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Récemment embauché dans un cabinet de conseil en management, vous êtes chargé de mener une
analyse sur le groupe KERING (ex Pinault-Printemps-Redoute) en répondant aux questions suivantes :
2/ Analysez l’évolution de la stratégie d’ensemble des Ets Pinault jusqu’au groupe KERING
4/ Comparez les 2 profils de décideurs que sont François Pinault, et son fils François-Henri
Pinault et analysez le mode de gouvernance du groupe
Kering est un groupe français du secteur du luxe, propriétaire de plusieurs marques dont Gucci, Yves
Saint Laurent, Bottega Veneta, Balenciaga, Boucheron, Alexander McQueen.
Le groupe est fondé en 1962 par François Pinault qui le fait entrer à la bourse de Paris en 1988.
Devenu Pinault-Printemps-Redoute (PPR), le groupe intègre le CAC 40 en 1995 et opère un virage
vers le luxe en devenant propriétaire de Gucci et Yves Saint Laurent en 1999.
Depuis 2005, le groupe est dirigé par François-Henri Pinault qui le renomme Kering en 2013.
Histoire
En 1962, François Pinault fonde les Établissements Pinault, une entreprise de scierie et de négoce de
bois avec un budget de 100 000 francs prêtés par la famille et le Crédit lyonnais. À partir de cette
activité première, François Pinault opère toute une série de placements à forte valeur ajoutée pour la
progression de son entreprise.
Le 25 octobre 1988, Pinault SA fait son entrée à la bourse de Paris et développe ses activités dans la
distribution spécialisée et la vente à distance.
En mars 1989, Pinault SA rachète 20 % de la CFAO avec laquelle il fusionne l’année suivante
En mai 1991, Pinault SA rachète Conforama.
Le 22 mars 2013, pour finaliser son recentrage autour du luxe, le groupe PPR est renommé Kering.
"Ker" signifie "foyer" en breton (origines de la famille Pinault) et le suffixe anglais -ing suggère
l'action et la dimension internationale du groupe. Le nom est homophone du mot anglais "caring" qui
signifie "qui prend soin de" ou "attentionné". Le logo représente une chouette, un animal dont la tête
peut pivoter à 270 degrés, symbole du caractère visionnaire du groupe.
En 2019, Kering enregistre un chiffre d'affaires de 15,883 milliards d'euros porté principalement par
les marques Gucci (9,628 milliards d'euros) et Yves Saint Laurent (2,049 milliards d'euros).
Kering est majoritairement détenu par le groupe Artémis, holding d'investissement lié à la famille
Pinault.
Évasion fiscale
Selon Mediapart et Cash Investigation, l'organisation fiscale du groupe autour de sa filiale LGI en
Suisse lui a permis d'économiser environ 2,5 milliards d’euros sur les impôts depuis 2002 (Yves Saint
Laurent aurait délocalisé le produit de ses ventes en Suisse), un modèle d'exploitation redéfini fin 2017
quand le dossier est ouvert par le parquet de Milan qui inflige au groupe une amende de 1,25 milliards
d'euros pour irrégularité fiscale en mai 2019, un montant record pour le fisc italien.
Initiatives
Développement durable
En 2013, Kering lance le Materials Innovation Lab à Novare, son pôle R&D dédié à la recherche de
solutions textiles écologiques. Le groupe procède au financement ou à l'acquisition de ses propres
ateliers de production (tannerie France Croco en 2013, cashmere durable en Mongolie, ferme de
pythons en 2017, atelier de broderie en Inde en 2020), noue des partenariats stratégiques avec les
écoles de la mode (1ère formation MOOC en luxe durable avec la London College of Fashion (LCF)
en 2018, Chaire Sustainability avec l’Institut français de la mode (IFM) en 2019) et prime les projets
durables innovant (Award for Sustainable Fashion avec LCF depuis 2014, K Award avec l’incubateur
chinois Plug and Play en 2018, Fashion For Good, hackathon luxe durable en 2019).
En août 2019, après avoir été mandaté par le président français Emmanuel Macron pour mobiliser les
acteurs du secteur de la mode et du luxe, François-Henri Pinault présente le Fashion Pact au G7 de
Biarritz visant à atteindre zéro émission nette de CO2 en 2050 et signé par 56 groupes de la mode. Le
mois suivant, le groupe s'engage à compenser l'ensemble des émissions carbone de sa chaîne
logistique.
En 2009, le groupe lance la fondation PPR consacrée à la lutte contre les violences faites aux femmes.
Elle devient la fondation Kering en 2013.
Au sein de son organisation, Kering s'engage pour l'égalité homme-femme sur le lieu de travail
(signature du Women's Empowerment Principles de l'ONU en 2010 puis partenariat avec ONU
Femmes France en 2016, congé de maternité à 14 semaines et 100% couvert à partir de 2016 et congé
de paternité selon les mêmes termes à partir de 2020). Associée à de nombreuses associations contre
les violences faites aux femmes, la fondation vise aussi à faire évoluer les mentalités sur les genres. La
fondation récompense les artistes féminines dans le milieu du cinéma (programme Women in Motion
avec le Festival de Cannes depuis 2015) et de la photographie (programme Prix Women In Motion
pour la photographie avec les Rencontres d'Arles depuis 2019). En 2018, la fondation Kering et la
Fondation Agir contre l'exclusion (FACE) s'allient pour déployer un dispositif de sensibilisation aux
violences conjugales au sein des entreprises. La fondation Kering double son budget opérationnel,
passant de 1 à 2 millions d'euros par an.
Autres engagements
En mai 2019, Kering s'engage à ne plus employer de mannequins mineurs pour représenter des adultes
dans les défilés et shootings photo et publie également ses standards en matière de bien-être animal
dans la chaîne d'approvisionnement du groupe. En 2020, dans le contexte de la pandémie de Covid-19
en France, Kering assure une distribution gratuite de masques, fournit 60 imprimantes 3D à AP-HP,
baisse de 25% le salaire 2020 de son PDG, et accuse une chute de 15% de ses ventes.
Né en 1962 à Rennes, François s'est rebaptisé François-Henri (FHP pour ses collègues) dès son entrée
dans l'entreprise familiale. Vendeur, puis acheteur chez Pinault Bois, il dirige, dès 1993, la filiale
CFAO de distribution pharmaceutique et automobile en Afrique.
Il noue de solides amitiés à HEC dont il sort en 1985. Certains fidèles le suivront des années:
Christophe Cuvillier (Conforama, Fnac), J.-F Palus (Kering) ou Isabelle Guichot (Balenciaga). En
2013, il soutient la campagne d'HEC, qui forme "les leaders du business de demain".
La passion n'a pas quitté le quinquagénaire, qui a fait main basse en 2007 sur la marque Puma. Une
épine dans le pied du groupe, aujourd'hui : coûts de restructuration et ventes en baisse pèsent sur ses
résultats. Le sport compte pour 36% du chiffre d'affaires.
L'environnement est l'autre credo du patron. Il a mis (de sa poche) 12 millions d'euros pour financer
Home, film de Yann Arthus-Bertrand, distribué par Luc Besson.
Arrivé à la Fnac en 1997, il y gagne ses premiers galons de chef. Lui, le financier, arrive à se faire
accepter dans une entreprise encore marquée par ses origines syndicales. Il fait monter l'enseigne à
l'international et impose la création d'un site d'e-commerce.
Il a 41 ans, en 2003, quand son père l'estime mûr pour diriger Artemis, holding qui contrôle PPR.
Ultime marche avant le pouvoir, mais « je ferai de mon père mon premier conseiller», confie-t-il.
En 2005, FHP se retrouve seul aux commandes d'un groupe qui pèse 17 milliards d'euros, mais fait le
grand écart entre Gucci et Conforama. La ligne du fils s'éloigne de celle du père : il se renforce dans le
luxe et le sport, et abandonne peu à peu la distribution. Le chiffre d'affaires est, certes, réduit, mais la
rentabilité multipliée par deux