Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
I. OBJECTIF DU COURS
IV. BIBLIOGRAPHIE
En droit Congolais :
DROIT DU TRAVAIL
2
En droit Etranger
En droit Français
En droit Africain
DROIT DU TRAVAIL
3
Quelques revues
- La revue critiques de droit du travail et de la sécurité sociale
- La revue du travail des éd LULE
- Le recueil CASI : les arrêts en matière du travail DOMELO et Al 364
DROIT DU TRAVAIL
4
1. Définition
Le droit du travail se définit comme l’ensemble des règles qui régissent les relations
de travail entre les employeurs et les travailleurs.
1
En réalité c’est le résultat du travail qu’on qualifie de travail
DROIT DU TRAVAIL
5
2. Finalité
Le droit du travail est destiné à protéger les travailleurs qui sont considérés
comme des êtres faibles et impuissants contre les employeurs (3).
Il vise à compenser l’inégalité qui existe entre les employeurs et les travailleurs et à
écarter les risques d’abus que les employeurs peuvent commettre dans l’exercice de leur
pouvoir. L’idée de protéger les faibles contres les forts qui est à la base de la naissance
du Droit du Travail procède des conditions difficiles dans lesquelles ont œuvré les
travailleurs au 19ème siècle et au début du 20ème siècle.
2
Mais, en dehors de cette activité spirituelle, il peut travailler et appliquer le droit du travail
3
Le droit du travail vient à la rescousse des faibles
DROIT DU TRAVAIL
6
A cette époque les travailleurs prestaient pendant de longues heures pour un maigre
salaire. La présence parmi les règles de Droit du Travail des dispositions d’ordre public
et impératives est la conséquence de la volonté du législateur de sécuriser les travailleurs.
Cela explique également l’inapplication aux relations du travail des dispositions du code
civil congolais L. III
Cet état de chose n’est pas sans incidences sur la liberté contractuelle et la nature
du Droit du Travail. Bien plus, il incite les petites et moyennes entreprises à recourir au
travail informel.
Dans sa forme actuelle, le Droit du Travail apparaît comme un Droit unilatéral
essentiellement bénéfique pour les salariés.
Pour concilier les intérêts des travailleurs et ceux des employeurs la Banque Mondiale
prône la contractualisation du Droit du Travail, autrement dit son assouplissement en
délégant les dispositions d’ordre public sur le même pied d’égalité entre ces deux
groupes des personnes) (4).
En dépit des dispositions impératives qu’il comporte, le Droit du Travail relève du Droit
Privé qui se définit comme l’ensemble des règles de droit applicable dans les rapports
des particuliers encore appelées personnes privées.
Le droit du travail peut être considéré comme un droit mixte à la limite car il y
l’intervention du droit public.
Le droit du travail peut s’analyser comme un instrument de politique
économique, ce qui justifie sa mouvance et sa modification fréquente.
En effet, qui dit travail dit salaire. Le Droit du Travail peut être utilisé pour
augmenter la demande intérieure, il augmente aussi le pouvoir d’achat sur le plan
national. Pourquoi pas aussi la contribution à l’évolution de l’économie nationale.
La protection des travailleurs peut avoir des effets pervers sur la productivité de
l’entreprise si elle empêche les mesures de restructurations de celle- ci.
Un juriste Job MBENDANGU EBONGUE a dit que, depuis les années 1980
les difficultés économiques ont soumis l’objectif de protection à outrance des salariés à
de rudes épreuves et suggère une nouvelle vision du Droit du Travail. A quoi servirait
la protection des travailleurs s’il n’existe pas d’entreprise viable ?
Cette protection du salarié, aussi nécessaire soit telle, ne doit pas prendre les pas sur la
pérennité de l’entreprise pourvoyeuse de l’emploi.
Le droit du travail doit donc d’avantage contribuer à la productivité, à la survie et à la
lutte contre le chômage de l’entreprise
Le Droit du Travail est aussi ineffectif et inapplicable. Cette affirmation n’est pas
totalement exacte eu égard à la présence des syndicalistes et les travailleurs instruits dans
les entreprises car veillant à leurs droits.
4
Le droit du travail est en guerre contre le droit civil caractérisé par sa liberté contractuelle car un travailleur ne
peut pas vendre son travail à n’importe qui
DROIT DU TRAVAIL
7
3. Genèse et évolution
DROIT DU TRAVAIL
8
5
C’est un texte d’origine syndicaliste ( le code) décret – loi 01.02.1961 modifié par celui du 21.02.1965
6
Le droit du travail est un droit importé et introduit au Congo par les belges.
DROIT DU TRAVAIL
9
Le libéralisme a vite engendré des avis préjudiciables aux travailleurs. Les ravages
sociaux qu’il a faits, à savoir les journées de travail prolongées, l’insignifiance des
salaires, la carence d’hygiène et la sécurité, le travail des femmes et des enfants et les
amandes ont incité les travailleurs à mener une lutte afin de bénéficier de meilleures
conditions de travail.
Prenant fait et cause pour les travailleurs, les différents gouvernements de
l’Europe ont élaboré des textes légaux réglementant les conditions de travail en
interdisant les pratiques inhumaines.
Ils ont de plus affirmé l’existence du syndicalisme ouvrier qui comble le vide créé par la
disparition des corporations.
La durée du travail est réglementée et est assortie du repos dominical devenu par
la suite le repos hebdomadaire suite à la séparation de l’Etat et de l’Eglise.
La journée de travail de 8 heures est instaurée en France par la loi de 1919.
L’obligation est faite à l’employeur d’indemniser forfaitairement le travailleur victime
d’accident du travail.
Le délai de préavis fait irruption (apparition) en matière de licenciement et les
juges sont investis du pouvoir de contrôler des mérites, de licenciements des travailleurs
par les employeurs.
DROIT DU TRAVAIL
10
a. La constitution
Est la loi suprême qui organise les structures de l’Etat et les modalités de
répartition et d’exercice du pouvoir. Elle prévoit également les droits fondamentaux
reconnus aux citoyens et pose les principes qui gouvernent le droit du travail.
La constitution de la transition promulguée le 05 avril 2003 interdit le travail
forcé et obligatoire et considère le travail comme un droit et un devoir sacré.
Elle dispose en son article 18 que : « Nul ne peut être astreint à un travail forcé ou
obligatoire sauf dans les cas prévus par la loi ».
Elle proclame également en son article 39 que : « le travail est un droit et un devoir
sacré pour chaque congolais. L’Etat garantit le droit au travail, la protection contre le
chômage et une rémunération équitable et satisfaisante assurant au travailleur et à sa
famille une existence conforme à la dignité humaine, complétée par tous les autres
moyens de protection sociale ».
Nul ne peut être lésé dans son travail en raison de ses origines de son sexe, de ses
opinions ou de ses croyances.
Tout congolais a le droit et le devoir de contribuer par son travail à la constriction et
à la prospérité nationale... »
La constitution garantie aussi le droit syndical et le droit de grève.
L’article 41 de la constitution énonce que : « le droit syndicale est reconnu en
République Démocratique du Congo. Tous les congolais ont le droit de fonder des
syndicats, des sociétés ou d’autres associations ou de s’y affilier librement pour
promouvoir leur bien être et assurer la défense de leurs intérêts sociaux, économiques et
culturels, dans les conditions fixées par la loi.
Toutefois, les membres des forces armées, des forces de maintien de l’ordre et des
services de sécurité ne peuvent fonder des syndicats ni s’y affilier. »
Le droit de grève Cfr l’art 42.
L’histoire constitutionnelle de la RDC révèle que les constitutions précédentes se
sont préoccupées du droit du travail (Cfr loi fondamentale relative aux libertés
publiques du 17 juin1960, à la constitution du 24 juin 1967, à l’acte constitutionnel de la
transition et au décret constitutionnel du 27 mai 1997).
b. La loi
Est la source principale du Droit du Travail. La loi englobe aussi bien les lois
parlementaires que les ordonnances- loi et les décrets- loi présidentiels.
La loi est une règle générale, obligatoire et permanente émanant de l’autorité
publique et est assortie d’une sanction.
DROIT DU TRAVAIL
11
c. Les règlements
Plusieurs ordonnances, décrets et arrêts ont été pris pour l’exécution du code du
travail. Certains textes réglementaires résolvent les questions que pose l’exercice du
Droit du Travail et qui ne sont pas résolus par le code du droit du travail.
La protection de la main d’œuvre nationale n’est pas traitée par le code du travail
mais pas l’ordonnance n° 74-098 du 16/06/1974.
Les modalités d’application de l’article 27 de l’ancien code du travail relatif à
l’inaptitude et qui a été remplacé par l’article 38 du nouveau code du travail ont été
également définies par l’arrêté ministériel n° 28-75 du 30 octobre 1961.
De même, les modalités d’application de l’article 33 de l’ancien code du travail
relatif à la forme et à la preuve du contrat du travail remplacée par l’article 44 du
nouveau code du travail ont été déterminées par l’arrêté ministériel n°15-67 du 30
octobre1967.(9).
7
Lorsque le parlement est en vacance et en cas d’urgence le Président agit par décret – loi ( jadis ordonnance –
loi) par délégation du pouvoir
8
La loi ne rétroagit pas mais les situations anciennes qui produisent les effets jusqu’aujourd’hui tombent sous
son gouvernement
9
Le règlement édicte les mesures qui viennent compléter le code du travail
DROIT DU TRAVAIL
12
d. La jurisprudence
Est l’ensemble des décisions rendues par les cours et tribunaux au sujet des litiges
qui leurs sont soumis. Elle constitue une source du Droit du Travail dans la mesure où
elle interprète les textes légaux en la matière et complète parfois les lacunes de la loi.
Plusieurs décisions ont été rendues en matière du travail et plus particulièrement en
matière de licenciement. La plupart de décisions étaient en défaveur des employeurs
faisant de leur responsabilité en matière de licenciement.
e. La doctrine
f. Autres sources
Les conventions collectives, les règlements intérieurs et les usages sont considérés
aussi comme les sources du Droit du Travail.
Ex : * convention entre les syndicats et l’employeur dans l’entreprise car tous les
principes sont posés là dedans (l’employeur a l’obligation de faire soigner les parents
du subordonné en plus de sa famille) cette situation n’est pas prévue par le code du
travail.
* Le règlement d’ordre intérieur qui définit la discipline dans l’entreprise.
* Les usages (us et coutumes) certaines coutumes du milieu.
DROIT DU TRAVAIL
13
travail. Ces conventions portent sur les droits fondamentaux de l’homme, les conditions
de travail et l’administration du travail.
Les conventions n°29 de 1930 et 105 de 1957 ont aboli respectivement
l’esclavage et le travail forcé. Le principe de la liberté syndicale est consacré par les
conventions n° 87 de 1948 et n° 98 de 1949.
Le non discrimination dans l’emploi est affirmé par la convention n° 111 de
1958. La convention n°122 de 1964 vise quant à elle le plein emploi.
En matière des conditions de travail, la convention n°3 de 1919 telle que révisée
par la convention 103 de 1952 prévoit l’octroi du congé de maternité de 12 semaines au
minimum à une travailleuse attendant famille et 2/3 de ses rémunérations.
La convention n° 45 de 1935 réglemente le travail des femmes à des emplois insalubres
et dangereux.
L’égalité de rémunération entre les hommes et les femmes est exigée par la
convention n° 100 de 1951 et la convention n°111 de 1958.
Par contre l’emploi des enfants par la convention n° 5 de 1919 qui a fixé à 14 ans
l’âge minimum, et par la convention n°6 de 1919 interdisant le travail de nuit des enfants
âgés de moins de 18 ans.
Le salaire minimum et ses modalités de fixation sont organisés par la
convention n° 99 de 1951 et la convention n° 131 de 1970.
Pour ce qui est de la durée du travail de 8 heures par jour et de 48 heures par
semaines, elle est fixée par la convention n° 15 de 1919.
Le congé hebdomadaire et le congé annuel sont prévus respectivement par la
convention n°14 de 1921 et la convention n° 132 de 1950.
Dans le domaine de l’organisation et de l’administration, le régime de convention
collective est défini par la recommandation n° 51 de 1958.
Le congé hebdomadaire et le congé annuel sont prévus respectivement par la
convention n° 14 de 1921 et la convention n° 52 de 1936 telle que modifiée par la
convention n° 132 de 1950.
Le licenciement est quant à lui réglementé par la recommandation n° 119
de 1963 réglementé par la recommandation n° 119 de 1963.
L’inspection du travail est prévue par la convention n° 81 de 1947.
Les conventions de l’Organisation International du Travail doivent être ratifiées
par les pays membres qui sont tenus de dresser chaque année un rapport sur leur
application.
La République Démocratique du Congo a ratifié la plupart des conventions de
l’Organisation International du Travail. En date du 20 juillet 2002, le ministère du
travail a déposé à l’organisation internationale du travail les instruments de ratification ci
–après :
DROIT DU TRAVAIL
14
b. les pactes internationaux relatifs aux droits économiques, sociaux, culturels et droit
civils et politiques du 16 décembre1966.
DROIT DU TRAVAIL
15
Une hiérarchie est établie entre les normes du Droit du Travail en fonction de
leurs sources.
1° Les conventions internationales viennent en tête. Cette primauté est confirmée par la
constitution de la transition du 05 avril 2003 de la RDC.
L’article 193 dispose que : « les traités et accords internationaux régulièrement conclus
ont dès leurs publications une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve pour
chaque traité ou accord, de son application par l’autre. »
Il importe toutefois de noter que la hiérarchie des normes n’est pas d’application
stricte en droit du travail où domine le principe de l’application de la norme la plus
favorable aux salariés.
En cas de conflits des normes, la norme désignée expressément s’applique à
l’exclusion des autres.
DROIT DU TRAVAIL
16
SECTION 1 : Définition
Perçu comme l’instrument quasi exclusif de la circulation des richesses et l’un des
mécanismes essentiels des activités économiques, le contrat s’analyse en terme de
convention par laquelle une ou plusieurs personnes s’obligent envers une ou plusieurs
autres à donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose.
C’est un acte juridique formé par l’accord de 2 ou plusieurs volontés individuelles.
Caractérisé à l’origine par l’individualisme, il est aujourd’hui dominé par le recule du
volontarisme et l’accroissement de l’interventionnisme étatique.
Bien plus, il s’est diversifié en ce sens qu’il existe sous différentes formes tenant
compte de la multitude des opérations qu’il peut embrasser.
Sa validité est subordonnée au consentement des parties, à leur capacité de contracter, à
l’existence d’un objet certain et une cause licite.
Il produit les effets entre parties contractantes et s’impose à tous comme un fait.
Le contrat de travail réunit toutes ces caractéristiques. Toutefois, il est, compte
tenu de sa spécificité, régi par une législation particulière.
DROIT DU TRAVAIL
17
A. Le Travail
B. La liberté du travail
Définit tantôt comme une chose tantôt comme une partie de la personne
humaine, le travail repose sur le principe de la liberté. Ce principe implique que toute
personne est libre d’organiser sa vie professionnelle comme il l’entend. Ce principe
signifie également que chacun est libre d’accepter ou non le travail qui lui est proposé.
De même, chaque individu a le droit de changer d’emploi comme il veut ou
d’exercer plusieurs emplois à la fois.
Le principe de la liberté du travail s’oppose au travail forcé et s’insurge contre les
limitations de l’accès au travail. La liberté du travail est opposée aux employeurs, aux
autres salariés et à l’Etat.
DROIT DU TRAVAIL
18
Cependant, son exercice dépend de l’existence sur le marché des emplois disponibles.
Les dispositions impératives du code du travail l’amenuisent sensiblement au travers des
conditions qu’elles posent pour l’accès au travail pour certaines catégories des
personnes.
On peut en déduire que l’exercice de la liberté du travail est tributaire de
l’environnement économique et juridique. La liberté est au demeurant limitée par la
direction et le contrôle qu’exerce l’employeur sur les prestations du salarié.
La contre partie de la limitation de la liberté du travail est l’exclusion dans le chef du
salarié du risque économique de l’entreprise. Compte tenu de l’Etat du marché, le droit
du travail et la liberté du travail constituent une utopie ou une lettre morte.
A. Définition
10
Le travailleur cesse d’être un sujet de droit au travail car sa liberté est limitée par son employeur et par son
contrat du travail. D’où la dépendance entre le travail et son salaire.
DROIT DU TRAVAIL
19
1° Travail interne
Si le travail est réalisé à l’endroit indiqué par l’employeur, cette désignation du
lieu traduit la subordination des travailleurs.
Ce critère pose toutefois problème en cas de travail à domicile, en cas de la télé
travail (travail de loin, à la demande)
Lorsque le travailleur reçoit les instructions de son employeur pour exercer son
travail, il est dans un lien de subordination. Le problème se pose avec le médecin et
juriste qui jouissent d’une indépendance qui n’exclut pas la subordination.
3° Temps de prestation
11
Ces critères sont cumulatifs de tel sorte qu’ il faut la globalisation
DROIT DU TRAVAIL
20
5° La mono activité
Pour que le travailleur soit subordonné, il doit exécuter lui- même ses
prestations. S’il le fait par l’intermédiaire d’une autre personne qu’il a engagé, il est
indépendant.
DROIT DU TRAVAIL
21
La différence entre ces deux contrats est dans le fait que dans le contrat
d’entreprise, l’entrepreneur preste ses services de manière indépendante c’est à dire il
ne preste pas sous l’autorité du client alors que c’est l’inverse qui se réalise dans le
contrat de travail.
Il est vrai que l’entrepreneur reçoit des directions du client, il s’agit des directives et non
des ordres et instructions. De plus l’entrepreneur s’oblige à fournir le produit du travail
et non le travail. Dans cette optique son obligation est de résultat et non une obligation
de moyen par opposition à l’obligation de travailleur qui est de moyen.
Cela a pour conséquence que la rémunération de l’entrepreneur est liée au
résultat alors que celle du travailleur est indépendante du résultat étant donné qu’il est
payé en fonction du temps.
Par ailleurs, le contrat d’entreprise peut sous – traiter, c’est qui n’est pas le cas
pour le contrat du travail.
L’article 526 du CCC LIII définit le contrat de mandat comme un acte par
lequel une personne donne à une autre le pouvoir de faire quelque chose pour le
mandant et en son nom. C’est un contrat conclu entre un mandant qui veut faire
quelque chose et un mandataire à qui l’on veut donner le droit de faire ce quelque
chose. Le mandataire n’est pas sous l’autorité du mandant dans sa conduite générale ( 12).
Le contrat de mandat porte sur les actes juridiques alors que le contrat de travail
porte sur les actes matériels.
Notons toutefois que le contrat du travail et celui de mandat peuvent s’imbriquer
(s’interpénétrer)
Un administrateur de société peut être lié à la société par un contrat de travail et par un
contrat de mandat. Ce cumul est possible si les fonctions d’administrateur et celles de
salarié sont différentes.
Etant que salarié, l’administrateur ne doit pas dépendre de lui- même car on ne
peut être à la fois salarié et employeur.
En droit Français, il est interdit à un administrateur ou gérant de devenir salarié
dans la même société. Par contre, un salarié dont le contrat date d’au moins 2 ans peut
acquérir la qualité d’administrateur de la société qui l’emploie.
12
Le mandataire est indépendant dans sa conduite générale ; le mandat porte sur les actes juridiques,
DROIT DU TRAVAIL
22
2° synallagmatique
DROIT DU TRAVAIL
23
l’employeur. Les obligations des travailleurs ont pour cause de celles de l’employeur et
vis – versa.
Les articles 50 à 56 du nouveau code du travail consacre le caractère
synallagmatique du contrat de travail dès lors qu’ils définissent les obligations du travail
et le l’employeur.
3° à titre onéreux
L’article 6 du CCC LIII définit le contrat à titre onéreux comme celui qui
assujettit chacune des parties à donner ou à faire quelque chose.
Cette définition est malencontreuse dans la mesure où elle confond le contrat à
titre onéreux et celui synallagmatique.
Il est vrai que les contrats synallagmatiques sont également à titre onéreux,
cependant touts les contrats à titre onéreux ne sont pas nécessairement
synallagmatiques.
Le contrat à titre onéreux est le contrat dans lequel chaque partie tire l’avantage
correspondant à celui qu’il procure à l’autre. Celui qui s’oblige le fait en vue d’obtenir
de Co- contractant un avantage correspondant à celui qu’il lui procure.
Dans le contrat de travail, le salarié preste en vue d’obtenir une rémunération qui
correspond au travail qu’il accomplit pour l’employeur, de même, ce dernier verse une
rémunération au travailleur en contre partie du travail qu’il reçoit de lui.
Le travail bénévole ou gratuit échappe au droit du travail et ne peut faire l’objet
d’un contrat de travail.
Une rémunération qui ne trouve pas de contre partie dans une prestation subordonnée
n’est pas un élément du contrat de travail, excepté le salaire d’inactivité c’est à dire
salaire payé pendant le congé et en cas de maladie.
4° commutatif
Le contrat commutatif est le contrat dans lequel les avantages escomptés par les
parties sont d’ores et déjà connu d’elles.
Le contrat de travail est un contrat commutatif car le salaire et le travail sont déterminés
par les parties, il s’oppose à un contrat aléatoire où l’avantage est lié à la chance et
dépend de la survenance d’un événement incertain.
Ex : le contrat d’assurance
5° successif
Il est qualifiée ainsi car son exécution s’étire dans le temps et porte sur une
obligation répétée.
DROIT DU TRAVAIL
24
6° d’adhésion
Le contrat de travail est souvent présenté comme un contrat d’adhésion qui est un
contrat pré rédigé unilatéralement par l’une des parties, l’autre étant tenu d’y adhérer
sans possibilité de le modifier.
Il s’agit d’un contrat dont les conditions ont été déterminées d’avance par les
parties économiquement fortes et qui les proposent aux autres sans possibilité pour les
autres de les discuter ni de les modifier. Même s’il est rédigé par l’employeur, le contrat
de travail doit être, pour être valide, accepté par les travailleurs.
Parfois aussi il est considéré comme un contrat de gré à gré lorsque les clauses du
contrat ont été discutées par les parties avant la signature.
7° individuel
Pour que le contrat de travail soit valide, certaines conditions doivent être
remplies. Elles sont de deux ordres :
- conditions de fonds
- conditions de forme
§ 1 Conditions de fonds.
DROIT DU TRAVAIL
25
I. la capacité :
La capacité est l’aptitude qu’à une personne à être titulaire des droits et à les
exercer. L’article 23 du CCC LIII énonce que : « toute personne peut contracter si elle
n’en est pas déclarée incapable par la loi ». En Droit Civil, la capacité est le principe,
l’incapacité est l’exception. La capacité des étrangers est régie par leur loi nationale.
Le régime d’incapacité est instauré dans le but de protéger les incapables et dans
certains cas dans l’intérêt public.
La capacité de contracter en vue du travail est réglée par le nouveau code du
travail. Elle concerne tout aussi bien le travailleur que l’employeur.
DROIT DU TRAVAIL
26
oblige la femme mariée à obtenir l’accord de son mari avant d’accomplir les actes
juridiques impliquant les actes personnels de sa femme (la nouvelle loi du 15 juillet
2016)
Les mineurs âgés de 15 ans ne peuvent être engagés que moyennant l’accord de
l’Inspecteur du travail du ressort ou de l’autorité parentale ou son représentant.
En cas de refus d’accord, l’accord peut être accordé par le tribunal.
Le litera a al.2 de l’article 6 du nouveau code du travail dispose que : « une
personne âgée de 15 ans ne peut être engagée ou maintenue en service que moyennant
l’autorisation du juge de tripaix après avis psycho-médicale d’un expert et de l’inspecteur
du travail du ressort (la loi du 15 juillet 2016)»
Le litera b énonce que : « toutefois l’opposition de l’inspecteur du travail et de
l’autorité parentale ou tutélaire prévue au litera a) ci-dessus peut être levée par le
tribunal lorsque les circonstances ou l’équité le justifient ».
L’implication de l’inspecteur du travail dans l’engagement du mineur de 15 ans est
une nouveauté qui procède de sa mission qui consiste à contrôler l’application du code
du travail.
Lorsque l’accord d’engager ce mineur est obtenu, ce dernier ne peut être affecté
qu’à des travaux légers et salubres. Ces travaux sont énumérés par l’arrêté départemental
n°28/75 du 30 octobre 1975.
Il s’agit des travaux suivants :
- la récolte au sol des semences, des feuilles, des fruits à l’exception des bananes
et des noix de palme.
- L’égrenage manuelle des fruits et semences, le broyage d’écorces
- La vannerie, la garde de petits bétails
- Et de basse – courts, la surveillance de jour
- la vente des journaux et le colportage ne comportant pas le transport des
marchandises pondéreuses ainsi que les travaux qui seront autorisés par
l’inspecteur du Travail du ressort
Le non respect des dispositions de l’article 6 al. B litera a et b du nouveau code du
travail sont sanctionnées par nullité absolu du contrat et par une peine d’amende de
20.000Fc
Les enfants âgés de moins de 15 ans ne peuvent aucunement conclure un contrat
de travail. (cfr article 133 du nouveau code du travail.
DROIT DU TRAVAIL
27
Sous l’empire de l’ancien code du travail, les enfants âgées de 14 ans pouvaient
travailler sans opposition de l’autorité parentale ou titulaire.
d. Les étrangers
DROIT DU TRAVAIL
28
Le contrat de travail conclu avec un étranger non autorisé à travailler est non
valide. Toutefois, l’employeur est tenu au dit travailleur les rémunérations déchues et
une indemnité compensatoire de préavis.
2° L’aptitude au travail
DROIT DU TRAVAIL
29
DROIT DU TRAVAIL
30
A. Manifestation du consentement
DROIT DU TRAVAIL
31
dépasser la durée maximale prévue par la loi. Lorsqu’elle est plus longue, elle est
ramenée dans les limites légales.
Lorsque l’essai est concluant, le contrat se poursuit.
3) Validité du consentement
Pour qu’il soit valide, le consentement des parties doit être exempté des vices.
Les vices susceptibles d’entacher le consentement sont énumérés à l’article 9 du CCC
LIII ces vices sont :
• L’erreur
• Le dol et
• La violence
a) L’erreur
DROIT DU TRAVAIL
32
b) Le dol
Il ressort de l’article 16 du CCC LIII que le dol est les manœuvres pratiquées
par une des parties de sorte que sans celles- ci l’autre parti n’allait pas contracter. Il s’agit
de toutes les tromperies par lesquelles un contractant provoque chez son partenaire qui
le détermine à contracter.
Le contrat de travail passé avec un mineur qui a trompé l’employeur sur son âge
et donné un faux nom est nul.
La réticence peut constituer un dol si un texte légal oblige l’une des parties au
contrat à renseigner le Co- contractant.
Le silence du contractant peut constituer également un dol.
Une femme enceinte qui dissimule son état de grossesse ne commet pas un dol.
Idem du travailleur qui cache sa maladie contagieuse lors de son embauche.
Notons toutefois que le travailleur a un devoir de loyauté dans les questions de
l’employeur.
L’employeur doit se limiter strictement à ce qui est nécessaire avec l’emploi
proposé.
c. La violence
La violence s’analyse comme le fait d’inspirer à une personne la crainte d’un mal
pour elle ou pour un de ses proches.
Il s’agit de tous les comportements qui contraignent un contractant à contracter
soit par violence physique directe, soit plus couramment au moyen des menaces sur la
personne de l’intéressé contre ses biens ou contre les tiers.
L’article 2 alinéa 2 du nouveau code du travail prohibe le travail forcé ou
obligatoire.
Un contrat conclu sous la menace d’une violence est nul. Les circonstances qui
poussent un travailleur à accepter les conditions draconiennes du travail ne sont pas
constitutives d’une violence.
Les sanctions contre la violence sont :
• La nullité et
• L’inexistence du contrat
DROIT DU TRAVAIL
33
Pour qu’un contrat soit valable son objet doit être possible, licite et déterminé. En
exigeant que l’objet du contrat soit déterminé le législateur tient à ce que le contrat et la
nature du travail à fournir par le travailleur soient précisés.
D’ordinaire, les employeurs mentionnent dans le contrat de travail non pas le
travail que fournira le travailleur mais la qualité en vertu de laquelle il est engagé.
Le contrat stipule généralement que les travailleurs sont engagés comme licencié
en Droit, licencié en économie, Docteur en médecine etc.…
Les expressions sont significatives des prestations et les salariés exécutent.
Les employeurs se réservent la faculté de confier aux salariés tout autre emploi
correspondant à leurs aptitudes. Il s’agit de la cause de mobilité ou de la variabilité
professionnelle.
La mobilité peut être aussi géographique. La validité de cette clause est admise
par la jurisprudence congolaise si elle a été acceptée par les parties contractantes.
Si cette clause n’est pas incluse dans le contrat, le changement de la fonction du
travailleur nécessite son consentement.
L’objet du contrat doit être possible, lorsque cet objet est irréalisable, le contrat
est invalide.
L’objet du contrat doit être licite et moral. Il ne doit pas être contraire à la loi et à
l’ordre public.
Le concept de licéité et de moral sont relatifs et varient selon les pays et les époques.
Le contrat de travail doit avoir une cause licite. La cause est définie comme un
but immédiat et déterminant en vue duquel le débiteur s’engage envers le créancier.
Ce sont les mobiles qui déterminent la conclusion du contrat. Autrement dit la cause
est l’objet de l’obligation de l’autre partie dans un contrat synallagmatique.
La cause doit être licite pour que le contrat soit valide.
5. La qualification professionnelle
DROIT DU TRAVAIL
34
Il ne peut interroger les candidats sur leurs vies privées que si cela est nécessaire
en raison de la nature de la fonction.
Les informations reçues des candidats sont confidentielles. Le candidat non retenu ne
peut contraindre l’employeur à le retenir.
Toutefois, s’il est prouvé qu’il a réussi aux examens et qu’il est écarté sans raison, il
peut postuler les dommages et intérêts.
1) L’écrit
L’article 44 alinéas 1 du nouveau code du travail exige que le contrat de travail soit
écrit. Cet article dispose que : « le contrat de travail doit être constaté par écrit et rédigé
dans la forme qu’il convient aux parties d’adopter pour autant qu’il comporte les
énonciations visées à l’article 212 ».
Cette exigence ne fait pas du contrat de travail un contrat solennel. Le contrat de
travail demeure un contrat consensuel, l’écrit est exigé comme moyen de preuve.
Par application de l’arrêté ministériel n° 05/67 du 03 octobre 1967 qui est
toujours en vigueur, le contrat de travail doit être rédigé en français et en quatre
exemplaires au minimum.
Il doit être signé par les parties ou comporter une empreinte digitale.
La traduction du contrat en langue locale parlée par le travailleur est admise.
Toutefois, c’est le texte français qui a la prévalence, qui fait foi.
L’écrit n’est pas requis en cas d’engagement au jour le jour. (Article 44 alinéa 3 du
nouveau code du travail.)
2) Procédure du visa
DROIT DU TRAVAIL
35
toute voie de droit l’existence et la teneur du contrat ainsi que toute modification
ultérieure. »
La preuve testimoniale du contrat du travail est admise quelque soit la valeur du contrat
(13).
Les sanctions applicables en cas de violation de ces conditions varient selon qu’il
s’agit des conditions de fonds ou des conditions de forme.
Pour les conditions de fonds, c’est la nullité du contrat qui constitue la sanction.
Cette nullité est prévue par l’article 30 du CCC LIII qui énonce que : « l’obligation sans
cause ou sur une fausse cause ou sur une cause illicite ne peut avoir aucun effet ».
L’on distingue deux sortes de nullité : la nullité absolue et la nullité relative.
La nullité relative vise la protection des intérêts privés tandis que la nullité
absolue poursuit la protection de l’intérêt général. Cela a pour conséquences que la
nullité relative ne peut être invoquée par les personnes qu’elle protège. La nullité
absolue ne concerne toute personne.
L’acte entaché de nullité relative est susceptible de trouver solution alors que
l’acte entaché de nullité absolue ne l’est pas.
Ces critères ne sont pas tranchants dès lors que les deux nullités produisent les
mêmes effets à savoir l’annulation du contrat. Les deux nullités sont d’application au
contrat de travail. Les vices du consentement sont sanctionnés par la nullité relative.
L’illicéité de l’objet du contrat du travail est sanctionné quant à elle par la nullité
absolue. Idem de l’immoralité de la cause et de l’incapacité.
La nullité du contrat du travail n’est pas généralement invoquée par les parties.
Elle est désavantageuse pour le travailleur. Il est bien indiqué de recourir à la résiliation
du contrat qu’à la nullité qui implique l’intervention du juge qui doit être saisie d’une
demande judiciaire.
La nullité du contrat n’est pas applicable en cas d’absence d’écrit.
Dans cette hypothèse, c’est la novation du contrat en contrat à durée indéterminée.
L’absence de visa est sanctionnée par la résiliation du contrat par le travailleur.
13
En droit civil la preuve n’est pas libre pendant qu’en droit du travail la preuve est libre.
DROIT DU TRAVAIL
36
a. Définition
Le contrat de travail à durée déterminée est le contrat limité dans le temps et
dont l’objet consiste en un ouvrage bien défini ou en un remplacement temporaire d’un
travailleur.
C’est le contrat dont l’échéance est fixée par un événement futur et certain dont
la résiliation ne dépend pas exclusivement de la volonté de l’une ou de l’autre partie au
contrat.
Il s’agit du contrat dont les parties conviennent qu’il prendra fin à l’échéance d’un terme
qu’elle fixe au moment de la conclusion du contrat d’engagement.
Le contrat de travail à durée déterminée a son siège dans l’article 40 alinéa 1 du
nouveau code du travail qui l’analyse comme « le contrat qui est conclu soit pour un
temps, soit pour un ouvrage déterminée, soit pour le remplacement d’un travailleur
indisponible ».
Le terme du contrat de travail à durée déterminée peut être certain ou incertain.
Il est certain lorsque la date de sa terminaison est précisée. Il est incertain dans le
cas de l’ouvrage déterminé ou du travail nettement défini.
Le terme a un effet extinctif du contrat
Au total, le contrat de travail à durée déterminée est conçu pour les travailleurs
saisonniers : théâtres, spectacles, les arts et les travailleurs agricoles. Il convient aussi
pour la construction d’immeubles ou de l’ensemble d’immeubles.
Le contrat de travail à temps partiel n’est pas synonyme du contrat de travail à durée
déterminée.
Le contrat à temps partiel est une modalité qui est conciliable et avec le contrat de travail
à durée déterminée et avec le contrat de travail à durée indéterminée.
DROIT DU TRAVAIL
37
b. Limitation de la durée
La durée du contrat de travail à temps est limitée par le législateur. Elle est fixée à
deux ans. Cela signifie que le contrat de travail à durée déterminée ne peut être conclu
pour une durée supérieure à 2 ans.
Donc, les parties doivent déterminer la durée de ce contrat en restant dans la
fourchette de 1 jour à 2 ans.
Toutefois, lorsque le travailleur est mariée et est obligé à prester loin de sa famille
la durée du contrat à temps ne doit excéder un an.
Idem, lorsque le travailleur est divorcé et a la garde des enfants ou est veuf avec
des biens situées en dehors du lieu où il devra exécuter le travail.
L’article 41 du nouveau code du travail qui consacre cette limitation énonce que
« la durée du contrat à durée déterminée ne peut excéder deux ans. Cette durée ne peut
excéder un an, si le travailleur est marié et séparé de sa famille ou si il est veuf, séparé de
corps ou divorcé et séparé de ses enfants dont il doit assumer la garde ».
Le contrat à durée déterminée ne peut être résilié sans qu’il y soit faute.
S’agissant du travail journalier, le législateur le limite à 22 jours sur une période de
2 mois. Autrement-dit un travailleur peut prester de manière continue ou intermittente
pendant 2 jours ouvrables au cours d’une période de 2 mois.
S’il épuise son quota sur une période d’un mois, il ne peut plus continuer à
travailler.
Si avant l’expiration de la période de 2 mois un nouvel engagement du même
travailleur par le même employeur est réalisé, il y a engagement à durée indéterminée.
a. Définition
14
en droit congolais, le contrat à vie est interdit d’où un contrat à durée indéterminée n’est pas un contrat à vie
DROIT DU TRAVAIL
38
b. Exigences légales
Le contrat de travail à durée indéterminé est exigé en cas d’un travail permanent.
L’article 42 du nouveau code du travail énonce que : « lorsque le travailleur est engagé
pour occuper un emploi permanent dans l’entreprise ou l’établissement le contrat doit
être conclu pour une durée indéterminée. Tout contrat conclu pour une durée
déterminée en violation du présent article est réputé conclu pour une durée
indéterminée ».
Dans certains pays, le contrat de travail à durée indéterminée n’a pas
d’application. Il en est ainsi en Zambie où tout contrat de travail est conclu pour 2 ans
renouvelable.
Si le contrat de travail à durée indéterminée n’est pas rompu, il reste en vigueur
jusqu’à la retraite du travailleur. L’âge de la retraite est fixé à 65 ans pour les hommes et
60 ans pour les femmes.
DROIT DU TRAVAIL
39
DROIT DU TRAVAIL
40
Les conditions de travail sont des éléments ayant des incidents sur
l’environnement et les postes de travail. Elles visent la promotion d’un emploi décent
surtout que l’on sait que le travailleur engage sa personne dans la fourniture de son
travail
Les conditions de travail sont requises dans le but d’assigner la dignité de
l’homme au travail en améliorant sa sécurité et sa santé au travail.
Par conditions convenables de travail on entend les conditions qui permettent et
favorisent l’exécution décente et aisée du travail.
Elles se matérialisent par la propreté la salubrité l’hygiène et l’absence de danger sur le
lieu de travail et par la mise à disposition des meubles et locaux nécessaires à l’exécution
du travail.
1. Disposition de bureaux ou locaux
DROIT DU TRAVAIL
41
Les travailleurs œuvrant dans les chantiers ou les mines doivent disposer des
équipements adéquats et appropriés de protection individuelle.
Les machines doivent être munies des dispositifs de sécurité afin de protéger les
travailleurs contre les atteintes des débris d’éclats et autres agents nocifs et vulnérables.
L’employeur doit protéger les travailleurs contre les chutes et prendre les
précautions contre les émanations accidentelles de gaz nocifs ou inflammables, les
explosions et les incendies. Les ateliers brûlant doivent être isolés, les locaux doivent
être insonorisés.
Il s’agit là de la protection des travailleurs contre les bruits.
L’employeur est en obligation de maintenir l’intensité de bruit supportée par les
travailleurs à un niveau compatible avec leur santé par la réduction des bruits à leurs
sources d’émission.
En droit congolais, l’article 11 de l’arrêté n° 001 du 04/08/1972 mentionne que :
« Dans le domaine de la protection contre les bruits les valeurs suivantes en décibel
doivent être prises en considération :
• de 45 à 60 Dbl bruit courant supportable en permanence
• de 65 à 80 Dbl bruit supportable mais générateur de fatigue à la longue
• de 85 à 105 Dbl bruit pénible écouter, générateur de surdité à la longue
• de110 à 130 Dbl bruit très pénible ne pouvant être supporté que pendant
un court instant.
Les soins d’urgence aux accidentés et malades, doivent être organisés sur le lieu du
travail. Il s’agit là de la surveillance médicale au total, l’employeur doit éliminer les
risques d’accidents pouvant survenir aux travailleurs.
4. Vestiaires et garages
DROIT DU TRAVAIL
42
des travailleurs ayant des véhicules un garage. Lorsqu’il le fait, il est, en cas de perte ou
de détérioration, responsable sauf cas de force majeure ou de faute du travailleur.
La clause élusive de responsabilité affichée sur le lieu de travail est valable sauf cas
de faute lourde de l’employeur.
La surveillance des travailleurs sur le lieu de travail par des cameras , de vidéos,
par des cartes magnétiques, badges, les autocommutateurs téléphoniques doit au
préalable faire l’objet d’une information au travailleur.
L’espionnage de l’employeur par le travailleur est prohibé.
a. Définition
DROIT DU TRAVAIL
43
collective. Elle a un caractère facultatif, bénévole et variable. Elle ne doit pas être la
contre valeur du travail.
Le concept de gratification libéralité est battu en brèche en droit comparé par les
cours et tribunaux qui estiment qu’il n’existe pas en droit du travail des actes gratuits.
Les cours et tribunaux la considèrent comme un complément de salaire tout court.
La gratification est une somme d’argent que l’employeur remet au personnel
pour marquer sa satisfaction du travail accompli par ce dernier pour la prospérité de
l’entreprise.
Elle est connue sous plusieurs appellations qui sont : le treizième mois, les
étrennes, la prime de bilan, prime de fin d’année, prime exceptionnel, prime de
vacance.
Les soins de santé, les allocations familiales légales et les frais de voyages ne
rentrent pas dans la notion de rémunération.
La rémunération est due au travailleur sans tenir compte des bénéfices ou pertes
enregistrées par l’employeur.
L’individualisation de la rémunération n’est plus d’application compte tenu de la
fixation par celle- ci par la convention collective et des augmentations qui sont négociées
collectivement.
L’individualisation des rémunérations est rendue difficile par la catégorisation des
travailleurs et l’égalité de salaire que prône l’article 86 du nouveau code de travail.
En plus de sa fonction de contre partie de prestations fournies par le salarié, la
rémunération constitue la mesure de la fixation des dommages et intérêts par les
tribunaux en cas de rupture abusive du contrat..
Cet état de chose ne confère toutefois pas aux dommages et intérêts le caractère
rémunératoire.
b. Forme de rémunération
DROIT DU TRAVAIL
44
La rémunération en numéraire
Mode de paiement :
La rémunération est payée en argent. Toutefois, la pratique admet qu’elle soit
payée par chèque ou par virement bancaire.
Depuis quelques années, le chèque a perdu sa valeur compte tenue des difficultés qui
accablent les banques. Suite à ces difficultés, la plus part des employeurs versent leurs
rémunérations en espèce aux salariés.
Périodicité de paiement
La rémunération doit être payée à des intervalles réguliers. Ceux- ci doivent être
d’un mois au plus. Le paiement doit être effectué à la date fixée ou avant cette date. Le
payement peut être aussi retardé mais le retard ne peut excéder 6 jours. Cela ressort de
l’article 99 alinéa 2 du nouveau code de travail qui dispose que : « le paiement doit avoir
lieu au plus tard dans les 6 jours suivant la période à laquelle il se rapporte ».
DROIT DU TRAVAIL
45
Le principe est que le travailleur doit être payé au moins une fois par mois. Cette
disposition n’est plus d’application depuis quelques années par les employeurs qui sont
eux- même enclin à des difficultés économiques. Ces employeurs ont accumulé
plusieurs arriérés de rémunération qui sont dues par ceux qui les ont précédés.
La prescription
DROIT DU TRAVAIL
46
DROIT DU TRAVAIL
47
continue d’exiger que la rémunération soit stipulée et payée en monnaie ayant cours
légal au Congo.
En dépit de cette disposition, la rémunération des travailleurs expatriés œuvrant
dans certaines entreprises congolaises est stipulée et payée en monnaie étrangère.
Cette pratique est en marge de la loi mais elle est justifiée par la théorie des droits
acquis.
Une autre pratique consiste exprimer en dollar américain les rémunérations des
travailleurs congolais et de les payer ensuite en FC. Cette pratique vise à réserver le
pouvoir d’achat des travailleurs compte tenu de la dépréciation du FC.
On a voulu éviter par ce mécanisme le nominalisme monétaire qui est organisé par l’art
468 CCC LIII qui dispose que « l’obligation qui résulte d’un prêt en argent n’est
toujours que de la somme numérique énoncée au contre.
S’il y a eu augmentation ou diminution d’espèce avant l’époque du paiement, le débiteur
doit rendre la somme numérique prêtée, et ne doit rendre que cette somme, dans les
espèces ayant cours au moment du paiement ».
Ce texte a été considéré par la jurisprudence et la doctrine comme s’appliquant à
tout contrat mettant à la charge de l’une des parties l’obligation de payer une somme
d’argent.
La pratique supra a mis en exergue la clause valeur devise qui considère une
devise étrangère comme monnaie de compte ou de référence. Le paiement s’effectue en
FC.
Le paiement en nature
a. La nourriture :
L’obligation de nourrir le travailleur qui pèse sur l’employeur est consacrée par
l’article 139 alinéa 4 du nouveau code du travail.
Il ressort de cette disposition que l’employeur n’est pas tenu de nourrir tous les
travailleurs ; il n’est obligé qu’à nourrir que ceux qui ne sont pas à même de se procurer
les aliments de première nécessité (alinéa 4 de l’article supra).
DROIT DU TRAVAIL
48
Les catégories des travailleurs à nourrir par l’employeur doivent être déterminées
par le Président de la République par voie de décret et il n’y a aucun décret jusqu’à ce
jour dans cette matière.
Toutefois, la plupart des employeurs donnent des vivres aux travailleurs. La contre
valeur des aliments qui est inférieur au prix du marché est retenu sur la rémunération.
Par ailleurs, dans le but d’assister leurs travailleurs et moyennant l’autorisation du
Ministre du travail et de la prévoyance sociale, les grandes entreprises ont crée des
centres de ravitaillement qui sont des économats que l’article 115 du nouveau code du
travail définit comme « toute organisation où l’employeur pratique directement ou
indirectement la vente ou la cession des denrées alimentaires et marchandises de
première nécessité aux travailleurs de l’entreprise exclusivement, pour leurs besoins
personnels et familiaux normaux. Les prix pratiqués dans les économats doivent être
fixés en tenant compte des intérêts des travailleurs sans intention de lucre dans le chef
de l’employeur. Les travailleurs ne sont pas astreints de s’approvisionner dans les
économats dont la comptabilité doit être séparée de celle de l’employeur. Les boissons
alcooliques et spiritueuses ne peuvent être vendues dans les économats.
- b. Le logement
DROIT DU TRAVAIL
49
DROIT DU TRAVAIL
50
France par la loi du 02 juillet 1998 et l’employeur est tenu de conserver le double du
bulletin de paie.
4. La protection de la rémunération
DROIT DU TRAVAIL
51
nonobstant toute disposition contraire à la législation antérieure, pour les salaires qui
leur sont dus au titre des services fournis antérieurement à la faillite ou à la liquidation.
Ce privilège s’exerce sur les biens meubles et immeubles de l’employeur. Les salaires
doivent être payés intégralement avant que les autres créanciers ne revendiquent leur
quote-part aussitôt que les fonds nécessaires se trouvent réunis ».
L’article 248 de la loi 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens, ne va
pas sans poser problème dès lors qu’il place les rémunérations des travailleurs au 6ème
rang des créances privilégiés après les sommes dues au trésor pour le paiement de
l’impôt et les frais de maladie.
Cette disposition limite au reste le privilège des travailleurs à 400 Z. La conversion de ce
montant en FC nous donne 000,00FC son actualisation par le législateur s’impose.
Si l’article 110 du nouveau code du travail n’accorde le privilège au travailleur qu’en
cas de faillite ou de liquidation, le privilège de l’article 248 de la loi foncière s’applique
dans tous les autres cas.
L’insaisissabilité et l’incessibilité de la rémunération du travailleur est protégée
également contre les saisies et les cessions. Seul le 1/5 de la partie de la rémunération
correspondant au quintuple du (SMIC) salaire minimum interprofessionnel de la
catégorie du travailleur peut être saisi ou cédé, le surplus peut être cédé ou saisi à
concurrence de 1/3 .
La quotité cessible et saisissable peut être portée au 2/5 en cas de dette d’aliment.(
obligation alimentaire). La quotité cessible et saisissable est déterminée après déduction
de retenus fiscale et sociale et après évaluation forfaitaire du logement (article 114 du
nouveau code du travail.)
La saisie et la cession ordinaire peuvent se cumuler avec les saisies et les cessions
relatives aux aliments légaux.
Notons que l’article 481 du code de la famille confère à l’un des époux le droit de
percevoir moyennant autorisation du tribunal de paix compétent, la rémunération de
l’autre époux qui ne contribue pas aux charges du ménage et ce à concurrence du
montant fixé par le tribunal. Il ne s’agit pas par là d’une saisie- arrêt encore moins une
cession de créance. La quotité cessible et saisissable ne s’applique pas dans cette
hypothèse.
DROIT DU TRAVAIL
52
proximité du lieu du travail peut s’y rendre à pied ; lorsqu’il utilise son véhicule, le coût
qu’il supporte est insignifiant.
Le trajet à prendre en compte est l’itinéraire le plus court. Le travailleur a droit à un ou
2 voyages aller- retour par jour selon le cas. La condition posée par l’arrêté ministériel
sus mentionnée n’est pas pris en compte par la plus part des employeurs qui accordent
à tous les travailleurs une indemnité de transport. L’employeur est libre de payer cette
indemnité ou d’organiser lui- même le transport du travailleur. Lorsqu’il opte pour la
seconde solution, il peut utiliser ses propres véhicules ou d’un tiers. Il peut même se
limiter à rembourser les frais de transport par bus au travailleur.
Le travailleur qui dispose d’un véhicule personnel, d’une motocyclette ou un motocycle
peut l’utiliser pour se rendre au lieu du travail et retourner à son habitation, et
l’employeur ne peut s’y opposer, et il est tenu de lui verser une indemnité qui ne peut
être inférieure au coût du transport en commun. Cette indemnité est fixée en tenant
compte du prix du carburant sur le marché et de l’amortissement du véhicule, moto,
etc..
Lorsque le travailleur cesse d’utiliser son moyen de transport, il perd le droit à cette
indemnité et l’employeur est tenu de lui verser l’indemnité prévue pour les autres
travailleurs. S’il ne le déclare pas il commet un acte d’improbité. Si les possibilités les
lui permettent l’employeur est en droit de donner au travailleur un moyen de transport
individuel.
Dans ce cas le carburant et les frais d’entretien et de réparation du véhicule sont à
charge de l’employeur.
DROIT DU TRAVAIL
53
DROIT DU TRAVAIL
54
étant une obligation de faire, le travailleur qui ne preste pas ne peut être contraint à le
faire. Les sanctions prévues à ce sujet par l’article 54 du nouveau code du travail sont :
- le blâme
- la réprimande
- la mise à pied
- la rupture du contrat avec ou sans préavis.
DROIT DU TRAVAIL
55
mais avec les outils mis à sa disposition par l’employeur, elle appartient en copropriété
aux deux.
L’alinéa 2 de l’article 51 de la loi susvisé le dit clairement lorsqu’il énonce que : «
lorsqu’un employé par son contrat de travail n’est pas chargé d’une activité inventive et
qui occasionnellement réalise une invention en utilisant les moyens mis à sa
disposition par l’employeur, l’invention appartient en copropriété à l’intéressé et à son
employeur ».
Les inventions hors mission non attribuable appartiennent au salarié. Il s’agit
des inventions faites par le travailleur en dehors du contrat de travail et de l’entreprise.
1. Portée de l’obligation
2. Responsabilité du salarié
DROIT DU TRAVAIL
56
TRAVAIL PRATIQUE
C. Obligation de loyauté
Le principe est que chacun a le droit d’exercer une ou plusieurs activités de son
choix. Cela présuppose la libre concurrence ainsi que la concurrence claire et loyale.
La concurrence déloyale s’oppose à la concurrence loyale, honnête qui prohibe les
pratiques anti -concurrentielles.
La concurrence déloyale comme les agissements fautifs commis dans l’exercice d’une
profession commerciale ou non est de nature à engager la responsabilité civile de leurs
auteurs. Ces agissements doivent tendre à attirer la clientèle soit à la détourner d’un
DROIT DU TRAVAIL
57
3. Obligation de restitution
4. Obligation d’exclusivité
La réglementation du travail est basée sur la mono activité. Cela s’explique par la
limitation de la durée journalière du travail à 9h00’ et par l’interdiction faite au
travailleur de prester à titre onéreux pendant le congé.
En plus de la réglementation du travail, d’autres textes légaux interdisent la
pluriactivité.
DROIT DU TRAVAIL
58
Il en est ainsi de l’ordonnance loi n° 88- 056 du 29/09/1988 portant statut des
magistrats, de la loi n° 81-03 du 17/07/1981 portant statut du personnel de carrière des
services publics de l’Etat et de l’ordonnance loi n° 79-028 du 28/09/1979 portant
organisation du barreau, du corps des défenseurs judiciaires, et du corps des
mandataires de l’Etat. Quand bien même le contrat du travail est fondé sur la mono
activité, il n’est pas très explicite sur l’interdiction du cumul des fonctions. Il nous
semble que le cumul est possible si les parties au contrat du travail conviennent que le
salarié peut également prester pour le compte d’un autre employeur. Toutefois le total
des heures de travail ne doit pas excéder 9h00’ par jour. Suite aux difficultés
économiques qu’ éprouvent les entreprises et à l’amenuisement du pouvoir d’achat des
travailleurs, le modèle exclusif d’un individu s’adonnant à une seule activité s’est
estompé. Après les heures de travail, la plupart des ouvriers et des cadres effectuent les
travaux de champs ou d’autres activités lucratives en vue de générer les revenus,
complément pour leur survie et de leur famille. Le cumul du travail subordonné et
d’une activité indépendante est dès lors difficile à prohiber. Le cumul du travail
subordonné et du travail d’ordre scientifique, littéraire et d’enseignement n’est pas, dans
la plupart des législations, interdits. Dans le cadre du groupe des sociétés, le travailleur
peut prester pour toutes les sociétés du groupe. Le groupe étant considéré comme une
unité économique et sociale susceptible d’être considéré comme une seule entreprise.
Le prêt du personnel et le détachement ne constituent pas un cumul de fonction. Le
détachement est défini par l’article 27 de la loi n° 81-003 du 17 juillet 1981 comme la
position de l’agent qui est autorisé à interrompre temporairement pour occuper un
emploi ou exercer un mandat au sein d’administration, institution, organisme officiel ou
organe politique autres que ceux dont le personnel de carrière est soumis au présent
statut.
Le contrat de travail peut être affecté par plusieurs incidents qui sont :
- La suspension
- La modification et
- Le transfert d’entreprise
DROIT DU TRAVAIL
59
a. La maladie et l’accident
DROIT DU TRAVAIL
60
DROIT DU TRAVAIL
61
DROIT DU TRAVAIL
62
l’employeur n’est pas en droit de rompre le contrat. La maladie qui est une cause
suspensive du contrat a précédé l’inaptitude et le contrat ne peut être rompu avant la
période de 6 mois.
b. La grossesse et l’accouchement
1. La grossesse
Est l’état d’une femme qui attend famille. L’article 57 du nouveau code du
travail considère comme cause de suspension du travail, l’incapacité résultant d’une
grossesse. Contrairement à l’incapacité du travail résultant de la maladie ou accident,
l’incapacité due à la grossesse peut excéder 6 mois sans entraîner la rupture du contrat
par l’employeur. La suspension subsiste autant que dure la grossesse. Cette incapacité
peut résulter de l’hospitalisation de la femme enceinte ou des malaises qu’elle ressent ou
de son indisposition nécessitant l’octroi à elle d’un repos médical.
Indépendamment de l’incapacité de travail qu’elle peut engendrer, la grossesse
fonde la femme travailleuse à suspendre le contrat pendant 6 semaines avant la
délivrance. Ce droit lui est conféré par l’article 130 alinéa 1er du nouveau code d u
travail.
Le droit de suspendre le contrat qui est reconnu à la femme enceinte s’explique par
la pénibilité de la grossesse. C’est pour cela qu’il est interdit à la femme d’y renoncer.
Toute clause par laquelle elle renonce au dit droit est frappée de nullité par application
de l’art 131 du nouveau code du travail. La suspension du contrat par la femme enceinte
ne peut avoir lieu que pendant la période qui avoisine l’accouchement.
Cette suspension du contrat est volontaire et est due à l’initiative de celle- ci (la
femme)
Pendant la suspension du contrat, la femme peut rompre le contrat et ce, sans
préavis ni indemnité. (article 129 du nouveau code du travail.)
Pendant la suspension du contrat pour raison de grossesse la femme enceinte
travailleuse, perçoit 2/3 de sa rémunération en espèce, elle a également droit aux
avantages sociaux en nature. Cela résulte de l’article 130 alinéa 2 du nouveau code du
travail.
2. L’accouchement
DROIT DU TRAVAIL
63
DROIT DU TRAVAIL
64
e. Mandat public
1. Notion
DROIT DU TRAVAIL
65
2. Effets :
f. Incarcération du travailleur
a. L’incarcération provisoire
DROIT DU TRAVAIL
66
1. Garde à vue
2. la mise en détention provisoire
Et le contrat est suspendu au temps que dure la détention, mais aujourd’hui lorsque la
détention excède 3 mois l’employeur est en droit de rompre le contrat.
Si le travailleur est condamné par une peine de plus d’une année. L’employeur est
en droit de rompre le contrat de travail. (Idem même pour 6 mois). Ce n’est pas la
condamnation qui suspend le contrat du travail mais c’est l’incarcération.
Le pourvoit en cassation ou appel en matière pénale suspend aussi le contrat et
l’employeur n’a pas droit de rompre le contrat jusqu’à ce que le tribunal de cassation
vérifie la validité de cette cassation. Et lorsqu’il y a condamnation avec sursis,
l’employeur n’est pas en droit de rompre le contrat du travail .
g. La grève
1. Définition
l’article 315 du nouveau code du travail analyse la grève comme une cessation
collective du travail à l’occasion d’un conflit collectif du travail qui n’ a pas trouvé de
solution.
HORION définit la grève comme l’abstention collective et concertée de
l’exécution du travail par un groupe de salariés dans le but immédiat d’en entraver la
marche d’une ou de plusieurs entreprises en vue de faire pression soit sur les
employeurs soit sur les tiers.
Il s’agit de la cessation concertée du travail en vue de faire aboutir des
revendications d’ordre professionnel.
La grève est passée à moins de 100 ans du stade de faute civile au stade des
libertés publiques fondamentales.
Elle est considérée comme un correctif efficace au déséquilibre persistant entre
employeur et salarié.
Bien qu’étant une liberté individuelle, la grève ne se manifeste que d’une manière
collective. Chacun ne peut user de son droit de grève que si d’autres sont d’accord pour
utiliser le leur dans le même sens.
Deux éléments sont requis pour qu’il y ait grève, à savoir :
- Une coalition ou action concertée d’un groupe des travailleurs majoritaire
ou minoritaire au sein de l’entreprise traduisant une intention collective
d’obtenir quelque chose qui bénéficie au travailleur en relation avec leurs
conditions.
DROIT DU TRAVAIL
67
- L’interruption du travail
La grève est considérée comme le droit de nuire à l’employeur en lui causant un
dommage.
Reconnu au départ aux seuls travailleurs blancs, le droit de grève a été attribué
aux travailleurs indigènes ou mieux aux autochtones par le décret du 27juin 1944.
La loi fondamentale relative aux libertés publiques du 17 juin 1960, la
constitution du 1 août 1964 et la constitution du 27 juin 1967 l’ont cristallisé dans
l’ordonnancement juridique congolais.
La constitution de la transition du 04 avril 2003 ne l’a pas ignoré non plus : elle
dispose à son article 42 que : « le droit de grève est reconnu et garanti. Il s’exerce dans
les conditions fixées par la loi qui peut en interdire ou en limiter l’exercice dans les
domaines de la défense nationale et de la sécurité ou pour tous services ou activités
publics d’intérêt vital pour la communauté. »
L’art 315 du nouveau code de travail l’organise également au profit du travailleur
tout en réglementant son exercice. Il dispose que « la cessation collective du travail ou
la participation à cette cessation collective du travail ne peut avoir lieu qu’à l’occasion
d’un conflit collectif du travail et une fois que les moyens de règlements du conflit,
conventionnels ou légaux ci-dessus, ont été régulièrement épuisés.
Sont interdit tous actes et toutes menaces tendant à contraindre un travailleur à
participer à une cessation collective du travail ou à empêcher le travail ou la reprise du
travail. Lorsqu’ une cessation collective du travail est déclenchée à l’issue d’une
procédure conventionnelle ou légale de règlement, sont interdites toutes menaces,
toutes représailles et mesures vexatoires à l’égard de travailleurs qui se proposent d’y
participer ou qui y ont pris part ».
3 Forme de grèves
La grève peut revêtir plusieurs formes. Il existe ainsi les grèves tournantes, les
thromboses, les débrayages, les grèves perlées, grèves du zèle, les grèves prolongées et
les grèves avec occupation d’usure.
Ce sont des grèves qui se font à tour de rôle, les travailleurs se relevant
successivement. Elles se déroulent par catégorie des travailleurs ou par secteur
d’activité. Elles sont considérées comme une sorte de guerre d’usure ou d’harcèlement.
Elles peuvent se réaliser horizontalement ou verticalement. Elles sont en principe
légitimes.
DROIT DU TRAVAIL
68
b. Les débrayages
Ce sont des grèves courtes et répétées caractérisées par la cessassions de travail suivie
de reprise quelques heures plus tard et ainsi de suite. Elles sont licites mais peuvent être
toutefois abusives.
Il s’agit des grèves qui consistent dans l’arrêt du travail et dans l’occupation des
locaux de travail. Elles sont utilisées pour revendiquer la stabilité de l’emploi ; elles
s’accompagnent parfois de la prise d’otage des dirigeants des entreprises.
La cour d’Appel de Bruxelles à considéré l’occupation des locaux par les
travailleurs sans intention de travailler comme un acte illicite, une voie de fait qui
requiert l’intervention de la police.
d. Les thromboses
Ce sont les grèves qui paralysent les points stratégiques de l’entreprise, les centres
de production ou l’élément essentiel de la chaîne de production. Elles sont connues
sous le nom des grèves sectorielles ou des grèves bouchons.
Elles sont licites, légitimes mais elles peuvent être abusives.
Elles consistent non pas dans la cessassions de travail mais, dans la réduction
volontaire et de manière concertée du rythme de production à concurrence de 10, 20
ou 50%.
Il s’agit dans beaucoup de cas d’une forme de grève qui remplace la grève totale.
Elles impliquent une protestation des travailleurs contre la durée du travail qu’ils
trouvent longue ou contre la faiblesse de la rémunération des heures supplémentaires
ou l’aménagement du temps de travail.
Au plan juridique, il s’agit non pas d’une grève mais d’une inexécution fautive
du contrat de travail.
DROIT DU TRAVAIL
69
Ces grèves sont licites et entraînent la suspension du contrat. Cela s’explique par le
fait que la grève du droit constitutionnelle ne saurait être illicite.
Pour qu’elle soit valide ou licite, la grève doit être déclenchée après les modes
pacifiques de règlements des litiges collectifs prévus par les articles 303 à 314 du
nouveau code du travail et qui sont :
- La conciliation et
- La médiation
La grève déclenchée en violation de la procédure supra est irrégulière. Elle est dite
grève sauvage.
Elle s’analyse également en terme de faute lourde pouvant justifier la rupture du
contrat de travail.
La faute consiste dans la participation à une grève illégale.
Le nouveau code du travail implique les tribunaux dans le déroulement des
conflits du travail. (cf. l’art 304)
5. Effets de la grève
DROIT DU TRAVAIL
70
Ceux des travailleurs qui n’ont pas participé au mouvement de grève ne sont pas
affectés par les effets de la grève.
Leurs contrats de travail demeurent en vigueur et l’employeur est tenu de leur payer
leur rémunération même si la grève les empêchent de prester.
Lorsqu’ils sont victimes des voies de fait commis sur eux par les grévistes, ils bénéficient
de la législation sur les accidents de travail.
Ils peuvent même engager la responsabilité civile des grévistes auteurs des coups et
blessures.
L’employeur peut inviter les non grévistes à suppléer à la carence des grévistes en
effectuant les tâches qui leurs incombent. Ils sont toutefois en droit de refuser, de
décliner cette invitation.
DROIT DU TRAVAIL
71
1. Mise à pied :
Est définie comme une sanction qui interrompt le travail et prive le travailleur de son
salaire sans lui permettre de travailler ailleurs.
En tant que mise à pied disciplinaire elle s’oppose à celle économique et
conservatoire.
La mise à pied économique est le chômage partiel et congé technique. Il s’agit de la
dispense de prester accordée aux travailleurs suite aux difficultés économiques
éprouvées par l’employeur.
Elle est justifiée par le ralentissement ou arrêt de l’activité de l’entreprise dû à
des raisons économiques. Elle postule l’accord des travailleurs.
Par contre, la mise à pied conservatoire est une suspension non pas du contrat
mais de fonction.
Elle est la mesure de suspension de fonction par l’employeur en raison du
comportement doleaux du travailleur présentant les allures d’une faute lourde. Elle a
pour finalité de permettre la réalisation d’une investigation sur le fait reproché au
travailleur.
La mise à pied conservatoire est consacrée par l’article 72 alinéa 4 à 8 du
nouveau code du travail et par les conventions collectives d’entreprise.
Elle n’emporte pas privation de la rémunération. Sa durée est de 15 jours lorsque le
travail s’exécute au siège social de l’employeur.
Elle est de 30 jours dans les autres établissements c’est à dire lorsque le travail
s’exécute dans les autres sièges de l’employeur.
Elle doit être notifiée par écrit au travailleur par l’employeur dans le délai de deux jours
à compter du moment où l’employeur a eu connaissance des faits reprochés au
travailleur.
La mise à pied disciplinaire doit être prévue par le règlement intérieur ou par la
convention collective pour qu’elle s’applique.
DROIT DU TRAVAIL
72
DROIT DU TRAVAIL
73
Il est toutefois prudent de lui envoyer une 2ème convocation, s’il persiste dans son refus
l’employeur est alors en droit de prendre ses avantages en le sanctionnant pour la faute
commise.
Le refus de comparaître ne constitue pas une faute, l’employeur ne doit
sanctionner que la faute commise avant la convocation.
Aucun texte n’exige que l’entretient soit consigné dans un procès – verbal. Pour éviter
néanmoins la rétraction ou le reniement du travailleur, il est bien conseiller d’établir le
procès- verbal de son audition et de récolter sa signature.
a. Définition
Le lock- out est défini comme la fermeture de l’entreprise, d’un établissement, d’un
atelier ou d’un service à l’occasion d’un conflit collectif de travail. Il s’agit d’une
fermeture temporaire.
DROIT DU TRAVAIL
74
b. Modalité
3. Le congé technique
DROIT DU TRAVAIL
75
Pour que le congé technique soit valide et produise effet, il faut qu’il ait été accepté par
les travailleurs ou leurs représentants.
Cela s’explique par le fait que le contrat de travail étant synallagmatique et bilatéral, il
n’appartient pas à l’une des parties d’en modifier les clauses.
Pour tout- dire, le chômage technique est une suspension conventionnelle du contrat de
travail. Dans la mesure où il est imputable à l’employeur, la rémunération reste due au
travailleur.
Toutefois, de commun accord entre partie, l’employeur et le travailleur, ils peuvent soit
la maintenir, soit la diminuer progressivement soit la supprimer.
Les difficultés économiques qui peuvent justifier le congé technique ne sont pas
constitutives de force majeure.
Le congé technique augure généralement le licenciement pour raison
économique.
Le code civil livre III ne définit pas la force majeure. L’article 45 du dit code
se limite à disposer que : «Le débiteur est condamné, s’il y a lieu, au paiement de
dommages-intérêts, soit à raison de l’inexécution de l’obligation, soit à raison du
retard dans l’exécution, toutes les fois qu’il ne justifie pas que l’inexécution provient
d’une cause étrangère qui ne peut lui être imputée, encore qu’il n’y ait aucune
mauvaise foi de sa part. ».
Et l’article 46 de qualifier cette cause comme étant la force majeure ou cas fortuit.
Par contre le nouveau code du travail définit la force majeure comme un
événement impossible et inévitable non imputable à l’une ou l’autre partie au contrat et
qui rend impossible l’exécution du contrat.
Par application de l’article 57 du nouveau code du travail, la force majeure
suspend le contrat et pendant la période de suspension du contrat, les obligations et les
droits des parties sont gelés. Il n’y a ni prestation de service ni rémunération, ni
avantages sociaux, excepter le logement et les soins médicaux.
Sont considérés comme événement de force majeure, l’incendie total de
l’entreprise, la guerre, le cataclysme, l’inondation…
La faillite et la déconfiture de l’employeur ne constituent pas la force majeure.
La grossesse et la maternité ont les allures de la force majeure mais le législateur
congolais les considère comme des causes spécifiques de suspension du contrat de
travail.
Lorsque la force majeure dure plus de 2 mois, l’une ou l’autre partie au contrat
peut résilier ce dernier.
DROIT DU TRAVAIL
76
Le principe est qu’une loi ne rétroagit pas, elle ne régit que l’avenir. Toutefois,
les situations antérieures qui produisent des effets sous l’empire de la nouvelle loi,
tombe sous le coup de celle-ci.
L’article 330 du nouveau code du travail est dans ce sens lorsqu’il indique que
« les dispositions du présent code sont de plein droit applicables aux contrats individuels
en cours sous réserve que les travailleurs continuent à bénéficier des avantages qui leurs
ont été consentis antérieurement lorsque ceux- ci sont supérieurs à ce que leurs
reconnaît le présent code. Elles ne peuvent constituer une cause de rupture de ces
contrats. Toute clause d’un contrat en cours qui ne serait pas conforme aux dispositions
du présent code, d’un décret ou d’un arrêté pris pour son application sera modifiée
dans un délai de 6 mois à compter de leur publication. En cas de refus de l’une des
parties, la juridiction compétente, pourra ordonner sous peine d’astreinte, de procéder
aux modifications qui seront jugées nécessaires ».
La nouvelle loi est susceptible de modifier le contrat en cours sous réserve des
droits acquis.
Et le droit acquis se définit comme étant la situation juridique reconnue aux
travailleurs par la règle antérieure et qui subsiste en dépit de la règle nouvelle contraire.
DROIT DU TRAVAIL
77
DROIT DU TRAVAIL
78
pas le cas en droit français où il est admis que l’exécution du contrat de travail aux
nouvelles conditions ne signifie pas pour autant que le salarié les ait accepté. A fortiori,
ce dernier pourrait solliciter le rétablissement de sa situation antérieure.
1° Maintient de contrat
DROIT DU TRAVAIL
79
Dans l’hypothèse du transfert partiel d’activité ou d’apport partiel d’actif, seuls, les
travailleurs affectés à la branche cédée sont concernés à l’exclusion de ceux oeuvrant
dans d’autres secteurs non cédés de l’entreprise.
Dès lors que la situation juridique de l’employeur est modifiée, ce dernier devient
un tiers par rapport au contrat de travail en cause.
Toutefois, l’ancien employeur demeure redevable envers les travailleurs des arriérés de
salaires. Cela s’explique par le fait que le transfert de contrat qu’implique la cession
d’activité n’emporte pas celui de dettes dans le chef du nouvel employeur.
En droit congolais, la cession de dette n’est pas admise. Toutefois, par un accord
entre le premier employeur et le second employeur, celui- ci peut les prendre en charge.
La cession de dettes n’est possible qu’en cas de transfert du patrimoine qui
comprend l’actif et le passif.
En cas de fusion des établissements, il y a transfert du passif et de l’actif.
En droit français, la substitution d’employeur emporte transfert dans le chef du
nouvel employeur de dettes des salaires que l’ancien employeur a vis- à- vis des
travailleurs.
DROIT DU TRAVAIL
80
A . Le licenciement
DROIT DU TRAVAIL
81
Il dispose en son alinéa 1 que : « le contrat à durée indéterminée ne peut être résilié à
l’initiative de l’employeur que pour un motif valable lié à l’aptitude ou à la conduite du
travailleur sur les lieux de travail dans l’exercice de ses fonctions ou fondé sur les
nécessités du fonctionnement de l’entreprise, de l’établissement ou du service ».
Cet article comptabilise également les raisons économiques comme cause de
terminaison du contrat de travail ç durée indéterminée.
Il existe dès lors deux catégories de motifs de licenciement qui sont :
- les motifs liés à la personne du travailleur et
- les motifs économiques.
a. L’insuffisance professionnelle
DROIT DU TRAVAIL
82
d. La faute du travailleur
DROIT DU TRAVAIL
83
DROIT DU TRAVAIL
84
a. Audition du travailleur
Cette procédure est la même que celle applicable en matière de mise à pied ( cfr supra).
b. Notification
1. Délai de licenciement
Le licenciement pour faute lourde doit être prononcé dans un délai de 15 jours
ouvrables à compter de l’audition du travailleur par l’autorité investie du pouvoir
disciplinaire.
Cette exigence procède de l’article 72 alinéa 3 du présent code. « La partie qui se
propose de résilier le contrat pour faute lourde est tenue de notifier par écrit à l’autre
partie sa décision dans les 15 jours ouvrables au plus tard après avoir eu connaissance
des faits qu’elle invoque ».
Sous l’empire de l’ancien code du travail le délai de résiliation du contrat pour
faute lourde était de 2 jours ouvrables à compter du jour ou l’employeur ou le
travailleur avait connaissance du fait. ( article 58 alinéa 3 Ancien code du travail). « La
partie qui se propose de résilier le contrat pour faute lourde est tenue de le faire deux
jours ouvrables au plus tard après avoir eu connaissance des faits qu’elle invoque et de
notifier les faits par écrit dans les 15 jours qui suivent la résiliation à l’autre partie ».
En comparant les deux articles c’est à dire les articles 58 et 72 on s’aperçoit que
le législateur actuel n’ a pas repris dans l’article 72 alinéa 3 actuel le délai de 2 jours qui
courait à compter du jour où la partie qui invoque la force majeure en a eu
connaissance. Cela veut dire qu’actuellement le licenciement pour faute lourde doit,
DROIT DU TRAVAIL
85
d’une part, intervenir dans les 15 jours qui suivent la découverte de la faute et d’autre
part, être notifié au travailleur dans ce même délai de 15 jours.
Le licenciement pour faute lourde peut être précédé de la suspension de fonction
ou de la mise à pied conservatoire.
Pendant la suspension de fonction, la rémunération est due, pendant la mise à pied
conservatoire la rémunération est suspendue.
La notification de la rupture du contrat de travail pour faute lourde doit être faite
au travailleur dans le délai de 15 jours prévu pour le licenciement. Ce délai court à
compter du moment où l’employeur a eu connaissance des faits reprochés au
travailleur.
L’employeur a connaissance de ces faits après l’audition du travailleur et des témoins et
le licenciement est notifié au travailleur par lettre recommandée à la poste, par la remise
au travailleur de la lettre avec accusé de réception ou en présence d’un ou plusieurs
témoins en cas de refus.
Actuellement, on peut recourir aux huissiers si le travailleur se cache, c’est parce qu’on a
libéralisé les modes de notification avec le nouveau code du travail. Il faut que les
huissiers dénichent la personne sinon le problème existe.
2. Modes de notification
Le licenciement pour faute ordinaire doit se faire par écrit et dans les formes qui
existent.
L’article 76 du nouveau code du travail énonce à ce sujet que : « toute résiliation
du contrat doit être notifiée par écrit par la partie qui en prend l’initiative à l’autre partie.
DROIT DU TRAVAIL
86
DROIT DU TRAVAIL
87
d. Ordre de licenciement
1. Qualification professionnelle.
3. Charge familiale
L’ancienneté est augmentée d’un an pour l’épouse et pour chaque enfant à charge
du travailleur. En d’autres termes les travailleurs sans charge familiale seront licenciés et
non ceux qui ont une famille nombreuse.
e. Priorité d’embauche
DROIT DU TRAVAIL
88
Le préavis se définit comme l’acte juridique de libre volonté par lequel l’un des co-
contractants signifie l’époque où le contrat conclu entre-eux cessera. Il s’agit de la
manifestation de volonté d’une des parties de mettre fin au contrat de travail à durée
indéterminée.
Le préavis n’est rien d’autre que le délai nécessaire que le co- contractant accorde à
l’autre pour lui permettre de prendre des précautions qui s’imposent afin de faire face à
la rupture de contrat.
Ce délai permet au travailleur de faire des économies en prévision de la perte de son
emploi qui lui est annoncée et d’envisager la possibilité de se trouver un autre emploi
ailleurs.
Il permet également à l’employeur de combler le vide occasionné par le départ du
travailleur.
La notion de préavis ne se confond pas avec celle de résiliation du contrat.
Toute résiliation n’implique pas de préavis et pendant le préavis le contrat subsiste.
Le préavis n’est pas une somme d’argent que l’employeur doit remettre au travailleur
licencié.
En droit congolais du travail, le principe du préavis est consacré par l’article 64
alinéa 1 du nouveau code du travail qui dispose : « sauf durée plus longue fixée par les
parties ou par la convention collective, la durée du préavis de résiliation ne peut être
inférieure à quatorze jours ouvrables à dater du lendemain de la notification lorsque le
préavis est donné par l’employeur. Ce délai est augmenté de sept jours ouvrables par
année entière de services continus, comptée de date à date… ».
DROIT DU TRAVAIL
89
2. Modalités du préavis
3. Durée du préavis
La durée du préavis n’est pas la même pour tous les travailleurs exerçant au
Congo. Elle varie selon la catégorie professionnelle des travailleurs et selon que le
préavis est donnée par l’employeur ou par le travailleur. Elle varie aussi d’une entreprise
à une autre.
Elle est plus longue pour le personnel des cadres car il est difficile pour ce personnel de
se reclasser. Lorsque le préavis est donné par l’employeur sa durée minimale légale est
fixée de la manière suivante :
- Pour les travailleurs de la catégorie de 1 à 5 de la classification générale
d’emploi, elle est de 14 jours ouvrables augmentés de 7 jours ouvrables par année
entière de service continu comptés de date en date.
- Pour les agents de maîtrise, elle est d’un mois augmenté de 8 jours ouvrables
par année entière de service continu compté de date en date.
Pour les agents de cadres et de direction, elle est de 3 mois augmentés de 15
jours ouvrables par année entière de service continu comptés de date en date.
Pour les délégués syndicaux et leurs suppléants, elle est le double du préavis
afférant à leur catégorie.
Au niveau de certaines entreprises et sociétés la durée du préavis est supérieure à
la durée minimale fixée par la loi et l’arrêté ministériel. Cela constitue sans doute un
avantage social consenti aux travailleurs et agents.
DROIT DU TRAVAIL
90
Lorsqu’une des parties au contrat commet, pendant le préavis, une faute lourde,
l’autre partie est en droit, sans préjudice des dommages et intérêts, de mettre fin au
contrat en révoquant le préavis.
DROIT DU TRAVAIL
91
Le préavis ne peut être notifié que lorsque le contrat produit ses effets. Il ne peut
pas être notifié pendant la suspension du contrat. Cela s’explique par le fait que pendant
la période de suspension du contrat les parties se trouvent délier de leurs obligations.
Le contrat étant suspendu, le préavis ne peut être exécuté, sa notification dans ce
cas sera sans effet. Le préavis ne peut être notifié pendant le congé (cfr l’article 68 du
nouveau code du travail qui énonce que : « sauf cas prévus à l’article 60, le préavis ne
peut être notifié pendant la période de congé ni pendant la suspension du contrat »
Cette interdiction est dictée par le souci de ne pas perturber le congé du
travailleur.
B . La démission
I. notion de cause
DROIT DU TRAVAIL
92
Le préavis est dû par le travailleur lorsqu’il rompt le contrat pour des raisons
personnelles. Sa durée est égale à la moitié du préavis de licenciement par l’employeur.
Cela ressort de l’alinéa 2 de l’article 64 du nouveau code du travail qui dispose que :
« la durée du préavis de résiliation à donner par le travailleur est égal à la moitié de
celui qu’aurait dû remettre l’employeur s’il avait pris l’initiative de la résiliation. Elle ne
peut en aucun cas excéder cette limite ».
La démission n’est pas assortie d’un préavis lorsqu’elle est occasionnée par la faute
lourde de l’employeur. (Article 72 alinéa 1 du nouveau code du travail).
Le travailleur qui envisage de rompre le contrat de travail pour faute lourde de
l’employeur doit le faire dans le délai de15 jours ouvrables à compter de la connaissance
par lui de la faute de l’employeur (alinéa 3 de l’ article 72 du nouveau code du travail.)
Si le travailleur ne respecte pas ce délai il ne pourra pas réclamer à l’employeur les
dommages et intérêts.
3. Démission provoquée
DROIT DU TRAVAIL
93
II. Notification
La démission doit être notifiée à l’employeur par le travailleur par écrit. Cela résulte
de l’article 76 du nouveau code du travail.
La notification de la démission se fait par lettre recommandée à la poste ou par le
travailleur à l’employeur contre un accusé de réception.
Si l’employeur refuse la lettre, son refus doit être constaté par deux ou 3 témoins.
La démission ne nécessite pas son acceptation par l’employeur, elle sort ses effets
dès sa notification à l’employeur. La démission ne se présume pas.
C . La force majeure
DROIT DU TRAVAIL
94
C. La retraite
DROIT DU TRAVAIL
95
2. Retraite anticipée
5. Le décès
DROIT DU TRAVAIL
96
1. Arrivée du terme
2. Rupture anticipée
Le Contrat à durée déterminée peut – être rompu avant le terme ou en cas de force
majeure ou de faute lourde. En cas de faute lourde, la procédure disciplinaire doit être
suivi lorsque l’initiative de rupture émane de l’employeur. Lorsque le contrat est rompu
DROIT DU TRAVAIL
97
par le travailleur pour faute lourde commise par l’employeur, cette procédure n’est pas
d’application. Le Contrat à durée déterminée ne peut pas être rompu pour faute
ordinaire ni par le travailleur ni par l’employeur. La démission par le travailleur pour
des raisons personnelles n’est pas possible lorsque le contrat de travail est à durée
déterminée.
3. Abus de droit
La rupture anticipée du contrat du travail à durée déterminée sans qu’il y ait force
majeure ou faute lourde expose son auteur aux dommages et intérêts au profit de la
victime.
Ceux- ci consiste en une indemnité égale au montant de la rémunération qui devra être
payé jusqu’à l’échéance du contrat et aux avantages dont le salarié aurait bénéficié
pendant la période restant à courir jusqu’au terme du contrat ( article 70 du nouveau
code du travail)
Lorsque le contrat du travail est rompu, l’employeur doit faire face à certaines
obligations. Il est tenu de délivrer à l’ancien travailleur un certificat de travail et de
solder son compte. L’ancien travailleur a de sa part l’obligation de non concurrence.
1. Le certificat de travail
DROIT DU TRAVAIL
98
Il n’a toute fois pas le droit d’exiger l’inscription dans le certificat d’une mention non
obligatoire qu’il veut voir y figurer. Il revient à l’ancien salarié d’aller prendre le certificat
de travail chez son ancien employeur.
Le certificat de travail est quérable et non portable. Lorsque l’ancien travailleur a quitté
précipitamment le lieu de travail ou a été licencié pour désertion ou abandon de poste
de travail, l’employeur peut lui envoyer, à sa demande, le certificat de travail.
L’ancien employeur qui s’abstient de délivrer à l’ancien travailleur le certificat de travail
commet une infraction qui est prévu et punit par l’article 321 du nouveau code du
travail.
Il peut également être condamné à indemniser l’ancien travailleur qui a subi un
préjudice suite à la non délivrance du certificat. Le travailleur doit prouver ce préjudice
pour prétendre à ces dommages et intérêts.
Le certificat de travail a pour finalité de permettre à l’ancien travailleur de prouver qu’il
est libre de tout engagement. Il peut l’utiliser aussi pour établir son expérience. Celui qui
engage un travailleur sans avoir exigé de lui le certificat de travail peut encourir des
dommages et intérêts pour débauchage.
L’obligation de délivrer le certificat de travail procède de l’article 79 du nouveau code
du travail.
L’article 104 du même code abonde dans le même sens. Si les sommes payées à
l’ancien travailleur sont exactes, l’employeur est libéré de son obligation contractuelle.
DROIT DU TRAVAIL
99
Il demeure par contre tenu des sommes qui n’ont pas été concernées au moment du
règlement des comptes. En cas d’erreur de calcul, le travailleur est en droit de faire
rectifier l’erreur et d’exiger le paiement du solde.
Le reçu pour solde de tout compte n’est pas une transaction. Toute fois, il n’est pas
exclu en plus dudit reçu, les parties puissent conclure une transaction.
Le compte final de l’ancien travailleur doit lui être payé dans les deux jours ouvrables
qui suivent la fin du contrat. Cela résulte de l’article 100 du nouveau code du travail :
« Toute somme restant due en exécution d’un contrat de travail, lors de la cessation
définitive des services effectifs, doit être payée au travailleur, et, le cas échéant, aux
ayants droit de ce dernier, au plus tard dans les deux jours ouvrables qui suivent la date
de la cessation des services ». Cette disposition est d’application aisée en cas de rupture
de contrat non assortie d’un préavis.
En cas de préavis presté ou non, le délai de deux jours cours à l’expiration de ce
préavis.
DROIT DU TRAVAIL
100
§.1. Définition
Les conditions requises pour que le contrat d’apprentissage soit valide sont de
deux ordres à savoir; les conditions de fonds et les conditions de forme.
A. Condition de fonds
DROIT DU TRAVAIL
101
Il doit être âgé d’au moins 15 ans. L’article 133 du nouveau code du travail fixe
que : « les enfants ne peuvent être employé dans une entreprise comme apprentis,
avant l’âge de 15 ans sauf dérogation expresse de l’inspection du travail du ressort et de
l’autorité parentale ou tutélaire ».
L’apprenti doit être apte aux travaux de la profession ou du métier envisagé. L’apprenti
doit être libre de tout engagement. Il doit n’avoir pas fait des études ou suivi une
formation spécialisée.
B . Conditions de forme
Le contrat d’apprentissage doit être rédigé par écrit, sous peine de nullité, en
français ou dans la langue de l’apprenti en quatre exemplaires.
Chaque signataire reçoit un exemplaire, un autre est envoyé et remis à l’inspecteur du
travail du ressort. Le contrat doit contenir l’identité du maître d’apprentissage et de
l’apprenti, la date et la durée du contrat qui ne doit pas excéder quatre ans, les
conditions de nourriture et d’hébergement de l’apprenti, les indemnités en numéraires (
espèce) convenues et la détermination du métier ou de la profession à enseigner à
l’apprenti ainsi que les cours à donner à ce dernier.
Le contrat doit être signé par le maître d’apprentissage, l’apprenti et les parents de
celui- ci ou à défaut par son tuteur, à défaut de ce dernier par le juge compétent.
Le contrat doit être visé par l’office national de l’emploi à la demande du maître
d’apprentissage.
En cas d’absence du visa, le contrat est muet ou devient le contrat de travail. En cas de
refus du visa le contrat est annulable. Le contrat cesse de plein droit en cas de retrait du
visa.
DROIT DU TRAVAIL
102
DROIT DU TRAVAIL
103
Question : Pourquoi le code du travail traite du contrat d’apprentissage qui n’est pas
applicable au travailleur en emploi ?
DROIT DU TRAVAIL
104
Le temps de travail est limité par le législateur. Cette limitation procède de son
soucis d’éviter l’asservissement de la personne du travailleur par des journées
prolongées de travail d’une part, et d’assurer la distribution ou le partage du travail dans
la population et l’accroissement de la productivité du travail d’autre part.
Elle permet également au travailleur d’organiser une vie hors du travail. En droit
comparé, la limitation du temps de travail se poursuit et s’accompagne de la flexibilité
des horaires ou de leur individualisation.
En droit congolais du travail, la durée légale du travail est de 9 heures par jour et
de 45 heures par semaine pour tous les établissements. Cette durée est fixée
impérativement par l’article 119 alinéa 1 du nouveau code du travail qui proclame
que : « dans tous les établissements publics ou privés, même d’enseignement ou de
bienfaisance, la durée légale du travail des employés ou ouvriers de l’un ou de l’autre
sexe, quelle que soit la forme dans laquelle est exécuté le travail, ne peut excéder 45
heures par semaines et 9 heures par jour ».
La durée légale du travail est une durée de travail effectif. Par durée de travail effectif,
on entend le temps pendant lequel le salarié est à la disposition de l’employeur et doit se
conformer à ses directives sans pouvoir vaquer librement à ses occupations
personnelles.
L’alinéa 2 de l’article 119 susvisé dispose que : « la durée du travail doit se calculer à
partir du moment ou le travailleur se tient sur le lieu de travail à la disposition de
l’employeur jusqu’au moment ou les prestations cessent, conformément aux horaires
arrêtés par l’employeur et reproduits au règlement d’entreprise ».
DROIT DU TRAVAIL
105
Cette dérogation est consacrée par l’article 4 de l’arrêté ministériel n°68/11 du 17 mai
1968.
Les temps de pause et de restauration peuvent être considérés comme temps de travail
lorsque les travailleurs ne peuvent pas s’éloigner de leur lieu de travail sur ordre de
l’employeur ou en raison de l’organisation du travail.
Le temps d’habillage et déshabillage peut être assimilé au temps de travail dès lors que
la tenue de travail est rendu obligatoire par la loi, le règlement ou la convention
collective et que le port de la tenue à lieu dans l’entreprise. Les astreintes ne constituent
pas le temps de travail. Il s’agit du temps pendant lequel le travailleur tout en étant
hors de son lieu de travail est de garde, de consigne ou de permanence pour intervenir
à la demande de l’employeur.
Le code français du travail ne considère pas l’astreinte comme temps effectif du travail.
Il dispose que : « seul le temps d’intervention constitue le temps effectifs du travail ».
En droit congolais la question est réglée non pas par la loi mais par la pratique qui ne
considère pas l’astreinte comme un temps effectifs du travail, excepté le temps
d’intervention.
Toutefois lorsqu’elle revêt un caractère permanent, l’astreinte devient un temps de
travail dès lors qu’elle implique une mise à disposition permanente du travailleur qu’il y
ait prestation ou non.
L’astreinte ou le 1/3 temps est rémunéré par une prime dénommée « prime d’astreinte
ou de consigne ».
En France, la durée de travail est de 39 heures par semaine, elle est en voie d’être
ramené à 35 heures par semaine pour absorber le chômage.
La durée légale du travail est une référence en ce sens que l’employeur peut fixer
une durée supérieure à la durée légale pour répartir de façon inégale la durée de travail
à l’intérieur de la semaine.
Autrement dit elle ne constitue ni un maximum ni un minimum impératif.
L’employeur peut réduire le temps de travail, mais cette réduction ne peut entraîner
celle de la rémunération sinon elle s’analyse en une modification unilatérale du contrat.
Un travailleur ne peut pas exiger de travailler pendant 9 heures si l’horaire prévoit
moins d’heures de travail. Normalement le travail s’effectue sur 5 jours par semaine. Le
législateur a légalisé la semaine anglaise qui était en application dans la plupart des
entreprises.
c. L’horaire
DROIT DU TRAVAIL
106
La durée légale de travail prévue par l’article 119 du nouveau code du travail ne
s’applique pas aux cadres dirigeants et aux agents qui organisent librement leur travail,
aux marins et aux travailleurs à domicile.
Ceux- ci sont exclus du champs d’application de l’article 119 du nouveau code du
travail, de l’article 2 de l’arrêté ministériel 68/11 du 17 mai 1968 portant réglementation
de la durée de travail et fixation des modalités de rémunérations des heures
supplémentaires. Par cadre dirigeant, on entend les travailleurs investis du pouvoir de
prendre de manière autonome des décisions relatives à la marche de l’entreprise ou
ceux qui sont dotés des responsabilités leur conférant une liberté dans l’organisation de
leur travail sans qu’il y ait un contrôle quotidien. Il s’agit des cadres participant à la
direction de l’entreprise.
Les cadres dirigeants ne se confondent pas avec des cadres supérieurs qui sont soumis à
la réglementation du temps de travail.
Sont considérées comme cadres dirigeants : les délégués généraux, les directeurs
généraux et adjoints, les directeurs techniques, les directeurs financiers, les mandataires
sociaux. Les cadres dirigeants peuvent prester plus de 9 heures par jour. Cela est
DROIT DU TRAVAIL
107
a. Dépassement temporaire
2. Travaux urgents
Les travaux urgents pour prévenir les accidents imminents, sauver ou réparer le
matériel, les installations de l’entreprise pour sauver les récoltes ou denrées périssables,
peuvent être effectués en dépassement de la durée légale du travail.
DROIT DU TRAVAIL
108
Le dépassement est autorisé, sans limitation, pendant un jour. Il est limité à deux
heures maximum le jour suivant.
Ce dépassement n’est pas subordonné à l’accord de la délégation syndicale ou des
travailleurs. Toutefois, l’employeur en est tenu à informer l’inspecteur du travail. Et ce
dépassement donne droit à une rémunération (salaire).
b. Dépassement permanent
2. Equipes successives
Dans cette occurrence l’employeur est autorisé à faire travailler les travailleurs en
dépassement de la durée légale de travail en compensation des heures perdues.
Le dépassement ne peut aller au-delà de 156 heures par an
Et la durée journalière de travail ne peut dépasser 2 heures.
4. Travaux intermittents
En cas des travaux intermittents, les travailleurs peuvent être maintenus dans
l’entreprise en dépassement de la durée légale du travail.
Pour le personnel de gardiennage ou de surveillance la durée de présence
autorisée est de 60 heures par semaines.
DROIT DU TRAVAIL
109
Elle est de 72 par semaine pour les sentinelles et les veilleurs de nuit et de 54 heures par
semaine pour le personnel domestique.
Ces heures sont rémunérées sur la base de 9 heures de travail effectif journalier.
6. Soins médicaux
7. Travaux continuels
Pour les travaux continuels la durée légale du travail peut être dépassée à
concurrence de 56 heures par semaine et un repos compensateur de 48 par semaine
doit être accordé au travailleur.
L’autorisation de l’inspecteur du travail est obligatoire dans ce cas. Notons que les
travaux continuels et le travail dans les hôpitaux, cliniques et établissements de santé
donne, en cas de dépassement, lieu à un sursalaire.
DROIT DU TRAVAIL
110
DROIT DU TRAVAIL
111
§.3. Dérogation
DROIT DU TRAVAIL
112
Les jours fériés sont des jours de fêtes légales fixés par le pouvoir public. Il s’agit
des fêtes civiles et religieuses.
En droit congolais, le pouvoir de déterminer les jours fériés est dévolu au
Président de la République. Et l’article 123 du nouveau code du travail énonce à ce
sujet que : « le Président de la République fixe, par décret pris sur proposition du
ministre ayant le travail et la prévoyance sociale dans ses attributions, après avis du
Conseil National du Travail, la liste des jours fériés légaux. Le Ministère ayant le travail
et la prévoyance sociale dans ses attributions détermine par arrêté, pris après avis du
Conseil National du Travail le régime des jours fériés légaux. »
Les jours fériés ont beaucoup varié au Congo. Les jours fériés liés aux fêtes religieuses
ont été supprimés à l’exception du jour de noël. Idem, certaines fêtes légales ont été
supprimées suite au changement politique au Congo.
Ainsi, les jours des fêtes et les jours fériés sont :
1. le 1er janvier : Nouvel an
2. le 04 janvier : Martyrs de l’indépendance
3. le 16 janvier : mort de Mzee Laurent Désiré Kabila
4. le 17 janvier : Assassinat de Lumumba
5. le 01 mai : Fête du travail
6. le 17 mai : Prise de pouvoir par l’AFDL
7. le 30 juin : Fête de l’indépendance
8. le 1 août : journée des morts et des parents
9. le 25 décembre : Noël
Les travailleurs ne prestent pas pendant ces jours fériés, sauf s’ils prestent dans
les entreprises qui ne peuvent interrompre leurs activités.
Les jours fériés sont rémunérés malgré que les travailleurs ne fournissent pas
leurs prestations. L’article 93 du nouveau code de travail dispose à ce sujet que « la
rémunération est due pour le temps où le travailleur a effectivement fourni ses services ;
elle est également due lorsque le travailleur a été mis dans l’impossibilité de travailler du
DROIT DU TRAVAIL
113
fait de l’employeur ainsi que pour les jours fériés légaux, hormis le cas de Lock- out
déclenché conformément aux disposition légales ».
Dans l’hypothèse où un jour férié coïncide avec le samedi ou le dimanche, il est
avancé. Il a lieu le jour ouvrable précédent. Le système de pont existe dans certains
pays européens. Il consiste pour le travailleur à ne pas prester le jour qui est compris
entre le jour férié et le dimanche et ils font les ponts.
Lorsque les salariés travaillent le jour férié, ils ont droit à un sursalaire et le taux
applicable est de 100%.
DROIT DU TRAVAIL
114
La durée du congé est déterminée par l’article 141 du nouveau code du travail.
Elle est d’un jour ouvrable par mois de travail pour les travailleurs âgés de plus de 18
ans soit 12 jours par an et d’un jour ouvrable ½ par mois entier de travail pour les
travailleurs âgés de moins de 18 ans, soit 18 jours par an.
Un jour ouvrable supplémentaire de congé est accordé au travailleur tous les 5
ans lorsqu’il continue à prester pour le même employeur ou pour l’employeur
substitué.
Le législateur récompense ainsi la fidélité des travailleurs à leurs employeurs.
La durée légale de congé étant une durée minimale, les parties sont libres de
prévoir une durée plus longue.
L’article 24 de la convention collective interprofessionnelle nationale du 30/091995
accorde aux travailleurs âgés de moins de 18 deux jours ouvrables de congé par mois
entier de travail. Les conventions collectives d’entreprises prévoient également une
durée de congé plus longue. Par jour ouvrable, on entend les jours consacrés
habituellement au travailleur. Les jours de repos hebdomadaire et les jours fériés ne
sont pas de jours ouvrables et ne comptent pas comme jours de congé.
La durée de travail effectif à prendre en compte pour le calcul du congé comprend les
jours prestés et les jours assimilés aux jours prestés.
Les jours assimilés aux jours prestés sont : les jours de repos hebdomadaire, jours
de congé, jours fériés, les jours d’incapacité de travail due à une maladie professionnelle
ou à un accident de travail, les jours d’incapacité de travail dus à une maladie ordinaire
ou à un accident non de travail à concurrence de 180 jours, soit 6 mois.
Les jours de voyage pendant le congé ne comptent pas comme jours de congé. Cette
exclusion concerne uniquement les travailleurs engagés en dehors du lieu de travail et
qui se rendent pendant le congé au lieu d’engagement.
Par ailleurs, lorsque le travailleur en congé tombe malade, les jours de maladie
ne doivent pas être comptés comme jours de congé.
Cela se justifie par le fait que les jours de congé étant assimilés aux jours de travail, la
maladie qui entraîne une incapacité provoque une suspension du contrat et partant
celle du congé.
En cas de guérison, le travailleur prolongera le congé du nombre de jours de maladie et
devra en aviser l’employeur en justifiant la maladie.
Lorsque le travailleur tombe malade avant la date fixée pour le départ en congé,
le congé est retardé et ne sera pris en compte qu’après la guérison, si le contrat n’est pas
rompu.
En droit belge et français, les jours de maladie ne sont pas déductibles du congé.
Le congé se prend à une époque et peut dans certains cas être reporté.
DROIT DU TRAVAIL
115
1. Epoque
La date de prise de congé doit être fixée de commun accord par le travailleur et
l’employeur en tenant compte de la nécessité du fonctionnement de l’entreprise. La
date de prise de congé ne doit pas dépasser de 6 mois la date prévu pour son ouverture.
cfr l’article 140 du nouveau code du travail qui énonce que : « … la date du congé est
fixée de commun accord, sans toute fois que la prise effective du congé puisse dépasser
de 6 mois la date prévue pour son ouverture… ».
Le travailleur ne peut pas décider unilatéralement de son départ en congé même
si son droit est né, il doit se référer à l’employeur pour que de commun accord les deux
puissent fixer la date de prise de congé.
En pratique, les employeurs déterminent la date du congé de chaque travailleur.
Les travailleurs peuvent prendre le congé collectivement avec fermeture totale de
l’entreprise où à tour de rôle c’est à dire par roulement et c’est cette dernière formule
qui est d’application en droit congolais.
Il n’existe pas dans ce droit la période légale au cours de laquelle les congés doivent être
pris. Ceux-ci doivent tout simplement être pris dans un délai de 6 mois suivant l’année
au court de laquelle les prestations de service donnant lieu au congé ont été fournies.
En Belgique et en France la période légale au cours de laquelle les congés
doivent être pris va du 01 mai au 31 octobre, c’est la période d’été.
2. Report du congé
Le congé doit normalement être pris chaque année en une fois et non de façon
fractionnée. Il peut toute fois être reporté. Ce report est limité et partiel.
Il est reconnu au travailleur le droit de fractionner le congé et de reporter la
moitié du congé à l’année suivante.
L’alinéa 5 de l’article 140 du nouveau code du travail dispose que : « le travailleur ne
peut éventuellement cumuler que la moitié des congés acquis pendant une période de
deux ans ».
1. Le montant
Le congé étant une dispense de prester dont bénéficie le travailleur de par la loi,
ce dernier conserve durant cette période le droit à la rémunération qui prend le nom
d’allocations de congé ou pécules de congé.
Ce droit a son fondement dans l’article 142 du nouveau code du travail.
L’allocation de congé est calculée en prenant en compte la rémunération du
travailleur à la date du congé. Elle contient en plus du salaire principal, les primes, les
DROIT DU TRAVAIL
116
sursalaires, les commissions, les bénéfices payés au travailleur. Ceux-ci sont calculés sur
la moyenne des avantages payés au travailleur au cours de l’année à laquelle se rapporte
le congé. Sont exclus de l’allocation de congé, les indemnités payées au titre de
remboursement des frais et les primes annuelles
Le travailleur conserve les avantages en nature. Toutefois leur contre- valeur peut lui
être payé s’il en manifeste le désir. Le logement en nature ne peut être converti en
numéraire.
Le travailleur en congé perçoit les allocations familiales.
Les conventions collectives d’entreprises garantissent aux travailleurs une
allocation de congé substantielle.
2. Payement
L’allocation de congé doit être payée avant que le travailleur ne prenne le congé.
Cette obligation est mise à charge de l’employeur par l’article 145. Il est interdit au
travailleur vendre le congé.
Le non payement de l’allocation de congé et le paiement tardif de celle-ci son
passibles d’une amande de 20.000 Fc. (article 312 du nouveau code du travail)
La prise du congé par le travailleur étant difficile lorsque le contrat est rompu, le
législateur autorise le remplacement du congé par une indemnité compensatoire. (article
144 alinéa 1 du nouveau code du travail).
Le congé annuel s’analyse comme une dispense légale de prester dont bénéficie
le travailleur après une année de travail. Il n’emporte pas la suspension du contrat qui
demeure en vigueur. Au demeurant, il ne figure pas sur la liste des causes de suspension
du contrat établies par l’article 60 du nouveau code du travail.
L’article 68 du nouveau code du travail fait la différence entre la période de
congé et la période de suspension de contrat lorsqu’il dispose que : « sauf cas de prévus
à l’article 60, le préavis ne peut être notifié pendant la période de congé ni pendant la
suspension du contrat ».
L’interdiction de la notification de préavis pendant le congé procède de la
difficulté qu’il y a à combiner le congé qui présuppose un repos et le préavis qui exige
que le travailleur puisse fournir ses prestations.
DROIT DU TRAVAIL
117
Des congés spéciaux sont prévus par le législateur pour permettre au travailleur
de faire face à certains événements familiaux.
La durée de ces congés est fixée par l’article 146 du nouveau code du travail. Lorsqu’il
se marie, le travailleur a droit à deux jours ouvrables de congé. En cas d’accouchement
de son épouse, il a 2 jours ouvrables de congé.
Le décès du conjoint ou d’un parent allié au 1er degré lui donne droit à 4 jours ouvrables
de congé. Il a deux jours ouvrables en cas de décès d’un parent ou allié au second
degré. En cas de mariage d’un enfant, il a droit à un jour de congé. Il s’agit là d’une
durée minimale que la convention collective peut allonger. C’est ainsi que l’article 24 de
la convention collective interprofessionnelle nationale du 30 septembre 1995 porte la
durée de congé de mariage à 3 jours ouvrables et celle de congé de décès du conjoint ou
d’un parent du 1er degré à 6 jours ouvrables.
Lorsque les événements familiaux susmentionnés surviennent pendant le congé annuel,
les congés de circonstances ne sont pas déductibles. Certaines conventions collectives
disposent autrement c'est-à-dire accepte la déduction du congé des circonstances du
congé annuel. Les congés de circonstances doivent être pris au moment des événements
qui les justifient. La rémunération du travailleur est due par l’employeur pendant le
congé à concurrence de 15 jours ouvrables par an.
Au-delà de 15 jours la rémunération n’est pas due. L’article 146 du nouveau code du
travail interdit le fractionnement de congé de circonstance. Il en est de même de la
convention collective interprofessionnelle nationale. L’article 268 du nouveau code du
travail prévoit un congé d’éducation ouvrière de 12 jours par an au profit des délégués
syndicaux titulaires ou suppléants afin de participer au stage ou aux sessions de
formation organisées par plusieurs syndicats représentatifs au plan national. Il n’est pas
déductible du congé annuel.
DROIT DU TRAVAIL
118
femmes et des enfants, de leur sensibilité, de leur réceptivité, de leurs réactions. A cela
s’ajoute leur moindre force, il en est de même des enfants.
Ce régime est défini par les articles 128 à 132 du nouveau code du travail d’une
part et par les articles 4 à 23 de l’arrêté ministériel n° 68/ 13 du 17 mai 1968 d’autre
part.
1. Le temps de travail
La durée de travail effective des femmes est la même que celle des hommes.
Toutefois celle des femmes est assortie d’une ou plusieurs interruptions d’au moins
une heure au titre de repos si elle excède 4 heures de travail effectif par jour.
Le dépassement du temps légal du travail est limité à une heure par jour avec
comme conséquence que l’amplitude du temps de travail des femmes ne peut excéder
10 heures par jour.
Toutefois les femmes domestiques peuvent prester 54 heures par semaine. Il s’agit là
des heures de présence qui sont rémunérées sur la base de 9 heures de travail effectif
par jour. On les appelle « heure d’équivalence ». La femme qui allaite son enfant a droit
à deux repos d’une ½ heure par jour pour l’allaitement. Ces repos sont rémunérés.
2. Travaux prohibés
Les travaux excédant les forces des femmes et les travaux dangereux ou
insalubres pour elle sont interdits. Le transport manuel régulier des charges est interdit
aux femmes, excepté celui des produits agricoles. S’agissant du transport des produits
agricoles, on exclut le transport des bananes et des fruits de palmier.
Le transport manuel des charges excédant 20 kgs, le transport par wagonnet des charges
de plus de 500 kgs, le transport sur le véhicule à 3 ou 4 roues des charges de plus de 50
kgs, le transport sur brouette de charges de plus de 35 kgs et le transport sur charrette à
bras à 2 roues des charges de plus de 120 kgs sont interdits aux femmes.
Le transport des charges sur les bicyclettes leur est également interdit.
Il en est de même des travaux souterrains des mines et carrières, des réparations des
machines en marche, de fabrication ou de transport des substances explosives ou
inflammables, travaux de fabrication ou de réparation des accumulateurs électriques, de
vente à l’extérieur des magasins et boutiques après 20 heures et les travaux dans les
locaux fermés, du service électrique. Le travail de nuit est interdit aux femmes. L’article
125 du nouveau code du travail énonce à ce sujet que : « les femmes, les enfants de
moins de 18 ans et les personnes avec handicap ne peuvent pas travailler la nuit dans les
établissements industriels publics ou privés ». Les dérogations sont toute fois prévues
DROIT DU TRAVAIL
119
par l’article 15 de l’arrêté ministériel n° 68 /13 du 17 mai 1968. La notion de nuit est
également définie selon qu’elle s’applique aux hommes ou aux femmes. Pour les
hommes, la nuit est la période de temps comprise entre 19 heures et 5 heures. Elle se
définit par contre comme la période de temps comprise entre 19 heures et 7 heures
pour les femmes et les enfants. L’interdiction de certains travaux aux femmes porte
atteinte au principe de l’égalité de traitement entre la femme et l’ homme.
Cette discrimination est en voie d’être supprimée en Europe. La cour de justice de
l’Union Européenne la condamnait car elle est contraire à la directive de 1976 sur
l’égalité professionnelle, la convention 89 de l’Organisation Internationale du Travail
prohibant le travail de nuit des femmes devant être abrogé. Que doit être la situation des
femmes en droit congolais ?.
1. Temps de travail
La durée de travail des enfants âgés de 15 ans est limitée à 4 heures par jour. Par
contre la durée de travail des enfants âgés de 16 à 17 ans est la même que celle des
adultes. Toutefois son dépassement est interdit. Elle est assortie d’un ou de plusieurs
repos d’une heure par jour. Au terme de l’article 126 du nouveau code du travail, le
repos journalier des enfants et des personnes avec handicap entre deux périodes de
travail est d’une durée de 12 heures consécutives au moins. Tous les enfants ne doivent
pas travailler la nuit, le samedi et le dimanche sauf dérogation. Le travail de nuit n’est
permis que dans les entreprises familiales où sont employées les membres d’une même
famille.
2. Travaux prohibés
Les enfants ne peuvent pas être employés pour le transport régulier manuel des
charges, excepté le transport des semences, des feuilles et fruits, le transport des
bananes et des fruits de palmier. Ils ne peuvent prester pour transporter, porter, traîner,
pousser les charges excédant 15 kgs pour les garçons et 10 kgs pour les filles
Les travaux dangereux et insalubres sont également interdits aux enfants.
L’employeur est obligé à faire travailler les salariés dans les conditions
convenables. ( cfr leçon ci- dessus)
DROIT DU TRAVAIL
120
1. Le comité d’hygiène
A . Composition du comité
B. Attributions du comité
DROIT DU TRAVAIL
121
Au terme de l’art 178 du nouveau code du travail, l’employeur est obligé à fournir
aux travailleurs et à leurs membres de familles malades, les soins médicaux, dentaires
chirurgicaux, hospitaliers, pharmaceutiques, des lunettes et les appareils d’orthopédie.
Cette obligation procède de la préoccupation du législateur de garantir aux travailleurs
les soins médicaux gratuits dès lors qu’il n’existe pas des mutuelles devant les prendre en
charge. Cette obligation grève lourdement le budget des employeurs. L’employeur
dispense des soins médicaux aux travailleurs dans son service médical, dans un service
médical commun ou dans un service médical externe.
Les membres de la famille du travailleur admis aux soins médicaux à charge de
l’employeur sont ceux qui habitent avec lui et qui n’exercent pas une profession
lucrative.
DROIT DU TRAVAIL
122
Les employeurs qui utilisent moins de 100 travailleurs sont obligés à recourir
pour les soins de ceux- ci à une formation médicale externe ou à un médecin externe.
Une convention devra être conclu entre l’employeur et la formation médicale
considérée et doit être soumise à l’avis du chef de division provincial du travail et du
médecin provincial sauf si l’Hospital choisi appartient à l’Etat.
La création du service médical autonome ou du service médical commun est
subordonnée à l’approbation de l’inspecteur provincial du travail ; une autorisation
provisoire valable pour 12 mois peut être accordée par le chef de division provincial du
travail.
S’il est vrai que l’employeur est tenu de faire soigner les travailleurs, ceux-ci ne
sont pas par contre obligés à se faire soigner dans les formations médicales de
l’employeur ou dans celles choisies par lui. Ils conservent leur liberté médicale et
peuvent se faire soigner ailleurs.
Toutefois le remboursement par l’employeur des frais médicaux risque de poser
problème lorsque les frais à rembourser sont trop élevés par rapport aux soins reçus ou
par rapport aux soins dispensés par l’employeur. Perçu dans les années fastes comme
une liberté théorique, elle est devenue réelle ces dernières années suite à l’incapacité des
employeurs de faire soigner leurs travailleurs. Incapacité due aux difficultés
économiques qui les accablent et les empêchent de pourvoir leurs hôpitaux en
médicaments.
DROIT DU TRAVAIL
123
§.1. Historique
DROIT DU TRAVAIL
124
La liberté syndicale est à la fois une liberté individuelle et une liberté collective
1. Liberté individuel
2. Liberté collective
Les travailleurs ont le droit de créer un syndicat. L’article 230 du nouveau code
du travail le proclame en énonçant que : « les travailleurs et les employeurs tels que
définis à l’article 7 du présent code ont le droit de se constituer en une organisation
ayant exclusivement pour objet, l’étude, la défense, et le développement de leurs intérêts
professionnels ainsi que le progrès sociale économique et moral de leurs membres ».
L’exercice de la liberté syndicale a pour conséquence l’existence d’un multi
syndicalisme c'est-à-dire de plusieurs syndicats.
DROIT DU TRAVAIL
125
DROIT DU TRAVAIL
126
Les délégués sont élus dans chaque établissement par les travailleurs qui
oeuvrent dans cet établissement. Au premier tour, les candidats sont présentés par le
syndicat dont le champ d’activité englobe l’établissement. Si le second tour a lieu, les
candidats sont présentés par le syndicat et par les électeurs. Le second tour est organisé
lorsque le nombre des suffrages exprimés n’est pas supérieur à la ½ du nombre des
électeurs inscrits. Les listes de candidats sont remises à l’employeur au moins 6 jours
ouvrables avant la date de l’élection. Elles sont publiés au moins 3 jours ouvrables avant
cette date.
L’élection a lieu au scrutin de liste avec représentation proportionnelle sans vote
préférentiel. Elle est organisée par l’employeur ou à défaut, par l’inspecteur du travail.
Le scrutin est clos au 1er tour lorsque le nombre des suffrages exprimés excède la ½ du
nombre des électeurs inscrits. Au second tour le scrutin est clos quelque soit le nombre
de suffrages exprimés.
A l’issue de l’élection, un procès-verbal est dressé par l’employeur dont un exemplaire
est adressé, dans un délai de 3 jours, à l’inspecteur du travail et un autre au Ministère du
travail et de la prévoyance sociale
Seuls les travailleurs oeuvrant dans l’établissement peuvent être élus comme
délégués des travailleurs. Ils doivent toutefois être âgés d’au moins 21 ans et avoir une
ancienneté dans l’entreprise d’au moins 6 mois. Ils doivent également, depuis 5 ans,
DROIT DU TRAVAIL
127
n’avoir pas été condamné à une peine d’emprisonnement de plus d’un an ou avoir été
condamné pour avoir contraint un travailleur à participer à un mouvement de grève ou
pour avoir empêché la reprise du travail. Les travailleurs qui exercent la fonction de
direction sont inéligibles. Il s’agit ici des directeurs, des chefs de filiales, succursales, de
département, les fondés de pouvoir, directeurs juridiques, du personnel etc..
Il s’agit de tout celui qui prend de manière indépendante les décisions influençant le
fonctionnement de l’entreprise.
§.4. L’électorat
DROIT DU TRAVAIL
128
DROIT DU TRAVAIL
129
En cas de simples erreurs de comptages des voies ou de répartition des sièges, il rectifie
l’erreur et proclame les résultas corrigés. Lorsque l’inspecteur rejette le recours, le
travailleur a le droit d’introduire un recours hiérarchique auprès du Ministre du travail
et de la prévoyance sociale qui doit statuer dans un délai de 15 jours.
En cas de rejet du recours par le Ministre ou en cas de silence de celui- ci, le
travailleur peut saisir le tribunal du travail du ressort dans les 10 jours ouvrables à
compter du rejet du recours ou de l’expiration du délai prévu pour introduire le
recours. L’action judiciaire n’est pas suspensive des résultats de l’élection.
En cas d’annulation de l’élection, l’employeur doit organiser une nouvelle
élection dans un délai de 30 jours après que la décision d’annulation soit devenue
définitive.
DROIT DU TRAVAIL
130
Résumé
NB. Le délégué est élu et pas nommé ni coopté. Le nombre de délégué est fonction du
nombre des travailleurs. L’élection comprend 2 tours. Au 1er tour seul le syndicat
présente les candidats. Au second tour, le syndicat et les travailleurs (électeurs)
présentent leurs candidats. La délégation syndicale n’a pas de personnalité juridique.
C’est un groupe des gens composé de représentant des travailleurs. Les délégués
s’ingèrent dans la gestion de l’entreprise. Mais cela ne présuppose pas qu’il y a
cogestion. La gestion est entre les mains de l’employeur, sauf par l’économat où la
gestion est partagée à l’employeur et aux travailleurs par le biais de la délégation
syndicale. Ce délégué siège au comité de gestion. C’est pourquoi la décision prise dans
le comité de gestion lient les travailleurs parce que ayant participer par le biais de la
délégation
DROIT DU TRAVAIL
131
§.1. Définition
DROIT DU TRAVAIL
132
La convention collective doit être écrite et rédigée en français. Elle doit contenir
les mentions suivantes : les noms et qualités des contractants et signataire l’objet, le
champ d’application, les modalités de paiement de cotisation par les travailleurs
adhérant aux syndicats contractants, les règles applicables en cas d’incapacité de
l’employeur d’assurer aux travailleurs les conditions normales de travail, le mode de
règlement des conflits, le lieu et la date de conclusion et la date d’entrée en vigueur sans
oublier sa signature par les parties contractantes.
La convention doit être faite en autant d’originaux qu’il y a des parties. C’est la règle du
double que consacre le code civil congolais L III
Un employeur ou un syndicat de travailleurs non partie à une convention collective peut
y adhérer 6 mois après son entrée en vigueur.
Toutefois, ils ne peuvent la dénoncer qu’après deux ans.
DROIT DU TRAVAIL
133
DROIT DU TRAVAIL
134
DROIT DU TRAVAIL
135
On explique cette situation par le privilège du préalable dont ils jouissent et qui les
autorisent à agir d’abord et à attendre ensuite d’être assignés en justice.
Le recours judiciaire est prévu en matière de litiges individuels du travail et en matière
de conflit collectif du travail.
§.1. Définition
DROIT DU TRAVAIL
136
DROIT DU TRAVAIL
137
Les décisions d’appel peuvent faire l’objet de pourvoi en cassation. Soulignons que le
législateur congolais n’organise pas les Cours du travail et ce contrairement aux
législateurs belges et français.
En Belgique, il existent des tribunaux du travail et les Cours du Travail qui ne jugent
que les litiges du travail. Lorsque le juge répressif est saisi des faits infractionnels commis
par le travailleur, le juge social saisi par le travailleur d’une action contre l’employeur est
tenu de surseoir à statuer jusqu’à ce que le tribunal pénal ait vidé sa saisine.
Il s’agit de l’application de l’adage « le criminel tient le civil en état ».
Avant d’être soumis au tribunal, les litiges individuels doivent être portés devant
l’inspecteur du travail du ressort pour une tentative de conciliation.
L’article 298 du nouveau code du travail énonce à ce sujet que : « les litiges individuels
ne sont pas recevables devant le Tribunal du Travail s’ils n’ont été préalablement
soumis à la procédure- de conciliation, à l’initiative de l’une des parties, devant
l’Inspecteur du Travail du ressort »
L’inspecteur organise les séances de conciliation. Il convoque les parties et tente
la conciliation. En cas de conciliation, il dresse un procès verbal d’accord ou de
conciliation qui est signé par les parties litigeantes et revêtu de la formule « exécutoire
par le président des tribunaux du travail ». Lorsque la conciliation échoue, il dresse un
procès-verbal de non conciliation.
Lorsque l’employeur refuse de comparaître devant l’Inspecteur du Travail, ce dernier
dresse un procès- verbal de carence qui vaut procès verbal de non conciliation.
Le refus de comparaître devant l’Inspecteur du Travail constitue une infraction qui est
punie d’amende. Fort du procès verbal de non conciliation, l’ancien travailleur peut
saisir le tribunal compétent.
DROIT DU TRAVAIL
138
Les actions judiciaires découlant du contrat du travail sont régies par les
dispositions particulières en matière de prescription.
Leurs périodes de prescription sont fixées par l’article 317 du nouveau code du
travail. Les actions en paiement du salaire, des indemnités et de gratification se
prescrivent par un an à compter de l’exigibilité de ceux- ci.
Les actions en paiement de frais de voyage et de transport se prescrivent par deux ans
après l’ouverture du droit au voyage en cours d’exécution du contrat ou après la rupture
de ce dernier.
Les autres actions se prescrivent par 3 ans à compter des faits qui les fondent. La
prescription a pour effet d’éteindre l’action et les tribunaux ne peuvent la recevoir et
l’examiner.
Après la prescription, l’obligation contractuelle change de nature et devient une
obligation naturelle ou morale qui ne peut faire l’objet d’un jugement.
L’obligation naturelle ou morale ne peut être exécutée que volontairement par le
débiteur. La prescription en matière du travail a un caractère libératoire absolu. Elle
n’est pas fondée, en ce qui concerne le salaire, sur la présomption de paiement. La
prescription peut être interrompue par la citation en justice ou l’arrêté des comptes
intervenu entre l’employeur et le travailleur et comportant le solde dû à ce dernier et
non encore payé, la réclamation du travailleur introduite auprès de l’employeur par
lettre recommandée avec accusé de réception et par la réclamation du travailleur
introduite auprès de l’inspecteur du travail compétent.
Lorsque l’inspecteur dresse un procès verbal de non conciliation, la prescription
reprend son cours après un délai de 12 mois, courant à compter de la réception par la
partie concernée du procès verbal de non conciliation.
En réalité le travailleur ayant obtenu un procès verbal de non conciliation a l’obligation
de saisir le Tribunal dans un délai de 12 mois à compter de la réception du Procès –
Verbal de non conciliation Quid s’il ne le fait pas pendant ce temps ?.
En dépit de l’expiration de ce délai, il peut toujours saisir le tribunal. Son procès- verbal
de non conciliation n’a toutefois aucune incidence en matière de prescription.
Le tribunal ne doit pas soulever d’office l’exception de prescription. Seul le travailleur
ou l’employeur selon le cas peuvent l’invoquer. Si le travailleur ou l’employeur n’évoque
pas la prescription, ils sont censés y avoir renoncé et le tribunal recevra l’action.
DROIT DU TRAVAIL
139
DROIT DU TRAVAIL
140
dossier dans les 10 jours ouvrables qui suivent son ouverture, à défaut la commission est
remplacée par une autre commission.
Lorsque la commission prend la question en délibérée, elle doit se prononcer
dans les 5 jours qui suivent et elle propose des pistes de solution aux parties en conflit.
Lorsque les parties trouvent un accord, le Président de la commission dresse un procès
verbal d’accord signé par tous les membres de la commission et par les parties ou leurs
représentants et chaque partie reçoit une ampliation de ce procès verbal d’accord. Une
copie du procès verbal est adressée à l’Inspecteur du Travail et les procès-verbaux sont
remis gratuitement aux parties et à l’Inspecteur du Travail.
En cas de désaccord, la commission formule des recommandations motivées aux parties
et les parties ont un délai de 7 jours pour former opposition à ces recommandations.
S’il y a opposition le litige subsiste et s’il n’y a pas opposition les recommandations
deviennent exécutoires.
DROIT DU TRAVAIL
141
La sécurité sociale s’analyse comme une branche du Droit Social qui étudie les
risques professionnels et les risques sociaux que court le travailleur dans l’exercice ou à
l’occasion de l’exercice du travail subordonné. (Maladies, invalidité, chômages,
vieillesse etc.. Pour bien appréhender son objet il sied d’entrée de jeux de retracer son
évolution historique.
DROIT DU TRAVAIL
142
DROIT DU TRAVAIL
143
stagiaires et les agents de la colonie. Elle garantissait les soins médicaux et une indemnité
en cas d’incapacité du travail ou de décès.
A cette assurance s’est ajoutée l’assurance d’invalidité et le régime de sécurité
sociale des noirs fut institué à partir du 01/07/1950, il couvrait les accidents du travail,
les maladies professionnelles, les charges de famille, la vieillesse et l’invalidité. Le
chômage des européens était également couvert
Après l’accession du Congo à l’indépendance, les régimes de sécurité sociale
applicable aux blancs et celui applicable aux noirs ont été remplacés par un régime
unique institué par le décret organique de la sécurité sociale du 29/06/1961 en vigueur
aujourd’hui.
La gestion de ce régime unique a été confiée à un seul organisme dénommé
I.N.S.S.
La crise économique qui a suivit en 1974 a augmenté dans les pays européens
les dépenses de sécurité sociale et a diminué les recettes destinées à les couvrir
Cette situation a conduit les dits pays à chercher les voies et moyens pour
maîtriser la croissance des dépenses sociales par des revalorisations limitées des
prestation de vieillesse et de prestation familiale.
Et en matière d’assurance maladie par d’éventuelles désocialisations de la prise en
charge et de renvoie aux patrimoines individuels.
Elle a également entraîné l’allégement des cotisations et l’aménagement des pensions
anticipées ou des préretraites
Au plan juridique, le financement de la sécurité sociale s’est fiscalisé.
Sur le plan international, la sécurité sociale a été évoquée dans plusieurs textes
juridiques tel que la charte de l’atlantique du 12/ 08/ 1941, la déclaration de
Philadelphie du 10 /05/ 1944, la charte des Nations Unies, la déclaration universelle des
droits de l’homme et la convention n° 102 du 1952 de l’Organisation Internationale du
Travail.
.
CHAPITRE II : CONCEPTIONS DE LA SECURITE SOCIALE ET LEURS
IMPLICATIONS
SECTION 1 : NOTIONS
La sécurité sociale est l’ensemble des règles juridiques destinées à protéger tout
ou partie de la population contre les conséquences de certains événements sociaux. La
définition de ces événements varie d’un système à l’autre. L’article 1 du décret-loi
organique de la sécurité sociale du 29 / 06/ 1966 appréhende la sécurité sociale comme
un service qui couvre les prestation en cas d’accident du travail et maladies
DROIT DU TRAVAIL
144
DROIT DU TRAVAIL
145
§ 2. Aspect économique
§ 3. Aspect juridique
DROIT DU TRAVAIL
146
que les travailleurs assurés ne payent rien en contrepartie de prestation promise par
l’INSS
De plus, l’obligation de les affilier incombe à leur employeur et non à eux-
mêmes. Les parties contractantes de ces assurances sociales sont les employeurs et
l’INSS à l’exclusion des travailleurs qui sont de simples bénéficiaires
Le problème est quelque peu différent en matière de pension dans laquelle
la cotisation est supportée par l’employeur et les travailleurs dans la même proportion.
Les personnes assurées sont les travailleurs régis par le code du travail, les
bateliers et les marins. (Cfr article 2 du décret – loi du 29 juin 1961). Sont également
bénéficiaires de la sécurité sociale, les élèves des écoles professionnelles ou artisanales et
les apprentis, leur assujettissement à cette assurance résulte de l’ordonnance 72- 111 du
21/02/1972.
Les anciens assurés peuvent à la fin de leur assujettissement obligatoire
conclure le contrat d’assurance de risque de vieillesse avec l’INSS. Ils doivent pour ce
faire, avoir été affiliés auprès de l’INSS pendant au moins 5 ans et faire la demande dans
les 6 mois qui suivent la fin de l’affiliation obligatoire. Cette faculté est reconnue aussi
aux fonctionnaires publics.
Le conjoint de l’assuré et les enfants à charge de l’assuré sont également
couverts.(article 27 du décret-loi organique du 29/06/1961 et l’article 32 idem)
L’article 27 du décret-loi organique susvisé dispose à ce sujet que : « lorsque l’accident
du travail est suivi du décès de la victime, ses ayants droit bénéficient des rentes de
survivant »
Sont considérés comme ayant droit :
a). la veuve monogame non divorcé à la condition que le mariage soit antérieure à la
date de l’accident ou s’il est postérieur, qu’il ait lieu six mois avant le décès et dans les
mêmes conditions.
b) les enfants célibataires à charge de la victime.
Les ascendants et les collatéraux ne sont pas considérés par le décret-loi organique
susvisé comme des ayants droit.
DROIT DU TRAVAIL
147
a. Accident du travail
DROIT DU TRAVAIL
148
b. Accident de trajet
A l’origine, l’accident sur le chemin du travail n’était pas couvert par la sécurité
sociale. C’est pendant la seconde guerre mondiale qu’il l’a été. Sa couverture était
justifiée par le danger que courait le travailleur en se rendant au travail en temps de
guerre.
L’accident de trajet était fondé sur la solidarité sociale.
A la fin de la guerre, la couverture de l’accident de trajet par la sécurité sociale a été
maintenue dans la plupart des pays et instauré dans d’autres.
Il en a été de même au Congo
L’art 20 du décret loi organique susvisé dispose que :« Est également considéré comme
accident du travail , l’accident survenu à un travailleur pendant le trajet de sa résidence ,
du lieu même où il prend ordinairement son repas, au lieu où il effectue son travail,
perçoit sa rémunération et vice versa dans la mesure où le parcourt n’ a pas été
interrompu ou détourné pour un motif dicté par un intérêt personnel ou indépendant
DROIT DU TRAVAIL
149
de l’emploi. Il en est de même des accidents survenus pendant les voyages dont les frais
sont supportés par l’employeur ».
L’accident de trajet est généralement, de circulation pendant qu’il se rend au travail, une
attaque par un chien enragé ou par un bandit.
Pour que l’accident soit considéré comme accident de trajet, il doit survenir au temps
normal du trajet. Si les détours privent le travailleur du bénéfice de l’assurance sociale,
il n’en va pas de même de détours personnels motivés par les besoins de la vie courante.
( ex : sur le chemin du travail, le travailleur fait un détour pour payer la facture de la
SNEL, ce détour est protégé)
L’accident de trajet est traité différemment de l’accident de droit commun.
DROIT DU TRAVAIL
150
d. Cotisation
e. Réparation
DROIT DU TRAVAIL
151
Elle est due à la victime lorsque le degré d’incapacité est de 15% au moins. Lorsque ce
degré est inférieur à 15%, la victime a droit à une allocation d’incapacité égale à 3 fois le
montant de la rente correspondant au degré d’incapacité de la victime.
Cette allocation est payée en une fois. Les rentes d’incapacité sont révisables avant cinq
ans en cas d’incapacité due à un accident de travail et avant 10 ans en cas d’invalidité
due à une maladie et avant 15 ans en cas d’invalidité du à la silicose.
En cas de décès de la victime, une rente de survivant est payée à ses ayants droit
qui sont :
- la veuve ou le veuf ;
- et les enfants célibataires à charge.
Pour que la veuve ou le veuf ait droit à la rente, le mariage contracté avec la victime doit
être antérieur à la date d’accident ou de la maladie. Si le mariage est postérieur à
l’accident, il doit avoir été célébré au moins 6 mois avant le décès du travailleur.
La veuve ou le veuf à droit à 20 % de la rémunération servant de base au calcul de rente
d’incapacité permanente.
La veuve ou le veuf perd le droit à la rente en cas de remariage. A la place, on lui
alloue une allocation égale à 12 fois le montant mensuel de la rente.
Les enfants quant à eux, ont droit, chacun, à 15 % de la rémunération servant de base
au calcul de la rente d’incapacité permanente.
§ 2. La charge de famille
Chaque travailleur a droit aux allocations familiales pour chaque enfant à charge.
Elles lui sont payées par l’employeur et ce, en numéraires.
En cas d’existence du régime de compensation, les employeurs se font
rembourser par l’INSS. Ce remboursement est subordonné au paiement de la cotisation
par l’employeur.
Les allocations peuvent, sur décision du Ministre du Travail être payées à la
mère. Leur montant est déterminé par le Président de la République.
Le cumul des allocations familiales est interdit. Cela signifie que lorsque les
époux travaillent, ils ne peuvent pas percevoir tous les deux, les allocations familiales au
titre des mêmes enfants. Celles-ci sont payées à l’un d’entre eux et de préférence au
père des enfants
Cette interdiction ne concerne que les allocations familiales légales. Les allocations
familiale extra- légales, c'est-à-dire celles octroyées par l’employeur au-delà du taux légal
sont cumulables. Cela s’explique par leur nature salariale. Les allocations familiales sont
destinées à compenser les charges que les travailleurs supportent pour élever leurs
enfants. Les allocations familiales sont incessibles et insaisissables sauf pour les dettes
alimentaires.
DROIT DU TRAVAIL
152
§.3. La vieillesse
La vieillesse est prise en charge par l’INSS qui octroi une pension de vieillesse ou
de retraite aux salariés assurés qui cessent de travailler à l’âge de 60 ans pour les
femmes et à l’âge de 65 ans pour les hommes.
Pour bénéficier de la pension de retraite, le travailleur doit avoir été assuré
pendant au moins 60 mois, c’est à dire 5 ans au cours de 40 derniers trimestres civils
soit 10 ans précédant le trimestre au cour duquel il a atteint l’âge d’admission à la
pension.
La cotisation en matière de pension est repartie entre l’employeur et le travailleur à
concurrence de 3,5 % des rémunérations soumises à cotisation pour l’employeur et à
concurrence de 3% desdites rémunérations pour le travailleur.
La quote-part du travailleur est retenue par l’employeur sur rémunération du précité et
est payée à l’INSS.
Le montant annuel de la pension de retraite est égal à autant de 60ème de la
rémunération mensuelle moyenne que l’assuré compte des moins d’assurance sans
pouvoir être inférieur au salaire minimum légal annuel le plus élevé.
Celui qui a moins de 60 mois d’assurance, a droit à une allocation unique égale à 10 fois
le montant annuel de la pension de retraite à laquelle il aurait eu droit.
La rémunération mensuelle moyenne est obtenue en divisant par 60 le totale des
rémunérations soumises à la cotisation perçue par l’assuré au cours de 60 derniers mois
d’assurance.
Voir les articles 41, 42, et 43 de la loi- organique du 29 juin 1960, à lire.
DROIT DU TRAVAIL