En 1954, Max Théret et André Essel, tous deux militants trotskistes, fondent la Fédération

Nationale d’Achat des Cadres, la Fnac. À l’origine, ces deux socialistes ont pour idée de créer
un magasin permettant aux classes moyennes et aux travailleurs d’accéder à des produits de
qualités pour des prix serrés. La Fnac commence par vendre des appareils et du matériel
photo.
Derrière la Fnac né une véritable conviction d’aider les classes moyennes, les travailleurs et
les consommateurs, les éduquer sur leur consommation et les guider. Au travers de la revue
Contact, ils dénoncent des arnaques, donnent des conseils et comparent les prix, de plus les
vendeurs experts aident les clients dans leurs choix.
C’est en 1957 que le premier magasin est créé sur le boulevard Sébastopol, et chose
innovante pour l’époque, les produits sont placés en accès direct pour les clients. Le
catalogue de la Fnac s’étend peu à peu, avec en 1961 l’apparition des disques et produits
électroménagers dans les rayons, puis les bateaux à moteurs avec la création de Fnac Marine
en 1964.
En 1974, après avoir ouvert trois magasins, la Fnac inaugure le magasin de la rue de Rennes,
si vaste que pour le remplir Max Théret décide de vendre des livres. Ces derniers sont
vendus 20% moins cher que le prix conseillé, ce qui provoque la colère des libraires et des
éditeurs et qui mènera à l’adoption de la loi sur le prix unique du livre en 1981.
Entre temps le premier magasin est ouvert en dehors de la région parisienne avec
l’installation de la Fnac à Lyon en 1972. L’implantation dans toute la France va continuer
dans les années qui suivent avec des magasins dans de nombreuses villes, puis l’implantation
hors de France en 1981 à Bruxelles.
En 1977, les deux fondateurs Max Théret et André Essel décident de vendre leurs parts de la
Fnac aux Coop (Coopératives de consommateurs). Cette dernière devra se résoudre à la
céder en 1985 à la GMF (Garantie Mutuelle des Fonctionnaires). Entre 1980 et 1993, 16
nouveaux magasins seront ouverts, en France et dans d’autres pays européens. Et en 1994,
alors que la Fnac est le premier libraire et disquaire de France, avec un chiffre d’affaire total
annuel d’environ 9,5 milliards de Francs, cette dernière est rachetée par François-Henri
Pinault, et sors en même temps de la bourse. Le groupe Pinault-Printemps-Redoute
récupère 64,6% des parts de la société, et c’est trois ans plus tard que François-Henri Pinault
devient président de l’enseigne.
C’est à peu près à cette époque que commence la révolution Internet et la démocratisation
du e-commerce, qui met en danger le modèle de la Fnac. En 1996, cette dernière commence
la vente à distance, vendant par le biais du téléphone et du Minitel, et c’est en 1999 qu’est
lancé Fnac.com, plateforme de commerce en ligne de la marque. Cependant l’arrivée de
Amazon.fr peu de temps après rend le développement de la plateforme compliquée, et ce
nouveau concurrent prend rapidement le dessus.
Dû à la concurrence d’Internet, la société connait des difficultés dans les années 2000 ce qui
mène à des restructurations au sein du groupe. Ces restructurations vont pousser les
employés de la Fnac à faire la grève et manifester. Le plus long épisode de grève du groupe
prendra place en 2002, durera plusieurs mois et partira du magasin des Champs-Élysées. Il y
aura d’autres vagues de grèves suite à des annonces de fermetures et de restructuration en
2006, 2007 et 2009, dans un contexte où le groupe de Pinault cherche à se débarrasser de la
Fnac mais ne trouve pas d’acheteur.
C’est avec la mission de trouver un nouvel acquéreur qu’est nommé en 2011 Alexandre
Bompart à la présidence de la Fnac. Ce dernier ne parviendra pas à trouver un acheteur,
mais parvient à redresser les comptes de l’entreprise grâce à des économies et une stratégie
de développement dans de nouveaux espaces avec des magasins plus petits. Deux ans plus
tard, en 2013, la Fnac rentre à nouveau en Bourse. Et c’est en 2016 que la Fnac parvient à
acquérir Darty, devenant ainsi le groupe Fnac-Darty.