’intention de gagner sa vie en vendant du pain.

A la différence des buts correspond une différence de moyens.


D’ailleurs, la complexité du droit administratif apparait au niveau du rapport
administration/administré :

L’administration possède des prérogatives ou des privilèges. Plus elle a


conscience de défendre l’intérêt général, plus, elle désire accroitre des
moyens dont elle s’arme pour le faire prévaloir. De ce fait, l’administration

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entretient des relations inégalitaires avec les administrés, contrairement au
droit privé qui est essentiellement égalitaire.

Le droit administratif présente quelques traits fondamentaux :

-Le droit administratif est un droit autoritaire :

L’administration est une activité par laquelle les autorités publiques


pourvoient à la satisfaction des besoins d’intérêt général, en utilisant les
prérogatives de la puissance publique. C’est un droit d’inégalité ou de
commandement.

-Le droit administratif est un droit autonome :

Le principe est la soumission de l’administration à un droit particulier,


spécial, appelé droit administratif différent de celui qui régit les activités
privées. C’est par rapport au droit privé que l’autonomie du droit
administratif a été définie.

C’est le célèbre arrêt Blanco, rendu par le Tribunal des Conflits (TC) le 8
février 1873 qui avait fondé le principe de l’autonomie du droit administratif.

Cette autonomie apparait, aussi, au niveau de la juridiction


compétente. Il existe une juridiction administrative distincte de la juridiction
judiciaire.

-Le droit administratif est un droit jurisprudentiel :

Le droit administratif est l’œuvre du juge. Celui-ci a élaboré ses grands


principes à partir des problèmes qui se sont posés.

A la jurisprudence s’ajoute d’autres sources du droit administratif qui


sont le règlement (article 72 de la constitution de 2011), la loi (article 6 de
ladite constitution), la coutume et la doctrine.

-Le droit administratif est en perpétuel changement :

Le droit administratif est un droit évolutif. Il s’adapte aux


circonstances, suite aux changements techniques, au développement des
missions de l’administration, aux besoins des Collectivités Territoriales et à la
rapidité de l’évolution de l’économie.

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Actuellement, le droit administratif a gagné d’autres secteurs
importants pour la société. Il s’agit, entre autres, du droit public économique,
du droit de l’urbanisme, du droit de l’environnement, du droit de
l’informatique, du droit de la santé.

-Le droit administratif est d’inspiration Française :

Le Maroc d’avant 1912 était organisé selon les principes de l’Etat


musulman. De ce fait, les premiers principes du droit administratif Marocain
remontent notamment au protectorat (Traité de Fès du 30 mars 1912).

Ce protectorat avait opté pour la dualité du droit applicable et de


l’unité de la juridiction. Au lendemain de l’indépendance, le Maroc a créé une
Cour Suprême avec une Chambre Administrative en 1957.

Même si les ressemblances sont très grandes concernant les règles de


fond de l’activité de l’administration et nombreuses théories générales sont
transposables, l’organisation administrative est totalement différente sans
aucune transposition ou assimilation.

-Le droit administratif est un droit moderne :

Le droit administratif a pris forme, en France, au XIXème siècle,


notamment à partir de son dernier quart. Puisque il est de création récente,
plusieurs de ses notions fondamentales demeurent encore incertaines. Même
au Maroc, la notion de droit administratif est relativement récente.

-Le droit administratif est un droit ouvert :

Grâce aux technologies de l’information et de communication, les


expériences et les pratiques sont confrontées de façon permanente afin de
favoriser l’innovation dans le monde de l’administration et du droit.

L’ouverture du droit administratif résulte de la mondialisation qui


favorise la circulation des idées, des théories et des pratiques administratives
et la nécessité du respect des principes fondamentaux de l’Etat de droit par
les appareils administratifs.

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Cette ouverture est, aussi, favorisée par la circulation des hommes,
entre autres les administrateurs, les étudiants, les magistrats et la rencontre
de leurs homologues à l’étranger.

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