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Eléments de Droit

T.H : 30heures
Filière d’attache : Technique de santé

A/ Les objectifs du module :


- Identifier les principes fondamentaux du droit au Maroc.
- Organisation administrative et judiciaire au Maroc.
- Institutions constitutionnelles aux Maroc
- La notion de la responsabilité professionnelle : textes juridique
et principes de la responsabilité
- Les droits fondamentaux des patients : leur évolution et le
cadre législatif et réglementaire.
- La confidentialité et le secret professionnel.
- Les principes universels des droits de l’Homme et du droit à la
santé :
 Constitution et réglementation marocaine,
 Déclaration universelle des Droits de l’Homme et
constitution de l’OMS.
 Protocoles et conventions se rapportant aux droits
humaines et à la santé.
I-INTRODUCTION :
Le Droit est un phénomène régulateur des rapports sociaux,
chaque société produit son propre droit, et ceux afin de faire régner
une discipline sociale, d’imposer l’ordre et une certaines harmonies
(équilibre) dans la société. Le droit est donc un produit de la société
Il est un moyen d’action sociale sur la vie sociale et sur sa
transformation, mais le droit aux fluctuations (changements,
bouleversements) de la vie sociale et économique.
Il est changeant et, il évolue sous l’action d’une multitude de
facteurs dont les principaux sont l’ordre économique, politique,
géographique, culturel …
Il convient de souligner que le Droit n’est ni neutre ni
apolitique, en effet le droit se trouve dans la dépendance des
données politiques et économiques et il est lui-même un instrument
ou service d’un choix d’ordre politique capitaliste et socialiste.
De même il ya lieu de noter qu’il n’est pas possible d’isoler la
séance juridique des autres séances sociales (l’économie, la
géographie, l’histoire, la sociologie), car le droit doit être étudié dans
un perspective pluridimensionnel car à la fois historique, politique,
sociologique, économique et juridique.
D’une manière générale le droit formule des règles de
conduite qui s’impose à l’individu ou personne morale pour les
obliger à agir dans un sens ou pour leur interdire d’accomplir certains
actes .Ces règles de conduites constituent des règles de droit, des
normes juridiques, des impératifs d’ordre juridiques.
Toutes fois le droit n’est pas le seul à édicter des règles de
conduite, il n’a pas de monopole de la régulation du jeu social. En
effet la morale, la religion, les mœurs, les traditions, les habitudes
collectives créent aussi des règles de conduite.
- Apres cette brèves introduction, il convient de définir la
notion du droit et le caractère de la règle du droit, pour préciser
les principes fondamentaux du droit au Maroc par la suite
l’organisation administrative et judiciaire au Maroc et les
Institutions constitutionnelles aux Maroc.
La matière qui fait l’objet de cette enseignement est intitulée
Eléments de droit que faut-il donc entendre par ce mot « droit »
(‫? )القانون‬

1. Définition :
a. Notion du droit
Ce terme, qui est assez vague, a plusieurs sens. Pour le
moment, ne retiendrons deux définitions qui sont les plus
importantes :
_ Dans un premier sens, le mot droit désigne ce qu’on appelle :
le droit objectif : ‫القانون‬.
_ Dans un second sens, Le même terme désigne : Les droits
subjectifs : ‫الحقوق‬.
On remarquera, au passage, que la terminologie arabe :‫و القانون‬
‫ الحق‬Car il s’agit de deux réalités assez différentes, comme on va le
constater.
_ Le droit objectif : ‫القانون‬
Il représente l’ensemble des règles de droit qui gouvernent les
rapports des Hommes vivant en société. Ces règles sont tellement
diversifiées à cause de la multiplication des rapports qui peuvent être
noués entre les individus.
Mais ce qui est certains, c’est que cette diversité de rapport met
en relation deux partenaires : l’Etat (les pouvoirs publics), et les
particuliers. Chacun d’eux dispose d’un certain nombre de règles de
droit qui réglementent ses agissements. D’où la distinction classique
entre le domaine public réglementé par le droit public et le domaine
privé soumis aux règles de droit privé.
_ Les droits subjectifs : ‫الحقوق‬
Ce sont les pouvoirs, les prérogatives (intérêts) qui sont reconnus aux
particuliers. le droit subjectif peut être défini comme étant un
avantage d’ordre pécuniaire ou morale qui appartient exclusivement
à une personne déterminée, qui est reconnu et protégé par la règle
de droit et dont le titulaire peut disposer en maitre.
Ainsi le droit de propriété, qui confère à son titulaire un certain
nombre de prérogatives, est un droit subjectif.
b- La règle de droit
La règle de droit, d’une manière générale est considérée comme
une règle de conduite sociale. Les particuliers, dans une société
donnée sont soumis à un ensemble de règles juridiques qui
réglementent leurs agissements. Mais pour que les individus
respectent ces différentes règles de droit, ces dernières doivent
d’une part reposer fondements jugés justes et avoir des buts
légitimes et d’autres part, elles doivent présenter des
caractéristiques qui leurs permettent d’être au dessus des sujets de
droit.
La règle de droit, se présente comme étant une règle générale et
abstraite de conduite sociale, qui a un caractère obligatoire et
impératif et dont l’observation est assurée par les pouvoirs publics au
moyens de sanctions diverses et le cas échéant au moyen de la force
publique. Mais avant d’aborder ces caractéristiques signalons que le
droit, d’une manière générale change en fonction des données qui le
produisent afin de s’adapter à l’évolution des rapports économiques,
sociaux et politiques. Ce qui permet de conclure que la règle de droit
est toujours relative à la société qu’elle régit (droit marocain, droit
français, droit anglais etc.…) et par voie de conséquence elle est
changeante.
Cependant, le caractère obligatoire de la règle de droit ne se
présente pas sous la même force. Il existe une différence de
traitement entre les lois selon qu’elles sont indispensables ou non au
maintien de l’ordre public. En effet les lois ne présentent pas le
même degré de nécessité pour l’organisation de la société. D’où la
distinction classique, mais toujours valable entre les lois impératives
(‫ (القوانين االمرة‬et les lois supplétives ou interprétatives ( ‫القوانين المكملة‬
‫)او ا المفسرة‬.
Les règles impératives ou prohibitives ou d’ordre public présentent
un caractère obligatoire très poussé, puisque les individus ne peuvent
pas s’échapper à leur application. Ces règles peuvent soit ordonner,
soit interdire
Un comportement déterminé. Dans ces cas celui qui viole cette règle
tombe dans l’illégalité et par conséquent se voit appliquer la
sanction prévue.
Exemples : -Les règles relatives aux conditions de validité des
contrats.
-Les règles relatives au contrat d’assurance automobiles.
-Les règles pénales.
-Les règles sur la nationalité…
Les règles supplétives ou facultatives ou interprétatives quant à
elles indiquent ce qui est souhaitable que les individus fassent. Elles
ne deviennent obligatoires que lorsque les particuliers optent pour
elles et les choisissent pour réglementer leurs relations. La loi
interprétative peut également être édictée par le législateur dans le
but d’expliquer et de compléter le sens et la portée d’une loi
antérieure.
Exemples : -Les sociétés de personnes ont le choix entre l’impôt sur le
revenu des personnes physiques ou l’impôt sur les sociétés.
Il faut souligner que la loi n’a pas d’effet rétroactif c.à.d. elle n’a
d’effet que pour l’avenir sans oublier un autre principe fondamental
du droit « nul n’est censé ignorer la loi ».
2/Les sources de droit positif :
Le mot sources peut désigner à la fois les origines du droit c.à.d. la
recherche dans l’histoire des fondements philosophiques contingents
et matériels de la règle de droit, il peut désigner aussi la façon dont
elle est née à l’époque actuelle.
Notre approche prendra en considération, la source de la règle de
droit dans son cadre historique, on s’interrogera alors sur le droit
musulman, la coutume et les usages et dans son cadre contemporain,
nous verrons ensuite la constitution, les lois et les règlements.
a /Les sources anciennes ou traditionnelles :
Elles sont généralement au nombre de deux : Le droit musulman et
la coutume.
 Le droit musulman : (Le Coran et la sounna)
Datant de prés de 14 siècles, le droit musulman a été introduit
au Maroc par la conquête arabo-musulmane avec Idriss premier
vers 788 après J.C. Le droit musulman a constitué dans le passé, le
noyau de la règle de droit, il continue de jouer un rôle non
négligeable dans la réglementation générale de notre pays.
Le protectorat imposé au Maroc le 30 mars 1912 par le traité de
Fès a eu des répercussions négatives sur le droit musulman.
Afin de mieux cerner la situation actuelle, on se penchera sur les
étapes qui ont influencé l’évolution du Droit musulman tout en
laissant de coté la genèse de ce droit
 La coutume :
Elle est souvent considérée comme la plus ancienne source de
droit. Vu l’absence d’un pouvoir légiférant au niveau des sociétés
anciennes. Les règles de droit se sont formées par les usages pour
aboutir enfin de cycle à une coutume respectée et suivie par le
groupe social.
Faute d’une définition légale, le terme coutume peut désigner
toutes les règles de droit qui se dégagent des faits et des
Pratiques dans un milieu social en dehors de l’intervention du
législateur.
La définition, la plus usitée par les juristes consiste à reconnaitre
la coutume comme étant « une règle ancienne, générale et
traditionnelle formée spontanément, issue des pratiques et des
usages et auquel le groupe social se conforme par suite de la
croyance à son caractère obligatoire.
b /Les sources principales ou modernes ou contemporaines:
Elles sont formées par la constitution, la loi et le règlement.
Ces sources sont d’application récente au Maroc elles datent du
début du siècle, avec l’entrée du protectorat au Maroc.
Dès Aout 1913, un certain nombre de textes législatifs ont été
promulgués. Une fois indépendant, le Maroc a élaboré une
constitution qui a plusieurs reprises a été modifiée et révisée.
-Les sources d’origines nationales
 La constitution :
On définit généralement la constitution comme tant l’ensemble
des règles édictées par un pouvoir constituant et qui visent à définir
les prérogatives et les limitent des différents pouvoirs ainsi que les
droits et les libertés reconnus aux citoyens.
La constitution est souvent écrite, mais elle peut être non écrite et
dans ce dernier cas, ce sont les règles coutumières reposant sur un
assentiment général, qui forment la constitution. L’exemple type est
la constitution de la grande Bretagne.
La première constitution écrite date de 1776 (constitution de
Virginie), suivie de la constitution confédérale américaine de 1781. La
1ére constitution française remonte à1789.
Sans trop entrer dans les détails, on peut dire que le Maroc a
connu six constitution effectives, un projet datant du 11 Octobre
1908 n’a pu voir le jour et formait tout de même une bonne initiative
à l’époque, ce texte comprenait 92 articles, sans préambule.
 La constitution du 7 décembre 1962 :
Est une constitution qui selon les constitutionalistes est assez
démocratique, inspiré de la constitution française de 1958, elle
contenait 101 articles.
Cette première constitution Marocaine a posé pour la première fois,
Le principe de la séparation de pouvoir. Désormais l’indépendance
entre les trois pouvoirs est proclamée. Le pouvoir législatif revenait
au parlement, le pouvoir exécutif au gouvernement et le pouvoir
judiciaire à la justice.
Le parlement est bicaméral élit pour quatre ans, composé d’une
Chambre des représentants choisie au suffrage universel direct et
d’une seconde chambre appelée chambre des conseillées dont ces
membres sont élus au suffrage indirect.
Le gouvernement quant à lui est composé d’un premier ministre,
nommés et révoqués par le roi.
En plus des pouvoirs qui lui sont conférés dans le domaine exécutif,
le gouvernement peut légiférer par décret-loi dans l’intervalle des
sessions ou délégation du parlement. Il dispose en plus de l’initiative
des lois.
 La constitution du 31 Juillet 1970 :
Le 8 Juillet 1970 à l’occasion de la fête de la jeunesse, S.M le roi
mettait à l’état d’exception proclamé le 7Juin 1965(suite aux tensions
qui ont marqué le pays durant le mois de Mars 1965 et la situation
sociaux-économique difficile de l’époque).et présenta au peuple un
nouveau projet de constitution.
Approuvée par le peuple par une majorité de 98,7 cette
constitution a été largement critiquée par les spécialistes, qui voient
en elle, une remise en cause de certains acquis. En effet un grand
nombre de pouvoirs ont été retirés aussi bien au parlement qu’au
gouvernement pour être confiés au roi.
 La constitution du 10 Mars 1972 :
A nouveau un rééquilibrage s’est opéré entre les matières du
pouvoir législatif et celles du pouvoir exécutif.
Les pouvoirs qui ont été retirés au parlement et au gouvernement
leur ont été rétrocédés et même accrus. Le domaine de la loi s’est
élargi et le gouvernement en la personne du premier ministre est vu
confié exclusivement le pouvoir réglementaire.
 La constitution du 9 Octobre 1992 :
En dépit que aucun article de la dite constitution N’abroge
expressément la constitution de 1972, et ce contrairement à l’article
103 de la constitution de 1972, qui abroge expressément la
constitution de 1970 ; la majorité des auteurs considèrent que la
constitution de 1970 a été abrogé tacitement.
Tout en laissant de coté ce débat doctrinal, la constitution de 1992
avec ses 102 articles, dont les deux derniers sont de nature
provisoire, a concrétisé l’état de droit si cher à S.M le roi.
Tout en réaffirment les grands principes déjà proclamés dans la
précédente constitution à savoir : - La forme monarchique de l’Etat, --
-L’appartenance à l’Islam, au grand Maghreb et à l’Afrique, - La
proclamation de la langue officielle, -La révision constitutionnelle a
réaffirmée dans son préambule l’attachement du Maroc aux droits de
l’Homme, tels qu’ils sont universellement reconnus.
 La constitution du 7 Octobre 1996 :
Avec ses 108 articles, la construction de 1996 a introduit certaines
innovations, se rapportant à la cour des comptes, à la région et au
gouvernement, mais la principale innovation est incontestablement
l’introduction à nouveau du bicaméralisme. Désormais le parlement
marocain devient composé de deux chambres : - Une chambre des
représentants et une chambre des conseillers.
C’est sous cette nouvelle constitution que pour la première fois au
Maroc, un gouvernement d’alternance s’est vu le jour.
Gouvernement politique, dont la majorité de ses membres sont issus
des partis politiques d’opposition.
 La constitution du 29 Juillet 2011 :
Fidèle à son choix irréversible de construire un Etat de droit
démocratique, le royaume du Maroc poursuit résolument le
processus de consolidation et de renforcement des institutions d’un
Etat moderne, ayants pour fondement les principes de participation,
de pluralisme et de bon gouvernance. Il développe une société
solidaire ou tous jouissent de la sécurité, de la liberté, de l’égalité des
chances, du respect de leur dignité et de la justice sociale, dans le
cadre du principe de corrélation entre les droits et les devoirs de la
citoyenneté.
 La loi :
La loi revient de droit au peuple, ce dernier par l’intermédiaire
de ses représentants adopte la loi, c’est à juste titre que l’article 4
de la constitution édicte : « la loi et l’expression suprême de la
volonté de la nation »
Les lois sont en général au nombre de deux : - Lois organiques et
lois ordinaires.
a / Les lois organiques :
Elles se placent normalement en deuxième position après la
constitution. Les lois organiques sont nommément et
limitativement désigner par la constitution. La loi organique à
pour rôle de compléter et de préciser une disposition
constitutionnelle.
b / Les lois ordinaires :
Le domaine de la loi est précisé par l’article 71 de la
constitution. Cet article donne le pouvoir au parlement pour
légiférer sur un certain nombre de matières, selon une liste
limitative. Une telle énumération se révèle aussi désordonnée que
celle qui résulte des dispositions de la constitution française de
1958.

 Le règlement : (‫ المراسيم‬- ‫)االنظمة‬


C’est un texte émanant d’une autorité administrative et
appartenant au pouvoir exécutif (le gouvernement) pour organiser
le cadre juridique, dans le respect des principes posés par la loi et
par la constitution. La constitution marocaine de 2011 reconnue au
chef du gouvernement en vertu de l’article 90 le droit « d’exercer le
pouvoir réglementaire et peut déléguer certains de ces pouvoirs aux
ministres ».
-au premier rang :
 Le Dahir du souverain :‫ الظهير الشريف‬c’est un acte émanant du Roi,
étant l’œuvre du souverain, il ne peut pas être l’objet d’une
contestation (‫)احتجاج‬, ni mettre en cause la légalité d’un Dahir
devant les tribunaux.
 Décret royal : En matière réglementaire de sa compétence, les
décisions royales étaient rendues :
- soit sous forme de décrets royaux simples pendant la période
qui a suivi la promulgation de la première constitution de1962 et
même au début de la période d’état d’exception de 1965.
-Soit sous forme de décrets royaux portant loi quand il s’agissait
d’une matière législative.
-à un échelon intermédiaire : les décrets du premier ministre
promu au chef du gouvernement. Ces actes réglementaires sont
parfois qualifiés par l’expression :
Décrets gouvernementaux : ‫المراسيم الحكومية‬
-à un échelon inferieur, on rencontre les arrêtés ministériels :
‫القرارات الوزارية‬. Il s’agit des textes règlementaux pris par les membres
du gouvernement (les ministres).
 L’arrêté :(‫)القرار‬, Certaines autorités administratives
(gouverneurs, Pachas, Présidents de communes…), peuvent
dans les limites de leurs compétences prendre des mesures
réglementaires et on parle alors d’arrêté.
-Les sources d’origines nationales :
Les traités internationaux constituent la principale source du droit
international. Les traités sont de conventions passées par un Etat et
un autre Etat (convention bilatérale) ou entre plusieurs Etats
(conventions multilatérales) dans le but d’organiser leurs relations
politiques et économiques.
De ce faite, elles constituent une source de droit international.
Les traités peuvent porter sur plusieurs domaines, les rapports
économiques, judiciaires, culturels diplomatiques, etc.
Les traités relevés du droit international public et engagent la
convention de Vienne sur les relations diplomatiques.

3. Les branches du droit :


Généralement, il existe deux grandes divisions de droit.
La première concerne le droit propre à chaque Etat ou ce qu’on
appelle le droit national (interne). En effet à l’intérieur de chaque
pays on distingue entre les règles de droit qui régissent les rapports
des particuliers entre eux (droit privé) et celles qui réglementent
l’organisation et le fonctionnement des institutions publiques (droit
public).
La deuxième division concerne l’organisation et la réglementation
des rapports qui peuvent se créer entre deux ou plusieurs Etats
différends où entre leurs ressortissants.
Il s’agit du droit international, qui peut être aussi bien un droit
international public ou privé.
En outre, il faut signaler que sur le plan international il n’existe
pas une organisation du même genre que sur le plan interne à
chaque Etat. Il n’existe pas d’autorité internationale qui gouverne
tous les Etats, mais seulement des accords et des conventions qui
lient les différents Etats.
a- La distinction traditionnelle entre le droit public et le droit privé
-Le domaine du droit public
Le droit public comprend l’ensemble des règles régissant le
fonctionnement des institutions publiques ainsi que leurs rapports
avec les particuliers, Ce droit comprend, notamment :
-Le droit constitutionnel : C’est l’ensemble des règles, réunies dans la
constitution .Il organise la structure de l’Etat avec ces trois pouvoirs :
législatif, exécutif et judiciaire. Il organise aussi la forme de l’Etat :
Monarchie, République etc. Ainsi il organise également la
participation des individus à l’exercice de ces pouvoirs, notamment
par le droit de vote.
-Le droit administratif : réglemente la gestion des services publics,
l’organisation et l’activité des personnes morales administratives. IL
s‘appliquent également à la gestion de leurs biens, ainsi qu’aux
rapports qu’elles entretiennent avec les particuliers, c.à.d. il règle les
modes et les moyens d’action de l’administration. Depuis
10/09/1993 Les procès relatifs à des rapports de droit public sont
devenus soumis à des juridictions spéciales appelées : tribunaux
administratifs.
-le droit fiscal et finances publiques : Il réglemente la perception par l’Etat
des recettes (‫ )االيرادات‬les impôts par exemple ainsi que les modes de
leurs dépenses. La législation financière comprend deux branches :
_ Une partie étudie les règles générales de la gestion des finances
publiques.
_ Une partie spéciale est consacrée à l’étude de différentes taxes et à
leurs applications. C’est ce qu’on appelle le droit fiscal.
-Le droit des libertés publiques : Rassemble l’ensemble des droits
fondamentaux des citoyens, comme la création des associations, le
droit d’attroupement (‫)التجمهر‬, la liberté d’expression …
- Le droit pénal : Il détermine les actes susceptibles de troubler
gravement l’ordre social (infraction : ‫)جناية‬, qui fixe leurs sanctions et
qui répond à toutes les questions relatives à leur commission et à
leur nature. Il regroupe aussi toutes les lois à caractère répressif et il
contient deux parties distinctes une générales et l’autre spéciale. Le
droit pénal général (DPG) : traite des dispositions communes à
l’ensemble des infractions, des éléments permettant de déterminer
les personnes responsables et les différentes mesures pénales qui
leurs sont applicables .Le droit pénal spécial (DPS) : est consacré à
l’énumération des différentes infractions et à leur classification.
-La procédure pénale(PP) : C’est l’ensemble des règles qui doivent être
observer par les autorités qui interviennent dans la constatation du
crime )‫ (الجريمة‬,du délit )‫ (الجنحة‬ou de la contravention )‫ (المخالفة‬et la
recherche de l’auteur et du preuve, c’est le droit pénal en action.
-Domaine du droit privé :
Le droit privé c’est l’ensemble des règles qui régissent les rapports
entre les particuliers et notamment les rapports de la famille et les
rapports contractuels. Ces particuliers sont placé sous un même pied
d’égalité et peuvent être soit des personnes physiques (les
individus), soit des personnes morales (des groupements par
exemple des sociétés). Il comprend entre autres :
-Le droit civil : concerne toutes les règles applicables à la vie privée des
citoyens. Il régit le statut personnel des particuliers (code de la
Moudawana)
Il régit aussi le patrimoine des particuliers, c.à.d. leurs biens .Il
régit également les relations contractuelles entre les particuliers
c.à.d. le droit des obligations.
-Le droit commercial : C’est l’ensemble des règles juridiques qui
régissent les relations entre commerçants dans leur vie
professionnelle. Il définit le commerçant, Les activités et actes de
commerce, les effets du commerce, les contrats commerciaux, le
droit de faillite et le droit des sociétés commerciales.
-Le droit aérien est l’ensemble des règles juridiques relatives aux
activités effectuées dans l’espace aérien. Il englobe le statut juridique
de l’aéronef, les règles relatives à son milieu naturel qui l’air, et
toutes les composantes de la navigation aérienne.
- Le droit maritime : est l’ensemble des règles juridiques relatives à la
navigation au transport des voyageurs et marchandises par mer.
-Le droit judiciaire privé ou la procédure civile : La nature de cette discipline
est essentiellement procédurale, c.à.d. qu’elle est formée par des
règles que le justiciable doit obligatoirement observer devant les
tribunaux civiles pour faire prévaloir ces droits en justices (ce sont les
voies de recours : ‫) طرق الطعن‬.
B- L’organisation de l’administration au Maroc :
Dans tous les pays, l’organisation administrative est articulée sur
des collectivités humaines qui coexistent en nombre plus ou moins
élevé au sein de la collectivité nationale et dont les intérêts et les
besoins, pour complémentaires qu’ils soient de l’intérêt et des
besoins nationaux, ne se confondent cependant pas avec ces
derniers.
L’Etat de l’organisation administrative du Maroc illustre
parfaitement de données théoriques et de facteurs contingents
)‫(عوامل طارئة‬. Il apparait donc nécessaire d’introduire l’étude de
l’organisation administrative par un bref rappel des principes
généraux qui peuvent lui servir de base ainsi que par une
présentation rapide des principaux traits de l’évolution qu’a connue
l’administration marocaine.
-Principes généraux de l’organisation administrative :
L’organisation administrative des Etats unitaires oscille entre deux
principes opposés : la centralisation et la décentralisation. Ces deux
principes s’opposent essentiellement sur le point suivant. L’Etat
centralisé ne reconnait aucune existence juridique aux collectivités
secondaires qui constituent la trame de la collectivité nationale.
Au contraire, l’Etat décentralisé reconnait non seulement en fait,
mais aussi en droit l’existence des collectivités secondaires, cette
reconnaissance se traduit par l’octroi à celles-ci la qualité de sujet de
droit qui les rend aptes à jouer un rôle actif dans la vie juridique
grâce à une autonomie que cette qualité implique et qui leur permet,
dans certaines conditions, de gérer leurs intérêts.
 La centralisation :)‫(المركزية‬
La centralisation postule que l’Etat à une existence juridique et, par
voie de conséquence, qu’il est seul habilité à prendre les décisions
concernant la collectivité prise dans son ensemble mais aussi dans
ses diverses composantes.
La centralisation est un système d’organisation administrative qui
peut se présenter sous deux aspects : la concentration de pouvoir de
décision dans leur totalité ou, au contraire, leur déconcentration.
a- La concentration de pouvoir administratif : Ce système d’unité
de pouvoir est dit concentré lorsque seuls les organes centraux
de l’administration d’Etat sont compétents pour élaborer les
décisions qui sont alors exécutées sur places par l’intermédiaire
de représentants locaux intégrés dans un corps d’agents
étroitement hiérarchisé
b_ La déconcentration (‫)ابطال التركيز‬:
Elle a pour but de décharger le pouvoir central par une meilleure
division du travail. Une partie des pouvoirs détenus par celui-ci est
transférer aux agents locaux de l’administration d’Etat. Ce faisant, un
autre objectif peut être atteint : l’intervention des agents locaux
donne normalement une assurance plus grande d’une meilleure
adaptation des décisions aux réalités locales.
La centralisation apparait donc, même sous sa forme
déconcentrée, comme un système d’administration autoritaire et
simplificateur. L’ensemble est administré est soumis à une seule
source d’autorité a la quelle ils ne participent pas et qui réside dans
l’administration de l’Etat.
 La décentralisation :
Décentraliser c’est reconnaitre l’existence juridique des
collectivités secondaires qui, dotées de la personnalité juridique, ont
vocation à gérer leurs propres intérêts par l’intermédiaire d’organes
issus d’elles-mêmes. A l’administration d’Etat se surajoute une
administration locale jouissant d’une autonomie qu’il convient de
préciser avant d’en tracer les limites et d’en dégager la signification.
a-L’autonomie des collectivités locales :
Elle repose sur l’existence d’intérêts propres à la collectivité, c.à.d.
À un ensemble humain suffisamment intégré pour avoir conscience
de sa singularité. La gestion de ces intérêts implique l’octroi à la
collectivité des compétences nécessaires et la possibilité de designer
des organes représentatifs des membres de celle-ci.
Théoriquement, la décentralisation est complètement réalisée
lorsque ces autorités émanent exclusivement de la collectivité
considérée. La désignation de ces organes se fera le plus souvent par
le procédé de l’élection.
b- Les limites de la décentralisation :
L’autonomie des collectivités décentralisées ne signifie pas la
séparation absolue entre la sphère des intérêts locaux et celle de
l’intérêt national. De même, l’autonomie de chaque collectivité ne
signifie pas que chacune d’entre elles soit indépendante des autres.
 Les collectivités décentralisées sont en effet partie intégrante
d’une collectivité plus vaste dont elles sont les composantes, la
collectivité nationale. Tout ce qui touche leurs intérêts aura
donc nécessairement d’une manière plus au moins directe des
répercutions sur l’ensemble des intérêts locaux et sur l’intérêt
national.
 L’administration centrale (Le Makhzen) :
Elle est constituée de deux éléments : le Sultan et les vizirs. Le
Sultan en est la pièce essentielle : conformément au droit public
musulman, le sultan est seul à détenir ce que l’on peut appeler,
en transposant, le pouvoir exécutif. C’est à lui qu’incombe le
soin de faire régner l’ordre dans l’ensemble de la communauté
parce qu’il le chef de la communauté (Amir Almouminine),
aucune autorité ne peut être exercée qui ne soit déléguée par
lui. Sans doute le sultan exerce ce pouvoir en collaboration avec
les vizirs.
S’il est vrai que l’etablissement du protectorat impliquait un
partage dans l’exercice de la souveraineté, il reste que le principe de
celle-ci résidait toujours dans la personne du sultan. Ses pouvoirs ont
d’ailleurs connu une extension au-delà de ce que le droit public
traditionnel lui accordait jusqu’alors ; aux pouvoirs exécutifs et
judicaire qu’il détenait, s’ajoute désormais le pouvoir législatif qui
était exercé traditionnellement par les représentants qualifiés de la
communauté (Oulémas). La compétence du sultan est générale : il
prend par Dahir aussi bien des décisions individuelles que générales
et, parmi ces dernières, aussi bien des décisions réglementaires que
législatives.
Les administrations centrales sont constituées par les
départements ministériels dont la direction incombe au ministre ou
au secrétaire d’Etat, assisté du cabinet ministériel. L’administration
centrale proprement dite est constitué sur le modèle hiérarchique
combiné avec le principe de la division de travail ; toutefois une place
à part doit être faite à l’administration de la promotion nationale qui
constitue une exception par rapport à ce schéma d’organisation.
 L’administration locale :
Le 6 Octobre 1963 à marqué une étape considérable dans le
processus institutionnel marocain entamé le 14 Décembre 1962
avec la promulgation officielle de la constitution. C’est à cette
date, en effet, qu’ont été élues les 1éres assemblées
provinciales et préfectorales de l’histoire administrative
chérifienne, conformément aux dispositions
constitutionnelles : « Les collectivités locales du Royaume sont
les préfectures, les provinces et les communes. Elles sont
créées par la loi » (art 93). « Elles élisent les assemblées
chargées de gérer démocratiquement leur affaires dans des
conditions déterminées par la loi » (art 94) historiquement la
cellule rurale et urbaine représentant la 1ére forme structurée
d’administration locale, c’est l’organisation communale qu’il
convient d’analyser en 1er lieu.
Les organes locaux de l’administration d’Etat : L’action administrative
décidée à l’échelon central doit se développer sur l’ensemble de
territoire. Il ne suffit pas de décider, il faut encore exécuter, et
l’efficacité administrative se mesure autant à la qualité des décisions
prises, qu’a la capacité de l’administration d’organiser cette
exécution ;c’est dire toute l’importance qui s’attache à la
détermination des organes chargés de mettre en œuvre les décisions
du pouvoir central. Les relais administratifs qui apparaissent
nécessaire sont de deux sortes,
Les uns effectuent des taches spécialisées qui correspondent aux
activités particulières des diverses administrations centrales : ce sont
les services extérieurs des administrations centrales.
Les autres ont des compétences générales ; ils représentent le
pouvoir exécutif dans son ensemble et si leurs attributions sont
principalement définies par une mission du maintien de l’ordre public
et d’exécution des lois, elles leurs donnent un droit de regard sur
l’ensemble des problèmes administratifs concernant les administrés
qui sont placés sous leur autorité, ce sont les agents d’autorités.
C. Les collectivités locales:
Depuis 1962, le principe de la décentralisation territoriale se
trouve consacré constitutionnellement ; mais les dispositions
relatives aux collectivités territoriales ont connu une certaine
évolution que l’on retracera en analysant les dispositions
constitutionnelles de 1962, celles qui sont contenues dans la
constitution du 10 Mars 1972, puis celle de la constitution actuelle.
La constitution de 1962énoncait dans son article 93 : « les
collectivités du Royaume sont les préfectures, les provinces et les
communes. Elles sont crées par la loi », et l’article 94
poursuivait : « Elles élisent des assemblées chargées de gérer
démocratiquement leurs affaires dans des conditions déterminées
par la loi. ». Enfin, l’article 95 disposait : « Dans les préfectures et les
provinces les gouverneurs exécutent les décisions des assemblées
préfectorales et provinciales. », ces textes donnant une garantie à
l’existence des collectivités locales.
Or, la loi instaure une tutelle renforcée qui fait des représentants du
ministère de l’intérieur les véritables tenant de l’autorité publique au
niveau local. Quant à la région, elle apparait pour la première fois
dans le droit public marocain, suite à un Dahir de1971, mais sans
personnalité juridique.
En 1976, la législation sur les communes évolue, et les dote de plus
en plus de prérogatives.
En 1992, la révision constitutionnelle, la région devient une
collectivité territoriale.
En 2002, la charte communale élargit les prérogatives de la commune
et assouplit la tutelle de l’administration.
L’architecture de l’Etat Marocain est en plein mutation ; Six ans après
la réforme constitutionnelle de 2011, de nombreuses lois organiques
et ordinaires, ainsi qu’un très grand nombre de décrets ont précisé
les principes édictés par la constitution. Au cœur de celle-ci, « la
régionalisation avancée ». Désormais les élus régionaux, provinciaux
et communaux sont en charge de développement local et doivent
impulser une nouvelle dynamique plus proche des besoins des
citoyens marocains.
 LA WILAYA :
Le wali est une fonction à l’échelle régionale, à laquelle est nommé
un gouverneur. En plus d’exercer ses prérogatives complètes de
gouverneur au niveau provincial ou préfectoral, il est investi de
missions de nature régionale. Par exemple, le wali de Marrakech-
Tensift El Haouz est également gouverneur de la préfecture de
Marrakech. Sa responsabilité de gouverneur de Marrakech est
augmentée d’autres missions, notamment de contrôle et d’appui au
conseil régional de la région de Marrakech.
La fonction de wali a pris son essor sous le gouvernement Youssoufi,
à partir de 2002, à l’occasion de la création des centres régionaux
d’investissement(CRI). Il s’agissait alors de faire de la région le
principal échelon territorial pour penser les politiques d’aide à
l’investissement, dans la perspective de faciliter le développement
économique. Dans l’architecture institutionnelle qui s’annonce, le
wali est le maitre d’œuvre au niveau local les politiques nationales, et
en appuyant les conseils de région pour la mise en œuvre de leurs
programmes de développement régional.
 LES PROVINCES ET LES PREFECTURES :
 Définition :
Les préfectures ou provinces sont « des collectivités territoriales
de droit public, dotées de la personnalité morale et de
l’autonomie financière ». La gestion de leurs affaires repose sur le
principe de la libre administration, il ya au Maroc 62 provinces et
13 préfectures.
 Composition et élection du conseil de préfecture ou de
province :
Les affaires de la préfecture ou de la province sont gérées par un
conseil dont les membres sont élus pour un mandat de six ans et par
un collège électoral formé des membres des conseils des communes
relevant de la préfecture ou la province concernée.
L’élection se fait au scrutin de liste à la représentation
Proportionnelle suivant la règle du plus fort reste.
Le nombre des membres des conseils de préfecture ou de province
varie entre 11 et 31sur la base des critères démographiques.
La loi prévoie 1363 sièges de conseillers provinciaux et préfectoraux
 Les compétences du conseil de préfecture et province
Le troisième titre de la loi organique 112-14 est entièrement
consacré aux attributions du conseil de préfecture ou de province et
de son président. De même que pour le conseil de commune, les
conseils de préfectures ou des provinces ont des compétences
propres, des compétences partagées et des compétences
transférées, compris dans « un plan de développement » de 6ans.
1- Les compétences propres : Le transport scolaire en milieu rural,
la réalisation et l’entretien des pistes…
2- Les compétences partagées : La mise à niveau du monde rural
en matière de santé, formation, infrastructures et équipement.
3- Les compétences transférées : Il s’agit du domaine
du « développement social » et de la réalisation de petits et
moyens ouvrages hydrauliques notamment dans le monde
rural ».
 Les compétences du président du conseil de préfecture ou de
province :
Le président du conseil de préfecture ou de province « exécute les
délibérations du conseil et ses décisions et prend toute les mesures
nécessaires à cet effet ». Il s’agit notamment de la définition et de
l’exécution du plan de développement et du budget. Il est
responsable de la gestion administrative et financière de la
province/préfecture, conclut les contrats d’appel d’offre publics et
gère le patrimoine immobilier de sa collectivité.
 Les ressources financières de la préfecture ou de la province :

Les ressources financières de la préfecture ou de la province se


divisent en deux grandes parties, à savoir les ressources qui lui sont
propres et celles affectées par l’Etat.
L’Etat prévoit à travers des lois de finances l’affectation des
ressources financières permanentes et suffisantes aux préfectures et
provinces pour leur permettre d’exercer leurs compétences. Aussi les
ressources financières de la préfecture ou province comprennent :
-Les produits des impôts ou les parts d’impôts de l’Etat affectés à la
préfecture ou province par loi de finances ;
-Les impôts et taxes que la préfecture ou la province sont autorisées
à prélever, a savoir la taxe sur les permis de conduire, la taxe sur les
véhicules automobiles soumis à la visite technique et la taxe sur la
vente des produits forestiers ; -Les dons et emprunts ;-Les revenus
des biens et des participations
 LA COMMUNE
Définition :
Les communes sont « des collectivités territoriales de droit public,
dotées de la personnalité morales et de l’autonomie administrative
et financière ».
Au Maroc, les communes sont au nombre de1503.
Composition et élection du conseil communal :
Les affaires de la commune sont gérées par un conseil dont les
membres sont élus au suffrage universel direct pour un mandat de
6ans mais le mode de scrutin varie selon la taille de la commune.
L’effectif des dits conseils est précisé par décret en fonction du
nombre d’habitants de la commune. Le conseil de la commune de
Casablanca est le 1er en termes de membres au niveau national, avec
147 sièges. Les conseils des communes de Rabat et de Marrakech
comptent 86 sièges. Taounate 29 sièges, 17 pour le conseil
communal de Tarfaya.
Les cas des six grandes villes :
Casablanca, Rabat, Tanger, Marrakech, Salé, Fès sont les seules villes
du Maroc à disposer du conseil d’arrondissement, en plus de leurs
conseils communaux. Les conseillers d’arrondissement sont élus sur
les mêmes listes que les conseillers communaux, il est simplement
précisé que ce sont les tètes de listes qui siègeront au conseil de la
commune, tandis que les élus en position suivantes ne siègent qu’au
conseil d’arrondissement.
Les compétences du conseil de la commune :
D’après la loi 113-14 relative aux communes, le »Plan d’action
communal »fixe pour 6ans les actions de développement prévues par
le conseil de la commune, il ya trois types de compétences :
1. Les compétences propres : il s’agit principalement et
équipements publics de proximité, tels que l’eau et l’électricité,
l’assainissement et le nettoiement de la voie publique, le
transport et l’éclairage publics, les marchés locaux, le transport
des blessés et l’inhumation.
2. Les compétences partagées avec l’Etat : Ce sont toutes les
actions dans le domaine du développement socio-
économiques. La commune peut contribuer à la réalisation
d’équipements locaux, comprenant les crèches, les écoles
primaires et les routes communales.
3. Les compétences transférées par l’Etat : La protection des
monuments historiques, la préservation des sites naturels et la
prises en charge des ouvrages hydrauliques « de petites et
moyenne taille ».
Les compétences du président du conseil de la commune :
Le président est l’autorité exécutive de la commune. Il est chargé de
l’élaboration du plan d’action communal et du budget. Il dispose de
trois grands types de prérogatives :
1. La gestion administrative et financière de la commune :
Il est le chef des services administratifs de la commune. Ace titre il
nomme aux emplois de l’administration locale et gère le parc
immobilier de la commune. Il conclut les contrats des marchés
publics, d’équipement et de fournitures de services.
2. La police administrative : Il délivre les autorisations de
construire et les permis d’habiter. Pour cela, il nomme aux
emplois communaux.
3. Le président est « officier d’état civil » : Il est responsable de
l’authentification et de la consignation des faits d’état civil
fondamentaux relatif à la personne (naissance, décès, mariage
et divorce). Il est également compétent en matière de
législation et de certification de la conformité des copies à leurs
originaux. Il est toutefois important de noter que le gouverneur
de la préfecture ou de la province exerce un contrôle
administratif sur la légalité des arrêtés du président de la
commune et des délibérations du conseil communal.
Le contrôle administratif sur le président de commune :
Il peut être résumé aux mécanismes suivants : Le gouverneur de la
préfecture ou de la province exerce le contrôle administratif sur la
légalité des arrêtés du président du conseil communal et sur les
délibérations de celui-ci ;-Les copies des procès verbaux des sessions
du conseil communal, des délibérations, et des arrêtés doivent êtres
notifiées au gouverneur dans un délai de 15 jours.
-L’opposition du gouverneur au règlement intérieur du conseil
communal ainsi qu’aux délibérations ne faisait pas partie des
attributions du conseil, implique un nouvel examen par le conseil.
Ne sont exécutoires qu’après visa du gouverneur, les délibérations du
conseil suivantes : le plan d’action de la commune, l’organisation de
l’administration de la commune, la gestion déléguée du service
public, la création des sociétés de développement local.
Les ressources financières de la commune :
Les ressources financières de la commune se divisent en grandes
parties, à savoir les ressources qui lui sont propre, et celles affectées
par l’Etat. L’article 174 de la loi organique113-14 énumère les
ressources financières de la commune :
-Les produits des impôts ou les parts d’impôts de l’Etat affectés à la
commune par une loi de finances ;
-Les ressources affétées par l’Etat aux communes en vertu d’une loi
de finances ;
-Les impôts et taxes que la commune est autorisée à prélever. Il en
existe plusieurs, mais trois sont considérées comme principales ; la
taxe professionnelle, la taxe d’habitation, la taxe des services
communaux ;
-Les subventions accordées par l’Etat ou des personnes morales de
droit public.

5-L’organisation judiciaire Marocaine:


La justice est un service public dont la mission est de trancher les
litiges entre les personnes conformément au droit positif. Si nul ne
peut faire justice lui-même, toute personne à le droit de recourir à la
justice pour faire reconnaitre son droit. Ce recours est fait devant les
juridictions conformément à des procédures .on va aborder tout
d’abord, les principes généraux du système judiciaire au Maroc, puis
les types de juridiction au Maroc.
Les principes généraux du système judiciaire marocain :
_ Le principe de l’indépendance du pouvoir judicaire : Il est séparé
du législatif et de l’exécutif. Le juge est indépendant c.à.d. qu’il n’est
pas soumis à une hiérarchie administrative (le ministre de la justice).
_ Le principe de la gratuité de la justice : Les particuliers qui
s’adressent aux tribunaux pour trancher leurs litiges ne paient pas les
services des magistrats et des greffiers (personnel de juridictions).
Ces derniers sont des fonctionnaires de l’Etat. Mais cela ne signifie
pas que le justiciable n’aura rien à débourser dans le cadre d’un
procès, qui peut entrainer des frais plus au moins importants, selon
l’affaire à juger, sa nature et sa complexité. Ces frais correspondent
aux frais de procédure et aux honoraires des professions libérales de
la justice (appelés dépens) : avocat, huissier de justice, expert
judicaire…En principe, chaque personne, prenant part à un procès,
supporte ses propres frais de justice. Cependant, la loi prévoit que le
gagnant du procès peut obtenir le remboursement par son adversaire
de certains frais qu’il a du engager (comme les frais de procédure et
les frais d’avocat).
_ Le principe d’égalité : Toutes les personnes se trouvant dans une
même situation doivent être jugées par les mêmes tribunaux et selon
les mêmes règles de droit.
_ Le principe de la publicité des débats et décisions ‫علنية الجلسات‬
‫ وشفوية المرافعات‬Signifie que les débats ont lieu publiquement et que
la décision de justice est rendue en présence du public. En principe,
les portes des salles d’audiences doivent rester ouvertes et
accessibles à tous. L’accès du public aux audiences donne une
transparence à la justice et permet de consacrer le principe de
l’impartialité.
EXCEPTION : HUIS CLOS La loi prévoit que dans certains cas ou pour
certaines affaires, le public ne peut pas accéder aux audiences. Le
président du tribunal ou de la cour peut ordonner le huis clos pour
protéger les personnes (mineurs divorce…), ou pour éviter les
troubles de l’ordre public, ou préserver des secrets d’Etat. L’audience
se tient à huis clos. Dans la salle d’audience, portes fermées, ou en
chambre de conseil. La décision de justice est toujours rendue en
audience publique.
_ Le principe du double degré de juridiction :‫ مبد التقاضي على درجتين‬IL
suppose que le litige soumis au juge des premiers degrés puisse être
porté devant une juridiction supérieure (cour d’appel). Ainsi l’appel
constitue pour les plaideurs une garantie d’une justice équitable. De
même ce principe pousse le juge de 1er degré à examiner avec
attention l’affaire qui lui est soumise, car il sait que sa décision
pourrait être portée devant la justice supérieure. D’autant plus que
les magistrats de cette dernière juridiction (cours d’appel), sont plus
anciens, donc plus expérimentés et moins encombrés dans leur
travail.
_ Le principe du juge unique ou de la collégialité ‫مبدأ القاضي الواحد‬
‫ اوتعدد القضاة‬Le principe de juge unique est désormais maintenu
uniquement pour les tribunaux communaux et d’arrondissement et
exceptionnellement pour ceux de 1ere instance. Tandis que Le
principe de la collegiabilité signifie que l’affaire est jugée par
plusieurs juges, siègent et délibérant ensemble. Ce principe ne reçoit
pas application dans toutes les juridictions et pour toutes les affaires
dans une même juridiction. La controverse sur les mérites comparés
entre la collegiabilité et le juge unique partage tenants et détracteurs
_ Le principe de la neutralité du juge : ‫ مبدأ حياد القاضي‬Signifie que le
juge peut être récusé lorsqu’il a un intérêt dans le litige, un conflit ou
un lien de parenté avec des parties en cause.
_ Le principe de la continuité du service public :‫استمرارية المرفق العام‬
La justice peut être saisie à tout moment. En cas d’urgence le juge
peut statuer en référé même les jours fériés.
Les types de juridictions.
La reforme judiciaire de 1974 relative à l’organisation judiciaire
marocaine avait pour principaux objectifs : rapprocher la justice des
justiciables, simplifier les procédures et alléger l’encombrement des
tribunaux.
Deux types de juridictions coexistent : les tribunaux de droit commun
et les juridictions d’exception.
I/ Les juridictions de droit commun :
La juridiction de droit commun est en principe compétente pour
tout litige qui n’est pas spécialement attribué par la loi à une autre
juridiction.
1-Juridiction de proximité ‫ قضاء القرب‬Les juridictions communales et
d’arrondissement n’existent plus depuis 2011. Elles ont été
remplacées par les juridictions de proximité instituées par la loi 42-10
du 17 Aout. Elles se répartissent en deux sortes de sections : celles
installées au sein des tribunaux de 1éres instances (commune
urbaines) et celles installées dans le ressort du centre du juge
résident (communes rurales).
Les juridictions de proximité siègent à juge unique assisté d’un
greffier .‫كاتب الضبط‬Le ministère public ‫ النيابة العامة‬n’y est pas
représenté. La procédure devant ces juridictions est orale et
gratuite. Elles connaissent des actions personnelles et mobilières
dont le montant n’excède pas 5000 dirhams. Elles sont, en revanches,
incompétentes à l’égard des litiges relatifs au statut personnel, aux
affaires immobilières, aux affaires sociales et aux expulsions.
2-Tribunaux de 1eres instances :‫ المحاكم االبتدائية‬Le domaine
d’intervention du tribunal de 1ere instance est très varié. Il juge
toutes les affaires qui non pas été spécialement attribuées à une
autre juridiction. Ces tribunaux peuvent comprendre plusieurs
chambres (chambre de famille ; chambre civile, etc.) Le tribunal de
1ere instance statue en collégiabilité (trois magistrats). Néanmoins, il
peut aussi statuer à juge unique pour certaines affaires. Le tribunal
du 1ere instance est formé de magistrat professionnels composés de
magistrats de siège qui conduisent les débats et tranchent les litiges,
ainsi que du ministère public représenté par le procureur du Roi
‫وكيل الملك‬et ses substituts.
3-Les cours d’appel ‫ محاكم االستئناف‬: dont le rôle est d’examiner les
recours en appel des décisions rendues par les tribunaux de 1ere
instance. La cour d’appel exerce son contrôle en droit et en fait. Il
existe 21 cours d’appel dont le ressort s’étend sur plusieurs villes.
Elles sont composées de magistrats répartis en chambres (civile,
sociale, criminelle, etc.) et jugent en collégialité (trois magistrats ou
cinq magistrats selon les affaires tranchées). Le ministère public est
représenté aux audiences des cours d’appel par le procureur général
‫ المدعي العام‬et ses substituts. La cour d’appel de Rabat à compétence
nationale en matière du terrorisme.
4-La cour de cassation ‫ النقض محكمة‬: Elle exerce sa compétence sur
l’ensemble du territoire, elle est divisée en chambre (civile,
criminelle, commerciale, etc.) composée chacune d’un président et
de conseillers. En principe toute décision rendue en dernier ressort
par les tribunaux de 1ere instance ou par les cours d’appel peut faire
l’objet d’un pourvoi en cassation. La cour de cassation ne constitue
pas un troisième degré de juridiction. Elle contrôle la conformité au
droit sans réexaminer les faits, et fixe le sens dans lequel la règle de
droit doit être appliquée. Le ministère public est représenté auprès
de la cours de cassation par le procureur générale et des avocats
généraux.
_ Les juridictions spécialisées
5-Les juridictions administratives :‫ القضاء االداري‬: Institués par la
loi du 11/07/1991 qui a été promulguée par le dahir du 10/09/1993.
Ces tribunaux sont venus se greffer à l’organisation judicaire
marocaine. La compétence de ces tribunaux est diversifiée. Les arts. 8
et 9 fixent leur compétence matérielle alors que les arts 10 et
11déterminent la compétence territoriale. Mais ces tribunaux sont
également compétents en matière de recours en annulation pour
excès de pouvoir (art 20 à 25) ‫الشطط في استعمال السلطة‬, ainsi que pour les
recours en matières électorales (art 26 et 27), en matière fiscale et
du recouvrement des créances du trésor et autres créances
assimilées (art 28 à 36), en matière d’expropriation pour cause
d’utilité publique et d’occupation temporaire (art 37à 40). Ces
tribunaux sont en fin compétent pour l’examen de la légalité des
actes administratifs (art 44).
L’art 5 précise que les jugements de ces tribunaux sont rendus par
trois magistrats, assistés d’un greffier. Elles sont régies par la loi 41-
90 et aux nombre de 7 installés dans les principales villes du
Royaume. Enfin l’appel contre les décisions de ces tribunaux est
porté devant les cours d’appel administratives, qui sont aux nombres
de deux (Rabat et Marrakech).
6_Les juridictions commerciales : Elles ont été créées par la loi N°53-
95, promulguée par le dahir N°1-97-65 du 12 Février 1997 et
deviennent opérationnelle depuis Mai 1998.
Chaque tribunal de commerce est composé :
- d’un président, vices présidents et des magistrats.
- d’un ministère public composé d’un procureur du Roi et d’un ou
plusieurs substituts.
- d’un greffe et d’un secrétariat du ministère public.
Elles sont compétentes pour l’ensemble des litiges commerciaux
(les actions relatives aux contrats commerciaux, aux effets de
commerce, etc.). Ainsi que pour des différends entre associés d’une
société commerciale ; et des différends à raison du fonds de
commerce.
Les tribunaux de commerce statuent, selon (l’art 6) en premier et
dernier ressort, c.à.d. sans possibilité d’appel, lorsque la valeur
vénale initiale du litige ne dépasse pas 9000 DH. Ils statuent en
premier ressort seulement lorsque sa valeur dépasse ce seuil.
Les juridictions commerciales comprennent les tribunaux de
commerce et les Cours d’Appels de Commerce qui sont au nombre
de 3, (Fès, Marrakech, Casa).
7_La cour des comptes et les cours régionales des comptes ‫مجلس‬
‫المجالس الجهوية للحسابات‬-‫الحسابات‬
_ La cour des comptes est de sorte une Juridiction comptable
supérieure, (financière) prévue par les articles 147 à 150 de la
constitution de 2011, instituée en 1979 par la loi 12-79 en 1996 ;
succède l’ancienne commission nationale des comptes créée par
Dahir en1960. Elle est chargée des missions suivantes : - Protection
des principes et des valeurs de bonne gouvernance, de transparence
et de reddition des comptes de l’Etat et des organismes publics. –
Assurer le contrôle supérieur de l’exécution des lois de finances. –
S’assurer de la régularité des opérations des recettes et des dépèces
des organismes soumis à son contrôle en vertu de la loi et en
apprécier la gestion. A cet effet, elle est habilité à sanctionner, le cas
échéant, tous manquements aux règles régissant les dites
opérations ;
-Assister le parlement et le gouvernement dans les domaines
relevant de sa compétence en vertu de la loi ; _ Rendre compte au
Roi de l’ensemble de ces activités. _ Apporter son assistance aux
instances judiciaires.
Quant à la cour régionale des comptes, elles sont chargées d’assurer
le contrôle des comptes et de la gestion des collectivités territoriales
et de leurs groupements. Prévue par L’art 99 de la constitution,
Entrées en vigueur à partir du 1er Janvier 2004, elles sont aux nombre
de 12 reparties sur le royaume. Les missions des C.R.C.au niveau
régional sont le prolongement de celle de la cour des comptes au
niveau national. Les attributions sont aussi complémentaires. Alors
que les compétences et l’organisation reste globalement similaires.

II/Les juridictions d’exception ‫المحاكم الخاصة‬


Elles sont compétente que pour statuer sur les procès dont la
connaissance leur a été attribuée par un texte de loi spéciale, Il s’agit
de :
1 -L’ancienne haute cour de justice : Compétente pour juger les
membres du gouvernement qui ont commis des crimes et des délits
dans l’exercice de leurs fonctions (art 88 à 92 de la constitution de
1996), ils peuvent être mis en accusation par les deux chambres du
parlement ; en fin l’art 92 prévoit qu’une loi organique viendrait pour
fixer le nombre des membres de la haute cour, les modalités de leur
élection ainsi de la procédure applicable.
2 -La cour spéciale de justice : Créée en 1965 par la loi du 20
Mars, modifiée par un décret-royal du 11 décembre de la même
année. Elle est compétente en matière de crimes de détournement,
de concussion de corruption et de trafic d’influence commis par des
fonctionnaires publics ou des magistrats et qui portent sur des
sommes supérieurs ou égales à 25 000DH. Bien mieux la constitution
du 29 Juillet 2011 a introduit, sur ce terrain, d’importantes réformes.
Elle a eu le grand mérite, animée par le souci d’assurer l’égalité entre
tous les citoyens, de mettre fin à la haute cour de justice. Désormais,
les membres de gouvernement sont pénalement responsables
devant les juridictions de droit commun, pour les crimes et délits
commis dans l’exercice de leurs fonctions (art. 94). De plus l’art 127
maintien uniquement des juridictions d’exception existantes et il
s’agira uniquement des juridictions militaires.
Quoi qu’il en soit, les juridictions militaire qui fonctionnent
toujours sont de deux sortes à savoir :-Le tribunal permanant des
forces armées Royales (F.A.R) et les tribunaux militaires en temps de
guerre.
3_Le tribunal permanant des forces armées Royales (F.A.R) :
Il est régi par la loi du 6 Octobre 1972, En temps de paix la justice
militaire est confiée à une juridiction unique qui siège normalement à
Rabat, mais qui peut se constituer ailleurs. Il s’agit du tribunal
permanant des F.A.R, il est composé essentiellement de juge
militaire, choisis en fonction du grade de l’accusé et selon la gravité
de l’infraction commise, la présidence est confié à un juge civil c’est
une garantie appréciable, destinée à mieux sauvegarder les droit des
justiciables. Sa compétence est assez large, il doit normalement
juger toute les infractions commises par les militaires et les cadres de
l’armée : infraction spécifiques (désertion, rébellion…) ou de droit
commun (meurtre, vol…) ; sa compétence peut également s’étendre
aux civils qui ont commis un crime au préjudice des membres des
F.A.R. ; ou une infraction contre la sureté extérieure de l’Etat
(espionnage, trahison…).
4_ Les tribunaux militaire en temps de guerre :
A la différence du tribunal militaire permanant qui est une
juridiction unique, les tribunaux militaire en temps de guerre sont
multiples un tribunal par division des F.A.R. Elles sont compétente de
juger les militaire jusqu’au grade de lieutenant- colonel inclus ; leur
composition est la même que celle du tribunal militaire permanant,
avec cette différence très importante : la présidence est assurée,
non par un juge civil, mais par un officier de l’armée. Cette
dérogation qui limite grandement les droits de la défense, peut
s’expliquer par les circonstances exceptionnelles consécutives à l’état
de guerre.
5_La cour constitutionnelle :‫المحكمة الد ستورية‬
La cour constitutionnelle marocaine créée en 2011. Elle vient
remplacer le conseil constitutionnel. Sa mission principale se porte
sur le contrôle de la régularité des élections nationales et
référendums, et aussi sur les attributions qui lui sont dévolues par les
articles de la constitution et les dispositions des lois organiques
.composée de douze membres ; six nommés par le roi pour une
durée de neuf ans et six désignés pour la même durée ,moitié par le
président de la chambre des représentants (chambre basse), moitié
par le président de la chambre des conseillers (chambre haute), après
consultation des groupes parlementaires . Chaque catégorie de
membres est renouvelable par tiers tous les trois ans.

-Le corps judiciaire :(le personnel chargé de l’application des lois)


Dans l’exécution de leurs missions, les magistrats sont aidés par
un certains nombre d’auxiliaires tels que les greffiers, les huissiers de
justices et même les avocats…
a- les magistrats : Il ya lieu de distinguer entre deux grandes
catégories : du magistrats : Les magistrats de siège ‫القضاة الجالسون او‬
‫ قضاة االحكام‬et les magistrats du parquet (debout) ‫قضاة النيابة العامة‬
‫اوالقضاة الواقفون‬.
Les magistrats de siège : Ce sont ceux qui jugent, qui tranchent
les procès qui leur sont soumis, ils sont chargé de dire le droit, régie
par le Dahir du11Nov1974, formant le statut de la magistrature, tel
qu’il a été modifié en1980 , en 1993, en 1999 et en date du
20/11/2008.
La constitution du 29 Juillet 2011 a renforcée d’avantage
l’indépendance et l’impartialité de la justice aux termes des arts. 109
et 113.
Pour leur permettre de remplir cette mission en toute
indépendance la constitution (art108), leur protège par une règle
fondamentale : « ils sont inamovibles » C.à.d. qu’il ne peuvent être
destitués, suspendu ou déplacés que dans des conditions prévues par
la loi )‫) ال يعزل قضاة االحكام و ال ينقلون إال بمقتضى القانون‬. La règle vise donc
à mettre le juge à l’abri des pressions qui peuvent s’exercer sur eux,
en assurant leur indépendance et la dignité de leur vie.
Les magistrats du ministère public (parquet) : A l’ opposé du
magistrat de siège, ils ne jugent pas, ils sont chargés de défendre
l’intérêt général et la société auprès des différentes juridictions du
Royaume. C’est pour cela qu’il ne bénéficie pas de l’inamovibilité. Ils
constituent un corps hiérarchisé dont chaque membre est
subordonné à son supérieur, en remontant dans le cadre de la
constitution de1996, jusqu’au ministre de la justice qui est le
véritable chef du ministère public. De sérieux tempéraments en été
apporté s par la constitution marocaine de 2011, à la subordination
hiérarchique. Désormais, les magistrats du parquet ne sont tenus à se
conformer qu’aux instructions écrites de l’autorité hiérarchique (art.
109).
b- Les auxiliaires de justice :
Traditionnellement, Les greffiers, qui ont pour mission d’assister
les juges, constituent sans doute les principaux auxiliaires de la
justice. Mais, il faut désormais reconnaitre cette même qualité à un
corps nouveau : Les huissiers de justice ‫ المفوضون القضائيون‬auxquels on
vient de confier certaines fonctions qui étaient assumées par les
membres du greffe. Par ailleurs, on peut se demander si les avocats,
les Adouls et les représentants d’autres professions libérales
(experts…), ne jouent pas parfois le rôle d’auxiliaires, au moins
d’auxiliaire indirects de justice.
1/ Les auxiliaires directs : Il s’agit essentiellement des greffiers qui
sont chargés d’aider les magistrats à accomplir leur mission. Selon le
décret du 14 Sep 2011, placé sous l’autorité du ministre de la justice
et par la suite :
Les huissiers de justice ils sont institués auprès des tribunaux de 1ere
du instance du Royaume. Une nouvelle loi n°81.03, promulguée par
un Dahir du 14 Fév. 2006, se proposera de revaloriser d’huissier de
justice en substituant à la terminologie ancienne ‫ عون قضائي‬Une
nouvelle terminologie ‫ القضائي المفوض‬défini comme étant « un
auxiliaire de justice, qui exerce une profession libérale ».
2/ les auxiliaires indirectes : Bien que leur principale vocation
consiste à assister les personnes physiques ou morales et à défendre
les intérêts privés, les avocats, les notaires, les Adouls, les experts
judiciaires, et même les traducteurs assermentés les copistes ‫النساخ‬
les agents d’affaires…

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