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ISBN : 978-2-200-63253-3
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Dédicace
Avant-propos
Introduction
3 Puissance et hégémonie
1. Qu’est-ce que la puissance ?
1.1 Le paradoxe de la puissance en EPI
1.2 La puissance relationnelle en EPI
2. La théorie de la stabilité hégémonique
2.1 L’hégémonie américaine
2.2 Qu’est-ce que la théorie de la stabilité hégémonique ?
2.3 Les organisations internationales et l’hégémonie
3. La puissance structurelle
4. Le soft power
Bibliographie
Le projet d’écrire ce livre est né lors d’un séjour en tant que professeur
invité à Sciences Po Paris en 2019-2020. J’en profite ici pour remercier
Frédéric Ramel, Christian Lequesne, Bertrand Badie, Alain Dieckhoff,
Thierry Balzacq et Guillaume Devin pour leur accueil dans mon alma
mater. Je remercie également Delphine Allès de m’avoir invité à rencontrer
les étudiants de l’INALCO afin de discuter avec eux des grandes questions
de l’économie politique internationale.
Je remercie également tous ceux qui, malgré leurs horaires très chargés,
ont accepté de relire et de commenter des chapitres de ce livre. Ainsi que
ceux qui m’ont fait parvenir des références, des articles ou des
compléments d’information.
Ma gratitude va spécialement à Anne Sophie Bourg pour sa redoutable
efficacité ainsi qu’à toute son équipe chez Armand Colin/Dunod pour
m’avoir pris en main dans la production de cet ouvrage.
Introduction
Objectifs
L’EPI est apparue dans les années 1970 en Grande-Bretagne et aux États-
Unis, puis par la suite un peu partout dans le monde. Pourquoi alors ? Dans
les années 1960 et 1970, plusieurs facteurs internationaux ont contribué à la
croissance de l’EPI en tant que domaine de recherche universitaire. La
perception de déclin des États-Unis, du moins en termes relatifs, combinée
à l’émergence de nouveaux géants économiques tels que l’Allemagne et le
Japon, a suscité une série de débats sur la nature de l’hégémonie
américaine.
La période de l’après-guerre a également été marquée par une vague
d’indépendances parmi les anciennes colonies européennes. À partir de la
Conférence de Bandung en 1955, ces pays nouvellement indépendants ont
appelé à la mise sur pied d’un autre ordre économique international. Ces
pays sont progressivement devenus membres de diverses organisations
internationales, ce qui a rendu plus difficiles, non seulement pour les États-
Unis, mais aussi pour les grandes puissances européennes, l’exercice d’un
leadership sur la scène internationale et l’adoption de normes permettant de
parvenir à un consensus au sein de ces organisations.
D’autres facteurs ont contribué au décollage de l’EPI. Le premier choc
pétrolier en 1973, les problèmes de croissance économique et de stagflation
dans les années 1970, la crise de la dette des pays d’Amérique latine,
comme le Mexique, le Brésil et l’Argentine dans les années 1970 et 1980,
ont suscité une grande inquiétude quant à la stabilité économique
internationale. À cela s’ajoutent l’interdépendance économique et
l’internationalisation des grandes entreprises. Avec l’effondrement de
l’Union soviétique et le développement accéléré des nouvelles technologies
de l’information, l’EPI a atteint un point de basculement dans les
années 1990. L’explosion des études sur la mondialisation a permis à l’EPI
de s’institutionnaliser durablement dans les universités autour du monde
(voir figure 1.1). Ainsi, les débats sur l’interdépendance économique, la
mondialisation et le déclin de la puissance américaine ont marqué la
naissance de l’EPI comme discipline académique. Malgré son âge
relativement jeune, l’EPI a depuis connu une croissance spectaculaire. C’est
maintenant une discipline universitaire avec un ensemble cohérent de
concepts, de théories, de programmes de recherche et d’ouvrages de
référence [Paquin, 2008, 2013, 2016, 2020].
colonial alors que l’Allemagne n’en avait qu’un très petit. Avec le déclin de
la Grande-Bretagne au début du xxe siècle, l’Allemagne espérait une
redistribution des sphères d’influence qui refléterait son statut de puissance
montante. Cette nouvelle ambition allemande allait entraîner des rivalités
croissantes avec l’Empire britannique. Le stade le plus élevé du capitalisme
est donc l’impérialisme monopolistique qui donne lieu à des politiques
étrangères agressives et à la guerre. L’histoire de l’EPI d’inspiration
marxiste consiste donc à étudier l’expansion du capitalisme dans le monde
et les nouveaux moyens d’exploitation.
Les marxistes ont théorisé depuis longtemps la mondialisation. En effet,
dans le Manifeste du Parti communiste publié en 1848 par Karl Marx et
Friedrich Engels, on peut lire très explicitement ce qui est généralement
entendu par l’expression « mondialisation » de nos jours. Ce que Marx et
Engels nomment la bourgeoisie représente ce que de très nombreux auteurs
associent à la mondialisation depuis les années 1990 (voir Focus ci-
dessous).
Synthèse
Notions clés
Lectures conseillées
Objectifs
• Comprendre qu’il n’y a pas de consensus sur ce qu’est la mondialisation ainsi que sur
ses effets.
• Connaître les différentes perspectives théoriques sur la mondialisation.
• Maîtriser les caractéristiques fondamentales de ces différentes perspectives.
1. Les globalistes
La perspective globaliste est dominante parmi les spécialistes de la
mondialisation. Les tenants de cette approche soutiennent que
la mondialisation contemporaine s’étend de 1945 à nos jours et qu’elle
s’accélère pour atteindre des niveaux inédits dans les années précédant la
crise financière de 2008. Certains spécialistes, comme Dani Rodrik de
l’Université Harvard, parlent même d’« hyperglobalisation » pour décrire
cette période. Depuis, la mondialisation de l’économie se maintient à un
niveau élevé malgré un léger recul depuis 2008. Selon eux, les sceptiques
sous-estiment les effets de la mondialisation contemporaine.
Les globalistes mettent fondamentalement l’accent sur les aspects
économiques et financiers de la mondialisation. Pour eux, la mondialisation
contemporaine favorise une dénationalisation progressive des économies en
raison de la création de réseaux transnationaux de production, de chaînes de
valeur mondiales et de processus de libéralisation dans le secteur du
commerce et de la finance internationale. Dans ce monde nouveau, les
gouvernements sont de plus en plus impuissants par rapport aux marchés
mondiaux, au monde de la finance et aux entreprises multinationales.
Parmi les globalistes, on note des différences considérables entre les
auteurs. Certains tendent à amplifier, à exagérer diront certains, les effets de
la mondialisation et à tenir des propos alarmistes notamment sur la capacité
des pays occidentaux à s’adapter à la hausse de la concurrence mondiale.
Depuis que Richard Cooper a popularisé le concept d’interdépendance
économique en 1968, de très nombreux travaux sur la mondialisation
insistent en effet sur la vulnérabilité croissante ou le déclin de l’État face à
la mondialisation [Cooper, 1968]. Dès 1969, Charles Kindleberger affirme
par exemple que « l’État-nation comme entité économique tire presque à sa
fin » [Kindleberger, 1969].
Pour Thomas Friedman [2010], chroniqueur aux affaires étrangères du
New York Times et auteur de l’ouvrage le plus vendu sur la mondialisation,
La Terre est plate, ceci signifie que la compétition est désormais réellement
mondiale et que les frontières et la distance ne sont plus des facteurs aussi
déterminants qu’autrefois [Friedman, 2010]. Kenichi Ohmae souligne pour sa
part dès 1990 que l’on vit désormais dans un monde sans frontières. Dans
son livre The Borderless World, qui a suscité bien des débats sur la
mondialisation, l’auteur affirme que l’économie mondiale devient si
puissante qu’elle a déjà touché la majorité des consommateurs et des
entreprises dans le monde et qu’elle a fait disparaître l’importance des
frontières nationales traditionnelles. Dans un second ouvrage, The End of
the Nation State, il soutient que l’État-nation est en déclin au profit des
États-régions, comme Singapour, qui représentent des entités plus
fonctionnelles dans l’économie mondiale [Ohmae, 1990, 1995].
Plusieurs autres auteurs sont plus nuancés en ce qui concerne la
mondialisation et ses conséquences. Cette nouvelle réalité est même perçue
favorablement par les auteurs de tendance libérale, puisque la
mondialisation accroît la liberté de choix et la taille du marché mondial,
donc la prospérité. En effet, la mondialisation représente aussi une occasion
pour développer les économies et favoriser la croissance, même si on
dénonce de plus en plus ouvertement l’augmentation des inégalités sociales
et les faiblesses des mécanismes de redistribution de la richesse, notamment
aux États-Unis. Paul Krugman, Joseph Stiglitz et Paul Samuelson, tous
lauréats du Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en
mémoire d’Alfred Nobel, s’inquiètent de la mondialisation et de ses effets
sur l’emploi, les salaires et les inégalités [Krugman, 2019 ; Stiglitz, 2017 ;
Samuelson, 2004].
Cela dit, il existe un consensus entre les globalistes pour soutenir que la
mondialisation contemporaine est plus importante que les phases
précédentes et qu’elle limite davantage la marge de manœuvre des
gouvernements. Pour la majorité des globalistes, la mondialisation restreint,
parfois sévèrement, le répertoire d’actions des gouvernements, car
l’intervention de l’État s’exerce dans un cadre territorial délimité, les
frontières nationales, alors que la mondialisation est par définition un
phénomène qui se produit au-delà des frontières.
1.1 Les deux mondialisations
Depuis trente ans, de nombreux chercheurs, comme Kenichi Ohmae, Susan
Strange ou encore Thomas Friedman, ont présenté la mondialisation comme
un phénomène radicalement nouveau dans l’histoire humaine. De nos jours
cependant, la majorité des globalistes reconnaissent, avec l’avancée de la
recherche, que ce n’est pas vraiment le cas. Puisque les globalistes tentent
de privilégier comme moteur de la mondialisation les manifestations
économiques et financières de cette dernière, certains auteurs parlent, eux,
de deux mondialisations : la première entre 1870 et 1914, et la seconde de
1945 à nos jours.
L’indice de l’ouverture commerciale (trade openness index), qui est
défini par Our World in Data comme la somme des exportations et des
importations mondiales divisée par le produit intérieur brut (PIB) mondial,
passe de 17,6 % du PIB mondial en 1870 à 18 % en 1914, une petite
augmentation de moins de 2 %. Après la Première Guerre mondiale
jusqu’en 1945, cet indice chute pour s’établir à 10,1 % en 1945, un énorme
recul de 44 % depuis 1914. Après la Seconde Guerre mondiale, il est en
forte progression. Le ratio s’établit à 39,5 % en 1980, soit une augmentation
fulgurante de 120 %. L’hypermondialisation des années 1990 et 2000 fait
grimper l’indice à 61 % en 2008, une hausse cette fois de 54 %. Juste avant
la récession de 2008, jamais l’indice n’avait été aussi élevé dans l’histoire
humaine. La récession de 2008 a eu pour effet notable de renverser la
tendance. En effet, l’indice de l’ouverture commerciale descend à 53,5 % en
2017, soit un recul d’environ 12 % depuis 2008.
Selon les globalistes, la première mondialisation se caractérise par le
décloisonnement entre les marchés internes et internationaux, ce qui
favorise une montée de l’interdépendance économique et financière. Quels
sont les moteurs de cette première mondialisation ? Comme pour la seconde
mondialisation, qui débute dans la période de l’après-Seconde Guerre
mondiale, des innovations technologiques et politiques sont à l’œuvre.
L’amélioration de la marine à vapeur et l’invention des paquebots
transocéaniques et du chemin de fer au xixe siècle permettent une plus
grande circulation autour du globe. Elles accélèrent la cadence et diminuent
le temps de parcours qui permet de rejoindre tous les continents. Ces
innovations technologiques entraînent une baisse des coûts de transport. Le
coût de transport d’une tonne de marchandise qui fait par exemple la
navette entre Marseille et la Chine, est ainsi divisé par cinq entre 1870
et 1900 [Berger, 2003].
L’information circule également beaucoup plus rapidement. Lors de la
bataille de Waterloo en 1815, les Rothschild utilisaient des pigeons
voyageurs pour obtenir de l’information. Avant la création du premier câble
transatlantique dans les années 1860, une lettre pouvait prendre jusqu’à
trois semaines pour circuler entre New York et Londres. À partir de 1914,
l’invention du télégraphe, s’appuyant sur celle de l’électricité, a permis de
raccourcir de beaucoup les délais, le télégraphe étant presque aussi rapide
qu’Internet de nos jours. Cette compression du temps et de l’espace
provoquera une convergence des prix entre le Vieux et le Nouveau
Continent. L’invention du téléphone au début du xxe siècle ne fait
qu’accélérer le mouvement.
Cette ouverture s’explique par des innovations politiques et
institutionnelles dont la mise sur pied d’un système international basé sur
les principales puissances coloniales, la Grande-Bretagne au premier chef.
Le développement des colonies et l’extension du commerce européen des
biens, du capital, des idées et des valeurs représentent une caractéristique
fondamentale de cette période qui est profondément marquée par
l’hégémonie britannique et la domination européenne sur le monde.
La révocation des lois sur les céréales (Corn Laws) en 1846 marque
l’avènement de la philosophie libérale sur le plan économique en Grande-
Bretagne. Ce pays allait devenir « l’atelier du monde » et se faire le
promoteur de la libéralisation des échanges, afin de profiter de sa
supériorité technologique et industrielle. En 1840, le nombre de produits
visés par un tarif douanier était de 1 146, comparativement à 48 en 1860.
De ce nombre, seulement 36 produits protégeaient l’industrie britannique
alors que 12 représentaient une taxe sur les produits de luxe qui servait
essentiellement à fournir des revenus à l’État [Brawley, 1988, p. 204]. En
1860, la Grande-Bretagne et la France concluent un traité de libre-échange,
le traité Cobden-Chevalier, qui diminue les tarifs douaniers entre les deux
pays. Ce traité introduit pour la première fois le principe de « la nation la
plus favorisée » dans le commerce international. La conclusion de ce traité
entraîna des politiques plus libérales en Europe.
Or déjà, dans les années 1870, la crise économique fait plonger l’appui
populaire pour ce genre d’initiative et le sentiment protectionniste gagne
l’Europe. En Allemagne, le gouvernement souhaitait protéger l’influence
économique et politique de l’aristocratie prussienne. Bismarck réunit autour
de lui une coalition, celle du fer et du grain, afin de protéger les agriculteurs
et les industriels de la concurrence internationale.
Ces politiques produiront un effet domino protectionniste en Europe. La
Grande-Bretagne imposera vers 1890 l’apposition de l’origine sur un
produit importé, le fameux « Made in Germany », afin d’inciter les
Britanniques à consommer la production locale. En 1892, la France adopte
la loi Méline qui exige une hausse des tarifs douaniers. Même si la période
est qualifiée de « belle époque » ou « d’âge d’or » du libéralisme, les tarifs
constituent toujours des obstacles importants aux échanges. La plupart des
pays industrialisés, à l’exception de la Grande-Bretagne et des Pays-Bas,
ont même haussé le niveau de leurs tarifs afin de protéger l’économie
locale. En 1913, le tarif moyen en Allemagne et au Japon était de 12 %, en
France de 16 % et aux États-Unis de 32,5 % [Maddison, 1989, p. 41]. La
Première Guerre mondiale, l’épidémie de grippe espagnole de 1918, les
instabilités du système monétaire international, la crise de 1929 et la forte
montée du protectionnisme en réaction à la crise conduisent à une fermeture
du commerce international.
2. Les transformationnistes
Contrairement aux globalistes, les transformationnistes ne limitent pas
fondamentalement les effets de la mondialisation aux aspects économiques
et financiers. Pour eux, la mondialisation est un phénomène beaucoup plus
vaste : elle est la force centrale qui se cache derrière les rapides
changements sociaux, économiques et politiques qui reconstruisent les
sociétés modernes et l’ordre mondial [Held et al., 1999 ; Badie, 2020 ;
Scholte, 2005]. Pour Anthony Giddens, la mondialisation représente une
puissante force transformative qui est responsable de ce « chambardement »
massif des sociétés, des économies, des institutions de gouvernance et de
l’ordre mondial [Giddens, 1999].
3. Les sceptiques
Pour les sceptiques, les analyses de la mondialisation faites par les
globalistes et les transformationnistes relèvent de l’exagération. Et si la
mondialisation contemporaine est largement exagérée, ses effets présumés
sur la marge de manœuvre des États le sont également. Les données
empiriques ne confirment pas les hypothèses du retrait de l’État dans les
sphères économique et sociale, hypothèses qui sont pourtant largement
admises dans le discours public et une bonne partie de la recherche
universitaire. Selon les sceptiques, la perspective globaliste sous-estime le
pouvoir persistant des États de réguler l’économie nationale et
internationale. Plutôt que d’être « hors de contrôle », les forces du marché
sont structurées et soumises au pouvoir régulateur des gouvernements. Bref,
les États souverains ne sont pas les victimes passives de
l’internationalisation des marchés, ils en sont, au contraire, les principaux
architectes. Le déclin présumé de l’État est largement un mythe et de
nombreux États sont plus puissants de nos jours qu’ils ne l’ont jamais été
dans leur histoire.
Synthèse
• Il y a maintenant plus de trente ans que des auteurs font des recherches
systématiques sur la mondialisation. Depuis, les débats ont été vigoureux et les
affirmations excessives du début des années 1990 ont été révisées.
• Plus personne ne croit que la mondialisation est un phénomène radicalement
nouveau, même s’il est vrai que les débats restent importants entre ceux qui
soutiennent que la mondialisation est un phénomène de très forte intensité qui
transforme considérablement l’économie mondiale et l’intervention de l’État, et ceux qui
avancent que les effets de la mondialisation relèvent de l’exagération, parce que les
États-nations sont plus importants qu’autrefois, que l’État-providence est généralement
mieux financé de nos jours qu’en 1990 et que le niveau de taxation des pays de
l’OCDE est globalement plus élevé qu’il ne l’a jamais été. Du côté de l’emploi, dans les
mois précédant la pandémie, deux pays de l’OCDE sur trois étaient à un niveau
d’emploi jamais égalé.
• En somme, la mondialisation est un phénomène important, mais on n’a pas assisté à
la fin de l’État-nation, de l’État-providence ou même de la démocratie. De plus, la
mondialisation n’est pas uniquement un phénomène économique et financier, comme
l’ont bien démontré les transformationnistes, elle transforme aussi l’ordre mondial et la
capacité de l’État d’influencer la politique mondiale.
• Parmi les principales perspectives théoriques de l’EPI présentées au chapitre 1, à
l’exception des réalistes qui sont globalement des sceptiques de la mondialisation, les
autres perspectives théoriques (les libéraux, les néomarxistes, l’École britannique) sont
davantage du côté des globalistes et souvent également des transformationnistes.
Notions clés
Lectures conseillées
Berger S., 2003, Notre première mondialisation, Paris, Le Seuil, « République des
idées ».
Friedman T., 2010, La Terre est plate, Paris, Tempus Perrin.
Held D. et al. (eds), 1999, Global Transformation, Politics, Economics and Culture,
Cambridge, Polity Press.
McGrew A. et Held D. (eds), 2007, Globalization Theory: Approaches and
Controversies, Cambridge, Polity Press.
Paquin S., 2021, La mondialisation : une maladie imaginaire, Montréal, Presses de
l’Université de Montréal.
Rodrik D., 2018, La mondialisation sur la sellette : plaidoyer pour une économie saine,
Paris, De Boeck.
Chapitre 3
Puissance et hégémonie
Objectifs
3. La puissance structurelle
Pour la perspective néogramscienne et celle de l’École britannique autour
de Susan Strange en EPI, les analyses de la puissance américaine et de la
stabilité hégémonique négligent une dimension fondamentale : la puissance
ne s’inscrit pas seulement dans une interaction, elle est également
structurelle. La perspective néogramscienne puise sa source dans les
travaux du théoricien italien d’inspiration marxiste Antonio Gramsci. Selon
ce dernier, le pouvoir d’une classe dominante ne repose pas simplement sur
la menace de la coercition, mais également sur sa capacité à étendre son
pouvoir idéologique par l’intermédiaire d’un ensemble d’institutions, que ce
soit le système d’éducation, les médias ou encore l’Église. La classe
dominante acquiert ainsi un pouvoir hégémonique sur la société lorsque ces
institutions ne remettent pas en question son pouvoir et lorsqu’elles
défendent de surcroît les intérêts de cette dernière en cherchant à maintenir
l’ordre lors de contestations populaires. Gramsci explique l’échec des
marxistes italiens dans les années 1920 par leur incapacité à instaurer un
bloc contre-hégémonique au sein de la société italienne.
L’approche hégémonique néogramscienne en EPI projette sur la scène
internationale ces idées. En résumé, les néogramsciens soutiennent que,
depuis 1945, se construit un ordre hégémonique à la suite de la capacité des
États-Unis, la puissance dominante, à énoncer les normes de l’ordre
souhaité dans des termes universels et qui sont compatibles avec les intérêts
des autres États. L’hégémonie américaine n’est pas une simple relation
impériale, mais plutôt un « leadership par consentement ». Cette forme de
domination politique n’est pas perçue comme telle par ceux qui la
subissent. La puissance dominante réussit plutôt à faire en sorte que les
autres adhèrent à cet ordre, parfois au prix de certains sacrifices. Une fois
instaurée, l’hégémonie néogramscienne ne se maintient pas dans une
relation de pouvoir relationnelle, mais structurelle. Les organisations
internationales comme la Banque mondiale, le FMI ou l’OMC deviennent
des organes de diffusion des intérêts de la puissance hégémonique. La
dimension idéologique est très forte, elle transcende les États pour former
un véritable ordre social international. Les individus, les ONG, les
organisations internationales s’identifient à cet ordre et en défendent les
fondements. Dans ce contexte, le déclin relatif des États-Unis depuis les
années 1970 n’est pas fondamental, puisque l’hégémonie américaine
s’appuie sur de très nombreuses institutions.
Pour l’École britannique en EPI et sa doyenne Susan Strange, puisque la
puissance se définit principalement comme étant la capacité de maintenir ou
de perturber l’ordre dans le système international, comme c’est le cas chez
les théoriciens réalistes, les questions de sécurité priment sur tous les autres
aspects comme la création de richesse, la liberté ou la justice. Il n’est ainsi
pas surprenant que, pour les réalistes, le principal objet de préoccupation et
d’études soit la relation entre les États puisque ce sont historiquement ces
derniers, mais pas exclusivement, qui avaient la capacité de perturber et de
maintenir cet ordre. Cependant, si la puissance est définie comme la
capacité de créer ou de détruire la richesse et d’influencer des éléments
comme la justice et la liberté, il faut alors prendre en considération, et
même prioriser, l’étude d’autres acteurs que l’État et élargir la conception
de la sécurité.
Il est absurde, dans le contexte des années 1980 et 1990, selon Strange,
d’affirmer que la puissance des États-Unis décline, car on vit dans un
monde où l’économie, la finance, le savoir et la communication façonnent
davantage la puissance structurelle que le volet militaire. Les États-Unis
formeraient plutôt un « empire non-territorial » organisé autour de grandes
entreprises multinationales. Selon Strange, dans la compétition entre
l’URSS et les États-Unis, l’Empire soviétique s’est développé selon une
logique politique, territoriale et militaire classique, alors que la puissance
américaine s’est déterritorialisée pour dépasser le cadre militaire afin
d’avoir une dimension économique, financière et culturelle.
Contrairement à l’URSS, qui a atteint le niveau de superpuissance en
s’appuyant essentiellement sur sa puissance relationnelle, les États-Unis ont
atteint le niveau de superpuissance en bâtissant leur puissance structurelle.
Ils n’ont pas lamentablement échoué sur les plans économique, financier et
social. L’URSS a perdu la bataille à cause de son boulet territorial et ne
pouvait plus rivaliser avec la puissance déterritorialisée et la force de
pénétration de l’influence de l’hégémonie américaine. L’hégémonie
américaine est davantage comparable à l’hégémonie romaine, dont le secret
de la résilience résidait dans sa capacité à faire participer les élites locales à
la gestion de l’Empire. Le gouvernement américain réussit cela, car sa
bureaucratie impériale s’étend, au-delà de Washington DC, à l’ensemble
des organisations internationales mises sur pied après la Seconde Guerre
mondiale, que ce soit le FMI, la Banque mondiale ou l’OMC.
L’erreur fondamentale de ceux qui croient que la puissance améri- caine
décline est d’adopter une conception exclusivement relationnelle de la
puissance. Or, selon Strange, deux types de pouvoir peuvent s’exercer dans
l’EPI : la puissance structurelle et la puissance relationnelle. Mais, nous dit
Strange, dans le jeu compétitif entre les États et les entreprises, c’est de plus
en plus la puissance structurelle qui prévaut.
La puissance structurelle représente selon Strange : « la capacité de
façonner et de déterminer les structures de l’économie politique globale au
sein de laquelle les autres États, leurs institutions politiques, leurs
entreprises économiques et leurs scientifiques et autres experts doivent
opérer. […] En résumé, la puissance structurelle confère le pouvoir de
décider comment les choses doivent être faites, le pouvoir de façonner les
cadres au sein desquels les États, les gens ou les entreprises interagissent.
Le pouvoir relatif de chaque joueur dans une relation est influencé par le
fait qu’un des joueurs détermine l’environnement de l’interaction » [nous
traduisons Strange, 1988, p. 24-25]. Pour Strange, la puissance structurelle a
quatre dimensions qui ne sont pas hiérarchiques et qui sont en interaction :
la sécurité, la production, la finance et le savoir. Et selon Strange, ce sont
les États-Unis qui possèdent, sans conteste, la puissance structurelle la plus
élevée. Ils sont au sommet de cette structure de puissance, ce qui leur
permet d’influencer le monde selon leurs intérêts. On pourrait ajouter aux
propos de Strange que même si le pouvoir de la Chine est à la hausse dans
ces quatre dimensions, notamment dans le domaine de la production, les
États-Unis demeurent toujours en 2021 la plus grande puissance mondiale.
4. Le soft power
Joseph Nye soutient également que la conception de la puissance en
relations internationales ne doit pas reposer uniquement sur la puissance
relationnelle. Pour Nye, le plus puissant n’est pas tant celui qui a la plus
forte capacité militaire, mais celui qui possède la capacité de rallier autour
de lui la plus grande coalition, de contrôler l’information et de déterminer
l’ordre du jour dans les grandes organisations internationales, par exemple.
Selon Nye, le pouvoir représente « la capacité d’atteindre le résultat espéré
et d’être en mesure, si cela est nécessaire, de changer le comportement des
autres afin d’y arriver » [Nye, 2002, p. 4].
Pour Nye, la puissance doit être décomposée en hard et soft power. Une
utilisation équilibrée et stratégique des deux représente le smart power. Le
hard power définit le pouvoir de contrainte, de commandement et de
coercition. Il repose sur une ressource tangible, la force militaire. Or, selon
Nye, dans un système international interdépendant, l’utilisation de la force
n’est plus aussi efficace. La puissance n’est pas aussi fongible que par le
passé, lorsqu’une puissance économique était également une puissance
militaire. La puissance militaire donnait à l’État la capacité d’acquérir des
ressources grâce à l’utilisation de la force. De nos jours, l’usage de la force
est devenu trop onéreux et dangereux pour les grandes puissances. Le hard
power est également moins efficace parce que la bombe nucléaire rend
périlleuse l’utilisation de la force.
Dans ce contexte, le soft power prend de l’importance. Il est une forme
de puissance plus douce, non coercitive et moins concrète. Il représente un
pouvoir de séduction qui repose sur des ressources intangibles comme la
culture, le savoir, les institutions, les idées et qui permet à son détenteur de
faire en sorte que les autres acteurs cherchent à l’imiter. Il permet à l’État
qui le détient de « structurer une situation de telle sorte que les autres pays
font des choix ou définissent des intérêts qui s’accordent avec les siens »
[Nye, 1990, p. 173]. Les éléments constitutifs du soft power sont moins
tangibles que ceux du hard power, mais son utilisation est largement moins
coûteuse que celle de la force militaire. Les répercussions sont également
plus positives. Si les objectifs à atteindre avec le soft power sont les mêmes
que pour le hard power, c’est-à-dire faire en sorte que les autres États
fassent ce que l’État qui est détenteur de ce soft power veut, les moyens
sont cependant différents. La diffusion des valeurs par les organisations
internationales ou encore par la prédominance des États-Unis dans le
domaine de la communication et des nouvelles technologies renforce le soft
power américain.
Pour Nye, la diffusion de la puissance dans le système international est
comme un jeu d’échecs à trois paliers. Le premier est celui des forces
armées où les États-Unis dominent clairement. Le second échiquier est lié
aux rapports économiques. Le pouvoir s’y partage entre les États-Unis,
l’Europe, le Japon et désormais la Chine. Finalement, sur le troisième
échiquier, celui des relations transnationales et des acteurs non étatiques, le
pouvoir est dispersé et échappe largement au contrôle des gouvernements.
En 2015, dans son livre Is the American Century Over ? Joseph Nye
explique pourquoi le « siècle américain » est loin d’être terminé, et ce que
les États-Unis doivent faire pour conserver leur avance à une époque où la
politique de puissance est de plus en plus diffuse. Selon ce dernier, les
capacités militaires, économiques et de soft power des États-Unis
continueront à dépasser celles de leurs plus proches rivaux pendant les
décennies à venir.
Synthèse
Notions clés
Lectures conseillées
Allison G., 2019, Vers la guerre. L’Amérique et la Chine dans le piège de Thucydide ?
Paris, Odile Jacob.
Badie B., 2019, L’hégémonie contestée : Les nouvelles formes de domination
internationale, Paris, Odile Jacob.
Ikenberry G. J., 2020, A World Safe for Democracy. Liberal Internationalism and the
Crisis of the Global Order, Yale, Yale University Press.
Keohane R., 2015, Après l’hégémonie. Coopération et désaccord dans l’économie
politique internationale, Bruxelles, Éditions de l’Université de Bruxelles.
Kindleberger C., 1988, La grande crise mondiale 1929-1939 (traduction), Paris,
Economica.
Strange S., 2011, Le retrait de l’État : La dispersion du pouvoir dans l’économie
mondiale, Paris, Temps présent.
Chapitre 4
Objectifs
Synthèse
Notions clés
Institution internationale – organisation internationale – régime international –
Organisation mondiale du commerce – GATT – évolution du régime commercial
mondial depuis 1945 – coopération internationale.
Lectures conseillées
Objectifs
Synthèse
• Les questions liées aux monnaies et à la finance internationale sont au cœur des
relations de pouvoir en EPI. Les débats et conflits qui les entourent viennent interroger
le « qui obtient quoi, quand et comment ? ». La régulation intergouvernementale mise
sur pied après la Seconde Guerre mondiale n’a jamais fonctionné comme ses
créateurs l’avaient souhaité. Le FMI n’a pas réussi à asseoir son autorité politique et
les vices de conceptions du système rendront ce dernier insoutenable pour les
Américains qui choisiront unilatéralement de mettre fin au système avec le Nixon
Shock.
• En raison de ce choix de la puissance hégémonique, nous sommes passés d’un
système centralisé fortement régulé à un système décentralisé où chaque pays fixe
son propre cadre de taux de change, alors que les valeurs des principales devises sont
déterminées par les marchés. En matière de monnaie et de finance internationale,
Susan Strange avait vu juste : les forces impersonnelles du marché sont plus
puissantes que les gouvernements qui sont censés conserver l’autorité politique sur le
système.
• Malgré tout, lorsque des crises sévères surviennent, comme en 2008, le rôle des
banques centrales, notamment de la Fed, est fondamental. Cette crise a également
procuré un nouveau rôle au FMI. En somme, si les marchés sont plus puissants que
les gouvernements, ils ont cependant besoin d’interventions de l’État afin de corriger
les défaillances du système.
Notions clés
Lectures conseillées
Aglietta M. et Moatti S., 2016, Le FMI, de l’ordre monétaire aux désordres financiers,
Paris, Economica.
Eichengreen B., 2011, Un privilège exorbitant. Le déclin du dollar et l’avenir du système
monétaire international, Paris, Odile Jacob.
Eichengreen B., 2019, Globalizing Capital: A History of the International Monetary
System, 3e éd., Princeton, Princeton University Press.
Stiglitz J., 2016, L’Euro : Comment la monnaie unique menace l’avenir de l’Europe,
Paris, Les Liens qui libèrent.
Tooze A., 2018, Crashed. Comment une décennie de crise financière a changé le
monde, Paris, Les Belles Lettres.
Chapitre 6
Objectifs
Depuis sa fondation dans les années 1970, les travaux en EPI se sont
interessés au rapport entre la mondialisation de l’économie et de la finance
et la guerre, ce qui a eu pour effet de donner une lecture nouvelle de ces
questions qui remontent à plusieurs siècles. Le commerce international est-
il facteur de paix ? L’interdépendance économique, en augmentant les coûts
de la guerre pour l’ensemble des partenaires, favorise-t-elle une pacification
des relations internationales ? Le commerce entre les pays produit-il des
« mœurs douces » comme le croyait jadis Montesquieu ? Dans son projet de
paix perpétuelle, Kant soutenait que les « constitutions républicaines », les
échanges commerciaux et un système de droit et d’organisations
internationales pouvaient être les éléments constitutifs d’une paix durable.
Kant croyait que ces trois éléments, à la base de sa fédération pacifique, se
consolideraient dans le temps et mèneraient à un monde plus pacifique. Ce
temps est-il venu ?
En EPI, la majorité des auteurs libéraux répondent par l’affirmative,
même si certains demeurent très nuancés. Pour les libéraux, la thèse selon
laquelle la mondialisation économique et financière favorise la paix a été
testée empiriquement puisque l’Europe a été largement pacifiée de 1871 à
1914. Le retour du mercantilisme et les deux conflits mondiaux représentent
la démonstration sans équivoque de la supériorité de l’approche de la paix
par le doux commerce. C’est ce constat qui a amené les principales
puissances de la planète à s’entendre pour libéraliser les échanges après
1945, pour favoriser la démocratisation et créer le système onusien.
Mais de nombreux auteurs, notamment les réalistes en EPI, soutiennent
volontiers le point de vue exactement inverse : le commerce international,
en multipliant les contacts entre les acteurs, peut être une source de
désaccord, de rivalité et ainsi être une force qui pousse vers les conflits.
L’interdépendance économique a pour effet que des chocs économiques
extérieurs sont répercutés en politique intérieure, ce qui nourrit le
nationalisme économique et le populisme. Selon certains, le problème
fondamental avec la théorie de la paix par le doux commerce est que la
Première Guerre mondiale s’est produite malgré l’important degré
d’interdépendance qui existait entre les pays européens. L’interdépendance
économique n’a donc pas empêché le déclenchement de la guerre.
L’approche de la paix par le doux commerce n’a pas non plus su prévenir
les nouvelles menaces à la sécurité comme le cyberterrorisme. Pour de
nombreux auteurs, un des mythes qui s’est effondré avec les tours du World
Trade Center est cette idée que la mondialisation représente une nouvelle
forme de « destinée manifeste » qui diffuse la liberté politique et la
croissance économique partout dans le monde.
Synthèse
• Si on ne peut souscrire au déterminisme de la thèse de la paix kantienne et de la paix
par le doux commerce, force est de constater que l’on assiste à une baisse
tendancielle du nombre de guerres depuis déjà assez longtemps. Depuis 1945, la
tendance est encore plus nette : des régions autrefois belliqueuses, comme l’Europe,
sont largement pacifiées et la guerre y semble aujourd’hui impensable.
• Pour les réalistes classiques, l’absence de guerres majeures depuis 1945 ne
représente pas une paix perpétuelle, mais plutôt une période de trêve ou de transition
entre deux guerres. Pour plusieurs auteurs, comme Waltz, la mondialisation n’est pas
un phénomène nouveau puisque les pays européens étaient déjà très mondialisés à la
veille de la Première Guerre mondiale. L’interdépendance commerciale n’a pas
empêché la guerre. En somme, les relations internationales ne sont pas réellement
affectées par la mondialisation économique. Les réalistes sont pessimistes pour
l’avenir. La puissance hégémonique, les États-Unis, est condamnée à disparaître tôt ou
tard et, dans cette optique, la croissance de la Chine pose un véritable problème.
Selon ces auteurs, la Chine cherchera inévitablement à devenir le nouvel hégémon, ce
qui pourrait entraîner le système international dans une spirale de conflits, de
récessions et de guerres.
• Pour les libéraux en EPI, la nature des relations internationales est fondamentalement
différente depuis 1945. La mondialisation de l’économie, de la finance, la
démocratisation et l’institutionnalisation de la scène internationale provoquent un effet
systémique qui favorise la paix.
Notions clés
Lectures conseillées
Barbieri K., 2005, The Liberal Illusion: Does Trade Promote Peace? Michigan,
University of Michigan Press.
Devin G. (dir.), 2009, Faire la paix : la part des institutions internationales, Paris,
Presses de Sciences Po.
Keynes J. M., 1933, « De l’autosuffisance nationale », The Yale Review, 22, traduit et
reproduit dans Alternatives économiques/L’Économie politique, 2006, no 31.
Martin P., Mayer T. et Thoenig M., 2006, La mondialisation est-elle un facteur de paix ?
Paris, Presses de l’École normale supérieure.
Paquin S., 2013, « Économie et relations internationales », in Balzacq T. et Ramel F.
(dir.), Traité des relations internationales, Paris, Presses de Sciences Po.
Bibliographie
Z-Access
https://wikipedia.org/wiki/Z-Library
ffi
fi