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Hubert Beuve-Méry, le fondateur du titre, prend sa retraite en 196930 Dans les

années 1970, il s'oriente clairement vers un soutien à l'Union de la gauche31 et


dénonce les scandales financiers qui éclatent sous la présidence de Valéry Giscard
d'Estaing (affaire des diamants32, etc.) L'hostilité forte des journalistes du quotidien
vis-à-vis de Valéry Giscard d'Estaing est étudiée en 2014, dans une enquête
intitulée Le jour où… « Le Monde » choisit de torpiller Giscard33. Raphaëlle Bacqué y
revient sur l'affaire des diamants telle qu'elle fut vécue à l'intérieur du Monde et
évoque l'aspect très politique de son exploitation. Son enquête mentionne
notamment l'hostilité générale des journalistes de la rédaction à Giscard d'Estaing et
leur proximité avec l'opposition socialiste et communiste. Elle indique aussi les
débats internes entre ceux, tels que le chef du service politique, Raymond Barillon,
qui sont circonspects et réticents à reprendre les révélations du Canard enchaîné et
ceux, tels l'éditorialiste Philippe Boucher, « abhorrant le giscardisme », qui veulent
pousser l'affaire en l'amalgamant notamment avec des révélations mentionnées
par Minute sur un permis de construire obtenu par Raymond Barre et des
informations sur le patrimoine en Afrique de cousins de Giscard. Philippe Boucher,
plus tard nommé au Conseil d'État par François Mitterrand, reconnaîtra en 2014
avoir eu la dent un peu dure dans l'exploitation de cette histoire33. À l'époque, la ligne
éditoriale, sans se revendiquer explicitement de gauche, est généralement solidaire
des mouvements révolutionnaires « socialistes » (Viêt Nam, Portugal, allant jusqu'à
titrer « Phnom Penh libérée » lors de la prise de la ville par les Khmers rouges,
en avril 197534,35).
En 1981, Claude Julien succède à Jacques Fauvet. Le nombre de lecteurs est à son
plus haut. Le journal soutient la candidature de François Mitterrand à l'élection
présidentielle française de 198136. Après la victoire du candidat socialiste, Jacques
Fauvet écrit dans le numéro du 11 mai 1981 : « Cette victoire c'est enfin celle du
respect sur le dédain, du réalisme sur l'illusion, de la franchise sur l'artifice, bref, celle
d'une certaine morale37. » Après l'élection, le soutien affiché du journal à François
Mitterrand lui coûte de nombreux lecteurs38.
1982-1994 : difficultés financières et éditoriales[modifier | modifier le
code]

De 2004 à 2020, la rédaction du Monde est alors


installée dans un bâtiment situé au 80 boulevard Auguste-Blanqui, dessiné
par Christian de Portzampac et habillé par une immense fresque de Plantu.
En 1985, André Laurens qui a succédé en 1982 à Claude Julien, est écarté de la
direction à la suite de la baisse des ventes ; alors qu'il tire en moyenne
434 000 exemplaires entre 1974 et 1981, il voit sa diffusion chuter à
335 000 exemplaires en 1985, le faisant descendre en dessous de son seuil de
rentabilité39). On reproche à Laurens son rapport au socialisme mitterrandien.

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