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Observateur décident de se retirer105 et le choix est validé par le vote du conseil de

surveillance (11 voix pour et 9 abstentions) le 28 juin106. Le 2 novembre, le rachat du


journal par le trio est entériné107,108. Le groupe Le Monde est alors contrôlé par la
société Le Monde libre qui possède 64 % du capital, cette société étant détenue par
les trois hommes d'affaires ainsi que par le groupe de presse espagnol Prisa109.
Les circonstances de la vente du journal ont été dénoncées par un article du Monde
diplomatique, Comment « Le Monde » fut vendu, en juin 2011110.
Le 14 septembre 2010, Le Monde annonce qu'il porte plainte contre X pour « violation
du secret des sources » après que les services secrets français (Direction centrale du
renseignement intérieur, DCRI) ont été mis à contribution par l'exécutif pour identifier
la source d'un journaliste de la rédaction. Bernard Squarcini, directeur de la DCRI, le
reconnaît dans un entretien au Nouvel Observateur : il a ordonné un « éclairage
DCRI » sur des fuites provenant du ministère de la Justice au sujet de l'affaire Woerth-
Bettencourt, une enquête qui peut être considérée comme une atteinte au secret des
sources, protégées par la loi, et donc à la liberté de la presse.
Le 15 décembre 2010, Éric Fottorino est révoqué de la présidence du directoire du
groupe Le Monde et de sa fonction de directeur de la publication, pour divergences de
point de vue avec les actionnaires. Il est remplacé par Louis Dreyfus à la présidence
du directoire111,112 et par Érik Izraelewicz, le 7 février 2011, comme directeur des
rédactions du groupe. Ce choix est ratifié le 10 février par les journalistes avec 74 %
des voix113,114 mais Érik Izraelewicz meurt, le 27 novembre 2012, à l'âge de 58 ans,
victime d'une crise cardiaque au siège même du Monde115. Après un intérim d'Alain
Frachon116, Natalie Nougayrède est proposée le 1er mars 2013 à ce poste par les trois
principaux actionnaires du groupe. Elle devient la directrice du Monde après un vote
positif de la Société des Rédacteurs du journal117 pour six ans. Son tandem avec Louis
Dreyfus reçoit pour mission de « placer la révolution numérique au cœur de leurs
mandats »118
Cela provoque rapidement une crise avec la rédaction. En février 2014, un mouvement
de contestation est déclenché dans le journal par l'annonce d’un plan de mobilité
prévoyant le passage vers la version numérique d’une cinquantaine de postes et la
suppression d'un certain nombre de rubriques (Logement et exclusion, Économie
sociale et solidaire, Banlieue...)119,120. Le 6 mai, sept membres de la rédaction en chef
du Monde — François Bougon, Vincent Fagot, Julien Laroche-Joubert, Damien
Leloup, Cécile Prieur, Françoise Tovo et Nabil Wakim — démissionnent et
dénoncent « des dysfonctionnements majeurs, ainsi qu'une absence de confiance et
de communication avec la direction de la rédaction »121,122. Trois jours plus tard, Vincent
Giret et Michel Guerrin, les deux adjoints de la directrice du Monde, démissionnent mis
en cause par une partie de la rédaction qui demande leur départ 123. En l'absence de
soutien des actionnaires124, Natalie Nougayrède jette l'éponge et démissionne de son
poste125,126. Dans un texte envoyé à l’AFP127, elle explique n’avoir « plus les moyens
d’assurer en toute plénitude et sérénité » ses fonctions.
Le 28 mai, un nouvel organigramme est mis en place128 : Gilles van Kote est promu
membre du directoire et directeur du Monde par intérim par le trio Bergé-Niel-Pigasse
dans l'attente d'un vote de la Société des rédacteurs du Monde (SRM) tandis
que Jérôme Fenoglio devient directeur des rédactions.
Le 6 octobre 2014, Le Monde lance une nouvelle formule voulue « plus claire et plus
aérée », selon son directeur général Louis Dreyfus129.

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