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:
pluralité, périodicité, longévité
africultures.com/la-presse-congolaise-depuis-la-conference-nationale-pluralite-periodicite-longevite-2116/
28 février 2002
Difficile inventaire
Avant cette date en
effet, sous le monopartisme, la
presse était essentiellement étatique : Etumba (Le
combat), hebdomadaire, organe du parti unique, le PCT,
Mweti (L’Etoile), s’annonçant quotidien et paraissant 4
fois par semaine ; à noter d’ailleurs que ces deux
journaux ont fait long feu à l’avènement du pluripartisme :
Etumba (premier numéro en 1964) a cessé de paraître fin
1992 ; Mweti (premier numéro en 1977) a stoppé sa
parution en 1994 ; [signalons qu’un des anciens directeurs a créé sa propre publication
en 1999, La Nouvelle République]. Un journal sportif existait Le Stade. Seul organe
effectivement « politiquement » indépendant, La Semaine africaine, d’obédience
catholique, créé en 1952 (La Semaine de l’AEF), est devenu au moment des
indépendances La Semaine, puis en 1968 La Semaine africaine. Il s’intitule
« hebdomadaire d’information et d’action sociale pour l’Afrique » ; de sous-régional, il
était devenu publication nationale et n’a pour ainsi dire jamais cessé de paraître. Il fait
encore partie à l’heure actuelle du petit nombre de journaux sortant régulièrement le jour
annoncé.
Les guerres de 1993/94, 1997 et 1998 ont eu raison de nombreuses parutions, pour des
raisons diverses : avant tout, bien sûr, par perte de ressources humaines et matérielles.
On assiste depuis à une véritable explosion du nombre de titres ; en 1998 et 1999 plus
Il est difficile d’exprimer la durée de vie de ces publications ; certains titres ressurgissent
alors même qu’on les avait complètement oubliés.
Périodicités aléatoires
Les périodicités annoncées
sont en majorité bimensuelle, hebdomadaire et mensuelle
puis bimestrielle. De nombreux hebdomadaires se révèlent être davantage des
bimensuels voire des publications tout à fait aléatoires. L’Arroseur, dont le sous-titre est
« hebdomadaire satirique d’informations et d’analyse », ne paraît pas souffrir de
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contradiction en annonçant en manchette : bimensuel. Trois journaux prévoyants (?)
s’annoncent (ou s’annonçaient) « irrégulier ».
Constatons là encore que la plupart des titres cités sont de parution récente « post
événements ». D’autres titres très connus sur la place n’ont cependant pas la régularité
des précédents. Citons notamment La Rue meurt (1990), devenu un temps La Rue au
sortir de la guerre de 1998, redevenu La Rue meurt courant 2000, popularisé par son
personnage « P’tit David », Le Pays (1997), Le Flambeau, La Nouvelle République
(1999).
Autres titres
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liaison, 1999, apparemment interrompu), le ministère des Transports (Courrier des
transports, 2001), le ministère de la santé (L’Humanitaire, 1999, interrompu depuis le
deuxième trimestre 2000), le Secrétariat permanent du Comité de Privatisation
(Privatisation, 1996, n’existe plus).
Publics spécifiques
Pour le public des jeunes, le plus ancien est Ngouvou, journal des lycéens et des
collégiens créé en 1988 par l’association « Les amis de N’Gouvou », a un statut un peu
particulier du fait des financements extérieurs. Il a cessé de paraître entre 97 et 2000. Il
tire à 5000 exemplaires en écoule environ 3000. (1) Masta, journal du ? de l’évolution,
association culturelle de jeunes, « s’investit dans la recherche, la consolidation et la
production d’une culture de paix ». Il est gratuit et tire à 500 exemplaires. Bantuenia, le
magazine des jeunes, mensuel (A4, quadrichromie, 600 FCFA, 36 pages) paraît depuis
2001. Sentinelle magazine est un bimestriel chrétien d’information, d’éducation et de
divertissement (2000).
Pour ce nouveau public ciblé par la presse congolaise qu’est le public féminin, trois
mensuels : Bakento (mensuel d’information et de promotion de la femme, créé en 1998,
ne paraît plus depuis 2000), Jasmine, magazine d’information et de promotion de la
femme, créé en 1998, (couverture quadrichromie, A4, 16 pages), Nzele, magazine de la
femme, mensuel, le dernier né en août 2001 (A4, 24 pages, couverture quadrichromie,
1000 FCFA).
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par leurs lecteurs et rattachées à tel ou tel « courant politique », « ethnie »,
« personnalité »
Notons que parfois la disparition de certaines paraît tout à fait
« administrative » : une nouvelle publication surgit avec un siège social, une équipe
éditoriale et une ligne éditoriale quasiment identiques. Deux exemples : Lumières
équatoriales, devenu Lumières, Panorama, Octobre libre, Liberté ont tous le même siège
social et directeur de publication ; de même Le Rayon (1995, hebdomadaire indépendant
d’information, d’opinion et d’analyse) et Le Flambeau (hebdomadaire satirique congolais
indépendant, d’information et d’opinion ; le directeur était très récemment encore le
président d’un parti politique).
Nombreuses difficultés
Un des problème des organes
de presse (de même que celui de tout éditeur) est celui de
l’approvisionnement en papier. La Convention de Florence ratifiée par le Congo
[convention légiférant les exonérations sur les importations de papier]ne concerne que
les documents écrits ; des projets de centrale d’achat permettant un approvisionnement
sur place seraient à l’étude ; un don de matériel informatique sera officiellement remis par
les services de la présidence aux organes de presse privé. D’autre part, suite à la tenue
en juin 2001 à Brazzaville des Etats généraux de la presse de langue française, le
président de la République a promis de doter la presse privée de 300 000 000 FCFA, don
conditionné par l’élaboration d’un dossier commun réalisé par les organes de la presse
privée.
Les problèmes matériels sont effectivement incontournables mais ils ne suffisent pas à
eux seuls à justifier l’irrégularité et les limites d’écoulement des parutions. L’après-guerre
et les conditions économiques se font encore ressentir : les 500 FCFA que coûte un
hebdomadaire représente une somme non négligeable pour de nombreux ménages ; ces
500F paieront plus facilement un morceau de poisson salé ou
une bière
pour oublier
! Les invendus représentent dès lors un pourcentage souvent important (ex. La Semaine
qui pour un tirage de 3500 exemplaires n’avait avant 97 qu’une trentaine d’invendus en a
actuellement aux alentours de 400).
Un projet de loi sur la presse est passé à l’Assemblée nationale pour amender, voire
abroger certains paragraphes de la loi promulguée sous la première présidence
« démocratiquement élue », loi particulièrement décriée lors de son édiction. La presse
dans son ensemble y trouvera-t-elle son compte ?
La censure n’existe pas officiellement ; notons toutefois
que les procès contre les
organes de presse ne sont pas rares ; certains journaux ont également été suspendus de
parution (Le Flambeau au début 2001).
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28 titres présents actuellement sur la place indiquent une adresse électronique ;
contactés de cette manière, 4 seulement ont répondu. Il est certain qu’un bon nombre ont
pu juger perte de temps de nous répondre, mais ayant pu rencontrer quelques uns de
ces professionnels qui nous ont avoué ne pas consulter leur boîte ; un abonnement
internet personnel n’étant pas financièrement possible dans la majorité des cas, il faut
avoir recours à un cybercafé
ce qui bien sûr suppose un budget. Le recours au fax est
assez classique dans nos pays ; c’est non seulement excessivement onéreux mais
également très peu « discret » : le recours au courrier électronique n’est donc pas
seulement un problème de finances mais aussi d’habitudes de travail. Il n’est pas encore
vraiment entré dans les murs.
(1) Lire « La revue Ngouvou de Brazzaville, une belle aventure » par Colette Alègre, in Africultures 22 p.35-46
(ndlr).Annick Veyrinaud-Makonda anime Mokand’Art (Centre d’expressions plurielles de l’écrit et de l’oralité)
///Article N° : 2116
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