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T.H : 30heures
Filière d’attache : Technique de santé
1. Définition :
a. Notion du droit
Ce terme, qui est assez vague, a plusieurs sens. Pour le
moment, ne retiendrons deux définitions qui sont les plus
importantes :
_ Dans un premier sens, le mot droit désigne ce qu’on appelle :
le droit objectif : القانون.
_ Dans un second sens, Le même terme désigne : Les droits
subjectifs : الحقوق.
On remarquera, au passage, que la terminologie arabe :و القانون
الحقCar il s’agit de deux réalités assez différentes, comme on va le
constater.
_ Le droit objectif : القانون
Il représente l’ensemble des règles de droit qui gouvernent les
rapports des Hommes vivant en société. Ces règles sont tellement
diversifiées à cause de la multiplication des rapports qui peuvent être
noués entre les individus.
Mais ce qui est certains, c’est que cette diversité de rapport met
en relation deux partenaires : l’Etat (les pouvoirs publics), et les
particuliers. Chacun d’eux dispose d’un certain nombre de règles de
droit qui réglementent ses agissements. D’où la distinction classique
entre le domaine public réglementé par le droit public et le domaine
privé soumis aux règles de droit privé.
_ Les droits subjectifs : الحقوق
Ce sont les pouvoirs, les prérogatives (intérêts) qui sont reconnus aux
particuliers. le droit subjectif peut être défini comme étant un
avantage d’ordre pécuniaire ou morale qui appartient exclusivement
à une personne déterminée, qui est reconnu et protégé par la règle
de droit et dont le titulaire peut disposer en maitre.
Ainsi le droit de propriété, qui confère à son titulaire un certain
nombre de prérogatives, est un droit subjectif.
b- La règle de droit
La règle de droit, d’une manière générale est considérée comme
une règle de conduite sociale. Les particuliers, dans une société
donnée sont soumis à un ensemble de règles juridiques qui
réglementent leurs agissements. Mais pour que les individus
respectent ces différentes règles de droit, ces dernières doivent
d’une part reposer fondements jugés justes et avoir des buts
légitimes et d’autres part, elles doivent présenter des
caractéristiques qui leurs permettent d’être au dessus des sujets de
droit.
La règle de droit, se présente comme étant une règle générale et
abstraite de conduite sociale, qui a un caractère obligatoire et
impératif et dont l’observation est assurée par les pouvoirs publics au
moyens de sanctions diverses et le cas échéant au moyen de la force
publique. Mais avant d’aborder ces caractéristiques signalons que le
droit, d’une manière générale change en fonction des données qui le
produisent afin de s’adapter à l’évolution des rapports économiques,
sociaux et politiques. Ce qui permet de conclure que la règle de droit
est toujours relative à la société qu’elle régit (droit marocain, droit
français, droit anglais etc.…) et par voie de conséquence elle est
changeante.
Cependant, le caractère obligatoire de la règle de droit ne se
présente pas sous la même force. Il existe une différence de
traitement entre les lois selon qu’elles sont indispensables ou non au
maintien de l’ordre public. En effet les lois ne présentent pas le
même degré de nécessité pour l’organisation de la société. D’où la
distinction classique, mais toujours valable entre les lois impératives
( (القوانين االمرةet les lois supplétives ou interprétatives ( القوانين المكملة
)او ا المفسرة.
Les règles impératives ou prohibitives ou d’ordre public présentent
un caractère obligatoire très poussé, puisque les individus ne peuvent
pas s’échapper à leur application. Ces règles peuvent soit ordonner,
soit interdire
Un comportement déterminé. Dans ces cas celui qui viole cette règle
tombe dans l’illégalité et par conséquent se voit appliquer la
sanction prévue.
Exemples : -Les règles relatives aux conditions de validité des
contrats.
-Les règles relatives au contrat d’assurance automobiles.
-Les règles pénales.
-Les règles sur la nationalité…
Les règles supplétives ou facultatives ou interprétatives quant à
elles indiquent ce qui est souhaitable que les individus fassent. Elles
ne deviennent obligatoires que lorsque les particuliers optent pour
elles et les choisissent pour réglementer leurs relations. La loi
interprétative peut également être édictée par le législateur dans le
but d’expliquer et de compléter le sens et la portée d’une loi
antérieure.
Exemples : -Les sociétés de personnes ont le choix entre l’impôt sur le
revenu des personnes physiques ou l’impôt sur les sociétés.
Il faut souligner que la loi n’a pas d’effet rétroactif c.à.d. elle n’a
d’effet que pour l’avenir sans oublier un autre principe fondamental
du droit « nul n’est censé ignorer la loi ».
2/Les sources de droit positif :
Le mot sources peut désigner à la fois les origines du droit c.à.d. la
recherche dans l’histoire des fondements philosophiques contingents
et matériels de la règle de droit, il peut désigner aussi la façon dont
elle est née à l’époque actuelle.
Notre approche prendra en considération, la source de la règle de
droit dans son cadre historique, on s’interrogera alors sur le droit
musulman, la coutume et les usages et dans son cadre contemporain,
nous verrons ensuite la constitution, les lois et les règlements.
a /Les sources anciennes ou traditionnelles :
Elles sont généralement au nombre de deux : Le droit musulman et
la coutume.
Le droit musulman : (Le Coran et la sounna)
Datant de prés de 14 siècles, le droit musulman a été introduit
au Maroc par la conquête arabo-musulmane avec Idriss premier
vers 788 après J.C. Le droit musulman a constitué dans le passé, le
noyau de la règle de droit, il continue de jouer un rôle non
négligeable dans la réglementation générale de notre pays.
Le protectorat imposé au Maroc le 30 mars 1912 par le traité de
Fès a eu des répercussions négatives sur le droit musulman.
Afin de mieux cerner la situation actuelle, on se penchera sur les
étapes qui ont influencé l’évolution du Droit musulman tout en
laissant de coté la genèse de ce droit
La coutume :
Elle est souvent considérée comme la plus ancienne source de
droit. Vu l’absence d’un pouvoir légiférant au niveau des sociétés
anciennes. Les règles de droit se sont formées par les usages pour
aboutir enfin de cycle à une coutume respectée et suivie par le
groupe social.
Faute d’une définition légale, le terme coutume peut désigner
toutes les règles de droit qui se dégagent des faits et des
Pratiques dans un milieu social en dehors de l’intervention du
législateur.
La définition, la plus usitée par les juristes consiste à reconnaitre
la coutume comme étant « une règle ancienne, générale et
traditionnelle formée spontanément, issue des pratiques et des
usages et auquel le groupe social se conforme par suite de la
croyance à son caractère obligatoire.
b /Les sources principales ou modernes ou contemporaines:
Elles sont formées par la constitution, la loi et le règlement.
Ces sources sont d’application récente au Maroc elles datent du
début du siècle, avec l’entrée du protectorat au Maroc.
Dès Aout 1913, un certain nombre de textes législatifs ont été
promulgués. Une fois indépendant, le Maroc a élaboré une
constitution qui a plusieurs reprises a été modifiée et révisée.
-Les sources d’origines nationales
La constitution :
On définit généralement la constitution comme tant l’ensemble
des règles édictées par un pouvoir constituant et qui visent à définir
les prérogatives et les limitent des différents pouvoirs ainsi que les
droits et les libertés reconnus aux citoyens.
La constitution est souvent écrite, mais elle peut être non écrite et
dans ce dernier cas, ce sont les règles coutumières reposant sur un
assentiment général, qui forment la constitution. L’exemple type est
la constitution de la grande Bretagne.
La première constitution écrite date de 1776 (constitution de
Virginie), suivie de la constitution confédérale américaine de 1781. La
1ére constitution française remonte à1789.
Sans trop entrer dans les détails, on peut dire que le Maroc a
connu six constitution effectives, un projet datant du 11 Octobre
1908 n’a pu voir le jour et formait tout de même une bonne initiative
à l’époque, ce texte comprenait 92 articles, sans préambule.
La constitution du 7 décembre 1962 :
Est une constitution qui selon les constitutionalistes est assez
démocratique, inspiré de la constitution française de 1958, elle
contenait 101 articles.
Cette première constitution Marocaine a posé pour la première fois,
Le principe de la séparation de pouvoir. Désormais l’indépendance
entre les trois pouvoirs est proclamée. Le pouvoir législatif revenait
au parlement, le pouvoir exécutif au gouvernement et le pouvoir
judiciaire à la justice.
Le parlement est bicaméral élit pour quatre ans, composé d’une
Chambre des représentants choisie au suffrage universel direct et
d’une seconde chambre appelée chambre des conseillées dont ces
membres sont élus au suffrage indirect.
Le gouvernement quant à lui est composé d’un premier ministre,
nommés et révoqués par le roi.
En plus des pouvoirs qui lui sont conférés dans le domaine exécutif,
le gouvernement peut légiférer par décret-loi dans l’intervalle des
sessions ou délégation du parlement. Il dispose en plus de l’initiative
des lois.
La constitution du 31 Juillet 1970 :
Le 8 Juillet 1970 à l’occasion de la fête de la jeunesse, S.M le roi
mettait à l’état d’exception proclamé le 7Juin 1965(suite aux tensions
qui ont marqué le pays durant le mois de Mars 1965 et la situation
sociaux-économique difficile de l’époque).et présenta au peuple un
nouveau projet de constitution.
Approuvée par le peuple par une majorité de 98,7 cette
constitution a été largement critiquée par les spécialistes, qui voient
en elle, une remise en cause de certains acquis. En effet un grand
nombre de pouvoirs ont été retirés aussi bien au parlement qu’au
gouvernement pour être confiés au roi.
La constitution du 10 Mars 1972 :
A nouveau un rééquilibrage s’est opéré entre les matières du
pouvoir législatif et celles du pouvoir exécutif.
Les pouvoirs qui ont été retirés au parlement et au gouvernement
leur ont été rétrocédés et même accrus. Le domaine de la loi s’est
élargi et le gouvernement en la personne du premier ministre est vu
confié exclusivement le pouvoir réglementaire.
La constitution du 9 Octobre 1992 :
En dépit que aucun article de la dite constitution N’abroge
expressément la constitution de 1972, et ce contrairement à l’article
103 de la constitution de 1972, qui abroge expressément la
constitution de 1970 ; la majorité des auteurs considèrent que la
constitution de 1970 a été abrogé tacitement.
Tout en laissant de coté ce débat doctrinal, la constitution de 1992
avec ses 102 articles, dont les deux derniers sont de nature
provisoire, a concrétisé l’état de droit si cher à S.M le roi.
Tout en réaffirment les grands principes déjà proclamés dans la
précédente constitution à savoir : - La forme monarchique de l’Etat, --
-L’appartenance à l’Islam, au grand Maghreb et à l’Afrique, - La
proclamation de la langue officielle, -La révision constitutionnelle a
réaffirmée dans son préambule l’attachement du Maroc aux droits de
l’Homme, tels qu’ils sont universellement reconnus.
La constitution du 7 Octobre 1996 :
Avec ses 108 articles, la construction de 1996 a introduit certaines
innovations, se rapportant à la cour des comptes, à la région et au
gouvernement, mais la principale innovation est incontestablement
l’introduction à nouveau du bicaméralisme. Désormais le parlement
marocain devient composé de deux chambres : - Une chambre des
représentants et une chambre des conseillers.
C’est sous cette nouvelle constitution que pour la première fois au
Maroc, un gouvernement d’alternance s’est vu le jour.
Gouvernement politique, dont la majorité de ses membres sont issus
des partis politiques d’opposition.
La constitution du 29 Juillet 2011 :
Fidèle à son choix irréversible de construire un Etat de droit
démocratique, le royaume du Maroc poursuit résolument le
processus de consolidation et de renforcement des institutions d’un
Etat moderne, ayants pour fondement les principes de participation,
de pluralisme et de bon gouvernance. Il développe une société
solidaire ou tous jouissent de la sécurité, de la liberté, de l’égalité des
chances, du respect de leur dignité et de la justice sociale, dans le
cadre du principe de corrélation entre les droits et les devoirs de la
citoyenneté.
La loi :
La loi revient de droit au peuple, ce dernier par l’intermédiaire
de ses représentants adopte la loi, c’est à juste titre que l’article 4
de la constitution édicte : « la loi et l’expression suprême de la
volonté de la nation »
Les lois sont en général au nombre de deux : - Lois organiques et
lois ordinaires.
a / Les lois organiques :
Elles se placent normalement en deuxième position après la
constitution. Les lois organiques sont nommément et
limitativement désigner par la constitution. La loi organique à
pour rôle de compléter et de préciser une disposition
constitutionnelle.
b / Les lois ordinaires :
Le domaine de la loi est précisé par l’article 71 de la
constitution. Cet article donne le pouvoir au parlement pour
légiférer sur un certain nombre de matières, selon une liste
limitative. Une telle énumération se révèle aussi désordonnée que
celle qui résulte des dispositions de la constitution française de
1958.