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directeur du journal Éric Fottorino démissionnent en bloc90.

Ce dernier revient sur sa


décision le 4 janvier 200891 et devient président du directoire le 25 janvier 200892. Cela
provoque la démission de Jean-Michel Dumay, qui claque la porte de la société des
rédacteurs du Monde (SRM) en dénonçant un « marchandage indigne»93.
Le même mois, le journal est condamné par un tribunal de Barcelone, à 300 000 euros
de dommages-intérêts pour avoir publié un article jugé diffamatoire évoquant les
pratiques du dopage au FC Barcelone94.
Le quotidien perd 15 millions d'euros sur la seule année 2007, sa diffusion a baissé de
10 % en 4 ans et ses recettes publicitaire de 40 %95. Aux difficultés s'ajoute le
mécontentent suscité par le recrutement de Françoise Fressoz l'éditorialiste politique
du concurrent et les journalistes votent massivement une grève pour 8 avril 200896.
Le groupe, qui reste endetté, doit se réorganiser. En avril 2008, il met en vente la
société éditrice des Cahiers du cinéma, les Éditions de l'Étoile, achetée en janvier
2009 par le groupe d'édition d'art Phaidon. Le groupe vend également sa branche
jeunesse, composée de Fleurus presse et de Junior hebdo, à Héros et Patrimoine, une
société détenue par Financière de loisirs et par le fonds d'investissement américain
Open Gate Capital. Fin 2008, il cède la librairie religieuse La Procure pour trois à
quatre millions d'euros.
Années 2009-2018 : le trio Bergé-Pigasse-Niel[modifier | modifier le code]
En mai 2009, Éric Fottorino reproche sa « vantardise et sa frénésie » à Nicolas
Sarkozy dans un éditorial, ce qui provoque une crise avec les actionnaires. Le
milliardaire Vincent Bolloré, ami du chef de l’État, annonce qu’il cesse de faire imprimer
son quotidien gratuit Direct Matin sur les rotatives du Monde. Le Journal du dimanche,
qui appartient au milliardaire Arnaud Lagardère, autre ami de Nicolas Sarkozy, fait
savoir qu’il change d’imprimerie. Enfin, Les Échos, propriété du milliardaire Bernard
Arnault, lui aussi ami personnel du président, dénonce le contrat souscrit avec
l’imprimerie dont Le Monde est propriétaire. Pour Éric Fottorino, « le pouvoir tentait de
nous asphyxier par la voie industrielle ». Dans la même période, une enquête
du Monde signale le rôle central de la banque BNP Paribas dans le capitalisme de
connivence français, citant plusieurs fois son PDG, Michel Pébereau. Cet épisode
entraîne le refus de BNP Paribas, pourtant banque historique du Monde, d'aider le
quotidien en grave difficulté. Pour Éric Fottorino, « sans doute n’était-il pas opportun,
au moment où nous discutions notre avenir, d’irriter celui qui tenait une partie de la
solution entre ses mains. (...) Déplaire nous condamnait-il à dépérir ? Il était de toute
façon trop tard pour faire marche arrière97. » Le journal doit être repris.
En juin 2010, cinq repreneurs sont présentés98 : Le Nouvel Observateur, El País,
le groupe de presse qui édite L'Espresso (Italie), le groupe de presse Ringier (Suisse)
ainsi qu'un trio formé par Pierre Bergé (entrepreneur, propriétaire du
magazine Têtu), Matthieu Pigasse (homme d'affaires, propriétaire et président du
magazine Les Inrockuptibles) et Xavier Niel (fondateur de Free). Cette candidature
provoque une rencontre entre le président de la République Nicolas Sarkozy et Éric
Fottorino le 9 juin 2010 : le chef de l'État met en garde en déclarant que si l'option du
trio Bergé-Pigasse-Niel était choisie, l'État renoncerait à verser vingt millions d'euros
pour participer au sauvetage de l'imprimerie du journal99,100. L'autre offre, sérieuse, est
formée par Perdriel-Prisa-Orange101 soutenue par Alain Minc, alors en relation secrète
avec Emmanuel Macron102,103, et parait à la société des journalistes du Monde comme
étant « particulièrement dangereuse »[pourquoi ?]102,103. Fin juin, l'offre du trio Bergé-
Pigasse-Niel est plébiscitée par les salariés actionnaires104. Orange et Le Nouvel

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