et droite confondues »68 alors que Patrick de Saint-Exupéry avait vu lui en 1994 « non
pas des mais un génocide »69.
Le 29 novembre 2004, Edwy Plenel démissionne de la direction de la rédaction70,71,72, puis quitte le journal en septembre 200573,74. Colombani fait revenir, pour l'intérim, Patrick Jarreau de Washington75. Face à cette crise, Le Monde accepte l'augmentation de capital du groupe Lagardère et publie une nouvelle formule, préparée par Éric Fottorino et son groupe de réflexion « Vivaldi »76, le 7 novembre 2005. D'après lui, ce profond changement de l'architecture du quotidien77,78 permet une remontée durable de la satisfaction des lecteurs, au-dessus de 80 %76. Le groupe Le Monde revend les Éditions Desclée de Brouwer à l'éditeur suisse Parole et Silence spécialisé dans la spiritualité chrétienne. Jean-Michel Dumay voit son mandat de président de la société des rédacteurs renouvelé en 2006, mais Pierre Jeantet remplace Jean-Paul Louveau comme directeur général et, avec Bruno Patino, entre dans un directoire aux côtés d’Éric Fottorino. Les tensions liées au rôle du groupe Lagardère s'aggravent. En septembre 2005, après 24 ans de partenariat avec l'émission de RTL Le Grand Jury79, le journal est remplacé par Le Figaro, en raison de l'augmentation de capital de Lagardère propriétaire de la station concurrente de radio Europe 180. En octobre, la société des rédacteurs du Monde s'oppose à la création d'un « pôle sud » de la presse quotidienne régionale réunissant les actifs du Monde (Midi libre, L'Indépendant, Centre Presse) et ceux du groupe Hachette-Filipacchi de Lagardère (La Provence, Nice-Matin, Corse- Matin et Var-Matin) à travers une holding commune. Enfin, Laurent Mauduit qui est devenu éditorialiste, après s'être prononcé publiquement contre l'entrée au capital du journal du groupe Lagardère, quitte le journal en décembre 2006, dénonçant la censure de l'un de ses articles à propos des Caisses d'épargne81. Rapidement émerge une controverse déclenchée à la fin de l'année 2005 par la mise en place par Jean-Marie Colombani du concept de journalisme de validation, censé se substituer à celui de journalisme d'investigation82,83,84,85. ce journalisme de validation fut évoqué dès l'automne 2004 dans un message de Colombani à la rédaction, au départ d'Edwy Plenel86. Le journal tente aussi de cadrer ses contenus numériques « parfois contradictoires avec l'édition papier »87. Le 3 mai 2007, le directeur du Monde Jean-Marie Colombani appelle à voter Ségolène Royal dans les colonnes du journal88, après avoir été critiqué pour un éditorial avant le premier tour incitant les lecteurs du journal de sensibilité centriste à préférer Nicolas Sarkozy à François Bayrou89. Trois semaines après, 22 mai 2007, la société des rédacteurs du Monde refuse d'accorder un troisième mandat à Jean-Marie Colombani à la tête du directoire du groupe, avec 48,5 % des suffrages en faveur de la reconduction et 46,7 % contre, 60 % des voix étaient nécessaires selon les règles internes du journal. Le 2 juillet, Pierre Jeantet (recruté un an plus tôt comme directeur général) lui succède au poste de président du directoire du groupe Le Monde, avec Bruno Patino comme vice- président, tandis qu'Éric Fottorino (précédemment directeur de la rédaction) lui succède au poste de directeur du journal (les fonctions de président du groupe et de directeur du journal étant désormais dissociées). Mais, le 19 décembre 2007, à la suite de désaccords en matière financière entre la direction et la Société des rédacteurs du Monde, le président du directoire Pierre Jeantet, le vice-président Bruno Patino et le